Un monde d'Arcs-en -ciel
Chapitre 10 : Officiellement rivales
Arrivée à Nagano par le train, Maya fut accueillie à la gare par le couple Tsuda, les gardiens du pavillon de Masumi. En s’installant dans sa chambre, elle y trouva un bouquet de roses pourpres avec ce mot :
« Kitajima Maya-sama,
Considérez cette maison comme la vôtre et utilisez-la à votre gré. Je ne vous demanderais qu’une seule chose : ne cherchez pas à savoir qui je suis. Je vous souhaite un agréable séjour.
Votre dévoué admirateur. »
D’accord, mon inconnu aux roses pourpres. Je ne chercherai pas à découvrir votre identité, c’est promis.
Le site environnant était magnifique et Maya alla s’y promener, tout en essayant d’imaginer comment Helen l’aurait perçu. Elle tenta de marcher les yeux fermés, mais elle y renonça après être tombée à plusieurs reprises. Le soir, une fois les gardiens partis, elle arriva à la conclusion que, pour saisir le personnage d’Helen, il fallait elle-même ne plus voir ni entendre. Elle se mit donc un bandeau sur les yeux et des bouchons d’oreille. Lorsque les gardiens revinrent le lendemain, ils la trouvèrent assise par terre dans sa chambre, et parfaitement immobile. Lorsque Tsuda Oba-san la toucha, Maya comprit que c’était le matin. Elle prit la main de la femme et y écrivit avec son doigt : « Ne-vous-in-quiè-tez-pas-c’est-pour-ré-pé-ter-un-rôle. »
Dans le même temps, les autres candidates préparaient les auditions, chacune à sa façon. En particulier, Ayumi était allée comme bénévole dans un institut pour enfants aveugles et sourds. Après les avoir observés attentivement, elle put, à force de concentration, faire complètement abstraction de tout ce qui l’entourait, au point qu’on aurait pu croire qu’elle était elle aussi sourde et aveugle.
Les jours suivants, Maya continua à rechercher, en aveugle et sourde, le quotidien d’Helen. Par ses maladresses, elle avait mis le pavillon dans un état si lamentable que les Tsuda s’en inquiétèrent et finirent par téléphoner à Masumi. Celui-ci quitta aussitôt la réception à laquelle il assistait pour se rendre d’urgence au pavillon. En arrivant dans le salon, il y trouva Maya qui était tombée dans les escaliers et avait quelques difficultés à se relever. En se levant, elle fit un faux pas et vint s’écraser sur lui. D’abord effrayée, elle recula rapidement, puis sentit le parfum d’une rose. Se rapprochant, elle prit la main de Masumi et y écrivit : « Êtes-vous-mon- in-con-nu-aux-ro-ses-pour-pres ? » Il lui prit la main et l’enferma entre ses deux mains. Elle comprit par ce geste que c’était bien lui, son bienfaiteur qui l’aidait depuis des années. Elle se précipita dans ses bras et l’étreignit. Il la serra un peu plus contre lui et elle sentit que c’était un homme jeune, et, avec un peu de confusion, qu’il la désirait physiquement. Elle se dressa sur la pointe des pieds et pencha sa tête en arrière. Le geste était suffisamment éloquent, et Masumi ne put y résister. Visiblement, elle offrait son premier baiser à son inconnu aux roses pourpres. Il se pencha en avant et avec une infinie douceur, il posa ses lèvres sur celles de Maya. Puis, sentant une vague de désir l’envahir et de peur de perdre le contrôle, il la souleva dans ses bras et la porta jusqu’au canapé sur lequel il la déposa.
Sentant qu’il allait s’en aller, elle lui dit :
-Attendez ! Je vous en prie, dites-moi au moins votre nom. Je vous dois tant, et j’aimerais vous exprimer convenablement toute ma gratitude…
Il revint sur ses pas, lui prit la main et y écrivit : « Je-suis-im-pa-tient-de-voir-votre-He-len »
Sur le chemin du retour, Masumi ne savait plus quoi penser.
