Ceux qui m’ont appris à sourire (The Dark Love - Cyk version)

Chapitre 4 : S’il vous plaît… dessine-moi un wookiee

3414 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 03/11/2023 10:39

Chapitre 4

ooOoo S’il vous plaît… dessine-moi un wookiee ooOoo


Cyk avait prévenu sa famille qu’un camarade arriverait après le déjeuner, vers 13h30, pour travailler sur un exposé de littérature. Sa mère avait de toute façon prévu de faire des heures supplémentaires, elle avait mis les voiles à 13h. Tim et son fils terminaient de ranger la vaisselle quand la sonnette retentit.

Cyril ouvrit la porte à la manière d’un cerbère, pour l’un comme pour l’autre, l’Enfer se trouvait bien de l’autre côté.

— Salut, lâcha un Théo crispé.

— ‘Lut.

Cyk laissa son camarade entrer à pas de loup, il pénétrait prudemment dans la tanière de la bête.

— On va s’installer au salon.

Il était tout simplement hors de question pour Cyk qu’un élève de sa classe pose ne serait-ce qu’un orteil dans sa chambre, Théo ne devait de toute façon pas en avoir envie, la réflexion sur sa cave annonçait la couleur. Tim croisa les deux ados sur le chemin de son bureau, où il comptait s’enfermer tout l’après-midi, guitare et casque branchés.

— Bonjour !

— Bonjour.

Tim dévisagea le nouveau venu avec une curiosité décomplexée. Cyk n’avait jamais invité de camarade de classe, alors même si Tim avait bien compris que la présence de Théo relevait de la contrainte, il ne pouvait contenir son enthousiasme face à sa présence entre ses murs. En constatant que l’adulte était en fauteuil roulant, Théo se mit à l’observer de la même façon. Cyk avait l’impression d’être au zoo, sans vraiment savoir qui était l’animal de foire et qui était le visiteur voyeur.

— Je vous laisse bosser les garçons. Tu sais où me trouver si besoin, Cyk.

— Oui Pa’.

— Il a quoi ton père ? demanda Théo sans la moindre gêne tandis que le son électrique du fauteuil s’éloignait dans le couloir.

— Sclérose en plaque.

— Oh, ça craint. Il n’a pas trop mal ?

— Ça dépend des jours. Il n’en parle pas trop.

— Mon grand-père est en fauteuil roulant aussi, il a horreur de ça. Il se sent complètement inutile.

— Mon père n’est pas inutile.

— C’est pas c’que j’ai dit.

Cyril se renfrogna, conscient d’être sur la défensive. Théo n’avait pas spécialement envie de le vexer, au contraire, il essayait d’établir le contact. Coincés l’un avec l’autre, ils n’avaient pas d’autre choix que de tenter de communiquer sans hostilité. Hélas, le malaise demeurait.

Je sens que la journée va être longue…

Ils déballèrent sur la table du séjour leurs notes manuscrites et leurs deux exemplaires Petit Prince. D’après les consignes de l’enseignante, ils devaient tous les deux lire intégralement le livre, puis travailler certains passages qu’elle leur avait désignés. Cyril doutait que Théo ait pris le temps de lire intégralement l’histoire durant la semaine. Il n’avait pas la réputation d’être un élève assidu. À sa décharge, Cyril ne l’avait lui-même lu qu’en diagonal, et péniblement terminé au cours de la matinée. Il trouvait le texte haut perché, imagé à l’excès. Cela venait confirmer ses aprioris clichés sur la littérature ; la biologie et la chimie lui semblaient moins barbantes.

— Tu l’as terminé ? demanda Cyk.

— Ouais, ouais. J’ai cherché une adaptation télé, mais y avait rien.

Cyril se massa la tempe.

La journée va être vraiment très longue…

— Ok. Sors les extraits que la prof veut qu’on commente.

Théo feuilleta son livre acheté à peine trois jours plutôt et déjà tout écorné. Il avait fait l’effort de mettre des post-it rose fuchsia aux pages indiquées. Cyril se demanda s’il n’avait pas juste lu ces passages en question. Après au moins trois soupirs de lamentation, il se décida à lire à haute voix le premier paragraphe.


[« Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde... »]


Après un long silence pesant, Théo finit par balancer de sa voix de fausset :

— On est d’accord qu’il est chiant comme la pluie ce texte ?

— Grave.

Plus chiant que ça tu meures.

Cyril exorbita les yeux, blasé par la fatigue, et Théo éclata de rire en s’affalant sur la table.

— Oh et puis zut ! On n’a qu’à regarder sur internet, on s’emmerde pour rien !

— La prof va le voir, objecta Cyk.

