De feu et de braise (Diluc x Varesa)

Chapitre 17 : Varesa

1283 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 20 jours

Chapitre 17

Je ne savais pas vraiment comment on était tous rentrés dans cette tente minuscule. C'était étroit. Trop étroit. Et il faisait chaud. Beaucoup trop chaud. J'étais collée à Diluc. Son épaule touchait la mienne, son souffle caressait parfois ma tempe quand il se tournait légèrement, et chaque contact me faisait l'effet d'une étincelle. Mon cœur tambourinait si fort que j'étais certaine que tout le monde pouvait l'entendre.


Je n'avais pas sommeil. Comment aurais-je pu ? Mon corps était en feu, tendu, conscient du moindre centimètre qui me séparait de Diluc. Ou plutôt, du peu d'espace qui ne nous séparait plus. Je fermais les yeux. Juste pour m'apaiser. Mais à la place, c'est un autre feu qui s'est allumé dans ma tête.


Un rêve.


Je ne saurais dire comment il a commencé. J’étais dans le bassin d’eau chaude, seule, enveloppée par une brume douce et épaisse. L’eau glissait sur ma peau, chaude, caressante, presque intime. Et puis, il était là. Diluc. Silencieux. Majestueux. Son regard m’enveloppait comme une flamme silencieuse, et chaque pas qu’il faisait dans ma direction semblait ralentir le temps.

Il s’approcha de moi avec une lenteur délibérée, presque provocante. Mon cœur battait la chamade, mon ventre se tordait de nervosité et d’attente. Quand sa main se posa dans mon dos, je crus m’effondrer. Sa paume chaude glissa doucement le long de ma colonne, jusqu’à la base de ma nuque. Là, ses doigts s’arrêtèrent, dessinant de petits cercles sur ma peau humide. Un frisson remonta tout mon corps, électrisant chaque centimètre de moi. J’étais tendue, et pourtant fondante. Prisonnière volontaire de ce contact.


Il pencha la tête vers moi, et je sentis son souffle chaud contre ma joue, descendre jusqu’à mon oreille. Il murmura quelques mots indistincts, à peine audibles, mais son ton grave et brûlant fit vibrer quelque chose de profond en moi. Mes jambes fléchirent dans l’eau. Ma poitrine se souleva au rythme d’une respiration devenue erratique.

Il posa l’autre main sur ma taille, m’attirant doucement contre lui. Mon corps se pressa au sien, et la sensation fut à la fois déroutante et enivrante. La chaleur de sa peau contre la mienne, l’odeur subtile de cendre et de soleil... tout me submergeait. Sa bouche se rapprocha de la mienne, si près que je sentais la douceur de ses lèvres frôler à peine les miennes. Mon souffle se suspendit. Mon ventre se noua. Mon cœur s’arrêta.


Et juste avant qu’il ne m’embrasse, la tension devint insupportable. Délicieuse. Intolérable. C’était un vertige. Un embrasement. Une attente infinie.

Je me suis réveillée en sursaut.


Le cœur au bord des lèvres. Les joues en feu. Les mains moites. Je me suis redressée doucement, de peur de réveiller Diluc. Il dormait. Son visage paisible était tourné vers moi, quelques mèches de cheveux retombant sur son front. Mon regard s'est attardé sur la courbe de sa lèvre inférieure. J'ai dû retenir un gémissement. Mon rêve était encore trop présent, trop vif.

Je me suis levée, le souffle court, la tête encore bourdonnante de mon rêve. Mon corps me semblait trop chaud pour l'heure, pour l'endroit. Mes tempes pulsaient, ma gorge était sèche, et mes joues en feu. Je me sentais oppressée, à la limite de l'étourdissement. Des gouttes de sueur glissaient le long de mes tempes et de mes joues, mes cheveux humides collaient à ma nuque. Il fallait que je sorte, que je respire.

Je suis sortie de la tente.


