Ghost Whisperers in Canada

Chapitre 5 : Nouvelle enquête et beaucoup de surprises

11652 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/07/2023 18:32


Rappel des principaux événements survenus au policier patrouilleur du SPVM Carl Neely.


Carl Neely a trompé sa femme, Daphné Papachristopoulos-Neely, avec Melinda Gordon le 23 décembre 2003, vaincu par les rituels de magie qu'elle pratiquait avec son cercle d'amis occultes. Depuis, il continue à la fréquenter. De plus, il est souvent possédé par ses ancêtres paternels ou maternels, le poussant à vouloir tuer sa femme et ses enfants. Heureusement, il y échoue, mais le policier est rongé de culpabilité lorsque la possession cesse. Le couple divorcera le 8 janvier 2004 et les enfants sont en garde partagée. Ils viennent seulement les fins de semaine avec leur mère pour voir leur père. Daphné garde les bijoux et l'icône portative qui protégeaient son époux dans le tiroir de sa table de chevet, dans l'espoir de les lui redonner un jour. Carl Neely, lui, vit depuis dans un petit appartement dans le Centre-ville de Montréal. Il est accompagné de plusieurs esprits errants, à savoir la plupart de ses ancêtres paternels et maternels, Alberico da Romano, Philippe Pinel, le Dr. Max Rinkel, le Dr. Donald Ewen Cameron, le Dr. Sidney Gottlieb, Hellmut Reinhardt, Richard Gronewald, Vuk Branković, le vicomte des Limousins Hildegaire de Rochechouart, Breda Neely, Brian Neely, Edbert Neely, Darina Neely, April Murphy-Neely, Ana Vidović-Bogdanović, Bérénice de Bonnechose-De Frontenac, Gilbert de Boissieu, Damir Milošević et Anđela Jakšić-Milošević.


Évidemment, son collègue Paul Eastman remarque sa possession, car il change souvent de comportement, se montre négligeant, nonchalant et quelque peu agressif et nerveux, en plus de boire au travail. De plus, son âme est à côté de son corps... D'ailleurs, Carl Neely continue à fréquenter Melinda Gordon, qui l'introduit avec le temps à certaines pratiques sexuelles... Sans oublier qu'il consomme plus d'alcool que d'habitude (il est normalement très modéré), car ses ancêtres sont habitués à boire (et certains d'entre eux étaient bisexuels de leur vivant). Malheureusement, Carl s'habitue à l'alcool; cet état alcoolisé favorise les possessions, ce qui fait sourire les méchants esprits qui l'accompagnent. Malheureusement, il refuse de se reconnaître son problème; c'est une chose que de reconnaître en tant qu'âme, le problème d'alcoolisme du corps possédé, mais une fois que son âme intègre son corps, le « il » devient un « je », ce qui est plus difficile, consciemment, à reconnaître... Mais le pauvre policier, lorsqu'il revient à lui est toujours confus, confusion qui s'explique par le fait qu'une autre entité a instrumentalisé son corps; de jour en jour, il n'est que plus déçu de lui-même. Il a l'impression de perdre le contrôle de lui-même, d'être entraîné dans un naufrage loin de la rive, sans aucun repère. Il a l'impression de se perdre dans Montréal, sa ville, ville qu'il connaît pourtant par cœur... Au moins, il s'efforce (ce qui est plutôt rare, étant donné qu'une âme errante possède son corps) de ne pas boire avant de recevoir la visite de sa ex-femme et de leurs enfants. Mais lorsqu'il est possédé, il ne peut que feindre d'apprécier cette visite. Daphné Papachristopoulos et les trois enfants sont comme des rayons de soleil dans ses ténèbres... D'ailleurs, même ses rayons de soleil l'évitent depuis le mois de mars 2004, alors que son corps, possédé par Adrian Neely, cherchait à les tuer, armé d'un couteau de cuisine dans chaque main. Heureusement, l'âme de Carl Neely sauva la situation en possédant sa femme, qui le frappa alors dans son entre-jambe pour ensuite le désarmer et le maîtriser. Après ce triste événement, la famille est séparée, ce qui attriste encore plus la pauvre âme du policier. Elle a l'impression d'être isolée, sans appui, ou plutôt l'alcool et Melinda pour appuis instables...


Carl Neely est vraiment désespéré de sa situation. Lorsqu'il reprend ses esprits, il est mélancolique, surtout par son triste bilan : 28 ans, divorcé après quatre ans de mariage, tout ça parce qu'il a trompé sa femme avec une autre, qui, par ailleurs, est mariée. Être l'amant d'une femme mariée (Melinda Gordon) qui est mère de trois enfants; et lui, pauvre malheureux, qui est content lorsque son tour vient de la connaître... Par ailleurs, lorsqu'il la connaît, il est toujours possédé par l'un de ses ancêtres, l'empêchant de jouir comme lors de leur premier contact corps et âme... Si Melinda n'est pas disponible lorsqu'il en a l'envie, possédé comme il est, il se contente d'une femme aux mœurs légères ou d'une fille de joie en dernier recours... Quel désespoir pour son âme, elle qui a plus de respect envers les femmes ! On pourrait bien imaginer que Carl Neely, possédé ou non, chante à Melinda Gordon, dans son amour fou, comme hypnotisé par ses sorts, les vers suivants de la chanson Je suis malade de Serge Lama : « Je suis malade, parfaitement malade / T'arrives - on ne sait jamais quand / Tu pars - on ne sait jamais où », ou encore Jedan đir d'Ibrica Jusić. Le policier fréquenta Melinda jusqu'en avril 2004. Il remarque que depuis qu'il la connaît, ses visions à distance se font très rares, ce qui l'inquiète un peu ou pas du tout; il en parle à son frère, qui le rassure d'un air faux. De plus, il est fatigué, puisque la vampire lui soutire son don (pour le transférer, comme promis, à Pierre) et son énergie. En tant qu'âme, le policier comprend qu'elle est un sorcière, mais il refuse de se souvenir d'avoir vu son frère participé à ses rituels; il n'est pas encore prêt à affronter de face une si lourde vérité... Mais combien de temps continuerait-il à s'illusionner ? Cependant, Carl Neely conçu avec Melinda un enfant en mars 2004, alors qu'il était possédé par Adrian Neely, sauf qu'elle ne lui a pas dit qu'elle est enceinte de lui (mais elle partage la nouvelle à son mari, qui se réjouit tout aussi qu'elle)... Bien sûr, son âme le sait et elle maudit la sorcière, car elle a compris que la femme peut bien jouer sur cette carte pour le faire recruter parmi les espions canadiens (informée par d'autres sombres esprits, elle sait que son amant fréquente des filles faciles, et certaines d'entre elles sont payées par le père de Gabriel Lawrence, afin d'être certain de faire du chantage sur lui). Melinda Gordon accouchera en décembre 2004 d'un garçon qu'elle prénomme Adrien (en l'honneur, on peut le deviner, de l'esprit errant qui a possédé son amant au moment de sa conception). Mais nous reviendrons plus tard sur ce bâtard...



