Inspecteur Carl Neely

Chapitre 2 : Début d'enquêtes mystérieuses, seconde partie

16913 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/05/2023 11:47

« Quand l'homme boit... Il devient comme un singe. » Talmud



Paris

Carl Neely, Mila Vasilieva-Neely et leur fille, ainsi que Jim Clancy, Mélinda Gordon et leurs enfants, sont en France, à Paris, depuis une semaine. Entre-temps, Carl Neely a fait réparer son alliance qu'il porte à nouveau. Le détective de Grandview est à la fois un traducteur pour Jim Clancy et Mélinda Gordon, un enquêteur pour lui-même et un guide touristique pour sa femme. Mila Vasilieva-Neely a appris un rudiment de français depuis son mariage. Le détective est néanmoins perplexe, ne sachant par où commencer son enquête, en plus que les idées sombres d'homicide et d'infanticide le hantent quotidiennement, le rendant presque fou. Carl Neely et sa femme, qui tient dans ses bras la petite Marie, déambulent les rues de la capitale, sans but précis. Dans une rue, le détective remarque un homme vaguement familier, mais ne peut se rappeler de son nom. L'homme, son cousin maternel, fils de Jean-Charles Hervé, Thomas-Vincent Hervé, le salue. Son cousin est un peu plus jeune que lui et est marié, père de deux garçons.Thomas-Vincent Hervé salue Carl Neely, reconnaissant son cousin.

Le Français l'aborde en ces termes :

— Salut, mon cher cousin. Il y a fort longtemps que nous ne nous sommes pas vu! Vas-tu bien j'espère ? Heureux en mariage, non ?

— Rappelez-moi, cousin, votre nom, je ne me souviens guère vous avoir vu ? Serez-vous Ludovic-Emmanuel ou Thomas-Vincent ? Aidez-moi, je vous ai vu la dernière fois alors que nous étions des enfants et des jeunes hommes.

— Je suis votre cousin Thomas-Vincent Hervé.

— Ah! D'accord. Je vais bien, je suis marié, en troisième noces à ma présente épouse, Mila Vasileva, et je suis enfin père d'une adorable fille née tout récemment. J'habite toujours de l'autre côté de l'Océan, dans une petite ville où je travaille comme policier-détective. Sinon, mon cousin, comment allez-vous ?

— Carl Neely, je vais bien, marié, comme tu peux le remarqué, depuis plus de quinze ans avec Florence-Mathilde Castaing, père de deux garçons âgés de 13 et 15 ans. J'habite en périphérie de Paris et travaille comme expert-comptable. D'ailleurs, notre grand-père est encore parmi les vivants, Louise-Rose de Kermadec-Hervé, notre grand-mère, est décédée hier d'une crise cardiaque... Aussi, saches que tu peux venir chez moi pour discuter plus amplement de toutes les histoires de famille, si tu veux... Bon, au revoir, à la prochaine.

Sur ces mots, les cousins se quittent, laissant Carl Neely plus perplexe que jamais. Le détective ne sait pas trop comment interpréter cette gentillesse de son cousin, alors qu'il était toujours indifférent envers lui.

Carl Neely se rend aux archives de la ville, secondé par Jim Clancy, pour chercher sur son grand-père, Arthur-François Hervé, entre les années 1990 et 2000, période où il était commissaire. En cherchant dans les archives, il trouve la raison qui l'avait fait tomber en disgrâce du Ministère, à savoir fraude et détournement d'argent, mais le détective a la vague intuition qu'il y a plus que les raisons évoquées, mais ne saurait le dire. Ainsi, il lit que son grand-père, après sa destitution du poste de commissaire est redevenu policier à Paris, puis à Lyon, à Dijon et à Marseille où il termine jusqu'à sa retraite. Jim Clancy dit à Carl Neely :

— J'ai remarqué vos deux couples d'ancêtres à votre gauche et votre première épouse à votre droite. Aussi, votre grand-mère a rejoint ses ancêtres et ne cesse de vous marteler que la même histoire se répétera avec votre actuelle épouse et votre fille. Et rien ne les empêcherait de parvenir à leur fin. 

Il a parler ainsi et Carl Neely est devenu blême, clairement angoissé des menaces de ses ancêtres et de sa grand-mère. Il serre ses mains pour former un poing et frappe solidement sur la table de rage et de colère, enragé de ses sordides ancêtres, plus que fâché contre eux. S'ils étaient vivants, ils les auraient sérieusement mis en état lamentable en les collant solidement contre le mur. Le détective sort en trombe de la salle d'archive, étonnant son ami, qui se dépêche de le rattraper. À l'extérieur du bâtiment, Carl Neely s'assoit sur un banc, entouré de ses ancêtres et de sa première épouse, chacun lui disant la prochaine étape. Camille Deschamps-Neely lui conseille d'aller en Angleterre, puis à Dijon, à Lyon et à Marseille, mais jamais d'aller à Bordeaux; Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec et son épouse lui conseillent d'aller à Marseille, à Lyon, à Dijon et à Bordeaux avant d'aller en Angleterre ; François-Paul de Kermadec et son épouse lui conseillent d'aller à Bordeaux comme prochaine destination ; et Louise-Rose de Kermadec-Hervé lui conseille d'aller à Lyon, puis à Marseille, à Dijon, à Bordeaux et en Angleterre. Entre autant de conseils contradictoires sur la prochaine destination, le détective a mal à la tête.

Carl Neely se lève, fait les cent pas nerveusement devant le bâtiment, et hurle, fâché :

— La putain de merde de famille ne peut-elle me laisser en paix ? J'ai mal à la tête et je ne sais trop que faire pour ma prochaine destination. Il est évident que nous avons trouvé toutes les informations susceptibles de nous intéresser pour cette ville, n'est-ce pas ?

— Effectivement, lui répond Jim Clancy.

— Faux, lui réplique Camille Deschamps-Neely, propos rapporté par Jim Clancy au détective, il y a un endroit qui devrait attirer votre attention, à savoir le 13e arrondissement, à la Salpêtrière.

—D'accord, lui répond calmement le détective en notant les informations.

Sur ces mots, les deux hommes partent dans le treizième arrondissement parisien.


En s'arrêtant devant l'Hôpital de la Salpêtrière, la montre du XVIIIᵉ siècle sur son bras droit, Carl Neely est transporté dans une vision.

Il voit Madame Greenwood-French, quelques années plus tard, en camisole de force, encadrée par des aliénistes, parmi lesquels le docteur Alberti, rentrer dans l'Hôpital de la Salpêtrière, la femme murmure à elle-même en anglais et les deux dernières phrases en français :

— J'ignore comment je vais me sortir de cette situation. Que Dieu ait pitié de moi, mais je sais, même s'il est trop tard, qui est derrière tout ça, se tournant à moitié pour rencontrer le regard de Carl Neely, mon propre père et ma propre mère, ceux qui m'ont élevés et vus grandir. Les salauds, ils ne méritent aucun respect. Pourquoi étais-je si naïve ? Pour n'ai-je pas écouté mon frère ? La femme est amenée jusqu'à une salle où elle est cobaye d'une nouvelle méthode, idée de Philippe Pinel, à savoir le traitement moral. Un aliéniste français se lance dans un long discours pour la rappeler à la raison, à la morale et à la logique pour vaincre « la folie » de la patiente, mais rien n'y fait. Madame Greenwood-French est très ennuyée de l'aliéniste, surtout très irritée. Lorsqu'elle est dans une cellule d'isolement, elle dit à elle-même et à Carl Neely :

— Maudits soient-ils! Que Satan les emportent, mon père et ma mère. Je ne peux leur pardonner, leurs actions sont justement impardonnables. Je n'ai aucune pitié pour eux, je ne prendrais pas leurs péchés. J'espère que je comprendrais avant qu'il soit trop tard, je ne répèterais plus la même erreur, ou, au moins, j'espère ne plus la répéter. Je l'ai trop de fois commise, que je suis naïve. Que Dieu m'éclaire.

Fin de la vision.


Carl Neely explique brièvement la vision à Jim Clancy et se dirige vers le Département de Psychiatrie d’Adultes, possédé par Camille Deschamps-Neely, avant que François-Paul de Kermadec ne le possède et n'engendre plus de mal pour Carl Neely, lui permettant d'éviter certains passants indésirables.

L'âme de Carl Neely, étonné de voir ses ancêtres à sa gauche, affirme à Jim Clancy :

— Au moins, ma première épouse me possède, et non mes ancêtres ou ma grand-mère, mais je dois reconnaître que maintenant, je comprends mieux mon mal de tête, avec autant de méchantes âmes errantes qui veulent m'influencer.

L'ambulancier hoche la tête aux propos de Carl Neely, tout en accélérant le pas, pour rattraper le corps du détective. Sa défunte épouse qui le possède va d'un pas rapide, question d'éviter certains individus, puis dépasse le Département pour se diriger vers le Boulevard de l'Hôpital. Rendu à ce boulevard, elle laisse Carl Neely regagner son corps, ce qu'il fait. Les deux couples d'ancêtres et la grand-mère du détective ne sont guère contents de la possession de la première épouse. Les deux hommes retournent auprès de leurs épouses et de leurs enfants. Carl Neely est perplexe, mais comprend que la situation de Madame Greenwood-French n'est possible que par la complicité de ses parents. Ces derniers sont les cerveaux de l'internement de leur fille.

Et en réfléchissant sur le rapport à établir avec sa situation, Carl Neely dit à Mila Vasilieva :

— Le seul parallèle possible, même si que ce semble farfelu, est d'affirmer que mes propres parents, Andrew Neely et Marianne Hervé-Neely, sont contre moi, mais j'ignore comment.

À ce moment, Camille Deschamps-Neely possède son mari pour dire à l'actuelle épouse de Carl Neely :

— Mais, l'évidence est là, Andrew Neely et Marianne Hervé-Neely sont responsables avec Arthur-François Hervé de la mort de Camille Deschamps-Neely et de nos deux enfants.

Et le corps possédé prend une feuille de papier pour griffonner un numéro de dossier, puis laisse à l'âme de son mari le soin de regagner son corps. Carl Neely regarde étonné des chiffres écrits sur la feuille, à savoir le chiffre 179035.

Tournant le regard vers sa femme, il lui demande s'il a dit quelque chose entre son aveu d'ignorance à trouver un rapport avec Madame Greenwood-French et son griffonnage de numéros sur le papier, Mila Vasilieva-Neely lui rapporte les propos de sa ex-épouse, ce qui étonne le détective, mais en prend note.

Carl Neely est parti chercher dans les archives le dossier numéro 179035, le lit et prend note des informations les plus pertinentes. Ce dossier traite du cas de Camille Deschamps-Neely et de leurs enfants, David et Sarah, dossier créé par la DGSE [Direction générale de la Sécurité extérieure] qui, par erreur, se trouve dans les archives de la ville de Paris, puisque Camille Deschamps-Neely a possédé temporairement l'un des agents subalternes à agir de la sorte, pour que son mari ait une preuve rationnelle, une évidence matérielle, du complot et de la triste réalité sur sa famille. Le dossier contenait aussi des correspondances et des bandes sonores. Carl Neely a ramassé tout le dossier, intrigué. Il est parti écouter les bandes sonores de conversations téléphoniques entre Andrew Neely, une connaissance de son père, un homme qui est un criminel et un initié à l'occulte, et John Calvaro, chef de la police de Bigview qui lui a donné la mystérieuse enquête rattachée à l'asile psychiatrique anglais, selon les échanges et les notes du dossier, tous ces hommes ont planifiés la mort de sa première épouse et de leurs enfants, voire même la propre mort de Carl Neely, mais, heureusement, le détective est le seul survivant. Ainsi, son propre père, Andrew Neely, a arrangé la mort de sa femme et de ses enfants du premier mariage, et n'aurait aucun problème à tuer son fils si nécessaire. Le détective est abasourdi, sonné, étonné, de la découverte, malgré le fait qu'il sache que son père ne l'apprécie guère, mais au point de préméditer sa mort et la mort de la famille, le détective est horrifié du monstre qu'est son père, ne pouvant imaginer un tel père. Il récupère une photocopie des documents et des enregistrements des bandes sonores, remet le document à sa place, range le tout dans son sac et sort des archives pour faire une promenade dans un parc, le temps qu'il digère l'information nouvellement lue dans les archives.


