Ceux qui m’ont appris à sourire (The Dark Love - Cyk version)

Chapitre 2 : Strange Man

3482 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 02/11/2023 00:28

Chapitre 2

ooOoo Strange Man ooOoo


"All of my love and most of my fears, been coming on strong for most of my years add up and end up in a song" - Strange Man, Red Hot Chili Peppers.


Cyril peinait déjà à s’acclimater à sa nouvelle classe, composée de trente âmes. Il devait maintenant, en plus, s’intégrer au club de musique et à d’autres personnes. Comme si le sort s’acharnait, il était le seul élève de sa classe à rejoindre ce club.

Assis sur l’une des vingt-six chaises disposées en cercle, Cyril attendait l’instant fatidique où il devrait prendre la parole pour ce tour de table. Il était incapable d’écouter correctement, les mots se perdaient d’une bouche à l’autre. Violon ou alors Violine pour la fille en face ? Encore quatre élèves. Combien de piano et de solfèges déjà ? Plus que trois. Les voix se rapprochent. Deux… Le timbre de sa voisine est très aigu, c’est encore une petite fille. Une… Cinquante-deux paires de pupilles se vissèrent sur lui. La poitrine contrainte par l’angoisse, Cyril baragouina sa phrase présentation hésitante d’une voix roque.

— Euh… Moi c’est Cyril, mais tout le monde m’appelle Cyk. Euh… Je joue de la basse…

— T’as quoi comme modèle ? demanda aussitôt un blondinet assis en vis-à-vis.

— Euh… C’est celle de mon père. Une Jackson JS3 concert, mais je vais en avoir une nouvelle bientôt.

— Trop cool ! s’extasia sa voisine de droite, aussitôt coupée par le blond bavard.

— J’connais pas le budget d’ta famille, mais si tu peux, prends une Fender Player Precision.

— Euh… Mon père préfère la Jazz, je crois, mais on… On n’a pas trop les moyens, je crois… ramait Cyril dans cette conversation imprévue.

— Alors la Yamaha TRBX174, mais tu connais surement déjà. Ou une Ibanez SR300, moi c’est ce que j’ai à la maison pour l’instant. Si tu veux, j’te fais une liste.

Il n’est pas bien celui-là. Il apprend les catalogues par cœur ou quoi ?

Cyril toisait son camarade de son regard sombre, l’austérité de son visage – involontaire – causée par la dureté naturelle de ses traits soumis à la circonspection, n’avait pas l’air d’ébranler le moins du monde ce freluquet souriant. Il avait l’allure d’un élève modèle, modèle mais décontracté, ses cheveux blonds cendrés, prêts à virer au châtain clair comme ses sourcils bien dessinés chevauchant des yeux Hazel, encadraient son visage en vagues légères comme on encadrait un joli tableau avec du bois de peuplier.

— S’il te plaît, Matt, tu discuteras modèles de basse avec ton camarade plus tard, intervint le professeur en étouffant au mieux son envie de rire.

Le tour de table achevé, l’assemblée pu passer à la pratique dans une première séance finalement assez anarchique. Pour qu’ils puissent prendre leurs marques, leur professeur leur concéda la liberté. Liberté de mouvement, d’expression, de sonorité et d’interprétation.

Le soulagement de Cyril venu après son succès au test « parler en public sans avoir l’air ridicule » fut vite chassé par la nouvelle angoisse : « jouer en public sans avoir l’air ridicule ». Cyk opta pour un choix facile – « Come Together », des Beatles – il savait la jouer depuis longtemps, c’était quasiment la première ligne de basse qu’il avait apprise avec son père. Il n’osait pas regarder autour de lui, il ne profita donc que très peu des visages admiratifs de sa dextérité, sur un instrument scolaire d’un autre âge qui n’était pas le sien de surcroit.