Depuis la fin de leur relation, interrompue par Melinda elle-même (sur le conseil de Romano), qui comprend que ses sorts connaissent une limite, le policier est simplement désorienté. Étant plus possédé que rien d'autre, car son âme n'a pas le courage, car trop démoralisée puisqu'elle a enfreint le principe de la fidélité du mariage, de tenir tête à ses sordides ancêtres que sont Elvin Neely, Elizabeth Blair-Neely, Leo MacCrimmon, Adrian Neely, Brigit McDouglas-Neely, Caitrin Neely-Wilson, Hugh Wilson, Devin Neely, Marigold Stewart-Neely, Arthur O'Brian, Erin Neely-O'Brian, Edmund O'Brian, Mery Howard-Neely, Mate Bogdanović, Milan Bogdanović, Marie-Catherine De Frontenac-Bogdanović, Ivanka Bogdanović-Ratković, Mijo Ratković, Nada Bogdanović-Knežević, Darko Knežević, Stjepan Knežević, Mladen Knežević, Marta Knežević, Henri-François De Frontenac, Christine-Gertrude De Boilleux-De Frontenac, Philippe-Emmanuel De Frontenac, Aliénor Dionis du Séjour-De Frontenac, Georges-Philibert De Frontenac, Francine-Cunégonde De Frontenac-de Boissieu, auxquels se joignent (depuis son divorce) April Murphy-Neely et Gilbert de Boissieu. L'âme de Carl Neely est encore moins motivée à se confronter à Alberico da Romano, Philippe Pinel, au Dr. Max Rinkel, au Dr. Donald Ewen Cameron, au Dr. Sidney Gottlieb, à Hellmut Reinhardt et à Richard Gronewald. Et il ne faut pas oublier Ronald Berlin et Félix Jacoby, qui se joignent à eux sur l'ordre de Melinda Gordon et de Gabriel Lawrence. Ces esprits n'attendent que le moment propice pour arriver enfin à le posséder... Par ailleurs, ils établissent un tour de possession, tantôt l'un, tantôt un autre, ensuite un troisième, et ainsi de suite... Sans oublier, qu'entre-temps, d'autres esprits que Melinda et Gabriel trouvent s'y ajoutent à cette liste (dont Anthony Shelford, un criminel de son vivant ; Joseph Segal, un policier qui collaborait de son vivant avec des petits trafiquants locaux de drogue ; Gilbert Woodbury, un éphébophile (pédophile attiré par les adolescents entre quinze et vingt-deux ans) mort en prison en avril 2000). Et l'âme du policier est la dernière sur la liste, étant essentiellement réduite à n'être que le principe d'animation de son corps propre, mais sans jamais vraiment décider par elle-même, car influencée par les autres âmes autour d'elle... La pauvre âme de Carl Neely se sent impuissante devant cette armée de mauvais esprits... Elle se résigne à ce rôle et préfère n'être que la triste spectatrice de ses possessions, ce qu'elle prend en horreur. Au moins, le policier n'a qu'occasionnellement des visions à distance, ce qui ne le rassure pas pour autant, car elles sont terrifiantes... Devant cette absence de motivation, les bons esprits qui l'entourent se tournent les pouces, mais ils suivent néanmoins les événements, en priant tous les saints que leur protégé reprend rapidement son esprit combatif. D'ailleurs, Carl Neely évite tout contact avec ses amis, préférant les fuir, de même pour Rebbeca Cahill, qu'il rencontra en janvier 2004. Ou s'il la rencontre, c'est pour tenter sa chance au moins pour une aventure... Possédé, la présence de ses amis l'irrite ; revenu à lui, il les fuit pour ne pas avoir à expliquer sa conduite, car il s'est approprié les actions de son corps possédé. Le policier est en parti au courant grâce aux rumeurs qui courent sur son compte et qui sont parvenues à ses oreilles. Cependant, plus le temps avance, moins l'âme du policier regagne son corps. Au mois de janvier, elle regagne son corps une fois par semaine; en février, une fois aux deux semaines; au mois de mars, une fois par mois; ensuite, une fois aux deux mois... Cet état de possession perdurera jusqu'en décembre 2006. Par ailleurs, Dušan Milošević voit son ami alors qu'il conduisait son ambulance et que le policier patrouillait à pied avec un collègue. C'est vraiment bizarre de le voir ainsi possédé. Grâce à ses perceptions télesthésiques, l'ambulancier comprend que son ami est un peu bizarre, alcoolique et pervers, depuis un certain temps... Il continue sa route comme s'il ne l'a pas remarqué.


Ceci fait en sorte que son corps, devenu alcoolique et pervers (Carl Neely se surprenait aussi à s'exciter sur des jeunes femmes entre dix-sept et vingt ans), se permettait de mesurer d'une manière assez indiscrète les femmes qui plaisaient à l'esprit qui le possédait, faisant en sorte qu'il a connu plusieurs maîtresses et danseuses (puisque certains bars qu'il visitait, parfois même alors qu'il est au travail sont des bars de danseuses). Chaque esprit a ses préférences... Lorsque les demoiselles le refusaient, il sait parfois, lorsqu'elles sont sans défense, abuser de la situation, sauf que l'âme de Carl Neely, offusquée de la situation, décide d'agir afin que le corps possédé ne puisse passer à l'action (en agissant sur un passant pour qu'il arrive au moment où il pensait jouir de la demoiselle). Lorsque le Dr. Max Rinkel, le Dr. Donald Ewen Cameron ou le Dr. Sidney Gottlieb le possédait, il sait se montrer très manipulateur envers ses interlocuteurs. Inutile d'insister sur le désarroi de l'âme du policier, très gênée par la réputation qu'il a, à savoir d'un alcoolique manipulateur et pervers, à la limite du pédophile, mais en quelque sorte un pédophile régressé... Comme l'âme du policier remarque que son corps s'intéresse trop à Rebbeca Cahill, elle lui recommande de ne pas l'aider et qu'il serait mieux pour elle de fuir. Cette recommandation sera répétée par les bons esprits autour du policier; la jeune passeuse d'âmes informe Zlata de la situation de Carl Neely, car Vuk Branković et Hildegaire de Rochechouart lui recommande d'éviter le policier, car même si son âme regagne son corps, elle a accepté de suivre le courant dont le rythme est donné par ces sinistres esprits qui l'ont possédé. Par ailleurs, le policier accepte néanmoins occasionnellement leur possession pour régler certaines situations qui dépassent ses compétences... Depuis, la nouvelle passeuse d'âmes reste discrète dans son petit quartier, en espérant rencontrer son prince charmant.


Malgré que Melinda ne soit plus en relation avec Carl Neely, elle continue à fréquenter son cercle d'amis occultes, car ils espèrent bien qu'il se joigne à eux; elle espère bien arriver à lui proposer de se joindre dans son lit (et que son mari et son beau-père le connaissent), ou de le rencontrer avec les professeurs dans leurs chalets... En parlant des professeurs, de nouvelles connaissances se sont ajoutées, à la joie de Melinda Gordon-Lawrence et de Gabriel Lawrence : les professeurs Joseph Benkemoun (Université Concordia, spécialiste du Judaïsme) et Michael Pedersen (Université de McGill, département d'éducation).


Évidemment, la consommation d'alcool au travail de Carl Neely et son agressivité (en raison des mauvais esprits qui possèdent son corps) ne passent pas inaperçues à ses collègues (dont Pierre Neely, Paul Eastman et Christine Namer-Nietzsche, qui espère bien l'ajouter sur sa liste de conquêtes) et de son père (que Paul Eastman tient informé de la situation). Lorsqu'il lui arrivait de penser à sa chère épouse, qui lui manque beaucoup (lorsque Carl Neely n'est pas possédé), son état d'âme se résume à un désespoir sans fond et sans nom qui peut se résumer de manière très poétique par les chansons suivantes (qu'il lui arrivait carrément de chanter avec des verres de vin pour se remonter en vain le moral) : Dušo moja d'Ibrica Jusić, Tvoje oči de Zdravko Čolić, Bolujem ti dušo de Mate Bulić ou encore Mačka d'Ibrica Jusić. Lorsqu'il est plus déprimé, il chante Qu'on apporte du vin, Na mene su prstom rekli d'Ibrica Jusić, les deux premières strophes de la chanson Je suis malade, de Serge Lama, ou encore Još ne znam neke važne stvari d'Ibrica Jusić.



Pour mieux comprendre son état d'âme, voici les textes des chansons, suivis de leur traduction.



Ibrica Jusić, Dušo moja :


Dušo moja, i kada krenem

Tako bih rado da se vratim

Ti ne znaš da je pola mene

Ostalo s tobom da te prati.


Ostalo s tobom da te ljubi

Dok budeš sama i bude zima

Jer ja sam onaj koji gubi

I prije nego što ima.


Dušo moja, ja ne znam više

Koliko dugo mrtav stojim

Dok slušam kako liju kiše

Pod mračnim prozorima tvojim.


Dušo moja, ti umorna si

I bez tebe ti ležaj spremam

Na nekoj zvijezdi što se gasi

Ja tražim svjetlo koje nemam.


Pod hladnim nebom, ispod granja

Stavit ćeš glavu na moje grudi

I ja sam onaj koji sanja

I zato neću da te budim.


Dušo moja, ko kaplja vode

I ti se topiš na mom dlanu

Jer s tobom dođe i bez tebe ode

Stotinu dana u jednom danu.




Voici la traduction :


Ma chérie, et quand je pars

J'aimerais tellement revenir

Tu ne sais pas que c'est la moitié de moi

Qui est restée avec toi pour te suivre.


Qui est restée avec toi pour t'embrasser

Quand tu seras seule et quand vient l'hiver

Car je suis celui qui perd

Avant même d'avoir.


Ma chérie, je ne sais plus

Depuis combien de temps je suis mort

Alors que j'écoute la pluie battante

Sur tes sombres fenêtres.


Ma chérie, tu es fatiguée

Même sans toi, je fais ton lit

Sur une étoile mourante

Je cherche une lumière que je n'ai pas.


Sous le ciel froid, sous les branches,

Tu poseras ta tête sur ma poitrine,

Et moi je suis celui qui rêve.

C'est pourquoi je ne veux pas te réveiller.


Ma chérie, qui ruisselle d'eau,

Tu fonds dans ma paume

Parce qu'elle vient avec toi et part sans toi

Cent jours en un jour.




Zdravko Čolić, Tvoje oči :


Tvoje oči

Kao zrele šljive padaju po meni

Tvoje oči vrlo dobro znam

Napolju sviće

Otići ćeš iz moje sobe brze

Nego svetlost

Što kroz prozor ulazi zrak po zrak.


Kada spavaš

Ne mogu da ne mislim šta sanjaš

Ne mogu da ne mislim šta misliš

Kada spavaš ti


Tvoje oči, tvoje oči

Progone me, progone me

Tvoje oči, tvoje oči

Progone me, progone me.


Kada spavaš

Ne mogu da ne mislim šta sanjaš

Ne mogu da ne mislim šta misliš

Kada spavaš ti.


