The Arizona Sins

Chapitre 8 : VIII. Navajos

10986 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 05/04/2023 16:42

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Pour changer, j'ai dormi cette nuit. Je me demande bien comment j'ai pû réussir cet exploit au vu de ma soirée. Il faut reconnaître que le reste des débats pourrait rentrer dans la catégorie chiant... Naturellement mon point de vue avait plu, tant qu'à faire... Mais par la suite j'ai quand même découvert que chaque clan avait ses petites réclamations en tout genre, des histoires de territoires, d'alliances et d'échanges de bons procédés. Les lupins demandaient de l'aide aux sorciers, les vampires souhaitant que de jeunes mutés apprennent à utiliser leurs capacités avec des lupins et les sorciers demandant aux vampires et à leurs si nombreux contacts de leur fournir diverses matières premières pour des créations... Au moins j'ai appris deux chose importantes. La première, qui l'est réellement d'ailleurs, c'est que les vampires ne peuvent changer quelqu'un en vampire sans l'autorisation de leurs autorités et surtout, ils doivent se recenser quand ils arrivent quelques parts. Avec mon esprit assez tordu, je me suis imaginée que ceux-ci devait se rentre dans une sorte de bureau administratif et s'éclater à remplie des dossiers, un peu comme les gens qui déménagent ou pour obtenir un visa. J'ai clairement eu l'image d'un type comme Dracula débarquant de sa Transylvanie natale et se mettre à remplir quarante mille dossiers et documents en tout genre, attendant une autorisation qui, vu qu'ils sont immortels, devait bien mettre une éternité à arriver. Après tout, c'est déjà franchement long et chiant quand on est humains alors pourquoi ils se feraient pas chier eux aussi? C'était drôle de l'imaginer et je me devais d'éviter de me marrer comme une imbécile, toute seule dans mon coin. La deuxième chose que j'ai apprise et qui quant à elle est franchement naze, c'est que gérer le monde surnaturel, c'est comme gérer une entreprise... Mais qu'est-ce que c'est chiant !!! Des chiffres, des textes à la con, des décisions de règlement, tous les trucs pas franchement marrants. En fait, j'ai même failli m'endormir sur ma chaise... Coup de bol, après on a pu manger... Ou boire dans le cas des vampires. Leurs verres étaient au moins assez opaques, ce qui permettait d'oublier leur nature ou presque. Je suis quand même assez contente de la fin de ma soirée, j'ai gagné un numéro de téléphone... Celui de Leigh... Je crois que je lui ai tapé dans l'œil. En plus on en a profité pour discuter aussi sur Messenger. Je crois que j'ai franchement une touche et ça fait du bien... Au moins, si ça devient trop galère de gérer Mark, j'ai de quoi me rabattre... C'est déjà ça. Ensuite, à la fin de la soirée, nous sommes rentrées à la maison, Grand-mère souhaitant dormir chez nous, avec ma mère d'ailleurs. Moi, j'avais à peine refermé la porte de ma chambre avant de m'approcher du lit que, dès l'instant où je m'étais allongée, je m'étais endormie. Coup de bol, mon réveil était activé et quand il a sonné, j'ai pû me lever. Et en plus j'ai la pêche.

- Ça fait du bien de dormir, je marmonne en baillant.

Je m'approche de ma fenêtre et je l'ouvre avant de devoir plisser les yeux sous la lumière du jour. J'avais oublié aussi que la chaleur dans le coin, c'est un putain d'enfer... Comment c'est possible qu'il fasse aussi chaud si tôt... Comment ces gens supportent ça ? Et c'est pareil toutes les fenêtres des maisons sont ouvertes, comme si cela ne faisait pas entrer la chaleur... Ils doivent tous être... Hoooooo! La fenêtre de Mark aussi est ouverte ! Et il est dans sa chambre... Torse nu! Miam miam! La vache... Il est musclé... On ne dirait pas comme ça mais dis-donc... C'est vachement bien dessiné...

- Hmmm... J'en croquerai bien un bout de cette jolie petite tablette de chocolat... Je crois qu'elle pourrait fondre sous ma langue...

Je remarque soudain que Mark lève la tête comme si il avait pû m'entendre. Je dois me gourer... Ha il regarde par ici!

- Bon sang..., je grogne en me cachant juste à côté de la fenêtre.

Si il m'a vue, il va me prendre pour une perverse... Quoique, vu mes propos tendancieux... Il n'aurait pas tort... J'essaye d'attraper discrètement la ficelle du store.

- Viens là saloperie ! marmonné-je en laissant le petit bout de plastique échapper à mes doigts.

Je réussis à l'attraper et je tire dessus, faisant descendre mon store. Enfin! Je peux me relever doucement et je vérifie que Mark n'a rien vu. Il continue de regarder par ici... Et si il espérait me voir dans une tenue aussi alléchante que la sienne? Dois-je rouvrir mon store et me déshabiller pour le motiver? Je ne suis pas exhibitionniste donc... Cela restera non. J'attrape mon téléphone et je vérifie mes messages, rien de bien passionnants... Je peux donc aller me doucher et surtout soulager ma vessie... Vite! Après ce petit moment relaxant, une bonne douche. Je me presse un tout petit peu et je file vers mon placard. J'hésite un peu mais je jette mon dévolu sur une petite robe que j'aime, rose et noire, dominante noire par contre, avec des lanières. J'adore cette robe un peu gothique lolita depuis que je l'ai vue portée par Aria, ou plutôt Lucy Hale, dans Pretty Little Liars. Je l'enfile doucement, serrant les lanières, heureusement que je n'ai toujours pas de soutien-gorge, je me demande bien à quoi ils me servent... Bref, j'ajoute mes rangers et j'embarque mon sac pour descendre. Comme à mon habitude, je le jette dans un coin et je fonce vers la cuisine.

- Salut! dis-je en m'appuyant sur l'îlot.

- Bien dormi? fait ma mère pendant que je vais embrasser ma grand-mère sur la joue.

- Bonjour Grand-mère... Et j'ai dormi comme une marmotte... C'est dingue... Je pensais que je serai plus stressée...

- En tout cas, nous sommes fières de toi Eny, tu t'es bien tenue, précise ma grand-mère.

- Presque bien parce que cette vieille chienne me les brise..., je marmonne alors.

- Eny... Ho et puis ce n'est pas totalement faux, fait ma mère en posant une assiette d'œufs brouillés.

- Ça sent bon, dis-je en attrapant une fourchette pour enfourner les œufs. Rhaa!!! Chaud chaud!!!

- Je viens de les poser Eny, fait ma mère en riant.

- C'est pas drôle..., dis-je après avoir bu. Enfin si... Je devrais moins me goinfrer.

- Disons que vu ta maigreur tu peux y aller, assure ma grand-mère.

- N'empêche... Elle est vachement badass la Reine Anne.

- Dis-donc... Tu sembles admirative, fait ma mère amusée.

- Non mais tu l'as vue? Elle est fissurée... Et j'adore. Surtout quand elle rappelle qu'elle est immortelle...

- C'est vrai qu'elle siège depuis bien longtemps, fait ma grand-mère. Je crois que j'étais enfant... Son prédécesseur, d'après ce que l'on m'a raconté, était un vampire venant de l'Antiquité Romaine, un sénateur, parmis ceux ayant poignardés Jules César...

