Un amour improbable

Chapitre 2 : L'interdit fascine et obsède ..

1597 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 23:33

Trois semaines s’étaient écoulées depuis que j’ai rencontré mon prof d’espagnol. Jamais je n’oublierai ses yeux bleus verts, ses cheveux bouclés de couleur cuivre, ses lèvres parfaitement dessinées, son visage magnifique, son corps parfaitement proportionné… Son image m’obsède, je rêve même de lui toutes les nuits, et c’est toujours le même rêve : nous sommes dans un magnifique endroit, un pré doté d’une verdure incroyable, et toutes ces fleurs qui nous entourent. Nous sommes seuls, et sommes face à face : nous nous contentions de nous regarder, tendrement, puis nous nous rapprochions doucement, nos mains s’effleurèrent à peine et je me réveillai toujours à ce moment-là. Je crois que je lis trop de romans d’amour, ces derniers temps, c’est pour ça que je fais tous ces rêves étranges. Soyons réalistes, je n’ai aucun droit d’avoir des vues sur mon prof. Je suis quelqu’un de parfaitement équilibré, qui connaît les limites de ce qui est possible de faire ou non, qui respecte les règles, je suis très intègre. Du coup, je repris rapidement mes esprits et me prépara pour le lycée, comme tous les jours.

J’arrivai au lycée à pieds, comme d’habitude, et retrouvai mes nouveaux amis : Kurt, mon meilleur ami gay qui est toujours au courant des dernières modes ce qui m’arrange évidemment car j’adore ça, et Arti, un adorable garçon en fauteuil roulant qui me fait bien rire ! Et bien sûr, Tina, que je considère comme une sœur. On a une si bonne relation que parfois, nous n’avons même pas besoin de prononcer un seul mot car nous savions ce que nous pensions, et nous rîmes souvent dans ces moment-là, les autres nous prenant sûrement pour des folles !

A la pause de midi, je remarquai une affiche qui attira toute mon attention, et ma curiosité aussi : la chorale du lycée qui avait remporté les nationales dans les années 90 va de nouveau exister et il y aura une audition cette après-midi à l’auditorium. Personne ne s’y est encore inscrit, et je décidai de mettre mon nom : chanter a toujours été ma plus grande passion, bien que je ne chantai seulement lorsque j’étais sous ma douche ! Je me suis dit qu’être membre d’une chorale pourrait être une aventure incroyable, pour rencontrer des gens de tous horizons, former une équipe solidaire et unie, et, peut-être que ce serait la fin de tous ces clans grâce à ce Glee Club ! Arti, Kurt et Tina vinrent s’y inscrire également, se disant que ce serait sympa de partager une passion commune.

L’après-midi fut calme au niveau des cours, jusqu’à l’heure des auditions.

«  Nerveuse ? J’suis certaine que tu vas tout déchirer ! Me rassura Tina.

- Tu sais, la seule personne qui m’ait entendue chanter, c’est ma douche, alors …

- T’inquiètes, on est tous avec toi ! me dit Arti.

- Merci beaucoup ! Dis-je simplement en prenant Tina et Arti dans mes bras. »

Bien évidemment, ce fut moi la première à passer. Bon. Il y a bien pire que ma situation dans la vie, alors je vais juste aller faire ce que je sais faire de mieux : chanter avec toute mon âme, et tout mon cœur. J’entrai dans l’auditorium et fut tellement surprise que j’aie eu du mal à contenir mes émotions : c’est Mr Schuester qui s’occupe du Glee Club ! Assis devant une table faiblement éclairée par une lampe de bureau, je détournai vite le regard pour m’adresser aux musiciens, leur indiquant quelle chanson je m’apprêtai à chanter. Puis je me retournai pour lui faire face. 

«  Bonjour, je m’appelle Rachel Berry et je vais vous interpréter Don’t rain on my parade, dis-je calmement et d’une voix assurée.

- Quelle superbe chanson, Rachel, excellent choix, me dit-il. Je t’écoute. »

Je me concentrai, fis signe aux musiciens, et la musique démarra. Je me suis sentie plus vivante que jamais, heureuse de partager ma passion pour la première fois, qui plus est avec l’homme qui occupait sans cesse mes pensées. Etre sur scène me parut si naturel, chaque note que je chantai me rendait plus épanouie que jamais, je m’éclatai littéralement, je m’imaginai dans un autre monde, où il n’y aurait que Mr Schuester et moi, qui chanteraient ensemble toute la vie… La chanson se termina, et je vis Mr Schuester complètement ému, presque aux larmes, et réussit finalement à me dire :

- Quelle prestation, Rachel ! Félicitations, bienvenue au Glee Club !

- Merci ! Criai-je de tout cœur avec un énorme sourire que je ne pus m’empêcher de lui adresser. »

Arti, Kurt et Tina, qui étaient dans la salle, coururent me féliciter en me couvrant de compliments, je me sentis rougir comme jamais. Ils passèrent à leur tour l’audition et furent, eux aussi, membres du Glee Club ! Que du bonheur de partager une passion commune avec les êtres les plus chers. La journée se finissait, tout le monde rentra, mais je ressentis le besoin de retourner à l’auditorium pour chanter encore et encore. Je n’avais jamais chanté sur scène, et tout ce que j’avais ressenti, c’était tout simplement l’extase, c’était parfait. Lorsque j’arrivai, tous les musiciens furent partis, alors je me mis à chanter seule, dans cette salle vide. J’ai pu chanter quelques classiques, quand j’entendis soudainement une voix me demander :

« Tu as déjà pris des cours de chant ? ». Je me retournai, et me rendis compte que c’était lui.

«  Non, jamais, répondis-je.

- Alors c’est un don inné chez toi, me dit-il de son plus beau sourire, en s’adossant au piano.

- Je n’ai pas une voix exceptionnelle, dis-je en m’approchant du piano, et de lui en même temps.

- Hum, tu n’es pas objective sur toi-même, mais c’est normal, c’est très difficile de se juger nous-mêmes. Enfin, que fais-tu ici aussi tard ? Tu ne rentres pas chez toi ?

- Je … euh … balbutiai-je. »

Je ne réussis plus à prononcer une phrase complète quand je le vis en train de s’approcher si près de moi que je pus sentir son souffle sur ma nuque, et je fus envahis d’une vague de frisson dans tout mon corps. Son odeur délicieuse me chatouilla le nez à tel point que je sentis mon corps s’embrasser, comme si un feu déchirant me brûlait à l’intérieur, ce fut une sensation plus qu’agréable, mais que je ne connaissais pas.

«  Pour répondre à votre question, réussissais-je enfin à décrocher un mot, j’aime être sur scène, c’est l’endroit qui me rend la plus heureuse au monde, je me sens vivante. Je voulais retrouver ces douces sensations en chantant une dernière chanson avant de m’en aller.

- Hum, j’ai une chanson qui pourrait te plaire, tu la chantes avec moi ? Me demanda-t-il.

- Oui, oui, avec plaisir ! »

Nous nous mîmes à chanter « You are beautiful », les yeux dans les yeux. Nous tournâmes autour du piano, sans cesser de nous regarder, comme si deux âmes sœurs qui s’étaient enfin trouvées, prenaient du plaisir à se tourner autour, à hésiter, à faire naître le désir d’être ensemble. A ce moment-là, je me suis sentie femme, et non seulement une gamine de lycée, non, à ses yeux, j’étais une vraie femme. 

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