The Arizona Sins

Chapitre 12 : XII. Rise of the Dead

12276 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/04/2023 08:42

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Je suis prête, aujourd'hui c'est enfin le jour où Mark va m'enseigner la magie autrement. Notre semaine fut basique, celle d'un couple se découvrant, discutant de nos loisirs respectifs. Il est plutôt compliqué de suivre ses goûts, ils sont parfois anciens et plutôt destinés à des quarantenaires, ses goûts musicaux principalement. Il m'a donné des noms de groupes que je ne connais personnellement que dans des fictions ou des documentaires, comme les Sex Pistols, les Stooges, les Runaways; ou encore des un peu plus récents comme Nirvana. Je suis quand même surprise qu'il puisse passer pour un humain en n'ayant aucune idée de qui sont la plupart des chanteurs modernes. C'est pareil quand il me parle cinéma, avec ses Gene Kelly, James Stewart, Charlton Heston, Grace Kelly, Audrey Hepburn, Jean Seberg... Par contre demandez lui qui sont Joséphine Langford et Timothée Chalamet et il affiche la même tête que moi. Définitivement, nos âges se ressentent mais je m'en fous encore plus que jamais. Je me sens bien avec lui, il apporte la maturité qu'il me manque, le contrôle de ses nerfs en toutes circonstances et le respect des délais pour les devoirs... Franchement... Je dois m'être trouvée le seul vampire qui va dans un lycée, histoire d'éviter que Tammy n'ait envie de croquer ses petits condisciples, et il me fait chier avec mes devoirs. Encore aujourd'hui d'ailleurs, son discours a été : pas d'entraînement sans que tes devoirs ne soient faits... Il se foutrait pas un peu de ma gueule sur les bords? Par contre, qu'est-ce que je peux avoir mal au bide... Deuxième jour de règles... Ça fait chier d'être une fille quand même, ces douleurs qui reviennent à chaque fois, mon caractère encore un peu plus exécrable que d'habitude parce que j'ai mal... Et puis je stresse aussi. Je suis obligée d'espérer que rien d'autre ne se passe et pourtant j'aurais bien voulu une récompense si ça se passe bien. Bon normalement, il va bientôt repasser me chercher après avoir emmené sa belle-mère et Tammy faire des courses... Je finis de me préparer en enfilant une jolie robe et des dessous simples avant de foncer dans la salle de bain. J'ouvre le placard rapidement.

- Petits petits, j'appelle bêtement. Où j'ai foutu ces putains de tampons !!!

Je retire tout, ça va plus vite et j'envoie voler une boîte verte. Et merde! Je récupère cette boîte et j'en sors trois de ces fichus tubes blancs avec applicateur. Je ramasse le reste du bordel et je remets tout à l'intérieur du placard sans franchement ranger....Maman va encore gueuler... Je n'ai plus de problèmes à l'appeler simplement Maman, j'ai pris l'habitude et puis, elle a assez de problèmes. Je baisse ma culotte et m'assois sur la cuvette, c'est plus simple pour installer ce machin. Je me sers de l'applicateur et hop, c'est dedans... Bien placé, ficelle accessible, ok c'est parfait. Je remets l'applicateur dans le sachet et hop, poubelle ! Je baisse la robe pour me rhabiller et je me regarde dans le miroir.

- J'espère que ce ne sera pas un soucis... Normalement c'est pas du sang de base, ça doit pas être dangereux... Enfin je crois... Et puis il doit être habitué non? Il va dans un lycée et ça m'étonnerait quand même qu'aucune fille du bahut ne soit réglées... D'ailleurs Stephenie elle-même doit encore les avoirs... Je peaufine un peu mon look et je récupère mon sac de cours... Et oui, faut bien faire semblant de faire mes devoirs... Jenna continue de m'enseigner un peu la magie mais franchement, je ne progresse que sur le Bora... Je dois pas être douée. Je commence à récupérer également mes talons et je les garde en main avant de descendre.

- Je suis sérieux Lauren, fait une voix masculine dans la cuisine, une voix familière d'ailleurs.

Je m'arrête dans l'escalier, j'ai reconnu la voix de notre Tuteur, Alec. Il semble vachement stressé.

- Tu crois que je ne le sais pas ? demande ma mère.

- Il a raison Lauren, il faut absolument empêcher que cela ne se reproduise, fait une voix masculine.

- Merci Rob, je n'avais pas compris, fait alors ma mère quelque peu vexée.

- Je ne disais pas cela méchamment... Mais ils perdent leurs nerfs, j'ai essayé de savoir qui a fait cela mais...

- Mais forcément, c'est impossible de savoir ? propose ma mère.

Houlala c'est pas la joie... Fais chier, il faut que je descende... Bon ben quand faut y aller... Je descends les dernières marches, talons en main et sac sur l'épaule, avant d'aller directement dans la cuisine.

- Bonjour, dis-je en regardant les invités.

Naturellement c'est bien Alec qui me sourit avant de cacher des dossiers présents sur l'îlot. L'autre homme, le fameux Rob que je ne connais pas, semble très distingué, autant qu'Alec est assez cool d'ailleurs. Un balais dans le cul comme d'habitude.

- Ma puce, je te présente Rob Galbano, fait-elle poliment.

- Comme..., dis-je alors que j'avançai.

- Lena Galbano est ma mère oui, fait-il poliment en me serrant la main. Enchanté de te rencontrer.

- Moi de même..., dis-je étonnée. Excusez-moi mais... Vous portez le nom de votre mère ?

- Oui, tradition familiale, nous portons le nom de la lignée magique, fait poliment Rob.

Ok... Balais dans le cul, snob... Le digne fils de sa mère même si il a un petit côté Robert Redford quand il était plus jeune, même plus que dans les Trois jours du condor... Mark et ses films plus vieux que moi... Il déteint...

- D'accord... Seraikin, le nom de mon père, je précise alors. Roumain...

Ma mère me regarde suspicieusement... Comme si j'insistai bien sur le point pour faire chier un connard fasciste... Comme si c'était mon genre...

- Que se passe-t-il ? je demande alors.

- Chérie... Tu devrais juste rester en dehors, me précise ma mère.

- Je suis déjà dedans Maman, je te rappelle la réunion... Alors ? Un mort ?

Bon je manque de finesse... Rob me fixe avec étonnement et j'essaye discrètement de voir ce que cache Alec. C'est totalement vain, il a bien refermé.

- Deux morts, précise alors Alec franchement dépité et comme si une immense chape de béton pesait sur ses épaules.

- Merde..., dis-je choquée. Je m'excuse... Je... Quel clan? je demande alors.

- Ordo Dracul, précise simplement Rob.

- Ord..., dis-je horrifiée. Attendez... Deux vampires?

- Oui, marmonne ma mère. Il s'avère qu'au final, quoi que certains en disent, les sorciers semblent aussi enclins que les autres à user de violence...

- On ne sait pas d'où ça vient Lauren, précise Alec.

- Je te crois... Toi, fait simplement ma mère.

Oups... Et on ose me dire que je mets les pieds dans le plat. Rob la regarde doucement.

- Lauren, je peux t'assurer que Gloria n'a donné aucun ordre, précise Rob.

- Gloria est comme ta mère et tu le sais parfaitement, précise ma mère sans hésitation.

- Ma sœur... Je sais qu'elle est encore plus extrême que notre mère, ce n'est pas pour rien si j'ai rejoins l'Ecorce...

Ho il est de notre clan en fait... Dis donc... La vieille chouette ne doit plus se sentir chier avec un coup pareil... C'est bon, j'aime ce mec! Juste pour ça... Il me faut me retenir de rire quand même...

- Écoute Rob... Tes dons de psychométrie sont très utiles mais ils ne nous aident pas, précise ma mère.

- Psycho quoi? je demande bêtement attirant tous les regards.

- Psychométrie, fait-il alors. Si je touche un objet ayant de l'importance pour quelqu'un, je peux avoir des visions... Je peux même être doué avec un objet ayant appartenu à un artiste par exemple mais seulement le temps que je le touche.

- C'est sympa..., dis-je après réflexion. Ne touchez à rien ici...

- Promis, fait-il en riant.

- Mais les Lupins... Ils n'ont rien subis eux? je demande alors.

- D'après ce que je sais, ils auraient subis une attaque mais il n'y a pas eu de blessés et ils n'ont rien vu, précise ma mère.

- Il faut absolument trouver ce vampire qui attaque les sorcières, précise Rob. Je suis presque convaincu que c'est un sorcier qui s'en est pris aux lupins... Il doit penser qu'ils sont comme les vampires.

Ça ressemble franchement à un putain de panier de crabes ce bordel monstre. Si un sorcier un peu débile se venge et s'en prend en plus aux lupins, leur Triumvirat Major va commencer à ressembler à une battle royale et sans tarder.

- C'est pour ça que j'ai fait des recherches, précise Alec.

- Elles ne servent à rien, précise ma mère. C'est impossible que cela recommence encore.

