The Arizona Sins

Chapitre 17 : XVII. Anesthesia

9971 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/04/2023 09:33

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- - Anesthesia - -


J'ai passé la nuit à fixer ma grand-mère, à regarder sa poitrine se lever et s'abaisser, aidée qu'elle est par cette machine. De même, j'ai longuement observé le moniteur cardiaque, regardant chacun des pics avec attention. Ma mère agit un peu comme moi et nous sommes presque restées totalement silencieuses. Naturellement, elle a passé aussi son temps à me demander si ça allait et j'avoue que je ne faisais rien d'autre non plus. Je mens un peu... Placée bizarrement dans le fauteuil de la chambre, de l'autre côté du lit par rapport à ma mère, je ne fais que songer aux éventualités impliquées par la réunion. Est-ce Mark ou pas? A-t-il continué sa croisade ou pas? M'a-t-il manipulé ? A-t-il réellement été sincère avec moi? M'a-t-il menti pour mon sang? Je me repose toutes ces questions en boucle. Heureusement, Jenna, Angel et Esperanza sont venus nous assurer de leur soutien. J'ai ainsi rencontré leur père qui était de service, très gentil d'ailleurs. Nous avons également eu la visite de Andy et d'Alec. C'est ce dernier qui a placé les glyphes dans la chambre. Je m'y suis intéressée et j'ai eu droit à un cours rapide qui m'a plutôt permis de cerner l'intérêt. En réalité, j'ai surtout compris que nous étions tout sauf en sécurité. Les vampires peuvent entrer et sortir d'un hôpital comme n'importe qui et donc, désormais, ils n'ont plus accès à la chambre de ma grand-mère. Elle est donc en sécurité et tout dépend d'elle. Pourra-t-elle se réveiller ? Vais-je perdre ma grand-mère ? Je suis juste inquiète et en colère. J'ai ruminé toute la nuit et maintenant que le soleil se lève, ma décision est prise. Je saisis mon téléphone et j'envoie un message. "Je ne sais pas à quoi tu as joué, ni même si tu es sincère mais si c'est toi qui t'en pris à ma grand-mère, je vais te faire la peau! Je ne peux pas avoir confiance dans cette situation et comme tu réponds pas... Je commence à me méfier... N'approche pas!" Je soupire en pensant que Tammy s'est inquiétée également et m'a demandé des nouvelles... Pas mon mec... Ce serait pourtant à lui de le faire non ? Être là...

- Ça va ma puce ? fait ma mère dans son coin.

Je relève la tête et je la vois avec des cernes monstrueuses. Je dois avoir les mêmes.

- Je donne des nouvelles, dis-je alors.

- D'accord..., marmonne ma mère.

Elle m'avait dit durant la nuit que je pouvais rentrer ou demander à Mark de venir. Forcément, j'ai refusé, sait-on jamais. J'essaye de m'étendre un peu. Les hôpitaux ne pensent pas aux familles, on est mal installé et c'est tout. Bon, les infirmières venaient nous voir de temps en temps pour s'assurer que nous allions bien mais ça ne compense pas...

- Ouf..., dis-je en me levant et marchant dans la pièce.

- Tu aurais pu rentrer tu sais? précise ma mère.

- Je sais... Mais je voulais être là au cas où..., dis-je quand les mots se coincent dans ma gorge.

Et voilà que je pleure à nouveau... Je dois réprimer mes larmes... Maman aussi est inquiète et épuisée, je ne dois pas me montrer aussi faible. Je renifle bruyamment.

- Tu peux pleurer ma puce... Je n'arrête pas non plus, dit-elle calmement.

- Je sais mais ça sert à rien, elle va se réveiller, dis-je alors pour y croire un peu plus.

Ma mère se lève et vient me serrer dans ses bras. Nous n'avons pas du tout évoqué les circonstances même si le pansement sur son cou est assez symbolique de son attaque. J'entends alors une notification de mon téléphone et ma mère me libère pour que je puisse aller voir. C'est un message... Un message de Mark... Il s'agit en réalité d'un seul et unique mot: "Désolé". C'est un aveu ? Putain si c'est ça je vais me le faire... Je ne sais pas pourquoi mais là, j'ai l'impression d'être surveillée, c'est dans mon échine. Je regarde alors par le seul endroit duquel on peut m'observer et c'est l'extérieur que je vois par la fenêtre. Je me fige immédiatement quand je le vois. Face à la fenêtre de la chambre de ma grand-mère, il y a le parking de l'hôpital... Et tout en haut du parking, sur le toit, il y a un homme. Et je sais qui est cet homme... C'est Mark! Putain! Il ose?

- Je...

- C'est ton petit ami? demande ma mère en me souriant.

- Il... Il est en bas, il veut qu'on aille prendre un café... Histoire de penser quelques instants à autre chose, dis-je en mentant sans hésitation.

- Vas-y, ça te fera du bien, me fait ma mère.

- D'accord, dis-je alors avec détermination.

- En revenant, tu veux bien m'apporter quelque chose de fort ? Bien serré? demande ma mère.

- Oui, évidemment, dis-je en allant vers la porte avant de m'arrêter. Maman... Je t'aime.

- Moi aussi mon cœur, me répond ma mère.

Je l'ai dit comme une façon de lui dire adieu. Je veux le confronter et même si je commence à être convaincue que c'est lui, je meurs d'envie de me tromper. J'avance à travers les couloirs en réfléchissant à comment m'y prendre. Je martèle le bouton de l'ascenseur.

- Magne toi putain !!! grogné-je devant la double porte qui s'ouvre enfin.

Je rentre à l'intérieur et je vois une autre adolescente, toute fine et même plus petite que moi, aux très longs cheveux blonds, presque blancs, à la peau pale qui semble inquiète.

- Salut, dis-je alors.

- Bonjour, dit-elle avant de s'arrêter. On est bien le matin ?

- Nuit difficile je suppose ? demandé-je alors.

- Oui, j'ai veillé quelqu'un, m'avoue la jeune adolescente qui ne doit pas avoir plus de quatorze ou quinze ans.

- J'ai fait pareil... J'espère que ça ira mieux pour cette personne, dis-je poliment.

- À toi aussi, me fait-elle doucement tandis que je sors au rez-de-chaussée.

Je me rends compte qu'elle ne descend pas et je réalise que les sous-sols sont soit la morgue soit les chapelles ou les laboratoires... J'espère qu'elle se rend à la seconde probabilité. Je lui ai souhaité qu'elle s'en sorte et je me suis peut-être trompée. Elle me salue de la main au moment où les portes finissent de se fermer. Je traverse le hall en quatrième vitesse, sachant où je dois aller. La porte tambour est encore bloquée, il est trop tôt pour les visiteurs. Heureusement l'agent de sécurité me permet de passer quand j'explique ma situation. Le froid matinal me saisit quand même et je regrette d'être en minishort. J'ai peu dormi aussi et je me sens épuisée, physiquement comme moralement d'ailleurs, mais je n'ai plus le choix. Je traverse la rue et je m'approche de l'entrée du parking qui est à cette heure totalement silencieux. Je me baisse pour passer la barrière et j'avance dans les ombres du parking. Je n'entends pas beaucoup de bruits, à part celui des rats qui grouillent sans doute dans les ténèbres. Pas un bruit ne me parvient mais je me décide quand même à avancer. J'avance très méticuleusement, lentement et patiemment dans les allées. Les machines et les tas de métal qui m'entourent me donnent l'impression qu'elles se moquent de moi. Je suis la pauvre adolescente stupide qui a trop le feu au cul. Je voulais Mark, je l'ai eu mais j'ai peut-être fait une très grosse connerie. J'entends alors un bruit derrière moi.

