The Life Eaters

Chapitre 5 : Un étrange événement

9869 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a presque 2 ans

CHAPITRE V


[Un étrange événement]


Par la suite, ma vie était devenue un simple cycle totalement répétitif. Je me levais, je cuisinais, mes amis emmenaient Jason à l'école, j'allais au lycée, je rentrais... De temps en temps, j'allais chez Jaymes et j'emmenai Jason pour son cours. Désormais j'évitais quand même de me retrouver dans le genre de situation gênante du type de son premier cours. Étonnement, même au lycée, Rhys m'évitait et cela facilitait grandement la tâche. Le plus difficile restait quand même les étranges regards que je ressentais sur moi. C'était peut-être une fausse impression, une paranoïa peut-être également mais je sentais bien que j'étais observée. Souvent, mes amis rigolaient en me voyant me retourner sans raison, comme ce jour où nous étions allés au cinéma pendant que Papa passait son dimanche après-midi avec Jason, sachant que nous avions passé la veille ensemble. Ma vie commençait à ressembler en réalité à de simples rouages d'horloger, tout s'emboîtait parfaitement. Ce matin-là, comme tous les matins, je m'étais levée tôt pour me préparer et, pour changer un peu, je pus mettre un sweat à capuche noir et un pantalon un peu plus épais. Il faisait un peu plus froid, à peine en fait, mais c'était surtout que cela faisait cinq jours d'affilée qu'il pleuvait littéralement non stop. Selon mes amis, c'était assez courant, seul le cinéma, et les séries aussi d'ailleurs, donnait l'impression que Hawaï était ensoleillé trois cent soixante cinq jours par an... Et bien c'était faux, quand les vannes étaient ouvertes, elles le restaient. Par acquis de conscience, j'avais même vérifié par la fenêtre si enfin il avait arrêté de pleuvoir et c'était le cas même si le ciel me semblait encore chargé. Je soufflai alors un peu dans mes mains avant de descendre. Dès l'instant où mes pas m'avaient guidée vers le rez-de-chaussée, je réalisai que la télévision était déjà allumée sur une chaîne d'information en continu. C'était rare que mon père allume la télévision de si bon matin, il devait se passer quelque chose de grave. J'avançai vers la cuisine et je fus sidérée. Mon père n'avait pas bougé depuis la veille, il était toujours à table, sur ses dossiers. À la seule différence du moment où j'étais allée me coucher, cette fois il était avachi sur ses dossiers, la tête entre ses bras et vu le petit ronflement qui s'échappait de lui, je sus qu'il s'était endormi sans s'en rendre compte. Je m'approchai doucement de lui, pour le réveiller délicatement, quand mon regard se porta sur les photos du dossier. Papa détestait que je regarde ses dossiers, surtout si il y avait un corps ou une victime de viol, chose malheureusement encore trop courante avec des soldats en poste. Ces photos, souvent crues et détaillées avaient tendance à rester choquante. À la télévision, dans les séries ou les films ou même encore les affaires criminelles, on avait du mal à réaliser l'horreur de ces images mais en vrai, je pouvais savoir l'horreur des scènes. Là, c'était encore et toujours le dossier des dégâts sur les sous-marins, le seul dossier sur lequel avait travaillé Papa depuis notre arrivée et qui n'était toujours pas classé. Heureusement qu'il avait réussi à interpeller un soldat qui trafiquait de la drogue ainsi qu'une sorte de cercle de jeux clandestins sinon il serait sans doute devenu fous. Un peu trop curieuse pour mon propre bien, je pris le dossier du bout des doigts pour le regarder. Je pris alors la première page après m'être penchée pour vérifier que Papa dormait. Il s'agissait de photos de la coque de ce que je supposais être un sous-marin. La coque était extrêmement abîmée en tout cas. Je tournai ensuite délicatement la page pour observer la seconde. J'eus un mouvement de recul, il s'agissait du manifeste d'un sous-marin. Mais ce qui avait provoqué ma surprise fut surtout à quel point ce manifeste était caviardé. Ce n'était pas la première fois que je voyais ce genre de document militaire,cacher de noir certaines parties permettait de conserver des informations top secrètes, même vis à vis des agents du NCIS qui malgré leur forte accréditation ne pouvaient pas tout savoir. Mais là, c'était beaucoup. Déjà le nom même du sous-marin était caviardé, comme le nom de son commandant d'ailleurs. Et que dire du reste de la page? C'était du même acabit. Si toutes les informations des sous-marins étaient comme celles-ci, il n'était pas étonnant que mon père ait autant de mal à régler l'affaire. Il ne pouvait clairement pas savoir où le sous-marin avait été endommagé ni même quand d'ailleurs. Cela aurait été plus simple. Je continuai de tourner les pages, toujours trop curieuse, et je regardai la photo sur les dégâts de l'un d'eux. Le métal était complètement enfoncé et même déchiré par endroit. Qu'est-ce qui pouvait faire ça ? Surtout sous l'eau? Ce sous-marin allait-il dans des eaux interdites et avait-il rencontré un navire ennemi? C'était surprenant. mais pas plus que l'étrange couleur présente sur le métal. Une arme pouvait-elle laisser autant de traces? Il y avait aussi une analyse que je pris pour lire. Cela indiquait que la substance semblait organique et poisseuse et, après analyse génétique, il s'agissait de taxons à squelette dur appartenant à l'embranchement des cnidaires; autrement dit, du corail. Alors ce ne serait que cela? Les sous-marins heurteraient les nombreuses barrières de corail? Pourquoi le NCIS s'occuperait de cela alors? Je me demandais si ce ne serait pas plutôt au ministère de l'écologie de s'en occuper. Il y avait encore de nombreuses pages mais Papa était affalé dessus. Je ne pus en attraper qu'une autre. Cette dernière, elle était simplement constituée de la même photo que les autres sauf qu'à la différence de la première photo, quelqu'un semblait avoir passé du feutre dessus. En regardant attentivement, je pus discerner que le dessins ajouté suivait une ligne visible sur la marque faite au corail. En approchant la feuille de mes yeux, je réalisai que cela formait tout simplement une chose totalement impossible, il s'agissait d'une main! C'était totalement impossible, aucun être vivant ne pourrait faire cela! J'en étais convaincue... Mais le pire, c'était que le scientifique ayant remarqué cela avait ajouté une annotation à la photo: "empreinte palmaire + griffe". Comment était-ce possible ? Soudain, une main saisit mon bras brusquement me faisant sursauter.

- Ah!!! criai-je même en sursautant. Ho Papa..., dis-je en soupirant.

- Désolé, fit mon père qui avait agi par réflexe sans doute.

- Tu m'as foutu la trouille de ma vie! me défendis-je alors.

Mon père s'étendit et fit ce que je détestais par dessus tout : faire craquer sa nuque. Maman disait toujours qu'il allait se choper un putain de torticolis.

- Tu as regardé ? demanda mon père en me fixant mais en frottant également ses yeux.

- Juste un peu, mentis je alors.

- Tu sais que tu n'en as pas le droit non? fit-il sévèrement.

- Je sais... C'est sur ça que tu bosses? insistai-je alors.

- Fern..., marmonna mon père.