- Quoi donc? je demande alors.

- Rien ma chérie, de vieilles légendes qui ne servent qu'à effrayer les sorciers, précise ma mère.

- Les deux descendent de ces familles Lauren, précise Alec.

- Nous avons quasiment tous les mêmes ancêtres ! s'offusque ma mère. Demandez à Maman, les Galbano ont eu des enfants avec des Lasher en Europe, pareil avec les Malaval... Cela ne vaut rien.

- Oui mais les lignées sont des branches principales, précise Rob.

- Honnêtement Rob, tu es plus intelligent que ça, précise ma mère.

- Comment cela? s'étonne Rob.

- Simple... Demande à Eny, le provoque ma mère.

- Heu... J'ai rien fait, dis-je sur la défensive.

J'ai pas besoin de cela en plus. Foutez moi la paix merde... J'ai un mec à voir.

- Chérie... Si tu voulais mettre la pression aux sorciers, tu t'en prendrais aux lignées ancestrales ou aux nouvelles ? me fait ma mère en me mettant un peu en porte à faux.

- Ancestrales, je suppose.

- Voilà, une adolescente est plus logique que vous deux..., se vexe ma mère.

- Lauren... D'accord c'est tout à fait logique, précise Alec. Mais ces récits... Ça, ce n'est pas banal... Cela pourrait recommencer.

- Alec, je vais étudier cela mais franchement... Je n'y crois pas... C'est logique qu'il y ait des dissidences, il y en a toujours eu. Partout dans le monde, les trois races s'en prennent aux autres, ce n'est pas un exploit que cela se passe dans la région. Des Malaval meurent partout, comme des Lasher.

- Lauren..., marmonne Rob.

- Rob... Tu crois à cette légende depuis qu'on est gamins, ce sont des histoires, s'énerve ma mère. Les lignées ancestrales sont nombreuses, les sorciers qui en proviennent encore plus, donc statistiquement... C'est normal... Les chiffres, ça me connait, je travaille dans une banque!

- Mais tu vas étudier cela? demande quand même Alec.

- Oui... Heureux ? demande ma mère. Bien... Vous voulez un café ?

- Ho avec..., commence à répondre Rob quand on sonne à la porte.

- Ha c'est pour moi!!! dis-je toute contente de fuir les sorciers et leurs problèmes vu que j'ai déjà les miens.

- Dis lui d'entrer, m'ordonne ma mère.

- Euh... Quoi? dis-je alors.

- Je dois lui dire deux mots, rapidement promis, je vous laisse en amoureux après....

Ça c'est mesquin d'ailleurs, j'avance avec déplaisir vers la porte pour l'ouvrir. Quand je pense que j'avais été assez bête pour l'inviter à entrer, heureusement qu'il n'est pas totalement dingue. Je sais que je dois faire attention maintenant et cela ne m'amuse pas plus.

- Coucou, dis-je en l'embrassant.

- Ça va? Je ne suis pas trop en retard ? demande alors Mark craquant avec cette chemise en soie rouge...

- Non... Ma mère veut te causer, elle est dans la cuisine, dis-je alors avec consternation.

Je le vois me regarder suspicieusement, il a bien entendu ce que je disais et je suis convaincue qu'il entend les cœurs de plusieures personnes dans la cuisine, c'est une chose qu'il a l'habitude de faire, écouter.

- Ok..., fait-il en entrant.

J'ai volontairement choisi mes mots également, ne l'invitant pas à entrer au sens littéral, cela me permet de brouiller les pistes.

- Ho... Bonjour, dit-il en voyant les hommes dans la cuisine.

- Bonjour, jeune homme, fait alors Alec en tendant la main.

Ho non!!! Bordel de merde, Mark, ne le touche pas... Avec son don, il va comprendre ce que tu es... Et puis tu es froid !!!! Argh... Il lui serre la main... Alec marque un temps d'arrêt... Fais chier...

- On se connait ? demande Alec.

- Vous tenez une librairie ? C'est possible ? réponds Mark.

- Oui, c'est exact... Un client fidèle ? demande Alec avec amusement.

- Oui, on m'a toujours dit qu'un livre doit avoir l'odeur du papier, le numérique ce n'est pas pour moi, dit alors Mark en riant.

- Ha... Il me plaît bien, fait alors Alec.

Mark serre ensuite la main de Rob qui ne relève rien non plus, je ne sais pas si son pouvoir marche sur un être vivant... Ou mort... Mais ils ne remarquent pas le froid? Ils sont cons ou quoi?

- Rob, enchanté, précise ce dernier.

- Mark, fait-il poliment en réponse. Je sors avec Eny...

C'est gentil de préciser... Mais comment ils peuvent être aussi aveugles ? Hey ho! Il est froid comme un cadavre ! On se réveille !

- Eny, tu pourrais éviter d'avoir l'air si angoissée, me fait alors ma mère.

Je tourne la tête vers elle, vraiment en panique en réalité, je ne sais pas à quoi elle pense mais sans doute pas à la même chose que moi.

- Je ne vais tout de même pas lui montrer des photos de toi bébé... Sauf si ça l'intéresse ? demande alors ma mère à mon mec.

- Cela ne me dérangerait pas, fait-il simplement.

- Ha oui? fait ma mère intéressée à l'idée de le foutre la honte, comme toutes les mères du monde.

- Maman... On doit bosser les devoirs, dis-je alors.

Hey! Ces quoi ces regards mesquins... Les trois adultes en plus... Enfin... Oui, je mens bien sûr mais eux, ils sont convaincus que c'est autre chose. Super... Tout le monde pense à un truc coquin et je suis encore plus déçue.

- Oui bon, marmonne ma mère. Je ne suis pas stupide, vous êtes jeunes, nous sommes samedi soir... Je suppose que vous allez sortir...

- Seulement avec votre autorisation Madame Lasher, précise Mark.

- Tu peux m'appeler Lauren, dit-elle doucement. Ma fille n'attendra pas forcément ma permission...

- J'ai l'air d'une coupable ? je demande alors.

- Eny... Bref, je vais être honnête avec toi, c'est permission d'une heure trente du matin... Une minute de retard et tu vas apprendre à me connaître.

Je regarde ma mère en écarquillant les yeux, elle vient de menacer un vampire sans le savoir. En tout cas, elle peut foutre la trouille ma mère, même moi j'ai envie d'obéir.

- Une heure trente, pas de soucis, signifie Mark.

- Et..., fait alors ma mère en regardant les deux autres personnes dans la pièce. Soyez prudents évidemment.

- Bien sûr, assure Mark.

- Et fais du mal à ma fille, dans n'importe quel sens que ce soit, et je te jure que je te le ferai payer... Et crois moi quand je dis cela car je ne plaisante absolument pas. C'est clair?

- Croyez moi, je n'allais pas m'en prendre à sa vertu, précise alors Mark.

Ma mère le regarde étonné... Ho le con... Conflit générationnel... Putain Mark, on ne parle plus comme ça de nos jours... Bordel de merde, la Reine Anne n'a pas tort... En même temps, il ne doit pas vraiment parler sexualité avec les gens.

- Ok! Avant de parler capotes, nous on se casse, dis-je en attrapant le bras de Mark pour le faire taire.

Je me fige immédiatement et je regarde son bras, il est chaud... Comment c'est possible ? Je réalise que je suis arrêtée depuis trop longtemps et je le tire pour le faire sortir.

- À la prochaine Alec ! Contente de vous connaître Rob, vous êtes un peu plus sympa que votre mère !

- Je lui dirai! m'assure ce dernier en riant.

- Bonne soirée, recommande alors Mark.

- Et n'oublie pas ce que j'ai dit, rappelle ma mère.

- C'est bon, il va pas me violer Maman bon sang ! dis-je en m'énervant avant de sortir enfin.

Je claque la porte derrière moi, en colère et en ruminant nerveusement la honte subie.

- Content de ta confiance, dit alors Mark visiblement amusé.

- Ouais... Obligée de faire confiance à quelqu'un qui ne s'en prendra pas à ma vertu, je grommelle alors.

- Je n'allais tout de même pas dire qu'en réalité j'en meurs d'envie malgré les risques, me sort Mark.

- C'est clair... Euh... Quoi? dis-je surprise.

- Tu as très bien compris, assure Mark.

- Depuis quand t'es aussi direct?

- Depuis que la fille qui me pose cette question a osé dire à un vieux schnock, je la cite, que je dois dire ce que je ressens, me sort Mark.

- Oui sauf que ça me tente et que par contre, ce n'est pas possible, dis-je alors.

- Oui, encore trop risqué pour toi... La palpitation de ton sang m'enivre encore, assure Mark avec douceur.

- Euh... Oui aussi..., dis-je consternée. Et comment tu peux être chaud?

- De la même manière que je peux respirer, j'avais quand même la méfiance au sujet de quelques sorciers..., me signifie Mark alors que nous approchons du perron de chez lui.

