La prophétie du roi déchu: L'enfant sombre

Chapitre 4 : Les lunes d'argent

7488 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/09/2024 07:11

 Chapitre 4 : Les Lunes d’Argents.


Les petits rongeurs se réveillèrent dans la paroi terreuse et commencèrent à réclamer leur mère. Ces joyeuses plaintes réveillèrent Warddan, qui fut parfaitement détendu mentalement pour une fois depuis plusieurs jours. Le feu qui avait dévoré le petit bois la veille s’était complètement éteint, ne laissant que des filets de fumée s’échapper des cendres. En essayant d’ignorer les douleurs atroces de son dos, l’elfe noir se retourna et vit un petit gobelet rempli d’une mixture fumante et parfumée. Cela ressemblait plus à une gelée brunie par un feu de bois qu’autre chose, en tout cas, le contenu de ce petit bol devait être comestible étant donné qu’à côté de la gelée se trouvée une cuiller en bois. Il examina la tanière pendant quelques instants, apparemment Mélane aussi était partie. Ça lui sembla si étrange, elle avait dit qu’elle partirait seulement quelques jours plus tard si Jaron ne revenait pas avant. Il pensa à plusieurs hypothèse des raisons de l’absence de la chaman : peut être est elle partie en forêt pour chasser, ou pour cueillir des plantes et des fruits sucrées. Mais cela semblait si étrange, même si ses multiples raisons semblaient être les plus justes, il n’arrivait pas à penser que tout cela était normal. Quelque chose a dut arriver à cette femme, même si cela semblait totalement illogique. Il réussi après trois essaies ratés à se mettre assis, et trouva son équipement placé à côté des carcasses de lapins. Son épée  était encore recouverte du sang séché de ses quatre premières victimes. En la voyant, avec cette croûte pourpre qui tachait les runes de Raon, il revit les mouvements qu’il avait fait pour ôter la vie à quatre personnes. Certes ils étaient simples et peu élégants, mais ces coups avaient tous atteint leur objectif : tuer. Il espéra pour qu’il n’ait plus jamais à utiliser cette épée, mais il savait que malgré tout qu’elle lui sera encore utile. 

« Vous prenez par là, moi je m’occupe de le distraire et les archers, abattez le ! » La voix résonnait de dehors. Ils l’avaient retrouvé ! Les croisés l’avait retrouvé et voulaient en finir avec lui ! Il était prit au piège, il était totalement paralysé et si il ne partait pas il allait être réduit en un tas de viande putride, dévorée par les charognards. Il devait trouver une solution, et vite ! Il devait y avoir un plus haut gradé que ses congénères pour qu’il puisse ainsi donner des ordres. Les pas se faisaient de plus en plus lourds, le tintement de l’acier se faisait de plus en plus fort, le rythme cardiaque commencer à faire craquer les côtes endommagées. Des sueurs si froides coulaient de son front, des picotements se faisaient sentir dans la gorge, son iris se rétrécissait de plus en plus, ses muscles tentaient en vain de bouger et trembler sous l’effet de la peur. Il dû se retenir de crier d’horreur à chaque souffle, il pouvait déjà sentir son sang sur ses palais. La mort semblait être son seul et unique choix, un choix prit d’avance. 

_ Je compte jusqu’à trois, à trois, on l’envoie dans le monde Inférieur* !                                                              

La voix résonna à nouveau contre les parois du tunnel, et une botte d’acier écrasa la terre à l’entrée de la tanière. Il pouvait entendre les hommes dégainer leurs armes, prêt à fondre sur lui. 

_ Un…

Warddan sous l’effet du stresse, réussi à se lever mais il n’arrivait toujours pas à sortir du lit, mais pourtant, qui sait à quel point il força sur son dos ce jours là. De l’hémoglobine coula par terre, les plaies se rouvraient à chaque effort. Tous ses muscles des latéraux dorsaux le supplièrent d’arrêter cette folie, la douleur était trop dense, mais il était question de vie ou de mort. Il était à court de souffle, il jura des centaines de fois et pria les esprits de lui donner la force de fuir, mais ses jambes refusaient toujours de bouger. Les membres flageolants puisaient dans ses dernières réserves d’énergies pour rester dans cette position peu confortable. Mais la voix gronda une nouvelle fois apportant un chiffre de mort :

_Deux…


Des larmes commencèrent à couler des joues de Warddan, des larmes de peurs, des larmes gluantes et salées. Il serra ses dents, se retenant de hurler, mais des ricanement se faisaient entendre depuis la sortie de la grotte. Toutes sorte de vie sortie des parois terreuses fuyant la scène d’un drame. Les yeux remplis de veines et de larmes s’ouvraient de plus en plus, faisant presque sortir les deux globes oculaires de leur orbite. Il respira de plus en plus vite et de plus en plus fort. Il fini par crier au bout de quelques secondes, laissant sa terreur sortir de lui, qui se matérialiser en un son effrayant. Il se battait contre lui-même pour partir de ce lieu, mais ses membres supérieurs et inférieurs refusaient obstinément de bouger. Puis une lame commença à rentrer dans la demeure du loup, une lame affûtée prête à l’éventrer. 