L’ambiance au club de musique était très différente de celle qui régnait dans le reste du collège, elle était beaucoup plus détendue. Les plus âgés parlaient fraternellement à la bleusaille, les filles ne regardaient pas Cyril avec cet air écœuré qu’il subissait depuis la primaire, les sourires venaient plus facilement, et leur enseignant, malgré un côté ganache hors du temps, nippé d’un pull en laine vintage par-dessus une chemise au col serré d’un nœud papillon ridicule, se montrait beaucoup plus bienveillant que la plupart de ses collègues. Il était doux, accessible, positif. La salle, pleine de vie, parvenait à rassurer Cyril, mais il restait tout de même à l’écart.

Il n’y avait pas beaucoup d’autres élèves de son âge, juste l'expert en modèles de guitares basses, ainsi que trois fillettes qu’il ne connaissait pas. Elles gravitaient autour du blond au catalogue intégré à la manière de satellites autour de leur planète. Cyril l’observa de loin ; il était plus qu’affable, il était carrément solaire. Son sourire lumineux irradiait d’un charme magnétique. Dans quelques années, il serait un bourreau des cœurs, Cyril en aurait mis sa main à couper.

C’est cool la vie de beau gosse…

— Alors ton vrai prénom c’est Cyril ?

Tendu, Cyk chercha des yeux la personne qui s’était adressée à lui. C’était un garçon de troisième année.

— Ma petite sœur est dans ta classe. Elle m’a dit que tu t’appelais Cyk. Elle croyait que tu étais d’origine polonaise ou un truc du genre.

— Non, Cyk c’est juste mon surnom.

— Pourquoi ? T’es souvent malade ? demanda une fille avec un léger accent britannique pensant à « sick ».

— Non, c’est juste une abréviation, comme ça.

La voix terne et bourrue de Cyril n’encourageait pas la conversation, il ne savait pas quoi dire pour relancer la discussion. Il n’en avait pas envie, dans tous les cas, il était trop tendu. Il avait juste envie de jouer de la musique, il était venu pour ça, malgré son appréhension de jouer devant des ados de son âge. Depuis la petite enfance, il ne jouait qu’avec son père ou les amis de son père, tous des quadragénaires.


oOo


Hormis ses deux parents, l’adulte qui avait eu le plus souvent l’occasion de l’écouter s’appelait Daiki Daisen, disquaire de son quartier.

Aussitôt que la clochette de sa boutique tintinnabulait, il redressait la tête. On ne savait pas trop s’il dormait sur son comptoir la plupart du temps, ou s’il avait juste un réflexe de commerçant excessif, pour ne pas dire commère. Il scruta la porte entrouverte, mais ne vit pas de client apparaître. Il y eut juste une voix.

— C’est moi Dai !

— Ah ! Timothy ! Fais le tour, je t’ouvre la porte de derrière.

La boutique de Daiki – alias Dai – n’était pas accessible aux handicapés, alors le propriétaire fit passer son client régulier et ami de longue date par l’arrière-boutique donnant sur un parking privé. Cyril finit par additionner deux et deux dans son esprit.

Donc en gros : moi on ne me dit rien sur l’état de santé de papa, mais lui il prévient Dai qu’il va se pointer en fauteuil ? Je me sens vraiment mis à l’écart, j’en ai marre…

Les locaux dataient d’après-guerre. L’architecte ou le maçon ou quelque chose du genre avait eu un coup de folie, il y avait des cloisons partout, sans doute voulait-il exprimé sa créativité en élaborant un labyrinthe de murs sans pensé à l’aspect pratique. Dai avait agencé comme il avait pu, mais au fond, ce dédale étriqué lui plaisait. Il l’avait épousé pour la vie. Pas besoin de femme, encore moins d’enfant, quand on a une boutique dédiée à la musique. Tim adorait l’ambiance des lieux, malheureusement son nouveau moyen de locomotion les lui faisait voir sous un jour moins sympathique. Il avait fallu que son meilleur ami se retrouve assis dans un fauteuil roulant pour que Daiki réalise que son magasin était totalement inadapté aux personnes en situation de handicap. Cyk découvrit donc que le vieux Dai avait fait l’effort d’élargir un passage en supprimant une étagère pour qu’il y ait au moins une allée accessible jusqu’à son tiroir-caisse.

