Histoires entre vivants et esprits
Le 3 décembre 2001, appartement de Carl Neely.
Carl Neely se prépare à aller au travail. Il s'est décidé enfin à mener l'enquête sur Charlemagne. Il arrive au bureau de son supérieur, James Chisholm, pour lui demander un formulaire d'autorisation d'enquête. Celui-ci lui autorise l'enquête sur Charlemagne. Lorsque notre policier entre dans son propre bureau, ses ennemis dans le Monde des Esprits se moquent de lui; l'important est qu'ils insistent sur « Votre Altesse Charlemagne ». Ceci le laisse perplexe. Une fois assis sur la chaise de son bureau, Carl réfléchit par où débuter son enquête. « Je pourrais chercher dans les livres d'histoire dans la bibliothèque municipale de Grandview, pour ensuite voir quels documents historiques il faudrait commander... »
Content de son idée, il arrive à la bibliothèque municipale. Le bibliothécaire, effrayé à la vue d'un policier en uniforme, lui demande s'il fait une enquête. Carl Neely le rassure, tout sourire et se dirige lentement vers les rayons contenant les livres d'histoire. Il repère certains livres, se rend au comptoir pour les emprunter, puis revient à son bureau. À peine il s'assied sur la chaise de bureau, il remarque la présence de deux esprits errants : Baldini et Romano. Il soupire. Le mélange de leurs odeurs lui occasionne un mal de tête.
Romano s'incline devant lui et dit : « Votre Altesse Charlemagne se cherche... »
Baldini ajoute : « Je pensais qu'il s'en souviendrait... »
Carl Neely : « De quoi parlez-vous ? »
Et un autre esprit apparaît : Andrew Lewis. Il commente : « On dirait le début d'une amnésie dissociative partielle due à son traumatisme crânien... »
Carl Neely lui réplique : – Vous me fatiguez avec vos menaces... Pouvez-vous me laisser en paix ? J'étais à deux doigts d'être invalide... Et bien, si vous voulez que je vous rejoigne, tuez-moi immédiatement et tout le monde sera quitte !
Andrew Lewis : – Celsitudo tua Carolus Magnus [Votre Altesse Charlemagne], nous avertissons... Si vous persistez dans votre opposition à la tradition, des conséquences graves vous attendent... Ça vous apprendra à tenir tête ! Un proverbe japonais ne dit pas que le clou qui dépasse appelle le marteau ? À vous de choisir Votre Altesse !
Carl Neely est perplexe. La présence de ses ennemis le rend nerveux. Il dit d'un ton sec et sévère : « Pouvez-vous me laisser mener mon enquête sans être dérangé par votre puanteur ? »
Baldini, Romano et le docteur Lewis éclatent d'un rire d'enfer et regardent leur victime... Sauf que Karl Pulluow et Maurice Solms apparaissent derrière les mauvais esprits; ceux-ci, surpris, se retournent, mais les deux les maîtrisent. Après une minute, les sombres esprits, relâchés, disparaissent aspirés par le souterrain. Content, Carl Neely remercie ses protecteurs. Ils lui font un salut militaire et sont en garde-à-vous, l'un à la droite, l'autre à la gauche du policier. Ce dernier lit systématiquement les trois-quatre livres qu'il a emprunté à la bibliothèque. Au moins, cette lecture lui permet d'avoir un aperçu de la biographie de Charlemagne, mais surtout des principaux livres spécialisés en histoire et des documents d'archives.