Qu’est-ce qui m’a pris ? Cette fille a dix ans de moins que moi. C’est encore une enfant, et… Oh, j’ai honte de ma réaction, j’aurais dû résister. J’espère qu’elle ne s’est pas aperçu que…
De son côté, Maya était aux anges. Elle était un peu gênée de s’être montrée si audacieuse, voire effrontée, mais enfin, elle avait rencontré son fan anonyme. Et le baiser qu’il lui avait donné, son premier baiser, ainsi que ce qu’elle avait senti lorsqu’elle était dans ses bras lui laissait supposer qu’il était amoureux d’elle.
Mon inconnu, je… je vous aime aussi. Et si un jour j’ai le bonheur de savoir qui vous êtes, je jure que vous serez le premier et le seul homme de ma vie.
Après un mois de préparation, Maya et Ayumi avaient parfaitement cerné le personnage. Le jour des auditions arriva finalement. En se rendant dans la salle d’attente, les filles croisèrent Himekawa Utako qui rejoignait les autres juges. Ayumi et elle, bien que ne s’étant pas vues pendant un mois, n’échangèrent ni un regard, ni un mot. La première épreuve consistait à jouer comme le ferait Helen avec un tas de jouets posés sur le sol. Les trois premières candidates utilisèrent largement les jouets mis à leur disposition. Seules, Ayumi et Maya n’y touchèrent pas. Comment Helen, aveugle et sourde, aurait-elle su qu’il y avait des jouets ? Dans les épreuves suivantes, seules les prestations d’Ayumi et de Kanaya Emi semblaient intéresser les juges. Puis vint le test final. On fit pénétrer les candidates dans une pièce munie de chaises et on leur demanda d’attendre comme le ferait Helen. Au bout d’un moment, une puissante alarme incendie retentit dans la salle. Affolées, trois des candidates s’étaient brusquement levées. Seules étaient restées assises Maya et Ayumi. Les filles comprirent trop tard que cette alarme était le test final. En effet, seule une personne réellement sourde, ou une actrice jouant parfaitement Helen, n’aurait pas réagi à l’alarme. Le jury devait donc trancher entre Ayumi et Maya. Les délibérations furent houleuses. Trois jurés avaient particulièrement apprécié les prestations de Maya. Deux autres pensaient que le choix d’Ayumi, en utilisant sa renommée, serait une bonne publicité pour la pièce. Onodera jubilait. Sur les sept juges, trois seulement avaient choisi Maya. Il ne doutait pas une seconde qu’Utako voterait pour sa fille. Il proposa donc de voter. En attendant le résultat des délibérations, Ayumi prit la main de Maya et la serra.
-Quel que soit le résultat, nous avons fait de notre mieux toutes les deux. Je suis heureuse d’avoir pu rivaliser avec toi, Maya.
-Moi de même, Ayumi-san. C’est un honneur d’être arrivée à égalité avec toi.
À ce moment là, le jury sortit pour annoncer la gagnante des auditions.
- Le rôle d’Helen Keller dans Miracle en Alabama sera joué par... Himekawa Ayumi !
Les flashs des reporters crépitèrent furieusement sur Ayumi. Mais le speaker n’avait pas fini.
-Il sera également interprété par Kitajima Maya !
C’était un véritable scoop. Une double distribution ! Utako s’avança pour expliquer ce choix.
-En tant qu’interprète d’Ann Sullivan, il m’était impossible d’éliminer l’une ou l’autre de ces actrices. Ayumi sera une Helen parfaite, mais Maya-san nous donnera une Helen tout à fait originale et nouvelle.
Les deux filles se serrèrent la main sous les flashs des journalistes. Ayumi dit à Maya :
-Faisons de notre mieux pour faire de cette pièce un succès.
-Je m’y emploierai de toutes mes forces, Ayumi-san. Je veux rester digne d’être ta rivale.
Au moment où elle allait partir, Maya entendit Masumi derrière elle.
-Félicitations, Chibi-chan. C’est une pièce très importante pour le théâtre Daito. J’espère que tu feras de ton mieux.