Carl Neely réfléchit à sa prochaine destination, hésitant entre Marseille et Lille, partagé entre les deux esprits errants qu'est Camille Deschamps-Neely et Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec. Il revient dans l'appartement où sa femme et leur fille l'attendaient. Il explique à sa femme les informations trouvées dans le dossier. Carl Neely, assis en face de Mila Vasilieva, regarde la vieille montre, réfléchissant sur les rapports des visions et de sa vie, et affirme à sa femme :

— En fouillant dans les archives de l'Hôpital de la Salpêtrière, je trouverais nécessairement des documents rattachés au séjour de Madame Greenwood-French. Donc, j'irais faire un tour aux archives demain. Irons-nous nous promener dans un parc, question de changer un peu les idées de mes enquêtes ?

L'épouse opine du chef aux propos de son mari. Lors de leur promenade, discutant de leur prochaine destination, le couple rencontre les Clancy. Jim et Mélinda Clancy, alors que leurs enfants jouent dans un parc, regardent les esprits errants autour du détective, à savoir les deux couples d'ancêtres démoniaques, sa grand-mère et sa première épouse, et Jim Clancy dit à Carl Neely :

— Monsieur Carl Neely s'est décidé pour la prochaine destination d'enquête et vous, dit-il à l'attention des esprits errants, Messieurs et Mesdames, veuillez bien vous taire un peu et le laisser décider. Vous n'engendrez que cacophonie à mes oreilles. Merci. Les esprits errants, tous, se sont tus, étonnés de l'audace de l'ambulancier.

— Disons que rien n'est très clair pour l'instant... En fait, non, j'ai décidé, continue Carl Neely possédé par François-Paul de Kermadec, nous irons à Marseille.

— Êtes-vous certain ?, lui réplique Mélinda Gordon et Jim Clancy à l'unisson

Le détective possédé opine du chef pour toute réponse, mais le couple chuchoteurs d'esprits essaie de le convaincre pour une autre ville. Le couple essaie de convaincre son âme de regagner son corps rapidement, mais rien n'y fait, l'esprit qui le possède devient plus enragé et fâché.

Après deux minutes de vaines discussions, Carl Neely, toujours possédé, malgré la pression que Carl Neely lui-même essaie d'exercer sans succès et de sa première épouse pour faire sortir le méchant esprit errant, en vain, a quitté le groupe pour se promener un peu plus loin dans le parc, puis meut le corps du détective dans une rue, puis une autre rue, pour rentrer dans un café-bar et commander trois French 75. Mais, heureusement, Carl Neely était filé par Jim Clancy qui rentre dans le bar pour le maîtriser avant qu'il ne boive les trois verres d'alcool (il n'est parvenu qu'à boire deux verres d'un seul trait, étonnant Carl Neely de la vitesse d'absorption de son corps possédé), à la grande joie de Carl Neely (son âme bien sûr), paie les commandes, s'excuse auprès du barman et quitte l'endroit en traînant un Carl Neely qui essaie de se débattre et de se plaindre, mais rien n'y fait pour faire fléchir Jim Clancy. Une fois à l'extérieur du café-bar, l'esprit errant qui possédait le corps du détective le quitte, déçu de n'avoir pas réussi son coup, laissant l'âme rejoindre son corps. Carl Neely, intrigué, demande à Jim Clancy s'il peut bien le lâcher et lui expliquer ce qui vient de se passer.

Lorsque son ami lui a expliqué la situation, le détective s'est un peu vexé et dit en français, malgré la tête qui lui tourne un peu, n'étant jamais habitué à boire si rapidement de l'alcool, surtout l'estomac vide :

— Sérieusement, arrière-grand-père, t'es mort, tu n'as plus besoin de te carburer sur l'alcool, si c'est ce que tu faisait de ton vivant. Aller, accepte ta condition et c'est tout, vieil alcoolique! Au lieu de passer par moi pour assouvir tes envies! Laisse-moi en paix. Que le Diable t'emporte!

Jim Clancy, par le ton du détective et la réaction de l'esprit errant, compris que Carl Neely est très fâché après son ancêtre, qui, lui, est étonné de la réaction de son descendant, faisant sourire l'ambulancier. Les deux hommes reviennent auprès de leurs épouses dans le parc. Mila Vasilieva-Neely est sérieusement inquiète pour son mari, mais ne dit rien.


Le lendemain, Carl Neely, accompagné de Jim Clancy, se rend dans les archives de l'Hôpital de la Salpêtrière. Ils trouvèrent des documents concernant le séjour d'Helen Greenwood-French de 1822 à 1825. Carl Neey a fait une photocopie des documents d'archive, puisque certaines lettres de la patiente s'y trouvaient. Lorsque le détective de Granview a lu les lettres, il est touché par la crainte sincère de la femme pour son futur, une larme lui vient au coin de l'oeil, et tressaillit même en lisant certains passages, ayant l'impression que la femme décrivait certains de ses propres états d'âme. En lisant la dernière lettre, le détective est transporté dans une vision.

Il voit Helen Greenwood-French dans une cellule de l'Hôpital de la Salpêtrière qui chuchote pour elle-même :

— Heureusement, mon frère s'en sort bien, j'ai été trop naïve de croire que nos parents nous croirez facilement, j'aurai dû l'écouter. Trop tard maintenant. J'espère apprendre de mes erreurs, pour ne plus les répéter, puisque, à chaque fois, c'est plus difficile...

Se tournant vers Carl Neely, elle continue son monologue.

— Il faut se rappeler de qui nous sommes. Il faut être fort, ne pas laisser des misérables vers de terre nous avoir et nous prendre pour des fous. II faut s'en souvenir, avant qu'il soit trop tard, parce qu'il n'y a plus de seconde chance. C'est la dernière avant d'être pris dans un cercle vicieux, pourtant nous ne sommes pas si mauvais. N'ayons pas confiance en ceux qui ne le méritent pas.

Un aliéniste, le psychopathe de Jean-Marie Alberti (l'aliéniste qui boit son calvados comme de l'eau) entre dans la cellule et la traîne de force à l'extérieur. La femme lui annonce ironiquement en français :

— Monsieur le docteur, êtes-vous devenu un peu fou ? Vous n'êtes pas toujours sain d'esprit, non ? Finalement à vouloir me rendre folle, vous êtes devenu fou. Je vous avais averti pourtant.

Le docteur, clairement fâché et un peu ivre, ne dit rien, mais traîne avec moins d'élégance la patiente. Lorsque Carl Neely rencontre le regard du docteur, il fut pris d'un frisson, reconnaissant le même regard que celui de John Calvaro, le chef policier à la retraite lorsqu'il le fixait à l'Hôpital Mercy.

Fin de la vision.


Carl Neely prend en note la vision, réfléchit et déclare au chuchoteur d'esprits, une fois qu'il lui a raconté la vision :

— Ainsi, puisque la Helen Greenwood-French est moi dans une vie antérieure, bizarre à dire, je dois le reconnaître, mais ça expliquerait le sentiment de familiarité de la femme, j'avais l'impression de me voir. De voir mon caractère, ma personnalité.

Jim Clancy opine du chef pour toute réponse.

Le détective continue son discours.

— D'accord.... Mais, si je dois couper tout contact avec mes parents, dois-je le faire aussi avec les autres membres de la famille ? Si mes géniteurs sont mauvais, le reste de la famille peut-être de mon côté, non ?

— Peut-être bien que oui, peut-être que non, commente son ami, rien n'est certain. Je vous conseillerais d'être prudent et attentif.

— Voilà, commente Carl Neely avec ironie, influencé par son arrière-grand-père, que vous me poussez vers une paranoïa. Quel ami, franchement!

— Non, je suis très sérieux, Monsieur Carl Neely, et vous, dit-il à l'esprit errant, laissez votre descendant en paix.

— Mon Carl, mon amour, tu dois écouté Jim Clancy, il a raison. Ne fait pas aveuglément confiance à la famille, lui dit Camille Deschamps-Neely en français, puis en anglais.

— Taisez-vous, femme, lui réplique Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec en français et en anglais, que saviez-vous de sa famille ? Ils sont très bons et sauront l'écouter et le conseiller mieux que l'Anglo-Saxon, dit-il en tournant la tête vers Jim Clancy.

— D'ailleurs, Arthur-François Hervé, mon gendre, son propre grand-père, est le mieux placé pour être son confident, dit en français François-Paul de Kermadec avec un sourire malsain.

— Quelles stupidités vous racontez ! s'emporte la défunte épouse du détective, je me demande comment vous avez encore le don de parler lorsque vous dites de telles inepties !

— Vos esprits errants, commente l'ambulancier, sont en discussion très animée pour vous influencer.

— Génial!, réplique Carl Neely, il ne me manquait plus qu'un mal de tête. D'ailleurs, ma migraine arrive. Franchement génial!

Sur ces mots, les deux vivants se taisent, Carl Neely fixe son alliance, ne voulant pas fixer stupidement le vide, dans l'espoir vain d'éviter une migraine; Jim Clancy, exaspéré, promenait son regard entre les trois esprits errants qui continuent leur dialogue en français pour convaincre le détective de leur point de vue, puis disparaissent tous après quelques minutes.

Dix minutes plus tard, l'ambulancier demande au détective :

— Alors, qu'avez-vous conclu de votre famille, Monsieur Neely ?

— J'ai conclu, lui répond le détective en levant les yeux de son alliance, tout en la tournant nerveusement entre l'index et le pouce de sa main droite, que certains membres de la famille sont suspects et d'autres fiables. Sont fiables mon frère et mon grand-père paternel et mon cousin Ludovic-Emmanuel. Pour les autres, je l'ignore et j'ai des doutes.

— D'accord, lui réplique, résigné, l'ambulancier.

Les deux vivants quittent l'endroit, ne voyant pas les deux couples d'esprits errants démoniaques derrière leur dos, un sourire malsain sur le visage, et une Camille Deschamps-Neely, en retrait, sérieusement inquiète pour son mari qui murmure pour elle-même les deux derniers vers du chant patriotique serbe Ко то каже, ко то лаже, Србија је мала (Qui dit, qui ment, que la Serbie est petite ?), à savoir pour le texte original « Није мала, није мала, увек ратовала, / И опет ће, и опет ће, робовати неће. », ce qui se traduit par « Elle [la Serbie] n'est pas petite, elle n'est pas petite, elle a toujours fait la guerre, / Et elle la refera, et elle la refera, elle ne sera pas esclave. » et un vers de Христе Боже (Le Christ notre Seigneur), à savoir « Одлазимо да их победимо! » (Nous partons pour les vaincre !)


Deux jours plus tard, Carl Neely décide que son enquête se continue à Marseille, et ce, malgré les protestations de Jim Clancy et Mélinda Gordon-Clancy qui entendaient le rire diabolique des deux couples d'ancêtres et de la grand-mère du détective et le désarroi de Camille Deschamps-Neely. Le troisième jour, la défunte épouse n'est pas au côté de son mari, faisant en sorte que le détective n'est entouré que par ses sordides esprits errants de la famille, lui donnant un terrible mal de tête et beaucoup de sombres pensées, le mettant de fort mauvaise humeur, surtout envers son épouse. Il commence à douter de sa femme, de ses intentions envers lui, pensant que Mila Vasilieva n'est guère meilleure que sa seconde défunte épouse et qu'elle cherche à le tuer, à l'empoisonner à petits pas pour ne pas être directement accusée, surtout depuis qu'elle a accouché de leur fille, pour qu'elle puisse l'élever comme bon lui semble sans avoir à s'expliquer auprès de son mari, ni à avoir le tracas du divorce. Il devient de plus en plus méfiant envers sa femme, mais ne partage ses sombres pensées avec personne.




Marseille

Carl Neely, sa famille et ses alliés sont maintenant à Marseille, malgré toutes les tentatives de Jim Clancy et Mélinda Gordon de convaincre le détective de ne pas aller à Marseille immédiatement après Paris, et d'aller à Dijon plutôt, mais rien n'y fait. Carl Neely est têtu et fermement convaincu qu'il doit continuer dans cette ville, mais sa pensée est mauvaise, son ancêtre, plus exactement Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec, lui a donné la sordide idée d'y aller et l'a même possédé temporairement pour être certain qu'il ne change pas d'avis. Dès son arrivée dans la ville, Carl Neely voit nul autre que son grand-père, Arthur-François Hervé, l'ex-commissaire, puis policier à la retraite. Le vieil homme, vêtu d'un complet noir et d'une chemise blanche, salue son petit-fils.

