Kyme - Partie 1 - Tests

Chapitre 11 : Souvenirs, Préparatifs, Premiers Contacts

Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 8 ans

Souvenirs, Préparatifs,

Premiers Contacts


 


 


 

Les quatre derniers arrivés se dirigèrent vers le poste de pilotage, pensifs. Raijin et Linoa avaient renoncé à poser des questions à Fujin, mais ils étaient un peu vexés que les villageois aient pu leur cacher la vérité ainsi. De son côté, Fujin ne disait rien et Seifer avait renoncé à comprendre, se contentant de les suivre. Ce fut à ce moment que Linoa remarqua qu’il claudiquait. Et quand elle revit Squall, elle décela qu’il boitait aussi.

- Qu’est-ce qui vous est arrivé tous les deux ? leur lança-t-elle. Vous boitez tous les deux.

- Ton homme n’a pas d’humour, ricana Seifer.

- Quoi ! Tu veux que je te remontre de quoi je suis capable ! commença à s’énerver son rival.

- Bof, tu n’as même pas réussi à m’effleurer.

- Ah, ouais ! Eh bien, c’est ce qu’on va voir ! rétorqua Squall en posant la main sur sa Gunblade.

- Enfin Seifer, arrête de provoquer Squall. Tu devrais savoir qu’il n’a aucun humour depuis le temps que vous vous battez ensemble, déclara froidement Fujin.

Squall en resta interloqué et les autres durent se retenir de ne pas exploser de rire.

- A ce que je vois, vous êtes tous contre moi, maugréa-t-il.

- Mais non, mon amour, le rassura sa sorcière. C’est juste qu’il te faut du temps pour apprendre à être comme tout le monde.

Fujin se mordit la lèvre pour ne pas rire de son chef tandis que ce dernier allait bouder dans un coin.

- En tout cas, arrêtez de vous blesser durant vos entraînements, rajouta Linoa. On va certainement avoir un rude combat à livrer dans quelques jours.

- T’inquiète, je ne lui ferais pas de mal à ton chéri, lâcha Seifer en insistant sur le "chéri". Surtout qu’il me sert à une nouvelle technique.

- Une nouvelle technique, s’étonna-t-elle. Vous deux, ensemble ?

" Squall et Seifer ensemble. L’introverti de service et le frimeur de première, ça doit être joli à voir." songea Fujin ironique.

- Que crois-tu ? On n’a pas chômé pendant votre absence, crâna Seifer.

- Hey, Seifer ! l’appela Zell aux commandes avec Selphie.

- Oui ? répondit ce dernier sûr de lui, surtout face à Zell.

- Tu fais le fier maintenant, mais, tout à l’heure, devant Edern, tu faisais moins le malin.

- Je ne t’ai rien demandé, l’hérisson.

- Tu crois que t’es mieux, épi de blé ?

Seifer resta à son tour interloqué après Squall. Il en prenait pour son grade, par Zell en plus. Il se dirigea vers lui, l’attrapa par les épaules et le secoua en criant :

- Comment que t’as osé m’appeler !!

L’Hydre fit une embardée et tout le monde fut projeté contre les parois. Seifer se fit enguirlander par Selphie qui le traita d’imbécile incompétent qui ne faisait attention à rien.

- J’aurais ma revanche, Zell, finit-il par bougonner.

Ce dernier avait un rictus de victoire sur les lèvres. Pendant ce temps, Squall sortit enfin de sa léthargie, se rappelant ce qu’ils étaient venus faire ici.

- Au fait Fujin, tu as trouvé des renseignements ?

- Négatif.

- Votre escapade a donc été inutile. Tant pis.

- Pas tant que ça. ..

Il fut surpris par cette réponse, mais Linoa lui murmura à l’oreille qu’elle s’était réconciliée avec son père. Squall mit un temps pour réagir. Cette réconciliation inattendue lui rappela la sienne, quand Laguna, coincé par Ward et Kyros, n’avait pu prétexter sa célèbre crampe à la jambe pour se défiler en douce, alors que quelques instants après, il gambadait comme un jeune chicobo sauvage.

