World Wars Two : Écho du Destin.

Chapitre 3 : La rencontre.

1073 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/09/2024 07:36

Chapitre 3. La rencontre.


Année 2016. Studio d’enregistrement. Sedan. 

Après une pause café bien méritée, Alexandre Chauss et l’animatrice reprennent place dans leurs fauteuils respectifs. Les lumières du studio se rallument doucement, créant une atmosphère feutrée propice à la conversation intime qui s’annonce.  

Alexandre ajuste son costume de cérémonie, croise les mains sur ses genoux et attend patiemment que l’animatrice reprenne la parole.  


Animatrice : Alors reprenons, Monsieur Chauss. Avec la discussion que nous avons eue pendant la pause, vous avez mentionné une rencontre… comment dire… pas commune, surtout en considérant le contexte de la guerre et le comportement de cette personne. 


Alexandre Chauss : « Rit doucement avec un éclat de nostalgie dans ses yeux. » Hahaha… À ça non, pas commune du tout. Hans Meier... un homme que je n’aurais jamais imaginé rencontrer, et encore moins devenir... « Cherche ses mots. ».... devenir ami avec. 


11 Mai 1940. Route de convoie. Quelque part dans les Ardennes. 


Via la moto que j’avais volée aux deux Allemands, j’ai atteint le fameux village indiqué sur la carte. C’était une vision d’horreur devant moi : un véritable théâtre de guerre, une scène de carnage sanglant. Des maisons effondrées, des carcasses de véhicules militaires éparpillées, et le sol, taché de sang, racontent l'histoire d'un combat féroce. 


Alexandre Chauss : Nom de dieu… que c’est-il passé ?! « Murmura-t-il pour lui-même. » 


Il avance prudemment, son fusil MAS 36 serré contre sa poitrine, les sens en alerte. Chaque pas résonne dans le silence pesant, chaque ombre semble dissimuler un ennemi potentiel. Mais ce n’est pas une embuscade qu'il trouve, ni des soldats ennemis prêts à l’abattre. Non, c’est quelque chose de bien plus inattendu. 


Au détour d’une rue étroite, Alexandre aperçoit un char allemand, un Panzer, dévasté par les combats. La tourelle est arrachée, la carcasse noire de suie. Mais ce n'est pas la machine détruite qui capte son attention.  

À côté du char, assis sur une pierre, un homme. Un officier allemand blond, à en juger par son uniforme de tankiste : blouson noir croisé modèle M38, pantalon assorti, et une casquette d'officier, légèrement de travers. Il tient une paire de jumelles dans une main, l'autre pressée contre son flanc, là où une tache rouge vif se répand. 


Alexandre Chauss : « Surpris, presque instinctivement. » Hé, vous ! « Pointe son fusil. » 


L’homme relève la tête, ses yeux marron rencontrent ceux d’Alexandre. Pour un bref instant, ils se jaugent, les deux hommes se demandant si l’autre va tirer. Alexandre remarque alors que l’Allemand est blessé, le sang coulant entre ses doigts gantés. Il est seul, abandonné par son unité, ou du moins, c’est ce qu’il semble. 


Hans Meier : « D’une voix rauque, en allemand. » Wenn Sie hier sind, um mich zu töten, tun Sie es schnell. (Si vous êtes ici pour me tuer, faites-le vite.) 


Chauss ne parle pas allemand, mais le ton du tankiste est clair. Il s’avance prudemment, son fusil toujours levé, mais un doute s’installe en lui. Cet homme, cet officier ennemi, ne semble pas menaçant. Il semble résigné, presque soulagé de voir quelqu’un, même si c’est un adversaire. 


Alexandre Chauss : « Tenant le fusil pointé mais moins fermement. » Je… je ne parle pas un traitre mot en Allemand… Je ne suis pas là pour te tuer… du moins, pas encore. Qu’est-ce qui t’est arrivé ? 

Hans fixe le soldat français, une lueur de compréhension traversant ses yeux. Il répond dans un français approximatif, un accent lourd déformant les mots. 


Hans Meier : Mes hommes… « Grimace de douleur, tentant de se redresser. » Mes hommes ont refusé de continuer. Ils… « Dit-il en marquant une pause et cherchant le mot juste. »…. Se sont révoltés. 


Alexandre Chauss : « S’approche lentement, baissant son arme légèrement. » Une mutinerie ? 


L’officier hoche la tête, une amertume évidente dans son expression. Il laisse échapper un faible rire, comme si l’absurdité de la situation l’avait finalement frappé. 


Hans Meier : Oui… une mutinerie. Pas exactement la fin glorieuse que j’avais imaginée. 


Alexandre abaisse complètement son fusil, observant l’homme devant lui. Il pourrait l’abattre, ici et maintenant, sans témoin, sans conséquence immédiate. Mais quelque chose l’en empêche. Peut-être est-ce le regard dans les yeux de Hans, un mélange de douleur, de résignation et d’une étrange forme de dignité. 


Alexandre Chauss : « Soupirant, plus pour lui-même que pour Hans. » C’est fou… toute cette guerre. Et nous voilà tous les deux, assis au milieu de ce chaos.  

L’Officier tankiste ne répond pas immédiatement. Il se contente de fixer Alexandre, une étrange reconnaissance dans ses yeux. 


Hans Meier : Peut-être que… peut-être que c’est comme ça que ça doit se finir. Deux soldats, juste… fatigués… Comment… Comment est-ce que tu te nomme ?  


Alexandre Chauss : Je m’appelle Alexandre… Alexandre Chauss, je suis Sergent au sein de l’armée Française. Laisse-moi voir ça. Tu es sérieusement touché, tu devrais avoir des soins. 


Hans Meier : Il n’y a personne pour ça. Pas pour moi. « Affirme-t-il, avec une pointe de fatalisme. » 


Alexandre hésite, puis fouille dans sa musette à la recherche d’un bandage et de quoi soigner 


Alexandre Chauss : Tant que tu es ici, on reste en vie. Tous les deux. 


Hans le regarde, surpris par ce geste. Dans son monde, un tel acte de compassion de la part d’un ennemi est impensable. Mais ici, dans ce village déserté, loin de la logique froide de la guerre, tout semble possible. 

Après un long silence. 


Hans Meier : Merci… Alexandre. Ich bin Hans Meier Oberleutnant der Panzerdivision des Deutschen Heeres. (Je m’appelle Hans Meier, Lieutenant de l'armée Allemande de la Panzerdivison…) enfin j’étais… 


Alexandre Chauss : « Affiche un petit sourire, serrant la main de Hans. » Ravi de te rencontrer, Hans. Maintenant, voyons comment sortir d’ici… ensemble. 

Fin du Chapitre 3. La rencontre. 


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