Le vieil homme le salue en ces termes :

— Bonjour, mon petit-fils Carl Neely, tu veux venir chez moi avec ta famille et tes amis, dit-il en désignant du regard les Clancy, pour discuter en paix ?

— Pourquoi pas, se tournant vers sa femme et ses amis, vous venez aussi, non ?

— Mais, chuchote Mélinda Gordon à Mila Vasilieva-Neely, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de laisser votre mari visiter seul son grand-père. Malheureusement, il est têtu et ne veux pas paraître mal élevé. Son ancêtre, Jean-Antoine de Kermadec je pense, le pousse à accepter la visite, il faut au moins que mon mari accompagne le vôtre pour sa sécurité. L'épouse de Carl Neely hoche la tête pour approuver son idée.

— Nous acceptons, dit Jim Clancy, sauf nos épouses et enfants respectifs ne se joindront pas maintenant, mais iront au parc. Ainsi, nous pourrons discuter entre hommes.

— D'accord, dit le détective, Ainsi, nous ne serons que deux, mon ami et collègue Jim Clancy, détective et ambulancier, et moi. Nous sommes venus, non pas pour des vacances, mais pour le travail, une enquête.

— Très bien! Excellent! Que de bonnes nouvelles! Je vous aiderais dans la mesure du possible.

Sur ces mots, le vieil homme salue les femmes et salue la petite Marie, mais elle s'effraya et commença à pleurer lorsque son arrière-grand-père la salue, Mila Vasilieva-Neely se dépêche de réconforter sa fille, alors que le vieil homme s'éloigne. Ainsi, dans la demeure d'Arthur-François Hervé, Carl Neely et Jim Clancy s'y rendent.

Arthur-François Hervé donne à son petit-fils un cadeau. Le cadeau est un vase. Outre ce cadeau, il lui dit :

— Mon petit-fils, je ne te demande qu'un peu d'aide. Lors de mon mariage, j'ai reçu divers cadeaux, comme dot, de mes beaux-parents. Je voudrais t'en donner une partie, si tu veux, puisque je ne sais que faire avec autant de draps, d'ustensiles et autres.

— Pourquoi pas.

— Très bien mon petit-fils.

Sur ces mots, le grand-père tourne le dos à son petit-fils et part chercher les cadeaux, suivi par Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec et son fils, les deux esprits errants ont un sourire machiavélique aux lèvres. Alors que Camille Deschamps-Neely est à la droite de son mari, la mine inquiète. Dès que le grand-père s'est éclipsé, Jim Clancy informe Carl Neely de la disposition des esprits errants, ce qui l'inquiète un peu, mais ne laisse rien paraître. Arthur-François Hervé revient avec plusieurs objets de cuisine divers, assiettes, verres, fourchettes et couteaux, mais aussi des draps, serviettes et autres articles.

Les deux couples d'ancêtres esprits errants éclatent d'un rire diabolique et un sourire ironique aux lèvres, comme s'ils préparent un mauvais coup. Et effectivement, ils préparent un mauvais coup, chacun, essayant d'influencer sur Carl Neely, patientant encore un peu avant de le posséder, finissent par rendre le détective très irritable et de mauvaise humour envers son épouse et Jim Clancy, ne cessant leur chercher noise, doutant toujours de leur intention. Ce qui exaspère et énerve Mila Vasilieva-Neely, Jim Clancy et Mélinda Gordon-Clancy. À un point tel qu'il n'y a pas une journée qui passe sans que Carl Neely et Mila Vasilieva-Neely ne se disputent pour un rien, et ce, toujours parce que le détective est fort méfiant, presque paranoïaque, envers sa femme, et même si l'épouse prend toutes les précautions pour ne pas se disputer avec son mari, rien n'y fait. L'épouse du détective a même pensé au divorce après deux semaines, mais le couple chuchoteurs d'esprits ont essayés de la convaincre de ne pas prononcer divorce, puisque c'est justement ce que recherche les esprits errants diaboliques, alors que Camille Deschamps-Neely essaie de calmer la situation, et de raisonner son mari, mais, malheureusement, il ne l'écoute pas, ce qui l'exaspère et la fait presque paniquer. Mila Vasilieva-Neely, guère convaincue d'une possible amélioration de Carl Neely, décide d'attendre encore une semaine. Ce qui inquiète encore plus Jim Clancy est que Carl Neely passe plus de temps seul ou avec son grand-père ou avec lui pour continuer son enquête qu'avec sa femme et sa fille. En plus que le chuchoteur d'esprits, malgré son ignorance du français, comprend que François-Paul de Kermadec prépare un coup sordide au détective en chuchotant des idées à Arthur-François Hervé et même en le possédant. Jim Clancy fait par de ses craintes à sa femme et à l'épouse du détective.

Carl Neely continue son enquête et interroge son grand-père sur la famille de sa femme, sur les De Kermadec. Ainsi, il apprit que François-Paul de Kermadec, propriétaire de vignoble en Bourgogne, fils du second mariage de son père, était un collaborateur plutôt actif avec le régime de Vichy, mais, comme il avait une influence en tant que juriste, il ne fut jamais jugé, son dossier est redevenu tout correct après la période trouble. Sa femme, Sophie-Sarah Lefrançois, fermait les yeux sur sa collaboration et ses infidélités. Tout le monde savait dans la ville qu'il était un coureur de jupons invétéré et un alcoolique tout aussi incorrigible. Sinon, concernant Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec, Carl Neely n'apprit rien de son grand-père. Jim Clancy garde une mine sérieuse pendant toute la discussion, observant plutôt l'interaction et la réaction des esprits errants. Il remarque que Louise-Rose de Kermadec-Hervé n'est guère contente que son mari dise la vérité sur son père, alors que François-Paul de Kermadec, dans un premier temps, n'est guère content, mais, après une discussion avec son père, que Camille Deschamps-Neely a traduit pour Jim Clancy, semble content que son descendant sache la vérité, un sourire machiavélique aux lèvres qui inquiète beaucoup le chuchoteur d'esprits.

François-Paul de Kermadec informe son père de sa pensée :

— Père, si je ne me trompe pas, l'arrière-grand-père anglo-saxon de notre descendant, un certain Antoine Neely, un contemporain à moi, avait aussi un problème avec l'alcool, non ? Il était bisexuel et adepte de Satan aussi.

— Effectivement.

— Hum... Très intéressant.... Ah ! Ah ! Ah !

Carl Neely décide de prendre une pause dans son interrogation avec son grand-père et décide de faire une promenade avec son allié d'enquête, Jim Clancy, question de se changer un peu les idées. Une fois à l'extérieur, Jim Clancy informe le détective des réactions et conversations des esprits errants lors de sa discussion avec son grand-père. Carl Neely est étonné, mais ne dit rien, alors qu'à sa gauche se tient François-Paul de Kermadec et Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec et, à sa droite, Camille Deschamps-Neely. Les deux méchants esprits essaient d'insinuer un doute en l'esprit du détective concernant Jim Clancy, alors que sa défunte épouse essaie de l'influencer pour qu'il ne prête pas foi aux propos des méchants ancêtres.

Mais, de ces informations contradictoire, le détective ressent un mal de tête et pense :

« Si Jim Clancy a été un si bon allié jusqu'à maintenant, il continue à l'être. Je le crois, mais que puis-je faire de l'information ? Ce n'est pas comme s'il a un moyen pour se protéger contre mes ancêtres démoniaques. Sans oublier, ma Mila.... Non! Non! Arrête de penser à ta troisième épouse, charmante vipère, mais je dois reconnaître qu'elle est très charmante et il m'est un peu difficile de l'associer avec un caractère si perfide. Les apparences sont trompeuses avant tout! Je pensais bien de même de ma seconde épouse, et quoi, c'est bien elle qui voulait me tuer, j'étais à deux doigts de mourir... Attend, Carl, peut-être que le schème d'action est le même, sur le modèle d'un criminel qui agit toujours d'une certaine manière. Ah ! J'ai trouvé la solution. »

Les esprits errants et Jim Clancy regarde le détective, remarquant qu'il est en profonde réflexion, pour attendre une réponse.

Carl Neely sourit faiblement à son ami et lui dit, résigné :

— Je vous crois bien, mais que voulez-vous que je fasse contre eux ? 

Jim Clancy et Camille Deschamps-Neely soupirent d'exaspération pour toute réponse. Les deux vivants continuent leur promenade et rejoignent leurs épouses et enfants respectifs. Jim Clancy remarque que le détective est secondé par Jean-Antoine-Philippe de Kermadec qui lui murmure un long monologue à son oreille gauche, ayant pour effet que la mine du détective s'est assombri et aborde un sourire clairement forcé. Ce qui ne plaît ni à sa femme, ni au couple chuchoteurs d'esprits, ni à Camille Deschamps-Neely.

L'inspecteur, les mains dans les poches, sourit à sa fille et marche aux côtés de sa femme et l'informe :

— Ce soir, nous irons souper chez mon grand-père, question de ne pas être trop sérieux et ne parler que d'enquête, pour avoir une ambiance familiale, qu'en penses-tu, ma Mila ?

— Si tu le veux.

— Très bien alors! Et vous, dit-il en se tournant vers le couple de chuchoteurs d'esprits, voulez-vous venir ou non ? Sachez que vous n'êtes pas obligés de venir.

— Nous ne pouvons accepter votre proposition, malheureusement, dit le couple à l'unisson, une autre fois.

— Très bien, alors à demain mon collègue.

Sur ces mots, les deux couples se séparent, chacun allant vers son chemin.

Dès que le détective de Grandview est parti, Mélinda Gordon, inquiète pour Carl Neely, affirme à son mari :

— Jim, t'as remarqué les esprits errants plutôt méchants autour de notre ami ? Ils ont clairement des mauvaises intentions, je crains pour son mariage, mais comment l'aider ?

— Je l'ignore, mais j'espère juste qu'il n'ira pas écouter son grand-père, ni demander auprès de lui des conseils... De la réaction de sa défunte épouse, je comprends que la relation entre Mila et Carl Neely est plutôt tendue. Ce qui n'augure rien de bon.

— Jim, ce n'est pas rassurant, mais tu as raison. Soyons patients et nous aiderons Carl Neely dans la mesure du possible.

Sur ces mots, le couple détourne leur attention vers les enfants qui jouent dans le parc, angoissé néanmoins pour leur ami.


Pendant ce temps, Carl Neely et sa famille se promènent, alors que le détective est perdu dans ses pensées, ne cessant de remâcher pour la centième fois les mêmes sombres idées sur son épouse, ce qui le rend encore plus irritable et suspicieux. Le détective avait hâte de revoir son grand-père pour penser à son enquête. Un peu plus tard, en soirée, alors que la famille arrive chez Arthur-François Hervé qui accueille bien la famille. Il propose à son petit-fils et à sa femme vin et digestifs, ce que le détective ne refuse pas, au moins par politesse. Ainsi, Carl Neely et son grand-père discutèrent de tout et de rien jusqu'à tard le soir, et comme Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec possède Carl Neely, qui est un peu ivre, lorsque son épouse, malgré les tentatives de dissuader son mari à trop boire, s'est éloignée pour s'occuper de la petite Marie, le détective se confie à son grand-père concernant ses doutes au sujet de sa femme. Le grand-père, jouant faussement l'inquiet et le bon conseiller, contribue à augmenter les dispositions négatives du détective. Sur ces mots, les deux hommes se quittent et la famille revient dans l'appartement. Mila Vasilieva-Neely, déçue que son mari soit un peu éméché, ne dit rien, pour ne pas empirer son cas et sa colère. Elle remarque que Carl Neely a un comportement bizarre et une voix différente. Dès que la petite s'est endormie, Carl Neely, un faux sourire aux lèvres, murmure pour lui-même qu'il lui prépare une surprise. Mila Vasilieva-Neely, intriguée et inquiète, attend son mari dans le lit.

Il n'arrive qu'une heure plus tard, la main droite derrière le dos et lui annonce, d'une voix trop rauque pour être la sienne :

— Ma chérie, j'ai trouvé la solution pour ne plus se disputer.