— J’ai pas dit qu’on allait faire un copier-coller de Wikipédia ! Juste regarder ce qu’il faut dire, et écrire un truc à notre sauce. Je peux mettre des fautes d’orthographe exprès si tu veux.

— Qu’est-ce que tu veux dire là-dessus ? Y a un renard qui parle à un gamin stupide en train de chialer pour une fleur fanée. Ça veut juste dire que Saint Exupéry prenait de la drogue.

— Dans ce cas-là, le gars qui a écrit « Alice au pays des merveilles » aussi.

— Ça me paraît évident.

Théo partit dans un nouveau fou rire et Cyril se résigna à emprunter l’ordinateur portable personnel de son père. Il connaissait le mot de passe, vu que son paternel le laissait récupérer tout seul des tutos de guitares. La pochette de disque « And Justice For All » de Metallica faisait office de fond d’écran. Théo n’aurait pas associé cette version destroy de Thémis à l’album, si le nom du groupe n’était pas inscrit dessus en grosses lettres jaunes.

— C’est un métalleux ton père ?

— Pas vraiment. Je crois qu’il a eu sa période. C’est juste qu’il aime la musique.

— Il sait jouer ?

— Guitare, basse, piano, batterie.

— Woh, tout ça ? souffla Théo, sincèrement impressionné.

— Il se sert surtout de la basse…

— Et toi, tu sais jouer aussi ? T’es inscrit au club de musique je crois.

— Euh ouais. Guitare et basse.

— Eh bée. T’es plus cool que t’en as l’air, tu sais ?

— Bon, on peut s’y remettre ? grommela Cyril en pointant son doigt vers l’onglet ouvert du navigateur internet.

Cyril lut un autre extrait, jugé important par leur enseignante. Il était régulièrement mis en exergue dans les différentes dissertations trouvées en ligne :


 On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi ! »]


Puis, il scrolla jusqu’à trouver le paragraphe analytique proposé.

— Bon, alors, d’après le blabla là, le renard serait la figure du sage ou du mentor.

— Maître Yoda avec des poils !

— Reste sérieux deux minutes, le sermonna Cyk avant de poursuivre sa lecture. Ensuite, le message c’est que l’essentiel est invisible pour les yeux. Ce qui veut dire qu’il ne faut pas juger quelqu’un sur son apparence, et que pour aimer sincèrement quelqu’un, il faut bien le connaître.

— C’est comme dans la Reine des neiges ! Elsa explique à sa sœur qu’elle ne peut pas tomber amoureuse du prince Hans parce qu’elle ne le connait pas. Elle est trop classe Elsa ! Elle est tellement plus maline que toutes les autres princesses qui sont complètement in love du premier beau gosse venu !

— D’où tu me parles de la Reine des neiges ?

— Mais si ! C’est évident ! Ou comme dans la Belle et la Bête si tu préfères !

— Tu fais du lobbying pour Disney ou quoi ?

— Vas-y, c’est bon, j’ai compris!

Théo se cramponna à son crayon et se mit à écrire sur la copie double qu’ils avaient préparée. Cyril fronça les sourcils sur son air renfrogné. Son scepticisme était flagrant, mais il peinait à s’exprimer verbalement face au brusque engouement de Théo.

— On va peut-être éviter les comparaisons avec la Reine des neiges et Star Wars.

— T’es pas fun.

Leur ami Internet fut d’une grande aide pour terminer le devoir plus vite que prévu et, bien qu’ils n’en soient pas conscients, leurs intelligences mutualisées également. Cyril relut la copie rédigée par Théo, il trouvait qu’il avait une belle écriture, courbe, ronde, harmonieuse, comme une écriture de fille… Le tout avec une syntaxe de dyslexique.

— C’est truffé de fautes.

— Oh bah ouais, sans doute, mais la prof a l’habitude.

— Non mais hors de question qu’elle nous enlève des points pour une connerie pareille.

Cyk se mit à raturer et blancoter toute la feuille. Le nombre d’erreurs était faramineux, ils en étaient presque à cinq fautes par ligne. Le texte devint quasiment illisible, recouvert de gribouillis et des mots réécrits en minuscule sur les interlignes. Il grigna en contemplant le carnage.

— Il va falloir tout réécrire au propre…

Elle fait chier la prof à vouloir absolument qu’on écrive à la main. Elle se croit encore au dix-neuvième siècle ? Pourquoi pas la plume et l’encrier tant qu’elle y est ?

Théo maugréa de mécontentement et s’attela à sa tâche de copiste à partir de son manuscrit corrigé par Cyril. Le grand brun regardait par-dessus son bras pour vérifier qu’il arrivait à le relire et qu’il écrivait sans faute, cette fois. Théo faisait un effort pour s’appliquer, il n’avait pas envie de recommencer une troisième copie, or Cyk n’allait pas lui lâcher la grappe tant que le travail ne serait pas nickel.