_Trois ! Abattez le !


Les Croisés pénétrèrent dans la tanière et brandirent leurs armes, toutes pointées vers l’elfe noir. Depuis la cime des grands-pères arbres, des cris d’agonie résonnèrent et des hurlements de douleurs s’entendirent, jamais la forêt ne fut aussi bruyante depuis des années. Après de longue heures, les cries cessèrent, laissant place à un silence de mort. Même les catacombes étaient moins calmes que ce bois, dont les branches étaient encore toutes tremblantes. Un léger souffle fit voler une petite horde de feuilles qui semblaient fuir un endroit maudit. Au bout de longues heures, une silhouette noir portant une épée géante sortit de l’antre de Jaron. Cet homme portait de nombreuses cicatrices et du sang coulait de tous ses membres, et il avait également une chevelure blanche recouverte de pourpre sombre. Ses glyphes étaient rouges éclatants, n’importe quel passant l’aurait prit pour l‘esprit du mal incarné. Il fit quelques pas puis s’effondra sur une terre meuble, qui retint sa chute. Une marre de sang sortit doucement de la grotte, une marre de sang gluant. Une odeur répugnante envahissait les environs, et tous les animaux couraient le plus loin possible de la scène du massacre. Warddan fit un essaie pour se relever mais l’épuisement l’emporta sur sa volonté. Il ignorait comment il a put survivre après un tel combat. Tous ce qu’il savait c’est qu’il n’était pas mort, du moins pour le moment. Au moins une dizaine d’hommes étaient noyés dans leur propre sang dans cette antre, tous démembrés ou broyés. L’un d’entre eux avait la cervelle trois mètre plus loin de sa tête, reliée par un nerf à la boite crânienne. Certains n’avait ni bras ni jambes, et d’autres simplement coupés en deux. Pour rien au monde personne n’aurait osé s’aventurer dans ce musée des horreurs, pour absolument rien au monde. Une nouvelle couche de sang recouvrit la lame de l’elfe, la rendant encore plus répugnante. Une voix bien distincte se fit entendre au loin, une voix familière :

_ Warddan ! 

Le jeune homme se retourna et vit le grand loup courir vers lui, la langue hors de la bouche, volant au gré du vent. Avec sa grande gueule, il prit l’elfe entre ses dents et l’amena sous un arbre. Quelques minutes s’écoulèrent avant que l’elfe reprenne entièrement ses esprits. Une des choses qu’il remarqua en premier, ce fût les glyphes. Elle redevinrent noirs comme avant cette terrible attaque. Le canin prit quelques feuilles et les posa sur les plaies sanguinolentes et demanda :

_ Que s’est il passé ? Où est Mélane ?


Warddan mit un certains temps avant de répondre, l’air effaré. Il avait presque oublié Mélane, où était-elle passé ? Il prit son souffle et annonça à Jaron que Mélane avait disparue depuis ce matin.


_Mais que s’est il passé ? Demanda à nouveau Jaron affolé.

_ Des soldats, dit l’elfe épuisé par « l’escarmouche ». Il sont venus ici il y a environs trois heures, et ils vont certainement revenir.    

_ Je crois savoir où trouver Mélane, dit le grand animal. Mais il faut faire vite, elle est peut être en danger elle aussi. 

_ Mais je ne peux pas marcher, mes jambes sont toujours aussi douloureuses qu’avant. 

_Bien, tu n’as plus de force dans les jambes, mais en as-tu assez dans les bras ?

L’elfe noir acquiesça et la grande bête s’assis dos à lui, en lui ordonna de monter sur son dos et de s’agripper à sa bosse. 

Jaron prit les équipements de Warddan dans sa bouche et abandonna sa tanière chérie. Jamais l’elfe avait soupçonné la vitesse de Jaron à la course, le vent sifflait aisément contre les tympans de l’adolescent et le décor défilait si vite qu’il était impossible de décrire le paysage. Les pattes griffues grimpaient si facilement les parois rocheuses, comme les sabots des chèvres. Le loup semblait monter une montagne, où les arbres se raréfiés dans les hauteurs. 

La nuit commençait à tomber lorsque le loup atteignit un perchoir.  

Au bord de la falaise, il se dressait une femme qui, apparemment, méditait. Quand l’elfe descendit du dos du grand loup, il pu voir la forêt trembler. Ce qui ressemblait à des fourmis étaient des soldats qui faisaient vibrer la terre sous leurs pieds massifs et ils devaient chercher quelque chose ou bien… quelqu’un. Les oiseaux s’envolaient au fur et à mesure qu’ils avançaient dans les taillis, les rongeurs se plaignaient des séismes incessants des hominidés et les blaireaux qui se prélassaient dans les buissons s’empressèrent de partir en entendant les cris de rage de ces militaires. Les épées tranchaient les tas feuillus et les lances transpercèrent les creux des arbres, les haches mutilaient les racines et des arcs menaçaient tout être vivant avec leurs flèches. En il y avait environ une demi centaine d’homme au milieu de ce bois. 

Il était fort probable qu’ils étaient là pour lui. 

_Je ne sais pas ce que tu as fait, dit le loup. Mais en tout cas ils en ont après toi.