Je me fige, la fourchette à quelques centimètres de ma bouche, les yeux écarquillés. Je baisse doucement la fourchette, pour ne pas m'en mettre partout évidemment. Ma mère s'est également arrêtée, peut-être que Grand-mère ne lui en avait pas parlé. Et mon esprit, toujours aussi dérangé, se met à imaginer un vampire en toge, parlant en latin... Je suis complètement tarée...

- Sérieux ? dis-je effarée. La vache c'est vieux...

Je n'ai toujours, comme référence vampirique, que l'image des vampires de fictions. Je ne sais dans combien d'oeuvres j'ai pû voir des vampires dépressifs qui détestent leurs propres existences. Étonnement, tout du moins de ce que j'en ai vu, les vampires apprécient ce qu'ils sont. La Reine Anne en est le parfait exemple. Elle n'hésite pas à insister sur son âge, nous rappelant sans cesse qu'elle pourra nous oublier quand nous mourrons pour discuter avec d'autres sorciers alors que nos corps seront retournés à la poussière. Visiblement, près de deux mille ans d'existence n'ont pas poussé ce vampire à se renfermer. Je me demande bien ce que je ferai si comme j'étais immortelle... Et bien je le sais pertinemment, je découvrirai tous les pays du monde, je jouerai à la touriste... La nuit forcément. Et puis je tuerai les gens débiles profonds qui sortent des choses comme le besoin d'enlever aux femmes le droit d'avorter ou de conduire ou de voter ou de... Bon ça commence à en faire des choses qui pourraient me pousser à tuer.

- Il a perdu sa réélection ? je demande soudain.

- Non... Il est mort... Enfin... Définitivement je veux dire, précise ma grand-mère.

Ho... Ça c'est pas bon... Mais est-ce normal chez les vampires ? Les successions se font-elles uniquement à la mort?

- Mais c'est la Reine Anne qui...

- Non des dissidents, précise ma mère. Anne a juste... Fait le ménage comme elle dit.

- Ha ouais... C'était sanglant? je demande quand même.

- Il faut le supposer, m'assure ma grand-mère pendant que je mange.

Je finis de manger, enregistrant bien ces informations quelque part au fond de ma mémoire. Les vampires se tirent la bourre sans hésitation au point de régler leurs soucis par la mort définitive. Ce n'est pas très encourageant si un jour, un conflit ouvert avec eux démarre, ils pourraient massacrer tout le monde sans aucune hésitation et sans signes avant-coureurs. Heureusement qu'ils ne vivent que la nuit, cela laisse aux autres un petit avantage quand même. Je me régale avec mes œufs mais je ne peux pas m'empêcher de relever un léger stress chez ma mère. Elle ne cesse de fixer son téléphone avec appréhension. Je me demande ce qu'il peut bien se passer car, depuis que je suis arrivée ici, je ne l'ai jamais vue comme ça. Elle n'était pas aussi stressée quand elle a dû organiser cette réunion ni même quand elle m'a plus ou moins présentée aux autres clans sorciers. Je ne la vois pas aussi stressée pour aller au travail non plus. A-t-elle un mec qu'elle me cache et dont elle n'a plus de nouvelles ? Y a-t-il encore eu une autre victime ? La Reine Anne aurait-elle donné des informations complémentaires qui la boulverseraient? Je veux savoir moi.

- Lauren? Tout va bien ? dis-je alors en amenant mon assiette tranquillement vers le lave-vaisselle.

- Hein? s'étonna tout à coup ma mère en relevant enfin la tête de son téléphone. Oui, rien d'aussi compliqué que le Triumvirat.

- T'es sûre ? T'as une de ces têtes...

- Merci du comportement, fait ma mère avec un sourire en rangeant son téléphone.

Ça, je sais ce que ça veut dire comme sourire, je le sais, je fais le même assez souvent. Cela veut simplement dire qu'il faut sourire pour rassurer mais c'est surtout la manière de dire à la personne d'arrêter de poser des questions aussi chiantes. Il se passe un truc mais elle ne veut pas le dire... Ok, pas de soucis! Tant que je ne suis pas concernée.

- Bon les vieilles! dis-je alors en riant. Vais en cours, à ce soir!

- Merde je n'ai rien préparé ! réalise ma mère en panique.

- T'inquiètes, je vais me faire la bouffe de la cantine ! dis-je en attrapant la poignée de la porte. Et faites gaffe aux têtes à clous!!!

Je referme derrière moi en claquant bien la porte. Étonnement, je me mets à l'observer attentivement. En effet, je ne peux que repenser aux propos de ma mère, ceux qui impliquaient d'inviter un étranger à entrer... Je me demande exactement comment ça fonctionne ? Ça fait une sorte de barrière ? Ils peuvent attaquer comme Klaus dans Vampire Diaries ? Ou alors il ne peuvent rien faire du tout? C'est dingue... Je me rends compte que cela commence à me sembler normal de parler de sorcières, de loups-garous et de vampires. Je parlerai de chinois, d'argentins et de canadiens que ce serait pareil... Cela ne me choque même pas... C'est dire... J'avance tranquillement vers la rue en attendant de voir la camionnette d'Angel et comme d'habitude, la Cadillac n'est déjà plus là. Ils partent toujours tôt en fait... Je me demande si ils vont se prendre un petit déjeuner pénards ou si ils font d'autres trucs. Deux coups de klaxon attirent mon attention, pourquoi faut-il qu'il klaxonne ? Je déteste que les gens fassent cela ne sert à rien. Ben oui, il pourrait se garer devant moi et cela suffirait mais non, faut klaxonner. Je pense toujours à ces gens qui travaillent la nuit et eux aussi ils devraient d'ailleurs, leur père est quand même urgentiste non? Ma mère est secrétaire, ou quelque chose du genre; elle vit donc aux horaires de bureau classique... La mère de Tammy est au PFD, Phoenix Fire Department, et donc fait des gardes... Elle pourrait dormir... Et les boulangers? Les agents de transports ferroviaires ? Faut réfléchir un peu... Bon, je monte quand même et je les salue. Mais je remarque immédiatement qu'il y a des sacs en plus à l'arrière.

- Qui déménage? je demande en riant.

- Personne, fait alors Angel amusé.

- C'est pour le premier bal..., m'avoue Jenna.

- Ha ouais... C'est pour quand? je demande quand même.

- Le jour du premier match de novembre, précise Jenna. Cela aurait dû être plus tôt mais bon...

- Et la raison est...

- En septembre dix-neuf cent trente deux, un joueur de football, nommé Zedo Ishikawa, a été accidentellement tué d'un coup de fusil de chasse dans la poitrine alors qu'il tentait d'interrompre une bagarre entre deux chiens. Alors qu'il approchait de la mort, il a dit: "Dites à l'entraîneur Coutchie et aux garçons de continuer." Au fil du temps, les élèves ont commencé à répéter le thème "Continuez" les uns aux autres. Finalement, c'est devenu la devise officielle de l'école, alors on célèbre sa mémoire en octobre pour évoquer également la date d'un de ses match phares, m'explique Jenna

- Une fête pour célébrer un type mort en séparant des chiens... Et je me demande à quoi rime ce coup de fusil...

- Tu crois franchement que j'en ai la réponse ? me demande Jenna amusée.

- Et pour information, y a un véritable autel à son effigie dans le vestiaire, précise Angel.

Drôle de célébration mais après tout chacun son délire... Nous on fêtais bien les anniversaires de personnes connues ayant été élèves de mon lycée de New York. Au moins on ne célèbre pas le miel ou les pelotes de laines... Y a tellement de trucs chelous qui sont célébrés...

