Ennemi ou ami, imaginaire ou réel? Ou Jakyll et Hyde à la Ghost Whisperer

Chapitre 13 : Suite des histoires de famille

3300 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/03/2024 12:24



20 décembre 2001, 17 h 00.


Je suis au salon en train de tricoter. Le téléphone sonne. Jim et moi accourons aussitôt. Sur l'afficheur, le numéro de l'école de conduite de Grandview, où j'ai passé mon examen pratique il y a trois heures, apparaît. Le cœur battant la chamade sous l'effet de la joie, je soulève le combiné et je dis d'une voix haletante : – Bonjour, Madame Melinda Gordon à l'appareil.

Mon interlocuteur, d'un ton neutre : – Bonjour, Madame Gordon ! C'est John Sihlner de l'école de conduite de Grandview. Je voudrais vous féliciter pour votre examen théorique. Vous l'avez réussi avec une note de soixante-quinze pour cent. Demain, vous pourrez récupérer une copie de votre résultat à l'examen pratique et commander votre permis de conduite. Merci et passez une bonne journée !

– Bonne journée à vous !

Je raccroche le téléphone et, d'une voix fébrile, je m'exclame, en pleurant de joie : – Jim, j'ai réussi l'examen ! J'aurai enfin mon permis de conduire !

J'enlace mon époux ; il me sourit, m'embrasse sur le front et me berce lentement contre lui. Après quelques minutes, je me libère de son étreinte. Nous avons à nous occuper du souper. Le soir est, heureusement, très tranquille : je m'endors dans les bras réconfortants de Jim.



Le lendemain, vers 9 h 00, je me rends au bureau de la Société de l'automobile de Grandview pour obtenir mon permis de conduire. J'apporte dans un sac à dos brun clair mon permis de conduire probatoire ainsi que les résultats aux examens théorique et pratique (que j'ai récupéré au préalable). Je reviens chez moi, contente d'avoir enfin mon permis de conduire. J'embrasse Jim sur les lèvres, qui est au salon, en train de réfléchir à son histoire fictive L'Égypte vue par un ambulancier. Je reviens à mon tricot.

Au bout de quelques minutes, je remarque du coin de l'œil qu'un esprit est devant moi : nul autre que Jean Bude de Guébriant, qui dépose simplement une feuille de papier sur la table basse devant moi, puis disparaît de ma vue. Je souris devant l'air étonné de Jim. Je rapproche la feuille de papier de moi pour la lire.

Voici le message de l'Esprit Observateur : « L'homme du Regnum Bohemiæ cuide de eschapper aux pechiés. Ne mie y eschapper ! »

Je commente : « Encore un message en français ou en ancien français ! »

Jim sourit à ma remarque et s'exclame : « On dirait que ton ami esprit ne veut pas que le professeur Payne soit sans travail ! »

– C'est ce que je pense aussi, à la blague... Dans ce cas, je l'appelle immédiatement, en espérant qu'il sera à son bureau... Sinon, as-tu son numéro de téléphone personnel ?

D'un air pensif, Jim répond : – Je n'ai pas son numéro de téléphone personnel, mais il est possible de le retrouver dans les archives de l'hôpital...

J'explose de joie : – Tu es vraiment génial ! Va-y et reviens-moi avec l'information ! 

Je saute au cou de mon époux et je l'embrasse sur les lèvres et les joues. Il se libère de mon étreinte et file rapidement à l'hôpital Mercy. Quarante minutes plus tard, mon époux revient avec l'information recherchée. Contente, je téléphone au bureau du professeur. Comme je tombe sur sa boîte vocale, j'y laisse le message suivant : « Bonjour, Monsieur le professeur Richard Payne. C'est Madame Melinda Gordon. Pour demander votre aide de traducteur. Merci ! » Et pour être certaine qu'il a reçu mon appel, je téléphone aussi à son numéro résidentiel.

Une heure plus tard, tandis que Jim s'occupe des pierogis à la viande, le téléphone sonne. C'est le numéro du professeur. Je soulève le combiné : – Bonjour, Monsieur le professeur !