Sans se retourner, elle lui répondit avec agacement :
-Soyez-en sûr. Pour qu’Hayami-san ne se moque pas de moi, je ferai tout mon possible !
Il la rejoint, lui prend le menton dans la main, lui tourne le visage vers lui et lui dit :
-Dans le monde du théâtre, la politesse compte encore plus que le talent. Tu peux me haïr autant que tu veux, mais en public, garde-le pour toi et efforce-toi d’être polie.
Les répétitions commencèrent dès le lendemain. Maya, timidement, demanda à Onodera s’il avait des consignes à lui donner pour l’interprétation d’Helen.
-Des consignes ? Va donc les demander à ta sen’seï, Tsukikage-san !
Et il éclata d’un rire qui fit tressauter sa bedaine flasque. Puis il se dirigea vers Ayumi.
-Ayumi-kun, à cet endroit, tu devrais…
-Des conseils ? Pour jouer Helen ? Je n’accepterai que ceux que vous aurez donnés à l’autre Helen, Onodera…-san.
Elle avait bien insisté sur le “-san” pour lui montrer à quel point elle le méprisait. Il battit en retraite sans oser rien dire. Lorsqu’il fut parti, Ayumi fit un clin d’œil à Maya.
Merci, Ayumi-san, tu resteras loyale jusqu’au bout en refusant les aides auxquelles je n’ai pas droit.
Rei était hors d’elle. Elle ne comprenait pas l’attitude de Chigusa.
-Sen’seï, pourquoi ne voulez-vous pas donner des conseils à Maya pour son rôle ? Sa rivale risque d’être avantagée !
-Onodera ignore Maya, et c’est tant mieux. Cet abruti ne ferait que gâcher son talent. Quant à Ayumi-san, j’ai appris qu’elle ne veut pas de ses conseils, parce qu’il les a refusés à Maya.
-Mais Sen’seï, comment vont-elle faire sans être dirigées ?
-Ne les sous-estime pas, Rei. Ce sont deux actrices de grand talent, et elles y parviendront certainement. J’ai hâte de voir les superbes Helen qu’elles vont créer. Fais leur confiance !
Le point culminant de la pièce est la scène où, au contact de l’eau, Helen réalise que cela s’appelle « eau » et que toute chose a un nom. Ayumi et Maya cherchèrent longtemps comment jouer cette scène, et elles finirent par le trouver par hasard, Ayumi en recevant une décharge électrique et Maya en recevant un ballon rempli d’eau qui lui a éclaté à la figure. Elles étaient enfin prêtes. À la soirée d’ouverture, c’est Ayumi qui joua en premier. Maya, pour ne pas être influencée par le jeu d’Ayumi, était restée dans le couloir. C’est là que Masumi la trouva, en train de manger des taiyakis.
-Ojô-san, désirez-vous un peu de thé ?
Surprise, Maya faillit s’étouffer.
-H-Hayami-san ! Euh… Comme toujours, vous êtes d’une rare élégance.
En entendant cette déclaration incongrue dans la bouche de Maya, Masumi éclate de rire.
-Quoi ? N’ai-je pas été suffisamment polie comme il se doit ?
-Si, si, c’était parfait. Tes taiyakis ont l’air délicieux. Tu veux bien m’en offrir un ?
Il alla chercher à boire pour deux et lui demanda :
-Qu’est-ce qui te comble tant dans le fait de jouer ? Pourquoi ne pas mener ta propre vie ?
-Je ne sais pas trop… mais quand je suis sur scène, je sens mon cœur battre plus fort et je me sens réellement vivante.
-Je t’envie, tu sais. Garde précieusement cette raison de vivre, Chibi-chan. Tu as la chance d’en avoir une.
Quelle tristesse dans son regard, quelle solitude, comme la dernière fois. Qui êtes-vous vraiment, Hayami-san ? Je n’arrive pas à vous comprendre… et mon cœur qui s’affole chaque fois que vous êtes près de moi. Qu’est-ce que tout cela veut dire ?
