Les Elémentaires tome 2 : La Quête de la Gemme

Chapitre 11 : Au milieu des flammes

4273 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a environ 2 mois

Bonjour à tous ! Enfin bonsoir, mais vous me comprenez.

Ça va, je suis pas trop en retard ! Pas vrai ? De quelques heures, c’est tout ! On va dire qu’il y a du progrès ^^’

Et je suis fière de ce chapitre, donc c’est pas si terrible :D

Allez, je vous laisse avec, je ne veux pas vous faire attendre plus longtemps !

Bonne lecture à tous !

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Tout s’est passé en une demie seconde. Peut être même un centième.

Kusiya a placé ses mains devant son visage.

Alev a tendu le bras en avant.

Szèl s’est mis à reculer.

Et j’ai entendu Fey crier avant de courir droit vers les flammes.

C’est ce geste qui m’a ramené à la réalité.

-FEY !!!

On fait tous un pas en avant vers elle, mais elle a déjà disparue dans la forêt. Pas le temps d’avoir peur, d’être surpris où que sais-je, on doit absolument la rejoindre !

Alors on se met à courir à notre tour vers la forêt. Cependant, vu l’urgence de la situation, les autres me dépassent rapidement…

Tant mieux quelque part. Je veux pas les ralentir. La situation est plus que critique. Il faut retrouver Avkor et Fajro avant qu’ils… Avant…

Avant qu’il soit trop tard.

Je cours pour descendre la vallée. La première fois qu’il y a eu un incendie près de chez moi, je me souviens être parti en courant vers l’autre côté, et maintenant, je me jette en plein dedans…

Perdu dans mes pensées, je trébuche sur une branche. Je tombe, roule un peu, mais malgré la douleur, je me relève presque aussitôt. L’adrénaline est vraiment trop forte pour que je freine ici.

Plus je cours, et plus il fait chaud. Je me dirige droit vers du feu, après tout… Ça va vite être intenable, à ce rythme… Si je veux pas m’évanouir sous la chaleur, j’ai pas vraiment le choix.

Je jette mon sac au sol, retire mon sweat en un geste, et le fourre dans mon sac avant de repartir. Il fait tellement chaud, c’est un enfer… Je ferme les yeux et essuie mon front.

Et puis, je lève la tête.

Je ne peux m’empêcher de me stopper dans ma course. Juste devant moi, l’incendie commence, et les flammes dévorent tout.

Et là, je m’arrête.

Je vais vraiment… Plonger dans les flammes ? Je suis juste un humain, j’ai pas de pouvoirs spéciaux comme les autres, je suis juste… Juste Etian…

Ma main bouge d’elle-même, jusqu’à attraper la gemme autour de mon cou. Je la serre, inconsciemment. Je fronce les sourcils.

Je dois grimper cette montagne, moi aussi.

Je dois pas hésiter plus longtemps. Je dois retrouver les autres… Alors c’est parti.

Mon cœur battant à toute allure, je marche à travers les flammes. Je vois des branches tomber, et la fumée me brûle les yeux… Mais on doit retrouver Avkor, je dois retrouver les autres, je n’ai pas de temps à perdre !

Alors j’avance, et même si je suis lent, je ne m’arrête pas.

-FEY !!! KUSIYA !!! SZÈL !!! ALEV !!!

Le bruit des flammes est assourdissant, et je me sens de plus en plus mal, mais je dois pas m’arrêter. J’espère que les autres vont bien… Szèl doit étouffer dans cette fumée, et Kusiya doit bouillir… Sans oublier Fey…

Je secoue la tête. Je ne dois pas ralentir, et si eux me répondent pas, peut-être…

-KAFFLEF ?! AVKOR ?! KAWA ?!

Je dois les retrouver, surtout dans cet enfer !

-IL Y A QUELQU’UN ?!

Je me fige et me retourne. Cette voix, je crois que je la reconnais… Mais c’est pas une voix d’Élémentaire, ça, c’est sûr. C’est trop… Familier.

C’est un humain.

C’est un humain !

-HEY !!! J’SUIS LÀ !!! J’appelle.

