World Wars Two : Écho du Destin.

Chapitre 5 : La Trahison et Prisonnier.

2765 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/09/2024 07:58

Chapitre 5 : La Trahison et Prisonnier. 

12 mai 1940. Quelque part près des lignes françaises, Ardennes. 

Le crépuscule descend lentement sur la campagne dévastée, baignant les champs et les bois dans une lumière dorée qui contraste cruellement avec la réalité brutale de la guerre. Hans Meier et Alexandre Chauss avancent en silence, les pas lourds et précautionneux, leurs yeux scrutant chaque ombre, chaque recoin du paysage. Ils sont épuisés, mais plus proches que jamais des lignes françaises. L’espoir de trouver enfin un refuge, loin des combats, semble à portée de main. 


Alexandre Chauss : « À voix basse, essoufflé. » On y est presque, Hans. Encore un petit effort et on sera du côté des miens. Les Français ne sont plus loin.  


Hans hoche la tête, trop fatigué pour parler, mais résolu à continuer. Sa blessure, mal soignée, le fait souffrir à chaque pas, mais il refuse de s’arrêter maintenant. Sa main reste posée sur le flanc ensanglanté, sa respiration est courte, mais son regard est toujours aussi vif. 


Hans Meier : Il faut juste qu’on tienne… 


Le bruit sourd de leurs pas sur le sol sec se fond avec les bruissements de la forêt environnante. L’air est lourd, chargé d’une tension que ni l’un ni l’autre ne peut ignorer. Ils savent que l’ennemi rôde toujours, que la moindre erreur pourrait leur coûter la vie. Mais ce qu’ils n’anticipaient pas, c’est que l’ennemi les trouverait si vite. 

Soudain, un éclat métallique résonne. Un cliquetis froid et implacable. 


??? : « Aboyant en allemand. » Halt ! Hände hoch !** (Stop ! Mains en l’air !). 


Les deux compagnons s’immobilisent instantanément. Alexandre lève lentement les mains, son cœur battant à tout rompre. Il tourne doucement la tête vers Hans, dont le visage s’est figé, une expression de surprise et de colère traversant ses traits. 

Devant eux, sortant des ombres, une patrouille allemande armée surgit. Quatre soldats, fusils pointés, visages durs. L’un d’eux, un Hauptman (Capitain) trapu, scrute Hans avec une méfiance immédiate. Alexandre, conscient du danger, essaie de ne pas faire de geste brusque. 


Soldat allemand (Hauptman) : Was ist hier los ? (Qu’est-ce qui se passe ici ?) Crache-t-il, d’un ton sec, regardant Hans avec suspicion. » 


Hans, bien que blessé et affaibli, se redresse légèrement et répond en allemand, essayant de garder un ton ferme. 


Hans Meier : « Ce met en garde-à-vous tant bien que de mal à cause de sa blessure » Oberleutnant Meier. 2.Panzerregiment,1.PanzerDivision. Es tut mir leid, dass ich Sie nicht richtig begrüßen kann, Herr Hauptman. ( Lieutenant Meier, 2ème régiment blindé, 1er Division de Panzer. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous saluer correctement, Mon capitaine.) 


Le Soldat plisse les yeux, méfiant. Il observe Hans de haut en bas, puis son regard passe sur Alexandre, en uniforme français. Il ne faut que quelques secondes pour comprendre qu’il se trouve devant une situation étrange et improbable. 


Soldat allemand (Hauptman) : Warum bist du mit einem Franzosen unterwegs ? (Pourquoi es-tu avec un Français ?) 


Hans hésite, cherchant ses mots. La tension dans l’air est palpable. Il sait que quoi qu’il dise, cela pourrait se retourner contre lui. Ces hommes, comme la plupart des soldats allemands, sont sur les nerfs, constamment sur le qui-vive, prêts à tirer à la moindre menace. 


Hans Meier : Wir wurden von unserer Einheit getrennt. Dieser Mann… hat mich gerettet. (Nous avons été séparés de notre unité. (Cet homme… il m’a sauvé.) « Affirme-t-il, d’une voix ferme mais calme. » 


Le Hauptman reste silencieux un moment, échangeant un regard avec ses camarades. Il n’a visiblement pas confiance en Hans, et encore moins en Alexandre. Le fait qu’un soldat allemand se trouve en compagnie d’un ennemi semble hautement suspect, et pour cause. 