- Et y a déjà un thème ?

- On cherche justement et donc je viens avec quelques idées..., m'avoue encore Jenna.

- Bon... T'attends une invitation pour me balancer l'info ou il faut te filer du pognon?

- Moi je voulais un thème princesses Disney..., m'explique Jenna. Ou films romantiques encore... Ça c'est surtout Aubrey...

Je la regarde et je penche ma tête vers son sac. Je suis convaincue qu'elle doit être vachement organisée comme fille, qu'il doit y avoir dix mille objets de décoration avec des comparatifs de prix ou encore comment les faire soi-même... Personnellement, ces deux thèmes ne me font franchement pas rêver... Quelle daube! Pourquoi des princesses ? Elles sont presque toutes de pauvres filles en détresses... À part Merina et Elsa... Sérieux... Thème de merde... Films d'amour ? Guère mieux... Y a jamais de personnage bisexuel ou même homosexuel, à part des caricatures franchement dérangeante... Ha si, y a bien le film de cowboy avec Heather Leager... Sinon c'est méga caricatural... Bon peut-être qu'à cause de son physique, Aubrey a des complexes et aiment ce genre de films... Je me demande si elle a déjà vu la version télévisée de Dirty Dancing avec Abigail Breslin... Là au moins on comprend que la fille ne croit pas en elle, l'actrice a des formes. Dans le film Jennyfer Grey est clairement une bombe... Je fixe alors Jenna et je me pose une petite question.

- Et la bande des pouffes? je demande alors.

- C'est méchant Eny..., marmonne Jenna.

- Ouais ouais... Alors? Laisse moi deviner... Des conneries comme Glee ou High School Musical... Ha je les vois bien fantasmer sur Hero Fiennes... After?

- Euh... En fait, elles veulent faire un bal des vampires façon Nouvelle Orléans..., marmonne Jenna.

Trois secondes... C'est la durée de mon petit temps d'arrêt avant d'exploser de rire, nerveusement bien évidemment. C'est tellement drôle que je n'en peux plus.

- Eny... Elles ne savent pas, marmonne Jenna. Arrête de te moquer...

- Faudrait leur présenter la Reine Anne, qu'on se marre un bon coup ! dis-je en essayant d'arrêter de me marrer comme une débile.

- Il paraît qu'elle est très simple..., m'avoue Jenna.

Bizarrement, son doute provoque la fin de mon fou rire... Je me rends alors enfin compte que je suis peut-être une privilégiée... Je viens à peine d'apprendre l'existence de cet héritage si particulier et j'ai déjà eu l'occasion de siéger au Triumvirat Major... Sans doute que ces deux là n'ont pas beaucoup rencontrés de vampires en réalité... D'ailleurs on organise des festivités tous ensemble ? Faudrait que je demande tiens... J'imagine bien la fête d'entreprise...

- Elle est surtout une sacrée meuf... Badass à en crever et sans aucun filtre! J'ai adoré la rencontrer.

- Et ben... Tu sais quand même que..., commence à dire Jenna en murmurant.

- Je sais..., dis-je en soupirant. C'est une vampire... Pfiou... Vous vous répétez tous quand même...

- Ça veut dire que Lena Galbano a fait des siennes comme souvent ? demande Angel.

- Vous la connaissez? je demande intriguée.

- Évidemment, elle dirige notre clan, précise Jenna.

- Et c'est une sacrée conne ! lance assez rapidement Angel.

- Angel! le réprimande sa sœur.

- Dis pas le contraire..., fait Angel en ralentissant. Qu'est-ce qu'il se passe encore?

Je tourne enfin la tête vers la route et je comprends pourquoi il ralentit. Si ça c'est pas la guigne, je ne sais pas ce que c'est... Je l'ai définitivement cette putain de guigne... J'habite à deux rues du bahut et il faut que là, face à moi, au coin de la rue, se trouve un contrôle de police. Ils contrôlent des véhicules, les uns après les autres. Cela oblige quand même Angel à avancer très lentement. Je me redresse un peu sur mon siège car en face de nous, contrôlant également les chauffeurs, il y a un inspecteur de police que je commence à connaître désormais. Andy Tucker, inspecteur de Phoenix et de ses localités, participent donc aux contrôles. Je me demande si des gens haut placés dans la police connaissent notre existence. Il faut attendre... J'en ai marre!!!! Magnez vous putain !!! Je cuis moi! Ha ben enfin, ça va être à nous. Angel se porte donc à hauteur d'Andy.

- Bonjour ! disons-nous en chœur.

- Comment allez-vous les jeunes? demande Andy avec un sourire.

- Ça va... Il se passe un truc? demande Angel.

- Vous cherchez Vlad en plein jour ? je demande en essayant d'être discrète.

Andy me regarde et hausse un sourcil d'étonnement... Rassurez moi... Il a la référence quand même ? J'espère...

- Non, pas ici, dit-il simplement. On a encore eu un braquage dans le coin, assure encore Andy.

- C'est le troisième, lance Jenna.

- Sauf que cette fois, ils ont échoués... Et désormais on sait qu'ils sont trois dans un pick-up rouge, explique Andy.

- C'est pas nous! lance Angel en riant.

- Je sais mon grand, fait alors Andy. J'espère qu'on sera vite débarrassé d'eux et surtout qu'ils quittent la région... On a d'autres soucis à gérer...

- Toujours aucune piste ? je demande.

- Depuis hier soir? s'étonne Andy.

- Ouais... Je sais... Question stupide...

- C'est pas grave Ksenya, m'assure quand même Andy. Par contre j'ai fait mon rapport à Alec donc si tu peux prévenir ta mère de le contacter.

- Euh, je vous rappelle que ma mère bosse aussi, Inspecteur, dis-je pour lui rappeler qu'il n'est pas le seul à avoir un métier dans le civil.

Il me sourit et d'un coup, je me rappelle l'état de ma mère durant le petit déjeuner... Elle travaille dans un banque... Je comprends maintenant son stress... Ce serait un comble qu'avec tout ce qu'on a déjà à gérer, elle se retrouve sous la menace de trois braqueurs légèrement abrutis. Je serai eux, je me casserai de la région fissa. Ça va grouiller de flics dans tous les coins.

- Vous pouvez laisser passer ce pick-up sans vérifier les papiers! lance alors Andy à des officiers en uniforme. Je connais les parents de ces gamins et ils sont encore lycéens !

Braqueurs lycéens... Ce serait kiffant à imaginer... Et le pick-up peut redémarrer pour le trajet toujours aussi rapide qui nous mène à la prison... Euh, le lycée. Comme à chaque fois, Angel s'arrête devant l'établissement et cette fois je dois dire quelque chose d'important.

- Tu pourrais aider à porter quand même ! lui dis-je sans hésitation.

- J'ai entraînement moi, dit-il alors comme si j'aurais dû le savoir.

- J'ai toujours dit que les footballeurs faisaient partie d'une putain de secte... Je suis sûre que vous sacrifiez des moutons avant les matchs ! dis-je en riant.

- N'importe quoi..., marmonne Angel.

Je soupire en saisissant le sac de Jenna en expirant lourdement. Son sac, qui doit franchement contenir au moins dix ou vingt catalogues en tout genre. Je réussis à descendre le sac et à l'emmener sur le trottoir en le lâchant sans ménagement.

- Ho putain! Jenna...

