Une connexion à part

Chapitre 4 : Un dernier moment

857 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 3 mois


Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé, mais à mesure que les heures passaient, la conversation avec Sephiroth s'était intensifiée, comme si nous avions plongé dans un océan de pensées communes. À un moment donné, la frontière entre les mots et le silence s'était estompée. Il n'y avait plus de formalités, plus de rôles imposés, plus de barrières invisibles. Nous partagions des pensées qui n’étaient jamais destinées à être dites. Nous parlions de nos vies, de nos rêves, de nos peurs, comme si tout ce qui nous séparait était tombé. Il y avait une sorte de complicité discrète qui se tissait entre nous, invisible, mais indéniable.


J'avais l'impression que le temps s'était figé autour de nous. La musique, le brouhaha des invités, tout avait disparu en dehors de cette salle. Les lumières de Midgar brillaient au loin, mais elles semblaient maintenant si lointaines, comme un monde à part. Le temps semblait suspendu dans cette salle vide. À un moment donné, je me rendis compte que la conversation avait pris une tournure presque naturelle, presque comme si nous étions deux anciens amis qui se retrouvaient après des années de séparation, échangeant les souvenirs d’un passé commun.


Mais au fil de notre échange, un poids subtil commença à se faire sentir. La fatigue, qui avait lentement commencé à m’envahir, se manifesta soudainement de manière plus évidente. J'avais passé trop de temps dans ce coin de la tour Shinra, loin des autres invités, et maintenant, il était presque temps de partir. Je levai les yeux vers l’horloge du hall, et un frisson d’étonnement me traversa lorsque je vis l'heure avancée. J’étais presque la dernière à être encore là, parmi les rares survivants de cette soirée interminable.


Je sentis alors la nécessité de partir. La soirée touchait à sa fin, et même si j'avais trouvé un certain réconfort dans cette conversation, je savais que tout devait se terminer. Il était temps de reprendre ma vie, d’abandonner cet instant suspendu qui, sans que je le sache, deviendrait un souvenir marquant.


— "Je devrais… Je devrais probablement partir maintenant." Ma voix trahissait la fatigue que j'avais ressenti depuis un moment déjà. Je me redressai légèrement, en me préparant à quitter cette salle où le temps avait semblé s’arrêter. "Merci, vraiment, pour cette… tranquillité. Je n'avais jamais imaginé que ce genre de soirée pouvait se terminer comme ça."


Je lui adressai un sourire sincère, mais je sentais une étrange réticence à partir. Il n’y avait pas de raison particulière, juste un sentiment inexplicable, comme si l'isolement soudain de la soirée m’avait rendue attachée à ce moment. Mais je savais que c’était la bonne chose à faire. D’autant plus que je n’avais pas pris de numéro, ni laissé le mien. Nous étions deux étrangers qui s'étaient croisés pour une soirée et, dans quelques heures, il ne resterait plus que des souvenirs.


Il me fixa, sans dire un mot, juste en hochant légèrement la tête, comme une sorte de consentement silencieux. Il ne semblait pas avoir envie de briser ce moment, pas plus que moi. Pourtant, il ne tenta pas de me retenir. C’était étrange, mais je sentais qu’il comprenait. Comme si, pour une raison que je ne pouvais saisir, cette soirée avait suffi, sans qu’il y ait besoin de chercher plus loin.


Je me tournai alors, prête à partir, les pas lourds de la fatigue. Mais alors que j’avançais vers la porte, je jetai un dernier regard vers lui. Une sorte de question, d’incertitude persistante, flottait dans l’air entre nous, mais je n’avais pas la réponse.


Je quittai la salle et repris le chemin des ascenseurs, m’éloignant lentement de la tour Shinra. En sortant, l’air frais de Midgar me frappa en pleine face. La ville était toujours en mouvement, comme si la fête de la Shinra n’était rien de plus qu’un point minuscule dans un océan d’événements. Je marchai dans les rues, les lumières de la ville scintillant autour de moi, mais je ne pouvais m’empêcher de penser à cette soirée, à cette rencontre improbable avec Sephiroth.


Je n’avais pas laissé de numéro, je n’avais pas cherché à obtenir le sien. J’étais convaincue que cette soirée resterait juste cela : une parenthèse éphémère, un échange parmi tant d'autres dans la grande machine de Midgar. J’avais l’impression que jamais plus nos chemins ne se croiseraient. Après tout, il était Sephiroth. Et je n’étais qu’une simple fille sans emploi, perdue dans un monde que je n’avais pas choisi.


Je rentrai chez moi, et même si je ne le savais pas encore, cette rencontre allait marquer le début de quelque chose. Quelque chose que ni lui ni moi ne

pouvions anticiper.


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