- Albispinum ! dis-je en me retournant brutalement prête à me battre.

- Miaou!!! me fait alors le responsable du bruit.

Un chat! Un putain de chat grassouillet qui pense encore à attraper des rats! Il va me faire avoir une crise cardiaque ce con. Mais au moins il est mignon.

- Bon sang... La frousse!

Je me dis surtout que si je réagis comme ça face à un chat... Comment je vais gérer Mark? Je n'en sais rien mais visiblement, il n'est pas à cet étage. Je monte encore, guidée par les néons, dont certains clignotent d'ailleurs comme dans un mauvais slasher... Je parcours le second étage en respirant calmement, progressant en restant sur mes gardes. Un vampire est plus rapide, plus fort aussi alors je ne dois surtout pas me laisser surprendre.

- Où es-tu ? marmonné-je alors.

Mark... M'as-tu réellement aimée ? Au moins un peu ? J'espère ne pas avoir fait une erreur... Je progresse d'étage en étage, sans succès... Il ne m'en reste que deux et le toit... J'arrive dans l'allée centrale et je vois des phares allumés... C'est une Cadillac et un garçon est assis dessus. Mark...

- T'étais là alors..., dis-je simplement.

- Comme tu vois, me précise Mark.

- T'es venu finir le travail ? D'autres Lasher sont à disposition ? demandé-je alors sur mes gardes.

- Eny... Tu as oublié que j'étais un vampire ? dit-il simplement.

- Non, sûrement pas... Comme tu vois, dis-je en montrant ma bague. Et je suis prête...

- Tu penses réellement avoir la moindre chance face à un vampire de mon âge ? Je ne suis pas ces petites merdes du bal, qui ne comprenaient sans doute même pas le dixième de leurs capacités, m'assure Mark.

- Je n'ai peut-être pas beaucoup d'expérience au combat mais tu as fait une erreur, dis-je alors.

- Laquelle ? me demande Mark avec étonnement.

- Comme tu avais besoin de mon sang, tu m'as rendue plus forte... Et maintenant...

Je lève alors la main sans hésitation, activant ainsi le Ignis qui chauffe dans mes mains. Mark sourit de manière diabolique.

- Tu penses donc que je n'en veux qu'à ton sang?

- Non... Tu veux autre chose... Tu continues de venger Dezba... J'espérais...

- Tu espérais quoi? dit-il en descendant de son capot de voiture et se dressant devant moi.

- Que peut-être... Peut-être pouvais tu l'oublier avec moi... Pas totalement évidemment mais...

- Tu as donc si peu confiance ? C'est idiot, dit-il en souriant.

- J'ai été conne je sais... Au moins cela aura été sympa... Le temps que ça a duré...

- Je vois, fait Mark en avançant vers moi. Donc tu rejoins leur camp.

- Recule... Je n'hésiterai pas...

- Et bien vas-y...

Je réalise qu'ignis est trop dangereux a utiliser dans un endroit clos comme celui-ci, je pourrais mettre le feu aux câbles électriques ou aux voitures. De même Terra m'est totalement inaccessible, je n'ai pas de terre près de moi, que du béton. Mark a trop l'habitude d'affronter des sorciers, deux des pouvoirs de base sont déjà totalement inutiles... Et merde... Mais il me reste celui où j'excelle...

- Bora ! dis-je alors.

Mark n'a pas eu le temps de bouger mais il est totalement propulsé contre le mur du fond et retombe lourdement, caché par les véhicules. Et merde! Je me mets à courir pour m'approcher de l'endroit où il est tombé et déjà, il n'est plus là.

- Merde..., m'exclamé-je alors.

Je m'apprête à me retourner quand je sens un courant d'air derrière moi. Je n'ai pas le temps de me retourner qu'une main saisit mon bras gauche et j'entends le bruit caractéristique de brûlures. Je vois avec étonnement ma bague quitter mon doigt et finir dans la main de Mark qui la met dans sa poche.

- Je te l'ai dit, ils n'étaient pas si dangereux, dit-il alors.

- Mais moi oui! Bora !

Cette fois, il est propulsé dans l'allée centrale et je n'ai pas contrôlé ma puissance. Des morceaux de bétons tombent des piliers dans un bruit sourd. Faut que j'apprenne à me maîtriser. Mark, sans forcer, se relève presque immédiatement.

- Comment t'as pu te foutre de moi hein? dis-je énervée. J'étais sincère ! Je n'en avais rien à foutre de ce que tu étais et toi... Tu as fais ça !!!

- Ne pas te soucier que j'étais un vampire, était-ce réellement intelligent ? me demande Mark.

- Non, c'est clair, dis-je en colère. Mais je vais pas te rater... Tu vas payer pour elle... Elle est entre la vie et la mort... Tu n'auras pas cette chance...

- Tu comptes y aller à fond? Sans bague? me demande Mark.

- N'oublie pas le Vitae Vivare, et je vais l'utiliser jusqu'au bout... Tu ne t'en sortiras pas sans dommage et même si je dois y rester, je vais t'emmener avec moi.

Tout à coup, de ma gauche et dans l'ombre, un rire masculin me parvient. Je tourne la tête vers l'origine de ce rire et je me fige. Un homme avance vers moi, dans un beau costume et je me fige d'horreur.

- Je croyais que tu exagérais quand tu parlais de ce sort, assure calmement Aurélien qui se place de manière à être à ma gauche.

- Vous... Vous êtes avec lui? dis-je choquée.

- Crois-tu que je laisserai mon meilleur ami dans cette situation sans m'en mêler ? Tu es encore bien jeune et peu lucide, précise Aurélien.

- Je..., fais-je en reculant. Je me battrai aussi contre vous si il le faut.

- Crois-tu sincèrement avoir la moindre chance contre deux vampires de nos âges ? précise Aurélien. Tu vas t'épuiser avant même de t'être débarrassée d'un de nous... Il a commencé à t'entrainer mais il n'est pas allé assez loin.

- Je... Je ne suis pas désarmée..., dis-je en portant ma main à ma poche.

Mark m'en avait donné une autres

, et ma grand-mère aussi. J'avais donc deux fioles de cette poudre capable de les détruire. Elle était inutile contre Mark qui peut vivre au soleil mais Aurélien pourrait mourir.

- Crois-tu qu'il ne pourra pas l'éviter ? demande Mark. Tu crois qu'un objet lancé par une humaine pourrait être assez rapide ?

- Et avec un bora? demandé-je plus par provocation que convaincue.

- Hmmm... Réflexion faite, peut-être..., marmonne Aurélien.

- Et je vais tenter ma chance... Mais d'abord... Vous l'aidiez depuis tout ce temps ? Vous en avez tué combien ?

- Ça c'est plus compliqué..., précise Aurélien.

- Vous êtes monstrueux, dis-je alors en reculant encore.

