Un amour improbable

Nous commencions à déjeuner, quand il me vint soudainement une idée. Je me levai brutalement de ma chaise, je me dirigeai vers notre pianiste, et lui demandai de jouer la chanson que j’avais en tête. Il commença donc à jouer « Defying gravity » au piano qui se trouvait dans la cafétéria, en plein milieu, on ne sait d’où il est venu, qu’importe !  Je commençais donc à chanter.  J’y mis tout mon cœur et toute mon âme pour montrer à mes camarades combien le chant pouvait apporter du bonheur, de la joie de vivre ! Je me mis à danser, entraînant les lycéens à danser et chanter à leur tour, avec moi. Tous semblaient s’amuser, il n’y avait même plus de « hiérarchie sociale » : il n’y avait plus le clan des sportifs, celui des scientifiques ou encore les marginaux, non, nous étions tous au même niveau, de simples lycéens s’amusant ensemble, une vraie communauté UNIE ! J’en fus heureuse. J’eus même l’impression que danser, chanter, tous ensemble, leur plaisait, c’était merveilleux ! Quand la chanson fut terminée, tous les lycéens applaudirent et coururent me féliciter en me disant que je chantais très bien, qu’ils aimeraient avoir mon talent, j’ai vraiment cru être une star ! Mais ce n’était en aucun cas mon objectif : je réussis donc à les calmer, et leur dis qu’une nouvelle audition aura lieu ce vendredi pour monter une véritable chorale. Ils ont tous eu envie de s’y inscrire et je leur faisais ainsi passer la feuille d’inscription pour l’audition. Ensuite, je rejoignis de nouveaux mes amis qui me félicitèrent et était sincèrement fiers de moi. Je rougissais.

Le déjeuner terminé, nous retournions en cours de mathématiques et Mr Schuester m’interpella juste avant d’entrer dans la salle. Surprise, il me félicita de ma performance avec un énorme et sincère sourire. Une nouvelle fois, mon corps frissonna et je n’eus qu’une seule envie, me blottir dans ses bras, sentir son odeur, sa peau sur la mienne … Je me retins de toutes mes forces et me contenta de le remercier avec un sourire chaleureux et frustré en même temps de ne pouvoir faire ce que j’aurais voulu, et j’allais en maths. A la fin du cours, un assez beau garçon m’attendait :

« Tu as une minute à m’accorder ? me demanda-t-il.

- Oui, mon prochain cours n’est que dans une heure.

- Ah oui ? Moi aussi, quelle coïncidence ! Ria-t-il. Au fait, je m’appelle Finn Hudson.

- Enchantée, Finn Hudson, moi, c’est…

- Rachel Berry, oui je sais ! Me coupa-t-il doucement. Je te connais, on m’a beaucoup parlé de toi, alors, j’me suis dit que ce serait toi que j’irais voir. Je crois que l’auditorium est libre à cette heure-ci, on peut y aller si ça te dit ? On sera plus tranquille pour… discuter.

- Oui, d’accord. »

J’expliquais à Tina et Kurt que je ne serais pas avec eux et que je les retrouverai ce soir chez moi pour notre « soirée pyjama ». 

Je me dirigeais ensuite vers l’auditorium en compagnie de Finn. Il était plutôt grand, enfin non, très grand, brun aux yeux marrons, assez mignon, en fait. Je me demandais bien ce qu’il voulait me dire. En arrivant à l’auditorium, je fus immédiatement surprise : une nappe rouge était installée sur la scène, avec un joli panier en osier qui n’attendait que nous apparemment.

« C’est toi qui a préparé tout ça ?

- Oui, je me suis dit que ce serait un moyen sympa de discuter, de faire connaissance. Je vous en prie, Miss Berry, asseyez-vous.

- Avec joie, répondis-je.

- Du thé vert, ça te tente ?

- J’adore ça ! Merci.

- Alors, tu dois être une vraie star au Glee Club ! me dit Finn.

- Pas vraiment… Et puis, ça ne m’intéresse pas, on est une équipe avant tout, lui dis-je tendrement.

