Inspecteur Carl Neely

Chapitre 3 : Suite et fin des enquêtes mystérieuses

17382 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/05/2023 23:42

Dijon

Carl Neely et les Clancy sont arrivés à Dijon depuis deux jours. L'appartement des Clancy est au-dessus de celui de Carl Neely. Le détective de Grandview, très déprimé, se promène, dans les rues et les parcs de la ville. En s'assoyant sur un banc, il est transporté dans une vision.

Il voit l'Hollandais du XVIIIᵉ siècle, Monsieur Van den Berg, dans la trentaine, sortir de sa maison, embrassant avant sa femme, pour aller au travail. Carl Neely, le voyant, pense :

« Cet homme est responsable, un bon père et un bon mari. Sans l'ombre d'un doute. »

L'homme se rend jusqu'à son commerce et salue son associé, un homme un peu plus vieux que lui. Van den Berg lui dit :

— Bonjour, Monsieur Huisman.

— Le bonjour à vous aussi, Monsieur Van den Berg.

— Comment se passe la transaction avec Monsieur Maillard, notre homologue français ? Avez-vous eu beaucoup à négocier, comme d'habitude ?

— Non. Il a accepté tous les prix que je lui aie proposés, sans rien discuter.

— Bizarre... Que lui est-il arrivé pour changer ainsi de comportement ?

— J'ai appris que son fils aîné, Bertrand, est mort au front. Que c'est triste pour un père d'entendre que son fils meurt avant lui. J'ai tâché de le consoler. Au moins je suis parvenu à lui arracher un faible sourire et une petite négociation de prix.

— Que Dieu ait l'âme de Bertrand Maillard. J'envoie toutes mes condoléances à Monsieur Maillard et à sa famille. Au moins il lui reste encore son fils benjamin, Arnaud, même s'il est beaucoup moins compétent que l'aîné au commerce, je le sais pour l'avoir entendu de Monsieur Maillard lui-même. 

Sur ces mots, les deux associés se quittent, Monsieur Huisman demeure dans la salle pour fixer le prix du fromage, alors que Monsieur Van den Berg sort pour aller auprès des fermiers leur acheter leurs produits. Une fois retourné chez lui, Monsieur Van den Berg planifie un voyage à Dijon avec sa famille en juillet. Saut temporel. La famille est à Dijon, mais l'homme ignore qu'il est suivi par son frère. Son frère, un an plus jeune, vêtu en militaire, le filait et murmure à lui-même :

— Hugo, tu regretteras amèrement de t'être imposé à notre père pour reprendre le commerce. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Sur ces mots, le jeune homme s'éclipse.

Fin de la vision.


Carl Neely note la vision, perplexe, ayant la vague impression d'avoir déjà ces hommes. Il réfléchit et trouve que Hugo Van den Berg lui ressemble beaucoup, alors que l'associé, Monsieur Huisman, malgré toutes les différences physiques, lui rappelle Jim Clancy, et le frère perfide de Monsieur Van den Berg ne lui rappelle, pour l'instant, personne qu'il ne connaît. Le détective note ses réflexions et rentre chez lui, ne sachant trop que penser. Partagé entre les pensées positives de sa défunte épouse et les pensées négatives de ses ancêtres, il sort de son porte-feuille les photographies de mariage avec Mila Vasilieva et de la petite Marie, promenant son regard de l'une à l'autre pendant quelques minutes, puis soupire, se lève de sa chaise et part manger son déjeuner, une quiche lorraine.

Une fois qu'il a terminé de se nourrir, il pense à voix haute :

— Allez Carl, t'es capable ! Au moins pour ma Marie! Je ne peux pas et je ne veux pas lui faire honte. Je dois mener à bien cette enquête, toute folle qu'elle est. Il ne me reste qu'à fouiller les archives de Dijon, puis d'aller à Londres, au Bethlem Royal Hospital, entre autres, et fouiller les archives de Lille. Une fois l'enquête terminé, je reviens à Meyrargues pour tout expliquer à ma Mila, puis, en famille nous revenons à Grandview. J'espère au moins pouvoir négocier la garde partagée de Marie, mais nous verrons rendu là.

Sur ces mots, le détective sourit à lui-même comment tout est simple et facile... au moins dans sa pensée... mais sa mine s'assombrit lorsque les mauvais esprits lui rappellent les évènements de Marseille, le déprimant beaucoup. Carl Neely décide de sortir à l'extérieur pour ne plus penser à ses enquêtes et joue le touriste pour le reste de la journée, lunettes fumées sur le nez, appareil photo autour du cou, arme de fonction à sa ceinture et gilet pare-balles, bien cachés par la grande chemise bleue, et documents d'enquête dans son sac. Au cours de ses promenades, il rencontre Jim Clancy et sa famille au parc. Les enfants jouaient sous la surveillance de Mélinda Gordon, alors que Jim Clancy a rejoint Carl Neely, surtout qu'il voit à la droite du détective Camille Deschamps-Neely et, à sa gauche, Jean-Antoine-Philippe-Adolf et François-Paul de Kermadec avec un sourire ironique aux lèvres. François-Paul de Kermadec affirme à son père :

—Père, j'ai une idée pour notre descendant... Ah ! Ah ! Ah !... il ne s'en remettra pas... Ah ! Ah ! Ah !

— Dit ton idée, fils, lui réplique son père d'un ton irrité, je ne lis pas les pensées.

— Ah ! Je le sais bien, mais, dit-il en désignant de la tête Camille Deschamps-Neely, il y a un témoin indésirable. 

Les deux esprits errants démoniaques ont parlé ainsi et ils disparaissent de la vue de Jim Clancy. La défunte épouse profite de l'absence des méchantes âmes pour insuffler à son mari un optimisme et un espoir dans son enquête. Aussi elle ne cesse de murmurer pour elle-même et pour son mari les deux derniers vers du chant patriotique serbe Ко то каже, ко то лаже, Србија је мала (Qui dit, qui ment, que la Serbie est petite ?), à savoir

Није мала, није мала, увек ратовала, [Elle [la Serbie] n'est pas petite, elle n'est pas petite, elle a toujours fait la guerre,]

И опет ће, и опет ће, робовати неће. [Et elle la refera, et elle la refera, elle ne sera pas esclave.]

et un vers de Христе Боже (Le Christ notre Seigneur), à savoir

Одлазимо да их победимо! [Nous partons pour les vaincre !]


L'ambulancier ne pouvait s'empêcher de sourire devant la scène, intriguant le détective, qui, lorsqu'il lui explique, est devenu plus ému, lui rappelant des heureux souvenirs avec sa première épouse. Il dit à Jim Clancy :

— Ces vers de chants patriotiques serbes sont ce qu'elle me chantait lorsque j'étais fatigué ou désespéré de mes enquêtes. Je l'informais toujours de mes enquêtes, Camille était une associée pour moi par ses paroles réconfortantes. Je ne me confie pas autant à ma Mila comme je l'ai fait avec ma première épouse. Mais... ma Mila me manque... énormément... elle est ma femme... mon soutien, mon ancre, pour ne pas sombrer dans la folie des enquêtes.... ma fille aussi... Elles me manquent beaucoup.... c'est un vide incommensurable dans mon cœur.... depuis le divorce.... Je me sens tellement seul... je suis un navire à la dérive... je n'ai que mes enquêtes folles à penser.... À force d'y penser, je doute de mon jugement et de ma logique... je n'ai pas ma fille et ma femme pour me faire changer les idées... pour voir le côté lumineux et sans souci de la vie... je suis épuisé... fatigué... j'ai l'impression d'avoir dix ans plus que mon âge, j'ai l'impression que mes enquêtes m'ont vieillies.... je suis exaspéré,... fatigué... épuisé...énervé... à bout de nerfs....

Sur ces paroles, le détective soupire, au bord des larmes, les retenant avec difficulté. Jim Clancy, un peu gêné d'être en présence d'un moment si personnel pour son ami, s'éloigne un peu du banc où les deux hommes discutaient pour le laisser un moment seul avec ses souvenirs et pleurer s'il en ressent la nécessité. Après quelques minutes, Jim Clancy se rapproche de Carl Neely pour continuer leur discussion sur leur prochain endroit d'enquête.

Carl Neely lui affirme, sérieusement, comme si rien n'était :

— D'abord, nous fouillerons dans les archives de la ville. Ensuite, nous verrons, mais, dans tous les cas, nous ne resterons pas plus d'une semaine dans cette ville, puisque nous continuerons vers notre prochaine destination, à savoir Londres. J'ai déjà acheté les billets d'avion, puisque je ne pense pas qu'il soit nécessaire de passer plus de temps que sept jours dans cette ville. Nous avons suffisamment perdu notre temps.

L'ambulancier ne fait qu'hocher la tête pour toute réponse. Jim Clancy n'est pas rassuré lorsqu'il voit les deux esprits errants à la gauche du détective avec un sourire narquois. François-Paul de Kermadec murmure un monologue en français à l'oreille gauche du détective, ce qui contribue à assombrir sa mine et à adresser un sourire forcé à son ami, s'excusant de sa faiblesse, le quitte sans plus d'explication. Le chuchoteur d'esprits demande à Camille Deschamps-Neely si elle peut lui traduire les propos de l'esprit errant démoniaque. Ce qu'elle fait et Jim Clancy est sérieusement inquiet pour le détective, puisque l'esprit errant ne fait que lui répéter avec force suggestion, presque hypnotique, qu'il est incompétent et qu'il ne pourra mener à terme son enquête, étant donné qu'il est un mauvais mari et un mauvais père, or l'une et l'autre sphères sont indicatives de la sphère professionnelle. Et ces insinuations l'ont affectées, puisqu'il commence à y croire. Jim Clancy est sérieusement inquiet pour le détective, il a peur qu'il abandonne son enquête. L'ambulancier partage son inquiétude à sa femme.

Pendant ce temps, le détective, certes affecté par les insinuations de son ancêtre démoniaque, a décidé de déambuler sans but dans les rues pour se changer les idées. Ne voulant surtout pas abandonner son enquête, sa fierté et son honneur sont en jeux. Sans oublier qu'il veut coûte que coûte terminer son enquête pour prouver à sa ex-épouse, Mila Vasilieva, qu'il est un père suffisamment bon et un bon mari, digne, au moins, de voir sa fille et d'avoir une garde partagée. Carl Neely est sérieusement fatigué de sa famille et de ses visions, lui qui aspirait qu'à une vie privée, familiale, tranquille, sans grand émoi. Et que son seul tracas soit son travail avec ses enquêtes, mais le travail est le travail, alors que son foyer, sa famille, est son ancre, son point d'appui, son soutien pour ne pas devenir fou des enquêtes. Et son problème, maintenant, est qu'il n'a plus son ancre. Lors de sa promenade, Carl Neely s'arrête devant une boutique d'antiquités. Il rentre et regarde les objets, mais ne voit rien qui l'intéresse. Alors qu'il est sorti, il voit un homme vaguement familier dans la rue, l'un de ses cousins.

Comme il ne peut l'ignorer, il le salue et l'aborde en ces termes :

— Bonjour, mon cousin Ludovic-Emmanuel, vas-tu bien j'espère ?

— Oui. Et toi, Carl, tu vas bien j'espère, même si ta mine n'est pas à son meilleure. Veux-tu venir avec moi, discuter en privé autour d'un verre pour détendre l'atmosphère ?

— Hum... Carl Neely, hésitant entre une réponse affirmative et une réponse négative, finit par accepter l'offre, puisqu'il ne veut pas paraître malpoli après autant d'années et qu'il n'a aucune raison rationnelle pour refuser, même si Camille Deschamps-Neely fait tout pour le dissuader, mais rien n'y fait, ... J'accepte, alors à plus tard. Nous nous rencontrons devant cette boutique d'antiquités à 15 h 30.

Les deux cousins se séparent, chacun continuant leur route. Pendant toute sa promenade, Carl Neely réfléchit à qui lui fait penser son cousin, mais ne parvient pas à trouver avec lequel des individus de ses visions.

À 15 h 30, comme prévu, Ludovic-Emmanuel Hervé et Carl Neely vont ensemble dans un café, où le cousin du détective commande deux vodkas, l'une pour lui, l'autre pour son cousin. Le détective au moment où il voulait refuser l'offre de l'alcool, son arrière-grand-père maternel, François-Paul de Kermadec, le possède pour qu'il ne refuse pas l'offre et boit l'alcool comme s'il aurait bu de l'eau. Carl Neely (âme), commence à s'inquiéter pour son corps et regardant sa défunte première épouse à sa droite, a une idée. Après avoir bu le verre, Carl Neely (âme) essaie de revenir dans son corps, espérant chasser l'esprit errant qui possède son corps, mais sans grand succès. Ludovic-Emmanuel Hervé ne pouvait cacher son étonnement lorsqu'il voit la vitesse de consommation de son cousin, lui propose une tournée de gin. Malheureusement pour l'âme, elle n'est pas parvenue à avoir le contrôle de son corps. Après quelques verres d'alcool, le détective est manifestement ivre, alors que son cousin, plus résistant, ne semble pas affecté.