-JE SUIS COINCÉ, AU SECOURS !!! J’entends.

-J’ARRIVE !!!

J’avance vers la voix. Quelle idée de se coincer dans un incendie ! Je peux pas le laisser là dedans, d’accord, mais c’était pas le moment !

Après plusieurs minutes, j’arrive à voir une silhouette à travers les flammes. Un humain, comme j’ai bien entendu. Je retire mon bras de mes yeux pour mieux voir et…

-… Mais t’es…

Ce type, je l’ai vu ce sale type. Yeux sombres, cheveux noirs, air charmeur, bien fringué…

Mon rival… J’ai su son nom un jour, mais mon cerveau veut pas s’en souvenir. De toute façon, c’est difficilement le moment.

Lui me remarque enfin, et sursaute. Il semble me reconnaître aussi.

-Je te reconnais ! T’es ce type qui a disparu ! Etian !

Disparu ?

Comment je… Non, c’est quand même pas ma grand-mère qui…

-Les profs ont beaucoup parlés de toi !

Ah, fiou, ce ne sont qu’eux. Bon, c’est quand même un problème, car ça veut dire que je suis probablement recherché, mais de toute façon c’est pas comme si je voulais être visible par les autres humains.

Je secoue la tête. Reconcentre-toi, Etian, reconcentre-toi !

-Qu’est-ce que tu fous là, tu vois pas qu’il y a le feu partout ?! Je lance.

-C’est apparu d’un coup, j’étais piégé et… ah ! Il s’écrie.

Il se recroqueville un peu, et je regarde enfin notre environnement. On est séparés par un buisson enflammé, et tout autour de lui, des arbres sont en train de se calciner.

Il y a du feu tout près de moi, mais lui est complètement encerclé !

-Bordel comment te sortir de là… Je marmonne.

-J’en sais rien mais aide moi, s’il te plaît !

Je lève la tête, et mes yeux s’écarquillent. Le feu sur une branche… il commence à la faire s’affaisser…

Je pousse un cri. Elle va tomber !

-Hein quoi quoi de quoi pourquoi tu cries ! Il panique.

-ATTENTION !!!

La branche commence sa chute. Sans réfléchir, je bondis au dessus du buisson enflammé, attrape le type pour le pousser, et place mes bras au dessus de mon visage.

La branche enflammée tombe directement sur mes avant-bras, et je ne peux m’empêcher de pousser un cri. Ça fait un mal de chien !

-Ah… Gh…

Je baisse mes bras. Ils sont couverts de brûlure… Je sais même pas comment je fais pour rester debout.

Je finis par me redresser, et me tourne vers l’inconnu. Il semble à la fois surpris et… admiratif. On dirait presque Szèl qui me regarde.

-Tu m’as protégé… Il murmure.

-T’as rien au moins ? Je demande.

-Non… Rien du tout… Merci, Etian…

Il cligne des yeux, vraiment surpris. Je secoue la tête ; heureusement, l’adrénaline me fait ignorer la douleur quelques temps.

-Allez, Kusiya pourra s’en occuper, mais je dois te sortir de là. Je marmonne.

-Etian…

J’arrive à me redresser en serrant les dents. On est entouré de feu, notre meilleure chance, c’est…

-Ok, écoutes-moi…

Je fais un signe de tête, il comprend tout de suite.

-Théo ! Il répond.

-Écoutes-moi Théo, va falloir que tu sautes au dessus du buisson.

-Quoi ?!

Il sursaute. Les flammes se font de plus en plus importantes… Je les sentirai presque me frôler.

-On a pas le temps.

Je tends la main.

-Prend ma main. On va sauter ensemble, d’accord ?

-Je…

-Allez, on a pas le choix !

-…

Il inspire et expire, avant de prendre ma main. Il la serre assez fort, et je grimace à cause des brûlures, mais il est encore plus flippé que moi ça sert à rien de le faire paniquer.

-À la une ! À la deux ! J’encourage.

-Wow… Wow…

-À la trois !

On se met à courir, avant de bondir au dessus du buisson enflammé. Je sens mes jambes chauffer, mais rien ne prend feu, fiou !

