Les Elémentaires tome 2 : La Quête de la Gemme

Chapitre 12 : Le conflit ne s'arrête pas ici.

4924 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 20 jours

Bonjour à tous !

Lol retard mdr.

Sachez que j’ai hésité à juste laisser ça pour ma note, mais non, quand même… Désolée pour l’énorme retard ^^’ C’était vraiment pas prévu… Et encore une fois, ça vous as carrément sucré un chapitre… Enfin, au moins, c’est la fin des cours ! Donc NORMALEMENT, je vais plus avoir de retard !

On espère fort ^^’

Petite note pour Ensorceleurisee : Je ne sais même plus à quels commentaires j’avais répondu, oskour. Mais si je reprends depuis le chapitre 7, je vois que je t’ai rendu très émue ! Je suis contente que Salen te plaise, avec son histoire et la mythologie autour de son village, j’en suis honnêtement très fière ^^ Et pour le chapitre des réponses, c’était prévu depuis longtemps… Depuis le tome 1, en fait, mais j’ai jamais trouvé le bon endroit pour le mettre. Jusqu’à aujourd’hui ! Je suis contente d’avoir pu répondre à des questions potentielles, pour ne pas laisser dans le flou ^^ J’espère que les chapitres suivants te plairont autant qu’eux, merci infiniment pour tes commentaires !

Bonne lecture à tous !

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Fajro est déséquilibrée, et fait quelques pas en arrière.

Notre cœur s’arrête subitement, j’ai l’impression que je pourrais tomber sous le soulagement. Mais la reine reprend vite une position guerrière, pour hurler de rage, des crocs apparaissant même dans sa bouche :

-HA TAJRE TAHAFI !!!

Elle tourne la tête et aperçoit enfin Alev. Son visage… Change alors complètement.

-Alev !

Un sourire soulagé illumine son visage. Sa lave paraît même moins menaçante, si ça fait sens. Sa voix devient un mélange d’inquiétude et de soulagement, elle souffle :

-Anvf ael, etrrar tirano…

Elle avance d’un pas, mais s’arrête. Alev tend fermement son arme vers la souveraine, son épée pointée vers son cou. Elle est si droite qu’on croirait qu’elle est une statue.

-Na travo akhta

-Alev… ?

Avkor se redresse, lui aussi visiblement surpris par la jeune flamme en train de le protéger. Fey commence à vouloir les rejoindre, mais Kafllef la retient. Et il a raison, qui sait comment Fajro pourrait réagir…

Pour l’instant, elle semble paralysée. Incapable de faire le moindre geste, et le visage figé dans cette expression de confusion et de peine.

-… Anvf khaé

-…

Alev ne quitte pas la reine du regard, et répond doucement :

-Nsi.

-Yotar alruiyo anvf ?

-Nsi.

-Artivio… Jian myadaf…

Fajro sourit, puis baisse la tête. Son visage s’assombrit, alors qu’elle prend sa lance…

Et la pointe en direction d’Alev.

-LO !!!

Fey se débat comme un beau diable, mais Kafllef la retient fermement. Mon cœur s’arrête de battre quelques secondes, alors qu’un frisson me parcours le dos.

-Fey, non c’est trop dangereux, arrête ! Ordonne Kafllef.

-FAJRO ! LO !!! Hurle désespérément Fey.

Je serre les poings et fait un pas en avant, Szèl et Kusiya font de même. J’ai qu’une envie, c’est de me jeter sur Fajro pour la repousser ! De faire quelque chose, de me battre aussi !

Mais quelque chose me dit qu’Alev a plus de chance de s’en sortir de nous…

Mère et fille se regardent fixement. Ne trahissant aucune émotion. Après plusieurs minutes, semblables à des heures, Fajro affirme d’un ton fort :

-Taerr ljotar na dajarr radayni, Alev.

-Yi arirerr yuhrir, onyios né.

Alev serre son épée plus fort encore. L’air lui-même semble se figer, tout le monde retient son souffle.

Fajro… Serait vraiment capable de blesser Alev ? Est-ce qu’elle est si loin dans sa folie ? Je ne l’ai pas revue depuis la capitale, mais elle semble… différente, étrangement…

Vide…

Oui, c’est le seul mot que je peux sortir : elle semble vide. Encore plus devant la guerrière de feu.