_Moi je sais pour quel raison, répondit l’elfe qui s’écroulait. 

La femme n’avait pas bougé d’un cheveu pendant tout ce temps, mais elle décida d’ouvrir les yeux après qu’un doux courant d’air lui ait caressé les pommettes. Puis finalement elle se leva, et fixa la lune qui se dressait devant elle. 

_Jaron, dit-elle à son acolyte. Tu sens tu prêt à renouveler l’expérience ?

_Faut-il vraiment y aller ? demanda Jaron ayant un tremblement dans sa voix. Je crois que c’est une très mauvaise idée, la dernière fois cela a mal tourné et …

_Je le sais, continua Mélane prenant un ton plus grave. Mais il se trouve que l’on ait dans une situation plus qu’urgente. Si nous ne le faisons pas, ils nous rattraperont et nous tueront. 

_Et les flèches, que fais tu des flèches, je ne pourrais pas toutes les éviter… Et nous manquons de maîtrise. 

La chaman changea soudainement de regard pour devenir pétrifiant. 

_Jaron ! Si nous ne le faisons pas maintenant il sera trop tard. 

_ Bien Mélane, mais nous combinerons nos forces, je ne veux pas que tu prennes toute notre charge à toi seule. 

La femme ordonna à Warddan de prendre son équipement et de le mettre sur le champ. L’elfe réussi à s’habiller l’armure sur le dos et à placer son arme dans son étui péniblement au bout de quelques minutes et s’accrocha à la fourrure de Jaron et pu monter son dos. 

_Tu sais Mélane, je peux courir jusque là-bas et …

_Jaron ! Cria brutalement la chaman. Si tu crois que c’est en courant que nous éviterons la mort, tu te trompes, nous n’avons pas le choix.


La chaman monta sur l’échine du loup, prit un de ces bras et posa un peu de terre dessus, et la frotta doucement. Puis elle commença à frotter la terre sur le front du loup, aussi doucement. La lune sortit de l’horizon, elle était entière. Le loup respira et se concentra, puis plia ses deux pattes arrière et sauta au-dessus du ravin. L’elfe hurla de terreur en voyant le sol se rapprocher de plus en plus vite, il pouvait même voir les feuilles en détails. Il ferma les yeux pour ne pas savoir qu’ils allaient mourir. Mais il senti pas l’effondrement, il senti plutôt un courant d’air l’emporter. Il regarda par-dessus les flancs du loup, et il put voir des nuages. Cela semblait être impossible, il était au-dessus des nuages, il réussi à lever la tête par-dessus  Mélane et pu remarquer la lune, une magnifique pleine lune. Les seuls oiseaux qui volaient à cette altitude en pleine nuit furent époustouflé par le miracle qui se déroulait devant leurs yeux, un loup qui volait avec une femme et un elfe noir sur le dos. Si il y a bien une chose qui ne se produit pas tous les jours, c’est bien le faite qu’un prédateur terrestre de deux mètre de haut soit au-dessus des nuage. La fourrure claire reflétait les lumières de la lune, et les cheveux de Warddan traversaient les doux cotons volants. 


Il tenta de saisir un de ces nuages, mais il réussi qu’à avoir une fine pellicule d’eau sur la paume de sa main. Les archers vêtus d’armures dorées tiraient de nombreuses flèches, mais aucune ne dépassaient les cent mètres. Les arbres semblaient récupérer leur calme et les animaux retournèrent se coucher dans leur nid douillé. Cette nuit là, Warddan pu voir la forêt où il avait grandi pendant tout ce temps, puis il survola le village où il avait été élevé. Il vit aussi les montagnes qui entouraient son village, il en ria lorsqu’il s’aperçut qui les dépassait d’au moins cent mètres. Ils continuèrent leur voyage aérien ainsi toute la nuit, quand la lune commençait à disparaître, Jaron prit un air affolé et demanda à Mélane :

_La lune va bientôt se coucher et nous manquons d’énergie, je propose que l’on descende rapidement et nous continuerons le chemin à pied.

_Tu as sûrement raison, je commence également à être à bout de force, descendons en douceur et nous continuerons à pied. 

_Au juste, demanda l’elfe. Où est-ce que nous allons ? Rien qu’en une nuit nous avions parcourut un voyage qui m’aurait prit des semaines à pied, et je crois que les soldats ne nous retrouveront pas de si tôt avec une telle distance d’écart.                  

_Petit homme, fit le loup, nous allons rejoindre le territoire des Lunes d’Argent. Nous allons devoir y habiter pendant un certains temps, le temps de retrouver une nouvelle terre pour y refaire une tanière indépendante. Ces fichus Croisés risques de traîner prêt de mon trou pendant des années, tel que je les connais…

Alors qu’ils n’étaient plus qu’à une vingtaine de mètres du sol, l’impression de lourdeur s’empara d’eux. La lune disparaissait à une allure folle. Beaucoup plus vite que prévu.

L’animal entama un plongeon vers de grandes plaines, les pattes en avant, il retint son souffle et dit clairement et distinctement :

_ Accrochez vous !