Je n'arrive pas à croire que je me retrouve dans ce guêpier. Mark est peut-être l'ennemi mais je ne pensais pas qu'il serait accompagné... C'est lâche.

- Nous sommes des vampires, dit alors Aurélien.

- Ce n'est pas une réponse... Mark n'a jamais été monstrueux sauf pour me défendre... Mais il faut reconnaître que j'ai été assez conne pour y croire...

- Tu vois, les vampires sont des monstres, me sort Aurélien.

- Pas tous, il y en a des biens... Tammy si elle est honnête, dis-je en regardant Mark.

- Elle ignore que je suis ici, précise d'ailleurs Mark. Mais elle est encore assez humaine.

- Et il y aussi la Reine Anne qui se démène pour empêcher une guerre... Et toi tu passes ton temps à foutre le bordel pour une vengeance qui devrait être terminée depuis longtemps. Elle fait de son mieux et a tout analysé pour préserver la paix... Elle est un exemple pour les vampires...

- Hoooo comme c'est gentil, fait alors une voix derrière moi.

J'écarquille les yeux et je baisse un peu la tête... Non ce n'est pas possible... C'est pas vrai! Je me retourne et je tombe nez à nez avec la Reine Anne appuyée contre un pilier.

- Moi aussi je t'apprécie, fait-elle. Tu es une sorcière courageuse.

- Reine Anne... C'est impossible... Vous ne pouvez pas être leur alliée... Vous voulez la paix... Vous donniez des informations ! dis-je choquée.

- La paix ? Je n'ai pas beaucoup eu l'impression que ton propre Triumvirat désirait la conserver, m'assure la Reine.

- Si, ma mère et ma grand-mère ! crié-je alors. Elles voulaient vous aider! Et vous... Mais pourquoi les aidez vous alors ?

- Je suis assez solidaire de mes frères, dit alors la Reine Anne. Surtout du petit dernier.

Je regarde la Reine Anne surprise et je tourne la tête vers Mark. Je me souviens d'une conversation avec la Reine Anne... J'ai été manipulée plus que je ne le pensais.

- Non, fait alors la Reine Anne.

- Quoi? dis-je surprise.

- C'est avec Aurélien, dit elle alors.

- J'ai fait quoi encore ? demande ce dernier.

- Ho c'est rien, je lui ai raconté coucher avec un de mes frères, dit alors la Reine Anne. Je crois qu'elle est toujours amoureuse car elle semblait jalouse.

- Rien ne me surprend plus, mentis je alors en me disant que c'était de pire en pire.

Trois vampires, tous très vieux... Et je ne suis qu'une sorcière de seize ans... Je suis dans une merde noire... Je n'aurais pas dû venir... Mais pourquoi sont-ils trois?

- Vous... Vous allez vous partager mon sang hein ? crié-je alors. C'était ça l'idée... Du sang de nécromancienne? Vous avez besoin d'être trois ?

- Ouhhh... Elle a du répondant, dit alors la Reine Anne. Je comprends qu'elle te plaise Mark... Tout à fait ton genre.

- Allez vous faire foutre tous les trois ! Je ne me laisserai pas tuer sans me défendre !

Aurélien se met à rire derrière moi, suivi rapidement par la Reine Anne. Je regarde vers Mark et lui, il ne rit pas. Par contre, il sort les crocs.

- Moi d'abord, fait-il simplement.

- C'est pas juste, t'y as déjà goûté, dit alors la Reine Anne.

- C'est vrai !

- Vos gueules ! dit alors Mark.

- Bon ben vas-y... Mais garde la en vie, j'ai d'autres idées d'amusement et même si elle n'est plus trop consciente, c'est pas grave, assure la Reine Anne en riant.

Putain, ils sont vraiment monstrueux... Je vais mourir ici, pour le péché de mes ancêtres... Putain! Quelle conne! Ce sont des monstres...

- Il y a quelqu'un ? demande alors une voix fluette. Tout va bien? Pourquoi vous criez?

Cette voix... C'est celle de la fille de l'ascenseur... Elle est peut-être sortie prendre l'air et elle a dû entendre du bruit provenant du parking. Bordel de merde.

- Pas de témoin Mark, assure Aurélien.

- Bon, j'y vais, une de plus ou une de moins...

- Non! Bora !

Je me suis concentrée et j'ai fait un mouvement circulaire du bras. J'espère atteindre les trois et c'est le cas même si ils ne sont pas propulsés aussi loin que si il n'y avait eu qu'une seule et unique cible. Pas le temps de tergiverser, je me mets à courir vers l'accès de l'étage. Passant entre les piliers et les voitures, je repère aisément l'adolescente de l'ascenseur.

- Tu vas bien? me demande la fille fluette aux longs cheveux blonds.

- Pas le temps, dis-je en saisissant son bras. Cours! Ils sont dangereux !

- Mais qui? demande-t-elle ensuite pendant que je la tire par le bras.

- Un gang!

Je tire la jeune fille sans hésitation et je n'ai pas tellement de possibilités de fuite. Deux étages pour le haut, c'est toujours mieux que tout ceux pour descendre. Au moins Aurélien et Anne ne pourront pas sortir, je devrai toujours affronter Mark. Je n'arrive pas à croire que tous les trois sont alliés. Évidemment, Aurélien est un vampire un peu bizarre, mais je le trouvais sympa. Le comportement de la Reine est tellement invraisemblable en réalité... Pourquoi vouloir conserver la paix comme elle le fait et, en secret, être une des origines des problèmes. Quand je pense que j'étais en admiration devant elle... Je suis franchement crétine... La fille derrière moi a beaucoup de mal à me suivre.

- Vite! dis-je à l'étage suivant.

- Mais on va où ? demande la jeune fille paniquée.

- Sur le toit ! dis-je alors en accédant au dernier étage.

- Mais c'est idiot, on aurait dû fuir par le bas! assure la pauvre victime potentielle.

- Peut-être mais pas avec eux...

Je la sens ralentir, elle n'est peut-être pas en forme. Elle commence aussi à résister et je dois lui faire mal.

- Attends... S'il-te-plaît !

Je ralentis et je la regarde inquiète. Je regarde derrière elle pour m'assurer qu'ils n'arrivent pas.

- Vite ! dis-je en essayant de la motiver.

Elle est penchée en avant et tente de reprendre son souffle du mieux qu'elle peut. Allez dépêche toi.

- Écoute... On n'est plus très loin, vite... S'il-te-plaît...

- Je ne peux aller plus loin...

- Un tout petit effort... Je ne veux pas que tu meurs par ma faute, c'est déjà en train d'arriver à ma grand-mère..., dis-je consternée.

D'un coup, la jeune adolescente, de quatorze ans sans doute, me saisit dans ses bras et je suis surprise.

- Merci de ton courage, dit-elle alors.

- Non mais c'est rien, dis-je surprise.

- Beaucoup aurait préféré sauver leur vie Ksenya, m'assure la jeune fille.

- Je sais mais pas..., je réponds avant de me figer.

D'où connait-elle mon prénom ? On les a échangé dans l'ascenseur ? Non... Je ne crois pas...

- Je commence à comprendre comment il est tombé amoureux de toi, fait soudain la jeune fille.