D'un ton joyeux, Richard Payne : – Bonjour, Madame Gordon ! Vous m'avez surpris avec votre appel...

D'une petite voix coupable, comme un enfant surpris à faire une gaffe: – Désolée... Mais c'est une urgence...

– Pas de problème, Madame ! Vous savez que je suis disponible ! Si vous voulez, vous pouvez venir immédiatement chez moi...

D'un ton joyeux : – Merci beaucoup ! À bientôt !

Je raccroche le téléphone et je saute dans les bras de Jim de joie. J’en pleure et il a du travail pour me calmer. Il me sourit et je l'embrasse sur les lèvres. Je prends en vitesse mon manteau d'hiver et je marche rapidement jusqu'à la maison de notre ami le professeur d'Anthropologie des sciences occultes. Celui-ci m'accueille avec un sourire aux lèvres, dans ses yeux, une lueur de curiosité. Nous nous saluons puis il m'accompagne galamment jusqu'à son salon. Nous nous asseyons face à face.

Richard Payne s'exclame : – Madame Gordon, comment avez-vous trouvé mon numéro de téléphone à la maison ?

Un sourire coupable aux lèvres, je baisse mes yeux, n'osant affronter le regard de mon interlocuteur, puis je dis d'une voix imperceptible : – J'ai demandé à mon mari de retrouver votre numéro de téléphone, car je remarque bien que vous n'êtes pas toujours à votre bureau à l'Université Rockland... Jim a trouvé votre numéro en consultant les archives de l'hôpital...

Un sourire bienveillant, Richard Payne réplique d'une voix aimable : – Je comprends très bien que vous avez plus d'un tour dans votre poche...

Après une courte pause, il s'exclame d'un ton quelque peu enjoué : – Et bien, dans ce cas, allons dans le vif du sujet ! Quel est ce message que je dois vous traduire ?

Je sors la feuille de papier de la poche droite de mon pantalon puis je la dépose doucement sur la table basse entre nous deux. Je dis simplement : – Ce message-ci...

Richard Payne saisit la feuille, la lit et dit, en me regardant de dessus : – Heureusement, ma bibliothèque est bien fournie... Laissez-moi quelques minutes, le temps de jeter un coup d'œil dans mes différents dictionnaires et je vous reviens avec la traduction...

Je hoche la tête et je le suis discrètement du regard. Le professeur se lève de son canapé sur lequel il était auparavant assis, se rend devant sa bibliothèque puis regarde attentivement les titres des livres, en choisit deux qu'il prend sous ses bras et revient à sa place initiale. Sur la table basse, Richard Payne dépose les deux livres et la feuille contenant le message de Jean Bude de Guébriant. Ses lunettes sur le nez, il feuillette les pages des deux livres. Au bout de quelques minutes, il griffonne en dessous du texte probablement la traduction, puis il remet les livres à leur place sur leur étagère de sa bibliothèque. Il revient s'asseoir à nouveau sur le canapé en face de moi. Je lui jette un regard étonné et impatient, ce qui sans doute le fait sourire. Il me dit d'un ton sérieux : – Voici la traduction du message de votre mystérieux esprit : « L'homme du Royaume de Bohême pense échapper aux péchés. Il ne peut pas y échapper ! » À mon avis, Madame Gordon, ceci signifie que Carl Neely pense par tous les moyens ne pas payer pour ses péchés... De sorte que je ne peux que recommander prudence à Jim et à vous !

Émue, je cligne des yeux pour ne pas commencer à pleurer. Je dis d'une voix tremblante : – À entendre votre traduction, je ne pourrais pas comprendre autrement le sens du message... Merci, encore une fois, de votre aide !

Un sourire amical se dessine sur le visage du professeur et ses yeux s'illuminent. Il réplique : – Passez une bonne journée, Madame Melinda Gordon !

– De même pour vous, Monsieur le professeur Richard Payne !

– C'est correct, Madame, entre amis, pas besoin de répéter à chaque fois « Monsieur le professeur »... Ça ne me dérange même pas que l'on se tutoie...