On atterrit un peu plus loin, et je laisse s’échapper un :

-RAH !!!

Je respire un peu plus fort. Oh la vache, on l’a fait ! J’ai l’impression que mon cœur va exploser !

-On a réussi ! S’écrie Théo.

-Ouais, on a réussi !

On se sourit tous les deux, le visage de Théo, bien que rougit par la chaleur, est souriant et rassuré. Il me regarde comme un héros, avec tellement d’admiration qu’on croirait voir de l’affection…

-Tu m’as sauvé Etian… Merci, merci infiniment ! Il souffle.

Je cligne des yeux. Oh, ses yeux brillent carrément… Je sais pas où me mettre… Il me rendrait presque mal à l’aise, son regard est vraiment intense…

Je secoue la tête, allez Etian, focus !

-Tu peux partir Théo, je viens de là bas, le feu s’est pas encore propagé à ce point.

-Attends, tu vas quand même pas y retourner ! Il s’exclame.

Je hoche la tête.

-J’ai des amis qui m’attendent.

-T’es complètement fou enfin ! Tu vas juste…

-Écoutes-moi !

J’attrape ses épaules brusquement. Il sursaute, rougit un peu plus, et me regarde droit dans les yeux.

-Il faut que tu partes d’ici. Mes amis ont besoin de moi, et je peux pas rester avec toi.

-M… Mais Etian…

-Ça va aller pour moi d’accord ?

-Je peux pas te laisser comme ça ! Tu viens de me sauver, je vais quand même pas t’abandonner ! Il rétorque, mécontent.

Rah mais il est têtu, c’est pas possible ! Je secoue la tête, je dois trouver une autre méthode…

Heureusement, j’ai une idée.

-Ok, dans ce cas j’ai une mission pour toi !

Il hoche la tête frénétiquement. Il veut se sentir utile ? Parfait.

-Trouve Sirel Irving, elle vit aux abords de la ville, et assure toi qu’elle va bien !

-Sirel Irving ?

-Oui ! L’incendie devrait pas être arrivé chez elle, mais si elle est encore dans la maison, amène là en sûreté et dit lui que c’est moi qui t’envoie ! C’est compris ?

-D… D’accord !

-Alors fonce, fonce !

Je le lâche. Il recule de quelques pas.

-Je… J’y vais, fais attention à toi Etian, ne disparais plus ! Il appelle.

-J’ai pas fini mon voyage. Je peux pas rentrer pour l’instant.

-Alors reviens vite…

Je souris et hoche un peu la tête.

-Au revoir, Théo.

-Au revoir !

On se sépare, et je pars en courant vers les flammes. J’arrive pas à croire que j’ai vraiment sauvé quelqu’un… Mais c’est pas terminé, les autres ont encore besoin de mon aide !

Je sens mes bras souffrir le martyre, mais comme l’a dit un grand homme, la douleur est une information. Je dois continuer d’avancer !

-FEY !!! KUSIYA !!! SZÈL !!! ALEV !!!

Les flammes sont de plus en plus grandes, de plus en plus menaçantes, mais je n’ai toujours pas croisé de guerriers du Feu. Le combat a dû évoluer ailleurs…

Ne rien entendre des autres m’inquiète, est-ce qu’ils vont bien ?! Me dites pas qu’ils sont tombés dans un piège et…

-Fiv… Fiv…

Ces bruits… On dirait…

-Quelqu’un qui pleure ?

Je marche un peu plus vite et regarde entre les arbres. Quelqu’un d’autre a besoin d’aide ?! C’est forcément le cas, mais où !

Je tourne la tête, et aperçoit au loin… Une minuscule tâche blanche. Une tâche blanche qui n’est franchement pas naturelle, et bien trop claire pour être des flammes.

J’avance, court même un peu jusqu’à cet arbre, et là je la reconnais. Cette toute petite fleur, qui pleure du pollen noir.

-Kawa… ?

Elle sursaut en me voyant, et plaque ses bras contre son corps. Elle n’a pas vraiment changé, peut être plus fournie en pétales et plus grande, mais elle est toujours aussi… Petite.