Le temps s’arrête de nouveau, j’ai l’impression que je pourrais m’évanouir sous l’appréhension et la crainte. Et enfin, un miracle se produit.

Fajro abaisse sa lance.

Alev sursaute un peu, et recule d’un pas. Mon cœur recommence à battre.

-Lo, na yarrotar anvf.

La lance de feu de Fajro disparaît. Elle semble en reprendre la lave, afin de la reformer en pierre, qu’elle place ensuite au centre de sa couronne. Elle Alev abaisse également son épée, sans pour autant baisser la garde.

Fajro s’approche alors lentement d’Alev, et tend une main vers elle. Elle avance tout doucement, comme si elle approchait un chat sauvage. Sa fille la laisse approcher.

Finalement, la reine pose une main sur la joue d’Alev, et murmure :

-Jian artivio yaira khaé…

-… Urere…

Alev approche à son tour, et se cache dans les bras de Fajro. Fey baisse la tête, et se rapproche de Kafllef. Elle doit être si soulagée… Je l’entends s’accrocher à Kafllef pour pousser un souffle profond.

-Tirano nalta… Ajoute Fajro.

-Tajian, urere… Répond Alev.

-Jian fakso anvf…

Elles restent silencieuses plusieurs minutes. Puis, Fajro recule, et tend sa main en direction d’Alev, l’invitant à la prendre.

-Favsaht, rafavena, olria kazil.

Mais Alev secoue la tête.

-Lorr. Aétalla harr, Kherraa na hayen, yoarr…

-Alev…

-Éyiyaa né !

Alev avance d’un pas, une main au niveau de son cœur pour appuyer ses dires. Elle parle fermement, et même si je ne comprends pas ce qu’elle dit, je sens sa détermination et son espoir d’ici.

-Na royaran…

-Yavler rirra Nérro.

-Lorr ! Na hayen, urere ! Éyiyaa né !

-Alev.

La flamme se fige, et serre les poings. La voix de Fajro s’éteint presque, c’est difficile de l’entendre…

-Dajarr hava… Karayr vfha ha anvf…

Fajro se retourne solennellement.

-Léro na ljotar dajarr fror altraaté… Navfo Alev.

Elle serre les poings.

-Na khion…

Elle semble pousser un soupir, et sans regarder Alev, elle termine :

-Alaar, rafavena…

-Urere…

-VOEARRA, RAFARERR !!!

Fajro lève un bras, et je sens une immense chaleur dans mon dos. Je me retourne : un tourbillon de flammes se dirige droit vers moi !

-WOW !!!

Je mets mes bras devant mon visage par réflexe mais… Même si je sens une grande chaleur autour de moi, je ne suis pas brûlé.

J’ouvre les yeux. Les flammes entourent Fajro, alors que la souveraine s’en va. Elle part lentement, disparaissant sous une colline. Je l’observe, incapable de bouger, jusqu’à ce que je ne vois plus la lumière de sa lave sous terre.

La scène reste figée quelques secondes, puis Fey pousse Kafllef sur le côté pour rejoindre son père.

-VKAWA !!!

-Fey…

Il se redresse difficilement, et ouvre un bras pour y accueillir sa fille. Mais il retombe presque immédiatement sur le sol sous le choc de sa fille.

Je pousse un soupir de soulagement, lâchant un souffle que je ne pensais pas retenir. Je vois Szèl et Kusiya faire de même, le venteux secouant même la tête.

-C’était horriblement angoissant… J’ai cru que j’allais m’évanouir… Je souffle.

-Je me demande ce qu’elle se sont dit… Marmonne Szèl.

-Je n’ai pas tout entendu… Mais Alev a essayé de convaincre Fajro de stopper cette guerre, et elle n’a pas voulu l’écouter… Explique Kusiya.

-Et mince… Je soupire.

Je vois, après plusieurs minutes, Fey aider Avkor à se relever. Il gémit un peu en riant :

-Erif kyw korwoll alen fua aavv nonünfi…

-Fifi…

Mais Avkor penche en avant. Heureusement, Fey le rattrape. La plaie sur son torse saigne encore… Enfin, de la sève s’en écoule.

-Vkawa ! Elle s’écrie.

-Yavyw'e, Fey, yavyw’e.

Fey se concentre, et quelques petites branches s’échappent de ses doigts. Comme lorsqu’elle veut se nourrir. Cependant, cette fois ci, elles se plantent dans l’épaule d’Avkor.