Gênée, je réplique : – Malgré cela, il n'en demeure pas moins que vous êtes plus âgé que moi, Monsieur Richard Payne...

Un sourire bienveillant, mon interlocuteur commente : – D'accord, c'est vrai que par ailleurs, le « tu » [you] et le « vous » [you] est le même pronom en anglais... Mais vous n’avez pas besoin d'insister sur mon titre, sinon je finirai par l'attraper en grippe !

– Ça va, j'ai compris ! Sur ces belles paroles, passez une bonne journée !

– Pareillement pour vous !

Contente et perplexe à la fois, je reviens chez moi, où Jim m'embrasse sur les lèvres pour me sortir de mes pensées. Je me demande bien tout ce que ce message sous-entend... Je partage avec mon époux les conclusions de Richard Payne. Nous concluons que Carl Neely est un monstre qui refuse de payer ses péchés, et qui est prêt à tout pour y échapper. Seulement, il oublie que Dieu a le dernier mot !




Le 22 décembre 2001, 9 h 30.



Le téléphone sonne. En voyant le numéro de téléphone, qui est celui du bureau général de la police de notre ville, étonnée, je soulève le combiné : – Bonjour, Madame Melinda Gordon à l'appareil...

La voix d'un jeune policier répond d'un ton sérieux : – Bonjour, Madame Gordon ! C'est Carl Neely...

Je pense : « Qu'est-ce qu'il me veut encore ? »

Carl Neely : – Pour vous dire que j'ai terminé l'enquête sur Jarosław Niewenglowski. J'arrive dans cinq-dix minutes vous apporter mes conclusions. À bientôt !

D'une voix blanche, car son sérieux me donne toujours la chair de poule, je réplique : – À bientôt, Monsieur Carl Neely !

Je raccroche le téléphone et reviens au salon, où se trouve Jim, qui me jette un regard étonné. Il murmure d'un ton maussade : – Pourquoi Carl Neely t'appelle ?

D'un ton neutre, je réponds : – C'est au sujet de l'enquête sur mon grand-père maternel, Jarosław.

Jim s'écrie, avec colère : – Je l'aurai à l'œil !

Je lui souris et l'embrasse sur les lèvres pour le rassurer.

En effet, quelques minutes plus tard, Carl Neely frappe à notre porte d'entrée. Il est vêtu de son uniforme; l'insigne de la police de notre ville se voit sur sa veste. Je l'ai vu arriver, car je regardais par la fenêtre qui donne sur la rue. Comme d'habitude, il est suivi par plusieurs esprits que je n'arrive pas très bien à distinguer. Parmi eux, je me doute bien qu'il y a mon père, dont je vois une partie de sa robe de juge aux côtés de ma sœur, et mon beau-père, toujours reconnaissable à son apparence peu présentable... Une fois devant la porte, je remarque distinctement à la gauche du policier un esprit errant que je n'ai pas encore remarqué jusqu'alors : un vieil homme ridé, aux cheveux et à la barbe blancs, vêtu d'un complet noir uni, d'une chemise blanche et de chaussures noires. Le seul détail frappant sont ses yeux gris qui brillent d'une lueur mauvaise, lueur que ses lunettes de vue noires ne peuvent pas cacher, me donnant la chair de poule lorsque mon regard rencontre le sien. Je pense : « Cet esprit démoniaque n'a en commun avec Carl Neely que les yeux gris... Aurait-il par hasard un lien de parenté entre lui ? » Je me signe puis j'ouvre la porte au policier, qui affiche un sourire aimable. Derrière moi, je sais que Jim nous observe; je crois même qu'il étire son cou depuis le canapé sur lequel il est assis ou bien qu'il s'est même levé et avance à pas de loup pour observer discrètement depuis le salon l'arrivée de Carl Neely. Il sort d'un grand sac à dos des documents qu'il me remet puis dit : « Voici les résultats de mon enquête sur Jarosław Niewenglowski – désolé si je ne prononce pas adéquatement son prénom et son nom... » Je vois que ma sœur s'approche de lui et le possède; l'âme du policier est sortie de son corps. Les autres esprits errants autour de lui sont silencieux; celui de l'homme en noir a disparu. Dans cet état, le policier dit : « Ah ! J'ai oublié quelque chose ! » Le corps possédé du policier reprend rapidement les documents puis griffonne quelques chiffres. L'esprit errant qu'est devenue Mary sort du corps; l'âme de Carl Neely regagne son corps.