- Je sais, j'ai vu trop gros, dit-elle honteuse.

- C'est pas ça... Tu comptais transporter ça comment avec ta canne?

- Bah... Euh... Elles devaient le récupérer dans mon casier à la pause mais je n'ai pas pensé à commencer l'y emmener, dit-elle honteusement gênée.

- Au moins elles vont bosser durant la pause, dis-je avant de me figer. Et elles te consultent pas?

- Si bien sûr, je serai avec elle d'ailleurs, me répond Jenna avant de me gêner. Je ne t'ai pas prévenue que tu serais toute seule...

- Bah, dis-je en haussant les épaules.

Personnellement, je ne lui en veux pas. Elle a des tâches à effectuer en faisant partie du comité d'organisation des fêtes, c'est donc tout à fait normal qu'elle y travaille. Naturellement, j'aurais préféré qu'elle me le dise, j'aurais pris un bouquin ou j'aurais regardé où je pouvais manger à l'extérieur. Il doit bien y avoir des snacks pas loin, je n'en sais rien en fait, je passe mon temps avec Jenna et comme elle ne peut pas marcher trop longtemps, je me retrouve souvent à table.

- Tu veux venir? me demande quand même Jenna par politesse.

- Je risque de m'énerver avec ces quatres débiles, dis-je simplement. Bon... À nous deux le sac... Ho hisse...

Bon sang ! Je suis pliée en deux et je n'arrive pas à me redresser. Il doit bien faire dix ou quinze kilos là... Putain Jenna, là je te déteste... T'aurais franchement pû y penser que t'allais devoir l'emmener à ton casier cet âne mort...

- Laissez, je vais le porter, fait une voix près de moi.

Une main et un bras couvert par un très fin chandail noir passe près de moi et saisit la lanière du sac pour le soulever, me poussant ainsi à le lâcher. Je regarde immédiatement la personne qui possède cette si douce voix et que j'ai espionnée d'ailleurs.

- Merci Mark, fais attention c'est... Lourd, dis-je en le voyant soulever le sac comme si il ne contenait qu'un vulgaire sandwich au beurre de cacahuète.

- C'est très gentil, assure Jenna.

- Il ne faut pas hésiter tu sais, lui dit alors Mark. Même si je comprends parfaitement que tu préfères ne pas demander de l'aide, personne ne jugera si tu le fais.

Je souris en coin en regardant Jenna, réalisant surtout qu'effectivement elle ne demande rien, pas même à moi d'ailleurs, je le fais en général sans demande de sa part. Mark est franchement gentil mais surtout extrêmement désireux de ne pas la mettre mal à l'aise.

- Tu veux bien l'emmener jusque mon casier s'il-te-plaît ? demande simplement Jenna.

- Après vous Mesdemoiselles, dit-il en plaçant son sac sur son épaule.

- Monsieur est galant, dis-je avant de le fixer attentivement avec un petit sourire.

- Tu comptes insinuer que je désire me rincer l'oeil en restant derrière ? demande rapidement Mark qui commence à cerner mon humour.

- Comme si c'était mon genre, dis-je faussement outrée d'un tel propos. Plus sérieusement... T'as fait le devoir de biologie ?

- Le détail des fonctions premières des organes vitaux ? Oui, dit-il rapidement.

- Ha bon, dis-je en avançant.

Légèrement oublié de finir... Je sors quoi comme excuse au professeur si il les reprend? Monsieur Cromwell n'est franchement pas un mec sympa et en plus il ne m'a pas en odeur de sainteté. Il a même déjà osé critiquer mes tenues cet espèce de vieux machin moustachu qui sent les vieux cigarillos moisis... Je déteste ce cours sauf pour une raison : je suis la binôme de Mark... Il n'a pas franchement eu le choix il faut bien avouer mais il ne semble pas non plus trop contrarié. Ce cours me permet d'être seule avec lui, ce qui change. La plus grosse difficulté est d'être capable de suivre un cours pendant que des regards meurtriers se posent sur moi... Bon une excuse pratique... Euh... Décès... Ça peut marcher et ce n'est pas vraiment un mensonge en plus... J'ai bien envie de répondre qu'un vampire a mangé mon devoir mais cela ne marchera pas. Je progresse donc dans les couloirs en discutant rapidement du devoir. Je m'arrête devant le casier de Jenna.

- Tiens tu vas pouvoir laisser ton fardeau ici, dis-je en riant.

- Ce n'est pas si lourd, dit-il en attendant que Jenna ouvre son casier.

- Merci encore, je ne sais pas comment j'aurais fait sans toi, lui assure Jenna.

- Quelqu'un aurait bien fini par vous aider, fait-il simplement en posant le sac dans le casier.

- Bon, allons chercher le manuel de math, je marmonne alors en allant à mon casier. T'as déjà eu le test de chimie? Ou c'est aujourd'hui ?

- Ce matin, me dit-il en s'appuyant contre son casier.

- Et t'es au point ? Moi je flippe sur les formules. Je cerne toujours pas la différence entre formule développée plane et la formule semi-développée.

- C'est simple pourtant, la formule développée plane, c'est une formule qui renseigne sur l’agencement des atomes qui composent une molécule. La formule développée plane de l’eau est "H – O – H ", par exemple, m'explique alors Mark.

- Oui bien sûr...

- Et la formule semi-développée, c'est la simplification d’une formule développée plane, dans laquelle on ne représente pas les liaisons carbone-hydrogène individuellement mais comme des groupes CH3, CH2 ou CH..., fait Mark avant de voir mon regard mauvais.

- Tu me files la migraine... Je hais la chimie...

- Si tu as besoin de cours, n'hésite pas... Ça m'éviterait de passer du temps chez moi..., marmonne Mark.

- Un soucis avec ta belle-mère ?

- Stephenie non... Par contre Tam s'est donnée pour but de me rendre chèvre..., grommelle ensuite Mark.

- Et qu'est-ce que..., je commence avant d'être dérangée.

- Tu n’as toujours pas répondu à ma première question..., nous interpelle une voix.

Je me retourne alors, quelque peu surprise il faut bien avouer, n'ayant en effet entendu aucune question. Je découvre alors, complètement éberluée je pense, Tammy devenue brune. Bon, elle a le droit de se teindre les cheveux, ce n'est pas un soucis mais ce qui est vraiment surprenant, c'est sa tenue... Elle est d'une simplicité étonnante, passe-partout et maussade.

- Tammy? dis-je étonnée. C'est quoi ce look? j'ajoute avant d'entendre un grognement de Mark.

- Comment tu arrives à lire dans les pensées des autres. Ça marche avec tout le monde ? N’importe où ? Tu t’y prends de quelle façon ? Est-ce que tes frères et sœurs…, balance Tammy à son demi-frère comme si c'était une conversation normale.

- Tu deviens casse-pieds, répond soudain Mark.

- Mais c'est pas ça que tu dois répondre ! s'énerve Tammy. Aide moi merde!

Je regarde fixement Tammy, de haut en bas en essayant de comprendre quelque chose à ce qu'il se passe. Suis-je entrée dans la quatrième dimension ? Suis-je devenue folle ? Ha non je rêve peut-être...

- Je passe l'audition, fait simplement Tammy en provoquant un reniflement indigné de son demi-frère.

- Pour le club de théâtre ? je m'étonne alors.

- Je veux jouer Bella! dit-elle alors.

Ha d'accord... Les cheveux et la tenue... Je commence à comprendre maintenant... C'est franchement compliqué à suivre.