Je la repousse en me reculant et la regardant fixement. Elle me sourit et je réalise qu'elle sourit... Comme eux! Merde! Encore piégée ! Je me recule un peu et mon pied prend dans un rebord. Je vais tomber à la renverse comme les cruches de films avec des tueurs... Je sens alors un courant d'air et deux mains me saisissent par les épaules pour m'empêcher de tomber. Je reconnais déjà ce contact... Je sais qu'il s'agit de Mark.

- Je suis fichue..., marmonné-je alors. Fais ça vite Mark...

- Je ne ferai rien, dit il simplement.

- Cette jeune fille est pleine de bravoure... Elle n'a pas hésité à protéger de son mieux une fille dont elle ne connaissait même pas le prénom... Elle m'impressionne, dit-elle en regardant Mark.

- Je sais... Eny... Je te présente Doli, me fait Mark.

- Do... Doli? dis-je en regardant la jeune fille.

C'est elle la fameuse Doli ? Celle pour qui le symbole de vie au soleil fut inventé ? Seigneur... C'était une enfant quand elle a été transformée... Elle est plus jeune que moi.

- Ravie de te rencontrer Eny, me fait Doli en me souriant. Navrée de tout ce simulacre mais je voulais te tester... Je te présente mes excuses...

- Simulacre ? Tester? répété-je alors perdue dans ses propos.

- C'est à ma demande, précise Doli. Je voulais m'assurer que tu n'étais pas trop abattue...

- Je...

- Viens nous allons discuter au calme, fait-elle alors.

- Pars devant Doli, on vous rejoint, dit alors Mark.

Je regarde Doli s'éloigner, toujours assez incrédule de son existence. Elle fait si jeune...

- Je voulais m'excuser, dit alors Mark.

Je me retourne vers lui et je le fixe, j'hésite entre exploser de colère ou le prendre dans mes bras. Je préfère attendre la suite.

- Tu n'y es pour rien? Tu peux me le jurer? demandé-je alors.

- Je n'y suis absolument pour rien Eny, je ne t'ai pas approchée avec un autre but dans le tête, m'avoue Mark.

- Mais... Tout ça...

- Je te promets que je n'y suis pour rien, me fait encore Mark.

- Alors... T'étais où ? demandé-je méfiante.

- J'étais avec Doli... J'avais envie de te présenter, dit alors Mark.

Je le regarde étonnée et soudainement attendrie. Je lui fonce dessus et je l'embrasse. Puis, je le recule et je le gifle avant de l'embrasser à nouveau.

- Je ne comprends plus rien..., marmonne Mark.

- La gifle c'est pour le silence... Le premier baiser c'est pour te dire que je t'aime et le dernier pour m'excuser...

- Simple et logique..., précise Mark avec un sourire aux lèvres.

- Tu ne demandes pas de quoi je m'excuse ? dis-je surprise.

- D'avoir douté ? me propose Mark.

- Oui...

- Je suis un vampire..., murmure Mark amusé.

- Vous commencez à me gonfler avec cette phrase..., grommelé-je alors.

- Tu as une réaction normale, je reste ce que je suis, dit-il simplement.

- Mais pourquoi te faire porter le chapeau ? demandé-je étonnée.

- Viens, ils vont t'expliquer...

- Tu... Tu t'en fous que je doute ? demandé-je surprise.

- Je comprends, dit-il simplement. Les circonstances donnent ce résultat... Eny?

- Oui?

- Comment va ta grand-mère ? demande Mark en me fixant dans les yeux.

- Mal... Très... Très mal..., dis-je mal à l'aise avant de me réfugier dans ses bras.

Il m'enlace sans hésitation et je réalise que sa présence, je l'aurai voulu hier soir... Cette nuit...

- J'ai voulu venir, dit-il simplement. Mais on a réalisé que des glyphes étaient apposées...

- Je sais... C'est par sécurité, précisé-je sur un étonnant ton d'excuse.

- Eny... Je comprends mais j'aurais voulu être là pour toi, dit-il simplement. Et expliquer ce qu'il se passe.

- D'accord...

- Viens, allons rejoindre ma... famille, dit-il alors.

Je le regarde amusée du propos, c'est bien cela en soit. Une famille, à part sans doute mais une famille quand même.

- Au fait... Comment ils vont ressortir ? Il fait jour dehors... D'ailleurs comment Doli est venue?

- Entre l'hôpital et le parking ? Par les coursives de sécurité, dit-il simplement. Et pour partir d'ici? Avec ça...

Je me retourne et je me fige en découvrant le "ça"... C'est une putain de limousine grand luxe... Les vitres sont totalement noires et je parierai qu'ils peuvent vivre grâce à elles. Les vampires aiment le luxe... Quoique c'est peut-être avec la fonction de Reine. J'avance vers la portière ouverte et je rentre à l'intérieur d'une Limousin pour la première fois de ma vie. Je regarde à l'intérieur et putain, c'est classe. Des boiseries luxueuses, du cuir, on se croirait dans Cosmopolis... La vache... Ho...

- Salut, me fait alors l'occupante la plus improbable de l'habitacle.

- Bonjour Leah..., dis-je méfiante.

- T'as réussi le test alors, flippe pas, m'assure la native.

- T'étais au courant ? je demande alors légèrement intriguée.

- J'étais chez Doli quand... On a eu l'information...

- Leah, je vais expliquer à notre jeune invitée, signifie clairement Doli. Désires tu du café ou de l'eau?

- Si vous avez du café..., marmonné-je étonnée.

- Tiens, fait alors la Reine Anne en me donnant un gobelet.

- Merci..., dis-je avant de boire. Hmmm Délicieux...

- Un pur café du Nicaragua... Je regrette toujours de ne plus avoir le palais suffisant pour l'apprécier, me précise la Reine Anne.

- D'accord...

- C'est vrai que nous sommes peu à avoir découvert cela de notre vivant, précise Aurélien. C'est si bon?

- Oui, quand même...

- Dire que personne ne me croit, grommelle Leah. C'est chiant d'être humaine... Parfois...

Je regarde Leah, suspectant un petit désir latent d'être immortelle. Mon regard se porte sur les vampires et je réalise que Leah s'est en réalité installée près de Doli. Celle-ci joue d'ailleurs avec ses cheveux, non pas comme une éventuelle amante mais plutôt comme une sœur, une mère ou une grand-mère...

- Quand vous aurez cessé de digresser autour du café et du goût de celui-ci, peut-être pourrais-je enfin informer notre invitée de la situation réelle ? propose une Doli franchement lassée.

Je la regarde avec amusement, son comportement et même son phrasé sont tellement en contradiction avec son apparence physique si juvénile que je me mets à penser qu'elle serait incapable de passer réellement pour une humaine... Peut-être est-ce réellement pour cela qu'elle reste auprès de la tribu.

- Mark t'a parlé de moi je suppose ? demande Doli.

- Oui..., dis-je en regardant ce dernier qui me sourit d'une manière très rassurante. Mais j'avais cru, à tort visiblement, que vous étiez peut-être une native...

- Je comprends... Par le fait que je reste auprès de cette tribu Navajo ? demande Doli tandis que je hoche ma tête en réponse à son propos. Je viens plutôt des régions nordiques européennes, bien avant que vous ne nous donniez le nom de viking. Mais cela remonte à très très loin.

- D'accord...

