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Chapitre 10 : Départ du Village aux Histoires Tragiques et Poupée
Catégorie: G
Dernière mise à jour 09/11/2016 18:36
Départ du Village aux Histoires
Tragiques et Poupée
La nouvelle de la réconciliation du père et de la fille fit rapidement le tour du village. Réjouis par cette bonne nouvelle, les habitants organisèrent une fête où tous furent invités et où l’alcool coula à flot. Pour une fois, les champs pouvaient attendre. Tout heureux, les villageois devinrent enfin amicaux avec Linoa et Raijin. Mais c’était Fujin qui était leur principal centre d’intérêt. Elle était elle aussi redevenue une vraie habitante du village et les gens ne se lassaient pas de sa description du monde extérieur, tout ce monde qu’il ne connaissait pas. Edern devait souvent s’imposer pour libérer un peu de place autour de sa fille, ce qu’il obtenait facilement. La fête battit son plein jusque tard dans la soirée. Les jours suivants furent beaucoup plus agréables que les précédents. Fujin passait beaucoup de temps avec son père, rattrapant le temps perdu. Elle renoua des liens avec nombre de personnes qu’elle avait fait souffrir dans son enfance avec ses nombreux tours et farces. De leur côté, les villageois étaient heureux de voir que leur chef avait enfin retrouvé la paix. Pendant ces journées, Linoa, Maxime et Raijin flânaient dans les mes ; parlant à droite et à gauche. En fin d’après-midi, Raijin continuait à s’entraîner avec Edern. Il avait fini par le tutoyer, devant l’insistance de ce dernier. Cela s’était passé pendant la fête, au moment où Fujin lui avait décroché un énième coup de pied, surmonté d’un : "J’me mêle de quoi !" alors qu’il lui demandait quand elle s’était réconciliée avec son père. Edern s’était esclaffé en disant qu’elle tenait bien de sa mère. Ce à quoi Raijin avait rétorqué sous l’œil furibard de Fujin : "Je n’ose pas imaginé ce que tu as enduré !". Et Edern avait éclaté de rire. Et les choses s’étaient faites ainsi de suite. Linoa s’y était mise aussi, mais elle s'emmêlait souvent les pinceaux, le tutoyant et le vouvoyant dans la même phrase. Quand à Maxime, cela lui était venu naturellement, la distance qu’il affichait entre lui et Edern à cause de sa culpabilité, ayant disparu. Les soirées se passaient souvent dans une ambiance bon enfant, les conversations roulant souvent sur les bêtises de Fujin jeune, au grand désespoir de cette dernière. Elle en rougissait souvent de honte, sous les regards amusés des personnes autour de la table. Mais Raijin se gardait de se moquer d’elle, sachant qu’elle l’attendrait au tournant après. Mais cela lui plaisait de voir un autre visage de Fujin apparaître au grand jour. Qui aurait pu croire que sous cette jeune femme froide et sévère, se cachait en fait une enfant espiègle et capricieuse ? Raijin et Linoa apprirent aussi par l’intermédiaire de Maxime comment s’était passé la réconciliation père-fille. Ce dernier venait souvent aux repas de leurs soirées, avec plein d’anecdotes sur Fujin - qui le sommait de se taire, mais sans réussite- sous le bras. Le seul moment qui leur parut bizarre fut à la fin de son récit de la réconciliation. Edern lui avait demandé s’il n’avait rien oublié. Maxime, perplexe, avait dénégué. Edern lui avait alors parlé du caillou qu’il avait reçu sur la tête. Il commença à dire que ce n’était pas lui, mais il s’arrêta comme s’il se rendait compte qu’il commettait un impair. Il affirma tout de suite après que ce lancer était bien de lui. Un léger flottement avait perduré jusqu’à ce que Fujin, qui tenait enfin sa vengeance, avait enguirlandé Maxime pour avoir lancé un caillou sur son père. Lui, qui était si mauvais au lancer, il aurait pu le blesser gravement! Il dût donc se confondre en excuses pour se faire pardonner, pardon qu’Edern lui concéda bien sûr avec joie, bonne humeur et philosophie.
Mais une question tarabustait à nouveau Linoa. Elle n’y avait plus pensé depuis un moment, mais maintenant que l’ambiance était sereine, elle revenait à nouveau la hanter. Elle s’en ouvrit à Maxime, mais celui-ci ne pouvait l’aider, étant trop jeune à cette époque-là. Elle n’avait plus le choix. Elle devait aborder ce sujet avec Edern, en espérant que cette fois-ci, il veuille bien lui en parler. Mais elle ne s’en inquiéta pas, car après tout leur relation n’était maintenant plus la même qu’auparavant. Il serait certainement d’accord pour en parler. Elle décida donc de poser sa question l’avant-veille de leur départ. Elle posa donc sa question.
- Edern, je voudrais savoir, avez-vous personnellement connu Edéa Kramer ?
Le silence se fit autour de la table. Les yeux d’Edern se rétrécirent.
