Une connexion à part

Chapitre 15 : Entre silence et veille

771 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

La chambre baignait dans une lumière tamisée, les stores à demi tirés comme pour protéger l’âme endormie qui reposait là.


Sephiroth franchit le seuil en silence, statufié, comme si un seul mouvement trop brusque pouvait briser l’équilibre fragile de ce moment.


Elle était toujours inconsciente, le souffle régulier, les traits apaisés… du moins en apparence.


Il s’approcha lentement, presque à reculons, son regard captif de ce visage encore marqué par la pâleur de l’épreuve.


"J’ai fait aussi vite que j’ai pu," souffla Angeal en entrant derrière lui, sa voix basse trahissant sa frustration de ne pas avoir été là plus tôt.


Mais même s’il avait été présent, il le savait : il n’aurait probablement rien pu changer.


Sephiroth ne répondit pas immédiatement. Il fixa le lit, le cœur en vrac, avant de murmurer :


"Comment va-t-elle ?"


Sa voix s’était brisée en un souffle presque inaudible, comme si l’admettre rendait la douleur plus réelle.


Il tendit le dossier qu’il avait arraché aux griffes de Hojo à Genesis, incapable de le lire lui-même. Genesis prit le document sans un mot, laissant à Sephiroth l’espace de s’asseoir au bord du lit.


Le général se posa, lentement, comme si le moindre de ses gestes pouvait réveiller un monde de douleur.


Il tendit la main. Ses doigts, si souvent porteurs de destruction, frôlèrent la joue de la jeune femme avec une infinie délicatesse. Il replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, un geste simple mais chargé d’émotion.


"Elle est en vie. Sûrement endormie. Tu es arrivé à temps, ne t’inquiète pas," tenta de le rassurer Genesis, les yeux toujours plongés dans le dossier.


Mais Sephiroth secoua la tête.


"Si j’avais su plus tôt…"


"Personne ne pouvait savoir," coupa doucement Angeal. "Tu ne peux pas t’en vouloir. Tu es venu. Tu l’as sortie de là. C’est ça qui compte."


Genesis referma le dossier avec un soupir, le posant négligemment sur le bureau non loin.


"Visiblement, ils n’ont rien eu le temps de faire."


Sephiroth sentit un poids se lever légèrement de sa poitrine, un souffle de soulagement s’échappant de ses lèvres.


"Ils l’ont juste endormie… et placée sous morphine."


"Sous morphine ?" répéta Angeal, l’inquiétude grimpant dans sa voix.


"Je n’ose même pas imaginer ce qu’ils prévoyaient de faire si dès le départ, ils voulaient qu’elle ne ressente absolument rien."


Genesis jeta le dossier sur le bureau avec une certaine exaspération.


"D’après ce que j’ai lu, ils voulaient comprendre comment elle a pu mettre hors d’état deux miliciens de la Shinra. Sans effort. Et sans aucun entraînement."


Sephiroth se redressa légèrement, les sourcils froncés, le regard noir.


"Sérieusement ?! Ils sont prêts à la disséquer pour ça ? Ce n’était qu’un réflexe. De l’adrénaline ! Un coup de chance !"


"Oui... probablement," répondit Genesis, l’air las. "Mais tu sais comme moi que ces scientifiques ne pensent pas comme nous. Ils cherchent des réponses à n’importe quel prix. Et tant pis pour l’humanité en chemin."


Angeal se leva un instant et revint avec quelques serviettes humides, les tendant à Sephiroth.


"Tiens. Ça devrait l’aider à émerger plus vite."


Le général les prit sans un mot. Avec une douceur surprenante, il déposa une première serviette sur le front de la jeune femme, puis en passa une autre sur ses joues, ses gestes aussi précis que tendres.


Il la contemplait, fasciné et brisé à la fois.


"Elle a l’air si paisible... Elle ne savait pas ce qui l’attendait..." murmura-t-il, la voix étranglée par la colère qu’il gardait encore au fond de lui.


Un long silence s’installa. Un silence lourd, mais nécessaire.


Puis, enfin, elle remua faiblement.


Un battement de cils. Un souffle plus profond. Un frisson léger.


Sephiroth se pencha aussitôt, posant instinctivement une main chaude contre sa joue.


Un ancrage. Une présence. Une promesse.


"Tout va bien... Je suis là... C’est moi, Sephiroth."


Sa voix s’était faite murmure, plus douce que jamais, comme pour apaiser la tempête qu’elle s’apprêtait à revivre à son réveil.


Genesis et Angeal, silencieux, restèrent en retrait, laissant la place à ce moment suspendu entre douleur, survie et espoir.

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