- Non mais t'as vu le dossier ? dis-je consternée. T'as rien pour savoir où ils étaient et en plus c'est que du corail!

Mon père me fixa attentivement avant de se mettre à ranger ses dossiers sans me répondre. J'attendis patiemment en croisant les bras. C'était une chose que je faisais comme Maman. Papa me le disait souvent et étonnement, cela l'empêchait de garder des choses secrètes. Le pouvoir secret des femmes de la famille comme elle disait.

- Je n'ai pas le droit d'en parler, fit-il en essayant de résister.

- Mais t'as vu les photos ? insistai-je alors.

- On ignore avec quoi ils font ces dégâts, ni même pourquoi ils signent leurs actes avec cet étrange corail, avoua Papa.

- Étrange ? Comment ça ?

- Fern... Tu promets de ne parler de ça à personne ? insista mon père.

- Ai-je déjà parlé de ton travail à qui que ce soit? précisai-je quand même.

- Non, concéda mon père en soupirant. On pense que ce corail n'est pas habituel à la région, peut-être reconstitué en laboratoire...

- C'est de la science fiction ! lançai-je stupéfaite.

- Sans doute, moi je pense qu'on n'a tout simplement jamais analysé ce type de corail, peut-être ont-ils ces petits sous-marins d'exploration scientifique et ils l'ont récolté dans des eaux très profondes, proposa mon père.

- Et euh..., dis-je en repensant à la dernière photo.

- Fern, je n'ai déjà pas le droit d'en parler à la base..., marmonna encore mon père.

- Une main? Avec des griffes ? insistai-je alors.

- C'est un scientifique un petit peu fêlé, un mec de la région, une sorte de cryptozoologiste ou je ne sais quoi, précisa mon père.

Je le regardai stupéfaite, sachant très bien ce qu'était cette fameuse cryptozoologie, une simple sciences emplies de spéculations diverses et variées, avec des théories majoritairement fumeuses.

- Genre le Yeti ou le Monstre du Loch Ness? demandai-je bêtement.

- Selon lui, il existerait dans l'océan autour de l'île une espèce que l'on ne connaîtrait pas, une espèce de poisson vivant en symbiose avec le corail... Fumeux. Mais bon, une piste est une piste..., fit mon père en haussant les épaules.

- Une piste? Et depuis quand les poissons ont des mains? demandai-je consternée.

- Je sais, je n'y crois pas non plus mais selon lui, ce genre d'empreintes ont été trouvées dans la région il y a à peu près treize ans, précisa mon père en haussant les épaules. Au moins est-il aussi un biologiste renommé de l'île...

- Mouais... Tu veux des œufs ce matin ? demandai-je alors.

- Pourquoi pas, précisa mon père. Je vais me doucher et réveiller ton frère.

- Ok, dis-je avant de foncer vers la cuisine.

Je me dépêchai de préparer le petit déjeuner, j'aurais dû réveiller Papa tout de suite au lieu de faire ma curieuse. En plus, je n'avais rien appris de très intéressant sur son affaire, ils n'avaient rien pour simplement résumer. Alors que je finissai de préparer le petit déjeuner, mon père arriva avec Jason.

- Ça sent bon ma puce, dit mon père pendant que Jason me faisait un câlin.

- J'ai cuit un peu à l'arrache par contre, précisai-je quand même.

Je me dépêchai d'éplucher les légumes pour ce soir, ainsi que les patates, je comptais faire une poêlée.

- Papa ? appelai-je tandis que je mettais des légumes à cuire.

- Oui? fit-il en se levant. Tu veux de l'aide? Dis-moi...

- Navrée, je ne veux pas finir empoissonnée..., dis-je en riant. T'as signé mon autorisation?

- Euh..., réfléchis mon père.

- Elle est sur le meuble de la télévision..., marmonnai-je consternée.

- Oui, je sais, fit mon père en allant la chercher tout en essayant d'avoir l'air de ne pas mentir éhontément.

- Mais bien sûr..., grommelai-je en ajoutant des lardons et poussant un peu le feu.

- Alors, marmonna mon père. Autorisation de sortie pour une excursion en milieu naturel... Vous devez aller voir quoi?

- Les terres volcaniques de Diamond Head et l'environnement naturel, marmonnai-je en sachant que j'allais devoir supporter les commentaires de l'horrible professeure de sciences. Tous les élèves de notre année y vont.

- Ça va être intéressant, fit-il simplement en signant.

- Bien sûr, crapahuter durant une journée dans une forêt dense avec une vieille bique qui nous hurle dessus, grommelai-je en coupant le feu.

- Tu ne dois vraiment pas l'aimer, fit mon père en riant. C'est bien la première fois que je t'entends critiquer une prof

- Si tu as la chance de la rencontrer, tu comprendras à quel point cette femme est horrible ! assurai-je. Bon, tu n'auras qu'à le réchauffer si je ne suis pas rentrée.

- Je ne suis pas idiot ma puce, dit alors mon père.

- À feu doux, dis-je en ignorant son propos. C'est Livia qui ira chercher Jason, je me suis arrangée avec elle et cela ne lui pose pas de problème. Elle le fera goûter également mais elle n'a pas envie d'être payée. Jason sera donc en face... N'oublie pas...

- Chérie, je connais par cœur les plans de tous les navires où j'ai été en poste, me rappela mon père.

- Mais tu es également incapable de te rappeler la conversation des thermostats en degrés, lui rappelai-je avec mesquinerie.

Je posai donc la poêlée dans une petite casserole que je mis sur le côté. Je mis la poêle et mes ustensiles dans le lave vaisselle avant d'ouvrir le frigo. Je m'étais préparée un plat froid avec du jambon, des œufs, des asperges et du maïs ainsi qu'une tomate dans une boîte hermétique sachant pertinemment que nous n'aurons pas l'occasion d'avoir une cantine. À moins qu'un immense miracle ait lieu, ce qui était tout de même assez peu probable, je n'en trouverai pas au milieu de Diamond Head.

- Papa... Répète, dis-je en le regardant tout en fermant mon sac.

- Feu doux, Jason est en face et je t'aime, fit mon père en me regardant.

- Moi aussi, dis-je en riant. Alors... Par sécurité...

Je m'approchai près de Jason pour lui tapoter l'épaule, il avait l'air fatigué le petit chou mais il avait tellement de mal à émerger le matin que ce n'était pas forcément inhabituel.

- { C'est la maman de Maya qui va venir te chercher à l'école, rappelle à Papa que la casserole c'est tout doucement d'accord ? Tu es responsable de la maison} signai-je pour qu'il s'en rappelle.

- { Tu n'as pas mangé} assura Jason.

- { On va aller voir le volcan et marcher beaucoup, je préfère éviter} répondis-je en signant.

- { Je vais pouvoir jouer?} demanda-t-il ensuite.

- { Non tu devras rester assis en silence et faire tes devoirs} dis-je avec mesquinerie avant de le voir tout triste et de me sentir mal. { Je rigole Jason. Bien sûr que tu pourras jouer}.

Jason fut soulagée et moi, je fus consternée. Je lui embrassai alors le front avant de l'aider à s'habiller. Nous allions devoir partir et je fis un câlin à mon père.

- Si tu chopes Bigfoot, fais un selfie, dis-je en riant.

