Un zeste de réconfort.
A ces mots, Yuki blanchit, et se mit à pleurer doucement. Momiji se redressa et le prit dans ses bras. Le rat posa son front contre l’épaule du plus jeune, soupirant longuement.
- Comment est-elle morte ? demanda-t-il.
- Je n’ai rien pu faire, sanglota Momiji. Une voiture est arrivée quand elle traversait la route pour venir me rejoindre … Pardon Yuki.
- Ce n’est pas ta faute, murmura le jeune homme aux cheveux d’argent.
- Mais comment as-tu su qu’elle était morte ? questionna le blond, un peu étonné tout de même.
- Vu ton état … C’est la seule possibilité que j’ai envisagé, soupira le rat.
Le lapin se remit à pleurer de plus belle, serrant Yuki contre lui à lui casser les côtes.
- Pardon, pardon ! cria Momiji.
- Que va-t-on dire à Kyo ? Il va être complètement bouleversé ! Il aimait Tohru plus que tout.
C’est à cet instant précis que le chat entra dans la pièce. Il considéra un instant les deux garçons en pleurs lui contre l’autre dans un haussement de sourcils, puis attaqua directement.
- Momiji ! Qu’est-ce qu’elle a Tohru, bordel de merde ?! hurla-t-il.
Le pauvre lapin se recroquevilla au fond du lit, n’osant rien dire. Il fit mentalement ses prières : Kyo, quand il saurait, allait exploser, tout casser, et en particulier tous les os de Momiji, pour avoir osé faire « ça » à son aimée. Qu’avait-il fait, au juste ? Yuki avait rétorqué que ça n’était pas sa faute, mais il était presque certain que le roux n’entendrait pas cela de cette oreille.
- Ecoute, Kyo, murmura Yuki d’une voix douce. Tohru ne reviendra plus jamais.
Momiji remarqua en passant que le rat avait aujourd’hui de grandes difficultés à trouver ses mots. Il était sûr que si Kyo frappait, Yuki ne penserait même pas à l’arrêter, lui qui d’habitude esquive tout avec une grande facilité …
- Pourquoi ça ?! agressa le roux. Elle est partie ? Elle m’a quitté ?!
- On peut dire ça, souffla Yuki, sa voix n’étant plus qu’un murmure.
- Ah et pourquoi ça ? grogna Kyo, retenant à grande peine son énervement.
Non, Tohru n’avait pas pu le quitter comme ça. Ils étaient ensemble depuis plus de deux mois et s’aimaient passionnément. Ils avaient même pensé se marier –Momiji, à cette « heureuse » nouvelle avait sérieusement pensé à se jeter du haut de son toit. Kyo avait pour idée que tout cela n’était qu’une horrible méprise et menaça les deux garçons présents du regard.
- Vous mentez ! cria-t-il.
- Non, Kyo, c’est la vérité, osa Momiji d’une voix faible.
- Ta bien aimée est morte, Kyo, dit Yuki doucement. Elle a rejoint le pays des Anges, elle ne reviendra jamais.
- Elle a été écrasée par une voiture, alors qu’elle voulait me rejoindre, compléta le blond, baissant pauvrement la tête.
A ces mots, Kyo manqua de s’écrouler. Il resta abasourdi à cette horrible nouvelle, sa bouche formant un « O » parfait, ne croyant pas ce qu’il venait d’entendre. Puis, reprenant le contrôle de ses mouvements, il explosa. Ce fut horrible. Il avait éjecté Yuki à l’autre bout de la pièce, contre une armoire qui lui était tombée sans ménagement sur les jambes. Puis, il s’en était pris au lapin, le frappant, griffant, mordant, de toutes ses forces, jusqu’à ce que celui-ci, n’en pouvant plus, se fût évanoui à cause de la douleur, avant de sombrer dans le coma. Le chat avait saccagé la maison, poussant en passant Shiguré au pied des escaliers. Puis, il était monté sur le toit, les larmes se déversant sur ses joues sans pitié. Il n’avait pas le cran de se tuer, pas aujourd’hui. Il s’assit simplement au bord du toit, les jambes dans le vide et pria. Oui, il pria pour sa fiancée, espérant qu’elle soit heureuse là où elle était.