Quand l’atterrissage eut lieu, des pierres volèrent en éclat et les passagers passèrent au-dessus de la tête de Jaron. Warddan prit la femme entre ses bras et se prit les dégâts les plus importants pour lui. Ils rebondirent ainsi sur plusieurs mètres, soulevant poussière et graviers Les nuages de poussières se dissipèrent rapidement et laissèrent place à un spectacle tragique. Trois corps couchés sur le sol, inerte. Mais au bout de quelques minutes, Mélane se releva, son visage et son corps couvert de sang. Elle marcha vers Jaron et réussi à le réveiller. 

Le grand loup leva la tête et vit le soleil de lever, puis il se tourna vers l’elfe. Les deux compagnons le secouèrent mais rien à faire, il resta immobile. Dans un ultime essaie, le grand loup tenta de le réveiller :

_Warddan, il y a du ragoût de cerf.

Soudainement, le jeune homme leva un œil et commença à se lécher les lèvres. Il demanda à Jaron où se trouver le bol. Un grand éclat de rire résonna dans la plaine. 

_Malheureusement nous n’avons pas de chaudrons mais je te promets que tu en mangeras une fois arrivé à bon port.

De nombreux bleus recouvraient le corps de Warddan, sûrement dû au choc contre les rochers lorsqu’il avait protégé Mélane des éclats. Mais malgré la brutalité de la chute, le corps avait encaissé tous les coups et aucun os n’était cassé. Il se demanda comment il a pu rester en un morceau après une chute pareille, il pensa à plusieurs hypothèses : la chance, les êtres divins qui l’ont protégé, où soit que la terre a amorti la descente, qui le sait. Dans tout les cas, ses hypothèses ne collaient pas avec les faits présents. Il y a également une chose qu’il remarqua, ses jambes ne lui répondaient plus,  il ne pouvait plus du tout bouger. Ne serait-ce que pour bouger le petit doigt était impossible, il était vidé de toute son énergie. Ses membres paralysés ne lui permettaient plus de se relever. La seule chose qu’il pouvait faire, c’était souffler et respirer avec difficulté.

_Je te prend sur mon dos ? Demanda Jaron en reniflant les contusions de l’elfe fracassé. Je crois que tu n’es prêt de marcher avant un bon moment. 

Warddan observa le dos du loup, et vit des crevasses sanglantes rayer sa croupe crasseuse d'hémoglobine.

_Jaron, dit Warddan en puisant dans ses toutes dernières réserves. Es-tu sûr de pouvoir…

_Ne t’en fait pas pour moi, interrompit le canin géant. On s’occupera de moi une fois chez les Lunes d’Argent.

Le jeune elfe tenta d’exprimer sa révolte, de dire son désaccord mais aucun mot ne sortit de sa bouche, seul une mimique affreuse s’exprima sur son visage montrant son sentiment. Puis Mélane s’adressa à son tour à l’animal colossal.

_Jaron, tu devrais éviter de faire ce genre de folie…

_Mélane ! répliqua le grand loup décidé. Je te dis que tout ira bien, j’ai connu bien pire. 

Jaron mit sans trop de difficulté l’elfe sur son  dos, mais si il pouvait bouger, Warddan aurait tout fait pour ne pas chevaucher son compagnon. Sur ses pattes tremblantes, Jaron avança lentement suivi de sa chaman. Entre chaque pas se déroulait une éternité, chaque pas meurtrissait le dos du gigantesque loup, chaque pas semblait être la pire des tortures. Après une nuit entière de marche, Warddan réalisa que sa vie venait de basculer en seulement quelques jours. Quelques jours où le sang fut le thème d’une pièce dramatique, quelques jours qui n’ont étaient que des jours de douleur où le répit ne fut que seulement de quelques secondes. Il se demandait au fond de lui-même si Naös et Raon avaient vécus ce genre d’aventure. 

Mais leur aventure à eux avait un but, sauver des vies et faire prospérer la paix sur leur village. Lui, le démon à la peau sombre, il n’a su que seulement tuer et éventrer, décapiter et broyer des os, couper des boyaux et transpercer des cages thoraciques… il ne fut jusqu’ici qu'un tueur. Son épée sanglante n’a su que pourfendre la vie de sa lame, elle a fait couler tant de sang, il a brisé tant de belles histoires qui aurait pu être vécu. C’est ainsi que son  récit était écrit, par le sang, le sang de ses ancêtres, les elfes noirs. Ils n'étaient destinés qu’à tuer, malgré les efforts effrénés de ses parents adoptifs, il ne saurait qu’occire. Il savait parfaitement que de nombreux enfants voudraient venger leurs pères morts au combat, en tuant le monstre qui leurs a ôté la vie. Pourrait-il supporter d’avoir en mémoire ces crimes pour le restant de ses jours. Il se demandait aussi pourquoi Raon lui avait forgé une épée aussi meurtrière, est-ce qu’il avait l’intention de faire de lui une machine à tuer, était-ce pour ça qu’ils l’ont élevé ainsi, pour qu’il tue tout ce qui bouge en travers de son chemin. Puis après quelques minutes de mûre réflexion, il se jura lui-même des noms de la pire espèces après avoir soupçonné ses parents de telles audaces. Il savait bien qu’il a était élevé dans le plus grand des amours parce qu’ils l’aimaient, pour rien d’autre. Il eu une  honte de lui-même, honte d’avoir cru ne serait-ce qu’un instant à toutes ces sornettes. Soudainement, sa grande « monture » s’écroula sur 

elle-même. Mélane courut immédiatement vers la grande créature, examinant les plaies. 

