L'ombre qui nous lie

Chapitre 11 : Dans quoi je me suis encore fourré moi...

1143 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

----Point de vue de Shun----



Le restaurant était presque vide à cause de l’heure tardive. Seul le son apaisant d’une vieille chanson en fond animait un peu l’atmosphère, jusqu’à ce que la clochette accrochée à la porte d’entrée tinte soudainement, brisant le silence.

J'tourna la tête pour voir de qui in s'agissait.


Deux femmes firent leur apparition.


La première, aux longs cheveux châtains ondulant jusqu’au bas de son dos, portait une robe rouge fendue qui mettait ses formes en valeur. Son maquillage, parfaitement appliqué, soulignait son regard malicieux. Elle avançait avec assurance, ses talons claquant légèrement sur le sol carrelé.


La seconde, pourtant son portrait craché, affichait un contraste frappant. Ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval sobre, et une paire de lunettes rondes reposait sur son nez. Vêtue d’un simple pull beige ample et d’un jean clair


— T’as la chance qu’il y ait encore des restos ouverts à cette heure-ci… sinon on serait allées au bar, déclara celle au look audacieux, d’un ton à moitié moqueur.


Sakura et moi, surpris par cette arrivée inattendue, tournèrent la tête vers l’entrée.

Je reconnu Mayuko et Misaki.


— Elle ! cria Sakura en voyant Misaki


— Bonjour, Sakura, fit simplement Mayuko en s’avançant.


— Qu’est-ce qu’elle fait là, celle-là ? lança Misaki en plissant les yeux.


— C’est mon restaurant, j’te signale, répondit Sakura, agacée.


— Il a fallu que, de tous les restos de la terre, je tombe sur le tien… j’en ai de la chance, ironisa Misaki en levant les yeux au ciel.


— T’es pas obligée de rester, tu sais.


Sakura, Tsumeo et moi connaissons les jumelles depuis le lycée. Cependant, Sakura et Misaki ont toujours eu du mal à s'entendre. À chaque fois qu'elles sont dans la même pièce ça part en cacahuète. Je sais toujours pas pourquoi d'ailleurs mais bon il faut que je fasse quelque chose avant que ça ne dégénère encore.


— Hum Misaki ? J’savais pas que t’étais dans le coin, lançai-je en tentant de détendre l’atmosphère.


Elle ignora volontairement Sakura, et s’approcha de moi avec un sourire narquois, avant de s’installer sans gêne à mes côtés.


— Mais si, j’suis là. J’ai emménagé avec Misaki y a pas longtemps, dit-elle en prenant une voix mielleuse, ce qui fit grincer Sakura des dents.


Pendant ce temps, Mayuko soupira, puis semblant avoir remarqué que Tsumeo était resté silencieux, le regard perdu par la fenêtre. Elle s’approcha doucement et s’assit près de lui.


— Tsumeo, ça va ? demanda-t-elle en lui touchant légèrement l’épaule.


Il sursauta légèrement, comme s’il revenait d’un rêve lointain.


— Airi est à la maison ? J’espère qu’elle va mieux…


— Elle est en vacances… si elle va mieux, ça… je sais pas trop.


— Arrête de le faire penser à ça. Ça le déprime, dis-je en soupirant.


À peine avais-je fini ma phrase que Tsumeo se replongeait déjà dans ses pensées, l’air encore plus morose.


— Bah voilà, qu’est-ce que je disais… marmonnai-je.


— Ah… d’accord, répondit Mayuko un peu surprise.


— Bon, j’commence à avoir un p’tit creux, lança misaki en attrapant le menu.


Elle le parcourut à peine des yeux avant de grimacer.


— C’est nul, y a rien à manger ici.


— Si t’es pas contente, t’as qu’à partir, répliqua Sakura, à deux doigts de lui sauter à la gorge.


Misaki fit mine de ne pas l’entendre.


— Mais bon… heureusement que j’ai tout prévu ! s’exclama-t-elle en sortant une énorme bouteille d’alcool de son décolleté. Tadaaaam !


—PUTAIIIIN ELLE SORT D'OÙ CETTE BOUTEILLE ?! s’exclama Sakura, les yeux écarquillés.


—Oh tu sais..., Misaki tapota sa poitrine avec un sourire narquois. Quand on a des atouts comme les miens on peut cacher pleins de choses. Toi, par contre..., regard le buste plat de Sakura, tu pourrais juste ranger des pièces de monnaies.


Un couteau vola droit vers la tête de Misaki. Je réussi à l'attraper de justesse. Mais ça ne suffit pas puisque Sakura bondit, prête à lui arracher les cheveux. Mayuko et moi essayons tant bien que mal de la retenir.


—Maman... Qu'est ce qui se passe... Murmura Shinki, les yeux encore endormi.


—Oh non je t'ai réveillé mon cœur, pardon, dit-elle avant d'aller le voir sous le regard moqueur de misaki. Sakura serra les dents et se contenta de foudroyer misaki du regard en ravalant sa rage.


De son côté, Misaki s’était déjà rapprochée de Tsumeo avec un air faussement compatissant.


— Tu tires une de ces têtes, toi. Tiens, ça te fera du bien, dit-elle en lui tendant un verre.


Il le regarda sans réaction… puis vida finalement le verre d’un trait.


— Allez, tu vas pas boire tout seul, j’vais t’accompagner, ajouta-t-elle avec un grand sourire.



La soirée se termina… comment dire ? Avec une Misaki et un Tsumeo complètement bourrés.


Mayuko, visiblement fatigué des bêtises de sa sœur, s’approcha de Sakura.


— Je suis désolée pour ma sœur Sakura elle peut être vraiment fatiguante parfois…


Elle lâcha un soupir puis lui passa un bras autour des épaules pour soutenir celle-ci ivre morte mais toujours aussi souriante.


De notre côté, on se préparait à partir. Sakura ferma le restaurant, Shinki dans les bras, pendant que je soutenais Tsumeo qui titubait.


On avançait lentement dans la rue calme, il était vraiment tard donc c'était assez normal.


— Ma journée se passait vraiment bien, il a fallu que je tombe sur elle, grogna Sakura.


— Bah moi j’ai trouvé ça chouette ces retrouvailles, dis-je en souriant.


— Mmmh, fit Sakura, le regard sombre. N’empêche, Tsumeo me fait un peu de peine.


— Ouais, c’est du Tsumeo tout craché. Il pense toujours aux autres, au point d’oublier de s’occuper de lui.


— Tout le contraire de toi quoi, fit-elle remarquer.


— C’est presque vexant, mais bon… pour te prouver à quel point je suis un super pote ! J’vais prendre soin de Tsumeo pendant toute l’absence d’Airi.


— D’accord, répondit-elle, un peu amusée.


— Non mais tu vas voir, ça va être fastoche.


Quelques heures plus tard…


— RHAAAHHH ÇA VA PAS, MEC ?! TU M’AS VOMI DESSUS !!


— Aaah… désolé… répondit Tsumeo, la tête qui penchait dangereusement sur le côté.


— Faut vraiment que tu te trouves une copine, toi… c’est plus possible.


— Mmmh… fit-il, à moitié inconscient.


Je le regardai s’endormir, puis soupirai.


— Dans quoi j’me suis encore fourré, moi…

Laisser un commentaire ?