- Edéa Kramer ? La sorcière ? Oui, je l’ai connue. Pourquoi ?
- Je voudrais savoir pourquoi elle a été chassée, expliqua Linoa.
- Tout simplement parce qu’elle était une sorcière et qu’elle était susceptible de causer du tort au village, mais il me semble te l’avoir déjà dit. D’ailleurs, heureusement que nous avons pris cette décision, vu ce qu’il lui est arrivé après.
- Mais, elle m’a dit qu’elle avait eu ses pouvoirs peu après sa naissance. Pourtant, j’ai cru comprendre que vous ne l’avez chassée que longtemps après. Je ne pense pas que Edéa soit du style à mentir ou à cacher ses pouvoirs devant ses amis. Elle ne devait pas avoir conscience de les avoir. Alors, comment avez-vous pu découvrir qu’elle était une sorcière ?
Fujin écoutait avec attention. Edéa lui avait rapidement expliquée qu’elle venait du même village qu’elle et donc, qu’elle l’avait connue petite, mais elle avait été restée très évasive sur les circonstances de son départ du village. Tout ce qu’elle avait pu apprendre, c’était qu'Edéa avait été chassée à cause des règles du village qui interdisait la présence présence de sorcière en son sein. Mais Fujin devait reconnaître qu’elle non plus, n’avait pas été très loquace. Edéa avait bien perçu sa haine envers son village natal et avait voulu en parler avec elle. Mais devant sa réticence, elle avait préféré renoncer. Elle avait juste ajouté : "Il faut les comprendre, tout a une raison.". Edéa ne savait pas ce qu’il s’était passé entre Fujin et son père, car elle était déjà partie depuis belle lurette. Fujin se promit de lui en parler dès son retour, car elle voudrait certainement avoir des nouvelles de son village natal. Après cette pensée, elle se reconcentra sur la conversation en cours, car son père venait de prendre une grande inspiration. Cela préjugeait toujours qu’il allait faire une longue tirade et elle n’avait pas l’intention d’en perdre une miette. Il commença à parler.
- Je ne sais pas si c’est à moi de vous raconter ça, autant commencer du
début. Cette histoire s’est passée peu après le moment où j’ai repris le flambeau du village après la mort de mon père. Un aventurier du nom de Cid Kramer. ..
- Cid ! coupa Linoa, étonnée.
Elle ne le voyait pas dans un tel rôle. Mais les regards courroucés des autres lui interdire de poser des questions. Edern continua.
- Du nom de Cid Kramer, disè-je, est arrivé près de l’entrée de notre village. Il aperçut alors une jeune femme et il en tomba aussitôt éperdument amoureux. Avant qu’il ne réussisse à l’aborder, elle disparut, à sa surprise, dans la muraille. Décidé à la retrouver, il chercha avec ténacité l’entrée d’un quelconque passage. Il finit par y parvenir et pénétra dans le village. Inutile de vous dire que ce fut la panique au village, quand il réussit à entrer. En tant que nouveau chef, je me suis porté au- devant de lui. Je l’ai aussitôt menacé et lui ai ordonné de partir en oubliant tout ce qu’il avait vu, s’il tenait à la vie. J ’ai voulu utiliser la force, mais j’ai aussi pu sa détermination dans ses yeux. Rien n’aurait pu le faire bouger. Il était exactement comme vous, quand vous êtes arrivés, il y a quelques semaines.
" Qu’est-ce qu’il a changé ! " songea Linoa, "C’est incroyable qu’il soit si hésitant, maintenant. L’amour l’aurait-il transformé ? ". Mais elle garda ces paroles pour elle, ne voulant subir à nouveau de regards assassins. Cela ne l’empêcha pas de sourire un peu tristement, car ces paroles lui avaient ravivée le doux souvenir de son chevalier qui lui manquait âprement. Pendant ce temps, Edern continuait son histoire.
- Je lui ai alors proposé de rester ici pour toujours, après m’être renseigné si quelqu’un attendait son retour. Il accepta avec plaisir ma proposition, car personne ne l’attendait et il en avait assez de parcourir le monde. De plus, il était prêt à tout pour revoir la femme qu’il avait aperçu à l’extérieur.
" Tiens, alors lui non plus n’avait déjà plus ses parents '? Décidément nous sommes nombreux dans ce cas." pensa Linoa furtivement.
- Il s’est alors installé dans une de nos maisons vides à l’écart du village. Pendant les deux années qui suivirent, il déploya de grands efforts pour se faire accepter du village et pour pouvoir approcher la jeune femme. Comme vous vous en doutez, cette jeune femme était Edéa, et déjà, elle non plus, n’était pas insensible à son charme. Elle a donc tout mis en œuvre pour qu’il soit accepté. Je l’entends encore nous sermonner pendant les conseils et nous dire :
" Puisque vous l’avez laissé s’installer ici, pourquoi vous ne l’acceptez pas ?".