La prestation d’Ayumi fut longuement applaudie. Tout le monde s’accordait à dire que son Helen était parfaite. Le lendemain, ce fut au tour de Maya. Elle était très inquiète, redoutant d’être comparée à Ayumi. C’est alors que Rei arriva et lui dit de venir voir. Dans le hall, une énorme gerbe de rose pourpres à son nom, et ce mot :
« Kitajima Maya-sama
Je suis venu voir votre Helen.
Votre dévoué admirateur. »
Cela lui redonna confiance. Elle allait leur montrer son Helen. Sur scène, Utako fut troublée par le jeu de Maya. Ce n’était plus Maya qu’elle voyait, mais réellement Helen. Elle n’arrivait plus à suivre et risquait de se faire engloutir dans le sillage de Maya. À l’entracte, elle alla trouver Onodera.
-Onodera-sen’seï, m'autoriseriez-vous à changer complètement mon jeu ? Jouer Sullivan ne suffit plus face à cette fille. Je dois devenir réellement Sullivan, comme elle est réellement devenue Helen. Sinon, toute la pièce sera un échec.
- Faites donc. La scène est le domaine des acteurs.
Utako modifia donc son jeu en devenant la vraie Sullivan, et la pièce atteint un niveau de vérité que n’avait pas la version d’Ayumi. Le succès fut phénoménal, et à la fin de la représentation, Utako embrassa Maya sur la joue. Ayumi, comme Maya la veille, n’avait pas assisté à la version d’Helen de sa rivale. L’ovation faite à la pièce l’étonna un peu. Après le spectacle, Utako alla voir Maya dans sa loge.
-Je dois te remercier, Maya-chan. En m’obligeant à devenir Sullivan, tu m’as fait éprouver quelque chose que je n’avais jamais ressenti. Je t'ai vraiment haïe, j'ai eu pitié de toi, j'ai voulu te sauver... Je la ressens encore en moi ! Rendez-vous au prochain spectacle, Helen, je ne te ferai pas de cadeau !
-Moi non plus, Sullivan-sen’seï.
Mon inconnu aux roses pourpres, merci. Sans vos encouragements, je n’aurais jamais pu créer mon Helen…
Un soir, alors que Maya et Utako saluaient, une rose pourpre vint atterrir sur la scène.
Il est là ! Mon inconnu aux roses pourpres est là, quelque part dans ce théâtre…
Après s’être rapidement changée, Maya courut dans le hall pour tenter de retrouver son fan. Des spectateurs la reconnurent et se pressèrent autour d’elle pour lui demander des autographes. En reculant, Maya heurta une colonne qui bascula sur elle. Masumi, qui était non loin, se précipita et empêcha la colonne d’écraser Maya en s’interposant.
-Est-ce que tu n’as rien ?
-Oui…. Euh… Merci.
Pourquoi m’a-t-il sauvée. Pourtant, je ne suis rien pour lui !
-Dieu merci. Je ne voudrais pas que quelque chose arrive à notre précieuse marchandise !
-Rassurez-vous, je ferai en sorte de ne pas tomber malade ni d’avoir un accident jusqu’à ce que les représentations soient terminées !
-C’est parfait.
Maya était bouleversée.
Je ne suis qu’un objet pour lui. Un produit tout juste bon à enrichir la Daito ! Je le hais, je le hais…
Désolé, Maya. Je dois encore te jouer cette comédie. Tu ne dois pas savoir qui je suis réellement… pas encore…
La finale arriva enfin, et les critiques furent élogieuses, tant pour la version parfaite d’Ayumi que celle, plus originale, de Maya. Les juges du Festival National de Théâtre avaient retenu la pièce et ses actrices pour être primées. Un soir, Masumi raccompagna de force Maya à la pension. Lorsqu’elle descendit de voiture, il lui dit :
-Chibi-chan, tu es proposée pour le prix du meilleur second rôle féminin au Festival du Théâtre.
-Qui ? Moi… impossible !
-Et de plus, il semblerait que tu sois la favorite.
-Moi, favorite ? Et Ayumi-san ?
-Elle est également proposée. La gagnante aura une chance de figurer dans une série dramatique sur la chaîne TV MBA ... et bien d'autres rôles.