Puis les deux hommes s'échangent les nouvelles, le cousin du détective commence la discussion :

— Alors, Carl,tu m'étonnes, ne me dit pas que tu pensait te noyer dans le verre ? Bon, laissons la blague et quoi neuf ? Marié ? Père ? T'es en vacance ? Tu cherches une femme... ou une aventure ?

— Disons... que tout va mal....

L'âme de Carl Neely est parvenue à revenir dans son corps, à son grand désarroi, et il continue son discours d'une voix pâteuse.

— ... Je suis venu en France... marié et père d'une adorable fille.... venu pour le travail... avec un collaborateur... puis en quittant Marseille..., la voix du détective se brise et vide d'un trait ce qui restait de l'alcool dans le verre, je suis divorcé... avec interdit... de voir ma fille... tout ça à cause... d'une enquête... de merde... une putain d'enquête... de merde... enquête qui empoisonne ma vie et ... mon existence.... Je suis sérieusement fatigué de tout... de mon travail.... de la vie... Je ne sais que faire... ma vie n'a plus de sens.... Mais je m'efforce... pour les apparences... de terminer l'enquête folle... sans queue ni tête... insensée... J'ai l'impression ... de devenir un peu ... fou avec l'enquête...

— Allons cousin, remonte-toi le moral ! Tout ira bien ! Allons, une autre tournée, pour un kir !

Comme Carl Neely ne s'y oppose pas, le cousin commande l'alcool. Après avoir bu et payé la commande, les deux cousins sortent de l'endroit. Le détective, d'une démarche titubante, sort du café-bar, suivi par son cousin et les deux hommes se quittent. Dès que le cousin est parti, l'ancêtre alcoolique de Carl Neely le possède pour diriger le corps vers un autre café-bar, mais le barman refuse de lui donner l'alcool demandé, à savoir un Pousse-Rapière, puisque déjà ivre. Alors François-Paul de Kermadec cesse de posséder le détective. Carl Neely revient dans son appartement d'une démarche incertaine. Sur le chemin du retour, il rencontre les Clancy. Inutile d'insister sur l'étonnement de Jim Clancy lorsqu'il voit leur ami ainsi ivre. Jim Clancy décide de filer son ami, laissant sa femme et ses enfants continuer leur promenade. Carl Neely, devant son appartement, essaie de débarrer la porte, il y parvient après plusieurs tentatives, tout en murmurant des injures en français, en anglais et en bulgare. Camille Deschamps-Neely, qui est apparue à la droite de Jim Clancy, lui explique la situation de son mari, puis disparaît.

Une fois le détective dans son appartement, il décide d'aller faire un petit somme, question de ne pas se noyer dans l'alcool jusqu'à oublier son nom, même s'il est, présentement très fatigué, abattu, par son enquête folle. Au moment où le détective s'est allongé sur le lit, Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec le possède pour diriger le corps vers la cuisine et boire le vin qui s'y trouve, buvant verre après verre, il devient encore plus ivre qu'avant, faisant paniquer Camilles Deschamps-Neely qui apparaît devant Jim Clancy, suivi de Carl Neely. La femme pour lui expliquer la situation et lui demander d'intervenir, et le détective pour demander à Jim Clancy de ne pas intervenir, puisque, de toute manière, il est un cas perdu, trop manipulable et aisément possédé, et que ses ancêtres, en le possédant, s'ils veulent qu'il boive, il boira. Rien à sauver et rien ne peut les empêcher d'atteindre son but. Jim Clancy est déçu et étonné que le détective n'ait pas plus de volonté à lutter pour son corps et qu'il soit si amer et ironique envers celui-ci. L'ambulancier décide de forcer la porte pour trouver, affaler sur la chaise, le détective de Grandview dans un état d'ivresse assez prononcé, chantant à tue-tête certains vers de la chanson Ne me quitte pas de Jacques Brel, surtout les vers suivants :

Il faut oublier

Tout peut s'oublier

Qui s'enfuit déjà,

Oublier le temps

Des malentendus

Et le temps perdu

[... ]

Je ne vais plus pleurer

Je ne vais plus parler

Je me cacherai là

A te regarder

Danser et sourire

Et à t'écouter

Chanter et puis rire

Laisse-moi devenir

L'ombre de ton ombre

L'ombre de ta main

L'ombre de ton chien

mais, Ne me quitte pas 

Sur ces paroles, le détective possédé éclate d'un rire démentiel et moqueur. Carl Neely (âme), la mine inquiète pour son corps, commente à Jim Clancy :

— Vous voyez maintenant ce que je voulais vous dire... Ce corps est une épave à la dérive, rien à faire lorsqu'un esprit alcoolique veut boire, il boira.... Génial, je viens de m'ajouter un problème! Je pense que je ne pourrais pas m'en débarrasser si facilement. Les mauvaises habitudes sont faciles à implanter et difficiles à régler, surtout qu'il est difficile à reconnaître à soi-même que l'on est alcoolique.

Jim Clancy secoue la tête en signe de désapprobation des propos de Carl Neely (âme) et de l'état du corps du détective possédé et maîtrise facilement le détective avant qu'il est le temps de réagir, trop embrumé dans l'alcool pour l'avoir remarqué.

Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec affirme à Jim Clancy, mais surtout à Carl Neely (âme) d'une voix avinée, caverneuse et démoniaque :

— Alors, Carl Neely, reconnaît que tu n'es qu'un sombre imbécile, bon à rien, sauf pour boire. Reconnaît que t'es guère meilleur que tes ancêtres, arrête de prendre tes airs de sainteté et de sobriété. Apparemment, l'alcoolisme est une affaire de famille et est génétique, autant du côté paternel que maternel de ta famille. L'alcool comme remède à ta douleur, douleur de l'insuccès de ton enquête, douleur du divorce et douleur de l'impossibilité de voir ta fille, parce que t'es un mauvais père, presque infanticide... et homicide... Reconnaît-le que t'es un psychopathe sans futur et sans victime, sauf toi-même. C'est pour ça que tu bois, et que tu ne refuses pas mes possessions, pour te tuer, puisque ta vie ne mérite plus de vivre et tu le sait, tu ne mérite plus de vivre, mais t'as pas le courage pour te suicider avec ton arme de fonction.... sauf si...

Sur ces mots, le corps possédé se débat avec l'ambulancier, le frappe solidement dans l'entrejambe, faisant en sorte qu'il lâche les bras du détective qu'il tenait derrière le dos, se libère des liens, sort son arme de fonction et la pointe sur sa tempe.

Le détective possédé, regarde Jim Clancy, sourire ironique aux lèvres et hurle d'une ton démoniaque et triomphant :

— Monsieur Jim Clancy... dans mon arme, il n'y a qu'une balle. Je joue la roulette russe, c'est plus intéressant, excitant... et surtout un clin au faible de Carl pour les belles femmes Slaves... qui, par ailleurs sont belles... t'as du goût mon descendant pour choisir des belles épouses.... Alors à la prochaine...

Il dit et il appuie sur la gâchette, une détonation se fait entendre et Carl Neely (âme), malgré qu'il soit blessé par les propos de son ancêtre, décide d'agir pour faire dévier le coup. De son action sur le corps, le détective possédé a reçu la balle, non pas dans la tempe, qui serait une mort certaine, mais dans son bras gauche. Dès que le coup a été raté, Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec cesse de posséder son descendant. L'ambulancier appelle les urgences et fait tout pour aider son ami. Carl Neely est amené aux urgences et est soigné immédiatement. Des gendarmes sont arrivés, demandant à Jim Clancy les évènements. L'ambulancier leur explique, en omettant la partie avec la possession et les informations des âmes, tout ce qui est arrivé.


Le lendemain après-midi, Carl Neely, remis de l'alcool de la veille et de sa blessure au bras, informe Jim Clancy qu'ils iront faire un tour dans les archives de la ville. En se rendant jusqu'au bâtiment, Carl Neely voit son cousin Ludovic-Emmanuel Hervé sur le trottoir à contre-sens, il se penche vers Jim Clancy pour lui murmurer :

— Restez en retrait. Il est l'un de mes cousins, c'est affaire de famille.

L'ambulancier hoche la tête et laisse le détective le dépasser d'un mètre. Carl Neely colle sur son visage son sourire le plus hypocrite de son existence, faux sourire et informe en français son cousin :

— Ludovic, salut ! Je dois te laisser, malheureusement, je n'ai pas le temps de prendre un verre, je suis au travail, mon enquête m'appelle. À la prochaine.

Le cousin, étonné du refus, le salue et continue son chemin. Jim Clancy sourit lorsqu'il voit Camille Deschamps-Neely encourager son mari, alors que François-Paul de Kermadec essaie aussi d'influencer le détective. Les deux amis se rendent à leur destination. Jim Clancy cherche sur les de Kermadec et les Hervé dans les archives, alors que Carl Neely cherche sur les divers individus de ses vies passées. Chacun des hommes trouve des informations intéressantes, ils font les photocopies des documents, rangent les dossiers à leur place, le détective de Grandview récupère toutes les photocopies dans son dossier, remercie son ami et collègue et les deux hommes rentrent chez eux. Carl Neely, lisant les documents, est perplexe, comprenant François-Joseph Hervé, certes résistant, s'opposant au nazisme, est mort tué par un nazi. En lisant l'un des documents, il est transporté dans une vision.

Il voit François-Joseph Hervé, âgé de trente ans, au travail, courtiser une belle jeune femme, se comprenant à demi-mot pour une aventure. Le détective entend une voix lui dire que le talon d'Achille de cet homme était les belles femmes, malgré le fait que sa femme soit fort belle, et c'est ce défaut qui a provoqué sa mort, puisqu'il était tombé sur une belle vipère qui l'a trahi à un nazi, un autre amant de la femme, pour le tuer.

Fin de la vision.


Le détective note la vision et range les papiers dans son dossier consacré à sa famille. Carl Neely pense :

« Sérieusement, je ne m'intéresse pas à savoir les croustillants de ma famille. C'est eux qui paieront pour leurs crimes, pêchés et mauvaises conduites... D'ailleurs, qui suis-je pour les juger ? Je ne suis guère meilleur que mes ancêtres, donc évite de les juger trop rapidement. »

Il continue à lire un document curieux, un registre de mariage, de naissance et de décès et l'enquête des policiers de l'époque concernant Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec. Ce dernier, en premières noces, était marié à Anne Benarola et le couple, neuf mois après leur mariage ont un garçon, prénommé David. L'épouse et le bébé sont morts peu de temps après. L'enquête conclut un homicide, mais ignore le meurtrier. Lorsqu'il lit ces lignes, Carl Neely pense :

« Le sataniste est non seulement occulte, mais menteur, menteur éhonté, si mes collègues de l'époque n'ont rien doutés. »

Une fois qu'il range les documents et les feuilles de note rattachés à sa famille, le détective soupire en voyant les documents qui lui restent, il n'a que trois documents rattachés à ses vies passées, deux sur Helen Greenwood-French et un sur Hugo Van den Berg. Il commence par lire ceux sur l'Anglaise. Les lettres sont des lettres d'une correspondance ente un aliéniste français et le docteur Jean-Marie Alberti du Bethlem Royal Hospital au sujet de la patiente, des diagnostics et des remèdes. Certaines méthodes mentionnées relèvent, selon le détective, de la torture et du sadisme et non de l'aide. Il range les documents. Il lit la lettre de l'Hollandais. Lettre d'affaire avec un homologue français, sans grand intérêt pour le détective, même si que la lettre est bizarre. Mais, lorsqu'il lit la lettre, il est transporté dans une vision.

Il voit Hugo Van den Berg discuter avec un homologue français concernant une certaine vente, à l'extérieur du bâtiment, caché à l'ombre d'un arbre, son frère l'épiait, un sourire malsain aux lèvres. Il murmure :

— Frère, tu paieras... J'ai ma vengeance...

Il rédige une lettre, qui est la lettre que le détective tient entre ses mains. Une lettre dans laquelle il est possible de trouver des allusions d'une collaboration.

Saut temporel.

Cette lettre, comme plusieurs autres, toutes aussi fausses, sont apportées au tribunal comme preuve de la collaboration d'Hugo Van den Berg avec l'ennemi, les Français. Saut temporel, le frère, content du verdict, rit en lui-même, mais une voix dit au détective que Caspar Van den Berg ne profite pas de la mort de son frère, étant poursuivi par lui, le rendant presque fou, et il commença à boire pour oublier ces persécutions et meurt à un âge avancé.

Fin de la vision.