- Il faut cependant que tu saches plusieures choses que j'estime assez importante, dit-elle alors en regardant ses enfants.

- Je vous écoute Madame, dis-je alors.

- Doli suffira et ne me vouvoie pas, j'ai l'impression d'être vieille, dit-elle alors en me souriant.

- Doli, à trois nous n'égalons pas ton âge, précise Aurélien.

- Et même si on nous ajoute toutes les deux, cela ne change pas grand-chose, précise Leah en me montrant.

- Tu n'es jeune que par ton apparence Doli, précise la Reine Anne.

- Car ton comportement reflète ton âge, assure Mark.

Doli soupire et se penche vers moi avant de m'indiquer de m'approcher d'elle. Je me penche doucement et elle murmure quelques mots.

- Ils sont agaçants, mais on finit par s'y habituer, précise Doli avec un sourire avant de reprendre sa position.

- Nous ne sommes pas agaçants, marmonne la Reine Anne comme une enfant qui a fait une bêtise.

- Bon... Je vais être très honnête avec toi, m'assure Doli. À l'origine aucun de ces deux là ne savait pour Mark, précise Doli en montrant Aurélien et la Reine Anne.

- Vous voulez dire pour le glyphe qui lui permet de vivre le jour ? demandé-je immédiatement.

- Oui... Aurélien l'a appris avec ses réseaux comme il m'a signifié te l'avoir précisé précédemment... Anne n'a visible réalisé ce qu'il se passait que durant ce dernier Triumvirat, précise alors Doli.

- Comment avez-vous su? demandé-je ensuite à la Reine Anne.

- Ton cou ma chérie, précise la concernée. J'avais relevé l'histoire de la ressemblance du portrait avec ton petit ami mais c'est quand j'ai simulé te mordre que j'ai compris.

- Ha bon? demandé-je.

- Oui... Les sorciers l'ignorent, comme les lupins d'ailleurs, mais même cicatrisées, les morsures de vampires restent assez visibles de près pour les autres.

- Mais cela aurait pû être lié à l'attaque... Vous ne pouviez être sûre que ce soit Mark? demandé-je immédiatement.

- En réalité, chaque canine est différente, précise la Reine. C'est comme l'acide désoxyribonucléique des enquêtes judiciaires... Aucun vampire ne possède les mêmes striures caractéristiques que les autres. J'ai déjà vu celles de Mark alors... J'ai compris que mon petit frère avait succombé à tes charmes.

- Ho je... C'est plus compliqué que ça..., dis-je simplement avant de réaliser. Tu n'en avais parlé à personne en fait ? interrogé-je le concerné.

- Non, je l'ai fait avec Doli...

- Et quand Anne a entendu l'appel reçu par cet inspecteur et sorcier...

- Andy, dis-je rapidement.

- Lui-même, me fait Doli avec un sourire. J'ai compris qu'il était temps de vérifier que tu restais digne de confiance.

- Pardon? dis-je étonnée. Moi?

- Vois-tu, ceci n'est point une injure mais quand même, soumis aux affres de la vie, les humains peuvent perdre toute combativité... Nous avons voulu vérifier que tu étais toujours prête à te battre... À nos côtés, précise Doli.

- Mais... J'aurais pu vous blesser, dis-je alors en les regardant tous.

- Il y avait en réalité peu de chances... Mais Mark ne nous avait pas parlé du Vitae Vivare, annonce la Reine Anne en le regardant méchamment.

- Un simple oubli, précise Mark.

Je le regarde et je réalise qu'en réalité, il a gardé des secrets avec sa famille vampirique. Les miens aussi en particulier et étonnement, ça me rend encore plus amoureuse de lui.

- Mouais... Bien sûr, précise la Reine Anne.

- Et maintenant, nous avons pensé qu'il était nécessaire que tu nous connaisses tous, précise Doli.

- Car quelqu'un essaye de faire porter le chapeau à Mark? demandé-je alors.

- C'est plus... Surprenant que cela, assure Doli.

Je la regarde un peu perdue et j'aimerais bien leur rappeler que je ne suis pas immortelle et que je n'aime pas attendre une éternité pour avoir une réponse. Mais ça, c'est assez caractéristique des vampires j'ai l'impression... Mark est également comme ça.

- En bref? insisté-je quand même.

- Crois-tu aux coïncidences ? demande Doli.

- Bah... Euh... Comme tous le monde je dirai... Un peu quoi...

- Et pourtant c'est le cas, assure Doli.

- Attendez... C'est juste le hasard ? demandé-je donc.

- Le hasard... Si l'on veut, précise la Reine Anne.

- J'avoue que moi-même j'ai eu du mal à y croire, précise Mark.

- En fait... Cette histoire d'un vampire qui massacre l'unité de sorciers est assez connue, beaucoup s'en amusent encore d'ailleurs, avoue la Reine Anne en me faisant grimacer. Tout le monde ignore que le vengeur est dans cette voiture et qu'il s'appelle Mark... À part ceux dans ce même véhicule et cela doit rester comme ça...

- Ha... Euh..., dis-je soudainement gênée.

- Quoi? demande Mark.

- J'ai... J'ai dû en parler à Leigh à l'extérieur de la réunion en fait..., avoué-je gênée.

- Leigh ? demande Doli.

- C'est une héritière lupine qui n'est pas non plus insensible au charme de cette petite sorcière et sans doute bien plus directe que ce grand dadais, avoue la Reine Anne.

Je regarde celle-ci en écarquillant les yeux... Fichue ouïe de vampires ! Putain... Et j'ai rien dit à Mark. J'espère qu'il ne pense pas que je le trompe...

- Euh..., dis-je en regardant Mark.

- Je ne juge pas, précise Mark. Nous ne nous sommes rien juré.

- Il se passe rien mais... Euh... Quoi? T'insinues que tu...

- Non mais je précise, dit-il simplement.

- Ha la modernité des couples libres, fait Aurélien pensif.

- Toi tu la fermes, grommelle Mark.

- Pourriez-vous régler cela plus tard? demande alors Doli.

- Oui pardon, marmonné-je gênée.

- Donc, pour en revenir à ce qui nous intéresse, il est évident que le vampire à l'origine de tout cela connaisse cette histoire et précisément que cela a commencé ici, précise Doli. Mais étonnement, je pense qu'il ignore clairement que le responsable du massacre de l'époque est revenu.

- Je vois... Étrange coïncidence quand même, dis-je alors.

- En réalité c'est un peu ma faute..., précise la Reine Anne.

- Comment cela? demandé-je immédiatement.

- J'ai contacté Anne peu de temps après transformé Tammy, m'explique immédiatement Mark. J'avais besoin de conseils.

- Ceux d'un tout jeune papa, fait la Reine Anne en riant.

- Bref..., marmonne Mark. Elle m'a alors convaincu de revenir dans la région, mais je pense clairement qu'avec ou sans moi, tout cela serait arrivé.

- Oui, forcément, dis-je alors. C'est le pire concours de circonstances jamais imaginé...

- En fait, Mark revenait déjà de temps en temps, histoire de prendre des nouvelles de la tribu, m'assure Leah. Je t'ai dit que je le connaissais depuis toute petite...

- Oui tu me l'as dit... Et...

- Je suppose que tu te demandes si ta présence à toi peut avoir joué un rôle, n'est-ce-pas ? me demande Doli.