De son côté, Cid se révélait être de plus en plus un atout de poids pour nous. Il possédait une grande culture et une impressionnante ingéniosité, et il nous en a bien fait profité. Grâce à lui, nous avons pu avoir une vie moins laborieuse et moins fatigante. En quelques années, il nous a permis de doubler les rendements de nos cultures et il a su utiliser intelligemment la source d’eau chaude pour diminuer nos corvées journalière. Sans lui, nous n’aurions jamais pu atteindre un tel degré de confort, inimaginable pour nous quelques années avant. Et c’est ainsi que petit à petit, Cid trouva sa place dans le village. Dans le même temps, Edéa prenait une place de plus en plus importante. A elle aussi, nous sommes très redevables. Elle avait toujours eu une intuition hors-norme qui surprenait même les plus avisés d’entre nous. Elle savait d’instinct prendre les bonnes décisions et je lui demandais souvent conseil quand j’avais des doutes sur la gestion du village. En plus de ça, elle était toujours accueillante et avait toujours un mot gentil pour tout le monde. Nous mettions sa vivacité d’esprit et son intelligence sur des dons de la nature, bien que nous nous trompions lourdement. Vous vous doutez bien qu'avec le temps, il devint évident pour tous que ces deux personnages assez hors norme par rapport au reste de notre population, étaient fait l'un pour l'autre. Quand leur mariage fut célébré, la fête qui en découla vu l'une des plus grandioses – si ce n'est la plus grandiose - de l'histoire de notre village. Ils étaient un des couples les plus enviés et les plus respectés du village. Rien ne semblait pouvoir ternir leur bonheur. Edéa tomba même enceinte et tout le village s’en réjouit. Jusqu’au jour où...
Edern reprit son souffle un instant et regarda son auditoire. Tous le scrutaient avec avidité, suspendus au bout de ses lèvres. Ne voulant pas les faire languir plus longtemps, il avala sa salive et continua son histoire.
- Jusqu’au jour où un incendie s’est déclaré dans leur maison, sans raison apparente. Edéa était hors de danger car elle était chez le médecin, son accouchement devant avoir lieu bientôt. Mais Cid se retrouva cerné par les flammes dans leur maison. Edéa, quand elle a appris la nouvelle, s’est aussitôt précipitée au-dehors en catastrophe, ne pouvant abandonner son mari. Alors que tout semblait perdu pour lui, elle invoque subitement une puissante magie de glace qui éteignit le feu. Cid en sortit frigorifié mais entier et vivant. Tandis que nous nous activions autour de Cid, Edéa perdit connaissance. Nous la ramenâmes aussitôt chez le médecin, Cid ne craignant presque plus rien. Il en oubliait d’ailleurs son état et il ne pensait plus que à sa femme. En la ramenant, aucun d’entre nous ne s'est posé la question de savoir comment elle avait éteint le feu. Mais alors que le médecin la soignait, elle commença à avoir des contractions. L’accouchement commençait alors qu’elle était complètement inconsciente et qu’il n’y avait aucun moyen de la réveiller. De minimes complications firent aussitôt leur apparition et tout se passa du coup extrêmement mal. Cid dût choisir entre sa femme et son enfant. Il choisit sa femme sans hésiter. L’accouchement se termina donc par la mort de l’enfant et, ce que le médecin n’avait pas prévu, la stérilité d’Edéa.
" Ça explique pas mal de choses. L’indécision chronique de Cid, la construction de leur orphelinat, ne pouvant avoir d’enfants par eux-mêmes... "songea Linoa, " On ne peut pas dire que la vie a été tendre avec eux."
- Edéa reprit connaissance un peu plus tard et fut choquée par ces nouvelles. Seul Cid arrivait à la consoler et calmer un peu son chagrin. De notre côté, nous lui préparions un autre coup dur. Nous avions compris avec le recul qu’Edéa était une sorcière. Elle devait donc quitter le village au plus vite. C’était à moi que revenait la tâche de leur annoncer la nouvelle en tant que chef. Ce fut la première fois d'une longue série où je maudis ma position. Mais j’avais décidé que je ne le ferais que quand Edéa serait en état de supporter un voyage, ce que tous avaient accepté. Ce ne fut donc que un mois plus tard que j’allais chez eux le cœur lourd, leur annoncer la décision du village. A ma surprise, leurs affaires étaient déjà prêtes pour le départ. L’intuition d’Edéa avait encore une fois devancée nos pensées. Quand ils nous quittèrent, je vis dans son regard qu’elle ne nous en voulait pas. Elle trouvait ça normal. J ’ai maudit ce jour bon nombre de fois, me sentant totalement impuissant face à ce que je leur faisais subir, même si Edéa m’avait plusieurs fois rassuré sur ses sentiments quand à la situation. Quand à Cid, nous n’étions pas obligés de le renvoyer. Mais pour nous, c’était évident qu’il allait suivre sa femme, tellement ils étaient liés tous les deux. Et c’est ainsi que le couple Kramer sortit de notre vie. Ce n’est que plus tard que j’appris la provenance des pouvoirs d’Edéa. C’est ses parents qui m’ont tout raconté avant qu’ils ne décèdent. Un matin, petite, elle leur avait raconté qu’elle avait fait un drôle rêve pendant la nuit. Une vieille femme bardée de cicatrices s’était penché sur elle, avait tendu un doigt dans sa direction et plein de choses bizarres étaient parties de la vieille dame vers elle. Cela l’avait fatiguée et avant de se rendormir dans son rêve, elle avait vu la vieille femme disparaître dans de la fumée. En fait, c’était la réalité. Edéa l’a compris quand elle a perdu connaissance après avoir sauvé Cid. Le rêve lui est revenu en mémoire tandis que son esprit, déconnecté de son corps, volait dans les brumes de son cerveau. Elle l’avait ensuite dit à ses parents qui ne m’en ont parlé que bien plus tard.