- Et... Alec... Il peut lire l'aura, comment il a raté ce que t'es? demandé-je immédiatement.

Mark s'arrête alors, ce qui me pousse à faire de même et à le fixer attentivement. Il me sourit et m'embrasse ce qui m'étonne quand même.

- Les battements de cœurs extrêmement inquiets viennent de trouver leur explication, précise Mark.

- Bien sûr que je m'inquiète, dis-je consternée. Je me suis attachée à toi... Bref, alors?

- Tu crois sincèrement que nous n'avions pas pensé à ces éventualités en créant ce glyphe? me demande Mark. Pour l'aura, moi et Tammy semblons humains, de même que l'odeur que nous laissons aux lupins... Il fallait que Doli puisse vivre le jour complètement.

- Ho... D'accord, dis-je alors. C'est bien foutu.

- Merci, fait alors Mark. Naturellement, un lupin peut remarquer autre chose, et la température doit être régulée.

- Évidemment, dis-je avant de le voir m'ouvrir la porte.

- T'es plus à ton époque, grommelé-je en entrant dans la maison.

- Moi je trouve cela galant, fait alors Stephenie depuis son canapé.

Tammy nous regarde et se marre depuis l'autre canapé. Je te jeterai bien un sort à toi... Je te jure...

- Hey voilà la padawan! lance alors Tammy.

- Tu vas insister encore longtemps ? je demande en m'installant.

- Donc Mark était vraiment un sorcier ? demande soudain Stephenie pendant que Mark s'installe.

- Oui... Vraiment..., marmonne ce dernier.

- C'est difficile à croire aussi, dit-elle pour se défendre.

- Votre fille et lui sont des vampires... C'est réellement si improbable ? demandé-je soudainement.

- Bah... Non mais bon, je m'y fais encore, avoue Stephenie en riant.

Je la vois sortir son téléphone et pianoter un instant, instant durant lequel Tammy me sert un Dr.Pepper bien frais. Stephenie reprend alors la parole.

- Bon ma puce, on va pouvoir aller se faire une toile, précise Stephenie.

- Quoi ? s'étonne immédiatement Tammy en entendant cela.

- Y a longtemps..., marmonne Stephenie pour seule justification.

- Attends... Genre il va avoir le droit de la recevoir seul dans sa chambre ? s'étonne Tammy ou plutôt s'en offusque.

- Pourquoi tu me demandes cela? demande alors sa mère plutôt étonnée.

- Moi j'avais pas le droit de recevoir un garçon, commence Tammy avant de voir la tête de sa mère. Ouais bon... Ok j'avais déconné mais c'était un accident... Mais ça change rien, d'où lui il peut?

En plus, elle pointe Mark du doigt, d'une manière assez accusatrice. Je dois m'empêcher de rire en entendant cela, elle se justifie vraiment comme une adolescente.

- Alors deux choses, fait simplement Stephenie. La première, je ne suis pas la mère de Mark, je ne suis donc pas légitime pour lui ordonner quoique ce soit et en plus, c'est lui qui a paye cette maison, la voiture et le reste... La seconde, il n'a pas seize ans, mais beaucoup plus.

- Oui mais elle si! fait soudain Tammy en me montrant du doigt.

Stephenie tourne alors la tête vers moi et je réalise qu'en fait, ça peut poser problème. Il suffit de voir comment Stephenie m'observe en cet instant. Elle réalise également que oui, j'ai seize ans.

- Ho... Euh... Je..., hésite Stephenie.

- On sera sages, je dis alors. Mark doit juste me montrer comment user de la magie autrement.

- Mais bien sûr..., fait Tammy d'un air narquois. Et ils vont faire comme dans Pretty Little Liars aussi? Faire un Scrabble à moitié à poil?

Bon, je ne m'en offusque pas, après tout elle dit ça pour veiller sur moi. Je vois Mark se masser la tempe et regarder Tammy.

- Tammy... Tu crois vraiment qu'à peine la porte fermée, je vais me jeter sauvagement sur Eny et lui arracher les vêtements ? demande-t-il assez étonné.

- T'es un mec... Et je te rappelle que je vous entendais au lac! fait Tammy.

Oups... Mais l'idée n'est pourtant pas pour me déplaire sauf que ce n'est pas possible. Comme dit Stacy, je suis indisponible pour les loisirs de chambre...

- Tammy, va avec ta mère, fait froidement Mark.

- Attends... Tu vas oser ? demande Tammy. Sérieusement ?

- Euh... Oser quoi? je demande simplement légèrement étonnée.

- Il peut me donner des ordres en tant que créateur car je ne suis pas très âgée, précise Tammy en regardant Mark.

- Tu n'oserais pas? je demande d'un ton accusateur à mon petit vampire à moi.

- Elle a raison, fait Stephenie. J'emmène Tammy, vous deux vous faites ce que vous voulez... Tam? On y va.

- Mais...

- N'hypnotise personne pour avoir du popcorn, lance Mark.

- Tu l'as vu celui-là ? demande Tammy en faisant un magnifique doigt d'honneur parfaitement manucuré.

- Tam! Allez ouste, fait-elle en la poussant vers la porte. Bonne soirée... Vous serez toujours là ?

- Ça dépendra, fait énigmatiquement Mark.

Je le regarde surprise de son propos pendant que la mère et la fille prennent la clef des champs. Je fixe Mark qui semble au bout du rouleau.

- De quoi tu parles? demandé-je alors en le regardant aller se servir du sang.

- J'ai demandé à un vieil ami de se renseigner sur les ennuis locaux, il pourrait nous demander de le rejoindre, me précise Mark en buvant largement.

- Ha... J'avais pas prévu cela... Tu ne bois pas un peu beaucoup là ? demandé-je en le voyant vider une poche entière.

- Simple précaution, précise Mark.

- On monte dans ta chambre ? dis-je ensuite en me levant.

- Après toi, fait-il en m'indiquant l'escalier.

Tadam... Je vais enfin savoir à quoi ressemble la chambre d'un vampire. Je monte les marches et je cherche sa chambre. Ce n'est pas dur, les noms sont dessus. Stephenie a agrémenté la sienne d'étoiles et Tammy de licornes... Puéril. Il n'y a rien à côté du nom de Mark mais tant pis, je pousse sa porte. Découvrant la moquette au sol, j'enlève immédiatement les talons en entrant et mon regard parcours la pièce assez étonnante. La majorité des murs de sa chambre sont recouverts d'étagères contenant des vinyles, sans doute des pressages originaux. Je suis assez amusée de ce détail. Il y a également beaucoup de livres rangés comme si ils l'avaient été par un maniaque. Son lit aussi est parfaitement fait, ne jurant nullement avec le bureau si rangé qu'il ressemble à celui d'un premier de la classe. La seule chose qui dénote sur ce bureau, c'est la platine à vinyles.

- Jolie chambre, dis-je en n'hésitant nullement à m'installer sur son lit.

- Merci, fait-il simplement.

- Avec une jolie vue sur la mienne, précisé-je immédiatement en la remarquant. Tu peux te rincer l'oeil quand je me fous à poil.

- Ce n'est pas mon genre... À l'inverse d'autres, précise Mark en venant s'installer près de moi.

Étant dans sa chambre, j'en profite un peu pour l'embrasser, en mode adolescente éperdument amoureuse. Ce qui est bien, c'est qu'il me rend mes baisers sans franchement me repousser. Je suis cependant obligée d'y mettre fin quand je sens que je risque de perdre le contrôle.

- Il vaut mieux arrêter... Je risque de faire une bêtise et il ne fait pas, dis-je alors.

- Je sais..., fait Mark les lèvres près des miennes.

- Ce n'est pas que je n'en ai pas envie mais...

- Je sais Eny, fait alors Mark. Cela ne m'échappe pas.

- Ha..., dis-je gênée. Je...

- C'est naturel et normal, assure Mark.

- Tu sens... Mon sang? demandé-je quand même.

- Ce n'est pas tellement la même odeur en réalité, à cause du mucus provenant de ta muqueuse utérine, cela donne autre...

- Ouais bah c'est bon le cours d'anatomie, j'ai mes règles point...

- Navré..., fait-il en se rendant compte que cela ne se fait pas. Mais ça reste normal.

- C'est bon, dis-je alors en souriant. Mais contente de savoir que ce sujet ne te choque pas... Les mecs sont en général en train de donner l'impression que c'est un cauchemar...

Il me sourit et m'embrasse encore... Il semble très amusé de l'effet qu'il produit sur ma petite personne. Je commence à avoir envie de plus et je ne peux pas m'empêcher de caresser sa joue pendant qu'il m'embrasse. Il est redevenu froid mais ma peau à moi, elle brûle littéralement.

- Bien..., fait alors Mark. Maintenant soyons sérieux.

- Est-ce obligé? demandé-je immédiatement d'un petit air mutin dont j'ai le secret.

- Malheureusement, fait-il en se levant.