Carl Neely note la vision et range les papiers et feuilles de note dans le bon dossier, tout en réfléchissant sur Casper Van den Berg, soudainement, après une vaine heure à essayer de trouver l'individu correspondant, il trouve la similarité de Casper avec son cousin Ludovic-Emmanuel Hervé. Il prend en note l'idée et sort se promener dans un parc pour se changer les idées de ses enquêtes qui commencent à lui devenir de plus en plus oppressantes.


Le soir, après le souper, le détective sort faire une petite promenade dans les rues, pour ne pas vider la bouteille de vin tellement il est fatigué de ses enquêtes et influencé par François-Paul de Kermadec. Bien sûr, Camille Deschamps-Neely encourage son mari à ne pas lâcher l'enquête, à ne pas s'abandonner, au moins pour la petite Marie, il faut qu'il soit un bon père. En plus s'il pense reconquérir sa femme, sa Mila. Camille Deschamps-Neely, très fâchée après les deux méchants ancêtres, s'est décidée de tout faire en son pouvoir pour que son mari n'abandonne pas l'enquête, revient auprès de sa troisième épouse pour vivre avec elle, la remarier et élever leur fille. Pour ce faire, elle influence positivement Carl Neely. Au retour de sa promenade, le détective appelle son frère pour l'informer des derniers résultats de son enquête. Camille Deschamps-Neely soupire et explique pour une énième fois à son mari qu'il doit se méfier de Jack, mais rien n'y fait. Alors une idée arrive à Camille Deschamps-Neely qui sourit et disparaît pour réapparaître chez Jack Neely, à sa droite, l'influençant pour qu'il commette des lapsus. Après la conversation, Carl Neely est perplexe des lapsus, les trouvant fort bizarres, mais ne les relient pas avec lui, à sa situation. Le soir, le détective s'endort d'un sommeil léger, après plusieurs minutes à réfléchir sur ses enquêtes, à tourner et retourner les possibilités.


Le lendemain matin, le détective frappe à la porte de son ami, l'informe des derniers résultats de ses enquêtes et lui affirme :

— Nous avons encore deux jours avant de quitter la ville. Je pense que nous avons récupéré le maximum d'informations, n'est-ce pas ?

— Je le pense aussi, lui réplique Jim Clancy.

— Faux, lui réplique Camille Deschamps-Neely, vous avez oublié de voir la bibliothèque de la ville, mais ne fouillez pas son sous-sol.

— Au contraire, dit François-Paul de Kermdec, il faut qu'il y va, il comprendra beaucoup de détails sur la famille. Ah ! Ah ! Ah !

— Finalement, dit le chuchoteur d'esprits, il faut que nous allons à la bibliothèque, mais vous devez éviter le sous-sol.

— Pour quelle raison ?

— Je l'ignore, mais c'est pour vous. Si votre épouse vous déconseille d'y aller et que votre ancêtre alcoolique et démoniaque vous le conseille, à votre place, et en ami, je vous conseillerais d'écouter votre épouse et de ne pas y aller.

— D'accord. Alors allons-y ! Ainsi, demain, nous pourrons être des touristes, sans penser à mes enquêtes. Enfin !

Sur ces mots, les deux esprits errants et les deux hommes partent à la bibliothèque. Une fois rendue à la bibliothèque, François-Paul de Kermadec essaie d'influencer son descendant pour qu'il aille au sous-sol, en jouant sur la carte de la rationalité, alors que Camille Deschamps-Neely essaie d'influencer son mari en lui rappelant ce qui s'était passé la dernière fois qu'il n'a pas écouté le chuchoteur d'esprits. Carl Neely, partagé entre les deux idées, hésitant, faisant un pas vers l'escalier, retire son pied et décide de ne pas aller voir le sous-sol, au grand bonheur de la défunte épouse et de Jim Clancy, alors François-Paul de Kermadec part, fâché de n'avoir pas réussi son coup, mais un sourire se dessine sur ses lèvres avant de disparaître de la vue de l'ambulancier. Une fois que Carl Neely a récupéré tous les documents et livres qui présentent un intérêt en rapport avec les Kermadec et les Hervé. Certains livres qui auraient appartenus au Kermadec, portant leur ex-libris, sont des livres occultes, de magie noire. En feuillant rapidement l'un de ces livres, le détective de Grandview est transporté dans une vision.

Il voit Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec pratiquer des arts occultes à partir de ces livres, dont certains sont légués à son fils, François-Paul. Une voix lui dit que François-Paul de Kermadec était conscient de ces livres et pratiquait l'occultisme. Ainsi, père et fils tuaient, assassinaient, ruinaient des vies des hommes avec la magie noire, en plus d'en tuer littéralement certains de leurs propres mains, mais comme Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec, pour ne pas être poursuivi par les esprits de ceux qu'il a tué, fait un rituel pour pousser toutes les conséquences sur son fils, qui, lui, dès que les âmes errantes sont venues à lui, le poursuivant inlassablement, il a commencé à boire, à être alcoolique.

Fin de la vision.


Le détective rapporte à son associé sa vision et commente :

— La famille est franchement plus cinglée que ce que je l'imaginais.. Mais sérieusement, si mon arrière-grand-père n'a rien trouvé de mieux que de boire, c'est son problème, pas le mien.... Je suis certainement déprimé depuis mon divorce, mais... je garde espoir d'obtenir la garde de ma Marie, ma petite Marie, mon rayon de soleil... je tâcherais de me racheter pour elle.. pour essayer... d'être un bon père.. , dit-il d'une voix brisée, tout fou que je suis...

Jim Clancy hoche la tête pour toute réponse et espère que Carl Neely retrouvera son optimisme bientôt. Camille Deschamps-Neely ne cesse de l'encourager à continuer à son enquête et à garder espoir de revoir sa fille et son épouse, alors que les deux esprits démoniaques d'ancêtres fascistes ne cessent d'essayer de déprimer le détective. Les deux hommes se quittent. Jim Clancy rejoint sa femme et ses enfants, alors que Carl Neely, lunettes fumées sur le nez se promène dans la ville comme un bon touriste, admirant la beauté architecturale de la ville, pour un peu se changer les idées de ses enquêtes. Le reste de la journée se passe bien pour le détective et les Clancy.


Le lendemain, comme il pleuvait, le détective n'était guère d'humeur de sortir de son appartement, alors il reste dans son appartement, feuilletant ses papiers d'enquête, les lisant et les relisant, tout en se demandant s'il trouve d'autres associations des individus de ses visions avec les individus de sa famille, mais ne trouve rien. Il soupire, exaspéré et fatigué par ses enquêtes, commence à être influencé par ses ancêtres, alors que Camille Deschamps-Neely essaie de l'encourager.

Le détective, entre deux pensées contradictoires, commence à sentir un mal de tête. Il part s'allonger sur le canapé et mène un monologue à voix haute :

— Bon, Carl, quel est le bilan de ton enquête et de ta vie ? Pour l'enquête, tu commences à comprendre qu'il faut se méfier de certains individus, mais au moins, j'ai mon frère, même si son lapsus est bizarre, mais ce ne doit être qu'une erreur, je ne peux me permettre d'être paranoïa, et Jim Clancy à qui je peux faire confiance. Je comprends que mon erreur qui cause ma perte dans chacune de ses vies sont ma confiance en des mauvaises personnes, mon mauvais jugement. Et pour éviter de refaire cette même erreur, je ne dois pas faire confiance aux mauvaises personnes... Facile à dire... Pour ta vie..., Carl, il vaut mieux que je n'en parle pas... le bilan est plutôt... malheureusement... négative. T'as quarante-et-un ans, t'es seul, divorcé..., père irresponsable qui courre après des enquêtes impossibles plutôt que d'avoir une vie tranquille... tu ne peux même pas voir ta fille... tellement que t'es mauvais père..., le détective éclate en sanglots, puis se ressaisi et continue son monologue d'une voix brisée, t'es un pauvre imbécile, idiot, et de surcroît, très facilement influencé par toutes sortes d'âmes errantes d'ancêtres psychopathes, démoniaques et méchantes et alcooliques... C'est vrai, Carl, tu vaut rien.., quelle vie, quel... triste bilan.... tu me fais pitié... je me demande même... si je ne suis pas différent des autres de la famille..., Carl, t'es peut-être pas alcoolique, mais... reconnaît ... que tu pourrais avoir un problème avec l'alcool.. je sais que c'est difficile à reconnaître... mais, au moins pour la façade, contrôle tes pulsions sadiques et psychopathes et tes pulsions d'alcoolique.. que tu ne veux pas reconnaître... Carl, je me demande même pourquoi... t'es encore en vie... t'es une perle...

Le détective, déprimé par son monologue, par son bilan négatif, puisque le seul point positif est d'avoir une fille, fille qu'il ne pourra pas voir grandir, par sa propre faute, se lève, se dirige vers ses papiers et sort des photographies de son porte-feuille, photographie de son mariage avec Mila Vasilieva et une photographie de la petite Marie, et sourit faiblement.

Il murmure en bulgare :

— Ma Mila et ma Marie, vous me manquez énormément... mais vous êtes aussi ma seule motivation pour continuer à lutter, à ne pas abandonner l'enquête et à ne pas se laisser aller à la dérive... sinon... je le reconnais... j'aurai depuis longtemps cesser mon enquête.... et, peut-être commencer à boire.... Comme quoi, je ne suis guère meilleur que les autres de la famille... Je vous aime beaucoup, mes amours, ma Mila et ma Marie. Je me promets que je mènerais dans la mesure du possible à bien mon enquête, pour ne pas vous faire honte.

Sur ces mots, Camille Deschamps-Neely sourit à l'esprit combatif de son mari, contente qu'il n'ait pas cédé aux insinuations des mauvais esprits. Mais, la défunte première épouse se réjouit trop tôt, puisque, vers la fin de la journée, l'enthousiasme du détective n'est plus présent, cédant la place à un pessimisme sans nom. À l'heure du souper, Carl Neely prend un autre verre de vin pour se consoler, mais s'arrête après le verre, question de ne pas s'enivrer et être inapte à partir pour Londres ou que Jim Clancy ait des doutes sur ses consommations.


Le lendemain matin, Carl Neely, Jim Clancy et sa famille prennent l'avion pour Londres.



Londres

Le détective de Grandview et les Clancy sont à Londres. Ils se laissèrent une journée pour se reposer du voyage et visiter la ville. Carl Neely, qui s'est mis en mode touristique pour la journée, lunettes fumées sur le nez et, incorrigible qu'il est, ne s'est pas départi de son gilet pare-balles et de son arme. Dès que le détective s'assoit sur un banc, il est transporté dans une vision.

Il voit l'homme de l'Antiquité devant le tribunal, se défendant de toute collaboration avec les Grecs, puisqu'il ne participe pas aux décisions, n'étant qu'un simple soldat mobilisé, mais le juge n'est pas convaincu de son plaidoyer, le condamne. Changement de décor, un peu plus tôt, le juge se rencontre avec le père et le frère de l'homme, l'homme s'appelle Alexandre selon la discussion, pour s'entendre sur sa perte. Le juge trouve le citoyen qui est l'assassin d'Alexandre, puisque cet homme, selon les propos d'une voix, est un collaborateur avec l'ennemi, entretenant une relation sexuelle avec l'un des généraux d'Agamemnon.

Fin de la vision.

Le détective de Grandview note la vision, perplexe, et réfléchit sur l'identité du juge de l'assassin qui lui sont familiers, le juge n'est nul autre que son cousin, Ludovic-Emmanuel Hervé, l'assassin lui rappelle son propre frère, Jack Neely et l'amant avec qui l'assassin et traître entretient une relation est John Calvaro. Le détective prend note de ses idées, mais refuse d'y croire, surtout pour son frère, étant abasourdi par sa conclusion. Dès qu'il formule à voix haute ses conclusions, Camille Deschamps-Neely se réjouit que son mari doute de son frère. Le détective de Grandview, partagé entre un doute sur son frère et une confiance en son frère, commence à hésiter et douter de ses conclusions et à avoir mal à la tête. Il range ses feuilles d'enquêtes et sort à l'extérieur se changer les idées. Le reste de la journée se passe en mode touristique pour le détective. Après le souper, le détective s'encourage à voix haute pour son enquête en pensant à sa fille, à sa Marie.