- Franchement mesquin Fern... Fais attention de ne pas te blesser là haut, me conseilla mon père.

- Promis, répondis-je en souriant avant d'emmener Jason après son propre câlin.

La voiture d'Ethan, enfin la jeep, était déjà là et je souris en réalisant qu'ils s'étaient aussi bien couverts que moi. Je guidai Jason pour qu'il s'installe et je fis de même avant d'enlever ma capuche.

- Au moins il ne pleut plus pour monter là-haut, assura Maya.

- Heureusement...

- Vu qu'on va supporter la casse couilles de service..., marmonna Ethan.

C'était bien un avantage avec Jason, pas besoin de faire attention à ses propos. Je vis Maya se retourner et se pencher vers Jason.

- { Tu... Maman... Être} signa Maya d'une manière franchement approximative.

Je souris mais je tournai la tête vers Jason qui regardait Maya avec des yeux ronds. Je me mis à rire sans réussir à m'en empêcher.

- Quoi? J'ai dit quoi? demanda Maya inquiète.

- J'en sais rien mais franchement c'était nul..., dis-je en riant.

- J'ai regardé sur internet..., grogna Maya avant de fixer Ethan qui riait. Arrête de te foutre de ma gueule toi!

- Mais oh! Visiblement c'est drôle...

- Je pense que c'est ça que tu voulais dire : {Tu vas rester avec ma maman} signai-je très lentement.

- Attends... { Tu vas... Rester avec... Maman}, signa lentement Maya.

Jason lui sourit en hochant la tête. Maya en fur totalement réjouie pendant qu'Ethan conduisait jusque l'école.

- Tu devrais éviter les tutos, ça reste assez plat pour voir les mouvements... Si tu veux signer avec Jason, je pourrais t'apprendre la base, avouai-je.

- Mouais... Ce sera mieux... Imagine que je signe un truc sur le sexe, fit-elle en riant avant de me voir complètement figée. Quoi?

- Je connais pas ces signes là, avouai-je en souriant de gêne. Je pensais les apprendre quand... Quand il serait en âge d'avoir une copine.

- Ouais, qu'il me laisse la mienne ! fit Ethan en riant.

- T'es con! lui assura Maya. Roule doucement les routes sont humides.

- Hey! Ma jeep, ma conduite..., marmonna Ethan.

- Reprends un slogan pro avortement pour dire une connerie et t'es privé de câlin, grogna Maya.

- Quel manque d'humour..., marmonna de plus belle Ethan.

Je hochais la tête en riant, ils étaient mignons mais totalement fêlés. Quand Ethan se gara, Jason se pencha vers lui et fit un check avant de faire un câlin à Maya.

- Sois sage petit cœur, dit doucement Maya en regardant Jason bien en face.

- Il va finir par t'appeler Tata Maya, dis-je en riant et guidant Jason vers son école.

Comme d'habitude, sa professeure attendait et me sourit immédiatement en me voyant arriver. Alors que je m'apprêtais à faire un câlin, Jason fila dans sa classe. Je le regardai complètement consternée de le voir discuter immédiatement, ou plutôt essayer de se faire comprendre, avec les filles et sortir un dessin de son sac.

- Bah vas-y... Frère ingrat ! marmonnai-je en souriant.

- Ils se sent bien dans la classe, assura la prof de Jason.

- Je vois ça..., dis-je en riant.

- Il est beaucoup moins surexcité que les garçons de son âge alors, elles sont très contentes de jouer avec lui, dit alors la professeur.

- Et pour les matières ? demandai-je inquiète des progrès de Jason.

- J'ai quelques difficultés avec la lecture, précisa la professeure.

- Oui, il a du mal à signer en même temps qu'il lit, dis-je alors en le sachant vu que j'avais essayé.

- J'essaye de le laisser lire seul et de poser des questions ensuite, comme la couleur du chat dans la phrase, du meuble..., m'expliqua la professeure.

- C'est vrai que c'est compliqué... Ha oui, dis-je en sortant mon téléphone.

- Un soucis ? demanda la professeure de Jason.

- À la fin de la journée, ce n'est pas moi qui viendrai le chercher, j'ai une sortie scolaire. Ce sera cette dame, dis-je en montrant la photo.

- Envoyez moi cette photo par bluetooth, me demanda la professeure. Je pourrais vérifier.

- Et je vous remercie de tout ça, dis-je en obéissant.

- Une bonne journée... Et bonne sortie! me fit la professeure.

Comme si elle pouvait l'être cette sortie, surtout avec la vieille chouette. Je repartis vers la jeep d'Ethan et ce fut roulez jeunesse.

- Par contre vive l'écologie ! dis-je alors. Tout le monde se rend au lycée en bagnole pour que tout le monde prenne les cars.

- Ouais mais c'est une question d'assurance, répondit Ethan. Je crois qu'ils doivent vérifier combien on est...

Et forcément, l'arrivée au lycée fut assez compliquée. Encore plus d'embouteillage que d'habitude. Et en plus, il y avait les gros cars jaune complètement clichés. Et puis, il y eut la vision d'horreur, Madame Rosebury en tenue d'exploratrice sortie des films Alan Quaterman. Monsieur Clum allait nous accompagner aussi et également Miss Roberts. Elle, c'était ma professeur d'histoire, une toute jeune prof dans sa première année de cours, totalement l'opposée de la vieille bique. Elle était toujours gentille, souriante, à l'écoute. Elle n'hésitait pas à répéter ses phrases pour être sûre que tout soit compris. Ethan se gara rapidement et nous descendîmes donc de voiture.

- Mes élèves dans les bus! On se dépêche ! Donnez vos autorisations! hurla Madame Rosebury.

- Bonjour, j'espère que cette excursion vous plaira, dis-je mesquine à Maya. J'espère que tout le monde a pensé à prendre se précautions. Montez et patientez s'il-vous-plaît.

- Le jour où elle te dira ça, c'est que tu seras dans The Faculty! fit Maya évoquant un film que l'on avait regardé ensemble.

- S'il-vous-plaît... Dites moi que je pourrais faire comme Josh Hartnett et prendre le massicot ? supplia Ethan.

- Toi tu mourras le premier ! fit Maya en riant. Les minorités meurent toujours.

- Bah tiens, grogna Ethan avant de rire.

- Et il ne faut jamais signer pour la suite, on meurt obligatoirement ! lançai-je en riant.

Nous plaçâmes au fond de la file d'élèves pour monter dans le premier bus. J'ouvris mon sac pendant que nous avançions pour y récupérer mon autorisation de sortie. J'arrivai rapidement près de la mrofesseure et je tendis donc mon autorisation.

- Bonjour Madame, dis-je poliment.

- Montez dans le bus, répondit la professeure.

Quelqu'un d'attentif aurait clairement pû m'entendre grincer des dents pendant qu'Ethan se marrait comme un idiot. Je montai dans le bus, regardant où je pouvais m'asseoir quand un bras tout fin se leva.

- ICI!!!! hurla Melissa.

Quelle discrétion... Elles nous avaient gardé des places avec Elise, elles s'étaient forcément assises ensemble. Elles avaient gardé le siège à côté d'elles mais également derrière elles. Je les saluai immédiatement en m'installant derrière pendant que le second couple s'assit sur la banquette voisine.