Je le vois s'approcher d'un placard, celui de ses vêtements et en sortif une boîte. De ce même petite boîte carrée, je le vois sortir une bougie totalement noire qu'il pose sur son bureau. Il met une ambiance ? Ce serait pas plus mal... Il sort un briquet et allume la bougie... Ce seule fait semble activer comme un petit picotement dans ma nuque.

- Tu sens? demande Mark.

- Attends... C'est normal que ça fasse ça quand tu l'allumes?

- Il s'agit d'une création de la Feuille, précise Mark. Une bougie qui permet de s'offrir comme une bulle de silence.

- C'est toi qu'il l'a fabriquée ? demandé-je ensuite.

- Non, car il faut de la magie, précise Mark. Par contre je peux encore fabriquer quelques mélanges qui ne demandent que des ingrédients, comme des onguents ou des choses comme cela.

- Ha d'accord, dis-je alors. Je savais qu'ils fabriquaient des trucs mais ça c'est pratique... Ça marche à quel point ?

- Au point que personne ne peut nous entendre hors de cette pièce, avec ou sans l'ouïe d'un vampire ou d'un lupin. Cela brouille aussi les objets humains comme les micros. La version moderne quoi, précise quand même Mark.

- Donc si je me mettais à hurler de manière puissante, personne ne le saurait ? demandé-je amusée.

- Pourquoi crierais-tu? demande Mark avant de voir mon petit sourire. Je vois...

- Quoi? J'y peux rien... C'est ce que tout le monde penserait, dis-je en riant.

- Pas faux, précise Mark en revenant près de moi sur le lit.

- Alors on commence par quoi ?

- Tu m'as dit avoir des problèmes avec Ignis, précise Mark.

- Ouais... J'y arrive pas... À part quand ce connard t'a tiré dessus, dis-je quand même.

- Bon... Commençons... Viens, me conseille Mark.

Il s'installe alors en écartant les jambes, m'invitant à me placer contre lui, le dos contre son torse. Cette position est franchement intéressante, je ne peux m'empêcher de songer à des choses capables de faire rougir de pauvres petites jeunes filles prudes. Je dois même me mordre la lèvre pour éviter de faire une vanne. Soudain, je l'entends rire doucement.

- Sois sérieuse, dit-il simplement.

- Comment tu peux savoir à quoi je pense? demandé-je choquée de donner une impression de perversité.

- Je ne le sais pas mais ton cœur s'emballe alors..., précise Mark.

- Tu es chiant... Je te le dis, dis-je en riant.

- Oui mais tu sais aussi l'effet que tu as sur moi, ne me tente pas, dit-il alors.

- Je peux pas, dis-je en riant. Je te le rappelle...

- Il y a tellement de manière de te faire du bien..., me fait-il avec un sourire diaboliquement sexy.

- Hmmmm... Je suis pas sûre qu'être mon professeur particulier est une bonne idée tout compte fait, dis-je en essayant de l'embrasser.

Il me repousse juste d'un doigt sur mon menton et je me sens vexée. Saleté ! Je grommelle une petite insulte bien sentie, le traitant d'allumeur.

- C'est fini ? Bon ferme les yeux, m'ordonne Mark.

- Et je dois pas m'imaginer des choses..., marmonné-je en m'exécutant

- Bien... Pense à autre chose, dit-il en prenant alors ma main et la tendant sur le côté. Ignis... C'est un sort qui demande de la concentration... Tu dois penser à sa chaleur, à sa lumière...

- D'accord, dis-je en sentant sa main sur la mienne.

- Il est inutile d'imaginer brûler des choses, il faut se souvenir à quel point c'est dangereux... La magie est destruction, uniquement destruction. Aucun sort ne crée réellement...

Je l'écoute attentivement, lentement et en respirant profondément.

- À mon époque, nous apprenions que la magie était un tout... Ne songe jamais à la dominer sinon c'est elle qui te dominera, précise Mark. Je pense que tu veux la faire obéir, la faire tienne.

Je l'écoute et étonnement, je sais immédiatement qu'il a raison. Je veux ordonner à la magie de fonctionner, j'y mets de l'entrain, il suffit de voir lancer un Bora.

- Ce n'est pas la meilleure méthode... Les Navajos savaient que cette magie n'était ni leur esclave, ni une arme...

- Et qu'est-ce que c'est ? demandé-je donc.

- La magie est une offrande... Un don de la nature, précise Mark en touchant doucement ma main. Chaque parcelle de ton corps en regorge car elle veut de toi. Cela ne sert à rien de lui donner des ordres, elle fait qu'elle veut. Elle est versatile, dangereuse et n'hésitera pas à te le faire savoir. Ignis, ce n'est pas la destruction de ton environnement, ce n'est que la transmission de la chaleur de ton corps et de ton âme.

Je l'écoute attentivement, comprenant que cette façon de voir la magie est très différente de celle à l'intérieur de mes livres. Les Navajos ne la voyaient pas comme une arme. C'est évident.

- La magie, c'est comme un cheval sauvage, dit-il doucement à mon oreille. Si tu veux la forcer à t'obéir, elle te fera tomber. Tu dois accepter qu'elle n'en fasse qu'à sa tête, mais tu dois la respecter. Elle te laissera la monter, quand tu commenceras à la considérer non pas comme un outil à ton service mais comme un allié, quelqu'un qui veille sur toi. Elle ne t'appartient pas, elle t'aide car elle le désire.

Je respire doucement, essayant de visualiser ce fameux cheval sauvage qui me nargue au loin.

- Vois la pour ce qu'elle est... Elle est toi, tu es elle, vous formez un tout, précise Mark. Approche ce cheval sauvage, effleure le, ressent sa chaleur. La nature t'entoure...

J'inspire profondément, m'imaginant approcher ce cheval avec prudence, tendant ma main pour qu'il la sente.

- Ressens nos différences de chaleur, précise alors Mark. Et maintenant imagine que cette différence n'est pas dans le dos de ta main mais dans ta paume.... Accentue doucement cette chaleur. Et la flamme t'eclairera...

J'obéis immédiatement, imaginant que cette chaleur se propage dans ma main, qu'elle tourne autour d'elle comme un cheval parcours les plaines au galop. Cette chaleur me semble réel, comme si mon environnement se pliait à ma demande. La chaleur se trouve dans mon environnement, elle arpente ma peau d'être vivant. Sa peau me montre que la chaleur n'est pas acquise, elle peut disparaître. J'ai de la chance de la ressentir, elle m'autorise à la sentir.

- Imagine la tournoyer doucement dans ta main et intensifie la... Puis allume la flamme...

Je fais tout pour que cette flamme me tourne dans la main, comme une balle de tennis. Je l'imagine tenir dans ma main mais pouvant pourtant chercher à s'en échapper. Je ne veux pas l'obliger à venir, si il ne se passe rien, c'est parce qu'elle ne l'estime pas nécessaire. Je ne dois pas la forcer, je dois m'associer à elle et l'inviter à m'aider...

- Ignis, dis-je doucement comme si je la sollicitais à entrer.

Je sens alors un frétillement dans ma main, un craquement. J'ouvre doucement les yeux et ses douces flammes apparaissent à moi. Elles tournoient autour de ma main, sans me blesser, laissant juste mes doigts l'effleurer.

- Respecte ce feu, il donne la vie mais il peut la prendre, fait Mark à mon oreille. Maintenant demande lui d'accroître son intensité...

Je me concentre en regardant cette flamme et je la sens chauffer, je n'en ai pas peur... Sa chaleur, je l'accepte, tout comme j'accepte sa dangerosité. Mes joues ressentent de plus en plus sa chaleur qui augmente rapidement. J'ai réussi le Ignis... Tout simplement.

- Et demande lui l'inverse maintenant... Calmement... Comme si tu le laissais simplement s'envoler... Tel un oiseau qui prend son envol...

Et lentement, le feu disparaît au gré d'un vent inexistant. Comme ça, simplement comme si il prenait congé de moi. Je ne suis que peu de choses à côté de la magie, voilà ce que je dois comprendre pour réussir.

- J'ai réussi ! dis-je en criant de joie comme si le calme était déjà reparti.

- Félicitations ! me fait alors Mark.

Je ne peux pas résister, je fonce sur ses lèvres pour l'embrasser, sa façon de m'expliquer m'a réellement aidée.

- Tu dois avoir des prédispositions à cette méthode, précise soudain Mark.

- Comment ça ? Elle est tellement plus simple...

- Eny, ce n'est pas le cas... Elle est même totalement contraire aux méthodes européennes, me précise Mark.

- Quand Dez... Quand j'ai appris à utiliser cette méthode, je...

- Mark... Je sais qu'elle a compté pour toi, je ne vais pas me vexer car tu parles d'elle, précisé-je en voyant sa gêne. J'ai aussi un passé, moins long que le tien mais j'ai des ex.