Tvoje oči

Kao ljetnja kiša padaju po meni

Tvoje oči vrlo dobro znam


Tvoje oči, tvoje oči

Progone me, progone me

Tvoje oči, tvoje oči

Progone me, progone me (x2).




La traduction :


Tes yeux,

Ils me tombent dessus comme des prunes mûres.

Je connais très bien tes yeux

Il fait noir dehors

Tu quitteras ma chambre plus vite

Que la lumière

Qui entre par la fenêtre air par air.


Quand tu dors,

Je ne peux pas m'empêcher de ne pas penser à ce que tu rêves

Je ne peux pas m'empêcher de ne pas penser à ce que tu penses

Quand tu dors.


Tes yeux, tes yeux,

Ils me hantent, ils me hantent,

Tes yeux, tes yeux,

Ils me hantent, ils me hantent.


Quand tu dors,

Je ne peux pas m'empêcher de ne pas penser à ce que tu rêves

Je ne peux pas m'empêcher de ne pas penser à ce que tu penses

Quand tu dors.


Tes yeux,

Comme la pluie estivale tombent sur moi,

Tes yeux, que je connais très bien.


Tes yeux, tes yeux,

Ils me hantent, ils me hantent,

Tes yeux, tes yeux,

Ils me hantent, ils me hantent (2 x).




Mate Bulić, Bolujem ti dušo :


Noćima bez tebe samujem

Bez tebe ja tugu tugujem

Noć je svaka s tobom prekratka

A bez tebe dugo ko godina.


Bolujem ti dušo bolujem

što me jučer ostavi

Samujem ti dušo samujem

Bez tvoje ljubavi.


Draža mi kavana od kuće

Pred očima mi život izmiče

Zadnju paru ja ću popiti

Kad ne mogu tebe imati.


Bolujem ti dušo bolujem

što me jučer ostavi

Samujem ti dušo samujem

Bez tvoje ljubavi.


Sve ću tamburaše pozvati

Tambure im sve zapaliti

Jer me svaka pjesma podsjeća

Da bez teme moram živjeti.


Bolujem ti dušo bolujem

što me jučer ostavi

Samujem ti dušo samujem

Bez tvoje ljubavi.


Samujem ti dušo samujem

Bez tvoje ljubavi.




La traduction :


Je seul la nuit sans toi

Sans toi j'ai du chagrin

Chaque nuit avec toi est trop courte,

Mais sans toi, elle est longue comme une année.


Je suis malade, ma chérie, je suis malade,

qui m'a quitté hier,

je suis seul, ma chérie, je suis seul,

sans ton amour.


Je préfère le café-bar à la maison

Ma vie défile devant mes yeux

Je boirai les dernières paies

Quand je ne peux pas t'avoir.


Je suis malade, ma chérie, je suis malade,

qui m'a quitté hier,

je suis seul, ma chérie, je suis seul,

sans ton amour.


J'inviterai tous les tambourins

Et je brûlerai tous leurs tambourins,

Parce que chaque chanson me rappelle

que je dois vivre sans thème.


Je suis malade, ma chérie, je suis malade,

qui m'a quitté hier,

je suis seul, ma chérie, je suis seul,

sans ton amour.


Je suis seul, ma chérie, je suis seul,

sans ton amour.




Ibrica Jusić, Mačka :


U gradu, nije važno ime,

u praznoj sobi, kaže priča,

i usred ljeta, usred zime,

ja vidim tužnoga mladića.


On živi sam i ko zanesen

u svom svijetu od papira,

a vani sunce, kiša, jesen,

a vani vergl nešto svira.


No jednog dana šum kraj vrata,

to netko neznan ući želi

u njegov život, poput tâta,

da njegovu samoću dijeli.


A vani zima, vani sniježi,

i pored praga mačka leži,

on pruža ruke, kô da sanja,

a vani zora - svjetlost danja.


No, u tom času, u tom trenu

pred sobom vidje nagu ženu,

i on joj reče: budi moja,

a ona kaže: ja sam tvoja.


I sve što ima mladić skupi

i stavi trgovcu na vagu,

da prstenje od zlata kupi

i haljinu za svoju dragu.


Da, zlato želi, al' ne haje

za skromnu halju što joj daje,

i tužni mladić svako veče

u novu krađu opet kreće.


Jer, on je želi, on je ljubi,

i volio bi da je mazi,

a zna da svoju ljubav gubi

bez darova i ruku praznih.


I riješi sada, još ove noći,

u zadnju krađu on će poći,

i u zoru se mladić vrati

da strašnim novcem ljubav plati.


I donese joj dragi kamen

u svijetu najveći od sviju,

u kom se, kao jedan plamen,

sve vatre ovog svijeta kriju.


I vidje - žena ruke pruža

i ljubi kamen kao muža,

i kao što njega nikad nije

uz tijelo hladan kamen grije.


I dok se njemu lice grči

u sobu uđe miš i trči,

i kao mačka skoči žena,

na plen se baci istog trena.


I stiže ga, a njeni zubi

već traže meso koje peče,

i ženi koju mladić ljubi

sa kuta usne krv poteče.


U strahu mladić oči sklopi -

te strašne slike neka odu,

on vidje lađu što se topi,

i svoju ljubav na tom brodu.


A kada opet nađe snage

on digne vjeđe - žene nema,

i tada mjesto svoje drage

on vidje mačku kako drijema.


Kroz prozor uđe svjetlost danja,

on pruža ruke, kô da sanja,

sad opet samo mačku ima,

a vani studen, snijeg i zima.




La traduction :


Dans la ville, le nom n'est pas important,

Dans une pièce vide, se passe l'histoire,

Et au milieu de l'été, au milieu de l'hiver,

je vois un jeune homme triste.


Il vit seul et comme ravi

dans son monde de papier,

et dehors, le soleil, la pluie, l'automne,

et dehors l'orgue de rue joue un air.


Mais un jour, il y a du bruit à la porte,

qu'un inconnu veut entrer,

dans sa vie, comme son père,

pour partager avec lui sa solitude.


Et c'est l'hiver dehors, il neige dehors,

et le chat est couché près du seuil,

il tend les mains, comme s'il rêvait,

et dehors, l'aube – la lumière du jour.


Mais à cette heure, à ce moment,

il voit devant lui une femme nue,

et il lui dit : sois mienne,

et elle dit : je suis tienne.


Et tout ce qu'elle a, le jeune homme le prend

et le met sur la balance du marchand,

pour lui acheter des bagues en or

et une robe pour sa chérie.


Oui, elle veut l'or, mais elle s'en fiche

pour la modeste robe que lui donne

le jeune homme triste chaque soir

il recommence un nouveau vol.


Parce qu'il la veut, il l'embrasse,

et il aimerait la caresser,

et il sait qu'il perd son amour,

sans cadeaux et les mains vides.


Il résout tout maintenant, cette nuit même,

dans un dernier vol il ira,

et à l'aube le jeune homme revient

pour payer l'amour avec de l'argent.


Et il lui apporte une pierre précieuse

la plus grande de tous,

dans laquelle, comme une seule flamme,

tous les feux de ce monde sont cachés.


Et il voit – la femme étend ses mains

et baise la pierre comme son mari,

et comme il n'a jamais été

une pierre froide réchauffe le corps.


Et tandis que son visage se crispait,

une souris entre dans la pièce et court,

et la femme saute comme un chat,

qui saute immédiatement sur sa proie.


Et elle arrive à lui,

ses dents cherchent déjà de la viande cuite,

et la femme que le jeune homme embrasse

Du coin de la bouche coule du sang.


De peur le jeune homme ferme ses yeux -

que ces horribles images partent,

il voit un bateau coulé,

Et son amour sur ce bateau.


Quand il retrouve des forces

il ouvre les paupières – la femme est partie,

et au lieu de sa bien-aimée

Il voit un chat qui somnole.


La lumière du jour entre par la fenêtre,

il tend sa main, comme s'il rêvait,

maintenant il n'a que le chat,

Et dehors, le froid, la neige et l'hiver.




Ibrica Jusić, Na mene su prstom rekli :


Na mene su prstom rekli

Za sve ovo on je kriv

Za njega bi bolje bilo

Da odavno nije živ.


Za njega ne važi zakon

Njemu niko nije rod

Ko mu pravi duši zaklon

Kad ponese bura brod.


Neka prizna što se pita

Da ne širi više sram

Kako smije da se skita

I da živi tako sam.


Ko to stoji iza njega

Ko mu nosi zlatni štit

Takva drskost iznad svega

Nit je bila, nit će bit.


Ako takvi uzmu maha

I drugi će dići glas

Više neće biti straha

Svi će biti protiv nas.


Kaznite ga mnogo teže

Da za primjer bude svim

Neka gori u svom sjaju

I sagori skupa s njim.


Rekli su mi mnogo više

Nego što se o tom zna

Ali nisu smjeli prići

Buktinji što vječno sja.