Du bois jeune semble alors recouvrir la plaie d’Avkor… Est-ce qu’elle l’aide à se régénérer avec ses propres nutriments ?! C’est le plus logique…

-Vanioke, Fey… Il murmure.

Il pose une main sur sa joue. Je suis soulagé qu’il ait visiblement oublié leur dispute, pour être simplement heureux de la retrouver.

La dernière fois, il s’est tout de même prit un coup dans la tête par sa fille pour qu’elle me protège… Peut-être qu’il retient sa rage pour la défouler sur moi… ?

Oh oh.

Avkor tourne la tête vers Alev. Il l’observe durement, la flamme baisse la tête. Autour de moi, des voix s’élève :

-Via ef, iwallro kafän o’r Fauer

-Ef ao we’erla o’ri menlolw !

-Via kei wosafil !

Je tourne la tête. Plusieurs pousses viennent d’apparaître, visiblement très contrariées. Les habitants du village, sûrement, venus pour voir si Avkor allait bien. Et puisqu’Alev était capitaine du Feu, je suppose qu’ils n’ont pas de bons souvenirs avec elle.

En fait, ils ne remarquent même pas Kusiya, Szèl et moi. Tant mieux quelque part. Ce n’est pas car je veux les sauver que je leur pardonne leur tentative de meurtre… J’en ai fait des cauchemars…

Cependant, contre toute attente et protestations… Avkor ouvre ses bras en direction d’Alev. Celle-ci sursaute, surprise, avant de s’approcher du chef des plantes…

Avkor prend alors Alev dans ses bras, et la serre fermement contre lui, une main dans sa chevelure enflammée.

-Allwl yavyw’e wallut, Alev. Allwl yavyw’e wallut.

-Avkor…

-Erif rfy wermëan.

Secouée par ces mots, Alev s’accroche désespérément à Avkor et commence à sangloter. Je soupire un peu. C’est mignon de les voir comme ça… Et rassurant.

Peut-être que cette fois Avkor ne va pas vouloir m’assassiner à vue…

Il finit par se tourner vers moi, et se fige, visiblement pas très ravi de me voir. Oh non mais c’est pas vrai… Mais pas encore ! Il s’est passé au moins plusieurs mois !

Il lâche Alev et avance vers moi. Fey est trop surprise pour le stopper, je recule d’un pas, Szèl et Kusiya se mettent en position défensive…

Et c’est là qu’une petite fleur blanche se place juste devant moi.

-Kawa ?! On s’écrie avec Avkor.

-Ve efa anffyfwass nivim, ef wirff’ao rallïfv !

Le chef semble très, très surpris par ce qu’elle vient de dire. Moi, je souris et soupire de soulagement.

-Tu vas bien…

-Lionie…

Kawa me montre la petite peluche, cachée dans ses fleurs. Je plaque mes mains deevant mon visage. Je crois que je vais pleurer, je suis trop ému.

Avkor, quant à lui, semble passablement agacé. Il laisse s’échapper :

-Erif wasäu aava yseysët…

-Père.

Fey approche d’Avkor.

-N’essayez pas.

-…

Avkor croise les bras, avant de me fixer.

-Humain.

-Quoi… ?

Il s’incline légèrement.

-Je te remercie d’avoir protégé ma fille, malgré notre conflit originel.

… Je rêve ?

-Ainsi que d’être resté à ses côtés, alors que tu n’avais aucune raison de le faire. Tu es plus valeureux qu’un être humain habituel.

Je cligne des yeux à répétitions, j’arrive pas à croire ce que je viens d’entendre. Mais pas du tout, du tout ! Est-ce qu’il vient de me remercier ?! MOI ?!

-Oh wow…

-Et je dois dire que je suis impressionné de ne pas apprendre ton décès.

-Hey ! Je m’écrie.

Avkor rit un peu, et j’entends Kafllef faire de même. Je suppose qu’ils sont si soulagés qu’ils se permettent une petite blague… Mais ça me fait pas rire. Et Fey non plus, puisqu’elle donne un petit coup de coude à son père.

-Laissez Etian tranquille ! Elle lance.

-Désolé, Fey, je n’ai pas pu résister. Répond son père.

Avkor regarde alors autour de lui. Toutes les plantes n’osent pas trop approcher, visiblement, mais personne ne semble blessé. Ou peut-être qu’ils sont juste restés à l’arrière…

-Le village à l’air d’aller bien, quel soulagement. Affirme Avkor.