- Oui, je sais qu'il y avait eu une attaque avant mon arrivée mais depuis que je suis là, il y en a eu deux... Trois avec ma grand-mère...

- Je pense que cela a pu être voulu effectivement, me précise rapidement Doli. Au moins la dernière en tout cas...

- Mais pourquoi ?

- Simplement pour qui tu es... Je suppose que l'auteur ne pensait sans doute pas que ta mère veuille conserver la paix, à cause des légendes sur les Lasher, précise la Reine Anne. Je pense même que cibler ta grand-mère était l'idée la plus forte qu'il pouvait avoir... Malheureusement pour lui, ta mère est plus posée...

- Comment en êtes vous sûre ? demandé-je alors à la reine des vampires.

- Je me suis permise de contacter ta mère, dit alors la Reine Anne. Pour lui assurer notre soutien et proposer notre protection... Même si elle a refusé cette dernière, elle m'a assuré que l'Ecorce allait conserver sa position pour la paix. Visiblement ta mère sait que les vampires ne sont pas assez fous pour cela.

- Mais vous avez des pistes au moins? demandé-je alors.

- Nous pensions attendre que la police finissent d'inspecter le commerce de ta grand-mère et envoyer quelqu'un sur les lieux, précise Doli.

- Mais pour l'instant nous n'avons absolument rien, précise Aurélien. Il nous est impossible de comprendre si un sorcier y est mêlé.

Je regarde alors attentivement vers Mark et il me sourit avec tendresse. Beaucoup de choses passent dans ma tête mais principalement de la colère envers moi-même pour avoir douté de lui... Ma réaction était tout de même logique, tout indiquait que c'était lui... C'est tellement surprenant que le vampire ait pu choisir de se faire passer pour lui. Si il avait su, il aurait sans doute fait autre chose. Mark hoche doucement la tête comme si il répondait à une question silencieuse... Je suppose qu'il vient de croire que je le regardais pour demander si c'était lui qui allait vérifier le commerce et donc, c'est bien lui. Je comprends désormais pourquoi ils m'ont testée... Tout a pris une tournure différente, compliquée et assez sombre... Mais je veux leur assurer être dans leur camps... Ma décision est prise.

- Je vais aller faire cela avec Mark, dis-je immédiatement.

- Ha l'amour..., balance Aurélien sans aucune gêne.

- Je vous corrige immédiatement... Je veux également la paix, précisé-je rapidement. Et même si je ne le voudrai pas, je suis un peu mouillée jusqu'au cou. Ils veulent faire porter le chapeau à ce vampire vengeur qui n'est autre que Mark mais ils s'en sont surtout pris à ma grand-mère.

- Je comprends maintenant pourquoi tu insistais pour ne pas faire ce test Mark, précise Doli. Il n'y en avait effectivement pas besoin... Elle est déterminée et lucide.

- Bien sûr que je le suis, j'ai demandé à Mark de m'enseigner une autre méthode de magie pour que je puisse me défendre et ce bal l'a prouvé. Je peux être utile. Et puis je connais le commerce de ma grand-mère, j'y passe suffisamment de temps pour remarquer si quelque chose manque ou si il y a un truc bizarre...

- Je pense qu'elle a raison et puis je serai avec elle, précise Mark. Je ne vais pas la laisser sans défense.

- Il est bon de voir une telle alliance, précise la Reine Anne. Même si cela implique d'y mettre du sien...

Je la vois éclater de rire en consternant pas mal de monde. C'est d'un niveau si bas que je ne veux même pas le relever en fait. Je regarde alors Doli et j'inspire profondément.

- Cependant, j'aimerais être sûre que ma grand-mère s'en sorte... Je ne pourrai pas être efficace sinon, dis-je alors.

- Effectivement, il s'agit d'une bonne solution, précise Doli. Et comme je désire t'assurer notre soutien, je vais m'en occuper... Leah?

Je vois alors Leah sortir de sous un siège un kit de premier secours. Je la regarde attentivement pendant qu'elle ouvre ce dernier. Je ne comprends pas réellement mais je réalise qu'elle en sort une seringue et surtout, une aiguille.

- C'est pour faire quoi ? demandé-je alors.

- Leah va me prélever une petite dose de sang, assure Doli.

- Euh... Doli... J'ai proposé à Lauren Lasher, elle a spécifié que sa mère refuserait même si elle croit en notre alliance, marmonne la Reine Anne.

- Je m'en doutes, il est rare que les sorciers le désirent..., précise Doli. C'est pour cela que Leah ne va prélever qu'une faible dose, à peine suffisante pour empêcher une hémorragie mais insuffisante pour la guérir d'une manière qui attirerait l'attention.

J'admire clairement l'intelligence de Doli... Cette femme sait vraiment ce qu'elle fait, elle réfléchit clairement à ses actes et je suis convaincue qu'elle doit souvent poser le pour et le contre avant de faire quoique ce soit. Je suppose que sa seule décision prise un peu à la hâte dut être la transformation de Mark. Pourtant elle avait préféré lui laisser le glyphe de protection et l'avait refusé, donc elle y avait réfléchi.

- Mais comment vous allez l'administrer? demandé-je en regardant Leah planter l'aiguille.

- Nous ne pouvons clairement pas pénétrer dans la chambre... Nous pourrions hypnotiser une infirmière mais cela pose deux problèmes, précise Doli en regardant Leah prendre du sang très lentement.

- Lesquelles ? demandé-je alors à haute voix.

- La première serait simplement que cela pourrait étonner Lauren Lasher qu'on injecte quelque chose sans crier gare. Ensuite, même si Mark est un spécialiste pour se faire passer pour un humain ou Aurélien pour l'hypnose, nous ne pouvons parfaire celle-ci...

- Une seconde... Vous m'aviez tous les deux dits être de clans différents, précisé-je en regardant les deux hommes concernés par ce propos.

- Pur mensonge, précise Aurélien. Je l'ai compris quand il ne m'a pas présenté comme son frère... J'ai donc joué le jeu. Il existe bien des clans différents mais un vampire aussi âgé que moi peut atteindre le même niveau que certains autres clans... L'information est la meilleure des armes et quand elle est erronée, elle est encore plus tranchante... Le sénat romain fonctionnait comme cela aussi.

- Ok... Et pourquoi elle ne fonctionnerait pas alors ? demandé-je immédiatement.

- Car il est impossible d'implanter un ordre absolument illogique..., me fait Mark. Quand j'ai hypnotisé le directeur par exemple, respecter un élève est dans son esprit et se faire du mal fait partie de la nature humaine...

- Oui et donc...

- Une infirmière n'injecterait jamais un produit qu'elle n'a pas préparé elle-même, précise Doli. Et encore plus si il ressemble à du sang qui n'est transfusé qu'en poche. Cela fait partie de gestes qu'elle respecte et répète sans cesse. De même, il est impossible d'obliger un humain à tuer ou se suicider si il n'a jamais envisagé cet acte lui-même... Sérieusement j'entends.

- En fait c'est vachement complexe...

- Hypnotiser est tout un art, m'assure Aurélien.

- Comme ça ? demande alors Leah.

- Parfait ma puce, lui assure Doli d'un ton bienveillant.