 

La traduction :


Ils m'ont pointé du doigt

Tout cela est de sa faute

Il serait mieux pour lui

Qu'il ne soit plus en vie depuis longtemps.


La loi ne lui est pas applicable

Personne n'est lié à lui

Qui abrite son âme

Quand la tempête emporte le navire.


Qu'il admette ce qui est demandé

Pour ne pas répandre plus de honte

Comment il est autorisé à errer

Et à vivre seul comme ça.


Qui est derrière lui

Qui lui porte un bouclier d'or

Une telle arrogance au-dessus de tout

N'existait, ni n'existerait.


Si un tel décolle

Les autres élèveront leur voix

Il n'y aura plus de peur

Tous seront contre nous.


Punissez-le beaucoup plus sévèrement

afin qu'il soit un exemple pour les autres

Laissez-le brûler dans sa splandeur

Et lui avec elle.


Ils m'ont dit beaucoup plus

Que ce qu'on ne sait

Mais ils n'ont pas été autorisés à dépasser

La flamme qui brille éternellement.




Les deux premières strophes de la chanson Je suis malade de Serge Lama :


Je ne rêve plus

Je ne fume plus

Je n'ai même plus d'histoire

Je suis seul sans toi

Je suis laid sans toi

Je suis comme un orphelin dans un dortoir.


Je n'ai plus envie

De vivre ma vie

Ma vie cesse quand tu pars

Je n'ai plus de vie

Et même mon lit

Se transforme en quai de gare quand tu t'en vas.




Ibrica Jusić, Još uvijek ne znam neke važne stvari;


Sam Bog će znati zašto pišem pjesme

I kome treba to što sada sanjam

Još od djetinjstva znadem što se ne smije

Pa ipak pseto svog života ganjam.


Djetinjstvo moje već je iza mene

I otad sve je pošlo naopačke

Koliko vrijede moje uspomene

Moj vrt i tavan, gušteri i praćke.


Još uvijek ne znam neke važne stvari

O voću, ženi, ljubavi i smrti

Još uvijek marim što drugi ne mari

I moj se život ko ruleta vrti.


O sebi znam još samo da sam ranjiv

Od teških riječi, rastanka i plača

I ulicama hodam malo sanjiv

Između ljudi, kuća i kotača.


I još se prenem na zvuk neke trube

U stranu gurnut, kao da me nije

Pa tiho psovku procijedim kroz zube

I dalje idem – manji nego prije.


Još uvijek ne znam neke važne stvari

O voću, ženi, ljubavi i smrti

Još uvijek marim što drugi ne mari

I moj se život ko ruleta vrti.


Sam Bog će znati kome sve to treba

Ti stihovi, te riječi i te rime

Taj dio pakla i taj dio neba

Ta proljeca, te jeseni, te zime.


Sam Bog će znati zašto pišem pjesme

I kome treba to što sada sanjam

Još od djetinjstva znadem što se ne smije

Pa ipak pseto svog života ganjam.


La, la, la, la, la, laaa

La, la, la, la, la, laaa.


Još uvijek marim što drugi ne mari

I moj se život ko ruleta vrti.



La traduction :


Seul Dieu sait pourquoi j'écris des chansons

Et qui a besoin de mes rêves

Je sais ce qu'il ne faut pas faire depuis mon enfance

Et pourtant de poursuis ma chienne de vie.


Mon enfance est déjà derrière moi

Et depuis tout est à l'envers

Combien valent mes souvenirs

De mon jardin, de mon grenier, des lézards et des frondes.


Je ne sais toujours pas encore des choses importantes

Sur les fruits, les femmes, l'amour et la mort

Je me soucie encore de ce que les autres ne soucient pas

Et ma vie tourne comme une roulette.


Tout ce que je sais de moi, c'est que je suis vulnérable

Des mots durs, des séparations et des pleurs

Je marche un peu rêveusement dans les rues

Entre les gens, les maisons et les roues.


Et je suis encore transporté par le son d'une trompette

Poussé de côté, comme si je n'étais pas là

Je glisse un gros mot entre mes dents

Et je continue – mais plus petit qu'avant.


Je ne sais toujours pas encore des choses importantes

Sur les fruits, les femmes, l'amour et la mort

Je me soucie encore de ce que les autres ne soucient pas

Et ma vie tourne comme une roulette.


Seul Dieu sait qui a besoin

De ces vers, de ces paroles et de ces rimes

De telle partie des enfers et de telle partie des cieux

Des printemps, des automnes et des hivers.


Seul Dieu sait pourquoi j'écris des chansons

Et qui a besoin de mes rêves

Je sais ce qu'il ne faut pas faire depuis mon enfance

Et pourtant de poursuis ma chienne de vie.


La, la, la, la, la, laaa

La, la, la, la, la, laaa.


Je me soucie encore de ce que les autres ne soucient pas

Et ma vie tourne comme une roulette.






Carl Neely, un mois après son divorce, pense « Je ne peux pas croire, ma Daphné, que tu ne sois plus à mes côtés ! Tu me manques terriblement ! Je suis perdu sans toi ! Je suis tellement seul et abandonné ! » Il décide de filer sa ex-femme, question de savoir si elle vit avec un autre homme... Il voit alors les jeux de séduction de son plus jeune frère : il en devient vert de jalousie. Carl fait alors une visite surprise à son bureau, au poste de quartier 20, pour lui dire de renoncer à connaître sa femme, sinon il aura affaire à lui et il le saisit par le collet... Pierre Neely, comprenant le sérieux de la situation, se tient tranquille pour un certain temps.



Un soir, par une froide journée de février 2003, possédé par Mijo Ratković, Carl Neely, dans la cuisine de son appartement, chante en s'accompagnant de verres de šljivovica la chanson patriotique serbe Марш на Дрину.


У бој крените јунаци сви,

кренте и не жалте живот свој,

Цер нек види строј, Цер нек чује бој, а река Дрина,

славу, храброст и јуначку руку оца сина


Пој, пој, Дрино водо хладна ти,

памти, причај кад су падали,

памти храбри строј који је пун огња, силе, снаге,

протерао туђина са реке наше драге


Пој, пој, Дрино, причај роду ми,

како смо се храбро борили,

певао је строј, војев’о се бој крај хладне воде,

крв је текла, крв се лила Дрином због слободе.



Voici la traduction:


Allez au combat, tous les héros,

Allez-y et ne regrettez pas vos vies,

Que votre fille voit la machine, que votre fille entend la bataille, et la rivière Drina.

La gloire, le courage et la main héroïque du père et du fils.


Chante, chante, Drina à l'eau froide,

Souviens-toi quand ils tombaient,

Rappelez-vous la brave machine qui était plaine de feu, de puissance, de force,

Qui a expulsé les étrangers de notre rivière.


Chante, chante, Drina, dis à ma famille,

Avec quelle bravoure nous nous sommes battus,

La machine a chanté, la bataille a été menée près de l'eau froide,

Le sang a coulé, le sang a coulé sur la Drina à cause de la liberté.



Ivre, Carl termine la chanson en étirant les derniers mots. Il s'affale sur la table. Son âme regarde tristement le spectacle de son corps.






Dans son désespoir, influencé par Adrian Neely et par Elvin Neely, il arrivait au policier du SPVM de boire beaucoup pendant ses journées libres. Il consomme l'alcool entre des bars et des bouteilles dans la cuisine de son petit appartement, bouteilles qu'il achète dans un magasin de la Société des alcools du Québec (SAQ). Son répertoire d'alcool ne se limite pas au vin, au whisky et à la šljivovica, mais aussi à toutes sortes de cocktails servis dans les bars... Il est malheureusement devenu un client régulier de ces endroits. Adrian ou n'importe quel ancêtre de sexe masculin (qui étaient tous plus ou moins alcooliques de leur vivant) le possède alors et il boit encore verre après verre dans un bar en chantant Qu'on amène le vin d'Ibrica Jusić ou encore L'ivrogne de Jacques Brel (en particulier les vers suivants : « Ami, remplis mon verre / Encore un et je vas / Encore un et je vais / Non, je ne pleure pas / Je chante et je suis gai / Mais j'ai mal d'être moi / Ami, remplis mon verre / Ami, remplis mon verre. // Buvons à la putain / Qui m'a tordu le cœur / Buvons à plein chagrin / Buvons à pleines pleurs / Et tant pis pour les pleurs / Qui me pleuvent ce soir / Je serai saoul dans une heure / Je serai sans mémoire / Buvons nuit après nuit. »). Parfois, il lui arrivait, selon l'esprit qui le possédait ou si un autre client lui lançait le défi, de chanter les différentes hymnes qu'il connaît (l'hymne du Canada en français et en anglais, l'hymne britannique, l'hymne yougoslave, celui de la Croatie, de la Serbie, l'Hymne International de la Bosnie-Herzégovine et La Marseillaise), dont chaque vers était accompagné d'un verre d'alcool. À la fermeture du bar à minuit, Carl, toujours possédé par son arrière-grand-père-maternel (Mate Bogdanović), mais ivre, se traîne en titubant jusqu'au prochain bar, où il commande un cocktail. Le barman, gêné de son apparente ivresse, refuse de le servir. Échauffé par l'alcool, le policier lui lance une insulte en serbe et le supplie de lui donner un verre, sinon... Et il sort des menottes qu'il avait caché dans la poche de ses pantalons. Le barman appelle un autre collègue pour le maîtriser, mais le policier, malgré son ivresse, se libère de leur pression. Une bagarre éclate. Un client appelle aussitôt la police. Inutile de dire l'étonnement de ses collègues, qui le maîtrisent pour l'expulser du bar. L'incident est mentionné dans son dossier. Carl Neely revient chez lui penaud. Et il boit quelques verres de vin et s'allonge sur son lit, fatigué.



