La dernière âme

Chapitre 15 : Les journaux secrets de William Afton - 1986

2783 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 18 jours

Entrée du 26 novembre 1986, 20h45 - Retranscription écrite


La construction de ces maudites machines aura pris plus longtemps que prévu, mais j'en vois enfin le bout. Toy Chica est plutôt une réussite... On ne peut pas en dire autant de Toy Bonnie. Il est horrible et me fout les jetons. Henry a beau l'avoir peint en bleu ciel, je n'arrive pas à détourner les yeux de ses pupilles vides. Toy Freddy fonctionne totalement, mais l'endosquelette de Toy Foxy a de graves problèmes. On manquait de pièces, et même les vieux Animatroniques n'ont pas pu aider. J'ai l'impression qu'au moindre contact physique, il pourrait exploser.


Les vieux modèles ont été déplacé dans la partie arrière. J'ai tenté de convaincre Henry de les détruire totalement, mais il veut les garder. Il dit que l'évolution des âmes qui les hantent pourrait être intéressante à étudier. Ce fou s'est d'ailleurs proposé pour devenir gardien de nuit à la réouverture. J'ai tenté de l'en dissuader, mais il n'en a rien à faire. Impossible de lui retirer cette idée de l'esprit. Même Scott a été surpris de sa décision.


Pauvre Scott. Il a passé les derniers mois à crouler sous la paperasse et les procès. Les services sanitaires ne sont pas vraiment pour la réouverture, mais ils n'ont plus rien à nous reprocher : les cuisines, les Animatroniques, même les tables ont été changées et modernisées. Leur délire va tellement loin qu'on a dû intégrer des détecteurs de criminels fichés dans la tête des robots. Bien évidemment, j'ai réussi à nous supprimer des registres, Henry et moi. Confier cette tâche aux inventeurs de machines n'était de toute évidence pas une très bonne idée. S'ils veulent mon avis, c'est pas nous qui devrions nous moderniser.


Quoiqu'il en soit, la guerre est remportée et la réouverture prévue la semaine prochaine ! Jusque là, je vais enfin pouvoir profiter de vacances. Je ne sais pas ce qu'a prévu Henry pour la réouverture, mais je suppose qu'il a déjà des plans en tête. Dieu seul sait ce qui arrivera.


Entrée du 3 décembre 1986, 23h22 - Retranscription écrite


La réouverture a été une réussite. Henry prenant sa garde le soir, je n'ai eu l'occasion que de l'apercevoir en quittant la pizzeria. Comme on a pas eu assez de budget pour embaucher plus de personnel, Scott et moi avons assuré le service cet après-midi. Les nouveaux Animatroniques plaisent bien, même cet hideux lapin bleu pimpant, devenu la coqueluche des mioches pour une raison qui m'échappe.


En revanche, Toy Foxy n'a pas tenu le coup. Le pauvre a explosé en morceaux. Impossible de le réparer, son endosquelette s'est tordu dans les flammes. Il ne ressemble plus qu'à un amas de ficelles métalliques démantelées. Des enfants ont essayé de m'aider à le reconstruire et ça a donné une idée à Scott. On le laisse dans cet état, et on laisse les enfants essayer de le reconstruire. J'ai accepté, principalement par flemme de devoir le réparer moi-même. On lui a même trouvé un nouveau surnom : Mangle.


La Marionnette a aussi eu sa petite rénovation. Elle est maintenant encore plus effrayante. On lui a fabriqué un petit endosquelette, elle se déplace librement dans le restaurant. J'ai eu quelques sueurs froides en la croisant dans les couloirs, mais personne n'a rien remarqué, je pense. Avec Henry, on a découvert qu'elle était sensible à la musique. On a installé une boîte à musique dans sa boîte à surprises pour la garder sous contrôle pendant la nuit. Depuis ce mécanisme, les vieux Animatroniques se tiennent tranquille dans la salle arrière. Ils ne sont plus très effrayants de toute façon, la moitié de leurs pièces a été réutilisée dans les nouveaux Animatroniques. Bonnie n'a plus de visage et un seul bras, l'endosquelette de Foxy ne tient plus que par un miracle quelconque, la mâchoire de Chica a lâché. Seul Freddy est resté plutôt intact, son endosquelette étant trop ancien pour être recyclé. Et malgré tout, ils fonctionnent toujours. Dès qu'on lâche la Marionnette, le cirque reprend : ils tapent comme des fous sur les murs pour sortir, et ils ont même réussi une fois. Une chance que personne ne se trouvait là à ce moment-là.