Le détective est clairement désespéré et seule l'énergie du désespoir le maintien pour ne pas abandonner son enquête, en plus de sa volonté à voir sa fille, à la voir grandir et qu'elle soit heureuse avec son père. Il dit, sortant les photographies de mariage et de sa fille, avec un faible sourire :

— Carl...lâche pas, si tu veux voir ta fille, la voir grandir... et peut-être prouver à Mila que t'es un bon père, responsable... Allez, si à Belview t'as pas sombré dans un désespoir innommable et dans l'alcoolisme, alors tu ne peux pas maintenant, t'es père, t'as une motivation pour ne pas dériver et pour demeurer responsable... Allez.. reprend-toi en main, mon vieux, surtout que t'es à deux doigts de réussir ton enquête folle, t'as encore deux semaines et c'est fini! Je reviens auprès de Mila, je rentre à Grandview et je négocie la garde partagée de Marie, à défaut de ne pas revenir avec Mila, même si qu'elle me manque beaucoup... Encore quatorze jours.... encore deux semaines... t'es capable, Carl Neely, ... Je suis capable.

Le détective, sur ces paroles encourageantes, part dans sa chambre dormir l'esprit tranquille et content. Camille Deschamps-Neely, heureuse de son influence positive sur son mari, veille sur lui. Alors que Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec et François-Paul de Kermadec, mécontents que leur influence n'ait aucun effet sur Carl Neely réfléchissent à un moyen pour déprimer le détective, puis disparaissent, un sourire malsain aux lèvres.


Le lendemain matin, le détective se lève frais et dispos, et de bonne humeur. Il décide, secondé par Jim Clancy, d'explorer les archives de la ville pour trouver des informations concernant Helen Greenwood-French, les Neely, les Hervé et les De Kermadec, mais ne trouve rien d'intéressant. Le détective de Grandview rapporte à son ami les conclusion de la veille. Jim Clancy dit au détective :

— Monsieur Neely, votre bonne humeur et votre volonté à ne pas abandonner l'enquête me réjouis beaucoup. Félicitation! Il serait dommage, si près du but, d'abandonner l'enquête. Je suis fort content que vous avez une force de caractère qui vous empêche de tomber si facilement sous l'influence de vos ancêtres démoniaques.

— Ne me flattez pas trop tôt, Monsieur Clancy. N'oubliez qu'il existe des imprévus et des virements de situations. N'oubliez pas que je suis, semble-t-il, plus manipulable pour les esprits que vous ne le pensez... Demandez à Camille Deschamps-Neely, puisque vous la voyez et elle vous confirmera mon dire.

— Carl, lui réplique sa défunte première épouse, ne raconte pas n'importe quoi, t'es certainement plus sensible à notre influence, mais tout dépend aussi de tes propres dispositions qui facilitent ou compliquent nos influences. Alors cesse de te considérer comme une marionnette pour nous. Pour l'être, il faudrait que tu soit fort réceptif, sans caractère et ivre en permanence. Et tu ne remplis aucun de ses trois critères en totalité. Alors cesse de dire n'importe quoi.

— Camille Deschamps-Neely n'est aucunement d'accord avec vos propos, dit le chuchoteur d'esprits à son ami, alors cessez de vous culpabiliser et de vous sous-estimer.

— Si vous le dites...., réplique le détective de Grandview, mais vous ne m'avez pas trop convaincu... Bon, que voulais-je vous dire ?... À oui! Donc, mon frère, dans une de mes vies antérieures, avait été mon meurtrier et un traître, collaborateur avec les ennemis, je me demande si mon frère est toujours, même dans cette vie, toujours aussi sournois. S'il l'est, ce voudrait dire que chaque fois que je pensais me confier à mon frère, chaque fois, mes ennemis le savaient et étaient informés de première main. Génial! Et ça expliquerait un lapsus plutôt bizarre de mon frère, une fois, lorsque je lui ai parlé de mes enquêtes, à savoir qu'il rapporte tous mes propos à la fois à notre père, Andrew Neely, et à John Calvaro. Ce dernier est l'homme qui m'a donné une partie du sismothère du Bethlem Royal Hospital et qui, selon mes recherches, est lié à un groupe de mafia de Bigview, mais qu'il n'a jamais été jugé, uniquement libéré... Vous comprenez que mon frère n'a pas affaire à n'importe qui s'il informe John Calvaro. Et ce John Calvaro a toujours été mon ennemi, dans l'Antiquité en passant au XIXe siècle, donc je ne pense pas qu'il soit meilleur envers moi pour ma présente vie.... Et, si mon frère communique avec un tel homme, je suis, pardonnez moi l'expression, mais dans la merde... Et je dois donc cesser tout contact avec mon frère, pour ne pas alimenter un complot contre moi, ou pire... En bref, celui en qui j'avais le plus confiance, mon frère, me trahissait à mes ennemis.... et moi, pauvre con, je doutais de ma femme, ma Mila, alors qu'elle est bonne, et de celui que je devais me méfier, je ne m'en suis pas méfié... quel mauvais jugement .... D'ailleurs, pour quelle raison ma Mila n'est pas retourné de l'autre côté de l'Océan, pourquoi reste-t-elle en France ?

— Pour vous répondre, c'est ma femme, Mélinda, qui a convaincu Mila Vasilieva de rester et de ne pas revenir sans vous aux États-Unis, puisqu'un complot pour la tuer se prépare... Et si vous venez avec elle, à deux, vous protégerez votre fille. Aussi, à votre retour, puisque votre père sait exactement le jour de votre retour et qu'il vous attendra avec ses collaborateurs pour vous tuer, vous ou votre famille, je vous conseillerais de ne pas rentrer directement chez vous, mais de me suivre en un lieu sûr. C'est correct ?

— Oui..., dit le détective en blêmissant lorsqu'il a entendu ce que son père trame, je ne peux me permettre de répéter deux fois la même histoire ni de rester sans descendance.... Quel salaud de père j'ai. Mais comment savez-vous toutes ces informations ?

— Votre défunte première épouse sait tout, en esprit, elle a entendu ce qui se trame et s'inquiète sérieusement pour vous. Voulant uniquement que vous soyez vivant et heureux, que vous vivez longtemps, comme Dieu le veut, avec vos enfants et petits-enfants, que votre descendance se perpétue encore longtemps et ne s'éteigne pas avec vous, parce que des salauds de votre famille se prennent pour Dieu.

Carl Neely a un faible sourire lorsque l'ambulancier lui mentionne sa première épouse et une larme lui vient dans le coin de l'œil, alors que Camille Deschamps-Neely, à la droite de son mari, l'encourage :

— Carl, soit fort pour ta fille, tu mérites de vivre en paix avec ta famille, ta femme et ta fille. Saches que je ne te souhaite que le meilleur pour ta vie. Vie encore longtemps, heureux, avec une famille qui t'aime et une descendance, tu le mérites bien. Allez, Carl, t'es capable, aucune enquête n'a été abandonnée, alors celle-ci ne peut l'être. Rappelle-toi de ce que je te chantais; « Није мала, није мала, увек ратовала, / И опет ће, и опет ће, робовати неће. » (« Elle [la Serbie] n'est pas petite, elle n'est pas petite, elle a toujours fait la guerre, / Et elle la refera, et elle la refera, elle ne sera pas esclave. ») et « Одлазимо да их победимо! » (« Nous partons pour les vaincre ! »).

Sur ces mots, la défunte épouse touche le bras droit de son mari, en signe de soutien, ce qui contribue à redonner un optimisme au détective. Jim Clancy sourit à l'esprit errant et rapporte au détective les propos de sa première épouse, lui arrachant un sourire au coin des lèvres.

Le détective de Grandview conclue :

— Donc, l'homme qui pendant plus de dix ans travaillait derrière mon dos, contre moi, est mon propre frère, Jack Neely. Alors que moi, je ne me doutais rien, je ne voulais pas voir. Maintenant, c'est tellement évident que c'est lui qui m'avait trahi, ce qui explique comment mon père et John Calvaro ont été informé de certaines de mes enquêtes et de mes mouvements, que je les rencontraient... et qu'ils n'étaient pas étonné de certains détails de ma vie ou de mes enquêtes... Je suis incroyablement naïf.. au moins, je n'appellerais plus mon frère pour l'informer de mes enquêtes et je parlerais à moi-même.. Ah !... Bon, revenons à ce que je voulais vous dire. En réfléchissant sur les diverses visions rattachées à la montre que vous m'avez donnée, j'ai conclu que le point commun de toutes mes vies est ma naïveté à ne pas percevoir que des proches sont mauvais et, parfois de se méfier des mauvaises personnes. C'est tout cela ensemble qui engendre ma perte, tantôt sans descendance, tantôt meurt trop jeune. Maintenant, je crains que le réseau de John Calvaro ne retrouve ma Mila et ma Marie en France pour les tuer, alors que je suis en Angleterre. J'espère qu'ils ne feront pas ce coup-là.

— Si vous êtes si inquiet, nous pouvons toujours appeler Mila Vasilieva, lui expliqué la situation et lui demandé de venir avec nous en Angleterre. Nous lui payerons le billet d'avion, voire que je viendrais la chercher personnellement, et nous lui trouverons un appartement proche des nôtre et tout le monde est content. Simple, non ?

— Vous êtes génial, Monsieur Clancy ! Qu'aurais-je fait sans vous ? J'ai une dette incommensurable envers vous. Je vous remercie très sincèrement et du fond de mon cœur.

Sur ces mots, le détective inquiet pour Mila Vasilieva et leur fille, mais content qu'il ait compris son plus grand ennemi, son propre frère, décide de suivre Jim Clancy qui rentre chez lui pour expliquer à sa femme leur plan, acheter les billets d'avion et appeler Mila Vasileva pour l'informer de la situation et de leur plan. Mélinda Gordon commente à son mari et à Carl Neely l'agitation des deux esprits errants démoniaques que sont Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec et François-Paul de Kermadec à la gauche du détective, qui, après quelques minutes à essayer d'influencer en vain leur descendant, disparaissent.


Le lendemain matin, Jim Clancy qui a acheté un billet d'avion pour se rendre à l'Aéroport Marseille Provence se rend tôt à l'aéroport anglais. Deux heures de vol plus tard, l'ambulancier se rend à Meyrargues en train. Il frappe à la porte de l'appartement où vit Mila Vasilieva et sa fille, l'ayant convaincu, la veille, de venir avec eux en Angleterre pour sa sécurité et celle de sa fille.

Jim Clancy remarque, à la droite de la femme, son illustre ancêtre, Ivan Petrovich Bogdanov qui l'informe :

— Mon descendant, dépêchez-vous de la ramener auprès de son mari pour sa sécurité, je suis parvenu à la protéger jusqu'à maintenant, mais si elle reste encore ici demain, je crains que le réseau de John Calvaro ne la retrouve et la tue. Au moins, en étant proche de son mari, la bande fasciste se tiendra tranquille pour un certain temps.

Jim Clancy soupire et explique à Mila Vasilieva qu'ils iront cet après-midi en Angleterre et qu'ils ont déjà trouvés un appartement pour elle. Mila Vasilieva remercie Jim Clancy et lui dit :

— Monsieur Clancy, je n'aurais qu'une question avant de partir, l'idée que je sois la cible d'une bande de psychopathes qui veulent nuire à mon ex-mari, Carl Neely, et que pour cette raison, je viens avec vous, est-ce votre conclusion et votre idée ou celle de Carl Neely ? Répondez-moi honnêtement.

— C'est mon idée et ma conclusion. L'idée m'est venue lorsque j'ai vu l'inquiétude dans le regard et la mine du détective, il était clairement inquiet pour vous et pour votre fille.

— Vous êtes sérieux, lui demande Mila Vasilieva avec un petit sourire malgré elle à la mention de la préoccupation de Carl Neely pour leur fille, sourire qui s'efface rapidement, alors qu'à sa gauche se trouve François-Paul de Kermadec qui veut lui insinuer un doute concernant Carl Neely, vous êtes certain que vous ne dites pas ces propos pour améliorer mon ex-mari ?

— Non Madame Vasilieva, je ne vous dis que la vérité.

— Très bien. Alors je vais ranger mes bagages et je vous suis jusqu'à Londres. Par contre, j'espère que Carl Neely saura mieux se comporter que la dernière fois que je l'ai vu.

— Pardonnez ma curiosité, mais que voulez-vous dire par ces mots ? Je n'ai aucune idée à savoir de quoi vous parlez ?

— Vous voulez sérieusement le savoir ? Très bien. La dernière fois que je l'ai vu, lorsqu'il est venu dans cette ville, il était venu ivre, une bouteille à la main qu'il buvait de temps en temps. Je l'ai vu de plus près lorsqu'il est assis sur un banc, je suis passée derrière lui et lorsqu'il a mentionné son prénom, j'ai sursauté, puis il s'est retourné, clairement possédé et c'est à ce moment-là que j'ai relié que la silhouette vue plus tôt est la même que l'homme en face de moi, mon ex-mari. Après quelques minutes de discussion, le regard possédé s'est éteint, il a bredouillé des vagues excuses, étonné d'être dans cette ville et de me voir. Il est parti en titubant pour rentrer à Marseille, je ne sais comment.