Je me place devant elle et me met à genoux pour être à son niveau.

-C’est moi, Etian, tu te souviens ?

Elle hoche timidement la tête.

-Tu comprends ce que je dis ?

Elle bouge la tête de droite à gauche. Moyen, ok… Elle est peut-être partie écouter des humains, mais n’a pas fait attention plus que ça à ce qu’ils disaient… Bon, je dois quand même essayer.

-Il faut que tu partes d’ici, c’est dangereux.

Elle tremble en regardant autour d’elle. Elle est absolument terrorisée… En même temps je comprends, on est entouré de flammes…

Mais si elle reste ici, elle va brûler vive !

Je regarde autour de moi. Toutes les fleurs sont calcinées, le moindre brun d’herbe est bruni…

Je secoue la tête. Qu’est-ce qu’il me faut pour me donner du courage, pour me donner de la force, pour…

Je sais !

Je prends mon sac et l’ouvre d’un coup sec. Kawa sursaute alors que je cherche à l’intérieur frénétiquement. Et finalement, je sors Lionie, ma fidèle peluche.

-Kawa, je te présente Lionie.

-Li… onie ?

-Lionie.

Je lui tends la peluche, qu’elle prend avec un peu d’hésitation. Elle n’a pas l’air de bien comprendre… Allez Etian, c’est le moment pour un beau discours.

-C’est une gardienne très puissante, elle va te protéger.

Kawa observe la peluche.

-C’est comme une lionne, un animal très dangereux ! Elle va laisser personne te faire du mal !

-O… ?

Elle m’écoute avec attention. C’est bien, je dois être en train de la convaincre !

-Alors va te mettre à l’abri, et ai pas peur du Feu. Lionie va utiliser ses pouvoirs pour te protéger ! Mais si elle utilise trop de puissance, elle va s’affaiblir, c’est pour ça qu’il faut vite y aller !

-…

-Compris ?

Elle hoche vigoureusement la tête, et se lève. Je me lève à son tour, plutôt fier de mon coup ! Elle tient fermement Lionie contre elle, comme quoi, même ma brave peluche a un beau rôle dans cette histoire.

Alors que Kawa commence à avancer, on est interrompu par un bruit…

-Riari ael !

Je tourne brusquement la tête. Une silhouette enflammée, portant une hache de feu, se trouve juste devant nous.

Et vu son sourire, c’est pas un copain.

Je place un bras en arrière, Kawa sursaute et serre Lionie un peu plus.

-Court Kawa…

-Etian !

-COURT !!!

Je m’avance, et Kawa court en passant sous une branche pour s’enfuir. Heureusement qu’elle a assez de courage pour être partie… Mais moi, je peux pas passer dessous.

Je regarde ladite branche, qui tombe petit à petit… Heureusement, les braises s’éteignent aussi, alors…

-Je suis désolé !

Je l’attrape et l’arrache, avant de l’agiter devant moi désespérément. La branche morte et qui a perdue toutes ses feuilles n’est pas franchement intimidante, mais c’est mieux que rien.

-DÉGAGE !!! Allez, ouste ! Va-t’en !

Il ricane, et avance lentement vers moi. Mon dos est rapidement plaqué contre l’arbre, la branche toujours dans mes mains.

-À l’aide…

Soudain, quelque chose transperce le corps du soldat de Feu.

Une hache venteuse, qui remonte brusquement tout son corps, avant de l’achever avec un coup latéral. La flamme pousse un cri, et se fait violemment dégager plus loin par une bourrasque.

Je cache à peine ma joie et m’écrit :

-Szèl !

-Etian, ça va ?!

Il fonce vers moi, et attrape mon visage.

-T’es pas blessé ?! Je suis désolé, on est parti en avant et c’était tellement le chaos, les soldats du Feu étaient partout et… Je m’en veux, tu t’es pas brûlé quelque part au moins ?!

-Non, je vais bien, ça va.

-Tant mieux… Ah, tes bras !