L'air frais du désert me fit l'effet d'une claque. J'inspirai à fond, posant mes mains sur mes joues pour essayer de faire redescendre la température. J'avais honte. Et peur. Et... désir. Ce mot me vint sans que je le veuille. Et j'en ignorais encore tous les contours. C'était nouveau.


Bouleversant. Et ça me donnait le vertige.


— Tu fais des cauchemars aussi ?


Je sursautai. Kaeya était là, adossé à un rocher, les bras croisés. Son regard était plus doux que d'habitude, presque triste.


— J'ai juste eu... chaud, marmonnai-je.

Il haussa un sourcil amusé.

— Le feu à l'intérieur, c'est souvent le plus dur à éteindre. Tu veux que je t’aide à refroidir un peu ça ? Mon œil divin Cryo fait des merveilles quand il s’agit d’éteindre les braises trop vives.


Je baissai les yeux, soudain très consciente de ma tenue légère, de mes bras encore frémissants, et des gouttes de sueur qui perlaient sur ma nuque. Mes cheveux, humides, collaient à ma peau moite. Une chaleur étrange, presque fiévreuse, irradiait de ma poitrine jusque dans mes joues. Il s'approcha alors, son regard plus doux qu'à l'accoutumée, mais s'arrêta à une distance respectueuse, comme s'il sentait que j'étais à la fois en ébullition et au bord de l'implosion.


— Tu tiens à lui, dit-il doucement.


Je relevai les yeux, un peu surprise. Il n'avait pas de sourire narquois. Juste une tristesse sincère dans le regard. J'hochai lentement la tête.


— Mais je ne sais pas ce que c'est... ce que je ressens. C'est fort. C'est...

— Flippant ? proposa-t-il.


Je laissai échapper un petit rire nerveux.


— Oui.


Il hocha la tête, les yeux levés vers les étoiles.


— T'inquiète pas, Varesa. Le feu, ça se contrôle pas. Mais tu peux choisir de ne pas t'y brûler.


Je ne répondis pas tout de suite. Mes doigts froissèrent machinalement le tissu de ma tunique, comme si cela pouvait apaiser le tumulte en moi. Mes joues étaient encore brûlantes, ma nuque trempée de sueur, et mon cœur battait si vite que j'avais peur qu'il explose. Les mots de Kaeya avaient glissé en moi comme une lame douce et acérée. Je ne comprenais pas pourquoi, mais quelque chose sonnait faux dans sa voix, ou peut-être dans ses intentions. Était-ce une mise en garde ? Une menace voilée ? Ou seulement un conseil maladroit ? Je ne savais plus. Mais au fond de moi, une inquiétude sourde prenait racine.


Mon regard se perdit dans l'obscurité du désert. Le feu en moi, ce feu nouveau, indomptable, continuait de brûler. Et dans le souvenir de mes rêves et de ses regards, il avait les yeux couleur braise.


Kaeya brisa le silence, sa voix empreinte d’une amertume contenue :


— Tu devrais retourner finir ta nuit... Aux côtés de ton héros aux cheveux de feu. À deux, vous aurez sûrement moins chaud qu’à trois.


Il força un sourire, mais il était teinté d’une mélancolie palpable. Puis, sans attendre de réponse, il détourna le regard vers les dunes sombres.


Je déglutis, mal à l’aise. Quelque chose en moi voulait protester, lui dire que ce n’était pas comme ça, que je ne comprenais même pas ce que je ressentais. Mais les mots restèrent coincés dans ma gorge. Alors je me contentai de hocher la tête, timidement, et je retournai vers la tente, les jambes encore fébriles, le cœur un peu plus lourd, mais toujours incandescent.

Je me glissai à nouveau sous la toile, m’efforçant de ne pas faire de bruit. Diluc dormait toujours. Ou faisait semblant. Je ne savais pas. Mais son calme apaisait mes sens déchaînés.


Je fermai les yeux, espérant que le sommeil m’emporterait. Mais tout

en moi brûlait encore.

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