À ces mots, Jim Clancy ne peut cacher son étonnement et réplique à l'ex-épouse du détective :

— Je suis bien déçu que vous avez rencontré Carl Neely dans cet état, mais je peux vous confirmer qu'il se comporte bien ces derniers jours, je ne l'ai pas vu en train de boire ou d'être ivre. Au contraire, il est plus motivé que jamais à terminer son enquête.

Mila Vasilieva ne fait qu'hocher la tête pour toute réponse, malgré son incrédulité. Elle range ses bagages, aidée par Jim Clancy, et les trois vivants partent en après-midi à l'aéroport pour se rendre à Londres. Ainsi, Mila Vasilieva et Marie Neely se sont installées dans l'appartement voisin à celui de Carl Neely.


Le détective, lorsqu'il apprit le retour de sa ex-épouse et de sa fille, était plus qu'euphorique, une joie indescriptible lui réchauffe le cœur, il ne pouvait s'empêcher de l'accueillir, de la saluer, de l'enlacer et d'aller s'amuser un peu avec sa fille, faisant sourire Jim Clancy. Carl Neely est clairement content que Mila Vasilieva et Marie Neely soient saines et sauf, vivantes et entières, que pas même un cheveu sur la tête ne leur manque. Mila Vasilieva, lorsqu'elle voit que son mari présente de meilleure disposition que lors de leur dernière rencontre à Meyrargues, lui laisse voir leur fille sous sa surveillance.

Jim Clancy, aux côtés de sa femme, lui murmure :

— On dirait que Carl Neely est content, lui et Mila sont presqu'un couple, il ne manque que leur alliance et une vie commune, sous un même toit et... dans un même lit.

— Depuis quand Monsieur Clancy est un romantique ? J'ignorais cet aspect de ta personne, mon amour. T'es simplement mignon, adorable et irrésistible, lui susurre Mélinda à l'oreille.

— Je le sais bien, lui répond-il avec un sourire, Je serais content si Carl Neely peut enfin être heureux et vivre en paix, élever sa fille comme tout père et, peut-être, se remarier avec Mila Vasilieva. Ils sont tellement jolis à voir ensemble, un couple bien assorti.

Pour toute réponse, Mélinda Gordon et Camille Deschamps-Neely, à la droite de Mélinda, ne font qu'hocher la tête pour approuver les propos de l'ambulancier. Carl Neely passe le reste de la journée avec Mila Vasilieva, à jouer avec Marie ou à parler avec sa ex-épouse, se mettant à genoux pour la supplier de voir leur fille. L'ex-épouse, voyant que Carl Neely est clairement plus optimiste et meilleur que lors de leur dernière rencontre, n'a pas le cœur de lui refuser sa requête. À la réponse affirmative, Carl Neely, content, se relève et soulève sa ex-épouse pour l'embrasser sur les joues et l'enlacer tendrement, plus amoureusement qu'amicalement.

Mila Vasilieva se détache de Carl Neely, ce dernier est un peu déçu qu'elle ne veuille pas son contact chaleureux, lui sourit et l'avertit :

— Carl, ce n'est pas parce que tu peux venir m'aider avec notre fille que je reviens avec toi. Saches-le.

Ces mots agissent comme une douche froide sur l'inspecteur, mais il est bien déterminé à prouver à sa Mila qu'il est un bon père... et un bon mari. Le soir, les ex-époux, une fois que la petite s'est endormie, discutèrent longtemps avant de se quitter. C'est surtout Carl Neely qui se confie à sa femme au sujet de son enquête et de ses conclusions. Carl Neely essaie de rattraper le temps perdu depuis le divorce.


Le lendemain matin, le détective contacte Henry James, le cousin d'Élie James, pour avoir accès aux archives de l'hôpital, puisque les archivistes et les psychiatres ne voulaient pas le laisser entrer lorsqu'il voulait consulter les archives hier. Henry James, lorsqu'il entend le nom de son cousin, donne rendez-vous au détective devant l'institut psychiatrique pour qu'il lui donne en personne accès aux archives. Jim Clancy, lorsque le détective de Grandview était dans les archives du Bethelm Royal Hospital, le secondait. Jim Clancy a l'impression que depuis le retour de Mila Vasilieva et Marie Neely à Londres, le détective est plus optimiste et enthousiaste pour son enquête. Les deux amis, dans les archives, recherchent le dossier numéro 4105 et le trouvèrent. Carl Neely le prend et le lit. En lisant certaines pages, il est transporté dans une vision.

Il voit l'aliéniste Jean-Marie Alberti observer Helen Greenwood-French, prendre des notes, puis partir. Il est parti à son bureau, non seulement pour boire son calvados, mais pour un rendez-vous. L'homme se pointe à 14 h 05 à la porte de cabinet, l'homme est le père de la patiente. Ce dernier salue le docteur et lui demande :

— Docteur Alberti, comment va ma fille ? Sa santé est meilleure ? A-t-elle repris ses esprits ?

— Malheureusement, pas encore, nous essayerons un nouveau traitement demain.

— Lequel ?

— La lobotomie.

— D'accord. Sachez que vous avez mon plein accord pour procéder comme bon vous semble. Vous n'êtes pas spécialiste pour rien. Je suis le seul qui peut donner le consentement pour ma fille, son mari n'est pas apte, n'ayant pas une vue plus globale de la situation... Sinon, il y a une dernière solution...

— Très exactement, Monsieur Greenwood...

Sur ces mots, les deux hommes, avec un sourire sadique aux lèvres, se quittent sur cette discussion à demi-mot, donnant un frisson dans le dos au détective à la vue de la complicité des deux hommes. Une voix l'informe que les deux hommes se sont entendus pour tuer Helen Greenwood-French avec un couteau pour ensuite camoufler le meurtre en un accident.

Fin de la vision.


Le détective note sa vision et donne les papiers à lire à son collègue et commente :

— Ça n'annonce rien de bon. Sortons d'ici avant qu'il ne soit trop tard.

L'ambulancier opine du chef pour toute réponse et les hommes sortent des archives, sans avoir photocopier les documents. Au moment où les deux hommes sont sortis, le détective a vu une balle se perdre vers sa direction, il l'évite de peu et murmure à son collègue :

— Je pense que nous sommes suivis et nous sommes cible de psychopathes, nous sommes repérés. Sauvez-vous, ce n'est pas vous qu'ils veulent, mais moi. Laissez-moi régler des comptes avec eux. N'oubliez pas que j'ai un gilet pare-balles en-dessous de ma chemise, mon arme de fonction et ma matraque. Je vous le dis, leur mère ne les reconnaîtrait pas s'ils osent s'en prendre à ma Mila et à ma Marie. Sauvez-vous par la porte de droite, je vous rejoins dès que je le peux.

L'ambulancier obtempère, rassuré que Camille Deschamps-Neely et Ivan Petrovich Bogdanov secondent le détective. Le Russe a un sourire aux lèvres et affirme au chuchoteur d'esprits :

— Vous n'avez pas à vous inquiéter, je le protégerais. Je suis militaire, j'ai vu toutes sortes de situations, je serais plus apte à aider votre ami que vous ne pouvez le faire. Sans oublier que j'ai une vieille dette à lui rendre, il m'avait aidé lorsque j'en avais besoin, je l'aide maintenant, je ne suis pas lâche, mais fier militaire, et je n'ai pas une courte mémoire. Aussi, Madame Neely, restez loin de scènes militaires, les armes et les coups de feu ne sont pas vos affaires. Vous êtes beaucoup trop délicate pour cela.

Jim Clancy et Camille Deschamps-Neely opinent du chef et obtempèrent.

Carl Neely hurle en français aux trois hommes qui se dirigent vers lui, armés jusqu'au dent et visage caché par une cagoule :

— Allez Messieurs, ayez du courage, prenez-vous en à moi et non à des êtres qui me sont chers. Allez, qui veut m'attaquer ? Qui est un homme ici ? L'un de vous est-il homme pour m'attaquer de face et me dire quelque chose ou vous êtes des pédés pour m'attaquer dès que j'ai le dos tourné ? Sachez que je ne vous tournerez jamais le dos, je vous dirais tout ce que j'ai sur le cœur.

Les trois hommes, envoyés par John Calvaro pour tuer Carl Neely, s'entr'observent, ne comprenant rien à ses propos, braquent leur arme vers le détective de Grandview. Ce dernier murmure une rapide prière à Dieu et aux Anges en bulgare, sort son arme et sa matraque et dit en anglais :

—Messieurs, ne me dites pas que les chats ont mangés votre langue, sachez que j'ai l'autre chat à fouetter comme dit l'expression française. Allez ne me faites pas perdre plus de mon temps.

Son discours enrage les tueurs à gages. Ces derniers tirent sur le détective, mais aucune balle n'est sortie de leur arme, permettant au détective de s'enfuir vers la porte où l'attendait Jim Clancy, de frapper deux des hommes avec sa matraque, les laissant sonnés au sol, mais le troisième homme, au moment où il ouvre la porte pour rejoindre son ami, tire et le blesse au bras droit. Carl Neely, malgré la douleur, se rend rapidement de l'autre côté, non pas sans avoir tirer dans les pieds de l'homme, ce qui le fait reculer. Le détective fait signe à son ami de s'enfuir le plus rapidement possible pour semer les criminels. Après une course folle d'une heure dans les rues des environs de l'institut psychiatrique, Jim Clancy rejoint Carl Neely dans une ruelle de Londres. Le détective a arrangé un pansement improvisé pour sa blessure. Jim Clancy accompagne son ami à l'hôpital pour qu'il se fasse extraire la balle du bras. Le soir, le détective est rentré dans son appartement. Mila Vasilieva, lorsque Jim Clancy a expliqué ce qui s'était passé, est sérieusement inquiète pour Carl Neely. Le détective est étonné de voir Mila Vasilieva devant la porte de son appartement avec la petite Marie dans ses bras qui dort.

Il les laisse rentrer dans l'appartement et demande à son ex-épouse :

— Mila Vasilieva, quelle est la raison de votre visite ? Marie est sérieusement adorable, dit-il en regardant sa fille dormir paisiblement,.. je vais préparé un lit improvisé pour notre fille. Ainsi nous pourrons discuter en paix.

Aussitôt dit, aussitôt fait, les parents s'éloignent un peu de leur fille pour ne pas la réveiller et pour discuter entre eux. Mila Vasilieva, angoissée, se lamente à son ex-mari :

— Je suis très inquiète pour toi, Carl, surtout lorsque j'ai entendu de Jim Clancy que tu as rencontré des criminels qui voulaient te tuer et qu'ils t'ont blessé.

— Mila Vasilieva, vous n'avez pas à vous soucier pour moi. Ma blessure n'est pas mortelle, mais superficielle. Je suis bien vivant, comme vous le remarquez, il se rapproche de sa femme, pour lui montrer qu'il a raison.

— T'appelle ça une blessure superficielle ! T'es sérieusement insouciant Carl ! ...

Mila Vasulieva touche le pansement de Carl Neely avec ses doigts, laissant un petit courant électrique à son contact. Ce geste fait sourire son mari.

— ... tu devras faire plus attention. Pense un peu à notre fille.

— Mila, mon métier me l'interdit. Et c'est pour ça que vous m'avez marié. Je suis imprévisible.

—Tu le sait, lui dit Mila Vasilieva avec un sourire en souvenir de leur mariage, que t'es bien adorable. Parfois, tes enquêtes son sérieusement dangereuses, mais je sais que tu me dirais que tout l'intérêt est dans la recherche, et non à donner des contraventions. Tu réserves la distribution des contraventions pour tes vieux jours, lorsque t'auras cinquante et cinquante-cinq ans. T'es incorrigible sur ce point.

— Je le sais. C'est la raison pour laquelle je suis irrésistible pour vous, Mila Vasilieva.

— En plus, tu penses me reconquérir.

Pour toute réponse Carl Neely sourit à son ancienne épouse, la regardant, très intéressé à l'amener dans son lit pour la réchauffer avec son corps masculin, ... se surprenant à penser sur Mila Vasilieva et sur les manières de, peut-être, la convaincre de lui faire un autre enfant, il ne bouge pas, il n'ose pas bouger, honteux d'avoir de telles pensées, n'étant pas certain que Mila Vasilieva partage son idée, ne veut pas formuler à voix haute ses pensées, et surtout s'étonnant lui-même d'avoir de telles pensées inappropriées au contexte pour sa Mila. Les ex-époux reviennent chacun dans leur appartement, Mila Vasilieva amène avec elle Marie. Carl Neely s'endort en pensant à sa ex-épouse et aux manières de ravoir la main de Mila Vasilieva, fermement décidé à la remarier. Camille Deschamps-Neely informe Jim Clancy du mauvais coup que planifie les trois criminels demain, à savoir celui de tuer sous les yeux de Carl Neely sa fille et Mila Vasilieva dans une embuscade. L'ambulancier remercie la défunte épouse de l'information et lui promet d'informer le matin même l'inspecteur.