Je sursaute un peu et les cache dans mon dos. Ah oui, j’avais carrément oublié ça…

-Ça va, c’est rien, c’est…

-T’as été brûlé ! Comment tu t’es fait ça ! Kusiya ! Kusiya !

Il se retourne et semble chercher la prêtresse. Celle-ci apparait de derrière un arbre, comme une petite vague.

-Etian ! J’étais si inquiète, je suis désolée nous… Ah !

Elle voit mes bras et plaque ses mains devant sa bouche. Nerveux, je cache mes poignets par réflexe, mais lorsque j’essaie de poser ma main…

-Aouch…

-Laisse moi m’en occuper, Etian. Souffle Kusiya.

Elle pose doucement ses mains sur mes brûlures, et je pousse un soupire de soulagement. J’en tomberai presque.

-Oh la vache ça fait du bien…

-Ces brûlures ont l’air vraiment grave… Qu’est-ce qu’il s’est passé… Demande la prêtresse.

-Je me suis pris une branche enflammée sur les bras, c’est tout. Mais faut croire que ça a suffit…

Il vaut mieux que je ne leur dise pas qu’un humain s’est coincé dans l’incendie, ça risque de les inquiéter pour rien.

-Grrr, quand je tiendrais ces autres fichus Feu ! Ils vont me le payer ! Lance Szèl.

-Et vous, tout va bien ? Je coupe.

-Nous avons perdu Fey et essayons de la retrouver, mais impossible de la voir dans cette forêt… Explique Kusiya.

Je replace mes bras contre moi.

-Alors il faut la retrouver, et maintenant !

Les deux hochent la tête, et on se met à courir de nouveau vers les flammes. Heureusement, grâce au vent de Szèl et à l’eau de Kusiya, c’est beaucoup plus simple d’avancer. Je me sens non seulement poussé en avant, mais aussi protégé de la chaleur.

J’espère que Kawa et Théo s’en sont sortis… Même si je ne doute pas là-dessus. J’ai eu de la chance de ne croiser qu’un soldat du Feu, ils doivent avoir été vaincus par mes amis avant que j’arrive.

-Là !

Je tourne la tête. Kusiya pointe vers deux soldats de Feu. Ils semblent tourner, formant une tornade enflammée… qui encercle Fey et Kafllef !

-Fey ! Kafllef ! J’appelle.

Les deux sont dos à dos, tenant une arme, et visiblement mal en point… je tend le bras, et à la même seconde, Kusiya et Szèl foncent pour s’occuper des assaillants.

Kusiya en entoure un d’eau, avant de l’envoyer plus loin, comme si elle avait une queue de serpent. Szèl, lui, invoque une arme. Cette fameuse hache de vent, qui semble absolument énorme et qui a deux faces ! Pourtant, il la manie avec une grande aisance, et repousse l’ennemi en un clin d’œil.

Fey et Kafllef sourient en les voyant.

-Kusiya, Szèl ! Merci !

Kafllef hoche la tête, puis me croise du regard, et semble… Extrêmement surpris. Peut-être même un peu trop, au vu de la situation…

-J’arrive pas à croire que tu sois encore en vie. Il lance.

Je cligne des yeux. Ah donc c’est ça qui le surprend ?!

-Qu… Hey ! Je m’écrie.

-Je te l’avais dit ! Rétorque Fey.

Elle lui donne un petit coup à l’épaule. Je me rapproche alors d’elle, rassuré de la retrouver. Les autres font de même, après avoir étouffé les flammes autour de nous.

-Pars plus jamais comme ça Fey ! J’ordonne presque.

-Désolée, je… Elle commence en baissant la tête.

-Ce n’est pas le moment. Coupe Kafllef.

Je me tourne vers lui et l’observe, le plus dépité possible.

-Tu m’as pas manqué non plus Falafel.

Il ne répond pas à la provocation et détourne la tête. Maintenant que les flammes sont moins importantes, c’est comme si mon corps me rappelait à quel point il fait chaud… J’essuie mon front, complètement trempé. Quel enfer.

-Quelle est la situation ? Demande Kusiya à Kafllef.

