Un zeste de réconfort.

Chapitre 3 : La douleur.

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 21:09

Momiji se réveilla en sursaut. Autours de lui, tout était blanc, tout était clair. Il pensa un court instant qu'il était mort sous les coups du chat, mais la présence de nombreuses douleurs et d'un imposant bandage tout autours de sa tête lui démontra, malheureusement pour lui le contraire. Tournant sa tête avec une légère difficulté, il remarqua la présence de Yuki et Shiguré, eux aussi dans un lit d'hôpital. Tous deux lisaient : le chien un magazine douteux, et le rat un livre de bien trois cents pages. Momiji n'était pas lecteur ; il préférait jouer du violon et s'amuser avec ses amis. Amis qui avaient changé d'école à la rentrée. Décidément, le jeune homme blond était bien seul ! Il soupira, se redressa sur un coude et regarda par la fenêtre. Le ciel était comme son moral : sombre et triste. Le lapin remarqua rapidement que les yeux de Shiguré et Yuki étaient braqués sur lui, et le dévisageaient sans pudeur.

 

- Quoi ? soupira à leur intention le blond.

- Tu es enfin réveillé ! s'exclama joyeusement Shiguré.

- Tu es dans le coma depuis quatre jours, ajouta Yuki. A un moment, on a même cru te perdre.

 

Momiji leur sourit doucement, d'un rire qu'il croyait heureux, mais qui, pour les deux, parut terriblement triste. Le rat était convaincu que le jeune garçon s'en voulait pour ce qu'il s'était passé quelques jours plus tôt. Certes, ce n'était pas sa faute, Hatori avait d'ailleurs essayé de raisonner le chat à plusieurs reprises, mais celui-ci demeurait sourd. Pour lui, l'allemand était le seul responsable de ce drame. Mais qu'en était-il de Kyo ? Hatori était passé deux jours avant le réveil de Momiji, et avait décrété que le jeune chat avait disparu sans laisser de trace. Le lapin soupira pour la énième fois, fixant le plafond. Puis, il se leva brusquement, et se dirigea d'un pas vif vers la porte, retenant des gémissements de douleur.

 

- Où vas-tu ? questionna Yuki, inquiet.

- Retrouver Kyo ! répondit le lapin avec agressivité, contrairement à l'accoutumée.

- Laisse cet idiot, puis personne ne sait où il est passé, soupira Shiguré.

 

Momiji ne prit cependant pas compte du dernier commentaire et sortit de la chambre, dans laquelle il fut vite ramené. Il n'était vraiment pas du tout discret. Shiguré avait un grand sourire satisfait en regardant le jeune blond s'asseoir sur son lit, grommelant un flot de jurons. Yuki, lui ne dit rien. Il commençait à se poser des questions sur le comportement de Momiji à l'égard de Kyo, et l'idée que le lapin puisse être amoureux du chat migra lentement dans son esprit. Il voulait en avoir le coeur net, mais avec ce pervers de cabot juste à côté, ça risquait de ne pas être évidant pour tirer les vers du nez au plus jeune. Cependant, il n'eut le temps de rien dire, car Momiji s'était relevé brusquement et avait disparu par la fenêtre. Ils étaient au premier étage, le blond ne risquait pas de se faire bien mal, mais quand même. Le rat sortit du lit, et remarqua Shiguré profondément endormi. Ensuite, il suivit l'allemand, passant lui aussi par la fenêtre. Yuki le remarqua un peu plus loin, appuyé sur un arbre. Il allait visiblement mal. S'approchant, il murmura :

 

- Momiji ... ça va ?

- ... Oui, répondit le plus jeune se tenant les côtes.

- Reviens, tu vas te faire du mal ... soupira Yuki.

- Je m'en fous ! Je veux retrouver Kyo ! cria Momiji, au bord de la crise.

- Mais ... commença le rat.

- La ferme ! Fous-moi la paix ! le coupa le blond, énervé, commençant à partir.

 

Yuki le suivit, et attrapa doucement sa main. Momiji ne pensa même pas à réagir et continua sa route, se dirigeant d'un pas douloureux vers le dojo du maître de Kyo. Le rat soupira longuement, reconnaissant le chemin.

 

- Il ne doit pas être là, Hatori et même mon frère sont déjà allés voir à plusieurs reprises, dit simplement Yuki.

- Moi je sens qu'il est là, agressa l'autre jeune homme, poursuivant sa route d'un air déterminé.

 

Le jeune homme aux cheveux gris s'arrêta brusquement et retint d'une main ferme l'adolescent, qui commençait à être sincèrement exaspéré par ses agissements. Que voulait-il, à la fin ? Le priver de voir le garçon qui faisait battre son coeur ? L'empêcher de s'excuser, l'empêcher de se faire tuer ? Il se retourna, prêt à protester de toutes ses forces. Quand tout à coup, la gifle jaillit et écrasa sa joue dans un bruit sec. Sa bouche s'arrondit en en "O" tandis qu'il foudroyait le rat du regard, prêt à mordre.

 

- Tu es lunatique ces temps-ci, remarqua Yuki. Tu es amoureux ?

- Cela ne te regarde en rien ! répondit froidement l'adolescent avant de se détacher de l'étreinte ferme du rat et de s'éloigner d'un pas furieux en direction du dojo.

 

Cette réponse convaincu Yuki quant aux sentiments qu'éprouvait le lapin pour le roux.

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