Le retour du professeur Richard Payne
Chapitre 3 : Denis Paradis
1797 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 10/10/2022 23:32
Le lendemain matin, très tôt, Mélinda et Jim se racontent leur rêve respectif. Après le petit-déjeuner, les enfants jouent avec leurs peluches. Les parents les regardent.
Tout à coup, le cellulaire de Mélinda sonne. C'est le professeur Richard Payne. Elle fait un signe à son mari et se déplace dans la pièce voisine afin de parler sans être dérangée.
Elle répond : – Bonjour, Monsieur le professeur ! Quelle est la raison de votre appel ?
– Madame Gordon, je vous appelle pour savoir si vous avez besoin de mon aide pour vos histoires d'esprits.
– S'il vous plaît, ne plaisantez pas !
– D'accord. Très sérieusement, je voudrais m'assurer qu'un esprit ne vous ennuie pas, vous et votre mari, car entre-temps, je peux déjà imaginer le nombre d'esprits qui sont venus à vous et qui sont passer dans la Lumière.
– Merci, Monsieur le professeur, mais pour l'instant, tout va bien. D'ailleurs, s'il y a de quoi, vous savez que nous vous demanderons votre aide. Merci beaucoup de votre attention, et passez une bonne journée !
– Vous pareillement !
La conversation terminée, elle rejoint son mari et ses enfants. Jim s'implique dans le jeu des enfants avec leurs peluches. Lorsque Mélinda entre dans les pièces, tous les trois se retournent vers elle. Elle leur sourit, amusée, et se joint à eux. Après un certain temps, la faim se fait sentir et les parents filent dans la cuisine pour préparer le repas du midi.
Après le repas, la famille profite du temps ensoleillé pour se promener sur la place de Grandview. Au cours de cette promenade, un esprit apparaît devant Jim, Mélinda, Aiden et Marie-Anne. Il semble être un homme de 70 ans vêtu d'un complet brun et d'une chemise blanche. L'esprit dit : « Enfin quelqu'un qui ne m'ignore pas ! »
Jim lui demande : – Monsieur, quel est votre nom et que voulez-vous ?
– Je m'appelle Denis Paradis. Je voudrais savoir que quelqu'un m'explique ce m'est arrivé. Un monsieur, je pense qu'il se prénomme Gabriel, m'a dit que je peux continuer à me promener ici. Il était accompagné d'un homme en noir. Gabriel m'a dit que mon corps est mort, mais que je peux m'en trouver un autre pour pouvoir sentir à nouveau dans le monde matériel, et, afin, selon l'homme en noir, de réparer les erreurs commises lorsque j'étais dans mon corps précédent.
– De grâce, pour votre bien, ne croyez point en ces balivernes. Vous savez que ce n'est pas une bonne chose que de vouloir posséder un corps qui ne vous appartient pas. Ce que vous devez faire, c'est aller dans la Lumière. Mais en fait, Monsieur Paradis, quelle faute voulez-vous réparer ? Ma femme et moi nous vous aiderons.
– Demandez à mon collègue, le professeur Richard Payne.
Puis l'esprit disparaît de leur vue. Aiden dit : « Il a fait une méchante action. »
Jim commente : « C'est ce que je comprends aussi. » S'adressant à sa femme : – Je ne vois pas d'un bon œil que Gabriel et Romano s'attachent à Denis Paradis. Je crains que ces esprits veulent nous faire du mal en prenant pour victime le professeur Payne. Qu'est-ce que tu en penses ?
– Je suis du même avis.
– Et si nous avertissons le professeur ?
– Pourquoi pas.
La famille, après leur promenade, revient dans leur maison. Jim appelle le professeur des sciences occultes.
Celui-ci, étonné, lui répond : – Monsieur Clancy, content de vous entendre !
– Merci, Monsieur le professeur. Mais je voudrais savoir si nous pouvons discuter concernant Monsieur Denis Paradis, un esprit errant que nous avons rencontré aujourd'hui au cours de notre promenade. Si vous êtes plus à l'aise de discuter en personne, je suis disponible maintenant.
– D'accord. Voulez-vous dans ce cas venir chez moi ? Vous connaissez mon adresse ?
– Oui. Donc, dans cinq minutes !
Chacun éteint son appareil. Jim dit à sa femme de rester avec leurs enfants et il file jusqu'à la maison du professeur des sciences occultes, qui l'attendait devant la porte. Les deux hommes se saluent et Richard Payne invite Jim Clancy dans son salon. Une fois assis, le professeur demande à l'ambulancier : – Monsieur, votre visite m'intrigue.
– Et je lis sur votre visage que vous souhaitez en savoir plus sur mon don nouvellement acquis, qui, en fait, s'est révélé à moi.
– Décidément, vous lisez ma pensée !
– Un peu. Mais, trêve de blagues. La chose est sérieuse.
Après une courte pause, le mari de Mélinda poursuit : – Aujourd'hui, ma femme, mes enfants et moi avons rencontré un esprit errant qui s'appelle Denis Paradis. Quand je lui est demandé pourquoi il erre sur terre, il m'a dit que vous en êtes la raison. Comme à lui sont attachés deux esprits malveillants, en plus de Gabriel, je voudrais le faire passer au plus vite à la Lumière. Je ne voudrais pas que vous ayez des ennuis avec cet esprit, et par ricochet, ma famille et moi. Donc, je vous pose la question : que savez-vous de Denis Paradis ?