Soldat allemand (Hauptman) : Ich kenne deinen Namen, Meier. Es gibt Berichte über dich. Deine Männer… sie haben dich verraten, nicht wahr ? (Je connais ton nom, Meier. Il y a des rapports à ton sujet. Tes hommes… ils t’ont trahi, n’est-ce pas ?) 


Meier serre les dents. Il sait que la situation a basculé. Les rapports sur la mutinerie de son unité ont déjà circulé, et ces soldats sont probablement au courant. À leurs yeux, il est un traître, quelqu’un qui a perdu le contrôle de ses hommes. Et maintenant, le fait qu’il soit avec un soldat français ne fait que renforcer leurs soupçons. 


Hans Meier : Es ist nicht das, was sie denken, Hauptman ! Ich bin immer noch loyal… (Ce n’est pas ce que vous croyez mon Capitaine. Je suis toujours loyal…) 


Mais le haut gradé le coupe d’un geste brusque de la main. 


Soldat allemand (Hauptman) : Still ! (Silence !) « Il se tourne vers ses hommes. » Fesseln Sie diesen Franzosen und kümmern Sie sich um diesen Verräter! (Attachez-moi ce français et soigner ce traitre !) 


Les soldats s’approchent, fusils toujours pointés, et saisissent Hans. Alexandre, voyant la situation dégénérer, sent une montée d’adrénaline.

Il doit faire quelque chose. S’il ne réagit pas, Hans sera fusillé pour trahison, et lui-même sera probablement abattu sur place. 


Alexandre Chauss : Arrêtez ! Vous ne savez pas ce que vous faites ! 


Le Capitaine se retourne vers lui, le regard dur et incompréhensif. Alexandre sait que ses chances de raisonner ces hommes sont minces, mais il doit essayer.

Il respire profondément et, dans un allemand approximatif, tente de se faire comprendre. 


Alexandre Chauss : Hans… n’est pas un traître. Il… il a risqué sa vie pour survivre. Ce n’est pas un ennemi.


Soldat allemand (Hauptman) : « Fixe Alexandre. » Ein Franzose qui défend ein offizier Deutch ? Comment appelles-tu Franzose ? 


Le Sergent Français s’avance d’un pas, prenant un risque énorme. Il sait que sa prochaine phrase pourrait soit sauver Hans, soit les condamner tous les deux. 


Alexandre Chauss : « Regarde droit dans les yeux du Capitaine. » Je suis le Sergent Chauss, 134éme compagnie automobile du 9éme corps d’armée rattacher à la 5éme DLC ( Division légère de Cavalerie)…Je sais que ça semble fou. Mais sans lui, je serais mort. Et sans moi, il serait mort. Nous ne sommes que… des soldats qui essayent de survivre. 


L’ennemi au gradé reste silencieux. Autour d’eux, les autres soldats échangent des regards incertains. L’histoire d’Alexandre est difficile à croire, mais dans cette guerre où tout est sens dessus dessous, peut-être y a-t-il une part de vérité. Un long silence s’installe, tendu et nerveux. Puis, le Capitaine fait signe à ses hommes de relâcher légèrement leur emprise sur Hans, bien qu’ils le gardent toujours sous étroite surveillance. 


Soldat allemand (Hauptman) : Vous venez avec nous. Aber ich warne dich, Häbe. Wenn ich auch nur einen Grund habe, dir nicht zu trauen… ( Mais je te préviens, Meier. Si j’ai la moindre raison de douter de toi…) 


Il ne termine pas sa phrase, mais le message est clair. Hans se redresse, tenant son flanc endolori, et échange un regard avec Alexandre. Ils ont évité la catastrophe, du moins pour l’instant. Mais la situation reste précaire, et il est évident qu’ils ne sont pas encore tirés d’affaire. 

Quelques heures plus tard, dans un camp allemand temporaire. 

Hans et Alexandre sont emmenés dans un petit camp de fortune, installé en bordure de la forêt. Les soldats les gardent sous étroite surveillance, particulièrement Hans, qui est toujours considéré comme un suspect. 

Le Capitaine, manifestement en charge de l’unité, les observe de loin, s’entretenant avec ses hommes. Alexandre et Hans sont assis côte à côte, épuisés mais toujours en alerte. 