— Laquelle ? Je n'aime pas les devinettes. C'est toi le détective, pas moi. Je ne suis que ton épouse.

— Ce que je tiens dans ma main droite.

Sur ces mots, le regard possédé, il s'avance vers sa femme en brandissant un couteau et la blessa au bras droit, avant que Mila se dégage et court sortir de la chambre, tenant la poignée de porte pour que son mari ne puisse la rejoindre, puis lâche la porte, frappant Carl Neely. Le détective, un peu sonné, prit quelques minutes avant de réagir, mais suffisant pour que sa femme, ramassant la petite Marie, sort de l'appartement et frappe à la porte de Jim Clancy, leur appartement est voisin au leur, heureusement. Jim Clancy la laisse entrer, sérieusement inquiet lorsqu'il voit sa blessure. Il la soigne et lui demande ce qui est arrivé dans l'appartement et où est Carl Neely. Une fois que Mila Vasilieva-Neely a tout expliqué, les chuchoteurs d'esprits sont étonnés, interdits. Quelques minutes plus tard, Carl Neely frappe à la porte, toujours aussi possédé. Jim Clancy lui ouvre la porte, le maîtrise et le prive du couteau pour le traîner à l'intérieur comme un criminel. Le couple chuchoteurs d'esprits sont étonnés de voir Neely possédé, entouré de sombres esprits et son âme, un peu en retrait, impuissante et désespérée, sérieusement inquiète pour sa femme et sa fille. Comme Jim Clancy tient solidement le détective contre le mur sans jamais le lâcher, l'esprit errant cesse de le possède. Lorsque Carl Neely est revenu dans son corps et ne présente plus un regard possédé, Jim Clancy le lâche. Le détective, étonné, demande à Jim Clancy et sa femme s'ils savent la raison de leur venue dans leur appartement. Mila Vasilieva-Neely lui répond en s'emportant et lui demande divorce, alors que Camille Deschamps-Neely essaie de calmer la situation, mais rien n'y fait. Carl Neely est sérieusement étonné, se met à genou devant sa femme pour lui demander pardon, mais rien ne la fait fléchir. Ce qui fait rire l'arrière-grand-père et l'arrière-arrière-grand-père du détective, un rire diabolique, contents de voir leur descendant désespéré.

Le détective se relève et s'assoit en face de sa femme, question de ne pas faire trop de scène chez les Clancy, et lui dit, d'un ton résigné :

— Bon, puisque rien ne te fait fléchir et que le divorce est inévitable, alors, nous rentrerons dans notre appartement et nous réglerons les détails du divorce ?

L'épouse approuve d'un hochement de tête et la famille Neely revienne dans leur appartement.

Une fois de retour dans l'appartement et que la petite s'est endormie, Carl Neely murmure à son épouse :

— Passons directement à la question importante, quand veut-tu divorcer ?

— Dans deux jours, et d'ici-là tu dort sur le canapé. Dès que le divorce est officiel, je reviens à Grandview pour te laisser poursuivre ton enquête. Nous nous entendrons pour le partage des biens, la garde partagée de la petite ne peut t'être accordé sans une surveillance, et tu devras payer la pension alimentaire. Est-ce clair ?

— Oui, c'est très clair, ma Mila, lui réplique d'une voix brisée Carl Neely.

Le détective a le coeur brisé, s'inquiétant pour sa santé mentale, se traîne jusqu'au canapé et s'endort entouré de ses méchants ancêtres qui rient d'un rire diabolique, alors que sa femme part dans la chambre et s'endort dans le trop grand lit, marqué par l'absence de son mari à ses côtés.


Le lendemain matin, Carl Neely, le moral bas, n'avait même plus la volonté de poursuivre son enquête, s'est levé le premier pour s'éclipser à l'extérieur et déambuler dans les rues. Il croise ainsi son grand-père, étonné de le voir faire si mauvaise mine, lui demande s'il a bien dormi. Carl Neely lui explique son divorce prochain. Au fond de son coeur, le grand-père se réjouit que son petit-fils soit ainsi brisé, puisqu'il n'aura aucune motivation pour poursuivre son enquête et déterrer des histoires de famille que tous désirent laisser sous le tapis, mais, pour les apparences, il feint de s'inquiéter pour lui et lui recommande de ne pas abandonner son enquête. Le détective remercie son grand-père et continue sa promenade, pour revenir dans l'appartement. Il s'est décidé à prouver à sa femme que le divorce n'est pas nécessaire, qu'elle peut changer d'idée puisqu'il lui prouverait qu'il sait se comporter et qu'il n'est pas un psychopathe. Sur cette pensée, son optimisme lui revient.

Un peu plus tard dans la journée, alors que Carl Neely ordonnant les divers ustensiles, il remarque un couteau avec une manche richement décoré de motifs arabesques et complexes que son grand-père lui avait donné de la dot de sa grand-mère. Lorsqu'il le prit, il est transporté dans une vision.

Il voit Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec, âgé de 25 ans, avec une belle et jeune femme un peu plus jeune que lui et un petit bébé dans une poussette. La famille se promenait dans un parc, Carl Neely remarque une sombre entité autour de son ancêtre qui le suit. Au retour de la promenade, une fois que sa femme laisse le petit bébé dormir et qu'elle avait le dos tourné, Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec tue sa femme avec ce couteau, possédé par la sombre entité, à Satan et leur enfant. De ces sacrifices, il a, en contrepartie, une aisance matérielle.

Fin de la vision.

Carl Neely échappe le couteau des mains, horrifié de son ancêtre.

Il murmure pour lui-même :

— Maudit soit-tu Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec, sataniste. Brûle en Enfer pour l'éternité ! Salaud ! Fils de pute ! Tu voulait que je tue ma femme ainsi, c'est pour ça que tu m'as possédé. Salaud !

Puis une idée, inspirée par Camille Deschamps-Neely, lui vient à l'esprit, à savoir de se débarrasser au plus vite de l'arme sacrificiel. Ce qu'il fait immédiatement. Bien sûr, il explique à sa femme sa vision et ses conclusions, mais Mila Vasilieva-Neely n'a pas pour autant changé d'avis concernant le divorce. Le détective donne le couteau à faire fondre. Malgré le comportement sans reproche du détective, hormis les quelques doutes sur les intentions de sa femme, lors de ces deux jours, le divorce est prononcé et rien ne fait fléchir Mila Vasilieva-Neely. Le lendemain matin, elle achète le premier billet d'avion pour son retour, malgré les supplications du détective.

Deux jours plus tard, Mila Vasilieva-Neely et leur fille ne sont parties pas, à la demande de Mélinda Gordon, puisqu'elle a eu la visite de Camille Deschamps-Neely lui demandant de ne pas revenir sans Carl Neely, puisqu'un complot pour assassiner Mila Vasilieva et leur fille est manigancé par le père du détective et son groupe. L'ex-épouse se rend à l'argument, annule le billet d'avion et cherche un petit appartement à Meyrargues. Mais elle n'a pas informé son ex-mari, ne sachant comme s'y prendre.


Carl Neely, toujours dans le même appartement, n'est pas sorti pendant deux jours depuis son divorce, ayant le moral au plus bas de toute son existence, surtout qu'il a compris que les idées sournoises qui le poussaient à douter de sa femme sont absolument infondées, mais suffisantes pour qu'il y ait divorce.

Le détective dit à voix haute à lui-même en français, puis en anglais et en bulgare :

— Sérieusement Carl, t'es un con, un idiot, un imbécile, un bon à rien, un raté, guère meilleur que tes ancêtres. L'orthodoxie ne t'a pas amélioré. Tu te maries trois fois et jamais capable de fonder une famille. La première fois ton père et sa bande de cons m'empêchent d'avoir une famille. Tous sont morts. Mon deuxième mariage est un échec, marié à une vipère et sans enfant. Finalement un troisième mariage, tu deviens père à quarante-et-un ans et tu es le seul responsable de tes malheurs, parce qu'au moment où t'as trouvé un phare, tu gâches tout, tu deviens paranoïa à douter de ta femme et t'essaie même de la tuer. Non mais, t'es juste un sombre imbécile. C'est une bien mince consolation de savoir que je suis père. Ah ! Et quel père en plus! Je ne pense pas que ma fille voudrait me rendre souvent visite ou me voir ou être associée avec moi. Ah ! Ah ! Dire que ma petite Marie voudrait être associée à mon nom..., moi, son vieux père... irresponsable et stupide... Ah ! Je suis certain qu'elle prendra le nom de jeune fille de ma Mila plutôt que le mien... Je me moque de toute la satanée famille,... qu'elle aille au Diable... je n'ai plus aucun sens à ma vie par ma faute... Dommage que je ne peux leur donner une solide raclée....

Sur ces mots, le détective se frappe solidement la tête contre la table, puis, vaincu par les suggestions de François-Paul de Kermadec, se lève et part chercher la bouteille de vin dans le réfrigérateur et un verre et boit tranquillement, à petite gorgée, l'alcool.

Son comportement fait rire les méchants esprits errants qui l'encerclent et lui chantent en français :

— Il est l'un des nôtre, il a bu son verre comme les autres, c'est un ivrogne.

Et ils éclatent d'un rire diabolique.

Camille Deschamps-Neely commence sérieusement à s'inquiéter et se présente devant Jim Clancy et lui explique la situation. Jim Clancy se dépêche de rentrer dans l'appartement du détective, ou plutôt il force la porte, pour trouver Carl Neely assis, entouré de ses dossiers et papiers d'enquête éparpillés à gauche et à droite sans aucun ordre, au centre de la table trône une bouteille de vin et, dans la main droite, un verre rempli à moitié qu'il sirote tranquillement, tout en ne cessant de se répéter le même monologue en trois langues et les deux couples d'ancêtres démoniaques qui lui chantent en français et se moquent du détective (par des remarques ironiques telles que « alors descendant, tu te croyais meilleur que nous, mais tu ne l'es pas, rend-toi à l'évidence », « On te l'avait dit que notre vin est le meilleur, épave ! », « Qui s'attendrait à retrouver un détective si sérieux et sobre à se consoler dans la bouteille parce qu'il a divorcé de sa femme. C'est touchant ! » ou « Ah ! Finalement, il pourrait évaluer la qualité de nos alcools bientôt ».

Jim Clancy dit, à la fois au détective et aux esprits errants :

— Taisez-vous ! Vous n'engendrez que cacophonie à mes oreilles, surtout vous, esprits errants. Et vous, Monsieur Neely, s'approchant du détective pour lui prendre la bouteille, écoutez-moi.

— Mais...

Carl Neely bredouille d'une voix avinée, avachi plus que rien d'autre sur la chaise.

— .... de quoi vous... vous mêlez ? Je n'ai pas besoin... d'un père à mon âgeee... Ah ! Au contraire, c'est moi qui a l'âge... d'être père... Ah!Ah!Ah! Et quel père!... Mais... Pourquoi être venu ?... Je.. n'ai pas... besoin de votre aide... Quel détective... suis-je ? Rien, aucun... Sans valeur. Homme,... détective de métier,... doublé d'un... mauvais jugement... C'est pièèètre! Piètre pour mon métier... Allez-vous en! Laissez-moi seul! Je ne veux pas.... que vous me prenez en pitiéééé... Je vous.... paierai le billet de retour à votre famille... Question que vous n'assistez pas à un navire qui coule,... parce que le capitaine.... est trop stupide.... trop con... à rater le phare et ... à frapper un rocher en pleine mer agitéeeee.... Et sait qu'il n'y a aucuuuune chance de sauver le navivivivire ou de se sauver. Sauvez-vous avant qu'il soit trop tard... Laissez-moi seul avec... mon désespoir...

Il vide le verre d'alcool d'un trait.

— ... Comme quoi.... je ne suis... guère différent.... de mes ancêtres... Ah ! Ah !

— Il n'y a pas de mais. Vous m'écoutez. Certes, vous avez mal jugé certains individus de votre famille, mais il n'a pas lieu d'abandonner. Continuer cette enquête, au moins pour votre fille. Et vous n'avez pas le choix, ma famille et moi ne vous abandonnerons pas maintenant, alors que vous avez le plus de besoin d'un soutien fiable.

Sur ces mots, Jim Clancy range la bouteille à moitié vide dans le réfrigérateur et ramasse les papiers d'enquête éparpillés pour mettre un peu d'ordre, alors que le détective reste stupidement prostré sur sa chaise, baissant son regard sur ses genoux, les bras accoudés sur la table et vide d'un trait le vin resté dans son verre.