Il s’était douté par les rêves d’Ellone que Laguna était son père. Mais il s’était refusé à faire le premier pas, attendant que Laguna le lui dise. Et Laguna l’avait confirmé, tout comme il avait effectivement confirmé que Raine était sa mère. Il lui avait demandé pardon de l’avoir abandonné pour aller chercher Ellone et surtout, pour ne pas être venu le reprendre après. Mais il savait par Edéa qu’il allait bien et qu’il était promis à un grand destin. Squall avait accepté ses excuses et ensuite, ils avaient discuté de sa mère, Raine, qu’il n’avait jamais connu sauf par les rêves d’Ellone. Depuis, Laguna revenait ainsi le voir une fois par mois à la B.G.U. quand il pouvait se débarrasser de ses tâches administratives à Esthar. Ils discutaient ensemble, simplement. Mais quand Laguna lui avait proposé de porter son nom, Loire, il avait hésité et il hésitait encore. Lionheart lui plaisait bien et son épée portait le même nom. Mais il ne refusait pas complètement l’offre de son père. C’était ainsi qu’il se faisait appeler Loire ou Lionheart, suivant les circonstances. Son père ne lui en avait pas voulu, comprenant qu’on ne veuille pas changer de nom dix-sept ans après, surtout qu’il n’avait pas fait grand chose pour lui en tant que père. Squall songea qu’il reverrait sans doute bientôt son père, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas eu de ses nouvelles. Il devait être très occupé. Il ne put s’empêcher de sourire en ayant cette pensée. Oui, il devait être très occupé. Mais il devait reconnaître qu'avoir appris son origine avait soulagé une partie cachée de son âme. Avoir une famille, des gens sur qui l’on peut compter, c’était toujours agréable. Mais il ne reniait pas pour autant la famille de remplacement qu’il avait eu à l’orphelinat, il se savait redevable de beaucoup envers Cid et Edéa. Mais il était le plus à même de comprendre ce que pouvait ressentir Fujin. Il espérait que d’autres membres du groupe retrouveraient aussi un jour leur vraie famille, mais ce n’était que peu probable à cause des nombreux morts des différentes guerres qui avaient traversé cette planète. Il sortit enfin de ses pensées.

- Je veux quand même que tu me fasses ton rapport quand on sera à Balamb, tous réunis.

- D’accord.

- Qui manque-t-il ? s’étonna Raijin.

- Irvine, répondis Zell. On va le chercher à Horizon. Il nous a contactés l’autre jour.

- Qu’est-ce qu’il y fait ? demanda Linoa.

- Personne ne sait, répondit Selphie.

- Il doit draguer à toute berzingue, tel que je le connais, plaisanta son copilote.

- S’il fait ça, je vous jure que je l’étrangle avec ma Sagaie.

Zell voulut rétorquer, mais devant l’expression sévère qui se dessinait sur le visage de Selphie, il préféra changer de sujet.

- Autrement, Quistis est à la B.G.U. avec Cid et Edéa.

- Mais, et l’orphelinat ? s’étonna Linoa.

- Ellone s’en charge avec Laguna, Kyros et Ward, avoua Squall.

- Quoi !? s’exclama-t-elle.

- Eh oui, mon père a eu le droit à quelques vacances. . ., ricana Squall.

Peu après, l’Hydre se posait à côté de la B.G.U. après avoir récupéré Irvine. Ce dernier faillit se faire lyncher par Selphie alors qu’il faisait du gringue à une femme d’âge mûr sur la place de la maison du maire Dobe. Ils dirigèrent tous sur la plateforme de contrôle où ils retrouvèrent Shu, Quistis, Cid et Edéa. Fujin fit un rapport sur sa mission et Irvine resta muet sur son séjour à Horizon, malgré les questions pressantes de ses compagnons, ce qui était on ne peut plus étrange, car d’habitude, c’était plutôt un grand bavard. Ceci fait, ils retournèrent tous vaquer à leurs tâches. Fujin demanda alors à Edéa à pouvoir parler en privé. Celle-ci accepta, se doutant du sujet qui préoccupait la jeune fille. Ils descendirent dans le studio privé de Cid et d’Edéa, que Squall leur avait fait construire. Ce dernier avait refusé qu’ils dorment dans une chambre d’étudiant ou de Seed, voulant leur donner le respect qu’il méritait. Il avait donc fait construire ce petit-deux pièce pour eux deux par les ouvriers d’Horizon sans que la ligne de la faculté n’en fut affecté. Du travail de maître. Ces ouvriers étaient vraiment les meilleurs d’entre les meilleurs. Dommage qu’ils refusaient toujours de quitter leurs pénates. Mais Squall avait contourné ce problème avec brio, se contentant d’amener la faculté à la ville marchande d’Horizon. Il avait pu ainsi offrir ce cadeau à Cid et à Edéa. Dés que Edéa et Fujin passèrent la porte de l’appartement, cette dernière attaqua n’en pouvant plus d’en attendre davantage.

- Je veux savoir la vérité sur la légende du village et le lien qu’il y a entre cette légende et Orceïn et Orina.

- Tu te rappelles de cette légende ? questionna doucement Edéa.

- Non, j’ai quitté le village trop jeune pour m’en souvenir, répondit sèchement Fujin.

- Dis-moi, reprit tout aussi doucement Edéa qui ne voulait pas brusquer les choses, ta mère a-t-elle une arme ?

