Le Boucher
Le mur n’a jamais était aussi sinistre, ressemblant à un vieil homme décharné et fatigué par le poids des ans. Mors en le regardant de ses yeux bleus glacé poussa un grognement discret. Un mur assez gros mais pas assez d’homme pour le défendre, si on pouvait juger ces gamins habillés en noir d’hommes. Ils sentaient tous l’été, tremblaient de froid en s’entrainant aux armes, et leurs instructeurs ne faisaient que les rabaissaient encore et encore, tuant dans l’œuf la petite flamme de courage dont ils ont besoin pour tenir. Mors regarda le jeune Snow qui chevauchait à ses côtés, le jeune loup tenait bon malgré ses blessures, un vrai petit dur. Une fois passé l’enceinte ses amis vinrent vers lui et l’accueillirent tout heureux de le voir en vie. Surtout le gros Tarly. Mors confia son cheval a un frère puis sans retirer sa capuche, monta les escaliers vers le bureau du vieil ours, il devait parler au mestre Aemon sans tarder, a sa grande surprise il trouva Alliser Thorne et ce rat puant de Janos Slynt. Mors le connaissait depuis l’époque où il rompait devant les Lannister, un homme sans honneur, une vipère empoisonnée qui sifflait déjà dans les oreilles de cet imbécile de Thorne.
- Vous voilà enfin de retour maître Mors. Aboya Thorne d’une voix mauvaise. J’ose espérer que vous avez déjà occis nos brebis égarés.
- Vous osez surtout donner des ordres sans en porter la charge. Réplique Mors d’une voix tout aussi dure. Que faîtes-vous ici, Thorne ?
- Je maintiens le mur en ce froid infernal. Pourquoi le bâtard est en vie ? Ajoute Thorne en regardant Jon par la fenêtre.
- Snow n’est pas un déserteur, il reste un frère de la garde de nuit. Et il détient les informations sur Mance. Il marche sur nous avec une armée.
A ce moment Janos Slynt gloussa et déclara avec ironie.
- Le bâtard vous a raconté des mensonges pour échapper au billot.
Mors sans le regarder remplit une choppe et l’avala d’un trait.
- Thorne, fit Mors menaçant. Dites a cet enfant de putain que si il l’ouvre encore je lui arrache les trippe à main nue.
Janos Slynt devint pâle et s’apprêta à protester quand Alliser Thorne lui fit signe de se taire, il regarda Mors avec haine mais ce dernier vida une autre choppe sans lui prêter la moindre attention.
- Vous croyez donc que lord Snow dit la vérité, qu’une armée de sauvageon se dirige sur nous en ce moment même ?
- Je ne l’ai pas vu, mais j’ai repérer des traces. Et il y a du mouvement plus au nord au-delà de la forêt. Et je fais confiance au jeune Snow, il ne m’a pas menti.
Mors répéta ce que Jon lui a fait part, et Thorne écouta sans montrer le moindre signe de trouble. Si Mors Westford accordait du crédit au rapport du bâtard il y aura des troubles au mur, le mieux pour Thorne est d’éloigné Mors au plus vite, surtout lorsque la garde élira un nouveau lord commandant. Et Thorne convoitait ce titre depuis l’époque du vieil ours. Si Mors restait il sera unanimement élu par toute la garde. Le boucher était aussi craint que respecté. Une idée lui vint a l’esprit.
- Si c’est le cas, nous sommes dans de beaux draps. Fit Thorne froidement, nous manquons d’hommes à châteaunoir.
- En effet. Approuve Mors.
- C’est pour ça que nous devons demander des renforts au sud. Fit Thorne avec gravité. Et quand je dis renforts je parle de chevaliers et non des violeurs et des coupes jarrets qui tiennent à peine une épée. Envoyons l’un de nous quérir de l’aide des seigneurs.
- Qui pour effectuer cette tache ?
- Vous maître Mors, fit Thorne avec un sourire au coin. Vous pourriez demander l’aide de Tywin Lannister, ou de Stannis, peu m’importe. Revenez au mur avec une armée.
- Si vous voulez que je quitte le mur, il faudra un sauf conduit signé de la main du mestre Aemon en personne. Déclare Mors en regardant Thorne froidement. Et n’oubliez pas de renforcer les défenses de châteaunoir, et de préparer les hommes au combat.
- Je ferais le nécessaire. Réplique Thorne d’une voix méprisante.
Mors s’approcha de lui et le regarda dans les yeux.
- Vous ferez le nécessaire, oui. Et j’y veillerais personnellement maître Thorne. On ne fait pas grand bruit de ma patience. Surtout quand on me prend pour un imbécile.