Edern soupira. Tous portaient un visage triste et abattu.
- Une bien triste histoire, admit Raijin.
- Oui, mais d’après ce que vous m’avez raconté, ils ont pu réaliser leur rêve maintenant : élever des enfants.
Un petit silence flotta avant qu’Edern ne reprisse la parole.
- Et si nous allions nous coucher ? Cela ne sert à rien de ruminer le passé. Ce qui a été fait, a été fait, n’est-ce pas Fujin ?
Sa fille sourit un peu tristement mais tous acceptèrent la proposition de leur hôte. Ils se séparèrent l’esprit encore attristé par la triste histoire qu’ils venaient d’entendre. Leur dernière journée à Hari se passa tranquillement. Fujin passa la journée avec son père, tandis que les autres continuèrent à flâner dans les rues à leur habitude. Ils ne pouvaient guère faire autre chose. Ils profitaient au mieux de leurs derniers instants de quiétude. Raijin retourna s’entraîner avec Edern à la fin de l’après-midi. Durant la soirée, ils ne reparlèrent pas d’Edéa. Comme le disait Edern, le passé était le passé et on ne pouvait guère le changer. La soirée se passa tranquillement, même si la tristesse due à la séparation proche emplissait souvent les silences et les conversations. Au moment d’aller dormir, Edern fit signe à Fujin de le suivre. Ils allèrent dans sa chambre, tandis que les autres se couchaient. Edern ferma la porte derrière eux.
- Qu’y a-t-il ?
Il ne répondit pas et se contenta de se diriger vers la deuxième porte de sa chambre qui débouchait sur une petite remise. Il alluma la lumière et Fujin vit que la pièce ne contenait qu’une grosse malle.
- C’est là où j'ai entreposé toutes les affaires de ta mère après sa mort. Je ne pouvais pas m’en débarrasser, lui expliqua-t-il.
Il ouvrit la malle et fouilla dedans. Fujin se demanda ce qu’il cherchait. Il dût le trouver car il se releva et se retourna l’air très satisfait. Pendant tous ses mouvements, il cacha sa trouvaille.
- Approche ma fille...
Elle s’avança, un peu inquiète devant l’air si satisfait de son père, se demandant ce qu’il avait encore trouvé. Elle ne savait que trop bien que par moment, il pouvait se comporter de manière très infantile .
- Tends tes mains, lui dit-il quand elle fut suffisamment proche.
Elle les tendit méfiante. Son père y déposa une boîte noire.
- Qu’est—ce que. .. ?
- Ouvre-la, lui souffla-t-il doucement.
Avec appréhension, elle défit les attaches de la boîte et l’ouvrit. Un boomerang bleu y reposait dans son écrin rouge sang. Son bleu était semblable au ciel d’un jour d’été. De fines lignes blanches partaient de son centre et tournaient autour de ce dernier pour finir par se perdre dans les pointes d’un noir d’ébène. Elle le toucha du bout des doigts. Son contact était doux. Elle consulta son père du regard et devant sa réponse affirmative, elle le sortit de son écrin. Sa poignée elle aussi d’ébène, avait un contact ferme et soyeux. Elle retoucha le corps du boomerang et sentit les micro-poils de fourrure qui se tordaient sous sa pression. Elle n’avait jamais pensé qu’une telle arme, pouvait être aussi délicate à toucher. Elle fut aussi étonnée par sa grande souplesse, mais devinait que sa résistance n’avait d’égal. Elle pouvait voir aussi que chaque pointe avait été effilée et placée avec grand soin à leur place. Leur tranchant ne devait pas connaître beaucoup de rival non plus. Ce boomerang lui donnait une impression de puissance absolue. Il lui semblait que si elle le lançait, rien ne pourrait arrêter sa course folle. Son attaque devait être dévastatrice et incommensurable. Elle ressentait sa puissance dans ses veines. Ce boomerang avait été fait pour elle. Elle le ressentait au plus profond d’elle-même. Chaque cellule de son être ressentait chaque parcelle, chaque mouvement de micro-poil de la fourrure du boomerang. Sa poignée semblait n’avoir été faite que pour recevoir parfaitement sa main. Cette énergie qui coula si subitement en elle, finit par lui faire peur. Cette arme dépassait tout ce qu’elle avait pu connaître, et si elle ne doutait pas de la force qu’elle dégageait, elle se sentait beaucoup moins sûre de pouvoir réussir à la contrôler. Mais cela ne voulait pas dire qu’elle se refuserait à l’essayer. Elle reposa délicatement le boomerang dans son écrin rouge sang qui faisait ressortir parfaitement ses lignes mais aussi ses couleurs, chacune tranchant l’une sur l’autre : le bleu tranchant sur l’écrin rouge, les lignes blanches tranchants sur son bleu ciel, et l’ébène des poignées et des pointes tranchants à la fois sur le bleu, le rouge et le blanc. C’était incontestablement une arme d’une valeur inestimable.