- Oui, lâcha Fujin étonnée. C’est celle-là.

Elle tendit l’arme de sa mère à Edéa qui blêmit.

- Je comprends mieux maintenant pourquoi tout ça est arrivé. Mais comment se fait-il que tu aies cette arme avec toi ?

- Ma mère est morte. ..

- Excuse-moi, je ne savais pas, s’empressa d’ajouter Edéa. Quel dommage qu’elle soit décédée. C’était une personne que j’appréciais beaucoup. Elle était ouverte et jolie, même si elle était parfois un peu têtue, mais cela devait être de famille. Avec Edern, ils faisaient la paire. J ’imagine qu’il y en a dû en avoir des disputes entre eux deux. Mais malgré cela , elle restait tout de même agréable à vivre.

- Vous savez, il n’y a pas eu tant de disputes entre eux que ça. Mais vous ne pouvez pas le savoir car vous aviez déjà quitté le village avec votre amoureux transi, tranquillisa Fujin. Pas plus que vous n’auriez pu compter sur moi pour en apprendre davantage, il y a quelques temps.

Edéa eut une moue de surprise inhabituelle chez elle. Fujin se rendit compte de son erreur. Si la discussion continuait ainsi, elle risquait de rouvrir de vieilles plaies.

- Comment sais-tu que j’étais avec Cid à ce moment-là ?

- Auriez-vous oublié que mon père est un grand bavard ? plaisanta Fujin pour détendre l’atmosphère et pour revenir au sujet qui l’intéressait.

- Il n’a pas dû changer. .. Toujours aussi dur envers lui-même et envers sa fonction, je suppose. . .Va-t-il bien ?

- Oui..., reconnut Fujin. Bien mieux qu’il n’y a quelques temps en tout cas. Il m’a demandé aussi de vous dire que vous pouvez passer le voir quand vous le voulez.

Edéa eut un petit sourire triste.

- Peut-être que je retournerais le voir un jour, ça me ferait plaisir. Mais je ne voudrais pas causer de problèmes.

- Ne vous inquiétez pas pour ça, mon idiot de père sait encore ce qu’il fait, sourit Fujin.

Elle jugea le moment opportun pour reprendre la conversation en main et de la rediriger vers ce qu’elle voulait.

- Et pour la légende ?

Edéa marqua une pause, dévisageant la jeune fille.

- Ce sera à toi de chercher...

- Quoi ! ?

- Je ne peux t’aider, Fujin. Tous les éléments sont en place depuis presque vingt ans, maintenant. Je ne peux et ne dois rien faire pour la suite. Le destin de ce monde est scellé et je ne puis que le constater.

- Depuis presque vingt ans, mais. ..

Quelque chose se réveillait en elle. Aussitôt, elle essaya d’exploiter cette fugitive intuition.

-... si ma mère était encore en vie, cela ferait bientôt vingt ans qu’elle serait mariée avec mon père...

La gouvernante observait avec attention la jeune fille.

-... donc si je réfléchis un tant soi peu, cela signifierait que..

Une révélation s’élevait en elle.

-... d’après votre réaction de tout à l’heure, les armes de mes parents ont un lien avec la légende qui elle-même a un lien avec Orceïn et Orina et même... avec les règles du village, qui expliqueraient aussi ce qu’il vous est arrivé.

Elle se tut, ne réussissant à réunir plus d’éléments.

- C’est bien, Fujin. Continue à chercher ainsi et la vérité t’apparaîtra, encouragea Edéa.

- Mais je n’arrive pas à me souvenir du reste, du lien qui permet d’expliquer toute cette histoire, protesta-t-elle un peu faiblement.

- Ce n’est pas gave, la rassura-t-elle. Cela te reviendra progressivement, j’en suis certaine. Il est inutile de brusquer les choses, le temps est de ton côté Fujin. Contente-toi de te concentrer sur la question de temps à autre et tout ira bien.

Fujin resta silencieuse, en proie à ses réflexions.

- Edéa ? demanda-t-elle enfin.

- Oui ?

- Vous, vous rappelez la légende en son entier, n’est-ce-pas ?

- C’est vrai, avoua la gouvernante. Elle m’est revenue peu après votre départ.

- Alors pourquoi ne voulez-vous pas la raconter ?

- Parce qu’on lui a demandé, ainsi qu’à moi, de ne rien te dire, résonna une voix grave derrière elle.

Elle se retourna et aperçut Cid.

- Monsieur. ..

- Appelle-moi Cid. Tu appelles bien ma femme Edéa, non ?

- Euh... Comme vous le souhaitez Cid, répondit Fujin, un peu déstabilisée.

Le proviseur en profita pour la dépasser et se rapprocher de sa femme, qu’il enserra par la taille.