— Je t’ai reformulé deux-trois phrases aussi, précisa Cyril.

— Je croyais que ton truc c’était plutôt les sciences, mais en fait t’es aussi fort dans les matières littéraires.

— Bof, j’ai juste un niveau correct.

— Moi j’suis un cancre ! Enfin c’est ce que disent les profs à mes parents. Franchement, c’est quoi ce vieux mot moisi ? Y’en a qui sont figés à l’âge de pierre !

— Ce n’est pas sympa pour les néandertaliens ce que tu dis.

— Eh eh ! Ouais, c’est vrai. Eh ! Tu vois que tu es intelligent !

— C’est si extraordinaire que ça ?

— Tu ne traines pas avec les intellos, donc ouais, un peu.

— Les intellos de la classe sont toutes des filles.

— Et alors ? Où est le problème ?

— Ça ne se fait pas de trainer avec des filles quand on est un garçon. C’est… c’est bizarre.

— Moi je ne traine qu’avec des filles.

Ça y est, je vais encore créer un malaise. Bravo Cyk. La prochaine fois, tu fermes ta bouche.

Ne sachant comment reprendre la conversation, Cyril laissa trainer un silence que Théo interrompit avant qu’il ne devienne gênant.

— Tu sais que les filles ont peur de toi ?

— Les garçons aussi, j’te rassure.

— Et ça ne te fait rien que tout le monde te déteste ?

C’est un peu fort détester quand même…

— Je n’ai pas besoin d’être populaire.

— Tu ne diras plus ça quand tu seras plus vieux et que tu chercheras une petite amie.

— Arrête de dire des trucs comme ça, ça fait vraiment gonzesse, répliqua Cyril, les joues rosies.

— Et alors ?

— Elles ne parlent que de trucs cuculs. Le mariage, les enfants, la mode, les petits animaux mignons…

Théo éclata de rire.

— Roh le cliché ! Hashtag gros misogyne !

Qu’est-ce qu’il a à se foutre de ma gueule sans arrêt comme ça ?

— J’parles peut-être pas aux gars – enfin eux ne me parlent pas – mais j’oserais jamais te dire que les mecs ne s’intéressent qu’au sport ! Toi par exemple, je parie mon slip que tu détestes ça !

— Je ne déteste pas et ne parie pas ton slip, c’est dégueulasse. Bon, aller, on finit ! Ça ne va pas s’écrire tout seul.

— Roh lolo, mais quel grincheux !


oOo


Théo étira ses bras au-dessus de sa tête et fit craquer ses articulations pendant que Cyril relisait intégralement leur rédaction.

— Hum. On va dire que c’est fini…

— Ouais ! Libéréééé ! Délivréééééé ! se mit à brailler Théo.

— Mais arrête de gueuler comme ça ! Tu ne sais pas t’tenir, c’est pas possible.

— Et toi qu’est-ce que tu peux être coincé ! Et tu grognes. Tu ne parles pas : tu grognes !

— Peut-être, mais je ne chante pas faux, moi, au moins.

— Han ! Alors ça c’est méchant !

Cyril entendit le bruit du fauteuil de son père changer de pièce, soit pour se rendre aux toilettes, soit dans la chambre à coucher. Il jeta un coup d’œil à l’horloge de l’ordinateur. 17h15. Après un court moment d’hésitation, il proposa à Théo :

— Tu veux prendre un gouter ?

— Carrément ! J’ai la dalle !

— Ok. Direction la cuisine dans ce cas.

— Et du coup, tu manges comme tout le monde ou t’as un régime d’ogre à la Shrek ?

— Ah-ah, ah-ah, ah-ah… Très drôle… grommela Cyk.

La cuisine était ouverte sur le salon, Théo la voyait depuis son arrivée. Il suivit son hôte qui explorait cellier et réfrigérateur à la recherche de denrées comestibles pour les ados écervelés bavards.

— Elle est bizarre ta cuisine. Neuve mais bizarre, commenta Théo. Pourquoi y a pas de placard sous ton évier ?

— C’est pour le fauteuil de mon père, quand il fait la vaisselle.

— Ah ouais, pas con. Et il arrive quand même à attraper les trucs dans les meubles du haut ? renchérit Théo en en ouvrant un au hasard – celui des bols et des mugs.

— Il peut se mettre debout.

— Oh, y a des roulettes là ! Et ça, ça sert à quoi ?

Je vais l’étouffer avec un cookie… Il ne peut pas se taire deux minutes ?

— T’as une vocation d’agent immobilier ? Chocolat-cranberries ou noisettes-caramel ?