- Qu’est-ce que c’est ? D’où vient-elle ? demanda-t-elle encore hypnotisée par l’arme.
- C’est l’arme de ta mère, lui souffla doucement son père.
- Son arme ?
- Oui, elle la tenait de sa mère qui elle-même la tenait de sa mère et ainsi de suite depuis un nombre presque incalculable de génération. Et maintenant. ..
Edern referma le couvercle et poussa la boîte contre le corps de sa fille.
- ... elle te revient de plein droit.
Elle regarda la boîte, dépassée par le présent que lui faisait son père.
- Mais, protesta-t-elle, je ne peux. .. Cette arme est bien trop belle pour moi... J ’en suis indigne...
- Si Fujin, tu l’es. Prends-le, sa puissance te servira pour ton prochain combat et je sais que tu en prendras soin, tout comme ta mère le faisait.
- Mais, je. ..
- Chut, lui intima Edern en appuyant ses paroles d’un signe de la main. C ’est un ordre de ton père.
Fujin rouvrit le coffret et se reperdit dans la contemplation du boomerang.
- Mais comment une telle arme a-t-elle pu arriver dans ce village ? s’étonna-t-elle.
- De la même manière que mon bâton, lui répondit énigmatiquement son père, un léger sourire aux commissures des lèvres.
- Que veux-tu dire ?
- Rappelle-toi et tu sauras.
- Quoi !
- Je ne peux rien dire, mais quand tu te souviendras, reviens me voir, nous aurons sûrement beaucoup de choses à nous dire.
- Qu’est-ce que tu veux dire ! commença-t-elle à s’énerver.
- Mais rien du tout. ..
- Dis-moi !
- Je n’ai rien à te dire. Tu es peut-être aussi obstinée que ta mère, mais je te signale que moi aussi, je le suis. N ’oublie pas que j’ai réussi à faire céder ta mère pour nos fiançailles qu’elle faisait tout le temps reculer.
Fujin céda. Il était évident que son père lui cachait quelque chose, mais elle n’avait pas envie de se disputer avec lui la veille de son départ et de toutes façons, elle devait apparemment s’en rappeler plus tard. Cela la rasséréna. Son père ne lâcherait de toutes manières pas le morceau. Elle préféra donc se concentrer sur le présent qu’elle venait de recevoir.
- Merci, finit-elle par lâcher après cinq minutes de nouvelles contemplations.
Edern souriait tranquillement, heureux d’avoir accompli quelque chose qui lui semblait important.
- Ce n’est rien, lui répondit-il avec douceur.
Le lendemain matin, Fujin fut réveillée, alors qu’elle avait passé une des meilleures nuits de son existence, par quelque chose d'humide sur sa joue. Elle bondit quand elle vit que c’était Angel qui la léchait et plusieurs éclats de rire éclatèrent à sa stupéfaction. Son père et ses amis riaient à gorge déployée à l’entrée de sa chambre. Furieuse, elle lança son premier oreiller à Angel qui l’évita promptement et alla se réfugier aux pieds de sa maîtresse.
- Mais qu’est-ce que ça veut dire !
- Fais pas cette tête, Fujin, réussit à articuler Raijin hilare. Comme tu ne te réveillais pas, on a envoyé Angel te tirer de ton sommeil. Ça a marché au-delà de toute espérance !
Ce dernier reçut dans la seconde qui suivit le deuxième oreiller de Fujin en pleine tête. Ce qui ne l’empêcha de continuer à rigoler.
- Dépêche-toi, on doit partir dans une heure, reprit plus sérieusement son père.
Ils laissèrent Fujin se préparer, alors qu’elle était rouge de honte d’avoir été surprise ainsi. Une demi-heure plus tard, ils étaient tous prêts à partir. Après quelques adieux rapides, ils quittèrent le village. Raijn sortit en premier suivi de Linoa, qui n’en pouvait plus d’attendre, avec Angel sur les talons. Edern, Maxime, qui les accompagnaient jusqu’au lieu d’atterrissage de l’Hydre, et Fujin fermaient la marche. Sur le chemin, ils furent attaqués par deux Héras. Fujin testa sa nouvelle arme et trancha littéralement en deux une des créatures. L’autre monstre s’enfuit sans demander son reste.