Cette recherche s'étendra sur deux mois, soit de décembre 2001 à janvier 2002, car Carl Neely avait ses horaires de patrouilles à respecter, patrouilles qui deviennent pour lui des cauchemars, puisque Lorenzo Romano, Giovani Baldini, Andrew Lewis, Calvin Byrd, François Janet et Karen Blavatsky-Neely rôdent autour de lui, le déprimant. D'ailleurs, le collègue avec lequel il faisait patrouille variait à chaque semaine, de sorte qu'il était associé une semaine avec Andrew Davidson, une autre semaine avec Sam Blair, une troisième semaine avec un autre collègue, mais jamais avec Paul Eastman. Celui-ci, par ailleurs, s'inquiète beaucoup de ces changements d'horaire. Mais Carl Neely était fréquemment la cible d'espions et de tireurs d'élite payés indirectement par son oncle. De sorte, qu'étant sérieusement blessé à la tête, le jeune policier devait passer plusieurs semaines à l'Hôpital Mercy. Les esprits errants que sont ses parents, son épouse, Maurice Solms et Karl Pulluow sont très inquiets pour lui et espèrent qu'il s'en sortira bien, sans trop de séquelles graves. Au cours de son hospitalisation, dès la deuxième journée, il reçoit la visite d'une infirmière payée par son oncle pour faire une sorte de chantage sur lui, profitant de sa faiblesse de raisonnement en raison d'un traumatisme crânien. C'est Jane Lawrence-Gordon qui l'informe au sujet de l'infirmière (puisque la première épouse de Thomas Gordon suit ce qui se passe; elle est alors au courant des machinations de son époux avec Oswald Neely et compagnie). Heureusement, Karl Pulluow et Maurice Solms l'encourage à ne pas céder. Le chantage était le suivant : une offre d'un emploi mieux rémunéré (au double de son salaire de policier) afin de pouvoir entretenir ses trois enfants et lui-même; sinon, il perdra la garde de ses enfants, qui seront placés dans des familles d'accueil puisque leur père, en raison de traumatismes crâniens fréquents, ne semble pas apte à s'occuper d'eux. Inutile de dire la réaction de Carl Neely : une rage et une colère sans nom habitent sa poitrine, lui donnant l'envie d'étrangler l'infirmière. Partagé entre son impulsivité (encouragée par ses ennemis esprits) et son sentiment paternel (en quoi l'encouragent ses esprits alliés), le blessé ne sait pas que répondre... Mais l'infirmière veut une réponse immédiate. Il essaie d'éluder d'y apporter réponse. Mais les deux pensées contraires lui sont insupportables... La pression est grande, mais il sait, informé par Jane Lawrence-Gordon, que s'il accepte l'offre, il tombe directement dans les griffes de son oncle... Le dilemme est déchirant, d'une part, voir ses enfants, mais vendre son âme au Diable, d'une autre, ne plus revoir ses enfants (tout ça par faiblesse)... Il a l'impression d'être pris entre deux feux...
Au quatrième jour depuis son hospitalisation, son collègue Paul Eastman est venu le voir, très inquiet pour son fils spirituel. Karl Pulluow, Maurice Solms et Jane Lawrence-Gordon l'ont informé de sa situation. Cette visite imprévue met en déroute l'infirmière, qui attend que le visiteur sorte pour continuer son chantage, mais surtout pour presser Carl Neely de choisir. Heureusement, le docteur Daniel Clancy remarque les va-et-vient de la femme. Il décide de vérifier l'état du blessé, pour être sûr qu'il se rétablisse de son traumatisme crânien. De sorte que Carl ne répond jamais au chantage et pouvait ainsi se reposer. De plus, le docteur Clancy dit à l'infirmière de veiller sur un autre patient. Il demande à Nora Sutherland, sa petite copine, de veiller sur Carl Neely. Le policier sort de l'hôpital sans grandes séquelles, à l'exception d'une fatigue accrue et d'une difficulté de concentration. Daniel Clancy le rassure en disant qu'une année lui sera nécessaire pour revenir à la normale. Il lui souhaite un bon rétablissement et le policier revient chez lui le 6 janvier 2002. Seuls Maria, Sara et Samuel sont étonnés des absences de leur père; heureusement, l'âme d'Hana Nasan-Neely veille sur eux, ce qui réjouit les trois enfants, qui sont toujours aussi insouciants dans leurs jeux. La travailleuse sociale les trouve attachants, malgré qu'elle ne peut pas croire qu'ils voient littéralement l'âme de leur mère.