-C’est grâce à mes amis. Reprend Fey.

Fey nous montre tous les trois. Sauf Alev, qui reste derrière elle.

-Je te prése… présente Kusiya, Szèl, et Etian. Mes amis.

-La prêtresse de la pluie et un jeune de l’Air… Oh et un humain, bien sûr.

Kusiya s’incline poliment, sûrement par réflexe. Le chef secoue cependant la tête.

-Non, c’est à moi de vous saluer. Grâce à vous, le village est sauf, et Fey est en bonne santé.

Il s’incline.

-Je vous remercie.

-Sir Avkor… Murmure Kusiya.

-Vous avez la reconnaissance éternelle d’Hofuschë’wal.

Je me sens rougir un peu, Kusiya et Szèl aussi ont l’air gêné. Il est si… Solennelle… Et finalement, c’est lorsque le reste du village s’incline que mon malaise se change en fierté.

Je sais que je n’ai pas sauvé beaucoup de monde, seulement Kawa, mais cela ne m’empêche pas de me sentir… Heureux. Vraiment heureux.

Ces gens qui ont voulu me tuer, au final, ils sont là en train de me remercier. Ma grand-mère me croira jamais.

Après plusieurs minutes, Avkor se redresse, et semble retrouver son sérieux.

-Et maintenant…

Il regarde Alev.

-Akhé tarvfo roya liarra Fajro ?

La flamme hoche la tête, et ouvre la bouche, mais…

-Liarra avfo lilara alto lirarai. Yurtur na ? Coupe Kusiya.

Alev reste stoïque, puis hoche la tête.

-Fa.

Avkor semble intrigué par la réponse d’Alev. Fey vient aux côtés de la capitaine, et prend sa main.

-Afin de faciliter nos échanges, je vais vous l’expliquer en humain, et Fey traduira à Alev.

-Car le gamin de l’Air comprend l’humain ? Demande Avkor.

-Oui !

Avkor sursaute. Il doit se demander qui peut bien être ce gamin… Eh bien, c’est mon fan, c’est Szèl, et il est incroyable !

Je pars trop loin dans mes pensées.

-Oh. Surprenant. Je croyais que l’Air… Commence le chef.

-Je suis un peu une anomalie, hehe… Répond Szèl.

Il imite un humain se grattant la nuque en souriant. Avkor semble légèrement confus, mais secoue la tête.

Cependant, c’est avec ce même geste qu’il remarque que le village est toujours là. Il se tourne vers eux immédiatement.

-Fywyw we’iweÏ, erif yw'evill wallut.

-Krif…

Avkor avance, et c’est alors que tout le village court vers lui pour le serrer dans leurs bras. Enfin, aussi bien qu’ils peuvent, évidemment.

Avkor est surpris, puis se met à rire.

-Eifei wüwer klaschäv werykf, ui eraveo trewysie efa Fauer !

Tous poussent des cris triomphants, rejoints par Kafllef d’abord, puis par nous autre. C’est difficile de ne pas ressentir leur joie et soulagement !

-Afov ey ywier, ef wussrair wil’weffënnu o’r eifelli ifänf werykf relisch.

Le village recule d’Avkor, et tous s’inclinent un peu. Il leur ordonne quelque chose, auxquels ses… sujets ? Non, enfin, auxquels les plantes répondent :

-Ia, Krif !

Le village repart alors immédiatement dans la forêt, sûrement obéissant à Avkor. Et c’est une bonne idée, qu’on soit seuls à seuls…

Déjà car ils n’auraient sûrement rien compris, et aussi car les faire paniquer ne sert à rien.

Cependant, alors que Kafllef allait les rejoindre, Fey attrape son poignet.

-Nao, eivischä Kafflef. Yu yjysch efa weischäl o’r Vkaker.

Kafllef l’observe, puis il hoche la tête.

-Je reste à vos côtés, chef.

-Je te remercie, Kafllef.

Avkor et lui se sourient, puis Fey nous rejoint, Kusiya, Alev, Szèl et moi. Je ne peux m’empêcher d’être soulagé qu’on soit tous réunis. Le chef se tourne vers nous, un air sérieux au visage. Et enfin, il demande :

-Expliquez moi alors. Quelle est cette histoire de gemme, dont parlais Alev à Fajro ?

