Être un chat.

Chapitre 3 : Ne jamais faire confiance à plus malin que soi.

3687 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 16:52

Jour du braquage. 

Le matin venu, à peine les rayons de soleil traversaient-ils la fenêtre de notre chambre que je m'étirais de tout mon long en miaulant infatigablement. Allez savoir pourquoi. Tony dormait toujours, dos à moi. Décidant de jouer un peu, je me frottais contre son bras. Pour ne récolter qu'un petit grognement et son bras musclé s'enroulant autour de ma taille. 

 

- On se demande qui est le chat, ici, dis-je en grommelant un peu.

 

Prise d'une envie de lui caresser les cheveux, j'arrivais enfin à lui décrocher un petit sourire. 

 

- Y'a pas de meilleur moyen d'être réveillé, me dit-il en embrassant ma nuque. 

- Bonjour, mon chaton. 

- Salut toi. Prête pour le grand jour?

- Prête, mon bébé. Tu te souviens de tout ce dont on a parlé hier soir? lui demandais-je en ronronnant. 

- Juste avant que tu ne te retrouves à califourchon sur mes genoux? Oui, plutôt, me sortait-il en riant un peu. 

- Je veux ma vengeance sur Snart depuis plusieurs années. Et si Arrow peut venir également, ce ne serait que bénéfique. Je dois dire que ce... Red Arrow n'était pas si mal en fin de compte, pourquoi pas une réunion souvenir? miaulais-je en me levant d'un bond. 

- Pas moyen que ces guignols te touchent, t'entends? dit-il en m'attrapant par les hanches pour me ramener sur le lit et m'embrasser. 

 

Sa peau contre la mienne, il fallût quelques secondes pour que nous soyons dérangés. 

 

- Debout ! Le grand jour est arrivé ! 

 

Mick.

 

- Ça va ! maugréais-je en enfilant une tenue des plus confortables.

 

Une fois sortis, nous établissions un plan pour sortir du bâtiment ni vus, ni connus. 

 

- Lasers infrarouges, système d'alarme activée au moindre mouvement près du butin... Détecteur de mouvements... C'est un coup impossible, Lenny, dit Lisa en examinant les plans de plus près.

- Ne t'en fais pas, soeurette, nous avons la situation bien en main. Vois-tu, il se trouve que notre collègue, Mlle Rory...

- Snart, surveille ton language.

- Autant pour moi. Mlle Sinclair, ici présente, est une des plus dangereuses hackeuses que Central City ait en sa possession. N'importe quel système de sécurité craque sous ses doigts. Charisma, une démonstration, peut-être? demanda Snart, le sourire aux lèvres.

 

Sans hésiter, je m'installais au bureau derrière moi, et en quelques secondes, infiltrais les réseaux électriques de S.T.A.R Labs.

 

- Juste au cas où, dis-je en souriant machiavéliquement.

- Qu'est-ce que tu fais? me dit Mick.

- Je m'assure que les idiots qui ne sont même pas capables d'arrêter un malheureux greffier savent à qui ils ont à faire. Il se trouve que comparé à vous tous, je suis au courant qu'Arrow et sa petite troupe sont dans le coin. Je fais donc le nécessaire pour que ces... microbes s'écartent de notre chemin, grommelais-je en appuyant sur une touche qui fit sauter le réseau électrique du laboratoire.

- Tu vois, soeurette, nous n'avons rien à craindre, dit Snart en s'emparant de son pistolet. 

- Tout le monde est prêt? ronronnais-je en caressant doucement la joue de Tony qui me rendait un sourire des plus provocateurs. 

- Nous y allons, lança Lisa qui me regardait mal.

 

En nous téléportant, Tony et moi étions déjà arrivés sur place. Pendant quelques bonnes minutes, je m'amusais à le rendre dingue, jusqu'à ce qu'une odeur particulière me chatouille l'odorat. Essayant de faire bonne figure, je n'arrivais pourtant pas à m'en détacher. Un soupçon d'ambre, mais comme également du musc, et une pointe de jasmin... Vraiment envoûtante... Cette personne devait être quelqu'un de vraiment spécial... 

 

- Bébé? Ça va? T'as l'air bizarre, me demandait Tony en prenant doucement mon visage dans ses mains.

- Oui, oui, tout va bien. Je me demande où ces idiots se sont encore fourrés, le rassurais-je en souriant.  

 

A peine ma phrase terminée que la voiture arrivait devant le lieu de notre braquage. 

 

- Vous en avez mis du temps ! Non, mais je vous jure ! hurlais-je presque au nez de Snart.

- Un ton en dessous, Charisma, nous ne sommes pas là pour perdre notre temps, me lança Snart en plein visage.