Carl Neely ne revient au travail que le lendemain, le 7 janvier 2002, qui est le Noël pour les chrétiens orthodoxes. Il reprend son enquête là où il l'a laissé. Après, ce n'est qu'un détail s'il lui a fallu du temps pour se retrouver. Mais il continua jusqu'à la fin du mois. Et ce n'est qu'un détail s'il recevait souvent les visites des esprits errants que sont Romano, Baldini, les trois psychiatres et sa tante paternelle pendant quelques journées, le déconcentrant dans son enquête. Heureusement, il s'en sort assez bien, car il traîne avec lui son icône portative de Saint Michel. Mais les nuits, surtout celles entre le 25 décembre 2001 et le 6 janvier 2002 lui ont été très agitées, laissant notre pauvre policier très fatigué le lendemain. Sans oublier qu'il a frôlé de près la mort, car un tireur d'élite le visait, sauf que Karl Pulluow l'influence de manière à ce qu'il rate le coup fatal. De sorte que Carl Neely était à l'Hôpital Mercy pendant une semaine. Heureusement, c'est une amie de Nora Sutherland qui veillait sur lui, de sorte que la prime pour le chantage sur le policier que le juge Oswald Neely offre par l'intermédiaire d'un individu anonyme de Grandview a été refusée par l'infirmière. Cette dernière veut s'assurer sérieusement du rétablissement des patients. Aucune prime ne la fera changer d'idée.
Voici, en résumé, les éléments les plus importants que Carl Neely trouve sur Charlemagne. Il était le Roi des Francs et un Empereur de la dynastie des Carolingiens. Il était nommé Charles Ier dit « le Grand » (en latin Carolus Magnus). Il était né le 4 des nones d'avril (c'est-à-dire le 2 avril) 742 et décéda d'une pneumonie aigüe le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle (aujourd'hui en Allemagne, Rhéanie-du-Nord-Westphalie). Charlemagne était le fils de Pépin le Bref (714-768) et de Bertrade de Laon (720-783). Comme ses parents ne se sont pas mariés à l'église, sa naissance était considérée comme illégitime par l'Église. Celle-ci ne reconnaît que sa naissance en 747. Il avait un frère, Carloman 1er (Karlmann) (751-771). Sa langue maternelle est le francique rhénan (Rheinfränkisch), mais il savait aussi le latin et le grec.
Au vingt-deuxième chapitre de sa Vita Karoli Magni (Vie de Charlemagne), Éginhard décrit l'apparence physique de Charlemagne : « Il était fortement construit, robuste et de stature considérable, bien que non exceptionnelle, puisque sa hauteur était de sept fois la longueur de son pied. Il avait une tête ronde, vaste et vivante, un nez légèrement plus grand que d'habitude, des cheveux blancs mais toujours attrayant, une expression claire et gaie, un cou court et gras, et il jouissait d'une bonne santé, sauf pour les fièvres qui l'ont affecté dans les dernières années de sa vie. Vers la fin, il a traîné une jambe. Même alors, il a obstinément fait ce qu'il voulait et a refusé d'écouter les médecins, en effet, il les détestait, parce qu'ils voulaient le convaincre d'arrêter de manger de la viande rôtie, comme à son habitude, et se contenter de viande bouillie. » Charlemagne mesurait 190 cm, selon l'analyse de son squelette en 1861. L'analyse de la suture osseuse de son crâne permet d'estimer qu'il a eu une espérance de vie de 66 ans.
Charlemagne était le Roi des Francs depuis 768 puis des Lombard en 774. Il devint l'Empereur des Romains le 24 ou 25 décembre 800. Il était couronné par le pape Léon III. Sauf qu'il refuse de s'incliner devant le pape et il décide de changer la cérémonie, en déposant lui-même la couronne sur sa tête. Selon Éginhard, dans sa Vie de Charlemagne, le nouveau Empereur aurait préféré que le rite byzantin soit suivi pour le couronnement, où c'est le religieux qui s'incline devant l'Empereur. Charlemagne changea la cérémonie pour son fils Louis le Pieux en 813. Cependant, l'Empire byzantin considère le couronnement de Charlemagne comme une usurpation. Son titre était Karolus, serenissimus augustus, a Deo coronatus, magnus et pacificus imperator, Romanum gubernans imperium, qui et per misericordiam Dei rex Francorum et Langobardorum (Empereur gouvernant l'Empire romain, roi des Francs et des Lombard).