Après deux minutes à rester ainsi, Carl Neely, ivre, se lève et d'une démarche titubante, se dirige vers le canapé pour s'y s'affaler et bredouille de vague remerciement à Jim Clancy pour l'ordre des dossiers et lui demande de bien vouloir le laisser dormir, le temps qu'il se remet de sa gueule de bois, le congédie et s'endort. Jim Clancy regardant d'un œil suspect les esprits errants démoniaques autour du détective sort de l'appartement, inquiet. L'ambulancier rapporte à sa femme ce qui s'est passé dans l'appartement du détective, ce qui inquiète sérieusement le couple. En après-midi, le détective s'est réveillé, un peu sonné, se lève, étonné de son mal de tête.

Il pense :

« Attend... que s'est-il passé hier ? Ah, oui, ... Ma Mila... Non... Ah! Merde! J'espère que Jim Clancy n'est pas venu dans mon appartement... »

En pensant à sa femme et à son divorce, le détective se dirige machinalement vers la cuisine, feuillette les documents, soupire et commente à voix haute en bulgare en sortant une photographie de son mariage de son porte-feuille :

— Ma Mila, je t'aime beaucoup. Je sais que je suis très idiot... mais tu me manques cruellement... encore plus notre fille... quel père je suis... mon ancre, mon phare, je t'ai perdu... par ma faute ! Quel sombre crétin je suis ! Ma Mila, je t'aime. Ma Marie, ma prunelle de mes yeux, tu as un père franchement débile... Tu as heureusement plus tirée des gènes de ta mère, et non de ton idiot de géniteur... T'as juste tiré de moi pour l'apparence physique, mais pas pour le reste, heureusement ! Ah !... Ma fille ne pourrait jamais m'appeler “père” ou “papa” tellement que je suis bon et surtout.. tellement stupide...

Puis le détective éclate en sanglots, dépose la photographie en face de lui, se lève et cherche la bouteille d'alcool du matin dans le réfrigérateur et un verre, buvant verre après verre, malgré sa faim. Il n'avait aucune envie de se nourrir, mais uniquement de boire pour s'oublier.

Carl Neely, dans son désespoir, après quelques verres de trop, ivre, se met à chanter les deux dernières strophes de la chanson Le Chanteur de Daniel Balavoine, à savoir :

Les nouvelles de l'école

Diront que j'suis pédé

Que mes yeux puent l'alcool

Que j'fais bien d'arrêter

Brûleront mon auréole

Saliront mon passé

Alors je serai vieux

Et je pourrai crever

Je me chercherai un Dieu

Pour tout me pardonner

J'veux mourir malheureux

Pour ne rien regretter

J'veux mourir malheureux

À chaque vers, il boit d'un trait son verre de vin, pour s'effondrer ivre mort sur la table. Malheureusement, comme Jim Clancy et sa famille était en promenade, l'allié du détective arrive lorsque Carl Neely chantait le dernier vers, étant informé par Camille Deschamps-Neely de la situation. Carl Neely est momentanément sorti de son corps, étonné de voir autant d'esprits autour de lui. Jim Clancy se dépêche de réanimer le détective, n'ayant aucune envie que la cause de décès de son ami soit un coma éthylique et appelle les urgences. Carl Neely est revenu dans son corps.

Après une heure à l'hôpital, il est sorti. Jim Clancy l'attendait devant son appartement. Le détective lui sourit faiblement et lui demande de le laisser entrer, l'ambulancier le laisse entrer, mais le suit à l'intérieur. Une fois les deux hommes assis en face à la table de la cuisine.

Jim Clancy lui dit sérieusement :

— Monsieur Carl Neely, vous vous rendez compte que dans vous aurez pu mourir aujourd'hui, pourquoi ?

— Je... ne le sais pas... En fait, non je le sais... mais je n'ai pas à me justifier auprès de vous.... Vous n'êtes qu'un collègue et ami, et non ma femme...

— D'accord, mais comptez-vous reprendre demain votre enquête ? N'oubliez pas qu'elle est importante si vous voulez être vivant auprès de votre fille, auprès de votre Marie, qui est tellement adorable. Allez ! Redressez-vous ! Continuez à lutter, au moins pour votre fille. Ce n'est pas en vous consolant de votre divorce dans la bouteille que vous ferez avancer l'enquête.

Carl Neely baisse le regard regardant ses mains de honte et, quelques minutes plus tard, murmure :

— Monsieur Jim Clancy, je reprendrais l'enquête après-demain. Je voudrais bien que vous me laissez un peu seul demain, question que je ramasse mes idées et me clarifie mentalement mon enquête.

Pour toute réponse, Jim Clancy hoche la tête, même s'il n'apprécie pas le sourire ironique qui se dessine sur les visages de Jean-Antoine-Philippe-Adolf et de François-Paul de Kermadec. Mais, avant de partir, le chuchoteur d'esprits informe le détective que son ex-épouse n'est pas encore retournée de l'autre côté de l'Océan, mais qu'elle est dans une autre ville. Les deux amis se quittent. Jim Clancy revient dans l'appartement auprès de sa femme et lui partage son inquiétude concernant leur ami détective. L'ambulancier décide qu'il filera néanmoins le détective. Mélinda Gordon approuve le plan de son mari, inquiète pour l'enquête du détective qu'elle aimerait bien voir heureux avec sa femme et sa fille.


Le lendemain matin, Jim Clancy, armé d'une paire de jumelles, file le détective. Carl Neely, lui, en matinée, est resté enfermé dans l'appartement. Il rendait de l'ordre dans les papiers d'enquête et relisait ses conclusions et la progression de son enquête. Il soupire et sort à l'extérieur de l'appartement, totalement abattu, affaibli, démoralisé, et se promène sans but dans la ville suivi par ses ancêtres. En déambulant dans les rues, il rencontre son grand-père qui le salue et prend de ses nouvelles. Lorsqu'il entend la détresse et le désespoir de son petit-fils, il l'invite chez lui, pour qu'il ne soit pas seul et lui assure sa pleine collaboration pour l'enquête. Le détective accepte l'invitation et continue son chemin. Jim Clancy voit Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec murmurer des propos à l'oreille gauche de son descendant, ce qui eut pour effet d'assombrir sa mine et de marcher machinalement dans les rues sans prêter attention aux passants pour s'arrêter devant un magasin pour en sortir quelques minutes plus tard.

Jim Clancy voit Camille Deschamps-Neely apparaître devant lui et l'avise :

— Vous vous demandez ce que mon mari a acheté ? Je vais vous le dire, il a acheté quatre baguettes, deux fromages et trois bouteilles de vin.

Sur ces mots, l'esprit errant disparaît, laissant Jim Clancy perplexe. Le détective, lui, rentre dans son appartement. Une fois qu'il dépose tout ce qu'il a acheté à sa place, il se plonge dans ses divers papiers d'enquête et ouvre une bouteille de vin en murmurant pour lui-même :

— Peut-être que l'expression in vino veritas est exacte et m'éclairera pour la suite de mon enquête... On ne sait jamais... Je n'ai rien à perdre.... Ou peut-être ne m'éclaira pas.. Que sais-je ?

Il se verse un verre de vin plein, dépose la bouteille à côté de lui et relit ses recherches et documents, tout en sirotant le vin. Mais il s'arrête, influencé par son arrière-grand-père maternel et sa défunte première épouse, partagé entre les deux, ne sachant que faire, hésitant entre continuer son enquête au moins pour sa fille ou abandonner l'enquête et se noyer dans l'alcool pour échapper à la douleur de son divorce et son triste constat d'être incapable d'être un bon mari et un bon père, de fonder une famille et de mener à bien une enquête aussi délicate que celle sur lui-même, sur ses vies passées.

Carl Neely mène un monologue à voix haute et affirme, les feuilles d'enquête déposées sur le bureau et son verre de vin à sa droite :

— Bon! Carl, décides-toi. Est-ce que tu veux sérieusement continuer et terminer ton enquête à partir de la montre ou non ? Vais-je abandonner ou non l'enquête ? Hum... J'ai presque envie de tout abandonné et de dire à mes foutus ancêtres qu'ils aillent brûler en Enfer, qu'ils me laissent en paix. Je suis totalement indifférent à résoudre des énigmes de mes vies passées... Je m'en fous de tout.... Cette foutue enquête de merde m'a mis dans l'état où je suis, divorcé et avec impossibilité de voir ma fille... Mon ange... mon sens à ma vie.... Que je ne verrai pas grandir.... C'est con ! Ce doit être irréel, un cauchemar ! Que Dieu ait pitié de moi. Mais je n'ai pas de grande attente pour moi... Finalement, je ne suis guère meilleur que les autres membres de ma famille et je suis né, semble-t-il, sous des mauvaises étoiles... Ah... Mais, je ne veux pas que ma fille se rappelle de moi comme d'un père irresponsable et alcoolique... déjà que je n'aurais pas une bonne réputation... Ah!... Si je ne garde aucune espoir... d'avoir mon épouse... ma Mila... au moins je ne peux me priver du phare lointain qu'est ma fille. Mon étoile du Nord pour le marin désespéré que je suis.

Sur ce monologue, le détective aborde un sourire aux lèvres, comme s'il a trouvé la meilleure des solutions et murmure en français en prenant une petite gorgée de vin :

— Au moins, Carl, essaie de continuer l'enquête question de ne pas obliger Jim Clancy à être trop loin de sa maison. Après, tu pourras pleurer sur toi et t'apitoyer et te laisser à la dérive, navire qui fait naufrage, boire autant que tu veux et oublier ton nom plus tard, mais, maintenant, tu dois faire l'effort de sauver les apparences. Allez! Donnes-toi un pied dans le cul et tout ira bien!

Puis le détective éclate d'un rire nerveux et range la bouteille à sa place. Les esprits errants sont perplexes, autant les cinq méchants que la défunte épouse du détective. Carl Neely décide de résister à la suggestion très tentante d'abandonner son enquête et de se noyer dans l'alcool pour échapper à la réalité et pour se consoler, mais il décide de ne plus prendre de vin de la soirée et se remet dans ses enquêtes, malgré les moments de désespoir.


Le lendemain matin, Carl Neely, malgré le peu de sommeil et les cernes sous les yeux, se présente très tôt à la porte de l'appartement des Clancy. Jim Clany, rassuré que son ami veuille reprendre son enquête, n'est pas pour autant rassuré des mauvais esprits au sourire ironique autour de lui.

Le détective affirme à l'ambulancier :

— Aujourd'hui sera la dernière journée à Marseille pour terminer d'interroger mon grand-père. En fait, non, nous avons encore quatre à cinq jours à être ici. La prochaine destination est Dijon, puis l'Angleterre, Lille et Bordeaux. C'est correct pour vous ?

— Oui, sauf pour Bordeaux. Évitez cette ville si vous voulez être vivant et revenir auprès de votre fille.

— D'accord. Alors nous irons à Dijon, puis à Londres et à Lille. C'est mieux maintenant ?

— Oui.

— Excellent! Allons directement chez Arthur-François Hervé. Mais avant permettez-moi de téléphoner à mon frère.

Sur ces mots, Camille Deschamps-Neely soupire, étonnant le chuchoteur d'esprits.

Dès que Carl Neely s'est éclipsé pour appeler son frère, Jim Clancy demande à la défunte première épouse la raison de sa réaction à la mention du nom de son beau-frère.

Elle lui répond :

— Mon mari s'illusionne sur son frère, il n'est pas si bon qu'il ne le paraît. Carl ne me croit pas, malgré mes avertissements en rêves.

Elle parle ainsi et l'esprit errant disparaît de la vue de Jim Clancy, perplexe. Les deux hommes se rendent chez le grand-père de Carl Neely pour la dernière phase de l'interrogatoire sur les Hervé. Jim Clancy ne faisant qu'observer les interactions des vivants et des esprits errants ne dit rien de toute l'interrogatoire. Ainsi, Carl Neely apprit que son grand-père et ses soeurs ne se sont jamais bien entendus lorsqu'il était petit, parce qu'elle étaient méchantes avec lui, et qu'avec le temps, leur relation ne s'est guère améliorée. Sinon, leur père, Jean-Christophe, facteur de métier, marié à ses vingt ans à Sarah Goldstein, fille d'un bijoutier connu de Lille, vivait à Lille avant de déménager pour Dijon. Son père n'a jamais cessé de lui raconter les histoires de son père, Jean-Joseph, qui, avec sa femme, Hannah Nikolic, ont permis la survie de plusieurs familles de la déportation lors de la France occupée grâce à divers contacts.