- Mais qui vous a demandé cela ? se reprit-elle enfin.

Le couple la regarda avec compassion.

- Tu devrais t’en douter, déclara Cid.

La réponse lui sauta alors aux yeux.

- Orceïn et Orina. .. Ils sont partout, renacla-t-elle. Je suis sûre qu’ils sont passés à Hari aussi. Même quand nous y étions. Ils ne doivent pas être innocent dans la réconciliation avec mon père. Mais je saurai démêler le vrai du faux, et Maxime va m’entendre. L’histoire de son caillou ne tient pas la route, mais je suis sûr qu’il ne dira rien.

- Que veux-tu dire ? s’étonna Edéa.

- Rien de spécial, se replia Fujin. Quoiqu’il en soit, je n’ai plus qu’à chercher les réponses par moi- même à présent. Si vous voulez bien m’excuser...

Fujin se tourna et se dirigea vers la porte de la salle de contrôle.

- Fujin ?

La voix claire d’Edéa venait de résonner.

- Oui ?

- Je voudrais savoir. .. As-tu quitté Hari à cause de la mort de ta mère ? Mais tu n’es pas obligée de répondre.

Elle hésita.

- Oui, finit-elle par avouer.

- Je peux savoir, continua avec douceur Edéa, comment elle est morte ?

La jeune fille resta un instant perplexe, mais elle reconnut que Edéa avait le droit de savoir la vérité comme elle avait connu sa mère. De plus, même si elle répugnait encore un peu à en parler du fait de sa part de culpabilité, elle savait que le couple devant elle ne la sermonnerait pas et ne porterait aucun jugement. Elle pouvait leur faire confiance sur ce sujet. Les épreuves qu’ils avaient traversées, les avaient dotés d'une très grande ouverture d’esprit. En parler avec eux ne pouvait que lui faire du bien finalement. Mais elle se tâtait. Après tout, ils ne l’avaient pas aidée pour la légende de Hari. Elle se décida enfin.

- D’accord, mais dans ces conditions, vous allez avoir droit à toute l’histoire de ma vie. C’est ma vengeance pour vos petits secrets, plaisanta-t-elle. Installons-nous, car l’histoire va être longue.

Le couple lui sourit tendrement. Ils s'essayèrent sur le canapé, tandis que Fujin prit place sur le fauteuil en face d’eux. Elle voulait les ennuyer en racontant toute son histoire, la mort de sa mère, sa fuite éperdue du village et sa haine envers son père, et enfin sa réconciliation avec lui ; mais elle savait que ce ne serait pas le cas. Ils furent en effet un public attentif jusque dans les moindres détails. Son histoire se finit une heure plus tard et elle les quitta après les politesses d’usage. Elle se sentait complètement ragaillardie. Elle croisa Raijin qui l’attendait devant l'ascenseur Aussitôt, il lui demanda comment s’était passé son entretien avec Edéa. Elle ne put s’empêcher de le frapper amicalement sur la tête et d’ajouter :

- Gros benêt, va ! Comme si quelque chose pouvait mal se passer avec Edéa !

Surpris par son attitude joviale, Raijin ne dit pas un mot et la suivit dans l'ascenseur Les quatre jours suivants se passèrent rapidement et tranquillement, rythmés par des entraînements moins intenses, car ils se sentaient tous prêts. Seule Quistis parcourait toujours avec acharnement tous les livres de la bibliothèque. Finalement, elle plaqua tout l’après-midi du quatrième jour, étant à la limite de la crise de nerf et de la migraine carabinée. Elle passa donc l’après- midi dans la serre de combat pour se défouler et se dérouiller. Tous se couchèrent tôt pour se préparer au difficile combat qui les attendait le lendemain. Ils se levèrent facilement et de bonne humeur. Ils trépignaient d’impatience. A neuf heures, ils se réunirent devant Cid et Edéa qui leur prodiguèrent les derniers encouragements et conseils de prudence. Un quart d’heure plus tard, l’Hydre s’envolait en direction de Centra, sous l’œil inquiet d’Edéa.

- Tu crois que ça ira ?

- Fais-leur confiance, rassura Cid. Ils sont habitués à combattre. Et puis, ce sont nos enfants, rien ne pourra jamais les arrêter. De toutes manières, il n’y a vraiment rien à craindre. Orceïn et Orina ne peuvent pas se permettre de laisser l’un deux mourir, malgré ce qu’ils disent, tu le sais bien. Et ce, même s’ils jugent qu’ils sont encore trop faibles. Ils n’auraient pas le temps de chercher d’autres remplaçants pour protéger le monde.

- C’est vrai, soupira Edéa, le regard encore fixé sur l’Hydre qui disparaissait à l’horizon.

L’Hydre tournait en rond autour du Mont Yorn depuis une heure. La situation à bord était un tantinet orageuse.