- D'accord, me fait Mark. Quand j'ai appris cette méthode alors que je connaissais la magie, j'ai mis plus d'un mois pour réussir ça.

- Mais ça c'est parce que je suis douée, dis-je en riant avant de son sérieux. Réellement ?

- Oui... Tu as un don c'est certain, même si il est à l'opposé de ton caractère, précise Mark.

- Dis tout de suite que je suis une chieuse, marmonné-je en réponse.

- Tu as un fort caractère, qui me plaît même énormément d'ailleurs, mais c'est peu compatible avec une telle méthode et pourtant, c'est comme si elle avait été faite pour toi. Avoir un allié plutôt qu'un esclave. Pour Agua et Terra, la méthode est identique.

- On pourra aussi s'y entraîner, dis-je alors. Mais d'abord le tien.

Alors que je suis toujours collée à lui, Mark me fixe avec étonnement. Évidemment, il ne cerne pas ce que je veux dire.

- Tu dois t'habituer à mon sang... Rapidement, dis-je alors en haussant les sourcils. Ça m'arrangerait.

- Je vois... Et depuis quand es-tu une experte en vampirisme ? demandai-je.

- Depuis que j'ai une furieuse envie de connaître un vampire de très très près, dis-je en le faisant sourire.

J'adore le fait qu'il ne le juge jamais pour de tels propos. Pourtant il pourrait, son éducation provient d'une autre époque après tout. Mais peut-être est-ce aussi car les vampires ne voient pas le monde comme tout le monde.

- Et ta méthode ? C'est ? insiste Mark.

- Simple, dis-je en levant l'index devant lui.

- Elle tient en un seul point ? me demande Mark avec un sourire franchement amusé.

- Non... C'est la méthode, dis-je en riant.

Mark se fige en comprenant où je veux en venir. Comme quoi, il est futé.Je souris et je comprends qu'il va refuser. C'est dangereux bien sûr, je le sais mais c'est pour ça que je montre mon doigt.

- Je suppose qu'il est inutile de te dissuader, précise Mark.

- Tu supposes parfaitement bien, dis-je mesquinement.

- Bon..., fait-il alors. On procède comment?

- Euh... Tu ouvres la bouche et tu mords? je propose alors en réponse.

- D'accord... Approche le de ma canine alors mais fais attention...

J'inspire profondément quand il le fait. Je vois ses canines s'allonger un peu et j'approche mon doigt. Quand je sens la pointe de sa canine, je réalise qu'elle me semble bien plus solide que toutes mes propres dents, plus aiguisée surtout et encore pire, extrêmement tranchante et piquante. Je n'ai d'ailleurs pas à pousser bien fort pour ressentir le pincement sur mon doigt.

- Ha..., dis-je surprise de m'être coupée si facilement.

Je réalise que Mark me fixe dans les yeux et je déglutis quand sa langue passe sur mon doigt.

- Hmmm, fait-il visiblement très satisfait de mon sang.

- C'est... C'est bon? je demande alors.

- Le meilleur met que je n'ai jamais goûté, précise Mark avant de fermer la bouche.

Je sens sa langue passer sur mon doigt puis je le sens me le sucer sans aucune gêne. Je le regarde faire avec attention et je sens que le feu monte en moi. Il aime mon sang, m'aspirer, me lécher, me goûter intensément. Je sens le picotement dans mon doigt à chacune de ses aspirations pour avaler de mon sang. Cela ne me fait pas mal, cela me plaît. Beaucoup même, peut-être trop... J'ai envie qu'il arrête de s'occuper de mon doigt pour s'occuper de moi toute entière. Je passe alors ma main dans ses cheveux et il me regarde alors après avoir ouvert les yeux.

- Tu ne me fais pas mal et j'ai confiance, je n'ai pas peur Mark, dis-je alors. Mon sang te plaît et j'en suis heureuse... Mais... C'est à moi de te demander d'arrêter... Sinon je vais te sauter dessus.

- Et cela serait si dommage ? demande Mark en me léchant le doigt de haut en bas.

Je réalise qu'en réalité, il a déjà refermé ma plaie et que cela fait sans doute quelques secondes déjà qu'il s'amuse juste avec moi. L'enfoiré... Je l'adore... Il est trop doué et franchement il me fait vibrer. Soudain, une musique de téléphone retentit faisant s'arrêter Mark.

- Rhaa... C'est quoi? dis-je contrariée de l'arrêt de Mark.

- Quelle déception, fait-il amusé.

- C'est ton téléphone ? je demande énervée en descendant de lui.

- Je suis désolé ok? T'énerve pas, me fait Mark en allant chercher son téléphone.

- Ouais... Tu parles..., dis-je consternée.

Je suis abandonnée pour un téléphone... Putain ce que je déteste ça. Il n'y a qu'une chose pire que ça et c'était Lydia, une amie de New York qui l'a fait : envoyer des textos pendant une levrette. Putain mais reste concentrée bordel de merde! Je devrais lui dire pareil.

- Si? Come stai? demande alors Mark après avoir décroché.

Je le regarde assez surprise de parler une langue étrangère, de l'italien on dirait car même si c'est proche, il est évident que ce n'est pas de l'espagnol. Les sonorités me font vraiment penser à Little Italy à New-York. Mais je ne savais pas qu'il parlait des langues... Qu'est-ce que je peux être conne putain ! C'est un vampire de plus de deux cents ans... Il a forcément voyagé et appris des langues étrangères... Quelle andouille... Par contre, parler italien lui va bien...

- Quando? demande visiblement Mark vu les informations. Adesso? Seriosamente? Merda!

Ha ben le dernier mot je l'ai compris... C'est un peu consternant là... Mark raccroche et me regarde fixement et avec gêne.

- Je vais devoir écourter notre entraînement..., marmonne Mark.

- Un problème ? je demande inquiète.

- Un vieil ami a des renseignements, me fait Mark. Je dois le retrouver au Bacchus Antrum.

- C'est quoi?

- Une boîte de nuit pour les gens comme moi, dit-il simplement avant d'approcher la bougie et de souffler dessus.

Je le fixe attentivement, comprenant déjà qu'il va me foutre à l'écart. Alors ça mon coco, ça m'étonnerait beaucoup tu vois!

- Je te donnerai les inf...

- Rêve ! dis-je en me levant. Je viens.

- Quoi? s'étonne Mark. Eny... C'est pas un endroit fréquentable, c'est rempli de vampire.

- Je suis où là ? demandé-je consternée.

- Bah dans ma chambre, s'étonne Mark.

- La chambre d'un vampire, seule et plutôt motivée... Alors tu ne me tiens pas à l'écart si ça concerne tout ce bordel! C'est clair ou pas?

- Je suppose que de toute façon, je pourrais dire ce que je veux tu insisteras...

- Devine gros malin, proposé-je alors provoquant un gros soupir chez lui.

- T'es chiante, dit-il alors. D'accord...

Il va soudainement dans son placard tandis que je me retiens de faire une danse de la victoire. Il enfile une veste en cuir noir du plus bel effet sur lui avant d'attraper un truc pointu. Je le vous le ranger dans sa poche et j'écarquille les yeux.

- C'est bien ce que je crois ? je demande alors.

- Un pieu oui, toi tu as ta bague, dit-il simplement.

- Oui, bien sûr... C'est pas franchement si efficace, dis-je en le regardant. Ça ne te repousse pas tant que ça.

- Tu as l'Albispinum, maintenant tu devrais réussir ce sort vu la méthode apprise. L'aubépine est une matière vivante.

- Ouais... Sans doute..., dis-je en regardant ma bague.

- Tu es sûre ? Tu peux faire marche arrière, me propose Mark.

- Je n'ai pas peur, tu es là, dis-je alors.

- Je dois parfois être complètement dingue, dit-il simplement en récupérant ses clefs.

Alors que nous nous apprêtons à partir, je le vois vérifier que tout est éteint dans la maison par sécurité. C'est amusant quand même comme détail. Puis nous sortons et nous nous dirigeons vers la voiture. Rapidement, il démarre et prend la route de Phoenix. Peu à peu sujette à un stress galopant, je me demande beaucoup de choses.

- C'est si particulier ? je demande à Mark au cas où.

- Tu verras les vampires dans toute leur splendeur, me fait alors Mark.

- C'est à dire?

- Tu les verras en train de se nourrir, de s'adonner à leurs loisirs moins avouables, copuler aussi, dit-il enfin.

- Devant les autres ? dis-je choquée.

- Les vampires semblent parfois ignorer les normes sociétales, surtout dans des endroits comme ça, me précise Mark. Et surtout ne réagis pas en voyant les humains nourrir les vampires. Ils sont là de leur plein gré.

- Aucune hypnose ? je demande méfiante.

- C'est très mal vu, précise Mark. Mais tu vas voir des choses sans doute bien pires, pires que les plus bas instincts humains.

