Un amour improbable
Après les auditions du vendredi, nous avons notre premier cours au Glee Club aujourd’hui. J’ai tellement hâte que je me levais plus tôt que d’habitude. J’en profitais alors pour me coiffer, m’habiller, j’ai même pris mon petit déjeuner avec mon père, chose très rare puisqu’il part travailler bien avant que je me lève.
« Dites donc, Miss Berry, vous avez l’air particulièrement radieuse aujourd’hui, remarqua mon père, Lucas Berry, avec un grand sourire.
- On est lundi, il fait un temps magnifique pour la saison, et on commence les cours au Glee Club aujourd’hui, répondis-je chaleureusement.
- Je suis très fier de toi, Rachel, de la femme que tu es devenue !
- Merci, papa, mais tu sais, j’ai été élevée par de formidables parents !
- Ah bon ? Tu me les présenteras un jour j’espère ! dit-il en rigolant. »
Nous éclatâmes de rire ensemble, je lui fis une bise sur la joue et partis direction le lycée. Comme j’avais largement de l’avance, je décidais d’aller chercher Tina, qui n’habitait que deux rues plus loin. Tout en marchant, je me mis à penser à lui. Depuis notre duo, il fut encore plus présent dans mes rêves, toujours si doux et sensuels en même temps. Plus les jours passèrent, plus mon désir augmentait, à en devenir presque obsessionnel ! Je découvrais les joies de la féminité : étant jeune, je n’avais encore jamais connu ces sensations, et les découvrir de cette manière, je n’aurais pu espérer mieux. Je n’avais jamais imaginé à quel point le désir pouvait être agréable et frustrant à la fois. J’arrivais chez Tina, sonnais à la porte et ce fut elle qui m’ouvrit : surprise de me trouver la si tôt, elle m’invitait à entrer le temps qu’elle termine sa préparation. Puis nous nous dirigeâmes ensemble vers le lycée. Elle me dit en chemin qu’elle avait réfléchi à des tas de chansons sympas pour le Glee Club, j’en compris qu’elle était tout aussi impatiente que moi, mais peut-être pas tout à fait pour les mêmes raisons. Bref, nous voilà au lycée. La matinée passa très lentement, jusqu’au cours d’espagnol, où j’allais le revoir. Certes, pour un cours, mais c’était mieux que rien. Le cours passa si vite que j’entendis à peine la sonnerie retentir. Je commençai à sortir du cours pour aller au Glee Club quand Mr Schuester m’interpella :
« Rachel, attends, je dois te parler, me dit-il sérieusement en refermant la porte derrière lui.
- Oui, qu’est-ce qu’il y a Mr Schuester ?
- Et bien, je me demandais, si tu allais bien si tu n’avais pas des problèmes dont tu souhaiterais parler…
- Non je n’ai aucun problème, pourquoi cette question ?
- Cela fait quelques temps déjà que la rentrée a débuté et je te sens … distraite pendant mes cours, je m’inquiète pour toi, Rachel. »
Mince ! Il l’avait remarqué ! Il me fascinait tellement qu’il m’arrivait d’oublier que j’étais en cours pour apprendre l’espagnol… Il fallait que je trouve quelque chose à répondre sans éveiller aucun soupçon. Je pris une profonde inspiration, et lui répondis :
« J’ai toujours eu des difficultés en langues étrangères, du coup, il m’arrive de décrocher un peu, voilà, mentis-je sans grande conviction, mais il me crut.
- D’accord je comprends, écoute, je te propose, si tu le souhaites, de t’aider, par des cours particuliers, par exemple, à la fin des cours.
- Oui, ce serait … bien, merci, Mr Schuester. »
Il me sourit. Soudain, il s’approcha de moi, j’eut alors l’impression que mon cœur allait exploser ; il mit sa main sur mon dos et m’entraîna doucement hors de la salle pour aller au Glee Club. Malgré mes vêtements, ce premier contact… m’enivra totalement. J’étais dans une vraie bulle, je me sentais femme, forte, et prête à affronter tout de la vie, le meilleur comme le pire, quand il était à mes côtés. Reprenant mes esprits à temps, nous entrâmes dans notre salle de répétition.
« Bienvenue au Glee Club, chers membres ! s’exclama Will. Malgré notre petit comité, tous ensemble on va devoir ne former qu’une seule voix, c’est ça, le travail d’équipe ! Mettons-nous tout de suite au travail, nous devons nous préparer aux communales qui auront lieu juste avant les vacances de Noël, j’ai quelques idées qui…
- Mr Schuester ! Le coupai-je brutalement. Pardon de vous couper ainsi, mais nous ne sommes que 4 et dans le règlement des chorales de lycée que j’ai lu intégralement ce week-end, nous devons obligatoirement être 12 au minimum !
- Ne paniquons pas… Et félicitations, Rachel, tu nous as trouvé le thème de la semaine : promouvoir notre club partout où vous aurez l’occasion pour trouver de nouvelles recrues ! Bravo, Rachel, me dit-il avec son sourire en coin que j’adore.
- Mer.. Merci, Mr Schuester, balbutiai-je en rougissant malgré moi. »
Mr Schuester nous donna les partitions que nous chanterions ce jour-là, et le répertoire me plait bien : « Happy » de Pharell Williams, « Party all the time » et « Get back » des Beatles. Nous nous entrainâmes de bon cœur sur ces trois chansons, nous dansions, nous chantions, tous ensemble, d’une seule voix. C’était génial ! La sonnerie retentit, et j’en fus soulagée : j’allais pouvoir me retrouver seule avec lui, pour un court instant certes, mais quand même. Tout est bon à prendre, surtout pour lui.
Je lui demandais si nous pouvions commencer notre première leçon, il accepta. Nous nous rendîmes dans la salle d’espagnol. Puis nous commencions le premier cours : il m’expliqua de nouveau les bases de l’espagnol, que j’avais acquises depuis le collège… Mais j’étais avec lui, c’était tout ce qui m’importait. Quand mon premier cours particulier fut terminé, nous restâmes assis l’un à côté de l’autre un moment, se regardant l’un et l’autre, comme si on pouvait lire au plus profond de nos âmes. Je ne me lasserai jamais de le regarder, jamais ! Soudain, il caressa tendrement ma joue. Mais brusquement, il la retira lorsqu’il entendit la sonnerie retentir : il était temps d’aller déjeuner ! Poussant un grand soupir, je pris mes affaires et rejoignit mes amis qui m’attendaient devant la cafétéria.