_Jaron, arrêtons nous là, tu n’as plus de forces.

_Mélane, répliqua le loup géant en montrant les crocs qui ornaient sa terrifiante mâchoire. Que proposes tu, si nous dormons ici nous risquons d’être attaqués par des Raas* et nous ne serions pas en mesure de nous défendre. Et je te rappelle que si nous allumions un feu nous risquons d’attirer des Talgons* ce qui n’est pas moins dangereux. Et si nous nous reposons, l’odeur du sang attirera des Cailogs*. Nous n’avons pas le choix, il faut continuer la route !

_Et tes plaies…

_Si tu veux tu peux tenter de me soigner en marchand, mais il vaut mieux se dépêcher sinon les Cailogs vont nous repérer.


Mélane se tu, puis ils reprirent la route, avec encore plus d’acharnement. Seulement quelques petits oiseaux passaient de temps en temps à travers le cercle lunaire. Des petites touffes d’herbes jaillissaient entre les rochers formant ainsi des fontaines végétales. Les petits serpents grouillaient entre des pierres, à la recherche de petits rongeurs. L’elfe noir pouvait rencontrer du regard des disques de lumières jaunes qui n’étaient d’autres que le reflet des rayons lunaires sur des yeux de lapins ou autre petits animaux inoffensifs. Les gémissements du loup maintenait éveillé Warddan pendant toute la nuit. Ils continuèrent ainsi sur quelques. La chaman profitait de temps en temps pour faire des points de sutures à Jaron avec des fils qu'elle tressait sur les rayons de la lune. La marche fut encore longue mais le chemin emprunté par cette petite compagnie les amena jusqu’à un abri, une grotte. La gueule béante de pierre était suffisamment grande pour accueillir un petit troupeau de mouton. En entrant à l’intérieur de la caverne, la jeune femme observa qu’il y avait un tas de brindilles. Elle demanda à l'elfe de rester avec Jaron pendant qu'elle allait cueillir les cheveux jaunes de la plaine. Le grand animal quand a lui, posa son corps empli de douleur dans le fond de la grotte, en poussant des grognements et retroussant ses babines. 

_Regarde dans quel état on est tout les deux, dit le loup blessé.

_Je regrette tellement de te faire subir ma présence, depuis mon arrivé tu as vécu tant de malheurs. A cause de mes mains maculées de sang, les gens qui me traquaient ont détruit ton antre, t'ont pourchassé et tu es brisé à cause de moi.

_N'oublie pas jeune homme, que c'est moi qui ai fait le choix de te sauver. Quand je t'ai trouvé sous le chêne, j'aurais pus te laisser là. C'est moi qui t'ai ramené chez moi et soigné. Si tu as eu tord d'être chez moi, moi je devrais avoir eu tord de te sauver la vie. 

L'elfe noir regarda pendant quelques instants le canin puis se mit à sangloter. Il se demandait instinctivement pourquoi le loup ne lui en voulait pas... pourquoi il tenait tant à sa vie. 


  Il essaya de fermer les paupières, mais impossible, le rugissement des fauves nocturnes l'en empêchait. Les charognards devaient sentir l'odeur de sang, et les prédateurs avaient dû entendre les plaintes de Jaron. Mélane avait pris de trop risques en sortant en pleine nuit, elle pouvais être attaquée à n'importe quel moment. Un Raas pouvait facilement la surprendre et la tuer d'un coup de patte. Ce n'était pas que Warddan sous-estimait la combativité de la chaman mais ces félins étaient assez puissants pour faire face à des chevaliers en armure. Grâce à leurs deux grands crocs, longs et épais, ils pouvaient transpercer n'importe quelles mailles, avec leur pelage orange, ils étaient introuvable dans la brousse. Le seul ennemi de leur furtivité était un petit parasite, la mouche à ailes rouges. Le son émis par les ailes de l'insecte est clair et distinct, faisant un "grisi-grisi" permanent. C'était le seul moyen de repérer ces carnassiers et de les fuir. Même si elle le repérait, il sera d'autant plus dur de les voir à cause de la noirceur nuptiale et les mouches à ailes rouges ne grisaillent jamais pendant la nuit. Elle devait rentrer dans la grotte au plus vite, sinon elle pourrais avoir affaire aux prédateurs redoutables.

