The Arizona Sins

Chapitre 9 : IX. Run for Your Life

11208 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 07/04/2023 15:41

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- - Run for Your Life - -


Je me rends compte que par moment, je suis vachement seule en fait. Comme ce vendredi d'ailleurs. Ma semaine n'a pas été des plus amusantes et loin de là. Déjà j'ai eu mon teste de chimie faire et je suis prête à parier qu'il ne va pas être à afficher sur le frigo... Le plus compliqué dans cette semaine, c'était surtout la suite de mon cours de biologie ou plutôt, la suite que je lui ai donnée. En effet, j'ai fait beaucoup de recherches dans les livres de ma mère... Et franchement... C'est pas joyeux. D'après ces fameux écrits bien plus vieux que moi, bien des sorciers et sorcières en situation compliquée ont déjà eu l'occasion d'expérimenter les présages. Il n'y a en réalité pas besoin d'être particulièrement réceptif, la magie faisant le travail à notre place. La description m'a assez convaincue que c'était bien cela. Quelque chose qui semble réel, peut être observé voir touché mais qui après disparaît sans laisser la moindre trace. À mes yeux, cela ressemble à l'expérience que j'ai vécue dans la classe. Une tache de sang qui disparaît... En fait, je ne l'ai peut-être pas piqué si fort que ça mais mon cerveau a dû vouloir m'indiquer quelque chose. Bon... Quand j'ai regardé dans les livres familiaux, le sang... C'est pas bon du tout. J'aurais pu le deviner toute seule même si j'aurais quand même bien aimé que cela indique joie, bonheur et richesse mais non; ça c'est pas pour moi... Déjà cela indique le changement, rien de bien folichon car ça commence à devenir une habitude. Cela indique aussi le danger... Vu la situation locale, je n'en suis pas franchement étonnée, j'ai quand même l'impression que le danger rôde... Et plutôt deux fois qu'une. Et puis, il reste une dernière indication, sinon ce ne serait pas franchement intéressant non plus... Bah oui, sinon ce ne serait pas drôle bien sûr... Cela indique tout bonnement la mort... Et oui, avec ma chance habituelle cela ne pouvait pas indiquer de jolis petits lapins tout mignons, non... Moi j'ai droit à la mort... Je crois que quand on a choisi qui avait de la chance à la naissance, je devais être partie aux chiottes... La mort, le danger, j'ai quand même l'impression que quelqu'un m'en veut moi... Et en plus j'en ai la preuve... La meilleure des preuves même. J'étais toute contente ce matin, quand j'ai appris que je n'avais pas cours de l'après-midi, professeur absent... Pour une fois j'avais de la chance, je pensais aller m'amuser avec mes amis... Et bien non! Jenna n'est pas libre, toujours occupée avec son gang de nunuches... Angel est à l'entraînement... Ça fait autre chose un sportif ? J'aurai pu demander à Tammy mais elle avait un truc prévu avec sa mère... Je n'ai toujours pas le numéro de Mark donc, c'était râpé d'avance... J'ai alors dû me débattre avec une très mais alors très grosse tentation... Celle d'appeler Leigh... J'en ai clairement plein le cul de patienter pour que Mark daigne enfin m'accorder un peu d'attention et surtout les attentions dont j'ai une putain d'envie... Ça commence à me démanger et Leigh est franchement open... En plus, ce ne serait pas grave si mes pouvoirs dérapent, elle est une lupin et elle sait que je suis une sorcière. Si je hurle mon plaisir et provoque des problèmes avec la magie, elle pourra le gérer et ne pas me juger. Ce serait tellement plus simple... Malheureusement, je suis convaincue que ce que je ressens pour Mark n'est pas qu'un simple besoin physique ou une simple attirance... J'aime discuter avec lui, de tout et de rien même si je n'en ai pas souvent l'occasion... Et puis j'ai mon petit orgueil, ce qui implique une augmentation réelle de mon attrait pour lui sachant à quel point il peut résister... Et donc, tout ça m'a menée dans le centre commercial... Même si d'abord, comme une rejetée, j'ai préféré me faire une petite sortie culturelle. J'ai hésité entre le Arizona Museum for Youth et le Commemorative Air Force Museum avant de finalement opter pour le premier. C'était intéressant, éducatif au moins et je n'étais pas la seule, d'autres visiteurs arpentaient le musée... Mais c'est toujours triste de faire une sortie toute seule. J'ai fini ici, à la table d'une pâtisserie du centre commercial, en proie à la solitude et la tristesse...

- Pffff... Je me fais chier, marmonné-je en tripatouillant mon brownie.

Je n'aime pas être seule, je ne sais pas quoi faire du tout. Et partout où je regarde, je vois des gens qui me rappellent ma solitude. Comme les cours sont finis, sauf les options et les clubs évidemment, les bandes de potes ou les couples se baladent dans le centre commercial. Je n'ai ni mec ni meuf, aucun amis disponible et pour seule compagnie un brownie certes bon mais qui n'a franchement pas beaucoup de conversation... En même temps c'est un brownie... Je regarde les gens à la terrasse et ce n'est guère mieux... Y a bien des gens en costards, seuls et qui lisent le journal... Mais ce sont principalement des couples. Ha tiens... Ce mec me fixe... Il a quoi... Vingt-cinq ans? Trente ans? Il mate mes jambes sans doute, découverte par un minishort en jean et seulement cachée par ce très long débardeur à manche épaisse avec un arc en ciel dessiné dessus. Pervers va... Je suis une adolescente pauvre taré... Rêve pas... Je l'ignore et je le vois juste commander un café. Ben tant mieux, occupe toi de ton café et intéresse toi à une meuf de ton âge... Bon...

- Allez je veux parler à quelqu'un..., dis-je en sortant mon téléphone.

J'ouvre l'application de messagerie et je réfléchis... Dois-je céder à la tentation et appeler Leigh pour m'envoyer en l'air ou pas? À quoi ça m'engage après tout, ce serait simplement un plan cul... Mais si après elle veut plus? Et Mark me jugerait pour ça ? Après tout... Je crois que je ne lui ai même pas encore précisé être bisexuelle d'ailleurs... Ni même à Tammy non plus... Je ne sais pas si ça va le gêner... Et si il est conservateur... Après tout, il ne touche pas franchement à toutes les filles qui lui tournent autour... Merde... Je ne veux pas cacher qui je suis, je veux être honnête... Enfin je devrais taire le fait d'être une sorcière mais ma sexualité, ce n'est pas obligé. Je retire alors la sélection de Leigh et je choisis d'envoyer un texto à ma mère : "Faut acheter un truc à bouffer pour ce soir?". J'attends quelques minutes en achevant mon interlocuteur chocolaté et si muet avant d'entendre le téléphone biper. "Je ne peux pas, tu devras commander. Le directeur de la banque veut faire des exercices par rapport à tous ces braquages, je rentrerai un peu tard. Je t'aime"... Non mais merde ! Tout le monde me fuit ou quoi ? Bon... Appel vidéo vers Stacy... Au moins elle ne pourra pas me fuir vu que son congé maternité a commencé... Hehehe... Elle est obligée de répondre... En plus c'est déjà le soir chez elle.

- Bonsoir... Euh bonjour chez toi, dit alors Stacy.

Je remarque immédiatement qu'elle a l'air épuisée, échevelée et fait une drôle de tête. Je remarque qu'elle est dans son lit.

- Stacy... Ça va ? demandé-je inquiète.

- Oui... Je suis juste énorme, dit-elle en riant.

- Mais t'es toujours aussi belle Stacy, dis-je alors pour la rassurer.

- Belle mais énorme... Ho mon pauvre dos..., dit-elle en se redressant dans son lit. Tout va bien?

- Oui... Je m'ennuie de toi, dis-je avec un sourire absolument sincère.

- Toi aussi tu me manques..., dit-elle en regardant sur le côté.

- Je suppose que Papa est là...

- Tu veux lui parler? me demande Stacy avec gêne.

- Allez tourne l'écran...