- Je te dis merde alors, pour l'audition, je précise.

- Merci... Je vais aller voir si d'autres se préparent aussi, à toute... Et arrête de faire la gueule pour ça Mark! lance alors Tammy avant de s'éloigner.

Je le regarde en souriant, retenant d'ailleurs un rire quand je le vois se masser l'arrête du nez. Il marmonne un truc qui doit signifier que tout était plus simple avant. C'est clairement une attaque envers Tammy ça.

- N'en fais pas tout un fromage, cela semble l'amuser, dis-je en riant.

- J'en peux plus de cette histoire... Mais qu'est qui vous a pris ? dit-il alors.

- Nous? Pourquoi tu dis ça ? dis-je surprise.

- Je disais cela dans le sens "les filles", me précise alors Mark très rapidement ce qui indique la sincérité à mes yeux. Vous avez hissé cela en chef d'oeuvre... J'en peux plus...

- Ça va hein, t'avais cinq ans à peine à la sortie du dernier... T'as pas pû être traumatisé non plus, dis-je en riant.

- Ha Mademoiselle Seraikin ! fait alors quelqu'un derrière l'épaule de Mark.

Je repère aisément le proviseur Carter Bowles, qui ressemble franchement au professeur de chimie maintenant que j'y pense, un mec et son reflet dans le miroir... Peut-être le père de l'un a-t-il un peu trop trempé son biscuit... Bref, ça ne me rassure pas franchement. C'est jamais bon...

- J'ai rien fait ! dis-je alors en levant les bras comme une grosse coupable le ferait.

- Et c'est bien là le problème, m'annonce Monsieur Bowles.

- Je... Je ne comprends pas Monsieur, dis-je alors un peu perdue il faut franchement l'avouer. Si je n'ai rien fait... Où peut bien être le problème ?

- Vous deviez sélectionner un club ou une option pour les heures de récupérations... Ce n'est toujours pas fait..

- Ho euh... Oui... Je sais...

Merde! J'ai totalement oublié en fait, disons que les sorciers, les lupins et les vampires ainsi que le monde surnaturel... C'est franchement prenant... Je ne veux pas faire de sport, je déteste ça... Je ne peux pas m'inscrire en club de débat ou de Nations-Unies, je suis trop vulgaire et surtout trop directe... Je pourrais rejoindre le comité de fête mais je vais tuer des meufs... Un club d'échecs peut-être ? Ha ben non, je ne sais pas jouer...

- Monsieur, fait alors Mark en s'adressant au directeur.

- Un problème Monsieur Drayton? demande le proviseur Bowles.

Je remarque un petit regard vers moi de Mark, rassurant ou du moins je le suppose, et ensuite il regarde le directeur.

- Je sais Monsieur Bowles que je n'ai pas vraiment respecté la procédure habituelle pour inscrire un membre mais tout de même..., fait soudain Mark.

- Quoi? s'étonne le proviseur.

- Oui, rappelez-vous, précise Mark avec assurance. Je vous amené ce document en mains propres, ainsi que la demande de sorties éducatives dans une réserve Navajo...

- Oui, je m'en souviens, fait alors Monsieur le Proviseur.

- Je vous ai bien donné ce document en vous demandant de l'enregistrer dans le dossier scolaire d'Eny, dit alors Mark. Vous m'aviez dit avoir un petit soucis informatique qui devait être résolu... De connexion c'est cela?

- Oui... Il me semble bien que j'avais plus de WiFi dans mon bureau, précise Monsieur Bowles.

- Vous avez perdu le document ? demande Mark surpris.

- Oh... Euh..., hésite le proviseur.

- Vous savez que c'est mauvais sur les dossiers d'inscriptions universitaires... Imaginez qu'il fasse indiqué qu'Eny ne désire participer à aucun club..., ajoute encore Mark me surprenant un peu.

- Ce serait fâcheux oui..., marmonne le proviseur.

- Bon... Je le refais et je vous l'apporte, cela reste entre nous... Mais excusez vous quand même, dit alors Mark.

- Mademoiselle Seraikin, je pense qu'il a raison, veuillez m'excuser... Je veux ce document Monsieur Drayton, précise alors le proviseur en s'éloignant.

Je suis éberluée de son self control... C'est un peu effrayant quand même de se dire que Mark puisse avoir autant de flegme et d'assurance en lui qu'il peut faire croire n'importe quoi. C'est impressionnant mais allez malsain... Il coche une case dans la liste des caractéristiques des mecs dans les relations toxiques.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? s'étonne Mark.

- Attends... Franchement... T'es mythomane professionnel ou quoi? dis-je choquée. Tu es un roi de l'arnaque ? Tu dragues sur les sites de rencontres ?

- Quoi? me dit alors Mark assez stupéfié.

- Mais c'est flippant... T'as vu comment tu mens? On dirait que c'est normal? Alors ok, c'était marrant mais tu penses que je ne vais pas me méfier de toi ?

- Je t'arrange le coup à la base, précise Mark. Et puis t'es même pas obligée d'y venir.

- Non, je vais venir... En plus je suis toute seule ce midi, dis-je alors dépitée.

- Tu sais quoi? On mange ensemble et après je t'emmène dans la salle du club durant le reste de la pause, comme ça on ira en biologie après, dit-il rapidement.

- Cool... On fait ça... Merde vais être en retard ! dis-je en filant.

Fiou... J'arrive quand même à temps en classe pour rejoindre ma chère Jenna. Et pourtant je m'en fous totalement du cours... Je réfléchis à mon repas en fait et surtout à quoi choisir. C'est toujours important de réfléchir à ce que l'on va manger quand on se retrouve en tête à tête avec une personne qui nous plaît. Stacy me l'a toujours dit en fait, car c'est à ce moment que l'on est le plus au naturel. Je ne peux quand même choisir une salade, ça fait genre que l'on aime montrer que l'on fait attention à tout, sauf si on est vegan... D'ailleurs j'ignore si il l'est... Ça c'est mauvais aussi... Si je prends de la viande et qu'il est vegan, je perds des points... Ensuite, je vais pas prendre un gaspacho même si vu la chaleur ce ne serait pas mal, en général je fais du bruit en buvant cela... Carpaccio, ça fait classe aussi mais je n'aime pas la viande crue... Donc on oublie... Mac & Chesse... J'adore mais ça fait fille basique et trop simple... Puis il reste le choix le plus aisé, burger et frites, ça indique que je me sens bien avec lui et que je ne ressens pas le besoin de me prendre la tête pour ça... Par contre je peux quand même me ridiculiser avec de la sauce au coin de la bouche... Mais il pourrait essuyer cette sauce du bout des doigts... Ou moi me lécher le doigt... Adjugé !!! Juste à temps car la sonnerie retentit... Putain j'ai pas pris de note... Je devoir piquer les notes de Jenna. Je m'empresse de récupérer mes affaires quand Jenna m'interpelle.

- Tu me fais la gueule ? demande alors Jenna.

- Euh... Non, pourquoi ?

- Tu m'as pas adressée la parole du cours..., marmonne Jenna.

- J'étais pensive, te prends pas la tête, je t'assure...

- Et là tu te dépêches de partir..., insiste Jenna.

- Euh...

- Tu m'en veux de t'abandonner ? Écoute... Viens avec moi.

- Non c'est bon en fait, dis-je avec un sourire.

- Mais qu'est-ce que t'as à la fin? se vexe Jenna.