— J’ai reçu ta commande…

Daiki farfouilla derrière son comptoir et brandit deux quarante-cinq tours.

— Tada !

Cyril regarda son père attraper les deux vinyles des Red Hot avec la joie pétillante d’un enfant le matin de Noël. Il savait d’ores et déjà que ce soir il allait découvrir « Strange Man », « Long Progression », « Magpies On Fire et enfin « Victorian Machinery ». Tim ne se coucherait pas avant qu’il les ait écoutées toutes les quatre.

— Pu… Ah génial. Tu viens de faire un heureux !

— Tu l’as dit. Heureusement qu’il me reste encore des puristes dans ton genre, sinon le grand Internet m’aurait déjà bouffé.

— Rendez-vous le mois prochain pour « Never is a Long Time » et « Love of Your Life » !

— Alors Cyk, ça se passe bien le collège ? demanda Dai en se tournant vers le plus jeune des deux Willem.

— Ouais.

— Il est de plus en plus loquace, comme tu le vois, se moqua Timothy.

— T’es pas un modèle de sociabilité non plus, répliqua le disquaire.

— J’vais aller chez la concurrence si tu continues. Je voulais acheter une basse, pour Cyk justement.

— Une basse, ah ouais ? lâcha Dai avec un sourire complice adressé à Cyril

— T’as quoi en stock ?

— Pas grand-chose. Juste des Yamaha. Des BB surtout… Il doit me rester une 234 blanche, peut-être une ou deux TRBX, mais je peux te commander un truc précis si tu veux. Faudra juste attendre quelques semaines de plus.

— Qu’est-ce que tu en penses, Cyk ? Y en a une qui te plaît ?

Qu’est-ce qu’il m’a dit l’autre zinzin au club de musique déjà ?

— Euh, une TRBX174 ?

— Je vois que tu as réfléchi à la question ! s’enthousiasma Dai.

Le disquaire passa dans son arrière salle contenant quelques instruments de musique. Ses guitares étaient accrochées au mur. Il disparut complètement derrière la cloison pour rejoindre la courte rangée des basses. Il se mit à brailler :

— T’as de la chance gamin, j’en ai bien une !

Moins d’une minute plus tard, il revint à son comptoir avec entre les bras une basse brune aux effets mordorés.

— Et voilà la petite Old Violin Sunburst. Aulne, et manche en érable.

Il tendit l’instrument à Cyk qui se demandait ce que Dai pouvait trouver de petit sur cette guitare au manche immense. Elle sentait fort le neuf. L’adolescent l’enveloppa prudemment dans ses mains. Le corps était doux au toucher, très lisse. Le modèle avait beau être moins onéreux que celui de son père, elle paraissait plus luxueuse. L’effet bois foncé vernis accentuait les finitions et lui donnait de la classe. Ses courbes mieux dessinées, plus amples, la rendaient chaleureuse. Il s’attendait presque à sentir de la tiédeur sous ses doigts.

— On la prend, fils ? demanda Tim, sourire aux lèvres.

— On la prend.

Pourquoi j’ai un extrait de Harry Potter à l’école des sorciers dans la tête ? La guitare choisit son musicien, Monsieur Willem…

Après avoir soigneusement emballé la Yamaha dans son étui et encaissé le paiement de Tim, Daiki plongea ses mains dans les bacs à la droite de son comptoir et en sortit très rapidement un CD sous blister.

Comment il fait pour s’y retrouver dans son bazar ?

— Tiens, ça c’est cadeau de la maison, lança le disquaire en tendant sa trouvaille à Cyril.

L’adolescent ne s’y attendait pas, dans un geste farouche, il se saisit de l’objet en se demandant ce que le copain de son père avait pu lui trouver comme machin improbable. C’était toujours à double tranchant avec le vieux Dai. Il posa ses petits yeux noirs bridés sur la jaquette pour la lire : « Muse, Absolution. »

—Je sais que pour toi c’est une antiquité, mais il te faut les bases. Les bases et les basses.