- Salut ma belle, fit Melissa en se retournant

- Tu tires une de ces tronches, assura Elise.

- J'en ai marre de me croire dans Full Metal Jacket avec cette prof..., avouai-je.

- Bah, heureusement c'est pas notre prof principale, assura Melissa.

- Par contre j'adore Miss Roberts, lança Elise.

- Elle ou ses gros seins? demanda sa petite amie avec mesquinerie.

- Ha ha... Privée de câlins ! fit Elise en croisant les bras.

- S'il-te-plaît..., fit Melissa en mode Chat Potté de Shrek.

Je ris alors de la situation quand tout le monde se mit à imaginer qu'on allait en chier.

- C'est clair que si il pleut comme depuis quelques jours, on aura l'air fin, confirmai-je.

- Et pourquoi celui là ? Le troisième est vide! s'énerva une voix.

Je relevai la tête pour découvrir Alvina complètement à bout de nerf. Visiblement la journée était mauvaise pour quelqu'un d'autre que la professeur. Elle avançait nerveusement vers le fond du car.

- Tu m'énerves, dit-elle en avançant. On aurait eu plus de choix dans l'autre!

Je n'entendis pas la réponse qui devait venir de Rhys. Alvina avança, équipée de grosses bottes épaisses. Elle dû se rendre compte qu'elle se faisait remarquer car elle s'était arrêtée en nous regardant. Elle me fixa froidement et se retourna vers Rhys. Je l'entendis soupirer absolument bruyamment avant de foncer vers le fond du car. Je pus alors observer un Rhys dépité qui suivit doucement. Il ralentit en approchant de nous et je réalisai que j'allais devoir passer mon excursion avec lui, vu que c'était mon binôme. Je fus assez étonnée quand il s'arrêta à ma hauteur. Allait-il enfin me parler ailleurs que sur cette plage? Même si il ne me donnait que des informations à traduire pour Jason. Il regarda la place pour moi et immédiatement, peut-être bêtement, j'avais déplacé mon sac. Si il voulait s'asseoir, il pouvait.

- Rhys! appela sa sœur énervée. Magne toi le cul!

- J'arrive ! répondit alors Rhys en passant nos sièges.

Je regardai son dos qui s'éloignait, le fixant attentivement. Il avait clairement voulu s'asseoir près de moi. Entre les sièges, je pouvais observer les jumeaux et surtout l'énervement d'Alvina. Elle semblait clairement réprimander Rhys. J'aurais beaucoup aimé pouvoir entendre ce qu'ils se disaient. Surtout quand elle se mit à le menacer méchamment en pointant son index sur lui. Mais qu'est-ce qu'elle avait ?

- Salut! fit une voix quand Duncan se posa lourdement près de moi.

- Ça va? demandai-je en souriant.

- Ouais, soulagé d'avoir une place..., fit Duncan.

- T'as failli plus en avoir ! fit une Melissa avec un très grand sourire avant de se faire bousculer par Elise.

- J'ai galéré pour trouver une place de parking, avoua Duncan. J'aurais pu me retrouver dans un autre bus.

- Mais t'es avec nous, dis-je en souriant. T'as pensé à prendre de quoi manger?

- Ho tu t'inquiètes pour moi, c'est gentil, dit-il avec un sourire lourdingue.

- Elle veut pas partager sa bouffe, lança Ethan nous faisant rire.

- Crétin..., marmonna Duncan. J'ai raté un truc.

- Ouais, le côté possessif de la jumelle, fit Elise en souriant.

Côté possessif... Excellente analyse à mes yeux. Il ne fallut pas longtemps pour que le car soit plein et, manque de chance pour nous, Madame Rosebury choisit le notre parmis les trois. J'avais jamais de chance avec les probabilités.

- Bien, on ne se fait pas remarquer durant le trajet, pas de cris, pas de musique et surtout pas de discussion audible, ordonna la professeure en colère. Et le premier qui se fait remarquer... En retenue!

- Bienvenue dans la prison de haute sécurité de Hawaï, fit Duncan près de moi.

- C'est clairement ça, dis-je en riant. Bienvenue à Guantanamo.

- Je me demande à quoi ça ressemblait, dit alors Duncan.

- T'as jamais vu The Guard? Avec Kristen Stewart ? demandai-je.

- Euh... C'est qui? demanda Duncan.

- Une actrice de films d'auteur principalement... Ou dans Charlie's Angels...

- Ha... C'est celle qui fait le truc super sexy au début ? demanda Duncan.

- Oui..., dis-je consternée. Mais elle fait principalement du film d'auteur. Des trucs comme Still Alice ou Personnal Shopper. Elle est la seule actrice à avoir obtenu un César non pas d'honneur mais d'interpré...

- Non mais j'aime pas, c'est d'un chiant..., marmonna Duncan en m'écoutant à peine. Je préfère les Expendables... Y en a bientôt un nouveau.

- Ha d'accord, dis-je en souriant poliment.

- Et puis y a le nouveau Fast And Furious... T'aimerais venir le voir avec moi? demanda Duncan.

Il me regarda avec espoir, comme un petit chiot essayant de se faire adopter. Devais-je lui dire que pour moi, un film, cela n'a pas besoin de scènes d'actions pour être bon? Ni de filles en tenues moulantes, ni de mecs bodybuildés... Mon film préféré resterait sans doute à jamais Philadelphia. Pas franchement un blockbuster. Je vis sur la banquette avant Elise qui me fixait. Elle semblait également suppliante. Visiblement elle n'aimait pas non plus et ils avaient dû prévoir d'y aller tous ensemble.

- Vous allez le voir tous ensemble ? demandai-je.

- Ouais normalement...

- Comme tu disais avec toi, insistai-je.

- Oui, on sera côte à côte... Parce que bon, ils risquent de s'embrasser les autres. Nous... On devra regarder le film, essaya Duncan.

Ouais... J'avais compris que l'idée de faire pareil n'allait pas lui déplaire. Je n'avais pas envie de voir ce film mais bon, ce serait avec des amis.

- Mouais, pourquoi pas..., dis-je en abandonnant.

- Tu connais au moins? demanda Duncan.

- J'ai vu... Le premier je crois, avouai-je honnêtement.

- Je vais te raconter les autres... Alors dans le second, il n'y a pas Vin Diesel. C'est Paul Walker le héros, il doit infilter un gang de trafiquants. Il est recruté par une femme absolument canon...

Résister à l'envie de soupirer de ce commentaire me vida de mon énergie. Et donner l'impression de m'y intéresser pendant que le car roulait me fatiguait. Un film blindé de testostérone, de grosses bagnoles, ce n'était vraiment pas mon truc. J'avais envie d'aller voir The Son, avec Hugh Jackman sur un adolescent suicidaire... Ça c'était du film. Intéressant, émotionnellement prenant, posant des questions sur notre époque, tellement plus motivant à voir... J'en étais au cinquième film quand je regardai vers le fond du bus. Je savais qu'inconsciemment, je voulais observer Rhys. Il regardait par la fenêtre, un casque audio dans les oreilles. À côté de lui, Alvina avait les bras croisés et semblait prête à massacrer tous le monde. Et le pire ? Elle me fixait droit dans les yeux, me faisai

nt un peu peur.