Stacy s'exécute très rapidement, au cas où je changerai d'avis sans doute, et je vois alors apparaître devant moi le visage de mon père. Typique des hommes des pays de l'est de l'Europe, grand et baraqué, mais au visage doux. Il me regarde soulage qu'enfin j'accepte de lui parler de nouveau.

- Coucou mon ange..., dit-il rapidement.

- Mouais... Coucou..., dis-je en me forçant.

- Tu m'en veux toujours ? insiste Papa.

- À ton avis?

- Bon... Mais si tu sais, c'est parfaitement normal que ta mère puisse te voir...

- Bah oui..., dis-je en tournant la tête sur le côté. Normal...

- Et... Euh... Le commerce familial ? dit-il doucement.

Commerce familial ? Ho... D'accord, la sorcellerie. Ma mère m'avait précisé que Papa était au courant, j'avais oublié. Une autre bonne raison de le détester aussi...

- Plutôt surprise, mais tu t'en doutes je suppose... C'est tellement particulier, dis-je avec mesquinerie sous un regard gêné.

- Je ne savais pas si tu devais l'apprendre avant..., marmonne mon père.

- J'aurais préféré mais étonnement personne ne pense à ce que je peux ressentir en fait... Repasse moi Stacy.

- Je t'aime ma puce, me fait mon père. J'espère que tout se passe bien avec ta mère...

- On fait avec, marmonné-je. Stacy s'il-te-plaît...

Mon père soupire... Si il pense que je vais rapidement pardonner, il peut se brosser bien longtemps. Ma mère, je suis bien obligée de lui parler vu que j'habite chez elle. Mon père... Je finirai bien par lui pardonner, mais si je peux me venger, cela m'occupe.

- De quoi parle ton père ? demande alors Stacy.

- Ho..., dis-je en réfléchissant bien rapidement. Ma grand-mère a un petit commerce traditionnel qu'on se transmet de génération en génération... Elle veut me préparer à l'idée...

- Mais tu as encore le temps ma puce, dit alors Stacy. Fiou...

- Toujours mal au dos? je m'étonne.

- Ho oui... Mais je suis sûre que si les hommes portaient les enfants, il n'y aurait plus aucun désagrément, m'avoue Stacy en riant.

- C'est tellement fragile ces petits bêtes, ajouté-je en riant. Et pour te répondre... C'est sympa mais particulier...

- Mais tout va bien? me demande Stacy.

- Oui, je m'ennuyais et...

- Ho tu t'ennuies ? fait-elle en riant. Et tu penses alors à appeler la pauvre folle enceinte jusqu'aux yeux qui ne pense qu'à manger et qui chiale devant une comédie romantique parce que ses hormones sont complètement folles... C'est gentil.

- Ha... Ha... Tordant... Pourvu que la petite ait un autre humour... Je brûle un cierge, dis-je en riant.

- C'est gentil quand même... Tu faisais quoi de beau ? me demande Stacy.

- Je fais un tour au centre commercial, seule... Tous mes amis ici, et ils sont déjà peu nombreux, ont des trucs à faire...

- Et euh..., fait-elle en regardant sur le côté. Côté sentimental ?

- Rien mais des cibles... Un de chaque, précisé-je. Mais plus un mec en vue.

- Ha oui? Il est gentil ? Il est canon?

- En deux mots... Miam miam, dis-je en riant.

- Je vois le genre, me sort Stacy avec un clin d'œil. Et il va survivre ?

- C'est mesquin ça..., dis-je en la voyant bâiller. Désolée je t'empêche de te reposer... C'est vrai qu'il est déjà vingt-et-une heure trente chez vous...

- Je sais, je me couche avec les poules, précise Stacy. On ne pourrait pas discuter comme avant...

- Non mais je comprends... C'est le petit monstre qui t'empêche de tenir, dis-je en souriant. Vous me manquez... Bon elle, on ne la connait pas encore mais tu vois ce que je veux dire.

- Parfaitement... Tu vas faire quoi ensuite ? me demande Stacy.

- Je m'achète des bonbons et je rentre, dis-je en souriant. Allez bisous !

- À bientôt ! répond Stacy avant que je ne raccroche.

J'espère quand même que ça va bien se passer sa grossesse, je veux ma petite sœur. Bon, je range mon téléphone et je récupère mes affaires. Juste avant de sortir du centre commercial, je récupère un gros sachet de bonbons, que je commence à dévorer en sortant du centre commercial. Une petite marche m'attend er je me mets du bon son dans les oreilles : True Blue de Boygenius. J'avance tranquillement dans les rues, observant les badauds vaquer à leurs occupations. Je me demande combien d'entre eux savent la réalité de ce monde? Quelle proportion de la population pourrait réagir positivement en apprenant que des êtres comme les sorcières, les lupins et les loups-garous existent en ce monde? Cette femme avec cette poussette demanderait elle qu'on les extermine? Ce groupe dans ce pick-up rouge qui passe près de moi souhaiterait il donner des droits à ces êtres ? Je me demande parfois si ça se passerait comme dans la Communauté du Sud... Qu'arriverait-il si les vampires sortaient du cercueil ? Des gens comme la Reine Anne devraient les rendre sympathiques... Je tourne dans les rues et je continue de m'interroger. Cet homme âgé qui a du mal à avancer avec son gros déambulateur, aimerait il être aidé par un vampire pour porter ses affaires ? Cet enfant jouant au ballon aimerait il s'amuser avec un enfant lupin capable de se transformer ? Le prendrait il pour un petit chiot? Les occupants de ce pick-up rouge apprécieraient ils de voir les sorciers aider sur des chantiers ? Tiens... Encore un pick-up rouge... Je commence à cerner la difficulté des policiers à retrouver les braqueurs... C'est vrai qu'il y en a pas mal. En plus celui-là pourrait être contrôlé, son phare avant semble abîmé... Comme l'autre pick-up... Non ça doit être mon imagination... J'arrive enfin dans ma rue et je me dirige vers la maison. Je fonce directement sur le perron pour ouvrir la porte mais je me retourne pour vérifier la maison d'en face. La Cadillac est là et un pick-up aussi, celui de la mère de Tammy sans doute. Je pourrais aller les voir mais si sa mère est de repos, je ne veux pas aller la déranger. Tiens encore un pick-up... Mais y a eu une promotion ou quoi? Bon, j'ouvre la porte de la maison, la fermant derrière moi mais sans la verrouiller pour éviter que ma mère ne soit coincée dehors ou ne me dérange ensuite pour que j'aille ouvrir. Immédiatement, j'enlève mes pompes que je jette dans un coin et et je desserre ma ceinture pour enlever mon short que je jette sur le canapé.

- Ha ça fait du bien, dis-je légèrement ballonnée par tous les bonbons que je me suis enfilés. Alors...

Je me dirige tranquillement vers la cuisine et je cherche les menus pour me commander des pizzas. J'en prendrai bien évidemment une deuxième, au quatre fromages pour ma mère, je ne suis pas égoïste. Bon... Elle ne les met pas sur le frigo... Une déserte ? Non plus... Bon le tiroir... Je me dirige vers un tiroir et je me vois dans le petit miroir de la cuisine, j'ai franchement une sale tête, on voit que je me suis bien fait chier... Ha ben les voilà ! Je prends les différents menus dans le tiroir.

- Alors... Chinois... Japonais... Traiteur... Ha pizza!!! dis-je comme conquérante.

Je suis quand même tarée quand je m'y mets et je compte me le rappeler. Je relève la tête pour m'adresser un commentaire bien senti dans le miroir quand je me fige. Il... Il y a quelqu'un dans le miroir... Là derrière moi... Non... Qu'est-ce...

- Qui êtes vous? je hurle presque.

L'homme, un mec grand au crane rasé portant une veste militaire, ne me répond pas et se jette sur moi pour me saisir. J'arrive à esquiver.

- Viens ici pétasse ! me dit l'intrus.

Ha ouais pétasse ? J'attrape ce que je peux et surtout qui se trouve à portée de main, c'est à dire une grosse casserole, et d'un coup brutal, je lui frappe la tête.

- Enfoiré ! je lui crie dessus pendant qu'il recule en se tenant la tête.