 

Pour se dissuader l'idée qu'ils pourraient être attaquer par n'importe quel animal, il se répétait à voix basse que même si il se faisait repérer qu’ils pourraient s'enfuir, ce qui était loin de la vérité. Les blessures profondes les en empêcheraient et de plus il n'y avait qu'une entrée. Puis soudainement, on entendait des "grisi-grisi" à l'extérieur de la caverne. L'atmosphère était remplie d'air amère, la salive pris un goût répugnant dans la bouche de Warddan. Il n'entendait rien d'autre que ce "grisi-grisi" qui se répétait de manière cadencé. Il se figea sur place, de peur, terrorisé par le son de l'invertébré annonçant un message funeste. Mais plus le son s'approcher, plus le "grisi-grisi" se transforma en "grousi-grousi". Si ce n’était une de ces maudites mouches à ailes rouges, qu’est ce que c’était ? Un autre animal qui lui était encore inconnu ou bien Mélane qui était revenait avec des herbes qui s’entre frotter, ou bien encore…

Non ce serait impossible que les croisés les aient rattrapé aussi vite ! Ils venaient de survoler des distances qui auraient pris des semaines à pieds. Si ce n’était ni des chevaliers, ni des raas, ni Mélane, qu’est ce que ça pouvait bien être ? Quand la bête entra dans l’abri provisoire, il se révéla être un simple scarabée.  

_Un scarabée de l’aube, le désigna Jaron de sa grosse patte. C’est un bien  heureux message pour nous.

_Que veux-tu dire Jaron ? demanda l’elfe interrogatif.

_Vois-tu, nous voyons cette belle créature ici même, cela signifie que le soleil se lèvera bientôt. Nous pourrons peut être essayer d’appeler mon clan avec des signaux de fumées. 

Si Jaron voyait le fait que le jour aller se lever comme une bonne nouvelle, Warddan lui en pensa tout autrement. Où était encore passée Mélane ? Si le loup demeurait impassible, l’elfe semblait raide de peur. Tous ces cris d’animaux, les insectes invisibles, la pénombre noir et obscur. Rien de tous cela le rassurait. Mais tout de fois, un éclat de lumière sortit quand même les plaines de la période nocturne. 


Les arbres laissèrent vagabonder leurs ombres sur les étendus de la terre sèche, le vent avait un parfum de champ de blé et les occupantes des fourmilières vaguèrent à leurs occupations habituelles. Les bêtes sauvages se turent pour laisser les cigales  chanter. 


La jeune femme fut de retour à la grotte quand tout juste les rayons solaires rentraient dans la « caverne ». Elle portait des rondins de bois,  des herbes sèches et des plantes certainement aux vertus médicinales. Warddan ne pu s’empêcher de remarquer une traîné de sang séché le long de son bras droit.

_Maintenant il me faut un coin sec pour allumer un feu.

_A côté du petit, répondit d’un grognement Jaron, il y a un petit caillou sec couvert de lichen.  

Effectivement, un petit rocher qui ne semblait pas humide, recouvert de mousse craquelant gisait au côté de Warddan. Elle y déposa des brindilles, quelques morceaux de bois et creusa un bol dans un des rondins à l’aide d’un poignard. Après y a avoir installé tous les préparatif, Mélane se tourna vers Warddan.

_Est-ce que tu peux faire du feu ?

Du feu ? Lui ? Il tien à peine assis qu’elle lui demande de faire du feu. Quelle incohérence, comment dans son état actuelle il arriverait à faire du feu. Puis quelques instants après Warddan lui répondit :

_Comment pourrais-je faire du feu, je ne pourrais même pas tenir soit le silex ou l’amadou. 

_Quand j’habitais encore les villages humains, j’ai entendu dire que les elfes arrivaient à sortir des flammes de leurs mains. Je pensait que, vue que tu es un elfe, que tu pourrais allumer un feu. 

_Les vieux conteurs fous ne racontes que des sottises, répliqua l’elfe noir pensant être prit pour une bête de foire, jamais un elfe, un humain ou quoi que ce soit arriverais à faire du feu en tendant un doigt. C’est absurde !

_ Si j’arrive bien à tisser sur les rayons de mère Lune et mère Soleil, peut être que les elfes arriveraient à faire apparaître le feu. 

_Pour le moment je n’ai su qu’attiser la flamme de la colère.

Sur ces paroles, l’elfe se retourna, il avait encore le souvenir frais de cette nuit, quand il était couché sur cette arbuste, dans la montagne, avec la lumière jaillissante provenant du petit village dans lequel il avait grandi toute son enfance. La douce odeur de l’herbe fraîche, des arbres feuillus, de la mousse qui poussait sur les pierres. L’odeur du porc dans cet enclos qui le révulsait autrefois lui manquait tant. Voir la grosse Monique dominant les pauvres petits porcs qui tentaient de la séduire, les « Ron-ron ! » permanent, les petits pourceaux tétant leur mère chérie, les petits derrières roses et poilus : tous cela n’était plus qu’un souvenir, un doux et lointain souvenir. Il repensa aussi à ce qu’il leurs avait obligé de manger avant son départ : trois cadavres emballés dans une armure. Si ces trois hommes méritaient un tel châtiment, leurs familles quand à elles payeront le prix fort sans l'avoir mérité. Et les autres soldats qu'il avait abattu dans la tanière de Jaron, eux aussi devaient avoir quelqu'un a qui ils manqueront. Le sang qui couvrait ses mains venait de prendre une odeur amère. Si ces militaires n'avaient plus de famille, il détruisait une lignée, s'ils avaient des enfants, ceux-ci grandiront la haine dans le cœur, si ils avaient rencontrés l'amour, il aurait brisé le cœur d'une femme innocente. Sa propre vie n'a pas plus de valeur qu'une autre, alors est-ce que cela a valu le coup de tuer plusieurs homme pour protéger sa seule sa vie? 

