Une connexion à part

Chapitre 14 : Colère froide, vérité brûlante

1017 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 4 mois

Sephiroth inspira profondément, les yeux rivés sur l'imposante façade de la Tour Shinra. Il le savait : son apparition ne passerait pas inaperçue. Il était censé être en mission, loin d’ici. Et pourtant, le voilà, bravant les ordres, traversant les murs d’un système qu’il avait trop longtemps laissé le gouverner.


Mais cette fois, il n’en avait rien à faire.


Trop de fois on lui avait dicté quoi penser, quoi faire, quoi ressentir. Aujourd’hui, il agissait selon ses propres choix, selon ce qui lui semblait juste.


Il franchit les portes d’un pas décidé, son regard droit et dur transperçant les halls lustrés.


À l’accueil, des visiteurs se pressaient pour visiter l’exposition dédiée aux SOLDATs.


Dès que Sephiroth entra, un mouvement de panique et d’excitation secoua la foule. Murmures, flashs, appels. Il repoussa d’un revers de bras ferme ceux qui tentaient de s’approcher, ignorant les protestations et les visages ébahis.


Il n’était pas là pour signer des autographes.


Son regard s'accrocha à l’ascenseur. Malheureusement, il descendait lentement, occupé. L’attente lui parut interminable, chaque seconde amplifiant la tension dans sa poitrine. Il était à deux doigts de prendre les escaliers, malgré les étages interminables.


Lorsque les portes coulissèrent enfin dans un ding métallique, il entra d’un bond… et se figea.


Genesis était là, adossé nonchalamment contre la paroi.


"Sympa l’accueil," lâcha-t-il avec un demi-sourire, désignant d’un geste moqueur la foule de fans hystériques laissée derrière.


Sephiroth soupira longuement, un mélange de soulagement et de frustration.


"Genesis..."


Le rouquin acquiesça doucement, devinant ce que traversait son ami.


"Angeal m’a tout raconté," dit-il en appuyant sur le bouton de l’étage scientifique. "Toute cette histoire est folle. Et, comme d’habitude, tu fonces en premier. Encore un rôle de héros ?"


Sephiroth secoua la tête. Il n’y avait rien d’héroïque ici. Juste un besoin vital de protéger.


"Ce n’est pas une question d’honneur ou de gloire. C’est mon amie. Comme toi, comme Angeal. Vous savez que vous pouvez compter sur moi. Toujours."


Genesis se tut. Un silence respectueux, empreint d’une sincère compréhension. Il savait que grimper à cet étage n’était pas anodin pour Sephiroth. Que ce lieu ravivait des plaies profondes, des souvenirs déformés par la souffrance et les manipulations.


Et pourtant, malgré le tumulte intérieur, le général restait debout, plus déterminé que jamais.


À chaque arrêt de l’ascenseur, des employés tentaient d’entrer. Mais il suffisait d’un regard de Sephiroth pour les faire reculer sans oser dire un mot.


Quand enfin les portes s’ouvrirent sur le couloir glacé du département scientifique, Sephiroth s’élança.


Une furie silencieuse dans les veines.


Genesis le suivit, le pas plus mesuré, inquiet.


"Attends ! On n’a même pas discuté d’un plan—"


"Il n’y a pas de stratégie !" coupa Sephiroth, le ton sec, presque féroce.


Son poing fracassa la porte du bureau du professeur Hojo en une explosion sourde de bois et de métal.


Et là, dans cette pièce baignée d’une lumière crue et blanche, il la vit.


Elle.


Allongée, inconsciente, son corps fragile traversé de tubes, d’aiguilles. Une scène de laboratoire froide et clinique, d’une inhumanité terrifiante.


Sephiroth sentit le sol se dérober sous ses pieds.


À quelques pas de là, Hojo et sa mère, figés.


Hojo esquissa un sourire malsain, une ricanement sifflant s’échappant de ses lèvres :


"Tiens donc… notre deuxième spécimen est arrivé."


"Qu’est-ce que vous lui avez fait ?!" rugit Sephiroth, avançant à grands pas vers la table d’opération.


Elle semblait paisible. Trop paisible. Il priait que ce ne soit qu’un sommeil forcé.


Genesis, immédiatement sur ses gardes, se plaça en retrait, prêt à agir à la moindre alerte.


La tension devenait irrespirable.


Sephiroth se tourna lentement vers la mère de la jeune femme, la regardant droit dans les yeux.


Elle recula, comme frappée par la force brute de son regard.


"Comment une mère peut-elle faire ça à son propre enfant ?"


Sa voix se brisa dans un cri de colère.


Genesis n’avait jamais entendu ce ton dans la bouche de Sephiroth.


Même dans ses colères les plus glaciales, il gardait une retenue.


Mais là, il était brisé. Trahi. Dévasté.


Genesis se précipita pour débrancher les machines, retirant chaque aiguille avec précaution avant de soulever la jeune femme dans ses bras pour la mettre hors de danger.


Sephiroth, lui, s'approcha de Hojo.


Sans prévenir, il l’empoigna par le col et le souleva d’un seul bras.


Hojo ricana, même suspendu dans les airs :


"Prodigieux… Tu l’aimes, cette petite, n’est-ce pas ? Quelle merveilleuse faiblesse."


Sephiroth ne répondit pas.


Il agrippa la gorge du scientifique de son autre main, la pression augmentant peu à peu.


Les yeux de Hojo devinrent rouges, sa respiration sifflante, ses jambes battant faiblement l’air.


Puis, dans un bruit sourd, Sephiroth le laissa tomber lourdement au sol.


Il n’avait même pas tremblé.


La mère, pétrifiée, se recroquevilla, tremblante comme une feuille.


"Si vous osez encore la toucher…"


Sa voix était calme.


Tranchante.


Comme Masamune.


"…ce sera un autre châtiment. Un définitif."


Sans ajouter un mot, il s’empara des dossiers posés sur la table, les fourra sous son bras, puis d’un revers, renversa tout le matériel.


Flacons brisés, câbles arrachés, verre éclaté au sol.


Un geste de rage. Mais surtout, une promesse silencieuse :


Plus jamais.


Il retrouva Genesis dans une chambre de repos, la jeune femme allongée, toujours inconsciente.


Angeal était déjà là, alerté par Genesis.


Le regard qu’ils échangèrent tous les trois était sans mot.


Mais il disait tout.


La guerre, cette fois, était personnelle

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