Alexandre Chauss : « D'une voix basse, jetant un regard à Hans. » On s’en est sortis de justesse, mais je ne suis pas sûr qu’on tienne longtemps. Ils ne te font pas confiance. 


Hans Meier : « Hoche la tête. » Ils ne me feront jamais confiance. Pour eux, je suis déjà un traître. Peu importe ce que je dis ou fais, l’ombre de la mutinerie me suit partout.  


Alexandre Chauss : « Chuchote. » Il va falloir trouver un moyen de sortir d’ici avant qu’ils ne prennent une décision. Ce Capitaine n’attendra pas longtemps avant de te livrer à une cour martiale ou pire, de te régler ton compte lui-même. 


Hans Meier : « Échappe un faible rire. » Eh bien, c’est rassurant. 


Soudain, le Capitaine accompagner d’un médecin et de deux soldats revient vers eux, visage fermé et sérieux. Il s’accroupit face à Hans, le fixant intensément. 


Soldat allemand (Hauptman) : Doktor, heilen Sie diesen Verräter. (Médecin soignez-moi ce traitre.) 


Médecin allemand : Sofort, Herr Hauptman ! (Tout de suite, Mon Capitaine !) 


Pendant que le médecin soigne la blessure de Hans, le Capitaine allemand s’accroupit face à lui, le fixant intensément. 

Soldat allemand (Hauptman) : Meier…dit-il d’un ton sec. » Je vais le dire en Français pour que ton petit copain Franzose comprenne…Il y a une patrouille qui part à l’aube pour rejoindre un poste avancé à quelques kilomètres d’ici. J’ai demandé à ce que tu sois livré à nos supérieurs là-bas. Ils décideront de ton sort. 


Hans ne dit rien, ses mâchoires se serrant. Il sait ce que cela signifie : une fois livré aux autorités militaires, il sera très certainement jugé comme traître à cause de la mutinerie. Et dans le meilleur des cas, il sera envoyé dans un camp disciplinaire, mais la probabilité est qu’il soit exécuté pour sa défection. 


Soldat allemand (Hauptman) : « Levant un sourcil avec méfiance. » Et toi… « se tourne vers Alexandre. » Je ne sais toujours pas pourquoi tu défends Ein deutscher Soldat.(Un soldat Allemand). Un Français prêt à risquer sa vie pour un ennemi ? Ce n’est pas normal. 


Alexandre sent la tension monter. Il sait qu’il n’a plus beaucoup de cartes à jouer, mais il doit tenter le tout pour le tout. S’il échoue, Hans sera perdu, et lui-même ne tiendra peut-être pas longtemps non plus. 


Alexandre Chauss : Nous avons été pris dans des situations où aucun de nous n’avait d’autre choix que de s’entraider. Ce n’est pas une question d’alliances, mais de survie.  


L’allemand le regarde fixement, mais ses yeux ne trahissent aucune émotion. 


Soldat allemand (Hauptman) : De la survie, hein ? On verra bien ce que diront nos supérieurs. Pour l’instant, du bist (Vous êtes) tous les deux sous notre garde. Si tu veux prouver que tu dis la vérité, alors tu devras leur parler, pas à moi. 


Alexandre observe le supérieur ennemi repartir avec le médecin et ses hommes vers le reste des soldats, laissant les deux hommes seuls, surveillés de loin. Il prend une profonde inspiration, essayant de comprendre comment ils pourraient s’échapper. I 

ls sont enfermés au cœur d’un camp allemand, sans arme, et Hans est blessé. La situation est presque désespérée, mais Alexandre ne peut se résoudre à abandonner. 


Alexandre Chauss : « Murmure » Fait chier… je perds du temps….Il va falloir qu’on trouve un moyen de sortir d’ici. Une fois qu’ils te livreront à ce poste avancé, ce sera fini. 


Hans Meier : « Ferme les yeux un instant, puis les rouvre. » Ils vont nous transférer demain à l’aube. On doit agir cette nuit. Mais pour ça, on aura besoin de diversion. 


Alexandre acquiesce. Ils doivent agir rapidement et efficacement. Il observe le camp autour d’eux, cherchant une faille dans leur surveillance. Il y a environ une dizaine de soldats, tous fatigués et distraits par la guerre qui fait rage à quelques kilomètres de là. 