Pépin le Bref partage le royaume entre ses deux fils : Charlemagne obtient en partage la partie occidentale de la Garonne au Rhin; Carloman, ceux autour de l'Alémanie; tandis que l'Austrasi, la Neustrie et l'Aquitaine sont partagées entre eux. Charlemagne est proclamé roi à Noyon (le 9 octobre 768), Carloman à Soissons. Les deux frères ne s'entendaient pas en matière de gouvernement. Leur mère intervient en politique en proposant une alliance avec le duc Tassilon de Bavière et avec le roi des Lombards Didier. Ainsi, Charlemagne et son frère se réconciliaient en 770. Après la mort de Carloman Ier (qui meurt empoisonné), Charlemagne s'empare du territoire de son frère, évinça ses deux neveux, les poursuit, eux et leur mère (la veuve de son frère, Gerberge), malgré qu'ils se sont réfugiés en Italie. Par ailleurs, il mena de nombreuses campagnes militaires entre les Saxons païens, les Lombards d'Italie et les musulmans d'al-Andalus entre 772 et 804. Ces campagnes agrandissaient d'une manière importante le royaume. Il conquit aussi des territoires espagnols, dont les campagnes militaires étaient assurées par les comtes de Toulouse Choron, Guillaume de Gellone et le roi Louis. Sont conquises Gérone, Barcelone, la Cerdagne et Urgell. À son apogée, l'Empire comprenait les territoires actuels de l'Allemagne, d'Andorre, de l'Autriche, de la Belgique, de la France, de la Hongrie, la moitié de l'Italie, les îles anglo-normandes, du Lichtenstein, du Luxembourg, de Monaco, des Pays-Bas, de la Slovénie et de la Suisse.
En ce qui concerne ses mariages, Charlemagne épousa Himiltrude en 768, avec laquelle il devient père de Pépin le Bossu (770-811). Ce fils était enfermé dans l'abbaye de Prüm en 792 par Charlemagne lui-même pour avoir conspiré contre lui. En 769, le Roi des Francs épousa Désirée de Lombardie, mais le couple était sans descendance. En 771, il fait de Hildegarde de Vintzgau son épouse. Les enfants nés de cette union étaient Charles le Jeune (772-811), Adélaïde (morte en 774), Rotrude (775-810), Pépin (775-810), Louis le Pieux (778-840), Lothaire (778-779), Berthe (779-823), Gisèle (781-814) et Hildegarde (782-783). Le fils aîné ne s'était jamais marié et n'avait sans aucune descendance. Rotrude s'est mariée à Rorgon Ier, comte du Maine, avec lequel elle a eu un fils, Louis, et une fille, Adaltrude. Pépin devient roi d'Italie. Louis le Pieux était le successeur de Charlemagne, étant l'Empereur d'Occident. Lothaire était le frère jumeau de Louis mort en bas âge. Berthe s'est mariée à Angilbert, abbé de Saint-Riquier. En 783, Charlemagne épousa Fastrade de Franconie, avec laquelle il devint père de deux filles, Théodrade (785-853; abesse d'Argenteuil) et Hiltrude (née vers 787; abesse de Faremoutiers). En 794, Charlemagne épousa Luitgarde d'Alémanie, mais demeure sans descendance. Avec Madelgarde (une concubine), l'Empereur était le père de Rothilde (790-852; abesse de Faremoutiers). Avec une concubine, il devint père de Rothaide (784-814). Avec Gerswinde de Saxe (une concubine), il était le père d'Altrude. Vers 800, Charlemagne épousa Regina, avec laquelle il devint père de Drogon (801-855; l'évêque de Metz) et d'Hugues (802-844; l'archichancelier de Louis le Pieux). Et, en dernières noces, Charlemagne épousa en 806 Adalinde, de laquelle il devient père d'un fils prénommé Thierry ou Théodoric (807-818), qui devient clerc. Par contre, des rumeurs circulaient, qui disaient que l'Empereur Charlemagne aurait gardé ses filles pour lui seul (et donc d'être incestueux), car il ne voulait pas les marier à des aristocrates ou à des vassaux de son royaume.