- Et donc... On fait comment ? demandé-je quand je vois Leah remettre le capuchon protecteur de l'aiguille.

- Ce sera à toi de le faire, assure Doli.

- Mais je fais comment ? J'ai jamais fait ça moi... Je suis incapable d'enfoncer une aiguille dans ma grand-mère !

- Elle doit bien avoir des poches de sérum physiologique ? me demande Doli.

- Oui, pour l'hydrater...

- Injecte le dans le tuyau sous la poche, mon sang ira dans son corps et ne laissera pas de traces, précise Doli.

Leah me tend alors la seringue que je regarde attentivement... Il n'y a pas beaucoup de sang, quasiment pas en fait. Je n'ai donc pas droit à l'erreur... Si je me loupe, je n'en ai plus.

- Cependant, cache bien la seringue, si le soleil touche mon sang, il disparaîtra comme nous au soleil.

Je regarde la seringue et, en entendant ces mots, je regarde vers Mark.

- C'est ce qui s'est passé en cours... Ton sang a disparu alors que je l'observais... Mais t'es pas insensible au soleil en fait?

- Je le suis mais ma peau me protège, si mon sang quitte mon corps, il réagit comme celui de n'importe quel autre vampire..., précise Mark.

- Ha d'accord... C'est vachement compliqué tout ça... Mais... Ma mère va bien voir ce que je fais...

- Je vais t'accompagner dans l'hôpital, précise Mark. J'occuperai ta mère.

- Ça va être d'un compliqué...

- Vous pourrez ensuite continuer à enquêter, assure Doli. Nous allons rentrer chez nous et vous laisser... Mais sache que tu m'impressionne pour une humaine de ton âge... Tu me fais penser à Dezba...

- Merci... Ça me touche...

- C'est sincère..., me fait Doli en souriant.

- Allez on se donne du courage Yishcha, yishááh, nishááh! fait la Reine Anne.

- Yishcha, yishááh, nishááh! fait Leah fière d'elle.

- Yishcha, yishááh, nishááh! ajoute Aurélien en riant.

- Yishcha, yishááh, nishááh! fait à son tour Doli posément.

- Yishcha, yishááh, nishááh, répète enfin Mark.

Je les regarde attentivement, perdue par ces mots. Et pourtant ces mêmes mots je les ai déjà entendus par le passé. Je m'en souviens immédiatement mais surtout, je me souviens de l'endroit même où je les ai entendus. J'étais dans ma chambre, endormie et mon sommeil était hanté par les mots de mes ancêtres.

- C'est du Navajo, me précise Doli.

- Je... J'ai déjà entendu ces mots...

- Quoi? s'étonne Mark.

- Le jour où je me suis éveillée...

- Les fameux mots des ancêtres ? demande Doli en regardant Mark.

- Oui...

- Mark... Qu'est-ce que c'est ?

- C'est la devise de ma tribu, précise Leah.

- Je... Je descends des Navajo ? demandé-je surprise.

- Non... Un ancêtre n'est pas à prendre dans le sens génétique, précise Mark.

- Peut-être un membre de notre tribu, ou tout du moins son âme a choisi de veiller sur toi, précise Leah.

- Mais je n'en connais pas, dis-je alors.

- Peut-être est-ce quelqu'un qui pensait que veiller sur toi était d'une grande importance, précise Doli. Comme si... Elle savait... Je ne suis pas une fille très romantique, plutôt l'inverse même. En fait j'aurais presque tendance à gerber quand je regarde un film totalement mièvre et complètement gnan gnan... Mais là, se dire que Dezba veille sur moi comme si elle savait que j'allais avoir une petite importance dans sa vie... Et ça... Putain c'est beau! Un amour à travers l'espace et le temps...

- Mais ça signifie quoi exactement ? demandé-je alors.

- Je pleure... Je viens... J'arrive..., traduit Mark.

- Cela signifie qu'importe la peine qui nous envahit, nous nous retrouverons toujours pour veiller les uns sur les autres, précise Doli.

- C'est joli, dis-je simplement.

- Je pense que tu devrais rentrer à l'hôpital, précise la Reine Anne en regardant sa montre.

- Oui ma mère va s'inquieter, précisé-je alors.

- Attention à vous, assure Doli.

Je descends donc de la limousine avec Mark. La limousine part tranquillement et nous redescendons les étages. Je reste murée dans le silence depuis que je sais que c'était sans aucun doute Dezba que j'ai entendue... Je suis perplexe.

- Tu n'as pas à être jalouse, dit alors Mark avec douceur.

- Quoi? dis-je en me retournant étonnée.

- Naturellement, elle fut très importante pour moi mais je ne l'aime pas plus que toi, précise Mark. Ni même moins... C'est différent.

- Tu n'es pas obligé de me dire ça... Je suis impressionnée qu'elle ait fait ça comme si... Elle voulait ton bonheur par delà la mort... Mais en quoi c'est différent ?

- Je l'aimais quand j'étais un sorcier, je t'aime en étant un vampire, précise Mark.

- Ça change quoi ? dis-je étonnée avant de le voir s'approcher.

- Énormément, fait-il en passant sa main sur ma joue. Je ressens tout différemment... Ton odeur, ta chaleur... Je sens même quand ton cœur s'emballe...

- Et tu as aussi mon sang..., dis-je avant de l'embrasser.

- Tu ne m'en donnerais pas, cela ne changerait rien Eny, précise Mark.

- Sans doute...

- Eny... Tu n'es pas Dezba... Tu es toi et c'est toi qui me plais et que j'aime, dit alors Mark. Je ne te demande pas de la remplacer...

- Mais... Il y a pourtant une différence de taille, dis-je quand même en reprenant la marche.

- Elle était Navajo ? propose Mark en me suivant assez étonné.

- Je... Je ne veux pas en parler, dis-je en accélérant.

- Hein?

J'y ai souvent pensé en secret... Sans jamais dire quoi que ce soit et pourtant... Je ne peux qu'y penser parfois.

- Si je t'en parle, tu vas me détester, précisé-je.

- Mais pourquoi ? s'étonne Mark.

- Parce que je suis jalouse de Dezba pour un point stupide... Et horrible...

- Dis moi... Tu n'as pas être jalouse je te l'ai dit...

- Mark... Ne m'oblige pas à dire quelque chose qui te fera du mal, dis-je alors suppliante.

- Parce qu'elle fut ma première ? J'ai deux cent cinquante ans...

- Non... Elle a fait une chose que je ne pourrai jamais faire... J'ai honte putain...

C'est de l'égoïsme, de l'égocentrisme sans doute mais je ne peux plus me taire. Pas quand je le vois perdu comme ça... Il va me haïr quand je vais lui dire mais maintenant allons-y...

- Eny...

- Tu... Dezba a pu tomber enceinte, dis-je en le regardant. Je m'en veux... Je sais que c'était une horreur de l'apprendre comme ça mais...

- Eny...

- Je sais... C'est dégueulasse de dire ça...

- Eny! repète sèchement Mark pour me faire taire.

- Quoi? dis-je surprise.

- Je... Je ne peux plus avoir d'enfant tu sais?

- Oui je sais... Et je ne dis pas que j'en veux là maintenant, dis-je alors pour être franche. Mais si... Si nous restons longtemps ensemble genre... Jusque mes vingt-cinq ou trente ans... C'est hypothétique, je ne veux pas me marier et t'obliger à rester mais il est clair que je voudrais peut-être...