À ces propos, Jim Clancy entend le commentaire François-Paul de Kermadec qui déclare ironiquement :

— Ah ! Ah ! Ah, Il embellit sa famille. elle n'est pas si reluisante qu'elle ne le paraît... Peut-être il y a une opposition au nazisme, mais aucune bonne volonté d'un idéal sincère qui la guide. Ah! Ah! Ah! Sans parler des infidélités, le pauvre Jean-Christophe l'ignore, mais il est cocu, il est cornu... Ah! Ah! Ah! Alors que François-Joseph a été infidèle à sa femme plusieurs fois...

Dès que les trois hommes se quittent, Jim Clancy, sur le chemin du retour, lui rapporte les propos de l'esprit errant. Le détective remercie le chuchoteur d'esprits de l'information et les deux hommes se séparent, chacun pour aller dans son appartement, se nourrir et laisser le temps à Carl Neely d'assembler une partie du puzzle.

Dès que le détective a franchi le seuil de son appartement, il dépose les feuilles dans le dossier prévu à cet effet, feuillette les autres papiers, réfléchit, perplexe et exaspéré, en plus que François-Paul de Kermadec lui suggère des idées déprimantes, contribuant à l'assombrissement de son optimisme. Il commence de plus en plus à douter de sa capacité à mener à bien cette enquête trop personnelle, à la fois parce que la montre le concerne directement (ses vies passées) et sa famille, mais il ne voudrait pas abandonner une enquête, sinon, à ses yeux, ce sera un inédit et un signe d'incompétence, ce qu'il ne peut s'accorder.

Il soupire et s'interroge à voix haute en français :

— Comment parvenir à trouver quelque chose d'aussi incertain que ma vie passée ? Et si ça existait réellement ? Je me fourvoie peut-être en considérant qu'il y a un rapport avec moi ? Il ne sert à rien de déterrer les vieilles histoires de famille, sauf pour me mettre dans le pétrin... Ah Qu'est-ce qui m'a pris à se lancer dans cette histoire ? Je me sens fautif d'avoir amené Jim Clancy avec moi, alors qu'il pouvait fort bien rester chez lui, tout comme moi d'ailleurs. Je n'aurais... probablement... jamais... divorcé... Je...

La voix du détective se brise sous l'effet de l'émotion et de la culpabilité, n'ayant plus la force de terminer son monologue et s'installe pour manger.

Bien sûr, son déjeuner est accompagné d'un verre de vin... et même de deux verres, trop influencé par ses remords et les propos négatifs des deux couples de méchants esprits errants, au grand désarroi de Camille Deschamps-Neely qui ne cesse de lui répéter les deux derniers vers du chant patriotique serbe que son mari aimait tant, à savoir Ко то каже, ко то лаже, Србија је мала (Qui dit, qui ment, que la Serbie est petite ?), « Није мала, није мала, увек ратовала, / И опет ће, и опет ће, робовати неће. » (« Elle [la Serbie] n'est pas petite, elle n'est pas petite, elle a toujours fait la guerre, / Et elle la refera, et elle la refera, elle ne sera pas esclave. ») et un vers de Христе Боже (Le Christ notre Seigneur), à savoir « Одлазимо да их победимо! » (« Nous partons pour les vaincre ! »).

Le détective, dès qu'il a terminé son repas lave la vaisselle et revient à ses papiers d'enquête. En les feuilletant, le détective sourit à lui-même et s'exclame :

— C'est simple ! Je ne fais qu'une enquête dans les archives et à certains endroits stratégiques et le tour est joué. Je reviens à Grandview et j'essaie de négocier une garde partagée de notre fille avec ma Mila.

Euphorique, la disposition morale du détective est à son meilleur maintenant que tout est simple et clair, mais sa défunte épouse à l'impression que tout ne sera pas si simple.

Il sort pour se promener dans les rues de la ville. Après sa marche, il frappe à la porte de son associé. Ce dernier l'accueille chaleureusement. Carl Neely lui fait part de son plan, à savoir Dijon, Londres et Lilles et qu'après, l'enquête est terminée. Les deux hommes se quittent. Carl Neely décide de filer son grand-père pour connaître ses allers et venues pour ainsi pouvoir perquisitionner la maison et trouver des preuves, des indices de ce qui pourrait être la raison de sa démission au poste de commissaire. Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec conseille perfidement en français à son descendant :

— Et n'oublie surtout pas de fouiller le sous-sol, beaucoup de réponses s'y trouvent.

Alors que Camille Deschamps-Neely réplique dans la même langue :

— Non ! N'y va surtout pas, mon amour. Je t'en supplie, Carl.

Et Camille Deschamps-Neely se déplace de la droite de son mari en face de lui, puis se présente à la droite de Jim Clancy pour lui expliquer la conversation des esprits. Jim Clancy demande à la défunte épouse la raison de sa réaction, la réponse est courte :

— Monsieur Clancy, mon mari ne peut aller dans ce sous-sol, même s'il est exact qu'il trouvera des réponses intéressantes, mais surtout qu'il courre le danger, plus tard, de mourir, sans oublier la possibilité d'être plus possédé par les sombres ancêtres, ce qui nuit à l'enquête. Vous comprenez !

Le chuchoteur d'esprits hoche la tête pour toute réponse et informe Carl Neely de l'information.

Après avoir filé pendant quatre jours son grand-père, Carl Neely décide de faire intrusion dans la demeure seul, sans l'assistance de Jim Clancy, pour ne pas attirer le regard des voisins. Il fait le tour de la maison, prend des photographies de ce qui présente un intérêt à ses yeux. Une fois rendu devant les escaliers qui mènent au sous-sol, Carl Neely hésite, partagé entre l'influence de sa défunte épouse et son arrière-arrière-grand-père, mais il sait qu'il doit rapidement décidé. Il décide d'examiner le sous-sol, en explorant l'endroit, il prend beaucoup de photographies et comprend la raison de la démission de son grand-père au poste de commissaire. François-Paul de Kermadec ne cesse de rire depuis que son descendant explore le sombre endroit; alors que Camille Deschamps-Neely est sérieusement inquiète pour son mari et apparaît devant Jim Clancy pour l'informer de ce qui vient de se passer. L'ambulancier ne sait trop que penser de la situation dans laquelle s'est mis le détective, mais décide de l'attendre lorsqu'il sortira de la demeure de son grand-père. Carl Neely, entouré de François-Paul de Kermadec qui rit et du père de celui-ci, salue son collègue. Il le salue et lui demande le résultat de la fouille.

Carl Neely lui répond :

— J'ai trouvé des correspondances et, dans le sous-sol une bibliothèque de livres traitant de l'occultisme et de la magie noire. J'émets l'hypothèse, tout invraisemblable que c'est, que mon grand-père est un pratiquant de magie noire et de sorcellerie. Et qu'en raison d'un abus de pouvoir, il a été obligé de démissionner de son poste de commissaire.

Camille Deschamps-Neely, angoissée, affirme à Jim Clancy, commentant ce que son mari vient de dire :

— Je crains qu'il ait réveillé de vieux démons... qu'il soit poursuivi par eux...

Le chuchoteur d'esprits est devenu blême et rapporte les propos de sa défunte épouse, laissant le détective perplexe.

Le soir, Carl Neely, influencé par son arrière-grand-père maternel, après son repas, est sorti déambuler dans les rues de la ville pour échapper à l'oppression de son enquête qui commence à lui peser sur les épaules. Lorsque le détective, fatigué, est devant la porte de son appartement pour débarrer la porte, il est possédé par son arrière-grand-père. Ce dernier fait en sorte que le corps du détective fait demi-tour pour prendre quelques rues plus bas et rentrer dans un bar encore ouvert pour boire trois verres de cognac et trois de whisky. Malheureusement, les six verres en peu de temps ont été de trop pour le corps du détective qui sort d'une démarche incertaine de l'endroit pour rentrer chez lui. Carl Neely (l'âme) commence à s'inquiéter de cette possession. Une fois rendue dans l'appartement, après plusieurs tentatives à insérer la clé dans la serrure sans succès, ivre, le détective appelle son frère pour le mettre au courant de son enquête. Camille Deschamps-Neely essaie d'influencer le corps possédé de son mari et d'engendrer des problèmes de communication dans la ligne téléphonique, mais ne parvient à influencer son mari. Par contre la perturbation de la ligne téléphonique a été réussie, empêchant au détective ivre de communiquer à son frère le dernier résultat de son enquête concernant leur grand-père. Carl Neely (âme), étonné du comportement de sa première épouse, ne lui demande rien et espère rapidement regagner son corps. François-Paul de Kermadec, fâché de n'avoir pas réussi son coup, dans un dernier sursaut avant le sursis de la fin de sa possession, dirige Carl Neely vers la cuisine, pour qu'il boive du vin à même la bouteille, le laissant ivre dans la cuisine, avant de cesser la possession. Carl Neely revient dans son corps, mais n'est guère content de son état.


Le lendemain matin, Carl Neely, encore le cerveau embrumé par l'alcool de la veille, se lève difficilement de la chaise sur laquelle son corps s'est avachi, le dos, les bras et les jambes endoloris par la position inconfortable de son corps lui complique ses mouvements, étonné de trouver à sa droite la bouteille de vin sans verre, titube jusqu'au réfrigérateur pour la ranger à sa place. Alors qu'il voulait s'allonger sur le lit, après avoir bu plusieurs verres d'eau, et s'être traîner jusqu'au seuil de la chambre, quelqu'un frappe à la porte. Le détective soupire, décidant d'ignorer la visite, et s'allonge sur le lit, dans l'espoir de calmer son mal de tête et sa gueule de bois. Malheureusement pour le détective, l'individu devant la porte, qui n'est nul autre que Jim Clancy, la force, cherchant le détective, s'étonne de le trouver dans sa chambre dans un si piètre état, clairement ivre, et entouré de ses sombres ancêtres. La défunte épouse est en retrait à la droite du détective, clairement inquiète pour son mari.

Jim Clancy se racle la gorge avant de parler et enjoint :

— Monsieur Carl Neely, je comprends la difficulté dans laquelle vous êtes, mais sombrer dans l'alcool n'est guère une solution, ni ne peut vous aider à poursuivre vos enquêtes. Continuez votre enquête en pensant au moins à votre fille. Je vous en supplie. Et vous, l'esprit errant alcoolique dont j'ai oublié le nom, dit-il en s'adressant à François-Paul de Kermadec, laissez Carl Neely en paix. Vous êtes très ennuyant avec votre manie et vos problèmes.

À ces mots, le détective s'est redressé du lit pour s'assoir sur le bord, cachant son visage avec ses mains de honte, alors que l'ancêtre de Carl Neely rit au chuchoteur d'esprits :

— Ah ! Ah ! Ah ! La meilleure blague de l'univers ! Franchement, votre ignorance est comique ! Vous ignorez tout du détective, mon descendant ! Que saviez-vous de lui ? Rien. Moi, je le connais mieux que vous et je peux le posséder lorsque bon me semble. Vous ne me dicterez pas ma conduite... Ah ! Ah ! Ah ! Je le possède quand je veux et je le pousse à agir d'une manière qui me convient... Ah ! Ah ! Ah !

Sur ces mots, l'esprit errant disparaît.

Après quelques minutes de silence, le détective retire ses mains de son visage et demande à son ami d'une voix éraillée en fixant ses pieds :

— C'est apprécié que vous comprenez ma situation..., mais ce n'est aucunement une raison.... , pour moi, ... de boire autant,.... même influencé... possédé par un ancêtre alcoolique... Est-ce que Camille... Deschamps... -Neely vous a rapporté.... tous les détails... ou non ?

— Non, elle ne m'a pas mentionné les détails.

— Ah! Très bien alors... puisque... je ne m'en souviens .... plus... sauf que.... j'étais étonné en me réveillant...S'il n'y aucun problème de votre côté, nous... continuerons l'enquête dans deux jours... mes excuses.... Aussi... si vous êtes trop exaspéré.... vous pouvez toujours revenir... chez vous, aux États--Unis... et me laisser seul avec mes problèmes....Je suis trop manipulable apparemment.... quel piètre inspecteur....