- Putain! grogne le mec. Elle se rebiffe Clay...

Clay? C'est qui Clay? J'entends alors un bruit derrière moi. Je me retourne et tout à coup, je sens un coup violent sur mon visage. Le coup est si violent que j'en lache mon arme improvisée et j'essaye de me rattraper à un meuble.

- Viens là bordel! s'énerve celui qui vient de me frapper.

Je sens alors mes cheveux être tirés en arrière même si je n'ai pas vraiment les idées très claires, le coup a été plutôt puissant à vrai dire. Je comprends rapidement que le coup m'a été donné avec un pistolet en réalité et je comprends ma douleur. Celui qui m'a frappé m'attire contre lui et plaque sa main sur ma bouche. Je ne compte pas me laisser faire comme ça et, du mieux que je peux, j'essaye de lui envoyer des coups de coudes dans la tête. Nous nous débattons brutalement, dans une danse étonnante et plutôt particulière et mes membres gesticules dans tous les coins. Je profite même qu'il me soulève pour essayer de me pousser en arrière en tapant des pieds contre l'îlot central. Je l'entends grogner quand son dos percute le meuble derrière nous et je réfléchis à très grande vitesse. J'aurais bien besoin de la magie là... J'essaye de me concentrer mais ma tête tourne plutôt deux fois qu'une... Soudain, j'entends un gros clac clac près de moi, le genre de bruit que l'on entend dans les films et quand j'ouvre les yeux, je tombe nez à nez avec un tube noir tenu par l'enfoiré que j'ai défoncé à coup de casserole. Il me tient en joue avec un fusil à pompe et mon corps se tétanise.

- Putain elle est coriace cette conne Clay, fait-il alors.

- Arrête de m'appeler par mon prénom pauvre con, dit celui qui maintient sa main sur ma bouche. Et toi tu viens avec nous.

J'essaye de résister mais comme je suis pieds nus, je ne peux que glisser sur le sol de la maison.

- Stan, prends son téléphone, on en aura besoin pour contacter la secrétaire, dit alors le type qui critiquait quelques secondes plus tôt son copain qui utilisait son prénom.

La secrétaire ? Ça signifie ma mère... Ho putain, ce sont les braqueurs ! Ils veulent se servir de moi pour obliger Lauren a obéir et sans doute leur permettre l'accès à la banque. Putain! Y a des vampires et des lupins mais ce sont les braqueurs qui viennent ? C'est quoi ce bordel !!! Malgré mes gestes rageurs, le dénommé Clay me tire vers la porte d'entrée et en quelques secondes, je me retrouve sur le trottoir. J'entends un moteur vrombir et un pick-up arrive en trombe avant de freiner, un pick-up rouge. Je viens de comprendre... Je n'étais pas du tout folle, j'étais bel et bien suivie... Bordel!!! Et j'arrive pas à me dégager... Il peut me trainer jusqu'au pick-up pendant que le dénommé Stan ouvre la portière arrière. Vu que je suis un poids plume, le dénommé Clay me jette dans le pick-up, me libérant enfin la bouche.

- Au sec..., commencé-je à hurler.

Je dois me taire, un pistolet vient de se poser sur mon front et son détenteur me regarde d'un air mauvais.

- Ferme ta gueule! me dit-il alors.

Bon... J'obéis et cet enfoiré monte dans le pick-up.

- Fonce Fred! lance le dénommé Stan au chauffeur.

J'espère franchement que quelqu'un m'a entendue, même si le pick-up prend la route. Je peux même jurer avoir vu de la lumière sur un perron, sans doute quelqu'un d'alerté. Appelez la police putain! J'espère qu'elle le fait.

- Qu'est-ce que vous me voulez? dis-je alors en éructant presque ces mots.

Je peux maintenant les observer. Ils sont donc tous les trois blancs et assez massifs, des mines patibulaires leur donnant tout sauf un air d'enfants de chœur. Celui qui m'a frappée a une grosse barbe fournie et des cheveux mi-longs et il porte une tenue toute en jean. Le chauffeur, Fred donc, je ne peux voir que ses cheveux blonds et son t-shirt rouge.

- Putain c'était une mauvaise idée, lance le chauffeur.

- On est bien obligé, les banques se méfient, dit alors Stan.

- Vous n'aurez rien! dis-je alors.

Et là, je me prends un second coup, un coup de poing violent sur la mâchoire qui m'envoie taper dans la portière. Je porte ma main à ma mâchoire qui me fait un putain de mal de chien avant de regarder Clay.

- Enculé, dis-je alors.

- Tu vas la fermer ta putain de gueule ouais? Petite merde! Ta salope de mère obéira si elle veut revoir sa conne de fille.

Je lui crache immédiatement à la gueule, mauvaise idée vu qu'il m'attrape les cheveux pour m'agiter en tout sens brutalement.

- C'est bon, arrêtez! je crie pour qu'il me lâche.

Il le fait et je peux me réfugier contre la portière.

J'essaye de voir où on va, au cas où j'arrive à remettre ma main sur mon téléphone que porte le dénommé Stan avant de le jeter sur la plage avant. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça bordel ?

- Grouille toi de rejoindre la planque Fred bordel de merde ! s'énerve Clay qui me semble bien instable.

- Je dois pas rouler trop vite si il y a un contrôle, dit alors le chauffeur seulement con à moitié.

Vu ma tête et mon état, même si il conduit prudemment, il va éveiller les soupçons et ce, même du plus mauvais des flics qui puisse exister.

- Putain Clay... C'était débile, fait alors Stan.

- C'est toi qui décide ? fait-il en agitant son flingue. Non alors ta gueule...

Je regarde dehors et je comprends qu'on quitte Mesa dans la direction opposée de Phoenix, on va donc vers le désert. Je ferme ma gueule, j'essaye de me calmer. Je dois absolument utiliser la magie putain... J'inspire profondément et je pense à un mot en boucle : Ignis. Mais forcément il ne se passe rien. J'essaye quand même le bora en fixant celui à ma droite. Tout à coup, le chauffeur fait une embardée qui le déséquilibre et m'envoie sur Clay.

- Qu'est-ce que tu branles bordel ? s'énerve ce dernier en me repoussant.

- Je ne sais pas... La bagnole a fait une embardée..., s'excuse Fred.

Bon ça doit être moi... Pas efficace et si cela l'avait alors été plus, je pense que la bagnole se serait retournée.

- Mets de la musique..., ordonne Clay.

Fred s'exécute et mets une radio spécialisée dans le hard rock, en train de diffuser un morceaux de Rammstein, Du Hast je dirai... J'essaye de me repérer mais je connais bien trop peu la région, je vois juste des collines et un désert. J'essaye de voir de l'autre côté, au cas où il y aurait un panneau. C'est en vain... Par contre, je remarque le regard de Clay sur moi, un regard dérangeant.

- Elles sont bandantes jeunes les gamines de nos jours, fait-il avec un putain de regard lubrique.

- Va chier, je lui réponds immédiatement.

- Clay déconne pas, fait alors Stan.

- Quoi? C'est vrai non... Mate cette pute qui n'a qu'une culotte et un t-shirt... Ça donne envie.

Je le regarde horrifiée et je ramène mes jambes contre moi pour me protéger mais son regard me fait froid dans le dos. Les êtres humains sont bien plus monstrueux que d'autres choses censées l'être bien plus. Et le fait qu'il d'humidifie les lèvres n'arrange rien à mon angoisse.

- J'ai bien envie de m'amuser, fait-il me faisant paniquer.

Ho non... C'est pas vrai... Il va me violer ce salaud... Non... Pitié... Quelqu'un... La police... Je vous en prie... Je ne suis pas croyante mais Seigneur... Pas ça...

- Clay..., le supplie Fred bien plus humain visiblement.

- Conduis... C'est plus marrant, fait-il en me regardant.

Ho merde... Il essaye d'attraper mes jambes.

- Non!!!! je hurle. Lâchez moi!!!! Je vous en prie !!!

Il réussit à attraper mes chevilles alors, je me redresse et j'essaye de le marteler de coups.