En pensant à sa ex-épouse, en particulier lorsqu'elle vient avec leurs enfants, Carl Neely ne peut s'empêcher de penser tristement : « Pour un peu de tendresse / Je changerais de visage / Je changerais d’ivresse / Je changerais de langage [Cf. Jacques Brel, La Tendresse]. Mais puis-je vraiment changer? » Mais seul, avec sa bouteille de vin, il commence à chanter La Statue de Jacques Brel :


J'aimerais tenir l'enfant d'Marie

Qui a fait graver sous ma statue

"Il a vécu toute sa vie

Entre l'honneur et la vertu"

Moi qui ai trompé mes amis.


D'faux serment en faux serment

Moi qui ai trompé mes amis

Du jour de l'An au jour de l'An

Moi qui ai trompé mes maîtresses

De sentiment en sentiment

Moi qui ai trompé mes maîtresses

Du printemps jusques au printemps

C't enfant d'Marie je l'aimerais là

Et j'aimerais qu'les enfants ne me regardent pas.


J'aimerais tenir l'enfant d'carême

Qui a fait graver sous ma statue

"Les Dieux rappellent ceux qu'ils aiment,

Et c'était lui qu'ils aimaient le plus"

Moi qui n'ai jamais prié Dieu

Que lorsque j'avais mal aux dents

Moi qui n'ai jamais prié Dieu

Que quand j'ai eu peur de Satan.


Moi qui n'ai prié Satan

Que lorsque j'étais amoureux

Moi qui n'ai prié Satan

Que quand j'ai eu peur du Bon Dieu

C't enfant de carême je l'aimerais là

Et j'aimerais qu'les enfants ne me regardent pas.


J'aimerais tenir l'enfant d'salaud

Qui a fait graver sous ma statue

"Il est mort comme un héros

Il est mort comme on ne meurt plus"

Moi qui suis parti faire la guerre

Parce que je m'ennuyais tellement

Moi qui suis parti faire la guerre

Pour voir si les femmes des Allemands

Moi qui suis mort à la guerre

Parce que les femmes des Allemands

Moi qui suis mort à la guerre.


De n'avoir pu faire autrement

C't enfant d'salaud je l'aimerais là

Et j'aimerais que mes enfants ne me regardent pas.






Un jour de mars 2004, possédé par Darko Knežević, il boit verre après verre du whisky. Ivre, le policier commence à chanter Kada pijem de Mate Bulić.


Opit ću se ja, imam razloga

Da mi istina bude drugačija

Žalim, dušo, što ću tebi

Biti samo uspomena

Žalim što kraj tvoga neće

Biti moga imena.


Kada pijem, pijem čisto

Jer bez tebe nije isto

Takav život malo vrijedi

Sve me na te podsjeti.


Kada pijem, pijem čisto

Da ne kvarim okus vina

Jer još uvijek si mi draga

I u mom te srcu ima.


Napit ću se sam, imam razloga

Bez tebe sam ja beskućnik, skitnica

Žalim, dušo, što ću tebi

Biti samo uspomena

Žalim što kraj tvoga neće

Biti moga imena.



Voici la traduction :


Je me soûlerai, j'ai une raison

pour que ma vérité soit différente

Je regrette, ma chérie, que je

Ne serais qu'un souvenir

Je regrette à la fin de tout ne serait pas mentionné

Mon nom.


Quand je bois, je bois pur

Car sans toi ce n'est pas pareil

Une telle vie a peu de valeur

Tout me fait penser à toi.


Quand je bois, je bois pur

pour ne pas gâcher le goût du vin

parce ce que je t'aime encore

Et que je t'ai dans mon cœur.


Je me soûlerai, j'ai une raison

Sans toi je suis un sans-abri, un vagabond

Je regrette, ma chérie, que je

Ne serais qu'un souvenir

Je regrette à la fin de tout ne serait pas mentionné

Mon nom.






Avril 2004, maison familiale de Carl Neely, arrondissement Ville-Marie.

Daphné Papachristopoulos, elle, s'est décidée de ne plus rendre visite à son ex-époux. Elle est vraiment déçue de Carl Neely, surtout quand elle comprend quel style de vie il mène depuis le divorce. Elle se demande bien quels sorts Melinda Gordon-Lawrence lui a jeté pour faire changer ainsi son comportement... Au moins, Daphné se console avec leurs trois enfants, qui sont des vrais anges. Ils lui demandent seulement « quand papa revient à la maison », ce qui la fait sourire, mais elle ne répond jamais à leur question, car elle sait que la réponse est négative. Bien sûr, Pierre Neely, qui n'a pas perdu son intérêt pour la jeune femme, décide de la courtiser, sauf qu'elle le refuse. Seule avec elle-même, son état d'âme est comme la chanson d'Usnija Redžepova, Gde si sada :


Sedam dana, sedam noći

Dočekuju u jek zoru

Plaču oči, plaču oči

Ljubim sliku tvoju.


Nemam mira, ni spokoja

A srce se nada

Pa se pitam po sto puta

Gde si, s kim si sada (x2).


Zora svanu, zora svanu

A sunce ne granu

Suze liju, suze liju

Tugu da zaliju.


Nemam mira, ni spokoja

A srce se nada

Pa se pitam po sto puta

Gde si, s kim si sada (x2).


Sveća prođe, suza pođe

I zabole rana

Ti ne dođe, ti ne dođe

Još nedelju dana.


Nemam mira, ni spokoja

A srce se nada

Pa se pitam po sto puta

Gde si, s kim si sada (x2).



Voici la traduction :


Depuis sept jours et sept nuits

L'aube est attendue

en pleurs

J'embrasse ta photographie.


Je n'ai pas de paix, je ne suis pas tranquille

Mais mon cœur espère

Et se demande cent fois

Où es-tu, avec qui maintenant (2x).


L'aube se lève, l'aube se lève

Le soleil ne brille pas

Les larmes coulent, les larmes coulent

Arrosant de tristesse.


Je n'ai pas de paix, je ne suis pas tranquille

Mais mon cœur espère

Et se demande cent fois

Où es-tu, avec qui maintenant (2x).


La bougie s'en va, la larme vient

Et la blessure fait mal

Tu ne viendras pas, tu ne viendras pas

Encore dans une semaine.


Je n'ai pas de paix, je ne suis pas tranquille

Mais mon cœur espère

Et se demande cent fois

Où es-tu, avec qui maintenant (2x).





Ou encore comme dans la chanson de Severina, Nedostaješ mi :


Dobro je, ali šta mi vrijedi

Hladni osmjeh i lažni sjaj

Još me tvoja sjena sljedi

Ti si moj početak i kraj.


Probala sam nije lako

Nekog drugog zavoljeti

Tuđe usne, znaš li kako jako

Znaju zaboljeti, zaboljeti.


Nedostaješ mi, do bola

Nema me sad ni pola

Od kad nisi moj

I otkad svaki svoj dan

Ti poklanjaš njoj.


Nedostaješ mi do Boga

I više još od toga

Nedostaješ mi

U krvi nosim te znaj

Ali više se ne vraćaj.



Voici la traduction :


Je vais bien, mais qu'est-ce que ça vaut pour moi

un sourire froid et un faux éclat

Ton ombre me suit encore

Tu es mon début et ma fin.


J'ai essayé mais il n'est pas facile

D'aimer un autre

Des lèvres étrangères, tu sais comment

Elles savent faire très mal, faire mal.


Tu me manques, jusqu'à la douleur

Je n'en suis qu'à moitié moi

Depuis que tu n'es plus mien

Et depuis que chacun de tes jours

Tu les donnes à elle.


Tu me manque tellement

Et même plus que ça

Tu me manques

Sache que je te porte dans mon sang

Mais ne reviens plus jamais.




Depuis son divorce, la jeune Grecque reprend son emploi de caissière à la boutique de lingerie La Vie en Rose dans le Centre Eaton, pour pouvoir subvenir à ses besoins et surtout pour leurs enfants, car la pension alimentaire que lui verse son ex-époux est minimale, compte tenu ses consommations d'alcool qui augmente de mois en mois. Les fins de semaines, ses parents acceptent de garder les trois enfants. Ils apprécient jouer avec leurs petits-enfants. Évidemment, Andromaque ne manque pas de faire un commentaire à sa fille : « Il est bien triste que tu sois divorcée de ton époux, mais tu aurais pu marier un des nôtres au lieu de marier un Écossais ! Tu sembles avoir oublié qu'ils sont bisexuels... avec leurs jupes ! Ça ne fait pas très masculin ! » Daphné lui réplique de ne pas ajouter du sel sur la plaie et la corrige : son ex-époux n'est qu'à moitié écossais. « Mais c'est la même chose ! » ajoute Andromaque pour seul commentaire. Sa fille la foudroie du regard. Daphné sait qu'elle ne peut pas trouver un autre mari, car aucun n'accepterait ses trois enfants. Elle ne s'illusionne pas de ce côté-là.