Charlemagne imposa la liturgie romaine dans l'Église occidentale; il voulait unifier religieusement son Royaume, à la suite de son père. En ce qui concerne l'économie, il abandonna les monnaies d'or en faveur de celles d'argent. Il continua à sa manière la « renaissance carolingienne » débutée par son père. C'était une réforme pour favoriser les bibliothèques afin d'augmenter le nombre de lettrés et la création des écoles dès 789. De nombreuses cathédrales furent construites sous son règne. En 806, Charlemagne rédiga son testament politique, où il partagea le territoire de l'Empire entre ses fils. En 813, il nomma son fils Louis le Pieux son successeur légitime, car ses autres fils étaient déjà défunts (Pépin d'Italie meurt en 810 et Charles en 811). Charlemagne est enterré avec ses insignes royaux et un talisman duquel il était inséparable sous le dallage de la Chapelle palatine de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle. En 1166, Frédéric Barberousse (empereur du Saint-Empire romain germanique ayant vécu entre 1122 et 1190) qui obtient la canonisation de Charlemagne, déplace les restes de l'Empereur dans un sarcophage en marbre dit sarcophage de Proserpine.
Le 30 janvier 2002. Carl Neely, dans son bureau, relisant pour une enième fois les feuilles de son enquête sur Charlemagne, réfléchit à la conclusion à laquelle il doit aboutir. « La taille et le nom ne sont pas des éléments convaincants pour conclure que je suis la réincarnation de cet Empereur... J'apprécie son caractère... Mais c'est encore une fois insuffisant pour faire le rapprochement avec moi... »
Tout à coup, des esprits se manifestent : Lorenzo Romano, Giovani Baldini, Andrew Lewis, Calvin Byrd, François Janet, Karen Blavatsky-Neely, Jane Lawrence-Gordon, David Neely, Milena Vladikin-Neely, Dragomir Vladikin, Karl Pulluow, Maurice Solms et Hana Nasan-Neely. Notre policier soupire: autant d'esprits dans la pièce, il a l'impression de manquer d'air, car le mélange des différentes odeurs des âmes errantes est vraiment bizarre... Carl se lève de sa chaise de bureau pour ouvrir la fenêtre de son bureau, pour avoir un peu d'air. Il revient à ses réflexions : il ne sait pas que conclure... À moins que ses ennemis pensent le laisser vivre jusqu'à soixante ans. Et qu'ils n'apprécient pas le fait qu'il s'oppose à eux, ne voulant pour rien au monde de céder à leurs chantages et menaces, peu importe ce qu'il lui arrive. D'accord, mais encore ?
Romano dit d'une voix caverneuse : « Votre Altesse, vous saviez que votre position ne vous épargne pas des rumeurs et que le pouvoir peut bien monter à la tête... Mais dans votre condition, je vous recommanderais une seule chose : la reconnaissance de votre faiblesse... Votre... »
Hana Nasan-Neely lui coupe la parole : – Mauvaise langue, pouvez-vous arrêter avec vos mensonges ?
Romano, d'un air arrogant, réplique : – Madame Neely, mêlez-vous de vos affaires !
Hana Nasan-Neely : – Mon mari est le MIEN ! Il n'est PAS le VÔTRE...
Giovani Baldini commente : – On dirait que quelque chose manque à Madame...
Carl Neely intervient, d'un ton énervé : – Assez avec vos insinuations ! J'ai de la difficulté à me concentrer lorsque vous parlez. Je demanderais à tous le silence. Merci !
Andrew Lewis commente : – Votre Altesse est fâchée...