- Par contre, Paul Walker est mort durant le tournage, ils durent prendre ses frères pour le remplacer.

- Hein? dis-je en réalisant qu'il n'avait pas cessé un instant de parler.

- Oui, il a eu un accident de voiture, il y a eu un véritable émoi à Los Angeles, dit-il comme si j'avais juste été étonnée.

- Tu vas nous emmerder encore longtemps avec ces films de bagnoles? s'énerva alors Elise.

- Brown ! Silence ! hurla Madame Rosebury.

Ambiance ambiance... Duncan la regarda alors avec surprise.

- Tu veux parler de quoi? demanda-t-il.

- Quelqu'un a vu la nouvelle série de Sarah Michelle Gellar? demanda-t-elle.

- Wolf Pack ? demandai-je. J'ai bien aimé.

- Enfin une série où le mec homo est pas une caricature... Bon il baise un peu à tout va..., marmonna Melissa.

- À croire qu'on est les seuls à penser au sexe, fit Elise en souriant. Je crois que le début nous mettrait de l'ambiance.

Effectivement, vu que le début de la série est un véritable massacre commencé par un loup-garou, avec plein de morts. Peut-être que Madame Rosebury serait parmis les victimes. Je m'en voulu alors d'avoir pensé à cela, elle était méchante mais elle ne méritait pas cela. Je vis par les fenêtres que nous approchions du Diamond Head, et de ses sols volcaniques. Je me demandais clairement ce que nous allions réellement voir. Quand le car se gara, notre troupeau de vaches descendit.

- On se réunit ! fit Madame Rosebury.

- S'il-vous-plaît, marmonnai-je.

- Et en binôme ! cria encore Madame Rosebury.

- S'il-vous-plaît, marmonnai-je une nouvelle fois.

- Arrête, fit Melissa en me bousculant de l'épaule. Tu vas te retrouver avec le taciturne du coin.

J'avais oublié ce détail et je cherchai alors mon binôme du regard. Où pouvait-il bien être ? Je crus alors remarquer les bottes d'Alvina contre le fond du car et je me disais qu'il devait être avec elle. J'inspirai profondément avant d'avancer vers le fond du car.

- T'as intérêt d'arrêter tes conneries, entendis-je alors de la bouche d'Alvina.

- Je fais rien, répliqua Rhys.

- Mouais... On est resté discrets suffisamment longtemps pour que t'évites de faire n'importe quoi! s'énerva Alvina.

- Je suis capable d'être discret, précisa Rhys. Comme depuis le début.

- Ha ouais, ben t'as intérêt ou je te le ferai payer... Tu sais ce que Maman a dit? insista Alvina.

- Ouais j'ai remarqué que vous vous êtes liguées contre moi, grommela Rhys.

- Putain Rhys, je suis sérieuse ! s'énerva Alvina.

J'approchai doucement et me demandant de quoi ces deux là parlaient quand brusquement, Alvina tourna la tête vers moi.

- Désolée de vous déranger mais Madame Rosebury nous appelle, dis-je alors avec beaucoup de gêne.

- Ouais, on sait! répondit méchamment Alvina. T'as intérêt, dit-elle en s'éloignant.

Elle passa alors près de moi d'un pas rapide et nerveux, sans me bousculer au moins. Je regardai vers Rhys avec inquiétude.

- On y va? demanda-t-il en passant près de moi.

- Rhys! dis-je alors pour attirer son attention. Tu comptes me parler? demandai-je quand il se retourna.

- Quoi? s'étonna Rhys de mon propos.

- Tu ne m'as parle pas à part dans le cours de Jason, dis-je alors.

- Pas foncièrement, assura Rhys.

- En cours, c'est oui ou non et c'est tout, insistai-je.

- Ha... Désolé alors, dit-il. Tu viens?

- J'ai fait un truc? demandai-je en le suivant.

- Non... À part essayer de voler ma planche, dit-il en souriant.

Je souris de son propos. Peut-être était-il simplement quelqu'un de renfermé après tout. Je suivis donc Rhys en m'approchant de la prof visiblement complètement énervée et stressée.

- Je vais distribuer des feuilles, vous devrez dessiner les contours du Diamond Head et noter vos observations sur le sol et ce qu'il y a dedans. Vous ferez attention avec toute l'eau tombée, les morceaux peuvent se détacher, ordonna la professeure sur son ton habituel.

- Je sens qu'on va bien en chier, marmonna Melissa près de moi en récupérant sa feuille. Tiens.

- Merci, dis-je en prenant et faisant passer. J'espère qu'il sera un peu plus causant.

- Rhys? Tu rêves, assura Melissa. Bon courage.

Je risquais clairement d'en avoir besoin. Rhys tenait sa feuille et l'observait attentivement. Je fis de même et je réalisai qu'il fallait que tout le monde se rejoigne au sommet.

- Tu veux le sens horaire ou anti horaire? demanda Rhys.

- Pardon? dis-je en le regardant.

- Pour faire le dessin et les observations, assura Rhys.

- Ho euh..., dis-je en regardant les élèves partir, la plupart dans le même sens. On peut aller dans l'anti horaire, la plupart sont partis dans l'autre sens.

- Tu préfères être tranquille donc, fit simplement Rhys.

Je le regardai en ouvrant la bouche de stupeur. Je n'avais pas eu l'idée de me retrouver dans un coin tranquille avec lui. Il était en train de se méprendre sur mes intentions. Je réalisai cependant que c'était une façon de parler en fait. Je marchais donc à côté de lui en passant sur le chemin. Je m'étais ensuite rapidement arrêtée pour observer la vue.

- C'est beau hein? demanda Rhys.

- Clairement, dis-je en voyant la mer et les plages de Waikiki. On ne se lasse pas?

- Tu dois en avoir mais la mer est toujours différente, assura Rhys.

- Tu aimes la mer n'est-ce pas? demandai-je en avançant.

- Oui, répondit juste Rhys.

- Bon sang, le sol n'est pas stable, marmonnai-je en essayant de monter un peu de niveau.

Alors que je faillis perdre l'équilibre, une main se tendit juste devant moi, grande et attentionnée. Je relevai les yeux vers Rhys et je décidai de prendre cette main secourable qui m'aida à me hisser.

- Merci, dis-je quand même.

- À ton service, dit-il alors.

Nous avançâmes, notant plusieures observations sur les roches calcaires et volcaniques.

- Fais attention, me fit Rhys à un moment. Les plaques de tuf sont parfois fragile.

- J'ai vu ça, dis-je en souriant.

Rhys semblait d'assurer que je ne glisse pas et je compris pourquoi quand une élève hurla qu'elle s'était salie sur, je cite, ce putain de volcan à la con. Heureusement qu'un volcan n'avait aucune susceptibilité car il entrerait en éruption après cent cinquante mille ans de calme. Rhys restait majoritairement silencieux et je ne pouvais cesser de l'observer en silence. Je pus ainsi remarquer qu'il lui arrivait de regarder vers moi de plus en plus souvent. Puis, à un moment, il regarda vers le sommet et inspira profondément.

- Tu veux une anecdote sur le Diamond Head? me proposa Rhys.