Entrée du 4 décembre 1986, 7h04 - Retranscription écrite


Henry ? Je suis arrivé plus tôt, si tu veux finir ta garde maintenant. Il y a pas eu de problème pendant la n...


Will... Willi...


Oh merde. Merde, merde, merde... Putain, qu'est-ce qui s'est passé ? Ne bouge pas, je... Je vais appeler les urgences. Putain, il y a du sang partout. Je vais essayer de retirer le plastron. [Bruit de ressort qui explose]


AAAAAAAAAAAAAAAAH ! AAAAAAAAAAAAAAAAAH !


Merde ! Merde ! Je... [Bruit de touches de téléphone] Allô ! Allô, ici Will... Dave Miller, de la pizzeria Freddy Fazbear. J'ai besoin d'une ambulance de toute urgence, mon ami est coincé dans un costume d'ours de trois cents kilos. Ses springlocks ont lâché, il est empalé à l'intérieur et il perd beaucoup de sang.


WILLIAM ! J'ai mal... J'ai... [Bruit de ressort qui explose] AAAAAH !


Oui, il est conscient. Je ne peux pas le toucher, certains ressorts maintiennent encore l'endosquelette en dessous. S'ils lâchent, le robot se remettra en place et il sera broyé, je ne peux rien faire, je suis désolé. Henry ? Henry, reste avec moi. Henry ? Henry, parle-moi ! Il ne répond plus ! Je.... D'accord. Venez vite.


Entrée du 4 décembre 1986, 13h23 - Retranscription écrite


J'en ai les mains qui tremble. Ce matin, j'ai retrouvé Henry dans une mare de sang dans le bureau de nuit. Les Animatroniques l'ont enfoncé dans son costume de scène, Golden Freddy, et ils ont frappé dessus jusqu'à ce que les ressorts lâchent. Je ne sais même pas comment il peut être encore en vie. Les barres de fer ont intégralement transpercé son corps au niveau des bras, des jambes, du ventre... Et par une chance insolente, aucun de ses organes vitaux n'a été touché. Il en gardera des cicatrices toute sa vie, mais il s'en sortira.


Sur les caméras, la Marionnette regardait la scène à la porte, elle n'a jamais bougé. Elle se rappelle sans doute de qui elle est. Je ne peux pas vraiment dire que Henry ne l'a pas cherché. Mais maintenant que nous savons qu'ils peuvent tuer et sortir à leur guise des coulisses, il est vital que les caméras de suveillance soient effacées tous les matins. Tant pis pour l'investigation policière qui ne devrait pas tarder à arriver. S'ils voient des robots bouger, ça va nous retomber dessus.


Le service du midi s'est bien déroulé, aucun accident à déclarer, mis à part l'explosion d'un des yeux de Mangle qui a presque déclenché un incendie. Aucun blessé à déplorer; heureusement. J'ai dit à Scott que laissé le robot démembré aux enfants était risqué, mais il a tendance à ignorer mes recommandations.


Entrée du 4 décembre 1986, 20h45 - Retranscription écrite


William, je peux te parler ?


Qu'est-ce qu'il y a, Scott ? Des nouvelles de Henry ?


Il s'est réveillé et il te demande. Mais ce n'est pas pour ça que je venais te voir. Je... Je sais que tu vas me prendre pour un fou, mais... Tu as regardé les caméras de la nuit ? Je les ai visionné ce matin et... J'ai vu les robots bouger, tous seuls.


Oh, vraiment ? Toi aussi tu commences à croire à ces histoires de robot hanté ? Je pensais que tu avais arrêté d'écouter la télé.


William, s'il te plaît... Tu... Tu es au courant, n'est-ce pas ? Chaque matin, je te vois aller au bureau, et les enregistrements des caméras disparaissent ensuite mystérieusement. Je veux que tu sois sincère avec moi. Est-ce que ces robots sont vraiment hantés ?


C'est ridicule. Ce sont des robots, ils ne sont pas programmés pour faire peur aux clients. Je crois que les médias te montent à la tête.