Fey et Kusiya se regardent un peu nerveusement. Et je cligne des yeux. La réalisation grimpe dans mon esprit.

Mince.

On a pas réfléchi à comment annoncer la nouvelle à Avkor.

Szèl réalise notre confusion et laisse s'échapper un léger : oups. Je regarde les autres, et aucun ne semble savoir par où commencer. On aurait sûrement dû faire un plan à l’avance…

-Que vous arrive t'il ? 

Avkor se questionne, et c'est normal. Mais comment expliquer que Fajro l'accuse de vol… ? Que le Feu risque de mourir… ? Et…

Est-ce que Avkor est réellement innocent ? 

Un frisson parcourt mon dos. Je n'avais pas pensé à cette… cette possibilité. Peut-être que Fajro a raison… que Avkor a réellement volé la gemme…

Comment lui en parler alors… ?

-Commençons par le début.

Je me tourne vers Kusiya. On dirait qu'elle a un plan. Ou au moins une idée pour commencer.

-Que savez-vous de la gemme de Fey.

Avkor est visiblement très surpris.

-La gemme de Fey ? Mais quel…

-Répondez à la question, croyez-moi, ce sera plus simple pour la suite. Coule la prêtresse.

Kusiya tient son regard, sérieuse et digne. Avkor tourne la tête vers Fey et Alev, celles-ci hochent la tête.

-Bien. Mais je ne sais pas grand chose, seulement qu'elle est apparue sur Fey lors de sa naissance.

Il secoue la tête.

-Je n'ai jamais vu une chose pareille… J'étais un jeune chef, j'ignorais que des gemmes pouvaient simplement apparaître sur des plantes telles que nous.

-Et maintenant ? Insiste Kusiya.

-Je n'en sais pas beaucoup plus. J'ai rencontré la Grande Prêtresse Väle, qui en possède une, mais cela pouvait être un cadeau de la roche. Il paraît que le grand sage de l'Air en a une aussi, mais je n'y crois pas vraiment…

Il tourne la tête vers Szèl, qui répond : 

-Je vous confirme qu'il en a une !

-On en apprend tous les jours. Comment est-ce seulement possible… Marmonne Avkor.

-Sir Avkor ? Appelle la goutte.

-Je vous écoute, jeune fille. Répond le chef.

Kusiya réfléchit une seconde. Moi, Szèl, Fey et Alev la regardons intensément, et je sens d’ici qu’on lui met la pression… La pauvre.

-Et le Feu ?

-... Que sous entends-tu ? Insiste Avkor.

-Rien pour l'instant. Je demande simplement si vous êtes au courant pour une gemme du Feu. Ajoute Kusiya.

Avkor croise les bras et semble… je ne peux pas dire méfiant, il n'est pas méfiant. Mais il est définitivement nerveux.

-Un jour, j'ai parlé à Fajro. Elle complimentait le courage de Fey.

Il semble réfléchir et se plonger dans ses souvenirs.

-Je n'en parlerai pas en détail, mais la conversation à alors déviée sur sa gemme. Et si je me souviens bien…

Il se concentre.

-Elle a dit que… non… elle se lamentait que la gemme du Feu était portée par un poltron qui vivait en ermite dans un volcan…

Nous nous regardons tous les 5. Alors elle a bien dit à Avkor où se trouvait la gemme… Elle n’a pas menti là-dessus…

-Mais quel est le rapport avec cette guerre, dites-le-moi maintenant ! Il ordonne.

Le ton d'Avkor se veut autoritaire, mais il trahit son inquiétude. Il n’a aucune idée de ce qu’il peut se passer. Fey approche de lui, et prend doucement sa main, elle fait un signe à Kusiya ; c’est à elle de dire le pire.

-Fajro…

Elle prend une grande inspiration.

-T'accuse d’avoir volé la gemme au Feu.

Avkor devient… pâle. Étrangement pâle. Comme si un fantôme possédait son bois. Je n’ai jamais vu de l’écorce aussi blanche de toute ma vie.

Il serre la main de Fey, Alev s'approche sur le côté également.

-Une gemme… ? Répète Avkor.

Il place une main sur son visage et secoue la tête.

-Fajro… a tué tant de pousses… pour une gemme… ? Elle a trahi la paix… ma confiance… sa propre famille… pour une GEMME ?!