- Oui vas-y, concédai-je immédiatement, contente d'avoir un peu de conversation.

- En cinquante et un, les Hawaïens qui extraient des rochers à Diamond Head affirmaient que, chaque nuit, les Menehunes, c'est un peuple de nains mythiques dans les croyances propres à l'archipel d'Hawaï, défaisaient le travail que les hommes accomplissent durant la journée. Il y a un observatoire dedans, expliqua Rhys.

- C'est drôle, dis-je alors amusée. C'était eux?

- Peut-être, dit alors Rhys en riant et me fixant.

Il me regardait fixement et droit dans les yeux, ses yeux si immensément bleus. Je ne m'y ferai jamais à ce regard si beau, si sublime, si transcendant. Rhys était clairement quelqu'un de gâté par la nature. Je ne pouvais pas détacher mes yeux de lui, comme une écervelée complètement superficielle et cela m'énervait.

- Ça te plaît ? demanda alors Rhys.

Je le regardai alors avec stupeur, totalement gênée. Rhys venait de me ranger dans la catégorie superficielle. C'était consternant mais je pouvais comprendre vu mon comportement.

- Euh... Je...

- Changer de vie n'est jamais facile il paraît, assura Rhys.

Je réalisai que j'étais encore plus conne que je ne pensais. Il parlait de l'île, pas de lui. Je souris gênée en bougeant mes cheveux.

- C'est pas mal quand même, je n'ai connu que la fin des vacances mais je pense malgré tout que l'afflux touristique doit être embêtant, dis-je honnêtement.

- Les plages sont pleines à craquer évidemment, et plus dangereuses pour surfer, précisa Rhys.

- Mais la vie n'est pas trop chère ? demandai-je en avançant.

- Il y a des années plus dures que d'autres, Maman a parfois bien moins de patients, dit-il avec un sourire en coin.

- Oui mais elle est compétente, je me sens à l'aise, dis-je honnêtement.

- Ha désolé, me fit Rhys. Je ne voulais pas savoir quoi que ce soit...

- Non mais c'est pas gênant, je suppose que ta sœur te l'a dit, avouai-je. On s'est croisées la dernière fois.

- Avant le cours de surf ? demanda Rhys.

- Oui, dis-je gênée.

- Elle l'a évoqué oui, avoua Rhys.

- Est-ce que ta sœur me déteste parce que je me suis inquiétée quand j'ai compris que vous étiez les enfants de ma psychothérapeute ? demandai-je alors sans détour.

- Alvina ne te déteste pas, avoua Rhys. Elle a son caractère.

- J'ai vu ça, dis-je en pensant au bus. T'as fait quoi? Lu son journal intime ?

- Elle a beaucoup d'inquiétudes, mais ce n'est pas important, avoua Rhys en se tournant.

- Je me demande à quoi ressemble les notes de ceux déjà là haut, dis-je en réalisant que nous n'étions qu'à mi-chemin.

- Pas très complètes, je dirai..., avoua Rhys. Heureusement que tu es ma binôme.

- Pourquoi ? demandai-je extrêmement touchée.

- T'as l'air intelligente et avec la tête sur les épaules, avoua Rhys en me regardant.

Un compliment ! Incroyable, il en était capable. J'en fus extrêmement touchée et je dus me mettre à sourire bêtement.

- Je suis plus sérieuse que la moyenne, certains diraient chiante, avouai-je quand même.

- Ho tu sais, vu comment je suis moi-même, c'est très bien, assura Rhys.

- Tu as l'air très sérieux aussi, dis-je alors pour être honnête.

- C'est plutôt du renfermement, ma mère dirait que je suis incapable de faire confiance à quelqu'un, avoua Rhys.

- Je pense que t'as besoin de connaître les gens, avouai-je alors désireuse de me montrer intéressante.

- Je ne juge pas au premier regard mais je préfère savoir qui sont les gens avant, dit-il doucement en avançant et me tendant les mains.

- Merci... T'es pas le genre à finir dans le premier campe de Chicoutimi, assurai-je avec un sourire en me laissant tirer par les mains.

Rhys tira un peu fort et je me retrouvai quasiment collée à lui. J'étais surprise et j'allais le lui signifier quand je réalisai qu'il me fixait étonné.

- Tu viens de citer La déesse des mouches à feu? s'étonna Rhys en ne me lâchant pas.

- Euh... Oui... J'ai vu ton livre et... C'est le genre de livre que je lis, je l'ai fini, avouai-je alors doucement.

- Tu as aimé ? demanda-t-il en me fixant.

- C'est... Intéressant. Et puis elle cite Christiane F assez souvent, j'aime aussi, assurai-je.

- Tu n'as pas une lecture très joyeuse, précisa Rhys en me lâchant quand il réalisa qu'il me tenait toujours.

- J'aime aussi ce genre de film, précisai-je.

- C'est bien ça, j'ai bien aimé aussi Là où chantent les écrevisses, précisa Rhys.

- J'ai adoré..., avouai-je avec un grand sourire. Le film est bien.

- C'est vrai, magnifique adaptation, précisa Rhys. Une des meilleures avec Speak.

Je regardai Rhys avec étonnement. Il aimait les films d'auteur, c'était très rare pour un garçon de son âge.

- Tu aimes les films d'auteur ? demandai-je.

- Oui, je ne suis franchement pas films de super-héros ou d'action et encore moins de Disney, précisai-je. Quand je vois à quel point les gens attendent impatiemment Little Mermaid c'est grave...

- Qu'ils aient mis une petite sirène afro-américaine ? demandai-je alors avec inquiétude.

- Disons que je suis réfractaire, dit-il simplement. Je comprends leur désir d'intégration, mais il faut peut-être leur rappeler qu'à l'époque, les petites filles rousses s'étaient trouvé une princesse qui leur ressemble. Disney tente à mes yeux de se racheter une virginité. Mais tu n'as toujours pas de princesse avec de vraies rondeurs ou une orientation sexuelle différente. Une minorité visible mais pas d'autres. Et c'est pareil partout.

- Je comprends ce que tu veux dire mais ils ont peut-être peur de l'image LGBT dans un Disney, précisai-je en avançant et heureuse d'avoir une conversation adulte.

- Mais le problème actuel du cinéma ou de la télévision est de vouloir donner une représentation à la minorité afro-américaine mais ils le font mal, dit-il soudainement.

- Tu as quelque chose de précis en tête ? demandai-je.

- Oui, la Reine Charlotte dans le spin-off des Chroniques de Bridgerton, précisa Rhys. Je comprends qu'ils les mettent en avant dans de nouvelles fictions mais il s'agit là d'un personnage historique. J'ai même vu un film où Anne Boleyn, la seconde épouse d'Henry VIII d'Angleterre était noire.

- Bon, là d'accord, c'est un peu bizarre, dis-je honnêtement.

- Je ne pense pas que si demain je désirais faire un film sur Marin Luther King et que je choisissais un acteur sud-coréen, je n'aurais pas des milliers de collectifs sur le dos.

Je le regardai et je souris alors en imaginant la situation. Ce n'était pas faux non plus. Cela me faisait tellement de bien d'avoir des conversations plus adultes sur la lecture ou le cinéma, loin des voitures de Fast And Furious. Un véritable plaisir.