- Humble et généreuse, la femme parfaite ! me dit-il avec un petit clin d’œil malicieux. »

Nous discutâmes pendant un bon moment, et j’avoue que sa compagnie était assez agréable. Soudain, il me demanda d’un air sérieux si je pouvais chanter avec lui à l’audition, car il n’a jamais chanté devant personne et était totalement effrayé à l’idée de se lancer seul. Je lui accordais cette faveur avec joie, et nous nous mîmes alors à chanter « Faithfully », de The Journey, un groupe que j’adore ! On s’est tellement éclaté, qu’on avait presque oublié de retourner en cours quand la sonnerie nous rappela de se dépêcher d’y aller. Il me remercia en me prenant dans ses bras et déposa un baiser tendre et amical sur ma joue avant de filer à toute vitesse à son prochain cours.

Plus tard dans la journée, les membres du Glee Club et moi-même décidions de chanter une chanson dans tous les clubs du lycée au fil de la semaine en espérant que ça puisse éveiller des nouveaux talents qui nous sont vraiment indispensables pour continuer d’exister.

Le vendredi arriva sans que je m’en rende vraiment compte, la semaine avait été mouvementée, mais avait aussi filé à toute allure ! J’en avais le vertige, le matin, avant d’aller en cours. Quand ce fut l’heure des auditions, je rejoignis mes collègues du Glee Club à l’auditorium et nous nous installâmes juste à côté de notre mentor, Will Schuester… Je me concentrai sur les différentes personnes venues passer l’audition. Je crois très sincèrement qu’on aura tout entendu… Malheureusement pour nos oreilles, ce ne fut pas toujours des prestations agréables que nous offraient nos camarades. Malgré tout, plusieurs personnes sortirent quand même du lot, et heureusement ! L’audition continua, et je me souvins que Finn passait le dernier quand on était à la fille qui passait juste avant lui ! Je me levai, et me mis à courir à vive allure dans les coulisses où il devait être mort de peur, le pauvre, et il devait surtout avoir peur que je lui fasse faux bond, ce qui ne me correspondait pas du tout !

Quand je le vis dans les coulisses, je courus vers lui et sautai dans ses bras, pour l’encourager, le déstresser, et je sentis que ça le calmait immédiatement.

«  Merci, me dit-il simplement sans qu’il n’eut besoin de prononcer plus de mots. »

Nous entrâmes ensemble sur scène, il se présenta et commencions à chanter la chanson sur laquelle on s’était entraîner quelques jours auparavant. Puis je rejoignis de nouveau mes camarades, il était temps pour nous de choisir quelles personnes allaient nous rejoindre.

Contrairement à ce que j’imaginais, on s’est tous mis d’accord très rapidement : Quinn, Santana et Brittany les pom pom girls, Puck le rebelle, Mercedes la cool, Mike le danseur asiatique, Finn le quater back et enfin Sam, une sorte de « Justin Bieber » en beaucoup plus sexy évidemment !

Notre équipe était désormais au complet, ça y est : les New Direction était désormais une chorale officielle ! Oui, concernant le nom de New Direction, c’est une symbolique : la chorale avait déjà existé dans les années 90, mais aujourd’hui, nous sommes une autre génération, différente, qui mène une vie différente, et vivons différemment aussi, d’où le nom.

Nous commencions à quitter l’auditorium quand j’entendis Mr Schuester m’appeler :

«  Attends, Rachel, s’il te plaît, reste ! me supplia-t-il.

- Monsieur Schuester ? Qu’y a-t-il ? Oh, je crois deviner… Ecoutez, si c’est pour le duo avec Finn, croyez-moi bien qu’il n’y a rien entre nous, c’est juste un ami que j’apprécie … »

Je m’approchai de lui, pris sa tête entre mes mains et le força doucement à me regarder ce qu’il fit sans broncher : il lut dans mon regard à quel point j’étais sincère, et il se calma immédiatement. Je m’approchai encore, il mit ses mains sur ma taille, nos lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres… Quand soudain, il me repoussa doucement, et tourna les talons sans me lancer un seul regard. Moi, je me sentais rejetée, frustrée, et mon désir qui commençait à monter s’en alla aussitôt. Alors c’était ça, être frustré physiquement, et mentalement aussi … Une sensation très désagréable que je m’efforçais de repousser.

Les deux bonnes nouvelles au moins, c’était que d’une part, la semaine était terminée et que j’allais pouvoir profiter de mon week-end seule vu que mes parents partent en amoureux jusqu’à lundi, et d’autre part, nous avions de nouvelles recrues avec des talents différents, puissant, et nous étions au complet pour la chorale. Je devais me contenter de ça pour reprendre mes esprits et rentrer chez moi, dans ma maison vide.