— Chocolat ! C’est ta réserve de sang frais ? reprit Théo en pointant la bouteille que Cyk tenait à la main.

— Jus de raisin. T’as fini avec tes blagues ?

— Quand toi t’auras fini avec tes réflexions désagréables.

Cyril grogna dans les moustaches invisibles de sa vexation et ils retournèrent se mettre à table pour grignoter. Une musique diffuse s’éleva depuis la pièce voisine, comme si Tim avait deviné que leur devoir était terminé, il avait lancé un de ses disques des Red Hot Chili Peppers.

— En tout cas il est cool ton appart.

— Merci…

— Tu fais quoi, alors, quand t’es pas en cours ? À part jouer de la guitare, demanda Théo en engouffrant un biscuit.

— Euh… J’écoute de la musique et je regarde des films. Et toi ?

— Pareil. Tu ne regardes pas du tout de Disney ?

— J’ai bien aimé les mondes de Ralph… se hasarda Cyril, ce qui eut l’effet de remonter les ressorts de Théo.

— Ah il est trop trop bien ! J’adore Vanellope ! Avant mon préféré c’était Mulan, mais depuis que j’ai vu la Reine des neiges, je suis archi fan ! Faut absolument que tu le vois ! Il est trop génial !

Presque détendu, Cyril écouta Théo lui raconter l’intégralité du film pendant une demi-heure. Il ne restait plus une miette de cookie, dans aucun paquet.


oOo


Un taxi envoyé par ses parents attendait Théo devant l’immeuble, chose que Cyril trouvait assez curieuse. Le blondinet rassembla ses affaires et jeta un dernier regard aux feuilles qu’ils avaient noircies au cours de l’après-midi.

— C’est toi qui garde la copie ?                

— Ouais, on la remettra lundi à la prof, répondit Cyril en le raccompagnant jusqu’à la porte.

— C’était du grand art en tout cas ! Quand je vais dire aux filles que Chewbacca est plus sympa qu’il n’en a l’air, elles ne vont pas en revenir !

Il m’a appelé comment ?

— Tu m’as appelé comment ?

Le visage guilleret de Théo se tordit d’embarras. Il réalisa qu’il avait parlé d’abord et réfléchit trop tard. Erreur qu’il commettait souvent, la faute à sa langue trop bien pendue.

— Ah… Désolé, tu ne le savais pas sans doute. C’est un surnom idiot que certains élèves te donnent. Hem, désolé. Promis, moi je ne t’appellerai plus que Cyk.

Ouais, donc toi aussi tu ne te gênais pas pour te foutre de moi dans mon dos, quoi.

Une fois Théo parti, Cyril baissa les yeux sur ses avant-bras. Il avait commencé sa puberté un peu plus tôt que les autres. Ses membres commençaient à brunir sous les poils bruns qui poussaient, il en allait de même pour son pubis. Chewbacca. Ironiquement, il trouvait ce sobriquet adapté.

 

Avant d’aller se coucher, devant le miroir de la salle-de-bain, Cyril se brossait les dents d’un air morose en fixant la tignasse noire sur son crâne. Il se demandait souvent comment il pouvait être un aussi piètre mélange de ses deux parents. Il avait les cheveux rêches de son père. Sa mère préférait quand il avait les cheveux courts, mais lui ne voulait plus aller chez le coiffeur, car lorsque son visage était dégagé, il se trouvait bouffi. Au moins, cette espèce de pelage de fauve dissimulait ses grosses joues rondes et son visage s’affinait vaguement. Il avait récupéré le gros nez épaté de sa mère. Elle, qui par ailleurs était plutôt mignonne dans sa jeunesse, avec son ondoyante chevelure de vahiné et ses lèvres pulpeuses, détestait son nez, à juste titre, personne n’aurait pu trouver cette patate esthétique, pas même Tim. Il s’en était accommodé parce qu’il aimait tout le reste autour. Cyk avait hérité de sa tendance à l’embonpoint également. Sur les formes féminines de sa mère, cela donnait une silhouette bien proportionnée, à l’instar de quelques chanteuses de cabaret aux rondeurs alléchantes pour les amateurs de chair, ou des nymphes joliment potelées dans quelques tableaux de la Renaissance. Cyril n’avait pas cette chance. Il était grand, comme son père, mais là où son père était assez massif, lui était juste gras. Il ne comprenait pas non plus d’où venaient ses yeux noirs. Ils étaient encore plus foncés que ceux de sa mère et son père réunis.

Cyril ne se préoccupait pas vraiment de son apparence. En fait, il aurait voulu ne pas s’en préoccuper du tout, comme la plupart des garçons de son âge. Malheureusement, il avait pris conscience que, lorsqu’on nait moche, on est maltraité par la vie.

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