Je regarde alors la route et je suis assez étonnée en fait. Je m'attendais à me rendre dans un quartier glauque et ce n'est franchement pas le cas. En fait, nous nous rendons dans le quartier le plus aisé de Phoenix, là où toutes les personnes quelque peu du genre à faire la fête se rendent. Il y a même des tas de boîtes à la mode. C'est assez surprise, encore une fois, que je le vois se rendre sur le parking d'une boîte qui reçoit même des célébrités. C'est un truc de vampires ? Sérieux? Ha... Peut-être pas... En partie sans doute. En fait, je suis simplement Mark qui saisit ma main pour faire le tour du bâtiment. J'aurais pu croire à une entrée pour les VIP mais je commence à croire que les VIP du coin seraient plutôt des cadavres ambulants. Le videur n'a d'ailleurs pas la moindre réaction en nous voyant passer et nous ouvrant la porte. Nous arrivons dans un long couloir capitonné, couvert de rouge et menant à un guichet. Un guichet ? C'est le vestiaire ?

- Bonsoir, fait une femme avec une haute stature.

- Bonsoir, deux entrées, fait Mark en sortant une carte de crédit.

- Un Mortuus et une humaine, fait alors la guichetière.

- Calice privatif, précise Mark.

- Bien Monsieur, dit alors la femme en attrapant un tampon. Votre main s'il-vous-plaît.

C'est à moi qu'elle parle alors et je tends ma main et paf! Un coup de tampon. Je regarde ce dernier et il représente un crâne avec des canines et barré. Je le fixe attentivement quand soudain j'entends le montant de l'entrée.

- Quatre-vingt dollars, s'il-vous-plaît, fait alors la femme.

- Voilà, fait Mark.

Je continue de fixer ce tampon tandis que nous avançons juste après que la dame nous eut souhaité une bonne soirée.

- C'est quoi ce tampon? demandé-je quand même.

- Je suis le seul autorisé à me nourrir de toi, dit-il alors.

- Charmant..., marmonné-je. J'ai l'impression d'être un bien de consommation...

- Ici c'est le cas, fait-il en approchant de la porte. Mais ça permet à la sécurité de bouger et les sanctions.

- Euh ok... C'est normal qu'il n'y a pas de musique ? dis-je étonnée.

- Tu te souviens de la bougie ? dit-il pendant que je hoche la tête en réponse. C'est pareil ici... Bienvenue là où l'enfer recrache ses victimes.

Je le regarde stupéfaite quand soudain, il ouvre la porte. Nous la passons et immédiatement, j'entends la musique et les rires. C'est vraiment l'enfer... Qu'est-ce que c'est que ça putain? Sous les notes nerveuses de Rob Zombie et sa chanson Dragula, les vampires ont un humour mordant visiblement, je fais mes premiers pas dans le monde des vampires. En réalité, j'aimerais qu'ils soient les derniers. Même dès l'entrée je vois sur ma gauche deux femmes, l'une en pleine extase tandis que la seconde est non seulement plongée dans son cou avec ses dents mais également sous sa robe avec sa main qui dessine clairement quelques actes qui ne me sont pas inconnus. Je déglutis d'étonnement tandis que Mark me tire par la main. À ma gauche, un homme plutôt musclé, un véritable bodybuilder, écarte bien les bras pendant que deux vampires boivent le sang qui coule de ses bras. À ma droite, deux vampires sont clairement en train de baiser se mordant l'un l'autre devant les regards amusés d'humains clairement surexcités. Ils sont malades ces vampires... Ho putain... C'est quoi ça ?

- Mark..., marmonné-je alors.

Il se retourne pendant que je vois une femme qui a la peau du dos totalement ouverte en deux, laissant apparaître une colonne vertébrale sur laquelle un homme est en train de graver un motif, comme un tatoueur sur la peau avec un dermographe...

- C'est la nouvelle mode chez nous, la gravure osseuse, de jeunes vampires des pays de l'est l'ont importé, précise Mark.

- C'est douloureux ? dis-je en regardant vers cette femme.

- Pas du tout, me répond une vampire aux cheveux bleus. Tu veux toucher une colonne vertébrale ?

- Non non, dis-je en m'éloignant. Merci de la proposition... La gravure est jolie...

J'avance en suivant Mark qui se dirige vers un bar au fond, toujours sous les notes de Dragula.

- La gravure est jolie? s'étonne Mark.

- Je ne savais pas quoi dire...

Alors que nous sommes à quinze mètres du bar, je me fige en voyant quelqu'un sur un siège.

- Mark...

- Quoi? s'étonne Mark en regardant où je fixe de mes yeux écarquillés.

Je vois un homme assez vieux, soixante ans au moins avec une belle barbe parfaitement taillée. Il est clairement vêtu d'un des plus beaux costumes de luxe que je n'ai jamais vu. Mais si ce n'était que ça... Il est en train de lécher une gamine, plus jeune que moi et qui n'a sans doute pas plus que douze ans, encore rajeunie par un uniforme d'école privée. Il arpente son cou, détachant les boutons de la chemise d'uniforme avant de saisir violemment de touts petits seins. Maintenant il descend carrément vers les parties intimes de cette enfant. Le putain de salaud! Les vampires sont réellement remplis de vices, Mark me l'a dit mais je le connais lui, il n'est pas comme ça. En plus j'ai l'impression qu'elle est dans un état second, il y a une poudre rouge sur la table devant eux et visiblement elle a de cette poudre sous ses narines. Si il n'y a pas d'hypnose, la drogue circule. Je peux pas m'en empêcher, je dois m'en mêler.

- Putain ! grommelé-je avant d'être retenue.

- Qu'est-ce tu fais? me fait Mark choquée.

- Regarde... Il va profiter de cette gamine ! Faut l'arrêter putain...

- Eny... C'est elle le vampire, dit-il simplement.

Je le regarde estomaquée de l'information quand j'entends un gémissement d'extase que l'on a pas envie d'entendre, celui d'une enfant. Je me retourne et je constate que c'est elle qui prend son pied, ses canines sorties le prouvent.

- Ho putain! dis-je choquée.

- Viens, fait Mark en me traînant.

- Mais c'était quoi cette poudre ? demandé-je en essayant de réaliser ce que je viens de voir.

- De la Deadoïne, précise Mark en me regardant avant de réaliser. C'est le sang d'un junkie en pleine overdose, séché immédiatement et transformé en poudre. Cela a l'effet de l'héroïne sur un vampire, sans les effets du genre mortels.

- Bon sang, dis-je consternée.

- Et oui, les vices humains sont aussi les nôtres, dit-il en me faisant avancer.

C'est une évidence... Il me mène doucement au bar et me tire un tabouret pour que je m'installe. Un barman, en tenue digne des films des années trente, arrive alors avec son petit torchon au bras. Il arrive et nous regarde.

- Bonsoir... Quelle surprise de te voir Marcus, fait le barman à mon petit vampire perso.

- Il est là ? demande immédiatement Mark.

- Pas encore, dit-il. Je suis dans la confidence...

- Mouais... Et Fan? demande soudain Mark.

- C'est qui ça Fan? Je suis complètement perdue moi et je n'ose pas regarder autour de moi.

- Elle est dans le bureau évidemment, quelle question, précise le barman.

- Bon je dois la voir, me fait soudainement Mark. Reste ici d'accord... Sers lui ce qu'elle veut.

- Bien Monsieur..., fait le barman quand Mark s'éclipse. Que puis-je vous servir ? Je suppose que ce n'est pas du sang.

- Euh oui, dis-je gênée. Vous auriez du coca?

- Nous avons de tout, me précise le barman en me servant. Un petite rondelle de citron?

- Ho oui et des glaçons, dis-je rassurée que je puisse commander un truc normal.

Je reste installée tranquillement tandis que le barman... Et bien il fait son boulot. Il sert diverses boissons qui vont du whisky au verre de sang aromatisé à la papaye... Le dernier est assez choquant. Je me contente de boire mon coca en attendant Mark qui traîne un peu à mon goût.

- Un verre de champagne pour Mademoiselle, fait soudain une voix.

Je me tourne rapidement et je découvre un homme musclé, ressemblant un peu à Justin Chambers de Grey Anatomy. Il me sourit d'un air aguicheur, peut-être même avec un côté prédateur. Ça sent le vampire à plein nez.

- Je ne bois pas d'alcool, dis-je immédiatement préférant éviter de préciser que je suis mineure vu l'endroit bizarre.

- Alors commandez ce que vous voulez, me fait l'homme. Ensuite nous pourrons prendre un box privé et c'est moi qui aurait droit à une petite gorgée.

Ha ben ça c'est direct au moins. Pas de fioritures et il énonce clairement ce qu'il veut. Bon sang où est Mark? Bon il a payé pour quelque chose.

- Désolée, je suis... Calice privatif ? tenté-je en montrant mon petit tampon.

- Et? demande le vampire dragueur. Vous êtes seules là... Et plutôt à mon goût.

- J'attends mon mec, dis-je alors.