Il recule et secoue la tête, les mains plaquées autour de ses yeux.

-Non… non non non… pourquoi… pourquoi…

-Vkawa…

-Cette gemme… Ces gemmes…

Il observe sa fille.

-Sont vraiment des malédictions… Depuis qu’elles sont entrées dans nos vies, elles n’apportent que des malheurs… Et maintenant… maintenant…

Fey serre Avkor contre elle, Alev la rejoint. Avkor serre fermement ses deux filles contre lui, tremblant, et laissant tomber un de ses genoux au sol.

-Wius ef ao kavvy…

Je le vois… sangloter un peu. Je ne pensais pas… Enfin, je ne savais pas qu’Avkor pouvait faire ça… Je recule de quelques pas, et Szèl me prend la main.

-Etian… ?

-Ça va, ça va… Je lui réponds.

-Avkor n'a jamais pleuré devant quelqu'un… J’entends.

Je tourne la tête. Kafllef secoue la sienne, confus.

-Je sais qu'il a pleuré à la mort de son épouse, la mère de Fey… mais il n'a jamais, jamais montré une larme aux autres. Il a toujours été si fort…

Il pose une main sur son torse.

-Cela me brise le cœur…

-Je peux pas m'empêcher d'avoir de la peine aussi… même s'il a voulu me tuer. Je marmonne.

-...

Kafllef me regarde quelques instants. Après une légère hésitation, il lance :

-Il a voulu te tuer, car ce sont des humains qui ont abattu son épouse.

Je me tourne brusquement.

-QU…

-SHH.

Kusiya plaque une main sur ma bouche pour me faire taire, et secoue la tête.

-Pas le moment.

-Hmpf !

Elle lâche mon visage, et je respire un peu. Je regarde Kafllef. Il me fixe également. Pendant de longues secondes.

-... 

-...

-Je suis désolé. On lâche de concert.

On sursaute tous les deux, avant de se sourire. C'est à cet instant que Avkor avance. J'écarquille les yeux.

Son visage est couvert de sève…

-Jeune fille… il y a forcément autre chose derrière, n'est-ce pas ? Il souffle.

Il avance encore, lâchant Fey et Alev.

-Fajro ne peut pas avoir déclenché une guerre pour une gemme c'est impossible ! Que veux dire cette gemme ! Pourquoi aurait-elle fait une chose pareille !

-Je vais vous l'expliquer, mais vous aviez besoin d'un instant… J’ai préféré attendre. Explique Kusiya.

-... Je te remercie pour cela, mais dit moi tout désormais.

-Bien sûr.

Kusiya hoche la tête, et commence son explication :

-En apprenant cela, nous étions aussi confus que vous… Alors, nous avons visité Faaiüu, afin de lui demander des précisions.

Avkor écoute attentivement. Je sens d’ici sa nervosité et son appréhension.

-Il nous a révélé que les gemme sont cruciales pour la survie du peuple du Feu.

Avkor écarquille les yeux.

-Mais alors…

-Oui… Sans cette gemme, le Feu va disparaître.

Il flanche légèrement, perdant l’équilibre.

-… Et elle m’accuse d’avoir volé cette gemme ? Moi ?

Nous hochons la tête. Avkor place une main sur son front.

-Quelle imbécile… Pourquoi ne m’a-t-elle rien dit… Si seulement elle m’en avait parlé…

Il secoue la tête en plaçant une main sur son visage.

-Tu sais… Quelque chose ? Demande Fey.

Le chef se tourne vers sa fille.

-Que veux-tu dire, Fey ?

-Elle se demandait si vous aviez effectivement prit la gemme. Je lance.

-COMMENT ?!

Il s’avance vers moi, furieux. Je recule d’un pas par réflexe, ses yeux lancent des flammes.

-Qu’est-ce que je pourrais bien faire d’une gemme ! Non, je ne l’ai pas dérobée ! Jamais je n’aurai volé Fajro, jamais !

Je déglutis légèrement. Avkor fait peur, comme ça… Mais Szèl tient fermement ma main, comme pour signaler : je suis là pour te protéger. Sans oublier qu’il se place légèrement devant moi, un bras en avant.

-Notre paix était bien trop précieuse, je ne l’aurai risquée pour rien au monde !

Il baisse la tête.

-J’aurai pu l’aider, chercher cette gemme à ses côtés… J’aurai pu…

-Elle a dû estimer que vous l’aviez trahi… Explique Kusiya.