Le lendemain, Jim Clancy frappe à la porte de l'appartement du détective pour l'informer de ce que la défunte première épouse lui avait dit la veille, laissant Carl Neely fâché après les trois criminels et blessé en son âme, maudissant John Calvaro, et mort d'inquiétude pour les deux êtres féminins qui lui sont chers. Il sort de son appartement et, secondé par Jim Clancy, frappe doucement à la porte de Mila Vasilieva, attendant patiemment qu'elle lui ouvre la porte. Après quelques minutes, l'ex-épouse lui ouvre la porte, étonnée, et les laisse entrer à l'intérieur. Dès que le détective de Grandview a expliqué la situation à sa femme, Mila Vasilieva s'inquiète sérieusement pour la vie de leur fille.

Au moment où elle voulait ouvrir la bouche pour suggérer une idée à Carl Neely, ce dernier la devance et lui dicte en français, en enlevant son gilet pare-balles :

— Mila Vasilieva, je vous conseillerais d'avoir mon gilet pare-balles sur vous pour votre sécurité. Je sais qu'il est lourd à porter, mais, s'il-vous-plaît, pensez à notre fille. Marie ne peut rester sans mère... Je ne peux me permettre de vous savoir en danger à cause de salauds qui veulent ma mort.

— Mais, Carl, que vas-tu porter alors ? Comment vas-tu te protéger ?

— Ne t'inquiètes pas pour moi, j'ai l'icône portative de l'Ange Michel que ton père m'avait donné le jour de ma conversion à l'orthodoxie et j'ai un autre gilet pare-balles dans mes bagages. Le seul détail qui nous importera, si tu acceptes bien sûr, est que je sois à tes côtés pour protéger notre fille lorsque tu iras te promener ou lorsque tu iras à l'extérieur de ton appartement. Je te laisse à l'avant, je protègerais les arrières, puisque je sais que ces pédés n'ont pas les couilles pour nous affronter en face, ils attaqueront nécessairement de dos ou de côté. Saches que mon plan ne peut être révisé, soit tu l'acceptes, soit tu le refuses.

Mila Vasilieva hoche la tête pour toute réponse, un petit sourire dans le coin des lèvres se dessine sur son visage. Jim Clancy voit à la droite de son ami Camille Deschamps-Neely contente que les ex-époux s'entendent bien et Ivan Petrovich Bogdanov, mine sérieuse, qui lui dit :

— Votre ami est toujours un bon père et mari, malgré les apparences et les circonstances. C'est une constance de son caractère.

Jim Clancy, content, se retire, laissant Carl Neely avec sa famille, pour rejoindre Mélinda et leurs enfants.

Carl Neely, Mila Vasilieva et leur fille vont à l'extérieur pour une promenade familiale, le détective, laissant sa femme en avant porter Marie dans ses bras, est derrière sa femme, aux aguets de moindre gestes suspects d'hommes masqués qui pourraient rôder dans son champ de vision. Au cours de leur promenade, le détective voit une balle se perdre non loin de lui, l'atteignant, heureusement au bras gauche, Mila Vasilieva, qui s'est retournée, lorsqu'elle a vu la balle, est inquiète pour Carl Neely en voyant le sang coulé de la blessure. Carl Neely lui sourit pour la rassurer et lui dit en français :

— Ma Mila Vasilieva, je pense qu'il est préférable ne pas effrayer notre petite Marie, ce n'est aucunement approprié de voir du sang à son âge. Nous devons revenir chez nous, ou plutôt, lui dit-il alors qu'Ivan Petrovich Bogdanov le possède, nous irons chez nos amis.

Sur ces mots, Mila Vasilieva est soulevée par Carl Neely, ses pieds ne touchent plus le sol, tout en protégeant de ses bras Marie. Le détective, possédé, court aussi vite que le pouvait ses jambes pour rentrer, sans même frapper à la porte des Clancy. Jim Clancy était averti par Camille Deschamps-Neely. Dès que le détective est rentré dans l'appartement de son ami, l'illustre ancêtre de Jim Clancy cesse de posséder le corps du détective. Ce dernier, étonné de tenir dans ses bras sa femme, la dépose doucement au sol, un sourire gêné au visage, gêne de toutes ses idées plutôt coquines et inappropriées à la situation, et jette un coup d'œil sur la petite Marie, rassuré qu'elle soit intacte.

Mila Vasilieva rassure la petite qui commence à pleurer, la berce doucement pour la calmer, alors que Jim Clancy s'occupe de la blessure de Carl Neely et lui dit :

— Monsieur Neely, je vous recommanderais de vous extraire le plus rapidement possible cette balle du bras. Ne faites pas peur à votre fille ni à votre femme. Venez, je vous accompagnerais jusqu'à l'hôpital.

Le détective hoche la tête et suit Jim Clancy. Le reste de la journée est tranquille pour les Neely et les Clancy; les trois hommes masqués n'ont pas osés se pointer chez les Clancy, étant au courant de leur capacité surnaturelle de communiquer avec les esprits, les faisant peur. Les trois hommes masqués ont décidés d'attendre le détective dans un parc à la sortie de l'hôpital pour le tuer. Mais ils n'ont oubliés qu'un détail, à savoir que Jim Clancy est informé par Camille Deschamps-Neely de leur prochaine attaque, faisant en sorte qu'il évite l'embuscade lorsqu'il amène le détective à l'hôpital et informe celui-ci d'éviter de passer par cet endroit. Le soir, Carl Neely passe la nuit à l'hôpital, le temps qu'il se rétablisse de l'opération.


Le lendemain, matin, Mila Vasilieva se rend à l'hôpital pour voir son ex-mari, étant très inquiète pour lui. Elle a laissé la petite Marie sous la surveillance de Mélinda Gordon. Carl Neely, étonné de voir sa ex-épouse à son chevet, ne peut réprimer un sourire en la voyant, sourire qu'il efface rapidement pour prendre une mine sérieuse, professionnelle. Mila Vasilieva s'informe auprès du docteur de l'état de Carl Neely qui remarque qu'elle rougit lorsque le docteur, parlant de lui, le qualifie de « votre mari » et qu'elle corrige le docteur, qui s'excuse de son erreur, faisant sourire le détective.

Dès que Mila Vasilieva est seule avec Carl Neely, elle se rapproche de lui, le regarde de la tête aux pieds, soupire et lui dit :

— Carl, t'es sérieusement insouciant.

— Comment ? Nous sommes tous bien vivants non ?

— Tu ne m'as pas compris. Tu ne te soucies pas assez de toi-même. Es-tu conscient que tu...

Sa voix se brise sous l'effet de l'émotion.

— ... pouvais être mort hier. Tu jouais à un jeu très risqué. J'ai eu peur pour notre fille et pour toi.

Sur ces mots, Carl Neely prend Mila Vasilieva dans ses bras pour la consoler, elle ne refuse pas son contact. Après quelques minutes à se réchauffer et à se consoler, l'ex-épouse se sépare, gênée par la proximité, remercie Carl Neely de sa stratégie qui à sauver la vie à la famille et sort de la chambre, même si que le détective cache son étonnement, puisqu'il ne se souvient pas de sa stratégie, mais ne veut pas inquiéter sa femme. Le détective de Grandview, lui, ne cessant de penser à Mila Vasilieva et de s'inquiéter pour la sécurité de Marie, trouve qu'il est fort ennuyant de ne rien faire et d'attendre jusqu'en après-midi pour une évaluation des docteurs. Heureusement, le détective ne se ronge pas trop longtemps les sangs, puisque Camille Deschamps-Neely lui insuffle une certitude au sujet de Marie, à savoir qu'elle est en sécurité avec Mila Vasilieva et que les trois criminels sont partis, laissant en paix sa famille, pour un certain temps. En après-midi, les docteurs laissent le détective rentrer chez lui.


Le lendemain, dernier jour du séjour des Neely et des Clancy à Londres, le détective prépare tous ses bagages et est parti aider Mila Vasilieva à préparer ses bagages pour partir en après-midi, à l'aéroport et prendre l'avion pour Lille. Le reste de l'avant-midi, Carl Neely le passe auprès de Mila Vasilieva et de Marie Neely, content. Le détective n'a jamais été aussi optimiste et heureux depuis son divorce et, en marchant aux côtés de Mila Vasilieva avec leur petite Marie d'un mois et quelques jours, il se contrôlait pour ne pas enlacer la main de Mila Vasilieva ou de lui murmurer de doux mots, comme lorsqu'ils étaient mari et femme. Il se comportait envers sa ex-épouse de manière très professionnelle, comme aux premiers jours de leur rencontre, pour qu'elle ne devine pas toutes ses émotions et pensées, mais il sait qu'il ne pourra pas cacher longtemps son jeu, puisque sa femme le connaît suffisamment bien. Pour ajouter le comble de l'ironie, les deux ex-époux ont des sièges voisins dans l'avion. Ce qui fait rire Camille Deschamps-Neely et sourire Jim Clancy, puisque, pendant les cinq heures de vol, ils pourraient se rapprocher et discuter. Mais rien ne tel n'arrive, Mila Vasilieva s'occupe de la petite et parle peu avec son ex-mari et Carl Neely ne voulait pas paraître comme un ancien mari possessif, même s'il ne cesse jamais de penser à Mila Vasilieva et se reconnaît à lui-même qu'il ne peut penser sa ex-épouse avec un autre homme autre que lui.



Lille

Tard le soir, Carl Neely, Mila Vasilieva et leur fille et Jim Clancy et sa famille sont à Lille. Les Clancy sont dans un appartement voisin à celui de Mila Vasilieva et de Marie Neely et Carl Neely est dans l'appartement voisin à celui de son ex-épouse. Tout le monde dorme d'un sommeil profond, fatigué par le voyage, Mélinda Gordon-Clancy se blottit contre son mari, leurs enfants dans leur chambre respective, Carl Neely seul dans son lit, pensant à son ancienne épouse, et Mila Vasilieva seule dans son lit, non loin du lit de la petite Marie.


Le lendemain matin, Carl Neely est sorti de son appartement pour frapper doucement à la porte de Mila Vasilieva, désirant voir son ancienne épouse et surtout leur fille. Mila Vasilieva lui ouvre la porte et le couple, avec la fille, partent se promener dans les rues de la ville. Carl Neely voit au loin l'un de ses cousins, à savoir Philippe-Jean de Béchade, fils de Mathilde-Anne de Kermadec-de Béchade, sa tante maternelle. Il fait signe à Mila Vasilieva de rester en retrait avec la petite, puisqu'il a affaire de famille à régler, elle hoche la tête pour signifier qu'elle a compris et laisse son ancien mari la dépasser pour rencontrer son cousin. Carl Neely dit à son cousin :

— Bonjour, mon cousin...

— Philippe-Jean, cousin du côté maternel par ma mère.

— Enchanté, Philippe-Jean, il y a longtemps que nous ne nous sommes pas vus.

— Effectivement. Malheureusement, je dois partir au travail. Après-demain, si tu veux, nous pourrons nous donnez rendez-vous pour discuter plus amplement.

— Nous verrons, parce que moi non plus je ne suis pas ici pour les vacances, mais pour le travail. Bon, alors à plus tard mon cousin.

Philippe-Jean de Béchade continue son chemin et Carl Neely revient auprès de sa ancienne épouse et de leur fille. Le détective dit à Mila Vasilieva en bulgare :

— Heureusement, le cousin doit travailler. Je ferais attention pour qu'il ne nous repère pas en famille. Surtout pour votre sécurité et celle de notre fille... On ne sait jamais avec qui il a affaire. J'ai suffisamment eu d'expériences négatives avec la famille pour savoir que rien de bon ne vient d'eux... Prendre des précautions n'est jamais inutile, n'est-ce pas, Mila Vasilieva ?

— D'accord.

— Très bien. Alors ma Mila, dès que je repère de la famille, je te fais signe, tu bifurque avec la petite Marie, pour que personne ne relie que nous sommes une famille,... pour avoir l'air d'une passante avec sa petite. Moi, je me dépêcherais d'aller voir la famille, question que personne ne rattache notre petite Marie avec moi, même si je sais que c'est évident de l'avion qu'elle est ma fille, mais si tu t'éclipses à temps, personne ne fera le rapport. D'accord ?