- Je prends ma pause avec Mark, dis-je avec un grand sourire. Donc techniquement je devrais te dire merci plutôt.

- Ha... Oublie pas... Tu ne te contrôles pas beaucoup...

- Ça va... C'est qu'un déjeuner..., dis-je en haussant les yeux au ciel. Même si je n'aurais pas dit non à un dessert, j'ajoute en agrémentant le tout d'un petit clin d'œil.

- Je te jure..., fait alors Jenna en riant.

- Bah quoi ? Et en plus je vais découvrir le club de la culture Navajo...

- Tu t'es inscrites ? s'étonne Jenna.

- Disons que c'est compliqué en fait... Bonne merde pour choisir un thème !

- Tu parles... Je crains le pire, marmonne Jenna.

Pourquoi j'ai l'impression que je vais me retrouver avec un thème bal des vampires moi... Sans doute parce que ses copines sont du genre à fantasmer sur Stefan Salvatore ? Sans aucune hésitation, c'est ce que je réponds... Si elles savaient que les vrais vampires sont franchement moins posés... Elles en feraient des arrêts cardiaques... Bon, je sors mon téléphone et active la caméra frontale... Le maquillage est bon, la coiffure est bonne et la tenue est sexy... Allons attraper le gibier ! Je fonce donc à la cafétéria et je repère Mark à l'entrée... Démarche chaloupée, sourire aguicheur... Je mets les formes. Lui, il m'attend en lisant quelque chose sur son téléphone. Je me poste devant et je me penche un peu pour attirer son attention.

- Hello! dis-je en riant.

- Désolé, fait-il en rangeant son téléphone.

- Bah c'est bon, je vais pas péter une durite parce que t'as des textos à envoyer, dis-je consternée.

Il croit quoi de moi en fait ? Il m'imagine complètement folle dingue... Quoiqu'il a peut-être eu l'occasion de m'entendre m'engueuler avec ma mère lors de l'un de nos trop nombreux règlements de comptes. Je devrais peut-être apprendre à être beaucoup plus discrète que ça...

- Par contre, cela te dérange si on emporte les plateaux au club ? demande soudain Mark.

- Non, aucun.

Je vais être seule avec lui!!! Encore mieux !!! J'avance tranquillement, pour passer devant, en espérant que la vue lui plaise. Je me retourne et bon... Il ne mate pas mon cul.

- Ai-je le droit de t'inviter? me demande soudain Mark.

- C'est vrai... Ça coute si cher, dis-je en riant.

- Comme tu veux, je suis juste poli..., m'avoue Mark mais assez amusé visiblement.

- Moi je me satisfait du burger alors, dis-je en approchant pour regarder la dame de cantine. Sauce barbecue et bien cuit s'il-vous-plaît.

- Bien sûr, m'assure la dame de cantine.

Je me tourne vers Mark et il regarde les sauces disponibles... Monsieur copie tiens...

- Tu comptes prendre sauce à l'ail pour éloigner ta frangine et son trip?

Il me regarde et franchement... J'espère que ce n'est pas le cas. Je compte bien revenir à la charge et tant pis pour la gestion de la magie. J'ai besoin de tendresse moi. Bon allez... Réponds bien... Si tu choisis à l'ail et poivre... C'est mort...

- Tu sais quand même que ce truc sort d'on ne sait où ? me fait alors Mark.

- Hein?

- Le mythe du truc débile de l'ail..., marmonne Mark.

- C'est de la fiction..., dis-je légèrement surprise même si forcément il ne doit pas l'imaginer.

- Quand tu t'inspires d'un mythe respecte le, réponds Mark. Comme ce film sur Anne Boleyn, jouée par une actrice noire... Personne ne mettrait un chinois pour jouer Nelson Mandela... Tu imagines Hugh Jackman jouer Obama ?

- Je ne voudrais pas interrompre une conversation intéressante mais j'attends, grommelle méchamment la dame de cantine en mettant fin à notre conversation.

- Oui pardon... Sauce yaourt concombre... Et très saignant, dit-il rapidement.

Je le regarde en me mordant un peu la lèvre du bas et puis je craque... Je rigole comme une idiote pendant que la dame de cantine me donne mon burger à la cuisson respectée. J'embarque une petite assiette de frites.

- Très saignant..., dis-je en regardant Mark après un clin d'œil.

- Oui, je sais... Après le sujet, c'est risible, avoue Mark.

- Amusant surtout..., dis-je en avançant vers le distributeur de boissons.

J'adore ce distributeur, le lycée a dû dépenser du pognon pour acquérir le même que des fast-foods. Je kiffe littéralement ces distributeurs où on peut mélanger sirop et sodas. Quel bonheur d'avoir un Fanta ananas, un Pepsi à la mangue ou, mon préféré, le Coca Framboise Vanille... Par contre, j'ai toujours apprécié le choix très écolo des couverts, en bois majoritairement et recyclables. Les gobelets sont en dur également et sans couvercle. Je remplis le mien et j'attends. Lui, il prend juste du tonic. Intéressant et rare. Je sors donc de la partie self et je me dirige vers la porte, comme d'autres mais qui eux vont en majoritairement à l'extérieur, dans les espaces prévus à cet effet.

- C'est où ? je demande à Mark qui visiblement est assez agile pour passer entre les élèves.

- Au premier, à droite et salle vingt-deux, assure Mark.

- Je passe devant, dis-je en avançant.

- Tu n'as pas peur que je profite de la situation ? demande Mark amusé.

- Ho il n'y pas grand chose à voir, je n'ai pas oublié de mettre une culotte aujourd'hui, tu sais?

Mais qu'est-ce qu'il vient de me prendre de dire une connerie pareille? Ok, je ne porte pas souvent de soutien-gorge, ce n'est pas confortable et en plus c'est chiant, je suis plus à l'aise sans. Mais là... Dire qu'aujourd'hui j'ai mis une culotte, ça veut dire que c'est exceptionnel ! Il va croire que je suis tarée ! Bon, je suis tarée mais j'en mets toujours, ou autre chose qu'une culotte. Il n'y a qu'une fois que je n'en ai pas mises, pour un rendez-vous avec Emma au cinéma... Nous n'avons pas beaucoup regardé le film...

- Ce n'était pas ce que je voulais dire, dit-il simplement.

- Monsieur est bien élev... Ha!!! dis-je alors en me retournant.

Pourquoi je me retourne dans l'escalier hein? Mon pied a glissé sur la marche et, dans mon déséquilibre, je vois mon gobelet pencher, pencher un peu plus et déséquilibrer tout mon plateau. Tout va se renverser. Tout à coup, une main saisit mon gobelet aisément, pour l'attraper au vol et sans en renverser une seule goutte.

- Tu ne t'es pas tordu la cheville ? demande Mark.

- Non ça va, dis-je en le voyant poser mon gobelet sur son plateau. Euh...

Je le vois placer sa main sous le plateau et bouger celui-ci sans ne rien faire bouger dessus. C'est classe, on croirait presque un pro.

- J'ai été serveur dans une autre vie, dit-il en riant.

- Ouais entre barman et serveur, je commence à croire à la réincarnation moi, dis-je alors en montant les marches.

- Je taierai que je sais piloter un avion alors, dit-il avec mesquinerie.

- Ho t'as peut-être un pilote pour ça, j'assure en arrivant au palier. Vingt-deux...