Le détective parle ainsi et il s'allonge dans le lit, alors que Jim Clancy sort de la chambre et rendu dans la cuisine demande à Camille Deschamps-Neely :

— Madame Camille Deschamps-Neely, saviez-vous si l'ancêtre alcoolique a encore une influence importante sur le détective ? Quelle est la durée de son influence depuis la découverte du sous-sol de son grand-père ?

— Pour l'instant, je pense qu'il peut influencer considérablement mon mari, voire le posséder, à partir de maintenant jusqu'à dans quatre jours. Donc, ne vous attendez pas à ce que François-Paul de Kermadec n'en profite pas et ne pousse pas le corps de mon mari à ses limites.

— Mais, ça fait ralentir son enquête !!! Et je ne peux prendre la relève !

— C'est le but recherché justement. Sans oublier que le salaud alcoolique peut faire en sorte que mon mari se dispute avec vous, juste pour vous brouiller. Ou pire qu'il brouille Carl avec sa troisième épouse pour qu'ils ne se réconcilient jamais et qu'il ne puisse jamais avoir une garde partagée de leur fille.

— Très inquiétant.

Vivant et défunt ne disent pas un mot pendant quelques minutes, chacun réfléchissant au moyen de rendre les quatre jours les moins désastreux. Puis la défunte épouse sourit et annonce :

— J'ai trouvé un moyen pour aider mon mari.

Sur ces mots, elle disparaît de la vue du chuchoteur d'esprits perplexe.

Jim Clancy revient auprès de sa famille, informe sa femme du cas du détective et les propos des esprits errants, inquiétant beaucoup Mélinda Gordon. Jim Clancy décide de filer le détective le lendemain et les quatre jours où l'ancêtre alcoolique a encore une influence.

En après-midi, Carl Neely s'est à peine remis de l'effet de l'alcool de la veille que François-Paul de Kermadec, voulant revenir posséder son descendant, n'a pas prévu que Camille Deschamps-Neely le devancera et prendra possession du corps de son mari sous son nez, le fâchant et le rendant très enragé. La défunte épouse profite de la journée pour insuffler un optimisme à son mari, en plus de permettre au corps de se reposer convenablement. Le lendemain matin, le détective, optimiste, frais et dispos, se lève, prend son petit-déjeuner, salue les Clancy et lit ses dossiers pour s'occuper de l'achat des billets de train pour Dijon. Aussitôt dit, aussitôt fait, Carl Neely relit ses dossiers et regarde la montre du XVIIIᵉ siècle. En la fixant, le détective est transporté dans une vision.

Il voit l'homme de l'Antiquité, qui lui semble étrangement familier, visiblement content avec sa femme attend de la visite. L'épouse aussi semble familière au détective. Le père, la mère le frère et la sœur sont arrivés, bien accueillis par l'homme, mais le détective remarque que seule la sœur se réjouissait sincèrement de son frère, les autres sont perfides, faux. L'homme dans la mi-trentaine annonce à la famille :

— Père, mère, frère et sœur, soyez mes invités d'honneur pour trois jours, j'en serais content.

Il donne aux adultes une coupe de vin et aux enfants une coupe d'eau et toute la famille avec les enfants de chacun s'attablent. Une fois le repas terminé, l'homme laisse sa famille s'installer et discuter entre eux, mais il ne remarque pas que père, mère et frère se chuchotent entre eux, jaloux. Ils parlaient d'une manière de le ruiner et se sont entendus pour l'accuser de collaborer avec l'ennemi, les Grecs.

Fin de la vision.


Le détective de Grandview note la vision. Il est perplexe, ne comprenant pas comment l'homme ne voit pas que la famille est fausse envers lui, alors que c'est tellement évident. Il réfléchit pour essayer de trouver la familiarité des individus de la vision, mais, à force de réfléchir ne parvient à rien trouver. Il soupire et décide de sortir de l'appartement pour se promener dans les rues de la ville. Il croise les Clancy. Les deux hommes se saluent et prennent des nouvelles pour la prochaine étape de l'enquête. Jim Clancy voit à la droite du détective sa défunte première épouse, contente, et à la gauche François-Paul de Kermadec, fâché, qui essaie d'insinuer de sombres pensées à son descendant, mais qui, pour l'instant, ne semble pas l'affecter. Ce qui réjouit les chuchoteurs d'esprits. Carl Neely, malgré sa perplexité devant son enquête, demeure optimiste et de bonne humour toute la journée. et ce, malgré les tentatives de François-Paul de Kermadec à vouloir le déprimer. Le soir, avant d'aller dormir, le détective comprend la familiarité des individus de la vision. Il décide d'en prendre note, même si que ce lui semble farfelu. Ainsi, l'homme accusé de trahison était lui-même, l'épouse de cet homme était Camille Deschamps-Neely, le frère de cet homme était Andrew Neely, le père était Marianne Hervé-Neely, la soeur était Mila Vasilieva et les deux enfants de la soeur ont été ses enfants du premier mariage.


Le lendemain matin, le détective se réveille frais et dispos, de bonne humeur. Il se promène dans la ville et s'assoit sur un banc et fixe la montre en se concentrant sur le mouvement des aiguilles de la montre. Mais rien ne se passe. Le détective revient dans son appartement et relit ses dossiers, perplexe. François-Paul de Kermadec essaie de l'influencer négativement, alors que Camille Deschamps-Neely essaie d'influencer positivement son mari, de ces deux attitudes contradictoires, Carl Neely passe d'une idée positive à une idée négative et vice-versa, lui engendrant un mal de tête. Il revient dans son appartement, feuillette ses documents et dépose la montre du XVIIIe siècle en face de lui et à côté, la photographie de mariage de ses troisième noces. Il est transporté dans une vision.

Il voit l'Italien du XVIe siècle âgé de douze ans et son père qui vont à la campagne rendre visite à son grand-père. Le vieil homme, le grand-père, est un homme maigre tout vêtu de noir, bizarrement impatient de la visite de son petit-fils. Les trois hommes mangent, sans que le jeune garçon ne doute de son grand-père, mais dès que le garçon est parti à l'extérieur les deux hommes se sourient l'un l'autre, comme s'ils comprenaient à demi-mot, pour préparer un mauvais coup au gamin.

Fin de la vision.


Carl Neely note la vision et réfléchit. Il trouve que le vieil homme, le grand-père de l'Italien est le même que l'esprit errant qui avait influencé le beau-père à tuer l'épouse. Et ce vieillard lui rappelle son propre grand-père maternel, Arthur-François Hervé. Le détective, devant la soudaine réalisation, tremble de peur, en plus que François-Paul de Kermadec essaie de l'influencer négativement, pour le déprimer, pour qu'il pense qu'il ne sert à rien de lutter, puisque, dans sa famille même, il aura toujours des ennemis qui parviendront à leur but.

Le détective de Grandview est sorti de son appartement dans un parc prendre de l'air frais, se changer les idées et s'assoit sur un parc, abattu par sa conclusion, à savoir que ses plus grands ennemis sont toujours dans la famille et, parfois, peuvent être insoupçonnés. Le détective est tellement démoralisé par cette conclusion que les encouragements de Camille Deschamps-Neely ne l'aide pas et son corps est possédé par son arrière-grand-père maternel, son âme n'avait pas de volonté à résister à la possession. François-Paul de Kermadec dirige le corps vers un magasin pour acheter divers alcools, puis rentre dans son appartement pour boire dans différents verres les divers alcools, buvant chaque fois d'un trait les verres. Carl Neely, commençant sérieusement à paniquer pour son corps, surtout qu'il devient rapidement ivre et commence à chanter la chanson Je suis malade de Serge Lama, surtout les vers suivants :

Je n’ai plus envie

De vivre ma vie

Je n’ai plus de vie

Je suis malade,

Complètement malade

Comm’ quand ma mèr’ sortait le soir

Et qu’ell’ me laissait seul avec mon désespoir,

Je suis malade,

Parfaitement malade,

Je suis fatigué,

Je suis épuisé

De faire semblant d’être heureux quand ils sont là

Je bois tout’s les nuits,

Mais tous les whiskys

Pour moi ont le même goût

Je ne sais plus où aller,

Tu es partout

Je suis malade,

Complètement malade,

Je suis malade,

Parfaitement malade,

Tu m’as privé de tous mes chants,

Tu m’as vidé de tous mes mots,

Si ça continue

Je crév’rai seul avec moi

Et j’ai le coeur complètement malade,

Cerné de barricades,

T’entends, je suis malade

Le détective souriant tristement à sa défunte première épouse se dépêche de retrouver Jim Clancy pour lui expliquer la situation avec son corps. L'ambulancier soupire et se rend dans l'appartement, forçant la porte, trouve un Carl Neely possédé et ivre qui continue à boire et à chanter, Carl Neely (âme) lui traduit les paroles du mieux qu'il peut et, penaud pour son corps, demande au chuchoteur s'il peut, au moins, éloigner la source d'ennui, l'alcool, loin de son corps.

Alors Jim Clancy ordonne au détective qui vide d'un trait son verre de poiré :

— Monsieur Neely, ou plutôt l'esprit qui le possède, vous nous ennuyez avec votre schème de comportement, toujours le même. Monsieur Neely et moi-même sommes très ennuyé de vos habitudes qui ne concernent pas votre descendant, alors veuillez bien le laisser en paix.

— Vous..., lui réplique d'une voix profonde, caverneuse, pâteuse et ironique Carl Neely, pensez sérieusement... m'empêcher... de faire... ce que je veux... Ah ! Ah ! Ah ! .... je sais mieux que vous... qui je suis et qui il est. Mieux que vous... Monsieur.... Clancy..... Et je constate qu'il ne... s'oppose pas... à mon influence. Ah ! Ah ! Ah !... In vino veritas... n'est-ce pas ? Allez! ...

Le corps possédé prend un verre de whisky, le lève dans les airs.

— ... à votre santé et à ma santé! ...

Il vide d'un trait le petit verre, un sourire ironique aux lèvres, tournant son regard possédé vers Jim Clancy.

— ... D'ailleurs.. je dois vous quitter... j'ai encore... des affaires... à régler pour.... mon enquête... Ignorantia iuris neminem excusat (Nul n'est censé ignorer la loi)... Et j'ai raison.

— Esprit qui possède Monsieur Neely,....

— À savoir François-Paul de Kermadec, l'interrompt Carl Neely (âme)

— Alors, Monsieur François-Paul de Kermadec, laissez votre descendant en paix, il n'est pas un jouet entre vos mains...

À ces mots, le corps possédé du détective se lève, maladroitement, et brandit son arme, arme de fonction que le détective avait amené avec lui, vers Jim Clancy et dit :

— Sérieusement.... vous me fatiguez... Monsieur Clancy.... à être comme un père envers moi... j'en ai déjà un.... sauf qu'il ne s'intéressait... et ne s'intéresse aucunement à moi, parce que Carl Neely ne vaut rien... Alors veuillez bien sortir de mon appartement avant.... que je tire. 

Les mots du Carl Neely possédé ont sérieusement blessé Carl Neely (âme) au plus profond de son être. Et Carl Neely, le corps possédé, tire, mais, heureusement, trop ivre et influencé par Carl Neely (âme), a raté le coup et la balle se plante dans le mur. Jim Clancy maîtrise le détective et le désarme. Mais François-Paul de Kermadec continue à se débattre. L'ambulancier attache les mains du détective derrière le dos et range les bouteilles d'alcool à leur place, mais, lorsqu'il rangeait les alcools, le corps possédé du détective se libère des liens et se dirige vers la sortie de l'appartement. Jim Clancy cesse de ranger les bouteilles pour rattraper le détective. Il le rattrape rapidement, puisque le corps possédé allait d'une démarche titubante et se soutenait le long du mur pour ne pas tomber. L'ambulancier, prenant les menottes de la ceinture du détective, lui menotte les mains derrière le dos. Une fois qu'il a rangé toutes les bouteilles à leur place, Jim Clancy regarde le corps possédé du détective pour voir quand l'ancêtre alcoolique cessera de le posséder. Après quelques minutes à lancer des injures à l'ambulancier, François-Paul de Kermadec cesse de posséder Carl Neely. Ce dernier revient dans son corps.