L'ancienne épouse opine du chef. Le couple et leur fille continuent leur promenade dans les rues de la ville. Au loin, Jim Clancy et Mélinda Gordon-Clancy voient Carl Neely aux côtés de Mila Vasilieva qui tient leur fille dans ses bras et sourient au couple, la femme pense :

« Il serait dommage que Carl Neely ne se remarie pas avec Mila Vasilieva, ils forment un si joli couple ensemble... Sans oublier que c'est mieux pour la petite d'avoir ses parents ensemble.... Bon, au moins, les ancêtres démoniaques de Carl Neely ne le suivent plus. C'est un bon début, même si que j'ignore si je dois m'en réjouir ou si cette distance cache un jeu plus perfide.... »

Sur cette pensée, elle se lève sur le bout des pieds pour embrasser son mari, qui s'est penché pour lui permettre de l'embrasser. Le couple s'échange un regard complice et jette un coup d'œil sur les enfants, tout en se tenant par la main. Carl Neely et sa famille les rejoignent bientôt. Le détective est suivi par sa première épouse, Camille Deschamps-Neely qui ne cesse de l'encourager en lui répétant les deux derniers vers du chant patriotique serbe Ко то каже, ко то лаже, Србија је мала (Qui dit, qui ment, que la Serbie est petite ?), à savoir « Није мала, није мала, увек ратовала, / И опет ће, и опет ће, робовати неће. » (« Elle [la Serbie] n'est pas petite, elle n'est pas petite, elle a toujours fait la guerre, / Et elle la refera, et elle la refera, elle ne sera pas esclave. »), et un vers de Христе Боже (Le Christ notre Seigneur), « Одлазимо да их победимо! » (« Nous partons pour les vaincre ! »), en plus de lui tenir un monologue en français, qu'elle répète en serbe. À la droite de Jim Clancy, son illustre ancêtre apparaît. Ivan Petrovich Bogdanov lui demande :

— Avez-vous remarqué que les esprits démoniaques des ancêtres de Carl Neely le laissent en paix depuis la tentative d'homicide à Londres par les trois criminels qu'ils ont, par ailleurs, possédés dans l'espoir d'atteindre les êtres chers au détective ?

— Oui, je l'ai remarqué, et je ne sais si je dois voir d'un bon œil ou non ?

— Pour l'instant, c'est bon, le détective est de bonne humeur. Surtout que les méchants ancêtres ne peuvent plus autant agir sur lui, depuis que Mila Vasilieva et Marie Neely sont retournés près de lui. Par contre, je crains qu'un mauvais coup se prépare lorsque vous serez de retour à Grandview. N'oubliez pas que ces ancêtres sordides peuvent posséder le père de Carl Neely et la bande criminelle et fasciste de John Calvaro et qu'ils peuvent avoir une dernière possibilité d'influencer considérablement Carl Neely (et non de le posséder, ce temps critique est passé, heureusement). Mais sachez que j'aiderais Monsieur Neely.

Sur ces mots, il disparaît de la vue de l'ambulancier, le laissant néanmoins perplexe. Mélinda Gordon-Clancy, elle, écoute ce que dit Camille Deschamps-Neely.

La défunte première épouse informe Mélinda Gordon :

— J'essaie d'encourager mon mari pour qu'il revienne avec Mila Vasilieva, elle est une bonne femme qu'il mérite bien. D'ailleurs, mon mari est très intéressé à revenir avec elle, mais il n'ose la courtiser, lui redemander sa main, la séduire à nouveau; il demeure professionnel. Pourtant, lorsqu'il est seul dans son appartement, il regarde amoureusement sa photographie de mariage, parfois, il rougit à ses pensées et se murmure qu'il est un vieux pervers d'avoir de telles pensées indécentes envers son ancienne épouse et qu'il n'a clairement aucune chance, surtout après le divorce et qu'il devrait se considérer chanceux qu'il puisse voir sa fille et que Mila Vasilieva le tolère à ses côtés en raison de la petite. Carl Neely ignore un détail, j'essaie d'influencer Mila Vasilieva pour qu'elle revient avec son ancien mari, père de la petite Marie, surtout depuis que je sais que les ancêtres démoniaques ne peuvent plus le posséder comme avant et que je suis certaine que Mila n'est pas totalement désintéressée par Carl Neely. Il serait dommage que Marie soit élever par sa mère seule ou qu'elle soit balloter entre son père et sa mère plus tard. Ce n'est pas agréable à vivre pour les enfants. Mila Vasilieva est une bonne femme, il serait triste que mon mari passe ses vieux jours seul, alors qu'il peut avoir une femme à ses côtés.

Mélinda Gordon ne répond pas à l'esprit errant et ne fait que sourire à son explication, partageant son avis d'un signe de tête et rejoint son mari pour le tenir tendrement par la main. Carl Neely affiche son sourire le plus sérieux et professionnel pour expliquer les prochaines étapes de l'enquête, à savoir la fouille des archives de la ville et la visite de quelques endroits significatifs. Les trois adultes vivants hochent la tête pour approuver les propos du détective, tout comme Camille Deschamps-Neely. Sur ces mots, les couples avec leur enfant respectif continuent leur chemin. Le reste de la journée se passe en mode touristique pour la famille de Carl Neely. Le soir, pour le dîner, il a même invité Mila Vasilieva chez lui, sous le couvert d'avoir de la compagnie, espérant qu'elle accepte, et, à son grand étonnement, elle a accepté. Le couple, avec la petite non loin de la femme, est face l'un à l'autre et mange en silence. Le détective ne cesse de se rappeler le temps lorsqu'ils étaient mari et femme, sourit à Mila Vasilieva en souvenir de leur vie commune, se montre très sérieux et professionnel envers elle tout au long du repas. Camille Deschamps-Neely, à la droite de son mari, l'encourage à revenir avec son ancienne épouse, puis elle se déplace à la droite de Mila Vasilieva pour lui suggérer un retour avec Carl Neely. Après quelques minutes à discuter de banalités et faits insignifiants, Mila Vasilieva revient dans son appartement avec Marie qui dormait dans ses bras.

Dès qu'elle est partie, Carl Neely sort sa photographie de mariage avec la Bulgare pour sourire à sa femme sur la photographie et murmure à lui-même :

— Ma Mila... je t'aime beaucoup... tu me manques beaucoup... je ne cesse de penser au bon temps où nous étions ensemble... j'espère que tu me pardonnerais et que nous reviendrons ensemble.... J'espère que nous aurons un second enfant ensemble... c'est dommage que nos gènes ne se perpétuent pas plus, mon amour.... Je sais que j'entretiens un vain espoir, mais c'est mon seul espoir... T'ignores quel espoir est en mon âme depuis que t'es revenu à moi...

Sur ces mots, le détective de Grandview sourit à lui-même, optimiste, range la photographie et part s'endormir dans le lit, tout en pensant à sa Mila Vasilieva.


Le lendemain matin, en faisant une promenade matinale, le détective s'arrête proche d'un parc et en regardant le parc, il est transporté dans une vision.

Il voit Sarah Goldstein, l'épouse de Jean-Christophe Hervé, le père de son grand-père, âgée de trente ans, sortir de la maison pour aller au marché, là-bas, l'un des marchands flirte avec elle, voulant amorcer une aventure. La femme ne présente guère de résistance et une aventure se présente. Carl Neely entend une voix l'informe :

— Cette femme est infidèle à son mari à plusieurs reprises et à même fait passer l'un de ses bâtards comme un fils légitime. Ce fils illégitime est Arthur-François, mais vous trouverez rapidement le père réel de ce fils illégitime, si vous voulez le savoir.

Fin de la vision.


Carl Neely note la vision et murmure pour lui-même :

— Ainsi, mon grand-père maternel est un fils illégitime et son nom n'est pas Hervé... Non, mais je ne m'intéresse pas à toutes ces histoires folles d'infidélités... que ma mère porte un nom de jeune fille qui n'est pas le sien, ce n'est pas mon problème... Moi, Carl Neely, je suis bien le fils de ce salaud d'Andrew Neely et de Marianne-Annie Hervé (ou peu importe quel est son nom de jeune fille)-Neely... S'ils ne sont pas capables d'être fidèles et doivent trompés leur mari et épouse avec le premier venu, enflammés et incontrôlés qu'ils sont, ce n'est pas mon problème. Qu'ils répondent pour leur faute et qu'ils tâchent de s'améliorer... Bon, heureusement, j'ai ma Mila et ma Marie pour me changer les esprits.... Ah ! Ma Mila, mon amour, tu me manques beaucoup, je t'aime...

Sur ces mots, le détective reprend son air sérieux et professionnel et continue sa promenade. Au cours de sa promenade, il rencontre Mila Vasilieva avec leur fille, il la salue, taquine un peu sa fille et déclare à son ex-épouse :

— Mila Vasilieva, chère belle et noble dame, daignez-vous venir à nouveau chez moi pour le dîner, ou le déjeuner, votre compagnie me fut agréable, en espérant que la mienne ne vous fut pas désagréable. Libre à vous de refuser si vous ne voulez plus me voir, je comprendrais très bien.

— Carl ! Sérieux, arrête de dire n'importe quoi. Tu le sais que tu m'es agréable compagnie, indépendamment de notre divorce. J'accepte volontiers ta compagnie.

— Ce n'est pas une blague! Vous êtes sérieuse ? ...

Son ex-épouse hoche la tête pour confirmer son propos en réponse à la question.

— ... C'est génial! Alors à plus tard.

Sur ces mots, il s'approche de Marie et l'embrasse paternellement sur le front, faisant rire la petite, et embrasse plus amoureusement sa femme sur chaque joue, la faisant légèrement rougir à son contact. À l'heure du déjeuner, Carl Neely parlait des prochaines destinations d'enquête, à savoir la bibliothèque et les archives de la ville, en plus d'une maison qui aurait appartenu à l'un de ses ancêtres.


Le lendemain matin, Carl Neely, secondé par Jim Clancy, et Ivan Petrovich Bogdanov, se rend dans les archives de la ville. En fouillant les archives, ils trouvent plus de détails sur les atrocités des ses ancêtres fascistes, à savoir qu'ils ont engagés des tueurs à gages pour éliminer des riches et influents Juifs, Slaves et Français de la ville et s'accaparer ainsi de leur bien. Et ces victimes, selon la vision de Carl Neely, ont poursuivis les deux ancêtres, à savoir Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec et François-Paul de Kermadec, jusqu'à la fin de leur vie sur Terre.

Le détective commente à Jim Clancy :

— Peut-être mes ancêtres démoniaques fascistes ont trompés la justice terrestre, mais ils n'ont pas tromper ni ces pauvres âmes, ni la justice divine.

À peine le commentaire énoncé, les deux ancêtres démoniaques sont clairement mécontents que Carl Neely ne veuille pas prendre leur pêché sur lui, être leur bouc émissaire, disparaissent de la vue de Jim Clancy. Le reste de la journée est tranquille pour le détective qui se promène dans la ville, soit seul, soit avec Mila Vasilieva et leur fille. S'il n'était pas en compagnie de sa ex-épouse et de sa fille, il est à la bibliothèque de la ville, fouillant dans des livres d'histoire pour mieux comprendre ses incarnations antérieures. Son déjeuner et son dîner étaient en famille, réjouissant Carl Neely, mais sa ancienne épouse à refuser de passer la nuit dans son appartement, retournant dans le sien, laissant un Carl Neely un peu déçu, mais optimiste.


Le lendemain matin, Carl Neely, avec Jim Clancy et Camille Deschamps-Neely se rend à la bibliothèque de la ville. Ils trouvèrent quelques documents relatifs à des transactions et des achats de demeures des Hervé et des Kermadec, mais rien de très significatif pour le détective de Grandview. Ce dernier ne trouve rien non plus concernant ses incarnations antérieures. Au moment où les deux hommes voulaient quitter la bibliothèque, Carl Neely est transporté dans une vision.

Il voit Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec, âgé de quarante ans, dans la bibliothèque, attendre un homme. Lorsqu'un homme, vêtu en uniforme nazi, le salue, les deux hommes discutent sur la manière d'éliminer un concurrent du fonctionnaire fasciste en le tuant, l'accusant d'aider les races inférieures que sont les Juifs et les Slaves, sa femme étant une Russe Juive. Après leur discussion, les deux hommes se séparent contents de leur plan.

Fin de la vision.


Le détective note la vision et la rapporte à son collègue. Les deux hommes se quittent. Carl Neely continue à inviter Mila Vasilieva chez lui pour le déjeuner et le dîner, ce qu'elle ne refuse pas, surtout que sa courtoisie est fort appréciée et lui rappelle leurs premières rencontres. Carl Neely remarque que Mila Vasilieva rougit un peu à ses bonnes manières, surtout à certaines remarques, qui lui rappelle leurs premiers rendez-vous amoureux. Le détective sourit innocemment à sa femme, même s'il se rappelle de leur premiers rendez-vous avec nostalgie et termine de manger. Comme Mila Vasilieva a refusé de dormir dans son appartement, Carl Neely dort seul dans le lit, tout en murmurant à voix haute des mots d'amour à sa Mila, se rappelant avec nostalgie les bons moments ensemble.


Le lendemain matin, Carl Neely et Jim Clancy vont dans une maison qui aurait appartenu à l'un des ancêtres du détective. La maison a appartenu à François-Paul de Kermadec.