- Pfuit, siffla Raijin, on n’a pas intérêt à te chercher aujourd’hui. Il faut croire que le réveil Angel est bien efficace.
Un coup de pied dans son tibia mit fin à ses bonnes blagues. Mais pendant son attaque, Fujin avait fait tomber la petite poupée de sa poche. Ce fut Edern qui la ramassa.
- Cette poupée. . ., s’étonna-t-il.
*
* *
Seifer fut projeté cinq mètres en arrière par le coup de Squall.
- Hum, t’as l’air en forme aujourd’hui.
Squall sourit.
- Je vois, je vois... C’est le retour de ta dulcinée qui te met dans cet état-là. Je comprends mieux pourquoi je te trouvais aussi mou avant.
- Mou, moi !!! cria Squall en se jetant sur lui.
Seifer le para sans peine.
- Tu ferais mieux d’essayer de te caser, au lieu de me chicaner, rajouta-t-il.
Son rival le repoussa.
- Peuh ! Moi je ne vis que pour l’épée et le combat. Je ne vais pas m’enticher d’une femme qui ne sera qu’un boulet.
- Et Linoa ? contra Squall.
- Oh, une erreur de jeunesse. ..
- Et pourquoi ?
- Bah... Elle est superficielle, stupide et en plus, elle se fout toujours dans des situations pas possibles. Franchement c’est pas la panacée... Mais qu’est-ce que tu fais avec elle d’ailleurs ? T’es maso ?
- Et puis quoi encore !!! hurla Squall furieux, levant haut sa Gunblade au-dessus de lui.
" Oups, il a pas dû apprécier ma blague. " songea Seifer en voyant Squall lancer son Renzokuken sur lui. Mais il n’allait pas le laisser faire. Non mais !
*
* *
Edern regarda Fujin. Un air nostalgique flotta dans ses yeux.
- Qu’est-ce qu’elle fait là ? demanda-t-il.
- Angel l’a retrouvée l’autre jour, quand on cherchait l’entrée du village, expliqua Linoa.
Edern joua machinalement avec.
- Qu’a-t-elle donc de si spécial ? s’étonna Raijin.
- Il me l’a offerte pour mes cinq ans. Il l’avait cousu de ses mains, répondit Fujin.
- Quand tu es partie, je l’ai cherchée partout. J ’ai fini par croire que tu l’avais prise avec toi. Ça me rendait heureux, dit pensivement Edern.
- A vrai dire... Aussi bizarre que ça puisse paraître, c’est ce que je voulais faire à cette époque, avoua-t-elle. Mais je n'ai pas pu retourner à l’endroit où je l’ai perdue. C’était avec elle que je jouais quand les monstres m’ont attaquée. J’étais déçue et triste de ne plus l’avoir avec moi, elle qui m’avait accompagnée toute mon enfance, mais j’étais incapable de retourner la chercher. J ’avais trop peur.
- Ah. . ., admit pensivement Edern.
Le silence s’installa, silence que rompit peu après Fujin.
- Garde-là. ..
- Quoi ? dit son père surpris.
- Garde-là, tu en as envie, se répéta-t-elle.
- Mais je ne peux pas, c’est la tienne, protesta-t-il.
- Ce coup-ci, c’est toi qui va céder, ricana sa fille. Et puis, cela te permettra de te rassurer, comme ça tu sauras que je reviendrais voir ta tête pour récupérer ma poupée et tu pourras penser à moi en la voyant. Il est rassuré le papounet ? Sa fille prend suffisamment bien soin de lui ?
- Idiote, comme si j’avais besoin de ça pour penser à toi, sourit le "papounet".
Et ils restèrent se dévisager tranquillement.
- Euh, je voudrais pas déranger, mais on va finir par être en retard, alors faudrait peut-être bouger, s’empressa Linoa qui voulait retrouver son amoureux.
Ils reprirent donc leur chemin jusqu’au point où l’Hydre devait les retrouver. Elle arriva une heure plus tard. Squall en descendit et Linoa se jeta comme à son habitude autour du cou de son chevalier en tournant autour en l’air. Elle ponctua cette action d’un long baiser.
- C’est toi Fujin ?
Seifer venait de poser cette question, après être descendu de l’Hydre. Il peinait à la reconnaître et était stupéfait par le changement qu’il pouvait lire en elle.
- Bah, quoi ? Tu m’as jamais vu de ta vie ou quoi ? lui répondit-elle glaciale.
" Hum, elle n’a pas changé tant que ça, finalement" pensa-t-il. Il aperçut les deux autres personnes qui accompagnaient Raijin au moment où Squall finit son baiser.
- Je te présente mon père, Edern, et un ami, Maxime, lui expliqua Fujin.
- Ton père ?! manqua de s’étrangler Seifer.
- Tu crois que je suis venu au monde in vitro ou quoi !