Ayumi fut avertie par téléphone qu’elle était proposée pour le meilleur second rôle féminin, en concurrence avec Maya. Sa nourrice était ravie.
-Ojô-sama, il ne fait aucun doute que c’est vous qui remporterez le prix !
-N’en sois pas si sûre, Baya. Ma rivale Maya est aussi proposée, et on la donne pour favorite. Il est vrai que si mon Helen était parfaite, la sienne était remarquable. De plus, Maman l’a embrassé le soir de la première, alors qu’elle ne l’a jamais fait pour moi.
À la cérémonie de remise des prix, on annonça les résultats.
-Le prix du meilleur second rôle féminin est attribué à : Kitajima Maya pour son rôle d’Helen Keller dans Miracle en Alabama.
Maya n’en revenait pas. Elle dut se pincer la joue pour être sûre de ne pas rêver. Elle alla sur scène pour recevoir son prix.
-Kitajima Maya-san, votre interprétation d'Helen Keller a donné une dimension originale et émouvante au rôle. Nous avons été vivement impressionnés. C’est avec plaisir que je vous remets le prix du meilleur second rôle féminin.
Le prix du meilleur premier rôle féminin fut attribué à Himekawa Utako pour son rôle d’Ann Sullivan. Ayumi se dirigea vers la scène pour féliciter sa mère, mais aussi sa rivale.
-Félicitation, Maya. Tu m’as battue encore une fois, mais je ne baisserai pas les bras.
-Encore une fois ? Mais, Ayumi-san, quand t’ai-je…
-Tu es bien digne d’être ma rivale, et j’espère que nous aurons encore l’occasion de nous affronter. D’accord ?
À ce moment là, Chigusa pénétra dans la salle. Elle se dirigea vers la scène sous les commentaires étonnés des personnes présentes.
-Puis-je monter sur scène, s'il vous plaît ?
-Je-Je vous en prie. Mesdames et Messieurs, la star du chef-d'œuvre légendaire fantôme de l'univers théâtral, La Nymphe Écarlate, Tsukikage Chigusa-san nous fait l’honneur de sa présence.
-J’ai bien observé les deux versions d’Helen Keller. Les deux actrices qui les interprètent ont un rare potentiel. Elles sont toutes deux dignes de jouer La Nymphe Écarlate. Maya, veux-tu jouer ce rôle ?
Être candidate pour ce rôle légendaire, Maya n’osait même pas en rêver. Et voila que Sen’seï elle-même le lui proposait !
-O-Oui, je le ferai ! Sen’seï, je ferai tout mon possible.
Chigusa se tourne alors vers Ayumi.
-Et toi, Ayumi-san, acceptes-tu de rivaliser avec Maya pour obtenir ce rôle ?
-Oui, Tsukikage-sen’seï, avec grand plaisir !
-Mesdames et Messieurs, j'ai le plaisir de vous annoncer ce soir que ces deux actrices, Kitajima Maya et Himekawa Ayumi vont officiellement rivaliser pour le rôle de La Nymphe Écarlate. Je vais observer leur parcours et leurs progrès en tant qu'actrices, puis je déciderai laquelle des deux héritera de ce rôle.
En quittant la salle, Chigusa était satisfaite de son coup d’éclat. Annoncer cette rivalité coupait l’herbe sous les pieds de la Daito. Elle n’était pas prête de céder les droits.
Maya, te faire rivaliser avec Ayumi-san va accroître considérablement ton talent. Tu ne pouvais pas avoir de meilleure rivale. À présent, tout est entre tes mains.
Dans la salle, Maya et Ayumi se regardaient, encore sous le choc de cette annonce. Ayumi s’avance et prend la main de Maya.
-Cette fois, notre rivalité prend un tout nouveau sens. Luttons de toutes nos forces et nos compétences, loyalement, comme jusqu’à présent, veux-tu ?
-Ayumi-san, c’est un honneur pour moi d’être ta rivale. J’accepte avec joie de te combattre !
-Et pourquoi ne pas apprendre à nous connaître mieux ?