- C'est quoi le film que tu attends le plus en ce moment ? demandai-je alors. Attention à ton choix...

- Chronology of Water, basé sur le livre de Lidia Yuknavitch, un premier film très intéressant pour cette actrice qui se lance dans la réalisation de long métrage. Je l'attends aussi dans Love Live Bleeding, assura Rhys.

Je le regardai et je ne pus penser qu'à un seul mot pour définir Rhys : parfait. Il était cultivé, posé, réfléchi, avec une vraie opinion du cinéma. Son physique n'enlevait rien au plaisir non plus mais c'était incroyable. Sa personnalité me correspondait totalement. Je n'aurais aucune honte de reconnaitre que j'étais sous le charme de sa personnalité, plus encore que sous celui de son physique. Il était absolument parfait à mes yeux, il ne me manquait que des informations sur son rapport aux droits des femmes pour être sûre de moi.

- Je suis franchement impatiente de le voir aussi, toutes les semaines j'essaye de savoir si il y a des informations dessus, avouai-je alors.

- On n'a qu'à se promettre d'aller le voir quand il sortira, me fit alors Rhys.

- Euh... Ensemble ? demandai-je en me sentant rougir.

Rhys me regarda fixement et ce fut lui le plus mal à l'aise. Je me disais alors m'être faite un film. Il voulait sans doute juste dire le voir chacun dans notre coin.

- Ben... Si ça te ferait plaisir..., marmonna Rhys gêné.

- Franchement, ça ne me déplairait pas, on pourrait discuter à chaud de ce que l'on en pense, dis-je pour donner l'impression que je ne fixais pas un rendez-vous.

Il sourit et acquiesça, j'avais presque un rencard. Bon techniquement, nous n'avions aucune date mais je me sentais presque plus légère. Nous finîmes alors notre petite expédition, sans franchement faire autre chose que parler du Diamond Head. C'était un peu moins intéressant pour moi. Comme les élèves se réunissaient, je pus alors rejoindre mes amis.

- Alors t'as survécu ? demanda Melissa.

- Oui, dis-je avec un petit sourire.

- Euh... Ça va? me demanda alors Maya qui ne lâchait pas Ethan.

- Ouais... Il était sympa, je vous jure, dis-je alors.

Je les regardai immédiatement pendant qu'ils me fixaient tous. J'avais quoi? Une tête complètement niaise et aux anges? Cela se voyait tant que ça que ça s'était bien passé ?

- Les enfants ! appela un homme pour me sauver sans doute. Approchez approchez, nous allons parler du Diamond Head.

Cet homme, c'était tout simplement le responsable du centre de recherche du Diamond Head. Il avait décidé de nous raconter, tout en marchant autour et montrant des photos que Diamond Head avait été le premier casernement militaire de Hawaï quand le fort éponyme a été construit en mimle neuf cent six et qu'il a même été renommé fort Ruger en mille neuf cent neuf. Il nous apprit également beaucoup de choses sur la vie militaire de l'époque, les casernes, les traces qu'ils restaient encore. Puis, toujours en nous expliquant tout avec un plaisir non feint, typique des personnes passionnées par leur métier, la suite de l'histoire du Diamond Head. Ce fut en mille neuf cent soixante huit que le site de Diamond Head avait été déclaré un National Natural Landmark, un programme pour la reconnaissance et la conservation des sites remarquables de l'histoire naturelle des États-Unis. Moi, j'adorais l'écouter parler de tout ça. Naturellement, je pouvais voir que plusieurs élèves avaient envie de se tirer dans leurs coins.

- Bien, et voilà la fin de l'histoire, fit-il avant d'être applaudis.

J'applaudissais vis à vis de cet exposé effectué, sans doute accompagné d'autres élèves très attentifs. Malheureusement, il était également évident que des élèves applaudissaient car c'était fini et je trouvais cela franchement déplacé.

- Avec vos professeurs, j'ai pris la décision qu'après votre pause repas si méritée après ce long bla bla..., fit le scientifique qui reçu des exclamations confirmant son propos et plutôt gênantes. Je vous proposerai une petite séance d'archéologie. Ils restent beaucoup d'objets issus de l'époque où il s'agissait d'une caserne et cela sera amusant d'en retrouver des traces. On se retrouve après.

C'était bon, j'étais au paradis. J'étais impatiente d'être à ce moment consacrés aux recherches. Ce fut avec les filles que je partis faire ma pause, les garçons préférant clairement faire les idiots.

- Je suis trop contente, dis-je en mangeant. J'espère trouver une plaque militaire, je la donnerai à Papa.

- Bonjour la fille modèle ! fit alors Melissa en riant.

- Mel, c'est méchant, la réprimanda Elise.

- Ça va, je rigole..., grogna Melissa.

- J'aimerai trouver un truc top secret moi! lança Maya.

- Une trace extraterrestre ? demanda Melissa en riant.

- Vous imaginez la découverte ? demandai-je alors complètement dans le mouvement.

- On serait célèbre ! lança Maya.

On mangeait tranquillement, Maya piochant dans ma salade car elle avait envie de maïs mais n'avait préparé que des sandwiches au beurre de cacahuète. Je la laissais faire forcément, cela ne me gênait pas le moins du monde. Et puis moi-même, je piochais sans honte dans les Doritos de Melissa.

- Ça s'est passé comment la feuille de recherche ? demanda alors Elise.

- C'était d'un chiant, marmonna Maya.

- Moi ça s'est franchement bien passé, dis-je avant d'observer mes interlocutrices.

Une question passait en effet à cet instant là dans ma tête : qu'est-ce que c'était que ces sourires entendus entre-elles ? Je sentais venir les mesquineries habituelles.

- Et ça c'est bien passé à quel point ? demanda Melissa.

- T'insinues quoi exactement ? demandai-je beaucoup plus méfiante tout à coup.

- T'en as profité ? demanda cette fois Maya.

- On a discuté tranquillement si c'est ta question, marmonnai-je consternée.

- Foutez lui la paix toutes les deux, leur intima Elise.

- Quoi? On veut des ragots ! répliqua Melissa.

- Mais vous croyez quoi? Que je lui ai sauté dessus? demandai-je consternée. On a parlé.

- De quoi? demanda Maya.

- Vous êtes chiantes... On a parlé littérature et cinéma, finis-je par dire lassée.

- Et il est sympa? demanda quand même Elise.

- Disons que quand il veut bien parler, il est intéressant, assuré-je.

- Et le fait qu'il soit canon n'enlève rien? demanda Maya.

- Pfff..., soupirai-je lassée encore plus qu'avant.

Par chance, Elise vint à ma rescousse et changea totalement de sujet de conversation. J'étais débarrassée des envahisseuses de vie privée. Je lui offrirai sans doute des fleurs, du moins je me le promis intérieurement. Et puis enfin, nous allions explorer le volcan.

- Formez vos binômes, cria méchamment Madame Rosebury.

- Allons, laissons-les chercher entre amis, fit Miss Roberts. C'est plus amusant.

- Faîtes toujours attention, tout n'est pas toujours stable, fit le scientifique.

Je regardai Maya et ce fut avec elle que je partis à la recherche de ce que je voulais. On marchait en fixant le sol, équipées de toutes petites brosses fournies par le scientifique.