J'espère que tu as raison. Non, parce que si je découvrais que... Je sais pas... Si Henry et toi avaient... tué les enfants qui ont disparu... Non, c'est dingue. Cette histoire de disparition me fait perdre les pédales, je suis désolé. La police est encore venue aujourd'hui, la mère du petit Gabriel veut organiser des obsèques publiques pour les enfants disparus et leur créer un mémorial dans la pizzeria. J'ai pas eu le cœur de dire non.


C'est pas un cimetière, ici.


Non, bien sûr que non... Mais... Je vois ces parents tous les jours, William. Chaque jour, ils viennent au restaurant et me demande si j'ai des nouvelles de leurs enfants. Et je les regarde dans les yeux, et je leur dis qu'il n'y a rien de nouveau. Ils sont de plus en plus mal, la mère du petit Fritz ne dort plus, les parents de Susie sont en dépression tous les deux. J'ai du mal à gérer cette situation. Le soir, quand je rentre chez moi, je suis hanté par l'image de ces gosses. Je me sens tellement impuissant, Willy. J'aimerais comprendre ce qui leur est arrivé. Je me dis qu'on a pas assez fait attention à eux, qu'ils sont peut-être morts dans un coin de la pizzeria et qu'on a rien vu... Quatre enfants sont peut-être morts quelque part dans notre restaurant et on ne le sait même pas... C'est horrible.


Oui. Vraiment horrible. Je vais rentrer chez moi, si ça ne te dérange pas.


Non, tu peux y aller. Juste... Comme Henry ne reviendra pas avant un moment, je t'ai mis sur le poste de nuit en remplacement. Le nouveau gardien de nuit n'arrive pas avant début janvier. J'espère que ça ne te dérange pas.


Pardon ?! Non. Non, c'est hors de question que je passe la nuit ici. Tu l'as dit toi-même, il y a des robots hantés ! T'as vu ce qu'ils ont fait à Henry ?!


Tu devrais te méfier de Henry, tu sais. J'ai confiance en toi, je sais que tu ne ferais jamais... Que tu ne t'en prendrais pas à des enfants. Mais lui... Dès qu'il est dans les parages, il y a des morts sur la route. Ton fils, ta fille, et maintenant ces quatre enfants. Je pense qu'il nous ment à tous les deux et que si les robots sont vraiment hantés, c'est que c'est lui le meurtrier et que ses victimes ont décidé de mettre fin à sa folie.


Qu'est-ce que tu insinues là ? Henry n'est pas un meurtrier. Henry aimait mes enfants, il n'aurait jamais fait de mal à Elisabeth. Je... Je le sais.


Ton changement de voix traduit pourtant le contraire. Toi aussi tu doutes, William. Mais ça ne change rien, je suis désolé, tu n'as pas le choix pour le poste de nuit. C'est dans les ordres de la police, ils veulent quelqu'un sur place jour et nuit pour surveiller les lieux et s'assurer que le meurtrier ne revienne pas ici. Tu commences demain.


Je ferais de mon mieux...


Oh, et William ? Ne t'inquiète pas. Si ma théorie s'avère exacte, je pense que les robots ne s'en prendront pas à toi, ils ont déjà eu ce qu'ils voulaient.


J'espère que tu as raison.


Note manuscrite - 6 décembre 1986


Bonnie et Chica -> Actifs 2h-6h du matin.

Masque de Freddy suffit à les arrêter.

Foxy débile = lampe l'aveugle. Pas masque, dangereux.

Freddy = Connard -> Passe aérations mais masque ok.

Pas oublier boite Marionnette ou ça pue.


Pas vu Golden Freddy mais entendu.

Pourtant pas là car Henry coincé dedans ???


Entrée du 8 décembre 1986, 6h58 - Retranscription écrite


Troisième nuit dans cet enfer. Ils ne m'ont pas laissé une minute de répit. Pourtant, je n'arrive pas à trouver ce travail effrayant. Ces frissons d'excitation incontrôlables lorsqu'un robot apparaît au bout de ma lampe-torche est indescriptible. Les voir marcher en vrai est bien plus excitant que sur les caméras. La technique de la boîte à musique fonctionne parfaitement sur la Marionnette, il faut juste veiller à ce qu'elle tourne bien toutes les dix minutes environ, pour l'empêcher de se lever. Foxy a presque failli m'avoir aujourd'hui; mais les six heures du matin ont sonné juste avant. C'est étrange, cette manie à tout stopper à cette heure précise.