- J ’en ai marre ! cria Selphie. Y’a rien ici ! J ’ai vraiment l’impression de perdre mon temps ! Vous êtes sûrs qu’on ne s’est pas trompé de jour ?

- Calme-toi Selphie, renacla Squall, épuisé par les plaintes constantes de son ami, on a dû juste arrivé en avance, c’est tout.

- Je déteste rester en chien de faïence comme ça ! pesta-t-elle.

- Si tu veux Selphie, on peut aller s’amuser tous les deux dans le...

BLAF !!!

- Tu peux pas être sérieux cinq secondes, non ? On va devoir aller se battre ! hurla Selphie en vrillant les tympans de tout le groupe.

- Mais je voulais juste détendre l’atmosphère, se défendit Irvine en frottant sa joue douloureuse.

- Ton humour, tu peux le garder, grogna-t-elle.

- Vous pouvez pas vous comporter comme un couple normal, de temps en temps, soupira Seifer.

- Qu’est-ce que tu connais à l’amour à part l’amour de ta propre personne ! attaqua Selphie toujours irritée.

Zell manqua de pouffer de rire.

- Je disais ça juste comme ça, protesta Seifer, faiblard.

- Quand on ne sait pas, on ne dit pas ! continua Selphie aussi inarrêtable qu’un T-Rex en pleine course.

Seifer préféra se taire. Zell assis aux commandes, saisit l’occasion.

- Le grand Seifer s’incline devant la petite Selphie comme un bon petit toutou, ironisa-t-il. Comme quoi, quand on sait le prendre, il est presque agréable à vivre. Tu crois qu’il sait donner la patte ? ajouta-t-il en faisant un clin d’œil à Selphie qui lui sourit, sa colère venant du coup de retomber.

- Ce coup-ci, je l’étripe ! s’énerva Seifer en sortant Hypérion et en allant vers Zell.

Il fut retenu par Raijin.

- Laisse tomber, Seifer...

- Jamais ! Je vais lui faire la peau !

- Même pas cap’, épi de blé ! lança Zell.

- Raaaaaaaaaahhh ! ! ! Raijin, pousse-toi et laisse-moi lui massacrer la tête ! !

- C’est pas un peu fini, oui ! réprimanda vertement Quistis. Maintenant vous vous calmez, compris ! On a un combat à livrer, je vous signale !

- Quistis a raison, rajouta Squall, ce n’est pas le moment de nous disputer.

- Tiens, on dirait que l’iceberg aime jouer au chef maintenant, remarqua Fujin.

- Quoi ? s’exclama "le chef" .

- Il avait bien caché son jeu en faisant semblant de ne pas y toucher, rajouta Raijin.

Quistis se prit la tête dans les mains. Ils étaient pire que des gosses. Il n’existait donc personne pour remonter le niveau ? Elle allait encore devoir sévir en les menaçant des pires corvées s’ils ne se tenaient pas un peu au carreau. Elle n’avait que ce moyen pour les calmer. Mais en arriver là à leur âge, c’était vraiment désespérant. Linoa songeait au même mot en voyant son amoureux crier qu’ils racontaient n’importe quoi, alors que Selphie, Zell et Irvine se tenaient les côtes de rire. Le seul point positif, c’était que son chevalier montrait au moins ce qu’il ressentait. Mais le faire dans ces circonstances et de cette manière... Il allait devenir usant s'il prenait cette habitude de crier pour un rien. Dire qu'il y a encore deux ans, il ne proférait jamais un mot plus haut que l'autre. Mais la dispute prit rapidement fin quand une lumière blanche inonda le cockpit. De dehors, survenait une colonne de lumière partant vers le ciel.

- Ce doit être là-bas ! s’enjoua Selphie, qui mit aussitôt le cap dans cette direction.

L’hydre se posa au pied de la colonne de lumière qui disparut et laissa place à une entrée béante dans le flanc de la montagne.

- Bon, tout le monde a préparé ses associations ? demanda Squall.

Tout le groupe lui fit un signe d’assentiment.

- Alors, allons-y !

Le groupe pénétra dans la montagne et commença à monter l’escalier qui se dessinait devant eux. Ils débouchèrent sur un grand hall dont la voûte était soutenu par de vastes colonnes de marbre. Des torches, éparses, illuminaient la salle doucement.

- Mais où sommes-nous ? s'étonna Selphie de vive voix.

L’écho lui reposa sa question pendant plusieurs dizaines de secondes.

- Je n’en sais rien, admit Squall doucement pour éviter un écho trop fort.