- Aidez moi!!! S'il-vous-plaît !!!! hurlé-je aux deux autres. Le laissez pas faire!!! Pitié !!!

J'essaye de me débattre du mieux qu'il peut mais il est plus grand, plus musclé et surtout plus grand. Il m'écarte les jambes brutalement, me faisant très mal avant de se hisser sur moi.

- Clay putain arrête, le supplie Fred.

- Ta gueule... Après tu pourras aussi!

Ce propos rend la situation encore plus horrible que jamais, si c'est possible. Je commence à me débattre, je ne compte pas le laisser me violer sans me battre. Je vais défendre aussi chèrement que possible ma peau.

- Laisse toi faire tu vas aimer salope ! me lance Clay en essayant de m'empêcher de me débattre.

- Va te faire mettre ! dis-je en essayant de replier la jambe.

Et d'un coup encore plus violent que les autres, Clay me frappe sur la tempe gauche avec son pistolet, envoyant ma joue droite taper dans le tissus du siège. Je... Je me sens mal... Ça tourne... Je me sens faible... Mais surtout sonnée... J'ai l'impression de saigner également, il a dû m'ouvrir l'arcade. Je peux à peine marmonner quelques mots inintelligibles.

- Pi... Pitié..., je supplie alors.

Je sens l'horrible contact de sa main qui arpente mes jambes. J'ai envie de vomir, j'en ai même un haut-le-cœur de dégoût. Soudain, je sens le tissus de ma culotte sur ma hanche droite être tiré et j'ai l'impression qu'elle se déchire. Ce gros porc va me violer... Putain de merde! Il faut que je fasse quelque chose... Je lève ma main et j'essaye de repousser son visage.

- Laisse toi faire, fait-il alors. Tu vas aimer et je vais te faire crier...

Je le regarde et je n'ai plus le choix, il faut que j'y arrive... Vitae Vivare... Vitae Vivare... Vitae Vivare... Marche saloperie de sort familial... Vitae Vivare... Vitae Vivare... Vitae...

- Que... Kof... Kof..., se met à tousser le violeur prêt à commettre son acte horrible.

Ça marche... Allez Eny... Fais lui la peau... Vitae Vivare... Vitae... Il repousse ma main... Non! Allez... J'essaye de le toucher à nouveau...

- Clay! crie alors Fred.

- Ta gueule j'ai dit...

- Clay! Y a un mec sur la route !

J'écarquille les yeux et je me rends compte que le véhicule ralentit. Clay m'oublie un instant pour se redresser et regarder.

- On s'en fout putain, ça doit être un clodo ou un auto-stoppeur... Ou une de ces merdes d'indiens... Roule dessus.

- Quoi? T'es dingue !!! Allez dégage!!! fait Fred en klaxonnant nerveusement.

- Roule dessus !!! hurle Clay en riant tel un monstre.

- Ho et puis merde! fait alors Fred en accélérant.

Mais ils sont complètement tarés ! Ils vont tuer ce type ! Ho seigneur... Non! Je sens alors un soubresaut du véhicule quand on roule sur cette personne. Clay se marre avant de se pencher sur moi, après un meurtre, un viol... Quel monstre! Soudain, j'entends un pneu crisser et la voiture faire une embardée.

- Putain!!! fait Fred en freinant.

J'entends alors un gros boum et Clay se redresse. Qu'est-ce qu'il se passe?

- Putain..., marmonne Stan. Je crois qu'on lui est passé dessus... Et ça a niqué l'essieu.

Le silence règne alors dans l'habitacle, ils s'inquiètent plus du pick-up que de la vie de ce pauvre homme sur lequel nous sommes passés. Un lourd silence s'installe, uniquement rompu par le bruit de la radio.

- Et maintenant, après une courte pause d'une minute et trente secondes, le tube des Bad Wolves, sur l'album Disobey, Learn to Live.

Apprendre à vivre... Quelle ironie putain...

- Clay... Le mec... Il bouge encore, dit alors Fred.

- Quoi? fait-il en se redressant et regardant derrière. Il doit être quasiment mort...

- Je fais quoi? demande Stan.

- Tu descends l'achever et tu t'occupe de la bagnole... Moi j'ai rendez vous avec une petite chatte qui va sans doute être bien serrée, fait-il diaboliquement.

Je déglutis encore, mon cerveau assez embrumé par les coups. Je le vois porter sa main à sa braguette et je l'entends descendre celle-ci au même instant que choisit Stan pour sortir et courir vers l'arrière du véhicule. Par la fenêtre derrière Clay qui s'apprête à sortir sa bite pour me violer, je le vois passer en courant et levant son fusil à pompe. Je vois le plaisir sadique dans les yeux de Clay et je m'en veux d'être une sorcière aussi faible... Ma mère va se haïr pour ce qui va m'arriver et je m'en veux de cela... J'aurais dû faire attention putain! Et maintenant je suis à la merci de cet homme qui se penche sur moi. Et là... J'entends la tôle de la carrosserie se tordre et je vois le plafond de l'habitacle s'affaisser.

- Haaaaaa! je crie alors saisie d'effroi.

- Putain c'était quoi ça ? fait alors Clay en essayant de se redresser et refermant sa braguette à la hâte.

- Je... Je... Je sais pas... Mais Stan est plus là..., bégaye alors Fred.

- Hein? s'étonne Clay en se trouvant. Attends il était pas mourrant lui!

Je ne comprends plus rien et désormais seuls les riffs rapides des Bad Wolves résonnent dans l'habitacle. J'essaye de me redresser pour voir ce qu'il se passe à l'extérieur.

- Putain il vient vers nous, fait Fred.

Je vois alors, dans l'obscurité de la nuit seulement éclairée par des rayons de la lune, une forme grande et masculine avancer vers nous entre les rochers et les arbres qui arrivent à survivre dans le coin. Cet homme a réussi à survivre à ça ? Comment il peut avoir fait cela? En plus il avance normal... Ho putain ! Son... Son t-shirt est maculé de sang, j'ai l'impression... Il avance vers la lumière des phares arrières qui sont étonnement puissants... Je vois alors une silhouette très familières mais ce n'est pas possible... Il avance toujours, tranquillement et comme guidé par les notes de musiques, semblant sortir d'un film. Il approche d'une lueur lunaire, je vais voir son visage... Je ne vous soudain que des yeux gris...

- Mark..., je murmure en ne sachant nullement si je suis devenue folle ou si les coups reçus ont provoqués une hémorragie cérébrale.

- On va se le faire, fait alors Clay. Récupère cette conne, la laisse pas dans la bagnole.

Je le vois soudainement descendre lentement du véhicule en brandissant son arme. J'entends ensuite la portière à côté de moi s'ouvrir et je suis tirée à l'extérieur, ma culotte ne tenant qu'à ma cheville. Je me retrouve dans le froid nocturne, apporté par le vent qui souffle plus fort dans le désert. Fred essaye de m'aider à me redresser tout en brandissant un petit pistolet mitrailleur. Je me retrouve donc dehors et je les vois fixer avec attention la route. Je me demande si j'ai rêvé et je suis saisie d'un doute quand je remarque qu'il n'y a personne. Je tourne doucement la tête pour comprendre ce qu'il s'est passé avec le pick-up et là...

- Haaaaa! je crie alors.

Sur le toit enfoncé du pick-up, dans une posture qui semble indiquer un sacrifice ancien, gît le corps de Stan, tenant toujours fermement son arme. Ses yeux sont grands ouverts et ils semblent fixer le ciel comme habités par la plus effrayante des horreurs.

- Bordel de merde..., marmonne Fred en me faisant reculer.

Je n'aurais pas pû dire mieux depuis mon bord de route. C'est absolument horrible, tellement que j'ai encore une nouvelle envie de vomir mais cela peut être l'association de ce que je vois avec les coups reçus. Non seulement Stan affiche un visage tétanisé d'horreur mais sa gorge semble littéralement déchirée, presque arrachée, comme si on l'avait déchiquetée.

- Attends mais qu'est qui peut faire ça ? demande Clay en regardant partout. Le clodo?

- Je... Je sais pas, fait alors Fred en cherchant à l'arrière du véhicule.