- Quel vampire est assez bête pour laisser une demoiselle si appétissante, venez, fait-il en essayant de saisir mon bras.

- Hey! je m'offusque alors.

- Monsieur, laissez moi vous rappeler quelles sont les règles ici, précise alors le barman. Cette jeune femme est accompagnée, elle vous l'a signifié. Vous connaissez les risques.

- Et alors? Tu crois me faire peur sorcier ? Tu seras trop lent, le provoque le gros lourd du coin en sortants les canines.

Sorcier ? Ce barman est un sorcier ? C'est surprenant, je pensais que c'était un vampire moi... Il peut m'aider? Pourquoi il a un sourire mesquin?

- Je crois ne pas avoir besoin d'intervenir, précise le sorcier que j'observe. Ce n'est pas moi le plus dangereux.

- Non c'est moi, dit le chieur. Tu en veux la... Ahhhhh!

Je tourne brusquement la tête vers le vampire qui me les brise et il est plié en deux, comme le confirme d'ailleurs le craquement que je viens d'entendre. Je vois immédiatement que Mark vient de lui briser la jambe. Il semble énervé. D'ailleurs il saisit immédiatement la tête du vampire et l'explose sur le bar. Je vois même que deux canines explosent sur celui-ci et s'envole. Au moment où j'allais crier son prénom, je le vois saisir le vampire qui était un lourdingue par la nuque et excercer un mouvement circulaire qui produit un craquement sinistre.

- Mark! dis-je choquée en voyant le corps du type s'effondrer au sol, la nuque brisée.

- Tu le vires d'ici? demande Mark au barman.

- Bien évidemment, répond le barman.

- Tu vas bien? me demande alors Mark en touchant mon bras.

- Je... Il est mort ?

- Ho il se réveillera dans cinq à dix minutes, précise le barman. Vous avez presque été aussi rapide que moi.

Je regarde vers le barman et je réalise que dans sa main, il y a un pieu constitué de glace. Le sorcier allait être efficace également.

- On va s'asseoir, dit alors Mark. T'es sûre que ça va ?

- Oui..., dis-je en avançant vers un canapé et une table basse.

Je remarque que certains vampires ont assisté à la scène sans réellement s'en offusquer. C'est un peu particulier. Je m'asseois alors et Mark s'installe près de moi.

- Tu n'auras pas d'ennuis ? je demande quand même au cas où.

- Tu as un tampon sur la main, il aurait dû déguerpir... Les jeunes vampires sont d'une stupidité...

- Comment tu peux savoir qu'il est jeune? Tu le connais ? je demande alors.

- Un vampire plus vieux m'aurait entendu m'approcher... Et il n'aurait pas tenté de te convaincre aussi, précise Mark.

- T'étais où alors? je demande quand même parce qu'il m'avait un peu oubliée.

- Fan est comme moi, une ancienne alchimiste... Elle continue de fabriquer des objets bien pratiques même si il y a eu une sacrée inflation, précise Mark en prenant quelque chose dans sa poche.

Il me tend alors deux petits flacons fermé par un fin bouchon. Il y a à l'intérieur une poudre orange assez jolie. Je ne pense pas que ce soit totalement innocent comme objet.

- Qu'est-ce que c'est ? je demande en regardant attentivement.

- Si tu jettes cela au visage d'un vampire, il aura l'impression de faire un petit passage en plein soleil, ça ne pardonne pas, dit-il amusé. Tu ne le tueras pas mais tu en seras débarrassée quelques minutes au moins.

- Ho merci, dis-je alors. C'est en cas d'urgence ?

- Il vaut mieux, c'est plus rapide que ta bague, précise Mark. Il ne nous reste qu'à attendre.

Et c'est un peu long d'ailleurs. Et puis je trouve que les vampires ont franchement un humour exécrable. Maintenant c'est carrément Bloodsucker de Deep Purple qui passe dans les baffles de la boîte. Je vous jure... Mark semble chercher la personne qui l'a appelé et il est concentré. Je me mets à observer le coin et je réalise que c'est quand même assez basique quand on s'y habitue. Je repère alors deux femmes qui s'embrassent sur un canapé à environ six ou sept mètres de nous. L'une d'elle me regarde et me sourit. Je réponds d'un hochement de tête à ce sourire avant de la voir murmurer quelque chose à la femme au côté d'elle. Celle-ci se tourne vers moi, sans aucune discrétion et subissant un soupir lassé de sa compagne, avant de me fixer. Je réalise qu'en réalité, nous faisons taches dans le coin. Nous sommes trop sages. Je comprends que l'on attire trop l'attention. Je me tourne vers Mark et je pose ma main sur son épaule.

- Oui? fait-il avant d'être surpris.

Je viens de passer à califourchon sur lui, pour faire couleur locale, et je me mets à l'embrasser. Il y répond bien sûr mais il ne semble pas réellement concentré.

- En quel honneur ? demande Mark amusé.

- Les gens nous regardent et nous ne faisons rien... Je suis pas exhibitionniste mais... Je m'ennuie aussi... Alors...

Je l'embrasse encore tandis qu'il passe sa main dans mes cheveux m'attirant contre lui avec tendresse. Mûe par je ne sais quelle idée stupide, je m'éloigne rapidement de sa bouche et d'un geste brutal, je me mors la lèvre très fortement. Le petit goût que je sens m'indique que je saigne et je me jette sur ses lèvres. Je sens un mouvement de surprise de sa part et je le plaque contre mes lèvres. Il est bon de noter qu'il n'hésite plus et m'embrasse plus passionnément. Sa main quitte littéralement mon dos et descend sur mes fesses qu'il malaxe sans hésitation. Cela lui plaît et l'excite en plus. En effet, contre ma cuisse, je ressens quelque chose qui se réveille. C'est plaisant, surtout qu'il est évident que sa queue doit bien égaler celle de la vision que j'avais eu le soir de mon enlèvement, ce n'était donc pas une publicité mensongère. En petite perverse qui s'assume, je glisse ma main entre nous et je la pose dessus avant de caresser un peu, par dessus son jean cependant. Il gémit contre ma bouche et j'ai bien envie d'aller voir ces fameux box privés.

- Totalemente romantico, fait alors une voix près de nous.

J'émet un petit cri de surprise en sautant littéralement de mon destrier. J'inspire en essayant de me donner consistance mais totalement rouge, et pas forcément de gêne. Un homme dans un beau costume italien, portant un petit bouc et des cheveux noirs courts, aussi noirs que ses yeux d'ailleurs ; nous fixe avec un petit amusement.

- Tu t'es fait attendre, dit alors Mark.

- M'attendre ne semble pas si ennuyeux, fait-il en me regardant.

Il se penche alors vers moi et saisit ma main avant de l'embrasser avec un technique d'un autre âge.

- Signorina, c'est un honneur de vous compter parmis nous, me fait l'homme.

- Euh... Merci, dis-je en le voyant se redresser.

- Allons à l'écart mon cher Marcus... Mark? dit-il alors.

- Mark, fait donc le concerné. Viens, me fait-il.

Nous suivons alors le vampire visiblement italien qui ouvre la marche et passons dans un couloir rempli de portes. Les bruits assez équivoques qui s'échappent de plusieurs d'entre elles m'indiquent clairement que certains ne sont pas venus ici pour se faire chier. Cela ne me gène pas pour autant et nous avançons, Mark ayant sa main droite sur mon épaule. L'homme nous invite à entrer dans une pièce close, munie de deux grands canapés et d'une table basse. Il y a également une porte un peu plus loin dans la pièce et il y a un lit de l'autre côté. Je remarque alors qu'il y a également des micros... Les vampires aiment le karaoké ? C'est une blague... Le vampire italien s'installe et nous invite à prendre place en face de lui. Je remarque alors qu'il y a également des bouteilles d'alcool derrière lui.

- Tu ne me présentes pas? demande alors le vampire italien.

- Eny, je te présente Aurelius Caius Demetrius, fait soudain Mark en me faisant écarquiller les yeux. Aurelius, Ksenya Seraikin.

- C'est un honneur Signorina, mais aujourd'hui Aurélien est bien suffisant. Cela fait un peu français et avec les origines Italiennes, cela a son charme, dit-il en riant.

- Vous êtes... Romain? dis-je suprise.

- Je suppose que vous parlez de la Rome Antique, et la réponse est oui.

- Vous êtes vieux, dis-je alors.

- Ho merci... Mais je reste jeune dans la tête, fait-il en riant. Vu l'importance que tu lui donnes, je suppose qu'elle n'est pas un simple antipasto?

- Je suis sa copine, dis-je alors avant de me sentir honteuse.

- On sort ensemble, oui, précise Mark.

- Et elle sait ce que nous sommes? Quel est votre secret Signorina?

- Pardon? dis-je étonnée.

- Ce type est un sacré rabat joie, m'avoue Aurélien. Même lorsque j'ai pris un malin plaisir à séduire toutes ces jeunes nonnes dans un couvent du sud de l'Espagne, il s'est contenté de boire sur une seule... D'un ennui...