Alexandre Chauss : D’accord. Écoute, je vais provoquer une distraction. Peut-être que ça nous laissera assez de temps pour t’éclipser. Ils ne pourront pas te poursuivre et maintenir leur position ici. 


Hans, bien qu’affaibli, redresse les épaules, son regard fixé sur Alexandre. Il comprend le plan, mais il sait aussi que cela représente un risque énorme pour eux deux. 


Hans Meier : Et si ça échoue ? 


Alexandre Chauss : « Souriant légèrement. » Eh bien, on sera morts tous les deux, mais au moins on aura essayé. 


Quelques heures plus tard. Nuit tombée. 


Le camp est plongé dans l’obscurité. La plupart des soldats allemands somnolent ou sont en train de fumer silencieusement, assis autour d’un feu de camp vacillant. Alexandre et Hans, toujours attachés, restent immobiles. 


Alexandre Chauss : « Murmure. » Quand je te fais signe, prépare-toi à courir. 


Hans incline légèrement la tête, prêt à tout.  

Alexandre observe les alentours une dernière fois, attendant le moment parfait. Puis, en un éclair, il se lève brusquement, renversant une caisse de ravitaillement à proximité. 


Alexandre Chauss : Au feu !  


Les soldats allemands se lèvent d’un bond, surpris et désorientés. Le Capitaine crie des ordres en allemand, mais la confusion règne pendant quelques secondes. C’est tout ce dont Alexandre et Hans ont besoin. 

Profitant du chaos, Alexandre se précipite vers un des soldats désorientés, l’attaquant par surprise. Dans la confusion, il parvient à lui arracher un MP 40 et un luger. Hans, bien que soigné, profite également de la distraction pour se libérer et boitille vers Alexandre. 


Hans Meier : Vite ! Par ici ! 


Alexandre Chauss : Tien prends cette arme ! « Lui envoie le Luger. » 


Hans Meier : « Attrape l’arme. » Danke Shön, mein lieber. (Merci beaucoup, mon cher.) 


Ils se précipitent à travers le camp, évitant les soldats qui tentent encore de comprendre ce qui se passe. Les balles sifflent à leurs oreilles alors qu’ils courent à travers la forêt dense qui borde le camp. 


Soldat allemand (Hauptman) : « Criant derrière eux. » Schießt ! Schießt sie nieder !** (Tirez ! Abattez-les !) 


Les tirs pleuvent, mais Hans et Alexandre continuent de courir, utilisant l’obscurité et les arbres comme couverture. Ils ne s’arrêtent pas, même lorsque les tirs s’éloignent. Ils savent que la moindre hésitation pourrait leur être fatale. 


Quelques kilomètres plus loin, à l’orée d’une rivière. 

Enfin, ils s’arrêtent, haletants, épuisés, mais vivants. Hans, à bout de souffle, s’effondre sur une souche d’arbre, sa main pressée contre sa blessure. Alexandre, lui, garde un œil sur l’horizon, écoutant attentivement pour s’assurer que personne ne les suit. 


Hans Meier : « Essoufflé, mais avec un sourire de soulagement. » On l’a fait ! Sheisse ! 


Alexandre se laisse tomber à côté de lui, un sourire fatigué aux lèvres. 


Alexandre Chauss : « Avec un léger rire. » Oui… on l’a fait ! 


Le silence retombe autour d’eux, cette fois plus calme, presque apaisant. Ils ont survécu à une situation qui semblait impossible, et même si la guerre continue autour d’eux, cette petite victoire leur donne un peu d’espoir. 


Hans Meier : « Regardant Alexandre avec reconnaissance. » Tu n’étais pas obligé de faire ça, tu sais. Tu aurais pu me laisser là-bas. 


Alexandre Chauss : Tu m’as sauvé la vie, Hans. C’était à mon tour de te rendre la pareille. On est dans cette guerre ensemble, maintenant. 


Les deux hommes se regardent, leurs visages marqués par la fatigue, la douleur, mais aussi la camaraderie. Ils savent qu’ils ne sont pas encore tirés d’affaire, mais pour l’instant, ils sont en vie. Et dans ce monde en ruine, cela suffit. 

Ils se redressent, encore épuisés mais prêts à reprendre la route. L’aube ne va pas tarder à poindre, et ils doivent continuer à avancer, ensemble, vers un espoir incertain, mais toujours présent. 

Fin du Chapitre 5. Trahison et Prisonnier. 


 

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