- Hey... C'est quoi? demanda Maya en frottant nerveusement.

- Doucement..., marmonnai-je pour la conseiller.

Elle ralentit le mouvement et sortit de la cendre volcanique formant le tuf, une petite pièce qu'elle regarda fixement.

- Tu crois que c'est vieux ou c'est à un touriste ? demanda Maya.

- Je ne suis pas numismate, il faudra demander... Allez à moi, je veux un truc de l'armée, dis-je alors.

J'étais encore dans mon petit désir de trouver quelque chose pour Papa. Je cherchai en m'approchant de la pente, aux côtés de Maya.

- Wahou!!! cria une voix de garçon.

Je relevai les yeux et je découvris, envahie de consternation que j'étais, Duncan et Ethan, ainsi que d'autres garçons, en haut de la pente et en train de faire les idiots.

- Qu'ils sont cons! marmonna Maya.

- Matez la plaque de calcite ! fit Duncan en tapant du pied.

Je vis plein de cendres et de roches volcaniques dégringoler en petits morceaux la pente.

- On pourrait surfer et descendre le Diamond Head! cria Duncan.

- Mais je vais les tuer ! s'énerva Maya en grimpant la pente. Vous êtes débiles !

Je les regardai alors consternée de la situation. J'en profitai pour attraper mon téléphone et envoyer un message à Papa, lui dire que j'étais totalement aux anges. En effet, j'adorais finalement ma journée même si le monstre était toujours là, près de nous. Je lui mis même un petit smiley amusé et rigolo. Puis je me mis à écrire pour lui rappeler quoi faire avec le repas et d'aller chercher Jason.

- FERN!!!!!! cria alors Maya.

Je relevai la tête lentement, comme au ralenti quand je réalisai la peur dans la voix de mon amie. Duncan semblait tomber à la renverse sur le bord du volcan. Il avait dû perdre l'équilibre précaire qu'il avait sur sa plaque de calcite. Le problème, ce qui avait sans doute provoqué le cri, c'était ce qui dégringolait la pente. Il s'agissait de la plaque de calcite, assez grosse d'ailleurs, qui descendait au ralenti vers moi. Je voyais en fait la mort qui se rapprochait lentement ou tout du moins la promesse de graves blessures. Cette plaque risquait de me percuter de plein fouet, le cri perçant de Maya résonnant encore. J'allais laisser mon père avec mon petit frère, c'était horrible. Je devais essayer de limiter les dégâts. Je lachais inconsciemment mon téléphone qui tombait vers le sol de cendres. Je me penchai immédiatement en essayant de me couvrir totalement quand un cri retentit derrière moi.

- Rhys!

J'écarquillai alors les yeux en entendant ce prénom, ignorant pourtant ce qu'il se passait car je ne voyais que ce morceau de roche me tomber dessus. D'un coup, j'entendis des pas, des bruits de pas d'une personne qui couraient précisément, puis un frottement. Alors qu'un nuage issu de la terre volcanique et de ses cendres sous moi, une forme noire et massive me masqua la vue. Je sentis quelque chose comme une main se placer derrière ma tête et m'attirer vers la masse avant un énorme bruit de roche brisée. J'avais fermé les yeux au même instant, tandis que des cris paniqués me parvinrent de toute part. Je dus les rouvrir quand j'entendis la voix de Rhys.

- C'est bon, on a eu de la chance..., fit-il tout bas.

Je vis alors Rhys qui s'éloigna après m'avoir relâchée et je fus sidérée. Il était venu faire obstacle de son corps pour me protéger. Je regardai au sol autour de moi pour voir la plaque de minerai brisée au sol près de moi. Soudain, des bras m'enlacèrent.

- Fern, tu n'as rien! fit Maya en me serrant dans ses bras.

- Merde... Je suis désolé..., marmonna alors Duncan. Je l'ai pas fait exprès...

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? demandai-je en essayant de survivre à Maya.

- La plaque a dû percuter un morceau de roche près de vous deux et se briser... Il a voulu te protéger mais il a failli finir aux urgences aussi, avoua Ethan.

Je tournai la tête dans une direction précise, cherchant Rhys du regard. Il était un peu plus loin, visiblement indemne et sa sœur semblait complètement angoissée. Mais elle semblait également très en colère. Elle ne cessait, comme lui, de regarder dans notre direction.

- Ho mon Dieu, vous allez bien? demanda alors la voix de Miss Robbins qui avait du courir.

- Oui... Je... Je crois, dis-je alors.

- Quelle chance que cela se soit cassé juste avant de vous percuter vous et Monsieur Carter, précisa Miss Roberts.

- Sans doute... Il est juste sale, dis-je en regardant vers Rhys qui avait enlevé sa veste.

Je l'observai bien et surtout sa sœur qui semblait essayer de vérifier quelque chose. J'ignorais clairement quoi d'ailleurs.

- Fern... T'as vraiment rien? demanda encore Maya.

- Non...

- Duncan je vais vraiment te buter bordel de merde! s'énerva Maya.

- Ça aurait pu être n'imp...

- On t'avait dit de faire gaffe abruti ! s'énerva Maya.

- Calme toi, dis-je alors. Je vais bien, c'était un accident...

- Cependant évitable, précisa Miss Roberts. Je crois qu'on va terminer la sortie. Vous devriez appeler votre père pour lui demander de venir vous chercher.

Je réalisai alors que je n'avais plus mon téléphone. Je l'avais fait tomber.

- Jr l'ai laissé là-bas..., dis-je en regardant l'endroit où j'avais failli mourir.

J'avançai vers cet endroit tandis que Maya était prête à obliger la police à venir en assassinant Duncan. Je n'arrivais pas à croire que Rhys avait pris un tel risque, il aurait pû être blessé. Mais il avait voulu me protéger... C'était gentil et héroïque de sa part. J'arrivais enfin près de mon téléphone et je le pris en main avant de me figer. À un mètre de mon téléphone, je vis quelque chose d'orange. Qu'est-ce que c'était ? Je m'approchai de cela et je tendis les mains. Cela ressemblait à un minerai. Non, cela ressemblait à autre chose. Cela ressemblait à une chose qui me fit fixer cet objectif avec stupeur avant de regarder vers Rhys. Sa soeur se tenait les cheveux, stressée visiblement. Lui, il regardait vers moi et nos regards se croisèrent. Son regard était différent d'avant, un soupçon de dangerosité y était apparu avant de laisser apparaître l'inquiétude. Mes yeux descendirent vers son bras gauche quand je vis sa sœur se dépêcher de la cacher avec la veste. Je n'avais pas rêvé, quelque chose d'orange était aussi sur son bras, le même orange que ce que je tenais dans ma main et surtout le même orange que sur les photos du sous-marin car oui, je tenais dans ma main un morceau de corail. Je regardai vers Rhys que sa sœur s'empressait d'éloignet et je réalisai quelque chose. Ce garçon était responsable des soucis des bateaux, et ce morceau de corail, il venait de lui. L'empochant rapidement, je me demandais pourtant ce que j'avais réellement découvert. Qui étaient réelle Alvina et son frère Rhys? J'allais devoir le découvrir...






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