Son sérieux nous ramène à l’ordre. On dirait presque une générale. Mais elle a raison, on doit retrouver Avkor, et vite. Kafllef semble réfléchir une seconde, sûrement pour remettre ses pensées en ordre, et dans la bonne langue, et explique :

-Quand la bataille a commencé, c’était le chaos. On s’est jetés les uns sur les autres. Rapidement, le Feu a ignoré le front pour aller en arrière et viser le village…

Fey pousse un cri horrifié. Je serre les poings ; ils ont sérieusement attaqué des innocents ?! Kafllef secoue ensuite la tête.

-Mais c’était juste une tactique, car on s’est retrouvés encerclés entre les soldats et Fajro à l’avant… Avkor est resté pour l’affronter seul à seul, pendant que nous protégions le village, mais je n’arrive pas à le retrouver…

Il croise les bras.

-Notre chef n’est pas mort, il est trop puissant pour ça. Mais c’est la première fois que j’ai vu Fajro comme ça…

-Le feu est en train de se calmer grâce à Szèl et moi, nous pouvons repartir à l’avant. Affirme Kusiya.

-Il faut trouver Avkor, et vite ! Je lance.

-Guide nous ! Reprend Fey.

Kafllef hoche la tête et se met à courir entre les arbres. Il est devant, avec Fey, les deux se tiennent même la main. Ils doivent être soulagés de se retrouver après tout ça, malgré tout.

Je tourne la tête un peu dans tous les sens. C’est vrai que le feu est de moins en moins puissant, et les rares flammes guerrières sont rapidement encerclées par les plantes. Je n’en vois aucune… tuer directement leur adversaire, mais…

Je ne suis pas si naïf. C’est la guerre. Ce n’est pas car Szèl et Kusiya m’ont épargné cette vue que ce n’est pas arrivé. Je secoue la tête, mieux vaut ne pas y penser…

… Non, au contraire. Ce sont pour toutes ces morts inutiles que je dois me battre.

Finalement, je tourne la tête vers Szèl et Kusiya. Ils m’aident d’ailleurs à avancer plus vite, grâce à leurs éléments. Mais une question me trotte dans la tête :

-Vous avez vu Alev ?

Les deux sursautent, et secouent la tête de concert.

-Non, elle est introuvable… Affirme Szèl.

-Pareil, c’est comme si elle avait disparue. Renchérit Kusiya.

Je peste un peu. C’est pas que je pense qu’elle nous a trahit, mais on aurait bien besoin de son aide ! Quoique, peut-être qu’elle est en train d’arrêter les siens… J’en sais rien, après tout.

Je redresse la tête, alors que nous arrivons à une clairière. Non, plus proche d’une prairie que d’une clairière, même si elle n’est pas tout à fait plate. J’arrive même à apercevoir de l’eau, beaucoup plus loin. Les arbres brûlés nous entourent, et devant, c’est l’herbe brune qui s’étend à perte de vue. On ralenti, et notre tête tourne dans tous les sens. Je sens d’ici l’inquiétude de Fey, alors qu’on marche prudemment…

C’est là que nous le voyons, et que notre cœur s’arrête.

Avkor est allongé, une énorme entaille tranche son torse et plusieurs autres blessures sont visibles sur son corps. De la sève coule, tâchant l’herbe sous lui. Ses épaules sont taillées aussi, coupées grossièrement.

Il a une main levée, pour supplier un coup de ne pas venir. Cette main tremble, il est vraiment affaibli.

Fajro est au dessus de lui, debout, une lance de feu et de lave levée et prête à s’abattre d’une seconde à l’autre. Une arme immense, aussi grande que tout son corps.

Fajro commence à abaisser son arme. Son visage est indéchiffrable.

-VKAWA !!! Hurle Fey.

Avkor tourne un peu la tête. Son regard trahi son désespoir. Tout se fige, mais on avance quand même. Ça ne peut pas se finir comme ça, en un seul battement de cœur, c’est impossible…

Je sens alors une flamme passer sur ma droite et foncer droit vers la scène.

Fajro abat sa lance.

Mais deux épées de feu la bloquent, et renvoient la souveraine en arrière.

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