- Il me semble que j’en ai entendu parler dans un livre. Il disait qu’à une époque éloignée de nombreux châteaux avaient été construits pour montrer la puissance de leurs occupants, mais qu’à force de se faire la guerre et de s’entretuer mutuellement, ses châteaux ont peu à peu disparu. On doit être dans l’un deux, expliqua Quistis.

- Eh bien, tes livres nous serviront au moins à ça. A savoir qu’on est dans un vieux château abandonné. Cool ! ironisa Irvine.

Elle voulut rétorquer mais Squall leur fit signe d’avancer, ce qu'ils firent, prudemment, l’écho de leur pas résonnant pendant de longs instants. Chaque chuchotement devenait audible pour tout le groupe. Ils arrivèrent au milieu du hall, où se tenait un plateau rempli d’étranges fresques. Ils s’en approchèrent et s'arrêtèrent devant cette placette.

- Que faisons-nous maintenant ? murmura Linoa.

A sa surprise, une réponse lui parvint aussitôt. Le centre du plateau s’ouvrit, laissant passer un livre posé sur un socle, qui s'éleva et se positionna devant eux. Squall le lut de vive voix pour que tout le monde soit mis au courant et se tienne prêt à un quelconque ennemi.

- Vous êtes finalement venus prouver votre valeur. Si vous voulez partir, sachez que c’est votre dernière possibilité. Si, malgré nos avertissements, vous souhaitez continuer, marchez tous sur le plateau.

- Qu’est-ce qu’on fait ? souffla Quistis. C’est peut-être un piège.

- On n’a pas le choix, allons-y, répondit Squall. Je suppose que personne ne veut partir.

Les sourires qui lui furent rendus, furent significatifs. Tous s’engagèrent sur le plateau.


 


 

- Ils sont amusants ! s’amusa Orceïn en regardant la scène sur un écran géant. Au moins, ils n’ont pas froid aux yeux. Ils n’ont même pas hésité une seconde.

A côté de lui, Orina acquiesça.

- En tout cas, on a bien fait d’aller voler ces caméras à Esthar, continua Orceïn captivé par ce qui se déroulait à l’écran. Avec ça, on n’aura même pas le temps de s’ennuyer.

- Ils ont une érudite parmi eux, ça devrait les aider. Mais est-ce que du coup ça ne risque pas d’être trop facile ?

- Penses-tu ! De toute manière, on sera fixé après la première épreuve. Tu veux des chips ?

- Idiot ! Comme si c’était le moment...

Tout le groupe s’était placé sur la plateforme.

- Et maintenant ? s'enquit Seifer.

- Qu’est-ce que j’en sais, rétorqua Squall.

- Ça, c’est du chef ! ironisa aussitôt Seifer.

Squall serra fermement Lionheart.

- T’as qu’à me remplacer si ça te plaît pas, riposta-t-il. Je serai heureux de te voir à l’œuvre.

- Pourquoi pas ? répondit Seifer qui posa lui aussi la main sur Hypérion.

- Vous n'avez pas un peu fini, non ! s’énerva Quistis. On n’a guère le choix, on doit attendre !

- Encore ! s’exclama Selphie.

- T’as une meilleure idée ? lança Raijin.

- Y’en a marre ! On était censé se battre ! C’est quoi cette embrouille ! se renfrogna-t-elle, alors que l’écho de leurs cris commençait à créer un brouhaha qui les rendait de plus en plus inaudible les uns aux autres.

Quand le silence commença à retomber, ce fut Irvine qui prit la parole avec son pur style de cowboy poseur qui a la réponse à leurs questions.

- Ils jouent avec nous et avec nos nerfs. Il ne faut pas se laisser aller, ils veulent sûrement essayer de nous déstabiliser pour nous désunir. Gardons notre calme et tout ira bien.

- Depuis quand tu réfléchis, toi ? s’étonna Zell.

- Hey ! ! Je ne suis pas un abruti !

- Ça, ça reste à prouver, murmura Seifer pour lui-même.

Mais l’écho fit porter ses paroles à Irvine qui le regarda du coin de l’œil. Seifer ne s’en soucia pas et retourna à ses occupations.

- Au fait, Fujin, tu ne m’as toujours pas expliqué .... FUJIN ! ! ! !

Les autres sursautèrent sous son cri qui rebondit partout dans le hall.

- Qu’est-ce qui te prend de hurler comme ça ? T’es malade ? s’exclama Selphie.

- Où est Fujin ! hurla Seifer.

Tous s’entreregardèrent. Fujin avait disparu.


 

Fujin avait voulu répondre à Seifer, mais ses mots n’arrivaient pas à sortir de sa bouche. Elle était paralysée. Elle se tenait juste un peu à droite de Raijin, qui regardait dans sa direction. Mais il ne la voyait pas. Pourtant elle, elle les voyait tous. Les choses lui apparurent soudain clairement. C’était une épreuve. Elle n’en connaissait ni le but et la finalité, mais il n’y avait pas de doutes à avoir. Mais allaient-ils réussirent à la retrouver ?