D'ailleurs, par une belle journée d'avril 2004, Alberico da Romano, dans son arrogance, se présente devant Zlata Eastman-Milošević alors qu'elle tricotait un pull printanier pour elle-même, tout en ayant un oeil sur ses enfants qui jouent dans le jardin (jardin, bien sûr, entouré d'une haute clôture pour éviter les regards indiscrets des passants). Le sombre esprit, sourire ironique aux lèvres, dit d'un air méchant : « Votre ami est une vraie bête! Il est vraiment mignon quand il cesse de se donner des airs de saint, alors qu'il est aussi pervers que le reste de sa famille! » Il éclate d'un rire diabolique et disparaît de sa vue, laissant la jeune femme perplexe. Elle demande l'avis de son mari, qui lui répond simplement : « Ma chérie, il y a deux manières de comprendre de tels propos: soit c'est de l'arrogance méchante de la part de ce salaud, soit c'est un constat réel de la situation de notre ami Carl... » Et ils demandent à Danijel son avis : il leur dit qu'il ne peut pas conclure sur le sens du propos de l'esprit, mais qu'au moins ceci signifie que leur pauvre ami policier ne connaît plus d'amour conjugal, et quiconque ne vit pas dans cet amour n'est plus un homme, mais une bête, selon les propos de Swedenborg. Cette conclusion inquiète Zlata et Dušan... Mais Zlata continue à aider les esprits errants à passer dans la Lumière, sauf qu'elle demande à un policier-enquêteur du Service de police de l'agglomération de Longueuil, un certain Monsieur François Langlais, un homme âgé de cinquante-neuf ans, rationnel, mais intègre et professionnel. Par prudence, la jeune femme lui soumet des enquêtes sur le passé des esprits errants sans préciser au sujet de son don, afin qu'il ne la prend pas pour folle.




3 mai 2004, Montréal, poste de quartier 20, 9h.


Jean Dusoleil est à son bureau. Quelqu'un frappe à sa porte. Le policier-enquêteur dit : – Qui est-ce ?

– Votre ami Kenneth Neely !

Et l'avocat, un homme sec de cinquante-quatre ans, entre discrètement dans le bureau. Une fois assis sur la chaise que lui désigne le policier, il dit : – Je m'inquiète beaucoup, comme vous le saviez, de mon fils aîné. Et j'ai compris, hier, dans ma prose, que je dois comprendre certains schèmes de la famille, car je ne connais qu'une partie des histoires de famille... C'est pourquoi je voudrais savoir si vous pouvez mener une enquête sur ma famille, autant maternelle que paternelle.

Jean Dusoleil répond : – Monsieur Neely, mes spécialisations sont les fraudes financières et les fraudes criminelles. Les recherches généalogiques sont l'expertise de mon collègue David Rosenthal. Sinon, je peux toujours vous enseigner les rudiments d'une enquête policière et vous faites vous-même votre enquête.

Kenneth Neely, après avoir griffonné sur une feuille d'un calepin qu'il traîne avec lui, dit : – Merci d'accepter de m'enseigner les méthodes d'enquêtes! Je tâcherais d'être un bon élève! Quand commence les cours?

– Demain. Désolé, je suis très occupé aujourd'hui.

– D'accord. À demain! Et passez une bonne journée!

– Vous aussi!

Et l'avocat sort du bureau du policier-enquêteur et revient chez lui. Il en informe sa femme, qui l'enlace pour le rassurer. Il s'enferme dans son bureau pour prier devant son icône portative de Saint Nicolas, le protecteur des avocats.


Le lendemain, Kenneth Neely se rend au bureau du policier-enquêteur David Rosenthal. Ce dernier est un homme âgé de soixante ans. Il accueille avec sérieux l'avocat, qui lui explique sa requête. Après avoir pris en note les noms des individus sur lesquels il aura à mener son enquête, David Rosenthal lui assure de le contacter dès qu'il réglera l'enquête et le remercie de sa visite. Kenneth Neely revient chez lui. En après-midi, l'avocat est venu comme convenu, au bureau de Jean Dusoleil pour suivre sa formation sur les rudiments d'une enquête policière. La formation dura trois mois et l'avocat se montre un bon élève et prend beaucoup de notes pour être sûr de ne rien oublier.


Ces rencontres de l'avocat et des policiers-enquêteurs n'échappent ni à Carl Neely (dont l'âme est momentanément revenue dans son corps) ni à Pierre Neely, qui les ont dans une vision à distance... Ils décident alors de mener eux-mêmes en parallèle leur enquête sur leur famille...

Évidemment, Paul Eastman est au courant de la situation, informé par un esprit qu'il convainc d'avoir un œil sur Carl Neely et qui, après cette mission, partira dans la Lumière. C'est ainsi que le vieux policier est au courant des événements survenus à son collègue et en informe Kenneth Neely...




Christine Namer-Nietzsche a le plaisir de connaître Carl Neely à son bureau de mai à juin 2004, sauf que la policière ne s'attendait pas à ce que son collègue soit possédé et si pervers... Mais elle se plie à ses exigences. Ainsi, elle peut dire qu'elle connaît très bien tous les policiers patrouilleurs du poste de quartier 20, à l'exception du grincheux de Paul Eastman. Pierre Neely, qui espionne encore son frère, est aussi étonné de ce qu'il entend, mais il ne dit pas un mot.



En parallèle, les trois policiers mènent discrètement leur enquête sur les Neely. L'avocat attend avec impatience les résultats. Et il attend aussi avec impatience des nouvelles de son fils aîné, Il est simplement attentif à la sonnerie du téléphone... L'enquête s'étend sur six mois, le temps de récupérer et de lire les différents documents, car il fallait faire venir des documents d'archives d'Écosse, mais aussi pour les lire, vérifier et contre-vérifier les informations. Kenneth Neely et ses fils ont compris, le premier grâce à un esprit qui l'a possédé pour écrire sa prose, les autres par déduction, que cette enquête est déterminante pour la suite des événements, mais surtout pour la survie des hommes de la famille, en l'occurrence du père et des fils. Le premier qui tire la bonne conclusion peut éviter la répétition d'une partie de cette malédiction de famille, car il y a constamment un schème qui se répète de génération en génération. Pierre Neely, essaie en espionnant au moyen de ses visions à distance David Rosenthal, faisant en sorte qu'il trouve les documents un jour après le policier-enquêteur. Carl Neely, y parvient grâce à ses connaissances des rudiments de l'enquête policière, en plus d'une possession alternative des ancêtres concernés, de sorte qu'il trouve en même temps les informations que le policier-enquêteur embauché par son père...



4 novembre 2004, poste de quartier 20.


David Rosenthal, dans son bureau, avec toutes les photocopies des documents sur les Neely et ses propres notes provisoires, réfléchit pour assembler toutes les informations... Outre les histoires de famille que Neely connaît, il y en a d'autres qui ont été découvertes au cours de cette enquête: Breda Neely (1920-1922) est morte noyée par sa propre mère; Brian (1923-1924) est mort d'inanition, car sa mère (Élizabeth Blair-Neely) ne le nourrissait pas assez; Edbert Neely (1926-1927) est mort étouffé par son père, Elvin Neely, avec une corde; Darina Neely (1927-1937) est morte d'intoxication alimentaire, car la viande qu'elle avait consommée était mal cuite; Elvin Neely aurait même essayé une tentative de meurtre sur sa femme, Élizabeth, en 1930; Adrian Neely a essayé plusieurs fois des tentatives d'intoxications alimentaires sur ses propres fils, mais aussi sur son demi-frère (Devin) et ses demi-sœurs (Caitrin et Erin), et les fils de ce demi-frère et de ces demie-sœurs. Après réflexion, le policier-enquêteur communique sa conclusion à Kenneth Neely, qui n'est que plus inquiet lorsqu'il comprend (à la suite d'une possession par un bon esprit au milieu d'une prose) que son fils aîné résout en premier cette énigme... L'avocat, revenu à lui, lu sa prose, qu'il trouve horrible, mais il comprend le message. Il décide de faire preuve de prudence. Il comprend alors certains événements de sa jeunesse. Il remercie le Miséricordieux de Sa protection.