 D'une voix blanche, je dis : – Monsieur Neely, êtes-vous sûr de bien aller ?

D'un ton toujours sérieux qui va très bien avec ses yeux gris, il réplique : – Oui, seulement, j'avais un frisson de froid... L'hiver est loin d'être ma saison préférée, mais bon ! On s'habitue à tout ! Maintenant que j'ai terminé cette enquête, à la prochaine et passez une bonne journée, Madame Gordon !

D'une voix songeuse malgré moi, je dis : – De même pour vous, Monsieur Neely !

Et je ferme la porte d'entrée. Jim accourt pour prendre les documents de mes mains et les apporte au salon. Je continue à regarder depuis la fenêtre Carl Neely de dos, avec sa cohorte d'esprits errants, jusqu'à ce qu'ils disparaissent de ma vue. Je reviens ensuite au salon. Je lis attentivement les chiffres que ma sœur a inscrit sur le document lorsqu'elle a possédé Carl Neely : « 03017505 ». Jim me fait un geste de la main pour m'asseoir sur le canapé à ses côtés; sourire aux lèvres, j'obtempère. Il dit d'un ton neutre : « Ouf ! Dieu soit loué qu’aucun incident ne soit arrivé ! Le salaud n'a pas eu le culot de te tuer de face ! » Le sourire s'efface de mes lèvres, car cette remarque me rappelle la tentative d'attentat du policier sur moi... Devant mon front plissé, Jim me serre mes mains entre les siennes et murmure à mon oreille droite : « Heureusement, tu es bien protégée... Ce n'est pas moi qui doute ! » Je l'embrasse pour toute réponse, émue jusqu'aux larmes. Jim murmure : « S'il te plaît, Mel, ne pleure pas... Calme-toi... » Il m'enlace et m'appuie doucement contre son épaule gauche. Je me laisse ainsi bercer pendant je ne sais combien de temps, mais suffisant pour sécher mes larmes. Il cesse alors de me réconforter puis me dit, en me regardant de ses jolis yeux bleus : – Alors, ma chérie, tu n'as rien remarqué de bizarre ?

Je m'éclaircis la gorge puis affirme d'un ton mi-sérieux mi-inquiet : – Hormis un esprit qui fait part de sa cohorte : celui d'un vieil homme ridé, aux cheveux et à la barbe blancs, vêtu d'un complet noir uni, d'une chemise blanche et de chaussures noires. Le seul détail frappant est les yeux gris qui brillent d'une lueur mauvaise, lueur que ses lunettes noires ne peuvent pas cacher, me donnant la chair de poule... Autre phénomène dont j'ai été témoin : la possession de son corps par ma sœur... Qui a inscrit plusieurs chiffres sur le premier document...

Je montre à mon époux les chiffres.

Je commente : – J'ignore qu'il est possible à un esprit errant de posséder spontanément quelqu'un... Je trouve que ceci ne présage rien qui vaille...

Jim serre mes mains entre les siennes.

Je murmure : – Pourtant, que peut bien signifier 03017505 ? La première association qui me vient à l'esprit...

Je poursuis d'une voix larmoyante: – ... C'est une date... 03017505... c'est le 3 janvier 7505... d'après le vieux calendrier religieux.... ou 1997... d'après le calendrier grégorien... la date... de... la mort... de ma sœur... de Mary...

J'éclate en sanglots et cache mes yeux remplis de larmes avec les paumes de mes mains.

Jim s'approche de moi et m'enlace fermement, j'ôte mes mains de mes yeux et je m'appuie sur l'épaule gauche de mon époux, qui commence alors à me bercer doucement. Je prends du temps à me calmer, car je ne peux pas tout à fait accepter que ma sœur soit morte...