- Ha bon? dis-je en regardant Mark. Tu n'as pas profité de l'occasion ?

- Notre petit Mark n'est pas du genre à se jeter sur les femmes... Sauf pour manger et c'est différent, précise Aurélien. Vous devez être très intéressante Signorina.

- Ho merci, dis-je. Je fais de mon mieux.

- J'ai vu cela, cela me plaisait beaucoup d'ailleurs, précise Aurélien en me faisant rougir. Je me demandais jusqu'où vous alliez aller.

- Ho je ne pensais pas...

- Tu vas continuer ton cirque encore longtemps ? demande Mark.

Je le regarde surprise et j'entends alors Aurélien avoir un fou rire. Je le regarde alors assez stupéfaite et il essaye de se calmer.

- Pardon, cirque... Romain... Elle est bonne, dit-il en riant.

Euh... Pas vraiment mais bon, si ça lui fait sa journée... Ou plutôt sa nuit.

- Aurelius... S'il-te-plaît, marmonne Mark.

- Aurélien j'ai dit, précise le concerné. Je ne pensais pas que tu le prendrai comme ça.

- Ce n'est pas parce que tu sembles te rappeler être un homme avec une toute jeune sorcière d'un clan aussi important que les Lasher que tu peux me parler comme ça mon petit Mark, fait alors Aurélien.

Je tourne doucement la tête vers Aurélien, surprise et effrayée. Il sait qui je suis. C'est pire que tout.

- Et une lycéenne qui plus est, fait alors Aurélien avec un sourire assez diabolique. Tes devoirs sur Kerouac étaient plaisants Mark? Tu le connais non? Et puis, il faudra un jour que tu m'expliques ce petit miracle... Tu t'étais bien caché de me le dire.

Ho non, il a tout compris. Il sait pour Mark. Nous sommes plutôt mal barrés en cet instant.

- Je ne te donnerai pas la réponse, fait alors Mark calmement, trop calmement à mes yeux.

- Mais je ne le veux pas moi, dit-il alors. Je suis heureux d'être obligé de vivre la nuit.

- Mais comment vous savez ça ? demandé-je complètement stupéfaite.

- Aurelius est un expert en renseignements, depuis des millénaires, précise Mark. Il descend directement de l'ancien clan des empereurs, des maîtres de l'hypnose, il s'en sert encore de ces habitudes, ne laissant aucune trace derrière lui. Je le soupçonne même d'avoir été capable de passer outre l'impossibilité d'hypnotiser des sorciers.

- Non, je ne fais pas de miracle, dit-il en riant. Mais rassurez-vous Signorina, je ne divulguerai pas votre petit secret, je ne pense pas que le Triumvirat accepte qu'une héritière se livre à quelques ébats avec un vampire et lui offre son sang.

- Je... Je ne savais pas pour Mark, dis-je alors. Quand je suis tombée amoureuse.

- Oui, c'est le soir de votre enlèvement..., dit-il me surprenant. Je vous impressionne n'est-ce pas ?

- Honnêtement ? Oui... Pourquoi n'êtes vous pas un membre du Triumvirat ?

- Moi... Le pouvoir ne m'intéresse pas, j'aime juste me mêler de ce qui ne me regarde pas, dit-il en riant. Et puis les pressions politiques très peu pour moi. Vous êtes mignons, vous allez me le rendre humain.

- Je..., j'hésite alors.

Mark choisit cet instant pour me toucher la main et me rassurer. Visiblement, cela ne lui déplaît pas. Cela me touche un peu.

- Amore... Quel bonheur, dit Aurélien en riant. Mais le sesso est bien mieux.

- Tu as mes informations ? demande Mark.

- À la condition que vous restiez un peu ensuite et que nous discutions, fait Aurélien.

- Hors de...

- D'accord, dis-je alors sans hésitation. Nous discuterons...

- Dis-donc, depuis quand tu ne portes pas la culotte ? demande Aurélien amusé.

- Depuis que les femmes mettent aussi les couilles sur la table ? je propose alors avec mesquinerie.

- Hmmm... Je comprends mieux l'attrait de certains... Et j'ai ta réponse, dit-il alors.

- Ha? Et c'est ? demande Mark.

- Aucun membre haut placés des vampires n'est mêlés aux attaques des sorciers, précise Aurélien. Le vampire qui fait cela, le fait uniquement par plaisir. Il ne reçoit pas d'ordre.

- Ta certitude est de combien ? demande Mark.

- Quatre-vingt dix-sept pourcents, fait Aurélien.

- C'est donc sûr, dis-je alors. Vous savez pour...

- Les représailles ? demande Aurélien définitivement trop au courant pour être honnête. Évidemment. Je les comprends mais vous devez savoir que nos jeunes crétins n'aiment pas laisser cela impuni. Nos anciens sont bien plus réfléchis et les comprennent. Les jeunes vampires risquent de se venger. C'est ce que doit chercher notre tueur.

- À mettre un terme au Triumvirat et à la paix? demandé-je donc sans hésitation.

- Parfaitement... Il faudrait une troisième victime chez les sorciers, pour enquêter à partir du cadavre, fait Aurélien.

- Et remonter la piste, tu sais ce qui se prépare exactement ? demande Mark.

- Trop d'informations contradictoires mais cela sera sans doute sanglant, précise Aurélien. On profite de la soirée maintenant ?

- Si tu veux... Eny, tu veux boire quoi? me demande Mark.

- Ho euh... Je veux bien un cocktail sans alcool, s'il-te-plaît.

- Je vais retourner au bar te chercher cela, fait Mark en se levant. Aurelius... Tu la touches et je t'envoie rejoindre les ruines du Colisée, suis-je clair?

- Je ne ferai point de mal à une aussi jolie Signorina, avoue Aurélien. Mais si elle succombe à mon charme...

- Aucune chance, dis-je avec un sourire mesquin.

Mark part donc vers le couloir tandis qu'Aurélien se sert à boire, du sang évidemment. Il me fixe attentivement et je me sens comme épiée. Il sait tellement de choses sur nous, moi et Mark, son secret, mon statut... Il est une menace pour notre couple et pourtant il connaît sans doute tellement mieux que moi Mark... Il a sans doute des réponses aux questions que je me pose.

- Il est sincère, dit-il alors.

- Quoi? dis-je sortie de mes pensées.

- Vous vous demandez si une histoire avec un être tel que nous est viable? Elle l'est, surtout avec quelqu'un comme lui.

- Comme lui ? insisté-je.

- Mark... Et Doli, descendent aussi d'un clan ancien, précise Aurélien. Par l'âge de Doli, cette nature est profonde chez lui.

- À quel clan appartiennent Doli et Mark? demandé-je ensuite.

- Le clan des artistes, me précise Aurélien. Ce clan a toujours été extrêmement doué pour paraître humain, ils sont encore aujourd'hui capable de tromper des médecins. Mais c'est aussi ce qui le rend sincère avec vous.

- Je ne comprends pas...

- À paraître humain, on ressent comme eux, avoue Aurélien. Doli agit comme une mère avec sa tribu Navajo et lui, il aime avec sincérité. Si il est avec vous, c'est parce qu'il se sent humain.

- Ho... Merci de me rassurer, dis-je alors.

- Alors ce que je vais ajouter va peut-être vous décevoir, avoue Aurélien.

- Et qu'est-ce ? demandé-je inquiète.

- Ce qui les rend plus humains, les rend aussi plus dangereux, précise Aurélien. Ses réactions violentes n'en sont que le sommet. Pour vous, par amour, il pourrait massacrer tout ce qui se trouve ici, moi y compris. Il n'hésiterait pas à tuer toute personne qui l'empêchera d'aimer... Sans se soucier des conséquences. Il est même assez dangereux pour tout faire pour que vous soyez aussi dangereuse et capable de tuer un vampire en un clin d'œil. Aimer un artiste, c'est aimer tel un embrasement. Une fille de seize ans peut-elle accepter une telle pression ?

Je ne sais que répondre et je me mure dans le silence, assez pensive. Il est déjà en train de devenir cet être si dangereux. Il a plus ou moins réduit en charpie mes kidnappeurs, il n'a pas hésité à mutiler ce vampire au bar... Mark revient à cet instant et il jette immédiatement un regard froid à Aurélien, confirmant encore ce propos. Sa main dans mes cheveux ne me rassurent guère et le récit de leurs exploits passés ne font que m'inquiéter un peu plus. Au final, ce n'est pas réellement mon sang et son attrait pour lui qui pourrait mettre en danger tout le monde... C'est tout simplement son amour pour moi qui pourrait mener tout mon petit monde à la mort... Est-ce cela aimer un vampire ? Je pense que oui... Mais je suis prête à en assumer les conséquences, et ça, c'est peut-être le pire car moi aussi, je serai prête à tout... Mon monde est définitivement boulversé.




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