Les deux frères Neely, eux, chacun dans leur bureau respectif, réfléchissent aussi à la conclusion de leur enquête. Carl sirote lentement du whisky, pour finalement être possédé par Adrian, qui lui souffle la conclusion : soit l'un des parents, soit l'un des enfants était meurtrier. Ceci lui donne l'idée d'espionner son père grâce à ses visions à distance et peut-être le tuer s'il devient trop dangereux... Pierre Neely, perplexe, ne sait pas que conclure : il espionne son frère grâce à sa caméra espion, mais il l'entend boire ses verres puis griffonner sur du papier. Il espionne alors David Rosenthal dans une vision à distance, faisant en sorte qu'il trouve le dernier la conclusion. Lorsqu'il comprend qu'il est le dernier à avoir trouvé la bonne conclusion, il craint pour sa vie et demeure sur ses gardes...



Arthur Lawrence, le père de Gabriel, exerce une forme de chantage sur Carl Neely depuis qu'il commence à fréquenter plus souvent les bars de danseuses, voire même qu'une fois, un jeune homme lui fait une fellation, alors qu'il était possédé par Adrian Neely, et que l'agent, par ailleurs, à payer le barman pour lui glisser de la drogue de viol dans son verre d'alcool. Et le tout était filmé par le barman, car le policier et son amant était derrière le comptoir...


En janvier 2005, Carl Neely, possédé comme il est et subissant les pressions de la part d'une danseuse que l'agent du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a payé à cette fin, est à deux doigts d'accepter une collaboration, car il ne voudrait surtout pas que sa mauvaise réputation soit connue de tous... Ceci enrage beaucoup sa pauvre âme. Mais elle se rend à l'évidence : elle doit accepter d'être agent double si elle ne veut pas pour toujours être une âme errante. « Je ne suis guère meilleur que mes ancêtres ! Sinon, pourquoi j'accepterais leur possession ? C'est clair comme le jour ! » pense l'âme du policier, convaincue par les suggestions d'Adrian Neely, de Philippe Pinel, de Max Rinkel, de Donald Ewen Cameron et de Sidney Gottlieb, « seulement, je m'illusionne moi-même ! T'as vraiment les couilles molles ! À croire que tu les avais seulement lorsque tu as fait les enfants à ta femme... à ta ex-femme! »

Voilà le policier du SPVM devenir un agent du SCRS ! Après, c'est un détail si Arthur Lawrence, pour être sûr de son aide, l'introduit doucement à certaines pratiques entre hommes... Élie James, lorsqu'il apprend la nouvelle par l'entremise de l'esprit errant qu'est le docteur Calvin Byrd, est étonné de la tournure des événements, tournure qui lui était imprévisible selon toutes ses tables de vérités et syllogismes possibles. Pierre Neely aussi ne croit pas de ses yeux que son aîné se trouve comme lui parmi les espions. Au moins, ils se saluent et mènent ensemble leur mission d'espionnage par leurs visions à distance. Les frères Neely sont devenus complices. Seulement, Pierre s'étonne du zèle avec lequel Carl faisait ses tâches... Il lui recommande d'être plus discret, comme lui, car les plus zélés peuvent voir se faire suggérer une ascension dans les grades, ce qui sous-entend de satisfaire les collègues et les supérieurs... Par ailleurs, Carl Neely perd son emploi de policier patrouilleur au poste de quartier 20 (en raison de sa conduite et de son alcoolisme), mais en trouve un autre au poste de quartier 22 (Centre-Sud, situé au 1200, avenue Papineau) en février 2005. Ce secteur est délimité au nord par la rue Sherbrooke, au sud par la rue Notre-Dame et le fleuve Saint-Laurent, à l'est par la rue Lespérance et à l'ouest par la rue Atateken. Par ailleurs, le nouveau policier-patrouilleur découvre avec surprise certains de ses anciens camarades de classe du Collège Ahuntsic (Ferdinand Picavert et David Fowler), mais aussi l'un des amis de son frère (George Striker). Ils se saluent en vieilles connaissances et se connaissent un peu plus intimement (la possession par ses ancêtres bisexuels y a beaucoup aidé).

En décembre 2005, Carl Neely devient sergent du quartier, pour voir bien satisfait les dix superviseurs et le sergent-directeur. Le sergent-directeur lui a même proposé de viser plus haut et peut-être d'être l'un de ses collègues, voire qu'il pourrait être sergent-détective, ou encore lieutenant, ou commandant et peut-être chef de quartier s'il est intéressé; tout dépend de ses ambitions et de ses dispositions... Entre-temps, Carl Neely se découvre des nouvelles possibilités dans les bars gais qu'il commence à fréquenter timidement, car les ancêtres bisexuels voudront bien lui faire découvrir de nouvelles expériences... Ils commencent doucement, et le tour est joué ! Ce poste de quartier ne peut pas être plus près du village gai... Amusez-vous bien, Carl Neely... Ce sont les ancêtres qui sautent sur l'occasion ! Et sans oublier les fameux cinq à sept organisés entre collègues...


Précisons que Dmitri Mikhaïlovitch Dragomirov est son double en tant que sergent du poste de quartier 22. Son double est un Russe de 187 cm, bien musclé, blond aux yeux bleus, du même âge, établit à Montréal, marié à Natalia Ilitchevna Iaroslavski, de trois ans sa benjamine. Cet homme est un vrai comédien, qui, lorsqu'il se teint les cheveux en bruns et porte des lentilles de couleur (en plus d'ôter son alliance de son annulaire droit), ressemble parfaitement à Carl Neely. Ainsi, le sergent est toujours à son bureau, toujours aussi professionnel. Ceci sauva beaucoup Carl Neely, car possédé comme il est, il est davantage occupé à satisfaire ses nouvelles connaissances et ses tâches d'espionnage qu'à s'occuper à ses tâches de sergent. D'ailleurs, Carl Neely lui fait un calendrier des tâches à faire pour la semaine, en plus de lui enseigner quelques termes du jargon policier. Ainsi, son double est parfaitement crédible. Même Pierre Neely ne doute pas du double, car il n'a aucun moyen de le savoir. Seul défaut : lorsque Pierre Neely le rencontre quelques fois pour parler d'une mission qu'ils ont en tant qu'espions, Dmitri Mikhaïlovitch Dragomirov/Carl Neely semble ne pas savoir de ce dont il parle... (Bien que le double soit engagé par les espions canadiens, personne ne lui a précisé au sujet des missions de Carl Neely en tant qu'agent du SCRS). Pierre pense alors : « On dirait que frère fait le tour du bocal ! Il devrait sérieusement se lâcher de ses drôles de fréquentations masculines... On dirait que les substances qu'il prend lui fait perdre la mémoire ! »



La tournure des événements décevra les bons esprits qui protégeaient Carl Neely, à savoir Vuk Branković, le vicomte des Limousins Hildegaire de Rochechouart, Breda Neely, Brian Neely, Edbert Neely, Darina Neely, Ana Vidović-Bogdanović, Bérénice de Bonnechose-De Frontenac, Damir Milošević et Anđela Jakšić-Milošević. Ils l'abandonnèrent pour se rallier au père du policier. Le pauvre avocat est aussi déçu de son fils aîné. Ils ne s'attendaient aucunement à ce que Carl Neely retourne sa veste... Beaucoup de déception parmi ses amis et de l'étonnement de la part de Pierre Neely qui ne croit pas des ses yeux et de ses oreilles... Vuk Branković et Hildegaire de Rochechouart s'entr'observent et le seigneur Serbe dit au vicomte Français : « On dirait qu'on s'est trompé de protégé... Un tel comportement me fait penser à mon second fils, Đurađ, qui s'était allié avec les Turcs parce qu'il voulait à tout prix régner sur la Serbie et qui s'est même battu contre son oncle, malgré qu'il était l'homme le plus important de la Serbie. Je le reconnais: il est courageux, mais traître. Comment nous ne l'avons pas reconnu? Peut-être que notre barde n'est pas Carl Neely, mais son père, Kenneth Neely... » Le Français réplique après s'être signé : « C'est vrai! Un tel comportement me fait penser à Godefroy de Lastour, un noble qui est notre ennemi héréditaire! Nos deux familles se sont toujours battues et ses fils et petit-fils ont même battus nos alliés! Et bien! Il n'est jamais tard pour assister notre protégé! Je n'oublie pas la devise de ma noble famille: «Ante Mare Undae» [L'esprit surpasse la matière] ! On peut toujours réparer notre erreur, non? » Le Serbe hoche de la tête. Le Français ajoute : « Et que Dieu protège les trois enfants, en espérant qu'ils n'ont pas trop tiré des gènes de leur salaud de père! » Les deux esprits errants, depuis sont aux côtés de l'avocat, et le possèdent alternativement : il s'étonne alors à écrire des chants épiques médiévaux français et serbes.

Quant aux esprits qui informaient Paul Eastman, ils le saluent et disent qu'il n'y a rien à faire avec Carl Neely, qui est entré les deux pieds dans un enfer duquel il est impossible à sortir... Ils partent ensuite dans la Lumière, laissant le policier-patrouilleur perplexe.