— Quel jeu de mot… ricana Tim.

— Prescription du docteur Dai. : cure d’Hysteria en boucle.

J’vais m’abrutir si je fais ça…

— Merci…


oOo


La boutique de Dai ne se situait qu’à quinze minutes de marche de l’appartement de la famille Willem, cependant, ils faisaient régulièrement le trajet en bus, à cause des problèmes de mobilité de Tim. Son nouveau fauteuil électrique devait lui permettre de refaire le chemin sur le trottoir. Encombré par la guitare basse, Cyk n’aurait pas craché sur un petit tour d’autocar, mais il savait que son père avait horreur de devoir attendre que la rampe s’abaisse pour monter, et de répéter : « pardon, excusez-moi, pouvez-vous vous écarter, s’il vous plaît ? ».

Enfin arrivé dans le hall de leur immeuble, Cyril confia son instrument à son père qui le berça comme un nourrisson, le temps que l’ascenseur descende. Le fils appuya sur le bouton numéro un, il y en avait dix au total, de zéro à neuf. Pour des raisons de sécurité, ils avaient acheté au premier étage. Ainsi, en cas d’urgence ou d’incendie, il serait plus facile à Tim de ne descendre qu’un seul escalier à pieds.

Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, Tim élança son bolide jusqu’au seuil de leur appartement, la basse sur ses genoux. Cyril le suivit, soulagé de son fardeau, et farfouilla dans ses poches pour trouver la clef du logement. Au même instant, leur voisine de palier sortit de son propre appartement avec sa veste fermée jusqu’au menton et son cabas vide. Cyk sentit la tension envahir le couloir et le mode courtoisie automatique s’enclencha chez tout le monde.

— Bonsoir Madame Otawa.

— Bonsoir Monsieur Willem.

Les yeux de rapace de la voisine s’accrochèrent au grand étui à guitare que portait Timothy. Ils se plissèrent de méfiance.

Oh oh. Ça y est, elle va encore râler.

— Monsieur Willem, vous jouez de la musique trop fort. Nous en avons déjà parlé, à plusieurs reprises. Les murs sont fins, je peine à entendre ma propre télévision. Si vous persistez, je vais devoir en informer la copropriété.

— Je suis vraiment désolé, Madame Otawa. Je vais baisser le volume, et comme convenu vous avez remarqué que nous ne jouons plus après vingt-et-une heure.

— Vous me faites la même promesse tous les mois, mais rien ne change... soupira d’agacement la voisine.

— Encore une fois, je suis vraiment désolé, s’excusa platement Tim d’une voix tremblotante. Vous savez, je n’aime pas en parler, mais avec ma maladie, mes mains ne sont plus aussi habiles qu’autrefois. Je ne sais pas combien de temps il me reste, je ne pourrai sans doute bientôt plus jouer de la guitare et j’aimerais apprendre à mon fils avant d’être trop handicapé pour le faire.

Il adressa à la sexagénaire un regard larmoyant et se força à sourire poliment. Le visage de son interlocutrice changea du tout au tout. Profondément gênée, elle ne savait plus quoi dire. Elle toussota nerveusement.

— Oui, je... Très bien, je comprends... Je... Faites un effort, s’il vous plaît, baissez le son, Monsieur Willem. Je vous souhaite une agréable soirée.

— Merci. Vous de même Madame Otawa.

Tim laissa Cyril déverrouiller la porte de l’appartement et fit pénétrer son fauteuil chargé à l’intérieur. Il tendit le bras pour claquer la porte et avança encore de quelques tours de roues pour s’en éloigner et éviter qu’on ne l’entende depuis le couloir.

— Vieille chieuse coincée.

Tim déposa la basse sur le canapé pour libérer ses jambes et entreprit d’ouvrir l’étui, ses gestes et son regard fébriles trahissaient son impatience puérile.

