De feu et de braise (Diluc x Varesa)

Chapitre 15 : Varesa

959 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 24 jours

Il l’a dit. Il va repartir.


La phrase tourne en boucle dans ma tête, comme un bourdonnement trop aigu. Mondstadt. Il doit rentrer à Mondstadt

.

Quelque chose se serre en moi. Quelque chose de lourd, de douloureux, juste sous ma cage thoracique. Comme si un poing invisible s'était refermé autour de mon ventre. C’est idiot, je le sais. Il a une mission, des devoirs, une vie là-bas. Mais... pourquoi maintenant ? Pourquoi, juste après... ça ?


Je sens mes joues chauffer. Mes mains tremblent légèrement alors que je les noue l'une dans l'autre, les pouces agitant une danse nerveuse. Je n'arrive pas à le regarder. J’ai peur de ce que je verrais dans ses yeux. Est-ce qu’il regrette ? Est-ce qu’il pense que tout cela n'était qu’un moment de faiblesse ?


Et puis il y a ce nom. Donna. Une vieille conquête, a dit Kaeya. Gravement blessée. Là-bas.


Je n’ai jamais entendu parler d’elle. Je ne devrais pas ressentir cette chose qui m’envahit, mais je ne peux pas la nier. Une jalousie acide. Un poison doux, distillé au creux de ma gorge.


Elle fait partie de sa vie, de son passé, de son monde. Moi, je suis la fille qui mange trop de champignons et qui ne sait même pas embrasser. Comment pourrais-je rivaliser avec une femme qu’il a aimée ?


Je réprime un soupir. Mon cœur tape fort. Je me sens nulle. Fragile. Invisible, même.


Mais alors que je suis prête à ravaler mes pensées, à ravaler mes larmes, il se tourne vers moi.


— J’ai besoin que tu viennes avec moi.


Je lève les yeux, prise de court.

Quoi ?


Mes pensées s’emballent, puis se figent. Il ne part pas... sans moi ?


Je le fixe, incrédule. Il murmure quelque chose que je suis seule à entendre. Que ce qu’il s’est passé entre nous ne peut pas rester en suspens. Que je compte. Que je l’accompagne.


Et là, je sens mon estomac se dénouer, tout doucement. Mon corps entier se relâche, comme si j’avais retenu ma respiration depuis trop longtemps. Je suis soulagée.

Non. Plus que ça.


Je suis amoureuse.


Un sourire naît, fragile, aux coins de mes lèvres. Mes joues me brûlent. Je veux le toucher. Recréer ce contact, cette chaleur de tout à l’heure, juste avant que... ça n’arrive. Mais je me retiens. Il y a trop de monde. Trop de regards

.

Chasca nous observe. Kaeya, aussi. Et je n'arrive pas à savoir pourquoi ce dernier me met mal à l'aise. Il est beau, sûr de lui, charismatique. Il parle à tout le monde avec un sourire en coin, mais avec Diluc, quelque chose cloche. Il y a une tension étrange, comme un passé trop pesant entre eux. Et je ne peux m'empêcher de remarquer que Kaeya me dévisage un peu trop souvent, comme s'il cherchait à comprendre ce que je fais ici, à ses côtés.


Et puis il y a Donna. Ce nom qui revient en boucle dans mon crâne.


Je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas ravie à l'idée de rencontrer une amie à lui. Pourquoi j'ai l'impression qu'elle représente quelque chose que je n'aurai jamais. Une femme sûre d’elle, du même monde que lui. Alors que moi, je suis juste...


Varesa.


Une Varesa qui se surprend à ne pas avoir faim, pour une fois. Une Varesa qui veut juste rester collée à ce petit fragment de Diluc qu’elle a réussi à apprivoiser.

Une Varesa qui se sent de plus en plus étrange dans son propre corps.


Parce que tout en moi vibre à sa présence. Je sens mes membres électrisés quand il s’approche. Mes mains me démangent quand nos doigts se frôlent. Mes pensées sont désordonnées, troublées, et mon corps... mon corps réagit comme jamais auparavant. Une chaleur lente, diffuse, monte en moi quand je le regarde. Un désir que je ne sais pas nommer. Une envie confuse.


J’ai envie de m’approcher. De poser ma main sur sa joue. D’avoir, rien qu’un instant, cette intensité suspendue de tout à l’heure. Mais je ne sais pas comment faire.

Alors je reste là. À côté de lui. Silencieuse. Brûlante.


Je vais partir avec lui.


Et j’ai peur. Mais j’ai surtout très envie.


Kaeya s’avance vers nous, son regard fixé sur Diluc.


— On devrait partir maintenant, dit-il simplement. Si on veut arriver à Mondstadt avant la nuit, il faut se mettre en route.


Sa voix est calme, mais je sens la tension sous-jacente. Diluc hoche la tête lentement, puis se tourne vers Chasca

.

— Je vais te confier une mission. Va prévenir les autres tribus. Explique-leur ce que nous avons appris. Il faut qu’ils se préparent.


Chasca acquiesce sans discuter, bien qu’une ombre passe brièvement dans son regard.

Je me sens étrange. Comme si tout allait trop vite. Comme si ce départ devenait soudain très réel.

Mualani nous rejoint, tout sourire malgré la gravité de la situation. Elle me prend dans ses bras avec un clin d’œil exagéré.


— Fais attention à toi, petite flamme. Et prends soin de ce garçon. Il en a besoin.


Je rougis. Encore. Puis c’est au tour de Diluc. Mualani le serre brièvement contre elle, puis lui murmure quelque chose que je n’entends pas. Il incline la tête en silence.


On commence à marcher. Moi, Diluc, Kaeya.


Et tout en moi vibre d’un mélange de peur, d’excitation... et d’envie.

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