Je ne peux détacher les yeux de cette gorge, ouverte et béante mais perdant étonnement peu de sang... Une gorge... Du sang... Non... Pas ça en plus... Je me mets à regarder partout, serrant fermement ma bague contre moi. Une seule chose au monde peut faire ça et seule ma bague sera efficace... Je regarde derrière moi, devant moi, à ma gauche, à ma droite... Mais il n'y a rien. Ces deux braqueurs sont littéralement en panique, aussi effrayés que moi et ils ont bien raison. Mais où est la chose qui a fait ça bon sang ? Je commence à paniquer et je déglutis fortement, juste avant de sentir un nouveau courant d'air sur ma peau. J'en ai des sueurs froides et je tremble mais c'est également la peur. Je commence à reculer presque inconsciemment quand je sens mon dos percuter quelque chose. Je déglutis de nouveau, saisie d'effroi. Cette chose est derrière moi. Je sens son souffle dans mon dos et surtout dans mon cou. Ho non...

- Ce n'est pas toi qui doit avoir peur en cet instant, me fait tout bas une voix que je ne peux que reconnaître.

Je me retourne doucement et je découvre un t-shirt rempli de sang et de taches, une bouche rougie et des yeux gris que je connais pour aimer m'y plonger.

- M... Mark ? dis-je alors en regardant ce garçon qui n'est autre que mon voisin.

Ce n'est pas possible... Mark ne peut pas avoir fait cela, ce n'est pas la réalité. Il ne peut pas être un membre du clan des vampires... Je vais avec lui au lycée... Je suis déjà sortie avec lui en plein jour... Il ne peut pas être un vampire...

- Navré du retard, fait-il alors.

Je le regarde et je peux confirmer, c'est bien lui, c'est sa façon de parler. J'entends alors un cri de surprise qui provient des braqueurs derrière moi.

- Mais t'es qui toi? fait alors Clay. Je vais te buter!!!

Mark relève les yeux vers lui et je vois la colère dans ses yeux. Puis, en un instant, il a disparu.

- Haaaaaaaaa!!!! hurle alors la voix de Clay.

J'ai juste le temps de me retourner pour découvrir Mark, de l'autre côté du pick-up et en train d'écraser le genou de Clay avec son pied, emplissant le silence de la nuit d'un craquement sinistre. Il a réduit cet écart en un instant... La vitesse des vampires... Mais c'est impossible... Il vit le jour.

- Clay! hurle Fred. Bouge pas !

Je me tourne vers lui et il braque Mark sans franchement être sûr de lui. Il tremble comme une feuille.

- Tu veux être le premier ? demande Mark en faisant le tour du pick-up lentement, à vitesse humaine.

- Bou... Bouge pas..., ordonne Fred d'un ton assez peu convaincu qui peut à peine surmonter les cris de Clay.

Mark fait le tour tranquillement et je fixe Fred assez inquiète de la suite. Au moment où Mark arrive de notre côté, j'entends les destinations et je vois l'éclat lumineux de sa salve.

- Mark!!! je hurle en voyant les balles percuter son torse.

- Pfff... Vain, fait alors Mark avec un sourire mauvais.

Attends... C'est pas des canines ça ? Non... Impossible... Fred tremble encore plus et je suis prête à affirmer qu'il vient de se faire dessus, la tache sombre sur son pantalon et qui s'agrandit me le confirme. Mark réduit encore l'écart et cette fois, à moins d'un mètre, Fred vide littéralement son chargeur sur Mark. Celui-ci... Mark encaisse absolument tout... Non... Ce n'est pas possible... J'entends maintenant le clic clic clic répété qui indique que l'arme est vide.

- Non... Noooon!!! fait alors Fred aggrippé par Mark.

- Ferme ta gueule... Vous vous croyez fort avec ces trucs, dit-il visiblement sûr de lui. Ça a du bon... Mais... C'est salissant...

- Mark..., j'appelle alors plutôt choquée.

- Tu ferais mieux de regarder ailleurs Eny, me fait alors Mark.

Comment je pourrais regarder ailleurs ? Je n'arrive pas à croire ce que je regarde en cet instant même. Et lui, il continue ce qu'il a commencé. Il attrape alors de sa main droite le fusil dans la main de Stan, toujours immobile vu qu'il doit être mort. Il tire un peu et regarde le fusil attentivement. Je le vois alors le lever vers la bouche de Fred.

- Non... Attends... Désolé..., fait Fred en suppliant Mark de l'épargner.

- Je n'aime pas attendre, fait alors simplement Mark.

Je le vois alors enfoncer le canon du fusil à pompe dans la gorge de Fred. Il me surprend littéralement, sa façon de parler ressemble à celle d'un prédateur, sans aucune émotion... J'entends un craquement sonore et je réalise que ce craquement n'est autre que le mélange entre la mâchoire de Fred qui s'écarte et ses dents qui explosent. J'en tremble d'effroi, choquée de tant de cruauté. Je vois alors Mark déplacer doucement ses doigts vers la gâchette.

- Une dernière parole? demande alors Mark en fixant Fred dans les yeux.

- Humphhhh... Humphhhh..., réponds Fred en pleurant.

- Désolé, je ne comprends pas, fait alors Mark avant d'appuyer sur la détente.

Et le bruit est tonitruant, comme la foudre tombant sur un arbre. Le crâne de Fred explose alors en des dizaines et des dizaines de morceaux sanguinolents, certains durs qui doivent être les os et d'autres assez spongieux, les morceaux de cerveau sans doute. Et là, le corps de Fred s'affale au sol, se vidant de son sang sur le bitume. Je vois alors Mark essuyer un peu de sang sur son visage et le lécher.

- À peine meilleur, fait-il en crachant par terre.

Je le regarde choquée de son comportement et là, il fait le tour du pick-up par l'arrière. Je le suis en me dépêchant, saisie d'une vive et intense douleur dans la jambe et je continue d'essayer de comprendre ce qu'il se passe.

- Mark! j'appelle alors.

Il m'ignore et s'approche doucement de Clay, assis par terre et le dos appuyé contre le pick-up. Il va finir son massacre en s'en prenant à lui... Mais c'est vraiment Mark que j'observe là ? Ou je suis en train de rêver.

- Mark! j'appelle encore une fois.

Cette fois, j'ai attiré son attention. Il tourne sa tête vers moi et me regarde.

- Crève fils de pute! fait alors Clay en levant son arme.

Je le vois cette fois braquer son arme vers la tête de Mark. Si Mark est humain, il porte un gilet pare-balles et donc, si il se prend une balle dans la tête il meurt. Je ne veux pas qu'il meure alors, sans même y penser, je lève la main.

- Ignis! dis-je alors quand tout à coup la détonation résonne.

Tout se passe en même temps... La tête de Mark bascule en arrière mais il reste debout... Clay se met à crier et lâche son arme pendant que sa main se couvre de cloque... Mon sort a marché mais je me sens vidée... Tout ça, c'est un cauchemar.

- Bordel de merde, fait alors Clay en tenant sa main dont la peau semble sortir d'un incendie.

Tout à coup, Clay se fige et regarde vers Mark en silence. Ce même silence n'est rompu que par l'animateur radio qui annonce Talk Show Host de Radiohead... Je fixe Mark qui ne bouge pas... J'espère qu'il va bien... Et doucement, Mark ramène sa tête en avant. Je me fige en le découvrant... C'est impossible... Il a arrêté la balle... Avec ses dents ! Et maintenant il sourit comme un monstre avec la balle entre ses dents. Je peux d'ailleurs désormais totalement discerner une canine, plus longue et visiblement plus aiguisée que la normale... Mark est vraiment un vampire.

- Merci d'avoir voulu me sauver, fait alors Mark en me regardant. Joli Ignis...

- Euh... Je... C'est le premier que je réussis..., dis-je en ne trouvant rien d'autre à répondre à Mark.

- Mais qu'est-ce que t'es ? marmonne Clay en regardant Mark recracher la balle.