– Il était un collègue du Département d'Anthropologie, un vieux professeur sympathique. Je n'ai entendu que des compliments de la part de ses étudiants. Il enseignait les croyances primitives sur l'âme, mais aussi sur les différentes pratiques divinatoires des peuples de l'Antiquité.
Jim l'interrompt : – Désolé de vous interrompre, mais voilà Denis Paradis à votre gauche.
En effet, l'esprit apparaît à la gauche du professeur Payne et l'écoute d'un air amusé.
Le professeur poursuit sa réponse : – Ce collègue était un passionné.
Denis Paradis commente : – Il est jaloux de mon succès !
Jim : – Monsieur, voulez-vous laisser votre collègue parler et merci de ne pas l'interrompre.
Professeur Payne : – Denis a dit quelque chose ? Jim, pouvez-vous me rapporter ses paroles ?
Jim : – Il a simplement dit que vous êtes jaloux de son succès.
Professeur Payne : – C'est faux !
Jim : – Ne vous disputez pas ! Continuez, Monsieur Payne, à parler. Ensuite, Monsieur Paradis, prenez la parole, puis je rapporterai vos propos à votre collègue. Et sans vous coupez mutuellement la parole. Ce tour de parole vous convient ?
Les deux professeurs hochent de la tête.
Le professeur des sciences occultes poursuit : – En fait, qu'est-ce que je voulais dire ?
Après quelques secondes de silence, il dit : – Jim, tu dois savoir que mon collègue était très estimé au sein du Département. Et moi-même je reconnais qu'il sait expliquer la matière d'une manière intéressante. Parfois, nous avons eu des débats très animés avec lui. Parfois, nous débattons longuement sans parvenir à changer de position. Un jour, au cours de l'un de ces débats, il était ivre et en colère. Il m'a insulté, hors de lui. De plus, il a brisé une lampe qui se trouvait sur mon bureau puis il est sorti en claquant la porte. Après cet incident, nous avons pris du temps pour recommencer à discuter. Il nous a fallu deux mois pour tourner la page. Mais il ne m'a jamais fait des excuses. Mais, saches, Denis, que je te pardonne cette lampe brisée; elle était défectueuse. Quant à l'insulte, tu le sais bien qu'elle est à moitié fausse, mais pour la part de vérité, ce n'est que mon ego qui est blessé. Mais je te la pardonne.
Denis Paradis : – Rick, si tu sais quelle était cette insulte, peux-tu la répéter ?
Jim dit : – Monsieur Payne, votre collègue vous demande de répéter l'insulte si vous vous en souvenez.
Payne répond : – Il m'a dit que j'étais mal élevé et que ma mère aurait pu mieux m'apprendre les manières. C'est seulement sur la seconde partie de l'insulte que je suis un peu d'accord, mais c'est vexant.
Denis Paradis : – Je suis quand même désolé. Mais saches que je n'ai pas brisé par hasard ta lampe de bureau.
Puis l'esprit disparaît de la vue de l'ambulancier. Ce dernier rapporte au professeur des sciences occultes ses propos. Les deux hommes restent silencieux pendant quelques minutes.
Jim brise le silence : – Que savez-vous du passé de cette lampe de bureau ?
Après quelques minutes de réflexion, le professeur des sciences occultes répond : – Cette lampe était une antiquité que j'ai acheté au cours de l'un de mes voyages d'études en Afrique, il y a des années. Le marchand m'a assuré qu'elle fonctionnait comme neuve, mais elle s'est vite révélée défectueuse après un an. Néanmoins, je la gardais sur mon bureau. Par contre, j'ignore l'ancien propriétaire de la lampe.
Tout à coup, une forme noire apparaît à la gauche du professeur; Jim reconnaît que l'esprit malveillant est Samuel Douglas. Il frémit à sa vue. Le professeur lui jette un regard interrogateur ; l'ambulancier répond : « Il semble que vous avez fait venir le Docteur Samuel Douglas qui se trouve à votre gauche. » S'adressant à l'esprit : – Que voulez-vous nous expliquer au sujet de cette lampe ?
L'esprit : – Cette lampe était destinée à votre ami le professeur.
Jim se dépêche de transmettre la réponse à Richard Payne. L'esprit s'approche de Jim et le plonge dans une vision. Il voit qu'il tient dans sa main droite une vieille lampe de banquier verte avec des motifs bizarres et qu'il l'apporte à un homme un noir. Il reconnaît qu'il s'agit de Romano. La lampe est déposée sur un comptoir en face de cet homme. Fin de la vison.
L'ambulancier dit au professeur : – Je pense que la lampe était ensorcelée par un individu possédé par Romano avant de la vendre. Elle porte donc un maléfice. Il s'agit d'une lampe de banquier verte avec des motifs.
Le professeur, ébahi, hoche de la tête. Samuel Douglas disparaît.
Après quelques minutes de silence, il lui dit : – Monsieur Clancy, avez-vous d'autres questions ou d'autres remarques ?
– C'est plutôt à moi de vous posez la question.
– Et bien ! Je voudrais savoir comment vous vivez avec votre nouveau don et comment il a changé votre vie ?
– Je me suis habitué, comme ma femme trouve normal de voir les esprits. C'est tout. Et merci Monsieur le professeur pour cette discussion.
– Merci à vous, Monsieur Jim Clancy.
Les deux hommes se lèvent de leurs chaises, se serrent la main droite amicalement, puis le professeur accompagne son visiteur jusqu'à l'entrée de sa maison. Jim revient chez lui.