- Retire ce que t'as dit, toi ! hurlait Tony en transformant son poing.

- Laisse... Chéri, laisse, je m'en occupe. 

 

Le calmant comme possible, je me retournais vers Snart, l'air méprisant et hautain sur le visage. En un regard vers sa soeur, je m'emparais du pistolet qu'elle tenait dans ses mains, et le braquait à l'arrière de sa tête. 

 

- Bouge, et crois-moi que ta malheureuse petite cervelle va se retrouver entourée d'or. Au moins, elle aura plus de poids qu'à l'heure actuelle. lançais-je dans un rictus mauvais. 

- Ne touche pas à mon frère, me dit Lisa. 

- Ne t'en fais pas pour ton frère, je ne lui ferais rien. Mais une chose est sûre. 

 

En lançant le pistolet à Tony pour qu'il l'écrase d'un coup de pied, je maudissais Snart d'un regard.

 

- La prochaine fois que tu me parles comme ça, alors que tu as besoin de moi, ignoble cloporte, je te jure que ce ne sera pas ton arme qui se retrouvera en mille morceaux. 

 

Main dans la main avec Tony, nous allions dans le musée. Suivis par Lisa et Mick, puis Len qui fit immédiatement chemin inverse du nôtre. Filant à l'étage supérieur pour voir le butin attendu, Lisa me montrait la salle des commandes. Laissant Tony assurer l'étage, je filais docilement vers la salle pour facilement neutraliser les quelques personnes qui se trouvaient à l'intérieur. Une fois en possession des systèmes de sécurité, les coups que Lisa donnait dans le mur furent ma porte de sortie. Transformée en chat pour paraître plus discrète, je me faufilais doucement vers le butin tant attendu, regardant Tony distraire nos trois comparses. Plan parfaitement exécuté, je me retrouvais près de la pierre. Je n'avais que quelques secondes pour la remplacer, ce qui fut un jeu d'enfant. Malheureusement, j'avais dépassé le temps pour les lasers. Le regard que Tony me lançait voulait tout dire. Je n'avais qu'une seule solution pour m'en échapper. Et tout en craquant les os de ma nuque, je me faufilais aisément entre les rayons, exécutant presque un balai de danse classique. Calme olympien, j'y allais les yeux fermés, pour arriver dans les bras de Tony qui me félicitait chaleureusement. 

 

- On dégage, lança Mick qui nous montrait les gardes, commençant à s'inquiéter de quelques détails. 

 

Une fois dehors et de retour dans notre cachette, notre plan allait être mené à exécution.

 

- Travail parfait, comme toujours, Charisma, me dit Len en me souriant gentiment, ce qui m'étonnait un temps soit peu d'ailleurs. 

- Pour une voleuse de haut vol, je n'ai fait que mon travail. 

- Tu nous vois tous ravis de ta performance, rajoutait-il. 

 

Faisant mine de chercher dans mon sac, tandis que les autres discutaient entre eux, Tony s'emparait des pistolets de Mick et de Snart en même temps. 

 

- Qu'est-ce que... Je m'en doutais, elle nous a roulés ! hurla Lisa, bloquée par son frère.

- Heidi... Pourquoi? implorait Mick, même avec son regard mauvais.

- Les Snart... Visiblement, vous avez la mémoire courte. 

 

Je leur riais au nez.

 

- Il y a dix-sept ans de cela, alors que je n'étais qu'une ado sans problème, il y a quelque chose qui m'est resté gravé en plein coeur, et que je ne suis pas prête d'oublier de sitôt. 

 

Agrippant le visage de Lisa du bout de mes griffes, je collais ma joue à la sienne pour regarder son frère. 

 

- Un samedi soir, bien précisément, un homme du nom de Lewis Snart s'est introduit dans notre demeure, voulant voler tout ce qui appartenait à mes parents. Mick n'était pas présent, lui et ses... amis de boisson étant encore en train de traîner dans un recoin perdu. Mes parents dormaient, mais je traînais encore devant la télé à une heure tardive, attendant pertinemment que Mickey fasse son retour parmi les sobres. J'ai entendu la fenêtre se briser, alors je me suis cachée. Et je l'ai vu. 

 

Rien que le fait de me remémorer ces souvenirs me donnaient des frissons.

 

- Il ne m'a pas remarquée, mais je voulais tout faire pour l'empêcher de tout nous prendre. Je suis allée dans la cuisine, j'ai pris un couteau, histoire de le menacer. Mais l'histoire s'est passé tout autrement.

 

Je ne lâchais toujours pas Lisa, et guettais Leonard du regard, rage dans les yeux.