Je vois Mark s'agenouiller devant Clay et le fixer attentivement. Il ramasse le pistolet de Clay et le porte à ses dents avant de croquer, faisant exploser l'arme en plein de morceaux.

- Putain..., fait simplement Clay.

C'est le bon mot... C'est effrayant... Impossible... Comment il peut faire tout ça ?

- Je suis celui qui vient te faire payer..., dit-il en regardant vers moi.

Je vois alors son regard se poser sur tout mon corps et je le suis qui descend. Il s'arrête alors au niveau de mes pieds et se fige. Je baisse les yeux, pensant être gravement blessée. Je vois d'abord une immense ecchymose sur ma jambe, sans doute une séquelle des violences... Mais je me rends surtout compte que ma culotte pendouille à ma cheville gauche, déchirée... Je me baisse pour la ramasser et Mark tourne la tête vers Clay.

- Il t'a fait quelque chose ? demande alors Mark.

- Il... Il n'a pas eu le temps mais... Il voulait me violer..., dis-je alors saisie d'un sanglot en y repensant.

- Elle ment! fait soudain Clay.

Je vais l'insulter quand Mark me prend de vitesse, soulevant alors Clay par le cou avec sa seule main droite, le tenant à bout de bras, le faisant quitter le sol. Quelle force... C'est vraiment un vampire... Et je vois même ses doigts s'enfoncer dans le cou de Clay.

- Argh!!!! grommelle celui-ci. Lâche-moi... Je vais disparaître... Et jamais revenir...

- J'y compte bien, fait alors Mark en réponse.

Je regarde fixement Mark et celui-ci approche sa main gauche de la vitre du pick-up. Je réalise qu'il la pousse quand je l'entends craquer. Et sa main passe tout à coup à travers avant de ressortir, un bout de verre de près de quinze centimètres de long dans la main. Il va faire quoi de ce truc.

- Tu allais la violer ? demande Mark avec une froideur assez effrayante.

- Non... Non... Pas du... Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaa! hurle soudainement Clay.

Au moment même où il hurle, je sursaute quand je vois ce qui a provoqué ce hurlement sinistre à vous glacer le sang. Mark vient de planter son bout de verre super long pile dans l'entrejambe de Clay. Celui-ci hurle longuement et pleure aussi, tandis que son sang se répand au sol sous lui.

- Pitié..., fait alors Clay.

- T'allais en avoir pour moi salaud!!! dis-je alors sans même m'en rendre compte.

Mark tourne la tête et me fixe doucement. Il comprend que j'ai eu très peur, que je l'ai supplié et qu'il allait quand même me violer sans hésitation, et sans doute durant un long moment, avant de me rendre à ma mère.

- Je pense qu'elle ne veut pas t'accorder sa pitié... Et moi encore moins, assure alors Mark qui tient toujours Clay à bout de bras.

- S'il... Ha.... Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaa....

Je déglutis aussi vite que j'entends ce cri... Mark a lentement tourné la lame qui est désormais dans l'axe central du corps de Clay. Il a tourné dans les bijoux de famille mais qu'est qu'il va faire ensuite ? Ho... Seigneur... Il... Il commence à remonter... Les cris deviennent de plus en plus fort quand la lame improvisée remonte vers le ventre... Il est en train de l'ouvrir en deux... Littéralement... Au moment où il arrive au niveau du nombril... Ho putain... Quelque chose sort du ventre... C'est... C'est horrible... C'est... Ho... Son... intestin... C'est...

- Groubl..., fais-je en portant ma main à ma bouche sous le haut-le-cœur.

Je fais trois pas et je me penche avant de vomir, sans doute poussée par le bruit spongieux d'organes digestifs tombant sur le sol dans un bruit d'éponge gorgée d'un liquide épais. C'est dégueulasse... J'ai dû mal à reprendre mon souffle... Et j'ai la tête qui tourne en plus. J'entends un gros bruit spongieux, Mark a lâché le troisième braqueur qu'il tenait sur ses propres organes. Ce fils de pute est mort... Je ne vais pas le pleurer. Par contre Mark me fixe, et moi je me fige.

- C'est pas possible..., dis-je alors en le regardant.

Mark s'apprête à me répondre quand j'entends un moteur derrière moi. Nous sommes alors illuminé par des phares et je me retourne, obligée de cacher mes yeux sous l'éclairage. J'ai vraiment mal aux yeux là... J'entends une portière.

- Ho mon dieu, Eny! appelle la voix de Tammy qui s'approche et me saisit par les bras. Ça va ?

- Je... Je..., dis-je en la regardant choquée de sentir une immense froideur sur ses mains.

Non... Tammy aussi? C'est vrai qu'elle ne m'a jamais touchée... C'est... Impossible... Tammy fixe attentivement la situation et me regarde fixement.

- Eny... Je sais que ça va te sembler totalement dingue... Mais... Euh... Je t'assure que c'est vrai et je ne suis pas méchante mais... Nous... Moi et Mark, nous sommes des... Des vamp...

- Depuis quand un putain de vampire vit la journée !!!! dis-je alors choquée et perturbée.

- Que..., marmonne Tammy surprise. Tu connais les vampires ?

- T'es sérieuse là ? Vous vivez le jour? je répète bêtement.

- Mais les vampires... Comment tu...

- Eny est une sorcière, Tammy, précise alors Mark.

- Hein? s'étonne celle-ci en me regardant.

- Et une nécromancienne de surcroît, lache Mark.

Tout à coup, Tammy a disparu. Où elle est? Je la cherche du regard et je me retourne vers Mark. Je suis choquée... Tammy est cachée derrière Mark et se tient à son bras comme... Effrayée ?

- Une nécromancienne... Elle est dangereuse ? demande alors Tammy.

- Quoi? Tu te fous de moi? dis-je en avançant avant de perdre soudainement l'équilibre. Oula...

Soudain, des mains me retiennent, celles de Mark. Je lève la tête vers lui et il affiche désormais son visage habituel, doux et calme, voir froid et distant. Cette fois cependant, il affiche une certaine inquiétude. Inconsciemment, mes yeux se baissent sur sa bouche à la recherche de ces fameux crocs de vampires. Il touche doucement ma tempe et regarde ses doigts attentivement.

- Il t'a pas loupée, dit-il doucement.

Je tourne doucement la tête vers le cadavre occupé à se vider de ses organes et un nouveau haut-le-cœur me saisit rapidement. Je crois que Mark non plus ne l'a pas râté.

- Elle va bien? demande Tammy en s'approchant.

- Attends... Elle saigne... Tu arrives à gérer ces trois là ? demande Mark en tournant la tête.

- Ça va... Je sens plus le sien..., avoue Tammy me faisant sans le savoir m'inquiéter.

- Il est empli de magie, tu permets que je t'ausculte en vitesse ? me demande alors Mark.

- T'as aussi été médecin dans une autre vie? je demande légèrement suspicieuse.

- Il faut connaître ses proies, fait simplement Mark avant de me voir écarquiller les yeux. Enfin... Tu comprends...

- Mouais..., grommelé-je alors. Vas-y...

Il me regarde de loin et fixe même ma poitrine. Je crois comprendre ce qu'il fait en fait. Il doit écouter mon cœur et ma respiration, à la recherche d'un souffle inquiétant sans doute. Il pose lentement sa main droite, après l'avoir essuyée sur son jean, sur ma joue et ouvre un peu mes yeux en tirant dessus.

- Et merde... Tu fais une hémorragie, dit-il doucement.

- Quoi? dis-je horrifiée et en même temps que Tammy qui s'approche rapidement.

- On doit l'emmener à l'hôpital ? demande cette dernière inquiète.

- Pas le temps... Trop de truc à gérer..., marmonne Mark.

- Et je fais quoi ? J'attends que cette hémorragie m'achève? je demande sèchement.

- Toujours autant de répondant même dans ton état..., fait Mark en portant sa main à sa bouche.

Ses canines jaillisent alors, leur donnant une longueur de trois ou quatre centimètres et clairement suffisamment aiguisées pour pulvériser des os. Il s'approche de son poignet et croque dedans, faisant couler du sang. Je me souviens alors de ce que j'ai lu sur les propriétés curatives du sang de vampires...