Lorsque le détective voulait aller au sous-sol, Camille Deschamps-Neely affirme, paniquée, à Jim Clancy :

— S'il vous plaît, dites à mon mari de ne pas y aller, il ne pourra qu'en sortir fou. Je ne veux pas qu'il devienne fou, ce sous-sol doit être brûler, trop d'atrocités et d'inhumanité sont présentes. La purification par le feu est nécessaire. Les âmes prisonnières poursuivront le fautif dès qu'elles seront libérées, mais ce n'est ni à Carl Neely, ni à vous de le faire, mais à un autre homme, qui viendra demain, il le sait. 

Sur ces mots, la défunte épouse se déplace à la droite de son mari, alors que François-Paul de Kermadec encourage le détective à entrer dans le sous-sol. Jim Clancy rapporte ce que Camille Deschamps-Neely lui a dit. Le détective de Grandview hoche la tête et se ravise, ne rentrant pas au sous-sol. Une fois qu'ils ont recueilli les détails les plus intéressants, en plus que le détective a un vision en passant dans le salon. Vision qui lui permet de conclure que le salon était l'endroit où se cacher ses livres et objets de pratique occulte, pour être transférés au sous-sol. Son ancêtre avait un cercle assez grand d'individus occultes qui le rendaient visite assez souvent, en plus qu'il était franc-maçon, initié à un certain degré. Une fois que les deux hommes ont terminé leur visite de la maison, chacun est parti rejoindre en après-midi leur famille respective. Carl Neely est content qu'il voit sa fille et sa Mila, souriant aux deux femmes qui l'aident le plus à son équilibre mental, les deux femmes qui lui font changer les idées de ses enquêtes bizarres.

Après le dîner, une fois que le détective a expliqué à Mila Vasilieva le résultat de l'enquête de la journée, son ancienne épouse ne pouvait cacher son inquiétude pour son ancien mari et lui dit :

— Heureusement que tu avais Jim Clancy a tes côtés qui t'as transmis le message de ta défunte première épouse, sinon, continue-elle d'une vois brisée, tu serais devenu fou, t'aurai perdu tes esprits... Je préfère ne pas imaginer comme ce serait pour toi.

— Moi non plus je préfère ne pas y penser. Juste à faire une expérience de penser, je suis inquiet. Mais heureusement, je vous ai, vous, Mila Vasilieva, et notre fille, pour me remonter le moral et l'esprit, et Jim Clancy qui m'informe des situations dangereuses à éviter. La fois où je ne l'ai pas écouté, je l'ai regretté amèrement, étant influencé, voire possédé, selon Jim Clancy, par mes ancêtres démoniaques et alcooliques. Et comme je ne garde aucun souvenir, c'est encore plus bizarre et gênant pour moi, puisque je peux faire des conneries et me comporter de manière inhabituelle pour moi, sans le savoir, alors que tout le monde pourrait me regarder avec pitié, ce que je haie le plus. Raison pour laquelle, malgré que je ne comprends pas tout, j'écoute ce que Jim Clancy me rapporte des esprits et tient au sérieux ses commentaires.

— Carl, tant qu'à parler d'influence d'esprits, voudrais-tu répondre honnêtement à une question ?

— Oui-da, sans problème, je vous écoute.

— Te rappelle-tu que tu es venu à Meyrargues alors que tu étais ivre ? Je t'avais au loin, boire à même la bouteille, puis tu t'es assis sur un banc, avec deux bouteilles à tes pieds. Je suis passée derrière toi et nos regards se sont croisés. Ton regard était possédé. Lorsque cette lueur s'est éteinte, tu étais désorienté, tu t'es excusé, puis t'es parti, certainement pour retourner à Marseille.

— À vrai dire, commente Carl Neely confus, étonné et rougissant de honte, détournant son regard de sa femme, je ne m'en rappelle pas. Le seul détail qui me reste est un sentiment d'étonnement d'être ivre, la tête me tournait, et de vous voir en face de moi, à parler avec vous. Je déduis ainsi que j'étais ivre et que j'étais parti, ivre et possédé probablement, dans votre ville, nécessairement en train, étant le moyen le plus rapide et rationnel de s'y rendre, mais j'ignore même quand j'ai acheté les billets de train. Bref, je déduis que j'étais possédé par l'un de mes sombres ancêtres alcooliques. Je dois t'avouer que je suis franchement une perle. Je comprends mieux pourquoi j'aurais dû écouter Jim Clancy, lorsqu'il m'a dit de ne pas explorer le sous-sol de la maison de mon grand-père, puisqu'il y a une coïncidence qu'avant cette visite à Meyrargues, j'avais exploré la maison de mon grand-père, y incluant le sous-sol que Jim Clancy m'a déconseillé. Je suis sincèrement désolé d'être si incroyant, de ne pas avoir écouté Jim Clancy, alors qu'il m'a si bien averti. Je m'excuse pour tout l'embarras et le tracas que je t'ai engendré par ma présence, par la présence de mon corps possédé...

Il se met à genoux devant sa femme, lui tenant de sa main droite la sienne.

— ... j'espère que vous, Mila Vasilieva, n'êtes pas trop fâchée après moi... m'en voulez-vous ? Regrettez-vous le temps de notre mariage ? Et notre fille ? Sachez que Marie m'est aussi chère que vous, ma chère épouse. Notre mariage est l'un des moments les plus radieux et optimiste de ma vie. Je ne peux jamais vous oublier ou vous haïr ou éprouver du regret.

— Carl, lui répond Mila Vasilieva, émue, je ne regrette aucunement notre mariage, ni notre fille... c'est juste que, dit-elle en libérant sa main de l'emprise de son ancien mari, commençant à rougir à son contact, je ne pense pas revenir avec toi. Un remariage, tu peux l'oublier. Même si, murmure la femme pour elle-même pour que le détective ne l'entende pas, que t'es toujours aussi charmant et irrésistible.

Sur ces mots, Carl Neely s'est levé, s'assit à côté de Mila Vasilieva, et observe sa femme. Mila Vasilieva est gênée du regard de son ancien mari sur elle, non pas qu'il était inapproprié, mais plutôt gênée de ses propres pensées, inquiète que Carl Neely comprenne qu'elle l'aime toujours, malgré ce qui s'était passé. Après quelques minutes à rester ainsi, Carl Neely se racle la gorge et lui souhaite bonne nuit, sourit à sa fille et aide Mila Vasilieva en lui ouvrant les portes. Dès que Mila Vasilieva est rentrée dans son appartement, le détective retourne dans le sien, en pensant à sa Mila Vasilieva, au temps où ils étaient mariés, et s'endort sur de telles pensées, faisant sourire Camille Deschamps-Neely qui était en retrait dans le salon à la droite de son mari pendant toute la soirée.


Le lendemain matin, Carl Neely décide de passer sa journée tranquille, sans enquête, entre des promenades insouciantes dans la ville avec Mila Vasilieva et leur fille, des repas en famille et des promenades solitaires, il ne pouvait demander mieux. Rien ne vient perturber ces bons moments, ni les vivants, ni l'enquête, ni les âmes errantes.

À la fin de la journée Carl Neely, avant de s'endormir, dit à voix haute :

— Encore demain et le voyage-enquête est fini. Retour à la maison. J'ai hâte ! Mais encore plus de ravoir ma Mila. J'aimerais tellement avoir un autre enfant avec elle, si elle veut bien... si elle veux de moi comme amant... comme mari, c'est encore meilleur. À mon âge, c'est mieux... Mon amour, tu me manques beaucoup... Allez, bonne nuit, ma Mila.

Sur son monologue, le détective ferme les yeux content de lui-même, de la tournure des évènements et de la fin de son enquête folle pour laquelle il a tant de fois été désespéré.


Le lendemain matin, dernier jour de l'enquête de Carl Neely, le détective décide d'inviter Jim Clancy et Mila Vasilieva dans son appartement pour leur résumé le résultat de son enquête.

Il leur annonce solennellement :

— Ainsi, mon enquête se termine bientôt. Nous serons de retour à la maison, enfin. Mais voici ce que l'enquête me permet de conclure. D'abord, mon âme s'est incarnée, à ma connaissance, cinq fois, quatre fois par le passé et maintenant, la cinquième fois. Dans mes quatre vies antérieures, tout bizarre que c'est à dire, j'ai été un Dardanien, aujourd'hui nous dirons un Serbe du Kosovo, allié des Troyens, accusé de collaborer avec les Grecs, alors que le réel traître n'a jamais été condamné. J'ai été un homme du XVIIIᵉ siècle, un Hollandais, commerçant, avec les Français, accusé, lors de la Guerre de Succession d'Espagne, de collaborer avec l'ennemi. J'ai été un Italien du XVIe siècle, resté veuf jeune, parce que le beau-père, possédé, à tuer mon épouse, sans descendance. J'ai été une Anglaise du XIXe siècle, une voyante, internée par la complicité de ses parents. Dans chacune de ces vies, il y a des êtres indésirables, la famille, mon père, ma mère, mes grands-parents, mes arrières-grands-parents, mes cousins, etc., qui me créer des problèmes dans ma vie, sans que j'en doute nécessairement, et il y a aussi des être chers, ma Mila Vasilieva, Camille Deschamps, mes enfants, Jim Clancy, qui ont été à mes côtés, m'ont aidés, m'ont soutenus, encouragés, du mieux qu'ils pouvaient. Et dans ma présente vie, je retrouve tous ces individus.... pour ne plus répéter la même erreur... Erreur de ne pas comprendre le réel ennemi, celui qui veut ma perte, avant que j'en paye le prix, et maintenant, le prix et non seulement ma mort, ce qui m'importerait peu à vrai dire, mais, continue-t-il d'une voix brisée, la mort de Mila Vasilieva et de notre fille, Marie, ce que je ne peux laisser passer. Les salauds auront affaire à moi. Moi, même mort, je les poursuivrais, je ne les laisserais pas en paix, pourvu qu'ils ne touchent pas à ma Mila et à ma petite Marie, mes cœurs, mes anges, mes amours chéries, les seules femmes qui sont chères en mon cœur... Et celui qui travaille contre moi est mon propre frère, Jack Neely. Depuis que je l'ai compris lorsque j'étais à Londres, j'ai cessé tout contact avec lui, mais il sait notre retour à Grandview. Il n'est alors pas exclus qu'il prépare un mauvais coup. Donc, Jim Clancy m'a proposé que vous, Mila Vasilieva, notre fille et moi soyons hébergé ailleurs, dans une maison en sécurité, loin des sadiques psychopathes à mes trousses. Laissez-moi les affronter seul, que personne d'autre n'essaie de venir avec moi ou de me dissuader lorsque j'irai dans notre maison. Je dois régler mon compte avec ces salauds. Je sais maintenant qu'il ne sert à rien de se cacher, d'avoir un pseudonyme, une autre identité, il faut demeurer soi-même, être un vrai homme et affronter en face à face, si inévitable, les salauds. 

À ce monologue, Mila Vasilieva ne pouvait cacher son inquiétude pour le détective, mais ne dit rien, puisqu'elle sait qu'elle ne pourra faire fléchir ni Jim Clancy ni Carl Neely, ne fait qu'hocher la tête pour approuver le plan de son ancien mari.

Jim Clancy lui réplique :

— D'accord, Monsieur Neely, mais sachez que vous devez faire attention à vous. N'oubliez pas que vous avez affaire à des criminels sans scrupule. Sachez que vous avez Camille Deschamps-Neely qui s'inquiète pour vous, pour votre vie, et que mon illustre ancêtre, Ivan Petrovich Bogdanov, est de votre côté, prêt à vous aider au besoin. Après, j'ignore s'il est nécessaire de confronter ces imbéciles, à vous de décider. Je ne fais que vous rapporter les dispositions des esprits. Par contre, j'ignore s'il faut voir d'un bon œil que vos ancêtres démoniaques ne soient plus près de vous... Selon Bogdanov, c'est bon signe.

À ces mots, Carl Neely hoche la tête pour toute réponse, pensif. Pendant quelques minutes de réflexion, Mila Vasilieva et Jim Clancy ont les yeux fixés sur le détective. Ce dernier les informe :

— Peut-être que oui, peut-être que non, j'irai les affronter, mais maintenant, rangeons nos affaires. Cet après-midi nous prenons l'avion. J'aurais tout le trajet pour décider... Alors, ça vous va ?

Sur ces mots, les deux vivants hochent la tête pour toute réponse. Chacun des couples prépare ses bagages. Lorsque les Clancy et les Neely sont dans l'avion, le détective pense :

« Mon odyssée d'enquête est terminée. En rentrant, des affrontements sérieux s'annonce. Au revoir la France, joli pays, je rentre chez moi. À la prochaine, sans enquête et sans voir de la famille. »


À suivre.

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