 

- Il m'a menacée dudit couteau que j'avais dans les mains. Étant à terre, et personne de présent dans la maison pour me défendre, j'ai vu la mort devant mes yeux. Il a prononcé ces quelques mots, yeux dans les miens. "Je te tuerais pour avoir osé pointer ce couteau sur ma gorge. Mais d'abord... je vais te montrer ce qu'il en coûte de s'en prendre à un Snart." Avant de déboutonner son pantalon. 

- La cicatrice à sa jambe... murmurait Len.

- Vingt-sept points de suture pour cet immonde amas d'ordures. Il a répandu son sang chez moi comme un goret qu'on aurait égorgé. Malgré quoi, il a quand même réussi à m'attraper, et à me faire ce que je ne souhaite à personne. 

 

Tête baissée, je respirais fâcheusement. 

 

- Je me suis retrouvée couverte de son sang, souillée, sale, et ne pouvant plus bouger. Alors que je n'avais que 14 ans. Il a entaillé ma nuque d'un morceau de verre et a tiré pas moins de six balles de 9 mm dans mon corps. 

- Oh mon Dieu... firent les Snart, parfaitement synchronisés. 

- Comme vous dites. Mais heureusement pour moi, Mick est arrivé, complètement torché, certes, mais il m'a trouvé, deux secondes avant de s'en retourner et d'aller se coucher. Me laissant gir dans mon sang comme un immonde porc qu'on aurait vidé. La seule personne qui m'a trouvée, et qui m'a amenée à l'hôpital, m'ayant sauvée à temps? Vous l'avez derrière vous, braquant vos propres armes sur l'arrière de vos têtes. 

 

Personne ne bougeait d'un poil. 

 

- Je me suis juré pendant une majeure partie de ma vie que je retrouverais Lewis Snart, et que je lui ferais payer le mal qu'il m'a fait. De toutes mes forces. Je le tuerais, tout en le faisant souffrir comme il m'a fait souffrir. Mais, ayant un peu plus de jugeotte que ce vieux fou complètement défraîchi, je me suis dit... "Pourquoi pas... user de sa descendance?" Hmm? Quand vous m'avez trouvé à Starling City, j'ai tout de suite su qui vous étiez. Et j'ai alors mis mon plan en marche. Et il a parfaitement réussi. Je vous ai roulés, tous les trois, comme trois petits cafards que vous êtes. 

 

Griffant Lisa au visage, je la laissais tomber à terre.

 

- Quand à toi, Mickey, sache une chose. 

 

Je collais mon visage au sien.

 

- Je ne t'ai jamais pardonné pour ce que tu as fait. J'ai effacé la mémoire des parents de moi-même, eux qui croyaient que j'étais décédée. Les pauvres, quand ils ont vu mon parfait sosie à la morgue, ils ont eu un choc. Et toi, tu ne savais plus quoi faire. Résultat, au jour d'aujourd'hui, je t'ai également utilisé.

- Espèce de...

 

Tony actionnait son pistolet, au bord du tir.

 

- Oh, je serai toi, je n'énerverais pas ton beau-frère. 

- Je te demande pardon?

- Oui, oui, tu as bien entendu. Nous sommes mariés, frangin. Tu as devant toi Mme Charisma Woodward. Grand bien t'en fasse. Oh...

 

En exhibant mon alliance, et en regardant ma montre, j'enlaçais Tony à la taille.

 

- Encore désolée de devoir vous quitter comme ça.

 

En un éclair, je dérobais tous les objets de valeur présents dans la cachette.

 

- Mais mon job est terminé. Tony, chéri, on peut y aller?

- On y va.

- Soyez sûrs de quelque chose, les Snart, votre père n'a plus grand temps à vivre. 

 

Et ce fût sur ces mots que nous nous téléportions vers mon appartement inconnu de tous. 

 

- Enfin tranquilles, me dit Tony en me faisant tournoyer dans les airs. 

- J'avoue que sur ce coup, nous avons fait fort, mon amour, lançais-je dans un sourire qui le fit fondre. 

 

Tout en regardant la pendule qui trônait dans la chambre, la fameuse odeur qui m'avait perturbée devant le musée revenait soudain. Mais cette fois-ci, beaucoup plus forte qu'auparavant.

 

- Chéri, dis-moi ce qui te ferait plaisir à dîner.

- Je mangerais bien mexicain.

- Alors, détends-toi, savoure un bon bain, ou quelque chose, je m'occupe d'aller chercher à manger. 