— Aller Cyk ! Viens m’aider à l’installer, j’ai hâte de l’essayer !

Surpris que son fils ne soit pas déjà en train de s’activer autour de ce petit bijou, il tourna la tête et tomba sur sa silhouette penaude, plantée sous l’arche du salon. Le garçon le fixait, les bras ballants, les épaules tombantes, ses yeux noirs remplis de l’infinie tristesse qu’il s’efforçait de contenir.

— Bah qu’est-ce qu’il y a mon grand ?

— Tu ne pourras vraiment plus jouer de la musique ? couina Cyril.

Prononcer ses mots lui brisa la voix sur sa gorge douloureuse, et les premières larmes jaillirent malgré lui.

— Oh mais non Cyk ! Non ! J’ai juste dit ça pour qu’elle nous foute la paix, voyons !

Un hoquet nerveux commença à gagner le buste de Cyk alors qu’il pleurait enfin franchement. Sa réaction inattendue remua son père qui prit appui sur ses accoudoirs pour se lever. Il aurait aimé avoir sa canne sous la main, mais il l’avait laissée dans l’entrée, à côté du porte-manteau. Il s’appuya un peu sur les meubles pour s’aider et se traina jusqu’à Cyril, tentant de contrôler au mieux ses jambes qu’il n’utilisait plus beaucoup en dehors des séances de kiné. Il prit son fils entre ses bras et le serra le plus fort qu’il put pour tenter de le rassurer, non seulement par l’affection de son étreinte, mais aussi pour lui prouver qu’il avait encore de la force.

— Arrête de t’en faire pour ça. Ce n’était qu’un mensonge pour emmerder la vieille, c’est tout. Je vais bien, je peux encore jouer, tu n’as pas à te mettre dans des états pareils.

— Et toi t’as pas à dire des trucs comme ça à la voisine ! Ça se fait pas ! C’est la honte ! geignit Cyk rattrapé par sa colère par-dessus se pleurs incontrôlés.

— Tu comprendras quand tu seras plus âgé, soupira Tim en tapotant le dos de son fils. Les gens sont des gros cons, dès qu’ils ont un petit peu de pouvoir ils en abusent. Ils n’hésitent pas à piétiner une personne déjà à terre. Si tu ne veux pas te laisser marcher sur les pieds, il ne faut pas hésiter à leur mettre le nez dans leur merde. On ne fait pas chier un handicapé, faut le leur rappeler. Comme ça ils culpabilisent dans leur bien-pensance de merde, ils ont peur d’être pointés du doigt parce que eux ils ne font que ça, dénoncer les autres.

— C’est horrible... marmonna Cyril.

— C’est la vie mon grand.

— Tu me promets que c’était juste pour enquiquiner la voisine ? Tu peux encore jouer de la guitare ?

— Mais oui, arrête de flipper... Ça va aller.

— Vous ne me tenez jamais au courant avec maman. Je ne sais jamais ce qui se passe, j’en ai marre.

Désinhibé par sa crise d’angoisse, Cyril déballait tout ce qu’il avait sur le cœur depuis des mois.

— C’est juste pour pas que tu t’inquiètes, Cyk. C’est pas des trucs à raconter à des gosses.

— Ouais ben ça marche pas, je m’inquiète. Et je ne suis plus un gosse.

Cyril ne voulait pas grandir, mais il grandissait, c’était un fait. Dans son corps, et dans sa tête aussi. Tim finit par sourire et pouffer.

— Ouais, je vois ça... Plus le temps passe, plus tu prends nos vilains défauts, à ta mère et moi.

Il desserra un peu son étreinte et ébouriffa d’une main la crinière brune de son fils déjà hirsute.

— Je te promets que s’il y a un problème grave je t’en parlerai. Si je ne te dis rien, c’est que ça va et que tu n’as pas à t’en faire, ok ?

— Ok... marmonna Cyk en retrouvant son air bougon.


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