Sarah Hope - Le Secret de l'Immortalité

Chapitre 7 : Exécution

949 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/11/2016 22:20

Tout était prêt, ils étaient en train de nous attendre, les armes pointées sur nous. Je me suis avancée de quelques pas, avec les autres condamnés comme moi. En face d’eux, nous abaissons la tête, prêts pour la suite.

Ils attendaient le signal, celui que j’allais leur donner. Il fallait juste espérer que le plan fonctionne, et aussi qu’on en sorte entiers. Parce que moi, être réduite en poussière, c’est pas trop mon truc.

Alors que les mains des soldats se posent sur nos épaules, pour nous entraîner vers la sortie, je lève la tête. Nous agissons simultanément : D’un coup de genou bien placé, je me libère de l’emprise du soldat avant de me saisir de son arme.

Son autre main tente de m’en empêcher, mais les quelques secondes de l’effet de surprise me suffisent pour dégager la crosse de ses doigts et de pointer l’arme sur lui. 

Je jette un coup d’œil aux autres, tous dans la même position. Ils semblent figés, prêts à appuyer sur la gâchette. Mais comme moi, ils sont bloqués, ils n’osent pas tirer.


Sam fixe l’adulte dans les yeux sans y lire aucune peur, aucune supplique, seulement de la haine. Alors il détourne le regard et appuie… L’arme ne fait aucun bruit, mais les cris de surprise autour de moi m’indiquent que je l’ai fait.

En rouvrant les yeux, il aperçoit la main du soldat de Sarah qui glisse lentement le long de sa jambe. A quelques centimètres de ses doigts se cachent le manche d’un couteau, que l’on peut apercevoir de là où se tient Sam.

Alors il tourne son fusil et tire dans sa direction. Le corps commence instantanément à se désintégrer, et un nuage de poussière se forme de ses cendres. 

Le corps disparait sous mes yeux, et je tourne le regard vers Sam. Il me fixe droit dans les yeux, j’aimerai le remercier, mais le grincement de la grande porte nous fait tous sursauter.

Une quinzaine de soldats entrent par l’ouverture et s’alignent en position de tir.

Aussitôt, nous sautons au sol pour éviter de devenir des cibles faciles. Derrière nous, la foule d’adolescents se resserre, et plusieurs d’entre eux soulèvent de grands panneaux en bois pour les protéger tous.

Après la mort d’Edouard, on avait supposé que les tirs des soldats ne décomposaient que les corps et vêtements. Certains avaient alors eu l’idée de se protéger derrière de grands panneaux, bien que personne n’avait l’assurance que ça fonctionnerait.

Mais les premiers tirs ne firent que s’arrêter net sur les protections, sans qu’aucun dommage ne leur soit fait. Tous les adolescents purent donc avancer sans risquer de se faire toucher. Sarah et les autres furent bientôt protégés par les boucliers, et purent se relever sans risque.

Sarah se plaça en face d’un petit trou dans le bois, tout juste assez large pour placer l’avant du fusil et viser. D’autres adolescents se joignirent à elle, avec les arcs et flèches fabriqués depuis plusieurs semaines.

Les adultes se prirent une multitude de projectiles et de tirs de fusils, et tombèrent un à un, sans pouvoir riposter. Car ces armes ne disposaient pas de viseur avec grossissement, il était donc très dur de viser les petites ouvertures sur ce mur de bois inébranlable. 

Avec son fusil, je touchais deux soldats, et d’autres adolescents firent également des dégâts. Pendant que les adultes tombaient comme des mouches, une dizaine d’adolescents longèrent les murs jusqu’à la porte, avant de vivement la refermer. De lourdes poutres furent amenées pour la bloquer le mieux possible.

Une fois cela fait, on fit le compte des blessés. Il n’y avait eu aucun mort grâce aux bouclier, mais quelques chevilles foulées suite à l’agitation des adolescents. Tous les visages étaient heureux, et on avait récupéré plus d’une quinzaine d’Absorbeuses, comme on les appelait désormais.


Une fête fut organisée rapidement, et tout le monde chanta et mangea à volonté.  

Sarah se déplaçait dans la foule. Elle cherchait Sam depuis tout à l’heure pour le remercier. Tout le monde la saluait, la remerciait, et elle mit beaucoup de temps à le trouver, enlisée dans cette marée d’adolescents.

Il était dans un coin de la pièce, sur un tabouret, avec un verre d’eau toujours rempli. Elle s’assied à côté de lui :

-Pourquoi tu ne fais pas la fête avec les autres ?

-Je n’ai pas envie de me réjouir après ce que je fais…

-Tu m’as sauvé la vie ! Je ne vois pas ce que tu as fait de mal.

-J’ai vu ses yeux… Ils étaient vides de compassion, seulement alimentés par la rage. Il tourna la tête vers Sarah :

-Ils nous détestent... Les adultes nous haïssent vraiment. Je pensais qu’ils étaient encore humains, mais ce sont des monstres…

Il s’effondra en larmes sur l’épaule de Sarah. Elle ressentait la même chose, mais au fond, elle se disait que peut-être que ce n’était pas le cas de tous les adultes.


Ses parents étaient différents, elle en était sûre.

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