- Elle s’est peut-être enfuie ? suggéra Zell.

Le regard mauvais de Raijin et de Seifer lui fit regretter ses paroles.

- Linoa, tu ne pourrais pas la retrouver avec tes pouvoirs ? proposa Squall en se tournant vers elle. LINOA ! !

Linoa avait aussi disparu. Tous se regardaient ne sachant que faire. Le livre et son piédestal se déplacèrent subitement vers le centre du plateau comme pour répondre à leurs questions. Quand il s’arrêta, une page tourna et des lettres d'or se dessinèrent sur les pages.

- Dans cinq minutes, la deuxième épreuve débutera. Si d’ici là vous n’avez pas retrouvé vos compagnons et vous ne leur avez pas redonner leur apparence normal, vous ne les retrouverez plus. A moins de refuser à continuer de passer les épreuves et dans ce cas, ils vous seront rendus. Mais ce sera pour vous l’échec total dès la première épreuve, lut Quistis.

- Et comment on fait ! commença à s’emporter Squall.

- La réponse est proche de vous, finit son amie.

Un décompte s’enclencha sur les pages du livre. 5 minutes.

- On n’a pas de temps à perdre, cherchez-les ! ordonna Squall.

Mais il furent surpris de voir qu’ils ne pouvaient pas sortir du plateau. Un champ de force s’était créé autour d’eux leur coupant toute tentative de sortie.

- Elles doivent être encore ici ! cria Squall.

- C’est où le dernier endroit où tu as vu Linoa ? se renseigna Zell.

- Elle était derrière moi, répondit Squall.

- Alors, elle doit encore y être, affirma Zell. Faites pareil pour Fujin ! Cherchez à l’endroit où elle devrait être !

Squall, Irvine et Zell se dirigeaient vers le probable endroit où était Linoa, tandis que Raijin, Seifer et Selphie en faisait de même pour Fujin. Quistis resta à sa place dans ses pensées. Une disparition si soudaine, ça lui rappelait quelque chose. Plus que 3 minutes.

- Elles sont où ? s’énerva Zell.


 


 

Linoa voulait leur crier : "Je suis là !". Mais elle ne pouvait rien faire. Aucun son, malgré toute sa bonne volonté, ne réussissait à sortir de sa bouche. Elle pouvait voir Fujin, en face d’elle, qui était comme elle, pétrifiée. Pourtant, elles étaient toutes les deux protégées contre la pétrification, alors comment... ? Mais elle n’avait le temps de se poser cette question. Elle devait aider Squall et les autres à la retrouver et vite. Il devait certainement y avoir un moyen de communiquer avec eux et de leur donner sa position. Mais comment ?


 


 

- Angel ! cria Squall.

- Qu’est-ce que tu fais ? s’étonna Zell.

- Il n’y a qu’elle qui peut retrouver Linoa facilement, expliqua-t-il.

La chienne émergea de l’autre côté de l’un des piliers.

- Viens ! lui ordonna-t-il.

- Et le champs ? demanda Irvine.

"Zut !"se maudit Squall.


 


 

- Ce n’est pas du jeu ! hurla Orceïn, furieux de voir Angel passer le champ de force.

- Ça t’apprendra à bâcler ton travail. Tu n’avais qu’à être un peu plus sérieux et construire un champs vraiment totalement infranchissable, sourit Orina heureuse qu’ils arrivent à se débrouiller pour réussir l’épreuve d’Orceïn, alors que ce dernier lui tirait la langue, vexé. Au moins, tu ne peux pas dire qu’ils ne font pas preuve de persévérance et qu’ils ont des bonnes idées pour s’adapter à une situation nouvelle.

- Rien n’est encore joué, protesta Orceïn.

- Tu le penses vraiment ? Regarde donc cette Quistis.

Il tourna la tête et il ne put s’empêcher de prendre un air dépité qui fit rire son amie.

- Cherche Linoa ! commanda aussitôt Squall soulagé d’avoir vu Angel passer le champ de force sans problème.

Encore fallait-il qu’elle veuille bien obéir. Mais apparemment, cela ne la dérangea pas de recevoir un ordre de Squall, même si elle pencha la tête, un peu étonnée de son ton autoritaire. Elle finit donc par faire quelques pas et elle s’assit. Irvine lui tourna autour.

- Elle se fout de nous ou quoi ? commença à s’énerver ce dernier.

2 minutes.

- Elle devrait être là, affirma Squall.

Ils cherchèrent autour d’Angel, mais rien. De son côté, Linoa se désespérait. A chaque fois que l’un d’entre eux allait la toucher, il repartait dans une autre direction. Elle n’avait incidemment pas de chance. Pendant ce temps, l’autre groupe n’avait pas plus de succès, étant trop à gauche de Fujin.