Jim murmure : – Mel, s'il te plaît, calme-toi et ne pleure pas... S'il te plaît, sois forte ! Et surmonte ta peine... Nous avons perdu d'autres proches, mais ce n'est pas la fin du monde !

Je hoche la tête et je m'empresse de sécher rapidement mes larmes.

Jim me regarde, je lui souris pour le rassurer. Il murmure : – Alors, Mel, à ton avis, quel message ta sœur veut te faire passer ? Elle veut te rappeler que Carl Neely était son meurtrier?

Je murmure : – Peut-être... Pour me dire les circonstances de sa mort... À mon Dieu !

Des larmes se pointent dans le coin de mes yeux.

Jim, sourire réconfortant aux lèvres : – Mel, ne recommence à pleurer ! On se calme...

Je lui souris et je sèche rapidement mes larmes avec les dos de mes mains.

Jim m'enlace pour me rassurer puis dit : – Mel, peux-tu me dire quels sont les résultats de l'enquête sur ton grand-père maternel ?

D'un ton neutre, je réplique : – Nous les lirons maintenant !

Puis nous nous assoyons l'un à côté de l'autre. J'ouvre l'enveloppe contenant les documents. En lisant les différents papiers, nous découvrons certains détails surprenants sur Jarosław Niewenglowski. Il a été un médecin né dans le village de Rudziszki, en Pologne. Il épousa Elena Viktorovna Gromova, une femme originaire de Königsberg, le 9 juillet 1958. Jarosław Niewenglowski est devenu médecin parce que son propre père, Bogdan, l'était aussi. Il travaillait dans les villages aux alentours. Il avait même une réputation en Russie, ce qui explique comment il avait rencontré ma grand-mère. De plus, de nombreuses lettres de docteurs russes témoignent de ses compétences, car ils lui envoyaient certains de leurs patients. Néanmoins, mes grands-parents ont vécu la majorité de leur vie à Rudziszki. Seulement, j'ignore qu'il a fait sa scolarité à l'Uniwersytet Jagielloński w Krakowie (Université Jagellon de Cracovie) de septembre 1946 à mai 1953. Je parcours rapidement les relevés de notes, qui révèlent qu'il était un bon étudiant. En ce qui concerne mon oncle Adam, né le 18 octobre 1962, il s'est marié le 30 août 1990 à une Polonaise, une certaine Maria Nikiprowetzka, née le 20 novembre 1967. Ensemble, ils ont deux filles, Ewa et Weronika, toutes les deux nées à Węgorzewo, une ville au Nord-Est de la Pologne. Ewa Niewenglowska est née le 5 avril 1992, Weronika Niewenglowska, le 13 décembre 1993.

Lors de notre lecture des différents documents, je remarque devant nous que l'esprit errant qu'est mon grand-père maternel est apparu. Il nous observe en silence pendant quelques minutes puis disparaît de ma vue.

Après la lecture, je m'exclame : – Je sais que Jarosław était médecin, mais j'ignore qu'il avait une telle réputation ! Par contre, je suis assez intriguée de savoir si ma mère le sait ! Je vais immédiatement lui demander...

Je me lève du canapé pour filer jusqu'au téléphone. Je compose rapidement le numéro de mes parents. Ma mère soulève le combiné. Elle dit : – Melinda, quelle est la raison de ton appel ?

Je réponds simplement : – Jarosław !

– ...

– Savais-tu qu'il était un bon médecin qui avait même une très bonne réputation en Russie ?

 – Je l'ignorais, en effet... Il ne s'est jamais vanté de la chose lorsque j'étais petite... Il était très humble et discret. Merci de l'information ! Passe une bonne journée !

– Pareillement pour toi !

Nous raccrochons nos téléphones respectifs et je reviens au salon pour rapporter la réponse de ma mère. Jim m'enlace pour toute réponse. Nous demeurons ainsi silencieux pendant plusieurs minutes. Mon époux range ensuite les documents dans l'un des tiroirs du meuble de la télévision. Depuis, il prend vraiment à cœur la volonté de mon grand-père maternel de devenir docteur, car il comprend qu'il est capable de lui être égal.


Laisser un commentaire ?