Je cherche doucement la porte et je la trouve... Entre vingt-et-un et vingt-trois évidemment... C'est simple et logique. Il y a un papier sous le chiffre et j'essaye de lire ce qu'il fait écrit.

- Na... Naad... Rhoo putain mais c'est quoi ces lettres chelous...

- Du Navajo évidemment, dit alors Mark sans aucune moquerie bien évidemment...

- Et ça veut dire....

- Il fait écrit naadįįnaaki, me sort Mark dans une langue étrangère et forcément amérindienne. Cela veut dire vingt-deux.

- Logique..., dis-je alors éberluée. Tu... Tu parles Navajo ?

- J'ai appris oui, fait-il en ouvrant la porte.

Je découvre alors une pièce de la taille d'une classe mais surtout aménagée de quelques étagères. Il y a également beaucoup de photos, anciennes ou non, de cartes, toutes aussi aussi anciennes, des objets clairement amérindiens, peut-être récents dans leurs cas. Je regarde également le bureau qui doit servir à écrire des prospectus et surtout la fille sur la chaise. Hein ? C'est qui elle? Elle va tenir la chandelle ? Je pensais être seule avec Mark moi. Bon il est clair que c'est une amérindienne, ça se voit quand même. Ho elle se retourne, elle a les traits fins, les cheveux longs et une beauté assez naturellement.

- C'est qui elle? fait-elle alors assez sèchement.

- Leah..., marmonne Mark me donnant le nom de cette fille.

Ha ben, j'ai pensé pareil et sur le même ton. C'est qui d'ailleurs ?

- Je te présente Ksenya, fait-il malgré tout. Leah est de la réserve.

- Enchant...

- Elle fait quoi ici? lance alors Leah.

- On va manger ici, dit calmement Mark. Et elle va rejoindre le club.

- Ben tiens... Rejoindre le club, fait alors Leah avec un ton assez éloquent.

- Je lui ai proposé, précise Mark. Ho... J'ai oublié les couverts et les serviettes...

- J'ai une tête à manger un burger avec des couverts ? je demande amusée.

J'entends Leah marmonner que j'ai plutôt une tête à vouloir bouffer autre chose... Je sens une certaine animosité envers moi, et personnellement je pense avoir un bon instinct. Ho ce regard noir...

- Mais je veux bien des serviettes, précisé-je ensuite.

- Tu veux un truc Leah? demande alors Mark.

- J'ai bien une idée mais non, pas de serviettes, dit-elle en me regardant.

Je suppose que l'idée signifie que je dégage le plancher ? Elle ne me connait pas encore cette fille. Mark s'éloigne pour aller vers la porte et il sort. J'ai à peine le temps de tourner la tête vers Leah pour dire quelque chose qu'elle s'appuie sur la table en tapant dessus du plat de la main.

- C'est bientôt fini ce cirque ? demande nerveusement Leah.

- De quoi tu parles ? dis-je en prenant une frite.

- Tu crois que t'es la première ? me demande alors Leah. Tu peux pas savoir le nombre de grosses pétasses dans ton genre qui viennent trémousser leurs culs dans leurs mini-jupes à la con... Vous n'en avez rien à foutre des Navajos, tout ce qui vous intéresse c'est de vous faire baiser, quand enfin vous comprenez qu'il ne va pas vous toucher, vous vous cassez... Alors perds pas ton temps, trouve toi un autre pigeon ou un gode et dégage... Ok ?

Je me lève doucement et je la regarde fixement. Je sens que ma colère monte en flèche mais je m'inquiète surtout du fait que je meurs d'envie de lui faire du mal. J'inspire avant de parler.

- Laisse moi te dire plusieurs choses... La première, c'est que c'est bien Mark qui m'a inscrit... Ensuite, j'aurais eu du mal à m'intéresser aux Navajos avant parce que je viens de New York... Après... Franchement si tu penses que ton laïus à la con me faire peur, tu vas apprendre à me connaître. Ha oui... Dernier point... Je veux me taper Mark mais il le sait et franchement j'ai pas besoin de ton autorisation ok ? Et tu devrais changer de comportement parce que franchement tu donnes l'impression que toi aussi tu veux baiser avec...

- Quoi ? T'es dingue ? fait-elle outrée.

- Ou alors tu me hais d'avance parce que je suis blanche? je demande toujours énervée. Je suis désolée que les blancs n'aient rien trouvé de mieux que vous massacrer, vous parquer dans des réserves, vous obliger à oublier votre culture et vous avoir tout volé... Honnêtement j'ai envie de savoir des choses sur les origines de la région... Quitte à en faire partie autant apprendre... Ok?

- Je ne déteste pas les blancs, dit-elle alors. T'es pas responsable des actes des autres, je le sais bien... Mais ça t'intéresse vraiment ?

- Bah je voudrais m'y intéresser, ça semble lui tenir à cœur.

- C'est le cas, dit-elle alors. Je te laisse une chance... Mais si t'es là pour t'envoyer en l'air, c'est par là fenêtre que tu vas passer. C'est clair ? T'as un mois pour m'inspirer confiance, ajoute Leah en levant sa main gauche et levant l'index.

Tu sais où tu peux te le foutre ton doigt ? Bien profond dans le... Tiens... Elle est amusante cette bague à sa main gauche... On dirait la mienne... Non... Ce serait...

- Ça y est ? T'as utilisé trop de mots et ton cerveau de grognasse à eu un bug ? demande méchamment Leah.

- Ta bague..., dis-je alors.

- Ho... Tu savais pas que les filles portent des bijoux ? Les mecs aussi tu sais...

- C'est bon t'as fini ta provocation ? dis-je consternée. Je te demande ça à cause de... Ça ! dis-je en levant la main.

Leah me regarde et pose ses yeux sur ma propre bague. Elle semble alors réaliser.

- Toi aussi c'est de l'aubépine ? je demande alors.

- Qu'est-ce que ça peut te foutre ? me sort Leah.

- Ben, on est dans le même camp...

- Ha, tu crois? Les Navajos ne font pas partie du Triumvirat... Désolée... Je te dois rien.

- Ça empêche pas que tu es également une sorc...

- Mais ta gueule! T'es dans un lieu public pauvre débile ! m'engueule Leah.

- Je t'emmerde Pocahontas ! Ok?

- Vachement mature, dit-elle moqueuse.

- Tu veux ma maturité sur la gueule peut-être ? demandé-je plutôt prête à exploser.

La porte s'ouvre alors sur un Mark avec des serviettes dans les mains. Oops... On doit avoir l'air ridicules là... Son regard se pose sur Leah.

- Je vous ai entendues, fait alors Mark.

- Fais pas chier, fait Leah.

- T'es obligée de t'énerver comme ça ? demande Mark.

- Tu sais quoi? Je vais te laisser en tête à tête, fait alors Leah en attrapant son sac. Tu viens à la réserve ce soir? Doli est revenue tu sais.

- Je sais on s'est vus, dit simplement Mark.

- J'espère que tu me ramènes quand même... Vous pourrez discuter souvenirs, fait-elle en partant. Et t'étouffe pas avec tes frites ! me sort Leah avant de partir.

Et la porte claque dans un bruit sourd. Mark se contente de regarder la porte en soupirant de lassitude. Je le fixe, toujours vexée et je vais m'asseoir sans demander mon reste.

- Ne le prends pas pour toi, dit alors Mark. Ici personne ne s'intéresse aux gosses de la réserve, ils sont tous un peu méfiant.