Étonné d'avoir mal à la tête et d'être menotté, il tourne la tête vers son ami et collaborateur et le sollicite d'une voix pâteuse :

— Monsieur Clancy, mon ami, ... pouvez-vous m'expliquer... la raison de ma position.... plutôt bizarre ... et votre intrusion... dans l'appartement ?... Sans parler de mon terrible... mal de tête...

— Disons, Monsieur Neely que vous êtes venu me chercher, parce que votre corps a été possédé par votre sombre ancêtre alcoolique, François-Paul de Kermadec je pense. Et me voilà dans votre appartement pour vous trouver en train de chanter en français et de boire, vous êtes ivre et vous m'avez même menacé avec votre arme de fonction, mais heureusement, votre âme a influencé votre corps, faisant en sorte que vous m'avez raté et la balle s'est plantée dans le mur. Je vous ai maîtrisé et menotté, puisque votre sordide ancêtre voulait sortir, ce que je lui ai empêché, d'où votre présente position bizarre.

— Je suis... franchement.... un sombre crétin...,

Le détective baisse son regard vers ses pieds de honte et continue son monologue en français.

— ... je suis.. si facilement influencé... et possédé... Je me demande... quel piètre détective je suis ? Je commence ... même à douter si... je ne serais pas... un ivrogne..., mais bon! Dans tous les cas... je suis un bon à rien...

Sur ce monologue, Jim Clancy délivre le pauvre détective des menottes et de la position qui le fatigue pour l'aider à le diriger vers la chambre. Dès qu'il s'installe dans le lit, il s'endort, Jim Clancy, lui, sort de la chambre et se dirige vers la sortie pour voir François-Paul de Kermadec avec un sourire ironique aux lèvres et disparaître de sa vue. Jim Clancy est un peu inquiet pour son ami le détective, mais décide de ne pas trop s'inquiéter pour lui. Il salue Camille Deschamps-Neely qu'il voit à la droite du seuil de l'appartement.

La défunte épouse de Carl Neely l'informe :

— Il ne reste plus qu'un jour où l'influence de François-Paul de Kermadec peut être forte sur mon mari. J'espère qu'il ne se laissera pas faire. Nous verrons demain, j'essaie du mieux que je peux de lui insuffler un optimisme.

Jim Clancy remercie l'esprit errant de son aide et retourne chez lui expliquer la situation à son épouse. Mélinda Gordon espère que leur ami détective s'en sortira bien avec ses sordides ancêtres.


Le lendemain matin, dernier jour avant de prendre le train pour Dijon, Carl Neely se réveille, à peine remis des consommations d'alcool de la veille, décide de relire les documents d'enquête concernant sa famille et ses vies antérieures, pour être étonné des intrications folles de sa famille et de ses vies antérieures. Influencé entre François-Paul de Kermadec et Camille Deschamps-Neely, le détective de Grandview s'attrape par la tête, ressentant un mal de tête poindre.

Le détective pense :

« Peut-être ne suis-je guère meilleur que mes ancêtres, et que je suis un imbécile chronique avec un fort potentiel d'être un alcoolique, voire déjà alcoolique, sauf que je refuse de voir l'évidence, mais je ne peux me permettre de dériver trop..., au moins pour ma fille, ma Marie... sauf si je n'ai jamais été un bon père... que je suis le plus sombre des crétin combiné avec un détective qui peut être influencé facilement par toutes sortes d'esprits, voire être possédé par eux... »

Carl Neely soupire et sort faire une promenade. Une fois qu'il a terminé sa promenade, trop influencé par son ancêtre qui ne lui suggère que des pensées négatives sur lui-même, finit par rentrer dans son appartement, fait ses bagages et part boire un verre de vin, dans l'espoir de faire chasser les sombres pensées. Malheureusement, le détective n'est que possédé par Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec qui dirige le corps pour qu'il boive plus de vin, au désespoir de Carl Neely (âme) et de Camille Deschamps-Neely. Mais Carl Neely (âme) a demandé à Camille Deschamps-Neely de ne pas informer le couple chuchoteur d'esprits, puisqu'eux (Camille Deschamps-Neely et Carl Neely) s'occuperont du cas sans leur aide ou intervention.

Pour Carl Neely, il y a l'enjeu de sa fierté, puisqu'il a trop honte que son collègue et ami soit encore spectateur de son corps possédé et ivre, alors qu'il la vu ainsi la veille, il n'a surtout pas envie qu'il le prenne en pitié. Dès que le corps est devenu ivre, le détective se lève et sort de son appartement pour tituber à pieds et en train (il a acheté, ivre, des billets pour l'aller et le retour), en apportant dans une main une bouteille pleine de vin, pour se rendre à Meyrargues. Le trajet dure une heure, mais, ce temps n'est pas gaspillé par l'ancêtre qui fait en sorte que le détective boit encore du vin, jusqu'à être ivre et chanter les deux dernières strophes du Chanteur de Daniel Balavoine. Les autres voyageurs se sont plaints du comportement du détective, les forces de l'ordre l'ont rappeler à l'ordre. Alors l'ancêtre a cessé de posséder Carl Neely, l'âme revient dans son corps, mais n'est guère contente de l'état lamentable et indigne de son corps.

Une fois arrivé à Meyrargues, François-Paul de Kermadec possède le détective ivre pour l'amener près de sa troisième épouse, mais Carl Neely (âme) influence le corps pour que sa femme ne le voit pas de trop près et surtout pas de face. Ainsi, Mila Vasilieva a vu son ex-mari de dos, de loin, avec une démarche titubante et une bouteille de vin à la main déambuler dans les rues et boire de temps en temps à la bouteille même. Elle ne croit pas que cette figure soit son ex-mari, même si que la silhouette ne pouvait qu'être celle de Carl Neely, mais elle doit reconnaître qu'elle ne peut aucunement associé le détective avec une consommation si immodérée d'alcool. Carl Neely (âme) et Camille Deschamps-Neely, à défaut d'influencer le corps possédé du détective, essaient d'influencer Mila Vasilieva pour qu'elle ne voit pas de plus près son ex-mari, sinon, Carl Neely en a la vague intuition qu'il ne pourrait plus revenir avec sa femme ni avoir la garde partagée, puisque clairement incapable de s'occuper de la petite. Ce qui fonctionne, Mila Vasilieva et la petite Marie continue leur chemin, ayant perdu de vue le détective possédé et n'étant pas curieuse à savoir si l'homme est bel et bien son ex-mari, puisqu'elle est convaincue que l'homme vu ne peut l'être. François-Paul de Kermadec dirige le corps du détective vers un magasin où il achète une bouteille de whisky et se rend dans un parc pour s'assoir et boire tranquillement les bouteilles dans l'espoir que Mila Vasilieva le voit. Ivre, Carl Neely s'affale sur le banc, les deux bouteilles d'alcool à ses pieds, alors que Mila Vasilieva le voit de loin, se promenant dans le parc avec le petit bébé dans ses bras. À ce moment, Carl Neely (âme) et Camille Deschamps-Neely essaient d'influencer Mila pour qu'elle ne se rapproche pas du corps possédé et ivre de son ex-mari et François-Paul de Kermadec et Louise-Rose de Kermadec-Hervé qui essaient d'influencer Mila Vasilieva pour qu'elle se rapproche et voit son ex-mari. Elle décide de continuer son chemin et de bifurquer avant de passer derrière son ex-mari, prenant un autre passage, pour ne le voir que de dos.

Au moment où elle passe, elle entend la voix de l'homme qui n'est pas celle de son mari, étant plus rauque, profonde, caverneuse et avinée qui affirme ces mots en français :

— Carl,...t'es... un bon ..... à rien .... t'as raté... ta vie... tu ne vaux rien... c'est normal .... que t'es seul... qui voudrait de toi... ? Personnnnnnne.

Mila Vasilieva sursaute lorsqu'elle entend le prénom de son ex-mari et encore plus lorsque l'homme se retourne, croisant son regard, le regard possédé du détective fixe celui de sa femme, pour tourner le regard vers leur fille, et revenir sur Mila Vasilieva.

Le détective, possédé et ivre, dit à son ex-épouse, la fixant :

— Mila ?... Ma Mila, toi.. ici ? Allez.... dit-moi un bonjour au moins.... T'es pas retournée... de l'autr' côté de l'Ooocéan?.... T'as changé d'avis ... ou t'es pas seule ? Pas trop difficile, j'espère ?

Alors que l'épouse voulait répondre, l'ancêtre démoniaque cesse de le posséder et Carl Neely revient dans son corps, étonné, perdu, abasourdi, sonné.

Mila Vasilieva remarque que la lueur de possession n'est plus dans son regard, ne se trouvant qu'en présence de son mari ivre, elle lui répond avec de la pitié dans la voix :

— Carl Neely, tu ne cesses de m'étonner, mais sérieusement, dit-moi ce qui t'amène ici, alors que tu es dans cet état plutôt indigne de toi ? Est-ce tu reviens aux États-Unis bientôt ? Ne me dit pas que je te manque à ce point-là ?

— Voudrais-tu que... nous discutons... en privé ? ... Mais saches que je suis... étonné de me retrouver.... ici, à te voir... et à te parler... Non pas que je ne suis pas content de te voir... loin de moi cette idée... D'ailleurs, je ne... reviens pas si rapidement.... mon enquête... je dois continuer... à Dijon demain,... puis Londres et Lille... Après... l'enquête est fini... mais ça me prendrait... au moins trois semaines.... Mon amour, ma Mila,.... baissant les yeux, murmurant à lui-même pour que sa ex-épouse ne l'entende pas, je t'aime... beaucoup... tu me manques...beaucoup... je suis... un navire à la dérive.... je suis incroyablement stupide.

— D'accord. J'espère juste que tu n'as pas commencé à boire depuis notre divorce ?, dit-elle comme une mère qui gronde son enfant. 

L'inspecteur, qui s'est levé, renverse les bouteilles à ses pieds. Étonné, des bouteilles à ses pieds, mais aussi honteux de son état, baisse les yeux vers ses pieds et ne répond pas à son ex-épouse, ne faisant que bredouiller quelques vagues excuses et la quitte. Il revient, d'une démarche titubante vers la gare pour rentrer à Marseille. Pendant le trajet, il ne faisait que dormir et boire de l'eau, dans l'espoir de calmer son mal de tête et son ivresse. Une fois revenu dans son appartement, il part dormir.


Le lendemain matin, Carl Neely, étonné de son mal de tête essaie de se rappeler les évènements de la veille, soupire et dit à voix haute :

— Attend... que s'est-il passé la veille... Merde ! J'espère que ma chère Mila ne m'a pas vu.... Oui, elle m'a vu.... Super ! Il ne me manquait plus que ça.... que ma Mila pense que je suis... un alcoolique... et tellement problématique... que je n'ai aucune manière... Boire à même la bouteille ! Peuh ! Comme le pire des ivrognes !... Sauf si je le suis ?.... Sérieux.... Carl, dans quoi t'es tombé... tu tombe franchement bas... une déchéance totale.... C'est quoi la prochaine étape de ta déchéance ?... T'as perdu toute possibilité d'avoir la garde de Marie, maintenant!... Carl,... t'es une perle de conneries, de stupidités, de gaffes, de défauts et d'erreurs.... Heureusement que t'es unique, parce que le monde et la terre ne pourraient supporter deux comme toi. D'ailleurs, je me demande comment je suis encore vivant... mais bon. Heureusement que Marie a plus tiré des gènes de ma Mila et non les miennes, sauf pour l'apparence physique... Sérieux Marie, t'as un con, un idiot de père... que je doute... que tu veuilles m'appeler père ou papa...

Il éclate en sanglots, mais se ressaisi, sèche ses larmes et ramasse ses bagages pour attendre les Clancy devant leur appartement avec ses bagages. Rien qu'à voir la mine du détective, Jim Clancy comprend qu'il s'est passé quelque chose hier, mais ne veut pas interroger son ami, pour ne pas le mettre malaise ou le faire fuir et abandonner son enquête. Ainsi, le détective, qui ne cesse de remâcher les évènements des quatre derniers jours à Marseille et encore plus assombri dans la perspective qu'il vient de se priver de la garde partagée de leur fille, et les Clancy prennent le train pour Dijon.




À suivre

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