- J ’y comprends rien, se lamenta Zell.

1 minute.

- Lancer une magie, cria brusquement Quistis.

- Quoi ? s’étonnèrent-ils tous.

- Faites ce que je vous dis ! hurla-t-elle.

- Bon d’accord, accepta Irvine en se concentra. Ultima !

- Idiot ! Tu veux la tuer ou quoi ! explosa Quistis.

- Qu’est-ce que tu veux dire Quistis ? Hein ?

Il se rendit alors compte que sa main était posée sur le sein de Linoa et que Squall s’approchait de lui l’air très menaçant.

30 secondes.

- Remède, lança Quistis qui avait vu que Linoa était pétrifiée.

Irvine enleva promptement sa main.

- Satyre !

Et Linoa le gifla très violemment, tandis que Squall s’arrêtait pensant qu’il avait eu son compte.

- Poussez-vous ! rajouta-t-elle. Brasier !

Raijin eut juste le temps de se baisser alors que le sort lui brûlait quelques mèches de cheveux. Le sort explosa, faisant réapparaître Fujin. Linoa lança immédiatement un Remède et Fujin fut alors totalement libérée.

10 secondes.

- Toi, ne recommences plus jamais ça ! cria Linoa en se tournant vers Irvine.

- Euh... Mais c’est un accident, je ne savais pas que t’étais là. C’est pas ma faute si mon corps a un radar si perfectionné. Tu devrais plutôt me remercier de t’avoir tiré d’embarras.

- Tu manques pas d’air ! Tu as failli me blesser grièvement, tu m’as pelotée et tu voudrais en plus que je te remercie ! hurla Linoa.

- Shhhh... Moins fort, chuchota le cowboy, beaucoup moins sûr de lui maintenant.

- Tu as fait quoi ?

Une goutte de sueur glacée perla sur son front. Selphie se tenait derrière lui, une lueur de furie dans les yeux.

- Euh. .. C’était un accident. .. Je ne l’ai pas fait exprès, je te le jure, protesta-t-il très faiblement.

- C’est vrai ? demanda Selphie à Linoa.

Elle hésita, mais devant la pauvre figure que faisait Irvine devant Selphie et comme il avait déjà payé, elle décida de ne pas l’enfoncer davantage. Et qui sait ? Peut-être que ses services pourraient lui être utile un jour, et en lui rendant service aujourd’hui, il lui en sera redevable pour un autre.

- C’est vrai.

- Je te laisse le bénéfice du doute, Irvine. Mais que je ne t’y reprenne plus, l’avertit sa petite amie.

- On devrait me remercier au lieu de me conspuer, ne put s’empêcher de rajouter Irvine qui reprenait de l’assurance. C’est tout de même grâce à moi si. ..

Le regard sombre que lui adressèrent Selphie et Linoa l’interdit d’aller plus loin. Il regarda autour de lui pour chercher un possible soutien et vit Raijin qui se tenait le tibia. Il venait, à son habitude, de se faire taper dessus par Fujin alors qu’il s’inquiétait de sa santé. Leurs deux regards se croisèrent et ils se comprirent.

- Raijin, toi et moi on a à parler. Ensemble, on pourra faire de grandes choses.

Raijin fut tout de même un peu étonné par la proposition d’Irvine, vu qu’ils se parlaient rarement n’ayant pas tout à fait les mêmes caractères, mais il acquiesça.

- Oui, je crois comprendre ce que tu veux dire.


 


 


 

- Ils sont mignons, taquina Orina.

- Oui, c’est encore mieux qu’à la télé.

- Pas trop déçu par ta première défaite ?

- Non, il y a d’autres tests. Et de toutes façons, il vaut mieux pour nous qu’ils réussissent tout.

- C’est vrai. .. Mais en même temps...

Orceïn posa sa main sur son épaule.

- Je sais à quoi tu penses, mais il ne faut surtout pas avoir ces idées-là. Nous n’avons pas le droit de fuir notre destinée. Ce serait pire que de la lâcheté.

- Je sais, mais... Non, tu as raison, oublie ce que j’allais dire.

- Parfait ! Il reste à manger ?

- Ventre sur patte., .soupira-t-elle.


 


 

NdA :

  • Ultima est considéré comme la magie la plus puissante. Une sorte d'explosion thermonucléaire. Météore peut infliger plus de dégâts qu'elle, mais ses dégâts sont aléatoires, ce qui la rend un peu moins puissante au final. A noter que les dégâts subis par Météore sont liés à la défense physique des personnages, ce qui est une exception pour les magies dont les dégâts subis sont liés à la défense magique.


 


 

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