Carl Neely réfléchit : « Que conclure ? À part que mes ennemis ne me laisserons pas sitôt en paix... Et que... Ils oseront même s'en prendre à ma famille ? Et peut-être faire circuler des fausses rumeurs pour me discréditer ? Ah ! Qu'ai-je fait pour avoir un destin si dur ? Peu importe quel péché j'ai pu commettre dans une réincarnation antérieure, je pense que j'ai bien payé pour toutes mes fautes... » Il garde un masque de froideur, malgré son inquiétude pour ses enfants. Le policier chasse rapidement cette pensée en passant sa main droite sur son visage. Il poursuit ses réflexions : « D'accord, des fausses rumeurs, mais j'espère que ce n'est rien de grave... Je ne voudrais quand même pas que ces rumeurs me mettent au ban de la société... Sinon, comment survivre ? Comment vivre normalement ? »
Romano dit d'une voix douce : « Votre Altesse, ne soyez pas si méfiant... »
Jane Lawrence-Gordon : – Monsieur Neely, ne l'écoutez pas !
Giovani Baldini à la mère de Gabriel : – Et vous, pauvre folle, vous pensez dicter notre conduite ? Ah!Ah!Ah!Ah!
Karl Pulluow et Maurice Solms à l'unisson : – Laissez Madame Lawrence-Gordon parler ! C'est malpoli que de lui couper la parole !
Carl, exaspéré de la dispute enfantine des esprits errants, dit d'un ton sévère : – S'il vous plaît, ne m'obliger pas à répéter deux fois les mêmes consignes. Madame Lawrence-Gordon, que voulez-vous dire ? Je vous écoute !
Jane Lawrence-Gordon reprend la parole : – Vos ennemis veulent s'inspirer de la vie de Charlemagne pour vous causer bien des ennuis... Dont une attaque quasi fatale, car ils veulent vous blesser profondément, non pas seulement physiquement, mais aussi psychologiquement... Pour... Vous poussez en Enfer... Pour faire de votre vie un enfer... Soyez vigilant ! Que Dieu vous protège et vous soit clément !
Andrew Lewis commente : – Votre Altesse, n'écoutez pas cette garce qui raconte des inepties en raison de son délire de persécution... Je vous dit que VOUS êtes la réincarnation de Charlemagne; n'êtes-vous pas assez convaincu par la similitude entre vos noms, vos caractères et votre talisman ?
Carl Neely, étonné : – Vous semblez alors comparer mon icône portative avec le talisman de Charlemagne... L'analogie n'est pas logique...
Andrew Lewis complète sa phrase : – C'est pourquoi je vous suggère d'abandonner vos airs d'humilité et de vivre dans une demeure plus digne de vous, Votre Altesse. De plus, ceci vous permettra de ne plus penser à la mort de votre chère épouse... Vous pourriez alors rapidement vous remarier...
Carl Neely, d'un ton brusque : – Merci de votre réponse ! Mais pouvez-vous me laisser en paix ? Je me tiendrai tranquille à mener mes enquêtes banales et à faire mes patrouilles routinières. Pouvez-vous cesser de me persécuter, maintenant que j'ai résolu votre énigme ?
Romano, Baldini, Lewis, Byrd et Janet, pour toute réponse, éclatent à l'unisson d'un rire diabolique; Dragomir Vladikin marmonne une prière. Les autres esprits foudroient les méchants, qui disparaissent après avoir fait un tour en sens anti-horaire autour de Carl Neely.
Notre policier pense : « Les conclusion ne sont pas encourageantes... Mais bon, une enquête terminée ! »
Voyant l'heure qu'il est, Carl Neely décide de revenir chez lui. Sa nuit est tranquille.
Romano a informé Gabriel Lawrence des résultats de l'enquête de Carl Neely; le demi-frère de Melinda Irène Gordon-Clancy en informe son père qui communique l'information à Oswald Neely. Ce dernier exige une réunion d'urgence chez lui pour affaiblir son neveu, ou du moins, pour orchestrer un prochain coup...
À suivre.