- C'est assez normal, dit-il simplement. Et même l'inverse d'ailleurs... Mais... Tu vas vite là...

- Oui je sais, c'est pour ça que je m'en veux... Parce que je sais que si cela arrive... Ce sera impossible... Mais là, on oublie cette conversation ! On va soigner Grand-mère !

Je ne veux pas en parler... C'est tellement idiot! Comment je peux m'imaginer si loin ? C'est pas mon genre et pourtant... C'est si différent avec Mark... Pour lui, ce futur ne représente qu'une poussière dans sa vie... Pas pour moi. Nous arrivons rapidement dans l'hôpital et devant la chambre de Mark.

- Bon... Attends là, dis-je alors. Je vais lui taper un petit mytho dont j'ai le secret... Ton ouïe passe les glyphes ?

- J'entends la machine de ta grand-mère donc oui..., dit-il surpris.

Je sens qu'il est bizarre depuis la conversation, c'est dans sa façon de parler. Il n'avait sans doute jamais imaginé que je puisse envisager une vie avec lui et c'est tellement idiot en fait! Mais pourquoi j'ai pensé à ça ! Bordel de merde! Je dois passer pour une tarée...

- Pour me donner du courage, dis-je en l'embrassant.

- Fais attention, dit-il simplement. Si ta mère apprend pour cette seringue...

- Je sais, dis-je en retournant.

J'inspire profondément et j'avance vers la chambre de ma grand-mère. Ma mère est assise sur sa chaise et je vois qu'elle lutte pour rester éveillée. Je me penche alors vers elle et je touche son épaule.

- Maman? je l'appelle alors.

- Hmmm? fait-elle un peu dans les vapes.

- Tu dors..., dis-je en embrassant son front.

- Je sais... Je lutte mais un bon café, ça ira..., dit-elle en me regardant.

- Je n'en ai pas, dis-je alors.

- Ho tu... Tu as passer un petit moment câlin avec Mark? demande ma mère.

- Maman ! dis-je consternée. On a juste parlé... Il veut te payer un café.

- Il est où ? demande ma mère en regardant derrière moi.

- Dans le couloir, près de l'ascenseur...

- Pourquoi il ne vient pas? demande ma mère suspicieuse.

- Ce sont les soins intensifs, dis-je alors posément. Cela lui rappelle sa mère...

- Ho... Il a dû la perdre très jeune, dit alors ma mère.

- Et il pense que quitter un peu cette chambre même si ce n'est que pour prendre un café près des distributeurs de l'étage te ferait du bien...

- Sans doute... Et puis c'est gentil de sa part, fait alors ma mère en se levant. Viens...

Ma mère me tire et je panique, j'ai besoin d'un peu de temps quand même. Vite une excuse...

- Je vais prendre un truc dans mon sac, dis-je alors. Vas-y je te rejoins...

Ma mère y va enfin et je retourne dans la chambre. Je m'approche rapidement des poches de sérum physiologique et je regarde vers la porte... Putain c'est stressant... Je sors la seringue et j'enlève immédiatement la protection... Je l'enfonce doucement près de la main de Grand-mère et je pousse... Je vois le sang entrer dans son corps et je la fixe.

- Pardon grand-mère... Mais je veux que tu survives... Ils sont différents... Enfin... Presque...

Je planque la seringue dans ma poche et je commence à attraper mon sac et je cherche ce qui peut nécessiter mon retour dans la chambre. Et merde... Ho je sais... Je prends mes clefs. Je retourne dans le couloir et je rejoins l'espace des distributeurs. Mark est assis à côté de ma mère, une main sur son épaule.

- T'as trouvé ce dont tu avais besoin ? demande ma mère.

- Oui, dis-je en tendant mes clefs à Mark qui me regarde étonné.

- Tes clefs ? demande ma mère surprise.

- Oui... Mark tu veux bien aller chez moi récupérer des vêtements et des affaires de cours...

- Évidemment... Si cela ne gêne pas ta mère, propose Mark.

- Tu peux rentrer un peu avec Mark, dit-elle doucement. Histoire de dormir évidemment...

- Et pourquoi il aurait besoin d'être là alors? demandé-je méfiante.

- Je préfère ne pas te savoir toute seule, précise ma mère. Rentre un peu, prends une douche, mange... Repose toi ma puce... Reviens dans quelques heures...

- Je n'irai nulle part, précisé-je.

- Chérie, ta grand-mère est stable pour l'instant... Et puis Mark s'assurera que tu ailles bien, précise ma mère. J'ai assez confiance envers lui.

Mark la regarde quelque peu étonné de ce propos. Tu pourrais avoir l'air moins bizarre ? Sérieusement Mark... Je vous jure...

- C'est très gentil à vous Lauren, dit-il poliment.

- Il est à peine sept heures du matin et tu es déjà là, précise ma mère. Tu t'inquiètes pour ma fille et crois-moi, je ne pense pas que beaucoup de garçon de ton âge feraient cela... Tu es très mature... Je suppose que... Pardon...

Ho le boulet... Elle parle de sa mère... Vive l'ambiance... On n'est pas mère et fille pour rien...

- Ne vous excusez pas... Ce fut dur bien sûr et je n'en parle jamais, pas même avec ma belle-mère... Perdre ma mère d'une tumeur cérébrale alors que je n'avais que cinq ans... Ce n'était pas facile mais cela m'a fait grandir trop vite sans doute mais en bien... Je fais toujours en sorte qu'importe l'endroit où elle est, elle soit fière de moi, précise Mark.

Mais quel menteur celui-là... Bon la dernière partie est possible... Mais le mensonge est si bien mené que ma mère ne va pas poser d'autres questions. Elle se contente de poser sa main sur son bras pour le soutenir.

- Merci à toi... Je suis contente que ma fille soit amoureuse d'un garçon comme toi, précise ma mère en me mettant la honte...

- Ho mais elle a énormément de qualité également, dont un franc-parler qui me plaît beaucoup, assure Mark.

- Ha pour ça, elle est franche... C'est à tes risques et périls d'ailleurs..., dit ma mère en souriant doucement.

- Bon quand vous aurez fini d'insinuer que je suis une grande gueule..., dis-je consternée.

- Désolé, fait Mark. Tu veux que je te ramène un peu ?

- Oui mais... T'as les clefs de la boutique de Grand-mère ? je demande à ma mère.

- Oui... Pourquoi ?

- Si je n'arrive pas à dormir, j'irai ranger un peu... Je suppose que...

- Attend tu vas pas faire ça toute seule, marmonne ma mère.

- Mark m'aidera...

- Bon, fais ma mère. Fais attention quand même hein? Tu sais...

- T'en fais pas, je sais le défendre... Mark ? On y va je pue le chacal là...

- Ça me gène pas moi, fait-il avec un clin d'œil.

- C'est mignon...

- On revient vite, dis-je en m'éloignant et en soupirant. On va enquêter et j'irai me doucher après.

Désormais, on doit trouver des indices... Je vais choper le salé enfoiré qui a fait ça à ma grand mère et il va goûter à mon Vitae Vivare... Il va découvrir que les Lasher sont plus dangereuses que les vampires ! Il est à moi!


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