En décembre 2006, l'âme de Carl Neely se rend à l'évidence : depuis tout ce temps, son plus jeune frère, Pierre, est son ennemi numéro un... Mais elle fait de son ennemi son ami et de ses anciens amis ses ennemis. Aucune marche arrière possible. Puisque lui-même est devenu semblable à son frère, voire même pire, il doit vivre avec tous ses défauts : alcoolique, pervers, bisexuel et peut-être pédophile latent. Seulement, lorsqu'il était marié, il n'avait pas le courage de le reconnaître. Il sympathise plus avec ses ancêtres qu'avec son père, qui pourtant, l'a toujours protégé contre le danger de la famille. Voilà les fils qui trahissent leur père. Et Carl éclate d'un rire démentiel, inhumain, à une telle conclusion. D'ailleurs, il apprécie inconsciemment la possession, car elle le déresponsabilise... En plus qu'elle l'aide à gravir les échelons du SRCS et du SPVM, car ses consommations le ruinent beaucoup; ainsi il s'assure d'un meilleur revenu. Tant pis pour les effets secondaires de ses excès... À vrai dire, il s'en moque dans quel cercle de l'Enfer il se trouvera après sa mort physique, puisque tout est joué. Les jeux sont faits... Au moins, de simple agent du SRCS, Carl Neely, menacé par Arthur Lawrence, qui le recommanda à des espions de haut grade, devient sous-chef de renseignements depuis novembre 2006. Il veut absolument montrer à son frère qu'il sait avoir moins de scrupules que lui... Inutile de dire l'étonnement de Pierre Neely lorsqu'il apprend que son nouveau supérieur est son propre frère. Il pense que ça doit être un double, mais jamais son frère... Il se concentre pour l'espionner par des visions à distance et il est vraiment étonné et inquiet pour Carl. Il n'arrive pas à faire l'équation entre un bisexuel alcoolique sans scrupules avec le bon mari et père de famille que son aîné était... Voilà le pauvre Pierre qui craint encore plus pour sa vie... Mais au moins, les deux frères forment un duo redoutable, ce qui est très apprécié des autres collègues et des supérieurs hiérarchiques.


Melinda Gordon, Gabriel Lawrence et Arthur Lawrence aussi sont étonnés et sont méfiants. Ils vérifient par eux-mêmes l'information au cours d'une visite qu'ils font au policier. Père et fils laissent Melinda avec le policier et, eux, ils écoutent à la porte pour savoir s'il y aura des pratiques sexuelles refusées... Carl Neely, possédé par son grand-père maternel, profite bien de la situation pour ne pas la décevoir. Et il dit aux deux hommes d'entrer. Voici le début d'une nouvelle amitié du policier avec Melinda, son mari et son beau-père... Chemin faisant, ils l'informent qu'il est le père biologique d'Adrien Lawrence. Il s'en réjouit, mais une fois qu'il est revenu à lui, il est perplexe de la situation, car il ne sait pas comment informer plus tard ses filles qu'elles ont un demi-frère... Carl ne voudrait surtout pas que se reproduise la même scène d'inceste dans la famille (pour rappel, son grand-père paternel, Adrian, a commis inceste avec sa demi-sœur Caitrin, union de laquelle est née Meredith). Par la suite, tous les trois, satisfaits des services rendus, le présentent à Richard Payne, Élie James, Joshua Bedford, Alain Saint-Germain, Laetitia Leduc, Rémi Marchildon, Katharina Fritsch, Matthew Brinkerhoff, Joseph Benkemoun et Michael Pedersen ainsi qu'à leurs épouses, mais aussi à leurs fils et filles une fin de semaine dans le chalet d'Élie James. Pour rappel, Mireille Bedford, 35 ans, est mariée à un professeur de philosophie, Henri Legault, de cinq ans son aîné. Gerard Payne, 28 ans, vit avec une petite copine, une Mery Sommerstein, 27 ans. Aurélie James, 25 ans, est à la maîtrise en Philosophie à l'Université du Québec à Montréal. Sébastien James, 23 ans, débute sa maîtrise en Philosophie à la même Université, De plus, Mireille Bedford invite aussi son époux et les autres invitent leur petit copain (pour Aurélie James) ou leur petite copine (pour Gerard Payne et Sébastien James) au chalet. Inutile de préciser les possibilités et les appréciations des universitaires, qui ont enfin entendu Carl Neely dire « Délicieux Mesdames et Messieurs ». D'ailleurs, Richard Payne dit à la blague au policier qu'il est normal que ça soit douloureux, mais ça passerait... Au moins, les ancêtres de Carl Neely chantent à l'unisson : « Il est l'un des nôtres. C'est une ivrogne comme les autres ! C'est un bisexuel comme les autres ! » Et tous les individus et esprits errants dans les chalets peuvent chanter à l'unisson Ima neka tajna veza de Bijelo Dugme et Le Chanteur de Daniel Balavoine ! Elles doivent sans doute être leurs chansons thématiques lors de leurs rencontres...


Lorsque le policier est une fois invité par Melinda dans sa boutique d'antiquités, The Milord Antiquités, il aperçoit un autre invité qu'il aurait reconnu entre milles : nul autre que Pierre Neely. Il reconnaît aussi l'endroit qu'il avait vu dans ses visions à distance, il y a quelques années. Les deux frères se saluent, étonnés de voir l'autre en réunion avec Melinda Gordon-Lawrence, Gabriel Lawrence et leurs amis les professeurs. Mais finalement, le benjamin est le plus étonné lorsque son frère est resté avec eux; il se retire discrètement lorsqu'ils commencent leurs petits jeux, car il ne veut pas quand même voir son frère nu. Pierre, perplexe, revient chez lui. Il pense : « Je ne comprends pas ce qui est arrivé à mon frère ! Il est tombé sur la tête ou quoi ? Je pense que si père le saurait, il lui lancerait les pires malédictions ! Corrige-toi avant qu'il soit trop tard ! »



Carl Neely, malgré qu'il accepte en connaissance de causes de travailler comme agent double, il file encore sa ex-épouse. Remarquant que son frère recommence à tourner autour d'elle, il en est jaloux. Carl lui fait une visite surprise à son bureau et lui fait savoir qu'il serait mieux de s'éloigner de sa femme, sinon, il serait six pieds sous terre... Pour ajouter sur la menace, il sort son revolver de fonction de son fourreau... Pierre comprend le sérieux et se tient loin de Daphné Papachristopoulos depuis, voire même qu'il l'évite, car il a très peur de son frère.


C'est le pauvre avocat, lorsqu'il comprend la situation de son fils aîné, informé entre les bons esprits qui le possèdent lorsqu'il écrit sa prose et entre ceux qui en informent directement son ami Paul Eastman, se demande qu'est-ce qui l'a pris pour faire des fils à sa femme, puisqu'ils sont des traîtres... « Mais pourtant, ils sont bien élevés ! » s'exclame son épouse, « Alors, où avons-nous failli dans leur éducation ? Au moins, nous nous consolons avec notre fille Maria, de laquelle nous sommes grands-parents ! » Et chacun se console en pleurant sur l'épaule de l'autre. Kenneth Neely, très en colère, lance tous ses plus beaux gros mots et malédictions contre ses fils, sans oublier de déchirer ses poèmes. Lorsque sa colère passa, quelques jours plus tard, influencé par Vuk Branković, l'avocat demande à sa ex-bru de lui donner les bijoux (la bague chevalière et le collier avec son pendentif en fer à cheval) et l'icône de Saint Michel de son fils aîné. Il a compris qu'il doit encore se protéger de la malédiction de sa famille, maintenant que ses deux fils sont contre lui. Daphné les lui redonne sans mot dire.





Pourtant, tout n'est pas fini pour Carl Neely, malgré qu'il accepte pleinement sa nouvelle vie... Parfois, pris de remords (par son petit fond de conscience morale qui lui reste), il se surprend lui-même à penser à ses jours heureux de mariage, qui lui semble loin, presque une autre vie... Parfois, il a envie de se jeter aux pieds de sa Daphné pour se faire pardonner, mais il sait que c'est impossible... Sa nouvelle ambiance musicale : Priča o Vasil Ladačkom de Đorđe Balašević. Déprimé, Carl Neely prend un verre de plus, pour se ressaisir de cette nostalgie, puisqu'il a décidé de tourner définitivement la page, maintenant qu'il est devenu sous-chef de renseignements du SRCS et sergent du poste de quartier 22. Mais parfois, la culpabilité le ronge tellement qu'il ne parvient pas à dormir, seul dans son lit dans son petit appartement. Carl Neely sait très bien que personne ne peut remplacer la tendresse et la complicité de sa chère ex-épouse, mais il se sent encore plus coupable de ne pas voir ses enfants grandir, les pauvres, de grandir sans leur père. « Pauvres enfants ! Anne-Marie, François et Sara, vous avez le père le plus con, le plus sombre et le plus bizarre qui puisse exister ! Je sais que ça ne sert à rien de demander votre pardon ! La réponse est plus qu'évidente... Dans ce cas, vous pouvez bien me renier, ça m'est égal ! Ah ! Que... Dieu vous protège ! » Au moins, il fait de son frère et de son double ses confidents, car il se méfie de ses nouveaux amis.



À suivre.


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