Golden Freddy... C'est très étrange. J'ai cru l'apercevoir du coin de l'œil pendant que je surveillais les caméras, mais le temps que je relève les yeux, il avait disparu. Je l'entends constamment dans ma tête. Il ne cesse de répéter "C'est moi", "Je suis là". Ou peut-être que je perd l'esprit. Ou que Henry a raison et que Georges cherche à me parler.


J'en ai parlé à Henry, il ne sait pas quoi en penser non plus. Son état s'arrange peu à peu, les médecins disent qu'il pourra remarcher d'ici deux à trois mois. Il a vraiment eu beaucoup de chance. Je ne suis pas certain que les Animatronique lui laisseront une nouvelle chance d'en sortir vivant la prochaine fois. Voilà où j'en suis, à chercher à me persuader que tout est de la faute de Henry pour éviter de voir la vérité en face : ils en ont aussi après moi. J'en rigole, mais terminer comme Henry me terrifie.


J'ai récupéré son costume. Inutilisable. Les médecins ont dû broyer l'endosquelette pour le sortir de là, il n'en reste plus rien. Il retourne dans les coulisses avec les autres, des mois de travail foutus en l'air pour rien. C'est la vie.


Demain est un autre jour.


Entrée du 11 décembre 1986, 2h55 - Retranscription écrite


Il y a quelqu'un ? Putain, Foxy si c'est encore toi qui reviens, je t'explose... [Bruit de chargeur d'arme] Allez ! Amène-toi ! Papa William t'as apporté une surprise aujourd'hui. [Bruit de pas - Coup de feu]


Aaaaaaaah ! AAAAAH !


Qu'est-ce que... ? Putain. Putain de merde ! Qu'est-ce que vous foutez ici ?!


Mon... Monsieur... C'est pas ce que... S'il vous plaît... On va partir, on le jure, on dira rien !


Putain, il est mort ? Merde. Merde, merde, merde. Vous savez ce que ça veut dire, putain ?! Je peux pas... Je peux pas vous laisser partir, il... Non, la police, elle va... Oh, et merde.


[Coup de feu. Coup de feu. Coup de feu.]


Fais chier...


Entrée du 15 décembre 1986, 3h24 - Retranscription écrite


Allô, Henry ? Il faut... Il faut que je te parle. J'ai... Putain, j'ai merdé.


William ? Tu as vu l'heure qu'il est ? Je suis même pas censé avoir le droit d'utiliser le téléphone.


S'il te plaît, c'est important.


Qu'est-ce que tu as fait ? Il y a un problème avec les robots ?


Il y a quatre jours, des gosses se sont introduits dans le restaurant en pleine nuit. J'en ai pris un pour un Animatronique et je lui ai accidentellement tiré une balle dans la tête. Mais... Il y avait trois autres gosses avec... J'ai... J'ai paniqué, je les ai descendus. Je pouvais pas.... Je pouvais pas les laisser sortir, tu comprends...


En effet, tu ne le pouvais pas. Tu t'es débarrassé des corps ?


Putain, Henry ! Je t'annonce que j'ai buté quatre gosses de sang froid et ça ne te fait ni chaud ni froid ?!


Tu l'as dit, tu les as tués de sang froid. C'est toi qui devrait t'interroger sur ton manque d'empathie. Tu sais très bien ce que j'en pense, tu ne m'aurais pas appelé sinon. Donc, les corps ?


Je les ai brûlés dans l'atelier, j'ai quitté mon service plus tôt pour pas être vu par Scott. J'ai supprimé les enregistrements de la nuit. A ce propos, Scott commence à avoir des soupçons sur toi.


Ce n'est pas grave. S'il devient trop gênant, on se débarrassera de lui. Dis-moi, pourquoi m'appeler seulement maintenant ?


Je...


Les Toys se sont mis à bouger ?


Oui. Tous. J'ai pris mes congés plus tôt pour leur échapper, hors de question que je reprenne le poste de nuit. Michael a demandé à me voir, tu sais... Je pense que je vais partir trois semaines là bas. J'ai besoin d'une pause.


Très bien, nous reprendrons le travail en début d'année prochaine, dans ce cas. Ton "accident" va aider notre petite entreprise à se développer. Bonne nuit, Willy, rendez-vous en 1987.


Bonne nuit, Henry.


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