 

L'embrassant langoureusement, j'allais m'affubler d'une tenue de camouflage pour sortir en ville. Une fois dehors, je profitais d'une ruelle sans agitation pour me transformer, et filer aussitôt vers l'odeur qui chatouillait mon odorat comme mon esprit. A pas de félin, je me retrouvais devant le musée, assise près de la statue trônant à l'entrée. Et l'odeur apparaissait devant moi. Un frêle jeune homme, habillé comme un... jeune mathématicien, arrivait, malette à la main, et visiblement en retard. Stoppé par sa malette s'écroulant au sol, j'en profitais pour aller l'embêter un peu, rendue complètement folle par son odeur.

 

- Salut toi, me dit-il en rangeant ses affaires.

 

Dans un miaulement rauque, je me frottais à ses jambes, et l'entendais rire jusqu'à ce qu'il me prenne dans ses bras. Ses yeux verts étaient plongés dans les miens, et comme prise d'une envie soudaine, je me frottais contre sa joue.

 

- T'as pas l'air méchant, toi, hein? Tu aimes les caresses, visiblement.

 

Me laissant faire, il me caressait doucement la tête en souriant, oubliant presque les policiers qui l'entouraient. 

 

- Tu fais dans l'animal, maintenant, Barry? lança une voix arrivant vers nous.

 

D'après le badge, officier de police. 

 

- Il est mignon, ce chat.

- Pas vraiment le temps pour le vétérinaire, Barry. Apparemment, plusieurs témoins auraient reconnu les Snart et Rory sortant du musée tout à l'heure. Mais ils n'étaient pas seuls. 

- Ah bon? Qui était avec eux?

- Une femme a dit avoir vu un homme plutôt costaud, et une femme aux longs cheveux noirs. 

- Woodward. 

- Tu penses que Tony et sa copine étaient dans le coup?

- Il faut vérifier les caméras de surveillance. 

- Justement, là est le problème. Tout a été complètement détraqué. Piraté de fond en comble.

 

Sans me lâcher pour autant, "Barry" attrapait son portable.

 

- Allô, Felicity?

 

Il connaît cette cruche? J'entendais parfaitement la voix de la copine de mon justicier favori. Ironie, je vous rassure. 

 

- Barry? Un souci?

- On aurait besoin de tes talents d'hackeuse ici. Apparemment, tout le système de sécurité du musée a été piraté, même les caméras de surveillance. Rien, aucune preuve. 

- Je peux essayer de retrouver quelque chose.

- Merci, on t'attend.

 

À peine raccroché, je me blottissais contre son épaule.

 

- C'est vrai qu'il est beau, ce petit bonhomme.

 

Sentant une odeur étrangère, je sortais les griffes, et miaulais méchamment contre l'homme qui voulait me toucher.

 

- Beau, mais méchant ! 

- Pourtant, à moi, il ne me fait rien.

 

Je ronronnais toujours en sentant les doigts de Barry sur mon dos. Ne me demandez pas pourquoi je suis accro à son odeur, je ne saurai même pas vous le dire. 

 

- Il va falloir que tu le laisses, Barry, on a du pain sur la planche.

- Ok, Joe, j'arrive. Je vais attendre Felicity ici. 

 

Pendant quelques minutes, je restais assise à ses pieds, lui aussi s'asseyant sur les marches du musée. Il caressait ma tête du bout des doigts, ce qui était plutôt agréable. Mais en voyant Smoak arriver, accompagnée d'un visage que je ne connaissais que trop bien, je ne pouvais m'empêcher de feuler méchamment.

 

- Qu'est-ce qu'il a, ce chat?

- J'en sais rien, il a eu la même réaction avec Joe tout à l'heure.

 

Oliver Queen. The Green Arrow. Je savais qu'il était ici.

 

- Barry, recule.

- Pourquoi?

- Recule, je te dis ! C'est elle ! 

 

Flûte, démasquée ! Reprenant ma forme humaine, je saisissais le visage de Felicity.

 

- Pas de chance, Oliver, cette fois-ci, tu ne m'attraperas pas. Oh, et merci pour la marque d'affection, Barry.

 

Déposant un baiser sur la joue de mon nouvel ami, je me téléportais devant le restaurant mexicain où je commandais un festin de roi pour moi et mon mari. Et une fois rentrée, Tony m'attendait, torse nu, allongé dans le canapé. Et visiblement affamé. 

 

- Tu en as mis du temps, mon coeur. Tout va bien?

- Tout va bien, je te rassure. 

 

M'allongeant sur lui, et posant le sac de nourriture sur la table, je traçais un coeur sur son pectoral gauche.

 

- Tu as l'air perturbée. 

- Je... Juste des mauvais souvenirs qui reviennent à la surface. C'est tout.

- Je suis là, moi, hein? Je te laisse pas tomber, mon chaton, tu le sais bien.

- Je sais, bébé.

- Je t'aime.

- Moi aussi.

 

Et ce fut dans un baiser tendre et passionné à la fois que nous commencions à manger. 

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