Seifer rougit de honte devant les sourires narquois de ses compagnons. Il ne s’était jamais posé la question de savoir à quoi ressemblait les parents de son amie. Il bredouilla quelque chose puis s’arrêta. Squall s'approcha et le tira de son embarras. Il exécuta le salut Seed, et commença à présenter les gens présents.
- Je suis Squall Leonheart, chef des Seeds de la B.G.U.. Celui qui ne sait pas où se mettre, c’est Seifer Almassy. ..
- Hey ! ! protesta son ami.
- ... et les deux derniers qui descendent l’échelle du vaisseau, sont Zell Dincht et Selphie Tilmitt, tous membres du Seed. Je suis ravi de faire votre connaissance, monsieur.
Ils réexécutèrent le salut Seed.
- Moi, comme l’a dit ma fille, je suis Edern Hoecke, chef du village de Hari. Celui qui m’accompagne s’appelle Maxime Hart, un vieil ami de Fujin.
- Je dois vous dire que la B.G.U. est fière du travail qu’accomplit votre fille en son sein.
- Squall ! rougit Fujin.
- Je l’espère, il ne manquerait plus qu’elle ne vous serve à rien, cette petite peste.
- Papa !
N’écoutant pas les protestations de sa fille, Edern se tourna vers Seifer.
- Alors c’est vous qui avez été le chevalier d’Ultimecia.
Seifer tiqua. Il savait bien que cette étiquette lui collerait à la peau pour longtemps, mais c’était toujours désagréable de l’entendre, surtout dans un endroit aussi perdu que celui-ci.
- Eh bien, mon garçon, vous avez dû passer par de rudes épreuves, mais aussi faire beaucoup d’expériences intéressantes. Je vois que vous faites de nombreux efforts pour vous faire pardonner. Vous avez l’air serein, maintenant.
Surpris, Seifer baissa la tête en murmurant un merci.
- Continuez ainsi et je vous donnerais la main de ma fille avec plaisir.
Maxime, Fujin et Seifer restèrent bouche bée. Ce fut Fujin qui réagit un premier.
- Papa !! Qu’est-ce que racontes encore !! Et toi, va pas te fourrer d’idées stupides dans le crâne !! rajouta-t-elle à l’adresse de Seifer.
Celui-ci leva les mains en signe d’innocence.
- Et toi , père indigne !! Ce n’est pas à toi de...
Mais son père l’ignora encore superbement et se tourna vers Squall qui souriait de la tête de Seifer.
- Bien, je suppose que vous devez encore avoir beaucoup de chose à faire avant votre test. Il est donc temps de nous séparer. Je dois juste vous demander de tenir l’existence de ce village secret. C’est primordial pour notre avenir.
- C’est entendu. A part les personnes qui sont ici et quelques autres, personne ne sait rien. Je me porte garant que le secret ne sera pas dévoilé, en remerciement de l’aide que vous nous avez fourni. Je le jure sur mon honneur de Seed et donc, sur l’honneur de la B.G.U..
Edern eut un grand sourire.
- Je ne demande pas tant d’honneurs, mais je vous remercie. Mais je crains que l’aide que nous vous avons fourni ne soit pas à la hauteur de vos espérances. Mais avant. .. Raijin !
Le grand homme bronzé se tourna vers Edern avec un air interrogateur.
- Je veux que tu prennes ceci. Tu en auras une plus grande utilité que moi. Edern lui tendait son bâton.
- Mais je ne peux...
- Ne discute pas et prends-le. N ’oublie que quand j’ai décidé quelque chose personne ne peut me faire changer d'avis. Même ma fille l’a compris. Et que veux-tu que je fasse d’une telle arme ? Notre village est à l’abri de tout. Si je te la donne pas, elle va venir par perdre sa puissance à traîner dans les coins. Je sais que tu sauras l’utiliser avec intelligence.
Raijin eut un grand sourire qui découvrit ses fines dents parfaitement ciselées.
- Dans ces conditions, j’accepte. Mais prends le mien en échange, alors.
- Ça m’arrange car je vais avoir besoin d’une arme pour me défendre sur le chemin du retour.
Ils se dirent au-revoir et tous les Seeds ou futures Seeds et Linoa avec Angel commencèrent à monter l’escalier. Fujin fermait la marche.
- Fujin, attrape ! cria subitement son père.
Elle leva la main et reçut un objet mou. Sa poupée.
- Mais que fais-tu ? Je te l’ai donné, non ? s’étonna-t-elle.
- Tu me la rendras quand tu reviendras me voir après t’être rappelée la légende du village ! Hurla Edern pour couvrir le bruit des moteurs qui commençaient à démarrer. J ’aurais alors pas mal de choses à t’expliquer. Et je t’interdis de revenir avant !
Fujin était décontenancée, mais elle sentait qu’un vieux souvenir essayait de briser les barrières de son cerveau et de refaire surface. Mais elle n'arrivait pas à saisir les mots qui tentaient de s’installer dans sa tête.
- Qu’est-ce que vous me cachez ! cria-t-elle.