Warda se lança un juron dans son âme. S'il continuait à s'accuser de tous les maux du monde, il allait devenir fou. Il fallait arrêter de penser à tout cela,et pour cela il n'existait qu'une solution, le sommeil. Rien de tel qu'un doux rêve pour tout oublier, et se réveiller sans avoir de culpabilité dans l'âme.


Il entendait encore le son lointain de deux pierres qui s'entrechoquer et le gémissement bestiale. Il ne voulait pas savoir ce qui se passer, le sommeil peut faire interpréter les choses différemment de la réalité. Rapidement il fut entraîné par le tourbillon du rêve et la sensation de ne plus appartenir à ce monde l'envahi. L'oubli de cette journée ne pourrait qu'être une bénédiction.


Quand il ouvrit de nouveau les yeux, les rayons du Soleil avaient envahi la petite caverne et régnaient en maîtres absolus. Enfin, la douceur de la chaleur solaire tant attendu. Jaron était toujours avachi dans le fond de la grotte, et Mélane surveillait l'entrée en tenant fermement une lance improvisée. Son regard se balada encore, jusqu'à qu'il voit l'épée géante, avec sa lame de la taille d'un homme, et son tranchant qui continue le long du manche avant de revenir vers le haut. Et tout ce sang pourpre de la veille était maintenant brun et séché, dégageant une odeur forte de fer oxydé et de cadavre. Le souvenir de cette arme qui tranchait les entrailles des hommes lui donnait la nausée. Comment un père aussi bon que le sien avait put donner naissance à une épée aussi cruelle. Même l'armure lourde des soldats n'avait sût résister face à la rage de l'arme. Décidément, ce n'était qu'une Algazalm !  Une pourfendeuse de métal ! 

_Warddan ? Fit Mélane. Est-ce que tu peux veiller sur Jaron pendant que je vais chasser ?

L'elfe acquiesça et le femme parti de nouveaux dans la plaine. Ils avaient besoin de nourriture pour le voyage, d'autant plus qu'il sera difficile et plus long à cause des blessures. Donc, en attendant le retour de la chaman, il s'assit près du feu et de temps à autre le nourris de brindilles et de bois.


Enfin, depuis tant d'années Il avait perdu la trace de son Maître, et depuis tout ce temps il l'avait traqué sans relâche, dans l'espoir de se faire pardonner par son Maître. Mais quand Il se décida de se résigner et de mettre un terme à sa vie dans ces plaines, il senti un bref écho lointain, un son familier. C'était son prince qui était de retour ! Il n'y avait aucun doute, car c'était le sang de son maître qui l'appelait. Il n'avait pas échoué, il était encore vivant ! A présent qu'Il le savait vivant, Il devait le localiser. Alors Il s’essaya sur une pierre, et se concentra. Il ne l'avait plus pratiqué depuis des siècles mais il était temps pour Lui de refaire appel à sa force intérieur. Il se libéra de ses chaînes physique et entra en état de transe. "Maître, cher Maître, où êtes vous ?" Se répéta t-Il à plusieurs reprise alors qu'Il cherchait son Seigneur à travers les flux d'énergie qui se déchaînaient dans les plaines. Ensuite Il tria les énergies les plus faibles puis les plus forte. Son maître était très puissant, Il le savait. Tous les êtres vivant dégage une certaines énergies, parce qu'ils étaient tous en contact avec cette force mystique. Mais ils ne faisaient que la respirer et la rejeter, or son Maître était une source de force mystique. Il repéra trois forces surnaturelles. Puis Il les identifia. Une d'entre elle provenait d'un humain, la plus faible des trois, puis ensuite il y avait un animal. Sa réserve était considérablement grande mais il ne semblait pas savoir la contrôler. Quand à la plus forte... Oui, c'était son Maître. Il ne semblait même pas avoir conscience de toute cette énergie qui coulait dans ses veines. Par rapport à son jeune âge, sa réserve était largement supérieur à la moyenne. Mais tout de fois, sa force intérieur ne faisait que traverser son sang. Mais au fond de son cœur, Il savait que son Maître y arriverait, même si cela devait prendre beaucoup de temps. Il apprendra et deviendra assez fort pour accomplir la Prophétie de l'Ombre. C'était écrit dans la légende, son Maîtres les sauvera tous et les libéra de leurs chaînes. 




Après avoir mangé des musaraignes qu'avait chassé Mélane, ils reprirent la route. Le loup arriva à porter Warddan et son épée malgré ses blessures, et Mélane avait des sacs de fortunes dans lesquelles était stockée la nourriture. Ils n'avaient plus de temps à perdre. Il y avait de nombreux prédateurs qui devaient suivre l'odeur du sang, et au milieu de ces grandes herbes personne n'était à l'abri. Depuis leur départ, Warddan sentait une étrange présence qui les observait, tapis dans son dos. Mais quand il regardait l'autour de lui, il n'y avait que leur groupe. Pourtant, comme un sixième sens, il sentait que quelque chose les espionnait. Mais ce qui le perturbait le plus, c'était que cette présence était si étrange, mais pourtant si familière... Mais il n'avait pas le temps d'y réfléchir. Il y avait encore de la route avant d'arriver à la tanières des Lunes D'argents. Il regarda ses blessures, et son corps semblait récupérer très vite. Certaines plaies ne le faisaient presque plus souffrir. Mais ses jambes étaient encore trop engourdies pour qu'il puisse marcher lui-même. 