- J'avale pas!!! dis-je alors en le surprenant. Je veux dire...

- Eny... J'ai tout ça à gérer alors bois et tais-toi, me sort Mark.

- J'aime pas les ordres, je lui rappelle quand même.

- Eny... Bois, fait-il en me tendant le bras.

- Ça soigne réellement ? demande alors Tammy me surprenant un peu. Tu me l'as dit mais... J'ai jamais vu...

- Euh..., je marmonne inquiète.

- Eny...

- Bon... D'accord, dis-je alors en baissant les armes. Je dois boire beaucoup ? Ça a quel goût ? Je vais gerber?

- Je gère, le goût de sang et peut-être..., me répond Mark pour chaque question.

- Ça veut dire quoi je gère ? je demande alors.

- Je vais t'arrêter, précise Mark.

Je le regarde et j'attrape sa main. Je remarque immédiatement que Tammy s'est approchée pour observer, sous un soupir de Mark. Je déglutis avant d'approcher le poignet de Mark de ma bouche. Je sens que ça va être dégueu... Je plaque alors mes lèvres sur la plaie et je sens le liquide pénétrer entre mes lèvres. Cela a un goût visqueux, métallique, cuivré... Du sang en bref... Une première gorgée qui me dégoûte... Je sens le sang de Mark couler dans ma gorge et je le regarde. Je commence à me sentir vachement mieux et son sang, il ne me gène plus du tout étrangement... Au contraire, j'en veux encore. Je commence à boire plus intensément et Mark décale sa main.

- C'est bon, fait-il en regardant mon œil. Plus d'hémorragie...

- Ha ok... Et maintenant ?

Je le vois regarder partout, attentivement, fixement, réfléchissant sans doute à une vitesse folle.

- Tu repars avec Tammy, dit-il avant de regarder celle-ci. Tu la ramènes chez elle, je t'envoie un message pour donner la version définitive, j'enverrai le signal à ta mère pour appeler la police... Je nettoie ce merdier...

- Euh..., fait alors Tammy. Je galère avec ta voiture... Tu m'as pas appris à conduire...

- Tu obéis... Et tu lui fais remettre un pantalon, assure Mark.

Tammy me regarde alors attentivement et elle réalise ma tenue.

- Ho non...

- C'est bon, il ne s'est rien passé... Mon téléphone est dans le pick-up, dis-je alors à Mark.

En un instant, il a foncé vers l'habitacle et est revenu avec mon téléphone. Il pianote quelque chose et me le rend.

- Je me suis contacté, ainsi je t'envoie la bonne version, dit-il en me regardant.

- Tu vas faire quoi? je demande quand même.

- Je vais gérer... Filez toutes les deux...

- Mais tu vas rentrer comment? demandé-je ensuite.

- À ton avis? demande-t-il avec un sourire.

- Allez viens, fait Tammy en m'attrapant par le bras.

Je suis donc mon amie que je croyais connaître, et qui est donc une vampire, jusque la voiture. Je monte à l'avant et je m'attache. Tammy s'installe également et glisse la clef dedans.

- Passer du point mort à la première..., marmonne celle-ci.

Mon dieu... Je sens que je ne suis pas en sécurité mais au final on roule, parfois avec quelques à coups mais elle semble littéralement paniquée. Elle me jette quelques coups d'oeil, complètement stressée.

- Tu es une sorcière alors? demande Tammy.

- Oui...

- Mark m'a expliqué mais... Je n'ai pas franchement tout compris..., fait une Tammy gênée.

- C'est trop le bordel en fait, dis-je simplement. Mais comment vous pouvez vivre le jour bordel de merde? Tous les vampires le peuvent en vrai ? Depuis quand?

- Normalement... Il n'y a que nous deux... C'est compliqué..., marmonne Tammy.

- Vu où on en est..., grommelé-je.

- Il t'expliquera, cela sans doute plus clair, m'avoue Tammy. Quel merdier de chez merdier... Tiens y a des vêtements à moi à l'arrière, dit-elle rapidement. Je crois qu'il t'a vue être emmenée.

- Ok..., dis-je en me tortillant pour enfiler un pantalon rose fluo.

- Désolée de la couleur, fait-elle pendant que je me réinstalle.

Je la regarde et j'attends patiemment, mon téléphone à la main. Je profite de l'occasion et je vois qu'il a composé un numéro. C'est donc avec un plaisir non feint que j'ai enfin récupéré son numéro. J'aurais préféré d'une autre manière. Je n'arrive toujours pas à croire qu'il est un vampire et pourtant, je ne peux plus douter. Pas après ce que j'ai vu. Mon téléphone bipe enfin et je regarde un message étonnement long.

- Alors qu'est-ce qu'il dit? demande Tammy.

- Je te lis... "Tu es rentrée de ta sortie, sans rien remarquer. Trois hommes t'attendaient chez toi et ils t'ont enlevée sans trop de violence..." Il se fout de moi lui?

- Eny... Tes plaies sont refermées, tes ecchymoses ont disparu, précise Tammy.

- Ha ouais... Continuons, dis-je en réalisant la véracité des propos. " Tu as pu attraper le téléphone et m'appeler... Tu es restée silencieuse mais Tammy et moi avons pu entendre tout. Il te semble que ces trois hommes étaient totalement ivres ou drogués, leur conduite était erratique et ils ont fait une sortie de route. Miraculeusement indemne car attachée, tu as pu quitter l'habitacle et reprendre le téléphone pour appeler à l'aide. Pendant ce temps là, Stephenie a appelé la police sur ordre de Tammy, c'est déjà fait... Tu étais au bord de la route et on t'a récupérée avant de te ramener. Efface ce message quand tu as mémorisé... Dit à Tammy de conduire normalement... Je vous rejoins tout de suite... "

- Bon sang... Déjà ? dit alors Tammy.

- Attends... Comment il va faire ça ? je demande alors.

- Il va hypnotiser des gens, trafiquer les preuves... Les vampires font ça depuis longtemps selon lui, dit alors Tammy.

- Ouais mais il leur a explosé la tête, dis-je consternée. Comment justifier ça ?

- J'en sais rien moi! me fait Tammy gênée de pas avoir de réponse.

- Mais putain... Quel bordel... Gaffe au mec au bord de la route, dis-je alors.

- Heu... C'est pas...

Je regarde fixement l'auto-stoppeur et je confirme, c'est bien Mark, changé et propre... Un instant... Un vampire est si rapide ? Tammy se gare et il va vers la place conducteur.

- À l'arrière, dit-il pendant que Tammy s'exécute. Bon, le plus gros est réglé.

Il redémarre et me regarde. Il semble sûr de lui.

- J'ai tout maquillé en accident, la voiture est incendiée, celui sur le toit a eu la gorge tranchée par le pare-brise, celui la tête explosée l'a eu par un arbre qu'ils ont emboutis et c'est un bout de métal qui ouvert le troisième en deux, la voiture a pris feu, très rapidement, explique Mark.

- Tu...

- J'ai géré, je pourrais m'assurer cette nuit que les scientifiques viennent aux mêmes conclusions que moi, assure Mark.

- Comment tu peux... Laisse tomber..., dis-je en me murant dans le silence.

Comment tout ça peut être vrai ? J'en sais absolument rien... Nous arrivons enfin dans notre rue et je réalise qu'il y a un monde de malade, des voitures de police, une ambulance, une sacrée agitation en fait. Je découvre alors ma mère au milieu des policiers accompagnée d'une femme brune et musclée qui essaye de la calmer. Il doit s'agir de Stephenie.

- N'oubliez pas la version officielle, dit alors Mark en se garant.

Je descends en déglutissant et j'entends un cri, celui de ma mère qui fonce vers moi.

- Eny!!!

Elle se jette litteralement sur moi en pleurant, elle m'étouffe presque tant elle a eu peur... Je la serre contre moi, j'ai failli être violée et je m'en rends compte maintenant que l'adrénaline redescend. Je me surprends même à pleurer. Je sens rapidement un ambulancier me couvrir d'une couverture de survie, ces trucs dorés qui tiennent chaud. Je suis menée, désormais dans un état assez second malgré tout, même si je ne me sens pas stressée ou mal. Ma mère ne le lache absolument pas et je peux comprendre. Mark et Tammy restent près de nous, interrogés par la police. Moi, je balance ma version complètement fausse. Bon j'en fais des tonnes quand même...