- Nous, cacher quelque chose ? rigola Maxime. Penses-tu ! Tu nous connais, non ?
" Justement. . ." pensa-t-elle.
- Comme si la légende du village pouvait avoir un rapport avec Orceïn et Orina, rajouta-t-il.
- Dites-moi ce que vous savez ! hurla-t-elle.
- Fujin, on doit y aller ! Dépêche-toi ! lui hurla Linoa de l’intérieur de l’Hydre. Tu pourras parler avec ton père une autre fois !
Elle hésita. La vérité semblait être là, si proche. Elle se décida.
- De toutes façons, vous ne me direz rien quoi que je fasse, n'est-ce pas ? devina-t-elle.
- C’est vrai, répondit Edern très sérieusement.
- Alors je reviendrais quand le souvenir me sera revenu. Et tu m’avoueras tout cette fois-ci ! D’accord ?
- Évidemment, reconnut Edern.
- Mais je crois que vous avez oublié quelqu’un, sourit-elle sûre de son effet. Edéa...
Et effectivement, Maxime parut perplexe. Mais Edern ne cilla pas.
- Fujin ! insista Linoa. On va décoller !
- Je ne m’en inquiète pas, déclara sobrement Edern. Dis-lui plutôt de venir nous voir un de ces jours !
Fujin eut une moue étonnée en entendant les paroles de son père et se précipita dans l’Hydre qui remontait son escalier et fermait ses portes.
- Mais qu’est-ce que tu faisais, enfin ? s’étonna Linoa. Ton père ne va pas disparaître !
- Ils savent...
- Quoi ?
Linoa eut un flash dans la seconde qui suivit.
- Tu veux dire que ton père connaît les secrets qui entourent Orceïn et Orina.
- Pas que lui. Tout le village.
Linoa et Raijin eurent un hoquet de surprise. Ils les avaient bien bernés. Seifer, lui, ne comprenait rien à ce qu’il se passait.
Quelques instants plus tard, l’Hydre s’envolait, les moteurs hurlants, et partait vers Horizon sous les yeux d’Edern et de Maxime. Quand les vrombissements des moteurs diminuèrent et que le nuage de poussière se dissipa, Edern soupira tout en continuant à regarder le point rouge qui disparaissait petit à petit dans le ciel bleu.
- Eh bien, on ne peut pas dire que leur machine soit très discrète. Je me demande comment ils peuvent supporter ça.
- Ils doivent y être habitués. Mais cette Edéa, ce n’est pas un problème ?
- Orceïn et Orina ont déjà dû aller la voir. Ils se doutaient bien qu’elle se rappellerait rapidement de la légende.
- Ah, dans ce cas... Pas de problèmes... Ils pensent vraiment à tout...
- C’est normal, c’est pour ça qu’ils sont ici et c’est pour ça qu’ils ont été en partie formés. Mais au fait, Maxime. ..
- Oui ?
- Ce caillou que tu m’as lancé... Tu es sûr que c’est toi qui l’as lancé ? Pourtant, il me semble que tu as plutôt une réputation de très très mauvais lanceur au village, si ce n’est le titre de plus mauvais lanceur du village, non ?
- C’est exact, rougit Maxime. C’est Orceïn qui vous l’avait envoyé, et l’autre soir, moi, j’ai failli gaffé.
- C’est normal, j’ai fait exprès de te faire parler du caillou pour que tu fasses une erreur.
- Hein ?
- Je me doutais bien qu’il y avait anguille sous roche, mais je voulais voir si ma fille allait se douter de quelque chose, vu qu’elle connaît ta réputation. Mais apparemment, elle n’y a vu que du feu.
- Peut-être, mais avec elle c’est difficile à savoir... Et puis, elle m'a rabrouée d'avoir lancé ce caillou.
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- C’est vrai... Mais elle ne s'est pas étonnée que tu aies réussi à me toucher. Enfin bon, je n’aurais plus qu’à remercier Orceïn la prochaine fois que je le verrais. C’est lui qui m’a lancé le caillou, n’est-ce pas ? Je vois mal Orina faire ce genre de chose. Elle aurait sans doute trouvé quelque chose de plus... raffiné.
- Peut-être. .. Mais Edern, je voulais vous demander. ..
- Vous ? Aurais-tu peur de me froisser ?
- Vous étiez sérieux tout à l’heure ? se lança Maxime.
- A propos de quoi ?
- A propos de ce Seifer et de Fujin ..., répondit Maxime, mal à l’aise.
- Il est temps de partir si on veut rentrer avant la nuit.
- Mais attendez ! Vous ne m’avez pas répondu !
Edern partit sans offrir plus de réponses à Maxime, mais un sourire fleurit sur ses lèvres. Il savait déjà que ce ne serait pas à lui de décider pour Fujin, mais cela l’amusait de mettre un peu de piment dans la vie sentimentale de sa fille. Il resoupira. Ah, les jeunes d’aujourd’hui avaient tellement de préoccupations qu’ils en oubliaient même l’amour !
NdA : Que pouic.