-Mais pourquoi moi ! Comment aurais-je pu faire une chose pareille !

-Car vous étiez le seul coupable possible. Termine la prêtresse.

Avkor sursaute un peu. Et c’est à cet instant qu’il semble comprendre.

-Ce que vous avez dit… Je suis le seul au courant pour le porteur de la gemme… Donc je devais être le traître… Si la gemme disparaît, je suis le seul qui peut en être responsable…

Après plusieurs secondes, il croise les bras, et reste silencieux. Ça fait beaucoup à encaisser, je ne peux même pas imaginer à quel point. Il semble… Beaucoup, beaucoup plus proche de Fajro que je le pensais. Ce qui est un peu surprenant.

Mais ça rend cette histoire encore plus tragique.

Kafllef s’avance alors, un peu gêné. Et je peux comprendre pourquoi, il ne s’attendait certainement pas à autant de drame.

-Chef Avkor ? Il tente.

-Kafllef. Répond son chef.

Sa voix est calme, sans être froide.

-Qu’allez vous faire, désormais ?

Avkor reste silencieux quelques instants, avant de secouer la tête, puis se tourner vers Fey et Alev.

-Et vous, quel est votre plan ?

-Papa… ? Souffle Fey.

-Dites-le moi.

Fey nous regarde, et se rapproche de nous. Nous nous regardons un instant, avant de hocher la tête de concert. C’est Fey qui regarde son père droit dans les yeux, et affirme :

-Fajro va revenir. Il faut trouver le dernier endroit connu de la gemme.

Elle serre les poings.

-Papa, dit nous ou était le porteur.

Avkor reste silencieux, puis secoue la tête. Je sens d’ici notre cœur à tous se briser.

-Je suis désolé, après toutes ces… informations… Je ne parviens pas à m’en rappeler.

La déception et, il faut l’avouer, un peu de désespoir se dessine sur nos visages. Avkor reprend cependant rapidement :

-Mais hors de question de vous être inutiles.

Il hoche la tête.

-Reposez vous, vous êtes les bienvenus au village, comme invités d’honneur. Pendant ce temps, je chercherai dans les méandres de ma mémoire pour retrouver le lieu de cette gemme… Et ne connaitrait aucun repos tant que je ne m’en souviendrais pas.

-Vanioke, vkawa… Murmure Fey.

-Rarria, ereru… Renchérit Alev.

Fey et Alev prennent les mains d’Avkor, qui les serre fermement.

-Etian, Kusiya, Szèl ? Appelle Fey.

On se tourne vers la saule, qui sourit.

-On va s’occuper de Papa. Allez vous reposer.

-Fais attention à toi, Fey… Je souffle.

-Promis. On se revoit plus tard !

Elle nous fait un signe, et part juste un peu plus loin avec Avkor et Alev. Cette dernière nous accorde même un sourire amical. C’est mignon.

Je me tourne vers Szèl et Kusiya. Et, tous les trois, en même temps…

On pousse un gigantesque soupir de soulagement.

-Ça s’est plutôt bien passé au final. Je lance.

-J’ai eu peur lorsqu’il s’est approché de toi… Murmure Kusiya.

-J’étais prêt à te défendre, mais c’est quand même un chef ! Renchérit Szèl.

-Un chef blessé, alors te sous-estime pas Szèl.

Je vois ses yeux s’illuminer sous le compliment. Bon sang, il ne changera jamais… Mais un raclement de gorge nous ramène tous à la réalité.

-Si vous le permettez…

Kafllef tourne le bras, nous invitant à le suivre.

-Retournons au village, allons vous trouver des… Chambres ? Non, plutôt des couchettes ?

-Nous comprenons, Kafllef.

-Tant mieux.

Il sourit, alors que nous le suivons dans la forêt. Je vois déjà plusieurs arbres s’affairer autour de nous, sûrement pour évaluer les dégâts. Ils ne font pas attention à moi, ni aux autres.

Je soupire un peu de soulagement. Je suis certain qu’Avkor va se souvenir, il a juste besoin d’encaisser tout ça, alors…

Laissons-lui un peu de temps.

Et demain, nous repartirons pour continuer notre enquête.

Serrant mon pendentif dans ma main, discrètement, je souffle.

-On va te retrouver, gemme du Feu…

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