-Et... Ils sont sortis de la route..., dis-je entre deux sanglots totalement faux. Je crois... Je crois qu'ils sont morts... Si... Si Mark et Tammy n'étaient pas arrivés... Je... Je...

Ma mère me serre alors contre elle, fortement, comme si je pouvais disparaître et je pleure contre elle, enfin j'essaye d'être crédible. L'Oscar de la meilleure actrice est attribué à... Bibi... Merci, merci...

- Cela fait déjà deux fois que vous lui demandez... , marmonne ma mère.

- Ce sont les procédures, fait la femme officier en s'agenouillant. Ksenya... Je dois te demander quelque chose... Est-ce que l'un d'eux t'a... Hum...

- Ho non, fait ma mère dans un sanglot.

- Non... Il ne m'ont rien fait... L'un d'eux me regardait bizarrement mais... Non...

- D'accord... Mais si c'est le cas, il faut que tu me le dises, nous devons te faire des examens complémentaires... Tu comprends ce que je veux dire?

- Ils ne m'ont pas violée, dis-je clairement. C'est ce que vous voulez entendre? demandé-je plus sèchement.

- Ma fille a déjà répondu aux questions... Vous ne pensez pas qu'elle a besoin de calme, fait ma mère.

Le calme va s'installer en fait, il ne reste que l'ambulance dans laquelle je suis assise et où j'ai été examinée. D'ailleurs, je dois être en meilleur état qu'avant d'être enlevée car ils me pensent miraculée.

- Je comprends Madame... Je pense que vous pouvez rentrer chez vous... Vous voulez que je reste dans la voiture devant la maison ? demande l'officier.

- Ça sert à rien... Ils ne reviendront pas, dis-je alors.

Ma mère me regarde étonnée et je joue la fille perturbée, regardant dans le vague. J'entends l'officier préciser que nous pouvons rentrer et ma mère me guide, la couverture de survie sur les épaules et m'emmène vers la maison. Je me retourne quand même pour regarder en face, seul Mark est sur le perron, les bras croisés en me fixant. Il lève juste un peu une main pour me saluer. J'essaye de sourire et je réalise qu'il doit pouvoir m'entendre.

- Merci, murmuré-je à son attention.

Il bouge la tête et rentre pendant que ma mère ouvre la porte. J'entre dans la maison, doucement, et immédiatement après avoir verrouillé la porte, ma mère se rue sur moi pour me serrer.

- Je suis désolée ma chérie... C'est ma faute...

- Non... Lauren, c'est pas ta faute..., dis-je en la regardant.

Je constate qu'elle tremble littéralement d'angoisse et regarde vers la cuisine légèrement amochée.

- Lauren...

Je la vois soudainement foncer vers un placard et l'ouvrir pour attraper une boîte planquée dans le fond. Ho non! Elle va pas replonger? C'est pas le moment. Je la vois trembler en essayant d'ouvrir désespérément cette boîte et je la rejoins.

- Lauren... Ça vaut pas la peine...

- J'en ai besoin...

- Non... Tu as vaincu ça... Ça sert à rien, dis-je alors surprise.

- Ça va me calmer..., fait ma mère.

- Maman! dis-je alors. Ne replonge pas, dis-je en la voyant ouvrir la boîte.

Ma mère me regarde surprise et je découvre l'intérieur de la boîte. Un paquet de clopes et un briquet. J'avais pensé à des pilules.

- J'ai vaincu cette addiction aux médicaments mais je me suis remise à fumer... J'ai essayé d'arrêter mais là..., fait-elle doucement.

Je la vois attraper une cigarette en tremblant pour la porter à ses lèvres. Elle essaye de l'allumer et tremble bien trop pour cela.

- Donne moi ça, dis-je en attrapant sa cigarette.

- Juste..., commence ma mère avant de s'arrêter quand je la porte à mes lèvres.

- Je te l'allume, dis-je en le faisant et tirant la première bouffée.

- Tu fumes? demande ma mère en prenant la cigarette.

- Parfois... Souvent des joints, dis-je en prenant une cigarette et l'allumant. Pfiou...

Ma mère fume en silence en me touchant le bras, pendant que je fume également. Par contre elle tire vachement fort, elle en a vraiment besoin. Je ne peux pas la laisser dans l'ignorance mais je ne peux pas tout dire. Je vais y aller de manière détournée.

- Ils sont morts à cause de moi, dis-je alors en faisant tomber des cendres dans une coupelle qui nous sert de cendrier.

- Quoi? me fait ma mère.

- Je me suis débattue... J'ai attrapé le chauffeur et je crois...

Je mens un peu sur le contexte, c'est vrai. Ils sont bien morts parce que quelqu'un a m'a sauvée en les massacrant sans hésitation. Par contre, un détail est très important.

- J'ai utilisé le Vitae Vivare, dis-je alors. Je pense...

- Quoi? s'étonne ma mère.

- Je crois que je comprends quand tu disais que c'est dangereux... Il s'est mis à s'étouffer...

- Ma chérie, fait-elle en m'attrapant. Heureusement que tu as eu le réflexe d'appeler le voisin.

- Je sais Maman... Heureusement qu'il a pu arriver à temps sinon..., dis-je avant de m'arrêter en me rendant compte que je commençais à dire la vérité.

- Quoi? fait-elle en s'écartant.

- J'ai pû m'éloigner de la voiture mais mes jambes ne me portaient pas vraiment... J'aurai pu...

- Ne dis pas ça, fait-elle en m'attrapant dans ses bras. C'est fini... Je... Je pense que tu vas devoir repartir à New York, c'est mieux pour toi.

Je me recule alors et je la regarde. Elle fait ça pour que je sois loin de ce traumatisme mais désormais, il y a des choses que je veux savoir ici.

- Je reste à Mesa, dis-je rapidement.

- Quoi? s'étonne ma mère.

- Je dois apprendre à être une sorcière, c'est une obligation...

- Eny... Tu as vu ce qu'il s'est passé ? Et ce n'était que des humains... Il y a tout ce qu'il se passe aussi avec les vampires..., marmonne ma mère.

- Justement, je dois rester, dis-je immédiatement.

Maintenant que ma mère dit cela, je pense que Mark pourrait m'éclairer, il doit connaître des choses. Je veux savoir et puis... Il m'a sauvée. Même si j'ai vu le monstre en lui, ce côté sauvage m'a... Il m'a plu... Encore plus que le Mark humain... Mark le vampire est tellement impressionnant... Et encore plus sexy couvert du sang des gens qui me veulent du mal... Je ne peux que l'imaginer veiller sur moi... Mais pourquoi je pense à ça maintenant bordel !!! Je dois la convaincre.

- Eny... Tu es sûre ? demande ma mère.

- Oui... Maman, et puis maintenant... Je comprends vraiment que je suis la personne la plus importante pour toi... Je vais vraiment faire des efforts pour arrêter de te les briser... J'ai juste besoin que tu me laisses gérer ça à ma façon... D'accord ?

- À une condition, me précise alors ma mère.

- Laquelle ?

- Que tu continues de m'appeler Maman, dit-elle avec un sourire.

- D'accord, dis-je alors avant qu'elle ne me serre dans ses bras. Doucement...

- Pardon, fait-elle en relâchant un peu. En tout cas, ce garçon n'a pas hésité à voler à ta rescousse, je comprends qu'il te plaise.

Je souris en serrant ma mère. Oui, il me plaît mais maintenant je veux savoir un truc encore plus intéressant. Comment un vampire peut vivre le jour? Et... Il n'a rien à voir avec la mort des sorcières ? J'espère que non... Et puis... Mark le vampire est encore plus intéressant qu'avant... Mesa est devenue plus intéressante que jamais mais surtout encore plus dangereuse, les vampires se cachent jusque dans la maison en face de la mienne... Ça promet...




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