Il se demandait comment Jaron pouvait lui marcher malgré la douleur. Il devait avoir beaucoup de courage et de persévérance. Le vent faisait courir le parfum des arbres fruitiers et le chant du ciel. 

_Nous en avons pour combien de temps ? Dit l'elfe noir. 

_Je ne sais pas, avoua la chaman. Peut être une ou deux semaines dans le meilleur des cas, mais si le climat venait à changer cela pourra prendre plus de temps.

Il avait déjà du mal à s'imaginer qu'il pouvait rester ici plus d'une journée, mais plusieurs semaines c'était pour lui une éternité, surtout face au danger qui les guettait. A tout moment, un Raas pouvait les attaquer, ou un autre fauve aussi terrifiant. Ils n'étaient pas en sécurité, et il n'y avait aucun abris aux alentours. Ils étaient des proies faciles, et très appétissantes. Et il ne comptait sûrement pas sur la taille imposante du loup pour effrayer les carnivores, car lui-même était en piteux état. Mais malgré cette sensation de menace permanente, il s'était installé comme une aura protectrice autour d'eux. Depuis tout le temps écoulé, ils auraient dû apercevoir un animal, ou juste voir des hautes herbes s'agiter autour d'eux, mais les créatures alentours semblaient être déviées, comme si ils les contournaient. Une magie chamanique serait à l’œuvre de cette onde protectrice ? Pourquoi pas ? Alors pourquoi est-ce que Mélane prenait autant de précaution à chaque pas qu’ils faisaient si elle usait de sa magie pour éloigner les bêtes ? Est-ce que c'était un plus gros prédateur qui les guettait et qui faisait fuir toutes concurrences ? Ou est-ce que c'était cette étrange présence qui nous surveillait qui pouvait agir sur les animaux ? Ou est-ce que c'était simplement lui-même qui faisait peur aux monstres de par la réputation de son espèce ? Étrangement, il préféra la dernière hypothèse, en espérant qu'il ait raison. 

L'idée qu'un carnassier, tellement féroce qu'il fait fuir toute autre forme de vie, puisse les traquer lui glaçait le sang. 

En regardant le ciel, il put voir un faucon planer au-dessus d'eux, puis quand il arriva à leur niveau, il changea de direction. "Voilà un mystère d'éclairci" se dit mentalement Warddan, maintenant il était sûr que quelque chose éloignait les animaux pour leur ouvrir un passage. Mais est ce que la "chose" était amie ou ennemie ? Il valait mieux que ce soit allié pour eux, parce qu'ils en avaient vraiment besoin. Mais dans le cas contraire...

_On s'arrête ! Fit la femme. Ravitaillons nous en eau et reposons nous un peu. Jaron, tu montes la garde !

Le loup reposa l'elfe et obéis aux ordres, les yeux grand ouverts. Il y avait une petite marre, dans laquelle Mélane prit de de l'eau dans des gourdes de fortunes. Pendant ce temps, Warddan en profita pour nettoyer son épée répugnante avec l'Eponge. Quand le sang coulait de la lame, il coulait de la même manière que lorsqu'il a été versé de son hôte. Il se remémorait le moment fatidique où il avait privé de la vie aux croisés de l'Ordre. La vision des viscères et des tripes qui coulaient sur le sol lui revenait et lui donnait la gerbe. Mais en même temps, il avait une sensation de satisfaction au fond de lui, comme si une soif de sang était étanchée. Après tout, ils n'avaient pas à venir le chasser, ils méritaient leur châtiment !

Il se frappa mentalement, il s'était juré de ne plus avoir des idées aussi tordus et malsaines. Il était différent de ses confrères, et il devait le prouver pour avoir la paix. Il savait au fond de lui qu'il serait obligé de recommencer: tuer; mais il se jura intérieurement qu'il fera tout pour l'éviter. Même si il était un monstre, il avait encore le choix de pouvoir épargner un maximum ses victimes. 

Lorsqu'il eu fini de nettoyer les souillures sur son arme, ils reprirent la route. Ils allaient bientôt rentrer dans le territoire des Lunes d'Argents.


Raas: Grand fauve des plaines qui est reconnaissable à ses grands crocs et sa crinière grise. 

Talgons: fauve des plaines qui se démarque du Raas de par sa petite taille et ses yeux verts. Ils vivent généralement en meute.

Caïlogs: créature charognard reptilienne. Sur son dos des écailles solides forment une pointe, et elles peuvent s'irriser pour former une collerette impressionnante. Il ne mange que des cadavres ou soit il s'attaque à des proies blessées ou malades. Ils vivent en groupe. 



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