- Un peu? Elle était à deux doigts de me crever les yeux!

- Elle aboie plus qu'elle ne mord tu sais, me répond Mark pas franchement dérangé. Tu sembles capable de lui répondre aussi.

- Ouais ben elle va se calmer parce que je ne compte pas me laisser emmerder, dis-je en mangeant nerveusement une autre frite.

- Je la connais depuis qu'elle est petite, elle est juste possessive avec ses amis, ajoute Mark en mangeant.

- Euh... Elle a pas notre âge ? dis-je en attrapant mon burger pour manger.

- Hein? Si si... Enfin, un an de moins en fait..., avoue Mark.

- Et... Doli?

Pourquoi je demande, cela ne me regarde pas en plus. Si c'est une ex, il a le droit de la revoir, nous ne sommes pas ensemble, il ne me doit absolument rien.

- C'est comme une mère pour moi, dit simplement Mark pour me répondre. Une tante pour elle.

- Ho...

- Pourquoi tu me demandes cela au fait? me fait Mark.

- Je... On ne se connait pas en fait... Je ne sais rien de toi et toi de moi, dis-je alors honnêtement. Et je savais même pas que tu parlais Navajo. Je ne sais même pas compter dans cette langue.

- łáaʼiiłá', naaki, táá, dį́į́ʼ, ashdlaʼ, hastą́ą́, tsostsʼid, tseebíí, náhástʼéí, neeznáá..., me sort simplement Mark en me choquant totalement. De un à dix... Là...

Je tourne la tête vers une affiche avec les chiffres de base... Même avec les mots écrits en Navajo, je serai incapable de repérer cela. Je vois aussi l'affiche à côté, celle d'une vieille propriété sans doute détruite depuis longtemps, la ferme Stolthz. L'article indique que c'est une ferme du premier colon autrichien. J'ignore beaucoup de choses sur la région, comme sur lui.

- Mark... Je ne sais absolument rien de toi, m'oblige-t-il à répéter.

- Je sais... Pourquoi maintenant ? me demande alors Mark.

- On est seuls, tranquillement... On peut parler... Tu ne sais rien de moi non plus.

- Oui mais je tire mes propres conclusions, avoue Mark en mangeant tranquillement. En étant simplement observateur.

- Du genre?

- Tu es née à New York, tes parents sont divorcés... Tu n'avais plus de contact avec ta mère et les retrouvailles ne sont pas idéales... Tu es une fille qui sait ce qu'elle veut, forte de caractère, visiblement capable de tout pour les siens, une certaine propension à perdre le contrôle de tes nerfs... Indépendante, directe, charmante..., conclut Mark en me faisant sourire.

- Bien... Je suis un livre ouvert même si il y a quelques informations que tu ne possèdes pas, j'avoue un peu vexée quand même. Toi pas...

- Je suis né dans la région, m'avoue Mark. Ma mère s'intéressait aux natifs et ma famille les a aidé... Par financement je veux dire. Ma mère est décédée depuis très longtemps, crise cardiaque foudroyante... Mon père est un véritable fantôme... J'ai Stephenie et Tammy depuis quelques années... Quand on est revenu vivre ici, j'ai immédiatement renoué contact avec la réserve. Je suis froid, distant, réfléchi... Je n'accorde quasiment jamais ma confiance mais je suis du genre à rendre service aisément... Tammy m'exaspère, fait-il soudain avec humour comme si le sérieux précédent n'existait déjà plu.

- Tu as oublié un détail... Canon, dis-je alors avec un clin d'œil.

- Satisfaire de tes information ?

- Je m'excuse..., dis-je alors.

- De? insiste Mark.

- Tu as parlé de ta mère, je ne voulais pas réveiller de vieux souvenirs...

- J'ai fait mon deuil depuis bien longtemps, fait simplement Mark. Mais merci quand même.

- Et c'est toi qui a créé ce club? dis-je pour rapidement changer de sujet.

J'avais voulu savoir, maintenant je sais. Une vie pas facile et vu le ton qu'il a employé, il est clair qu'il en veut aussi à son père, autant que moi à ma mère visiblement. Il s'est tout de même un peu livré... Il me trouve charmante... C'est pas un peu vieillot à dire ça ? Bah ça doit être son éducation... Dont il n'a pas parlé d'ailleurs... Une prochaine fois.

- Non je n'ai fait que le reprendre, assure Mark en mangeant, comme moi d'ailleurs.

- Et qu'est-ce qui t'a donné envie de le faire? demandé-je ensuite.

- Mon père aime beaucoup l'histoire et il s'est intéressé à celle autour de Mesa, la ferme des Stolthz, premiers fermiers étrangers installés dans le coin et qui ont réussi à vivre en paix avec les Navajos, précise Mark.

- Il leur est arrivé quoi ensuite ? l'interrogé-je juste après.

- Ils ont été attaqués par des colons plus violents qui estimaient que les natifs n'avaient pas leurs places ici, m'avoue Mark.

- Une vraie époque de merde, dis-je en grimaçant. Et vous arrivez à intéresser les gens?

- À peine en réalité... Mais on fait ce qu'on peut, dit-il en me souriant.

Nous continuons de discuter énormément longtemps, profitant de l'instant ensemble sans aucune ambiguïté. Nous parlons surtout des activités du club, consistant à la promotion de la culture Navajo, par des expositions, des débats et ce genre de choses. Au bout d'un bon moment, je vois qu'il regarde vers l'horloge de la pièce. Je tourne la tête et je soupire... Il va être grand temps de retourner en cours.

- Je vais ramener ça à la cantine, précise Mark.

- Ok à tout de suite...

Je descend donc vers les salles de cours de sciences pour mon cours de biologie. Maintenance que j'ai compris que Leah était un peu comme moi, une sorcière, j'ai quand même regardé partout si il y avait des glyphes. Je n'avais pas franchement cherché après auparavant mais étonnement, je le fais maintenant. Mais je ne vois rien. Je me dirige vers la classe de biologie et j'entre.

- Bonjour Monsieur, dis-je poliment.

Monsieur Cromwell me répond d'un simple bonjour et renifle bruyamment. Alors ça va être quoi? Mon look ? Sans doute vu que je n'ai encore rien dit. Je pars m'asseoir sur mon bureau double. Immédiatement, je repère un microscope, des lames pour analyser, ce genre de matériel avec ses ustensiles et ses réactifs. Hooo... Pourquoi des travaux pratiques ? Je déteste ça... Bon au moins on va pas découper la grenouille ou autre chose... Cela me dégoûte tellement... Mais enfin mon binôme arrive et je me sens déjà bien mieux.

- J'ai raté quelque chose ? demande Mark en regardant le matériel.

- Rien à part les regards désobligeants de Cromwell, marmonné-je.

- Ok..., dit-il assez surpris.

L'excitation monte un peu dans la classe, visiblement je suis la seule à détester les cours pratiques... Quoique je n'aime pas trop les théoriques non plus... En fait je déteste les matières scientifiques quoi... C'est juste ça. J'aime m'exprimer et des matières comme la littérature dont on discute, ça j'adore. Mais bon, Cromwell ne peut pas discuter en fait. Tout à coup, mon tortionnaire se lève et avance vers le tableau.

- Bien aujourd'hui, un sujet vaste et intéressant, fait alors Monsieur Cromwell qui ne m'intéresse pas du tout. Nous allons analyser le sang.

Dégueulasse... Moins que la dissection mais quand même... Je remarque soudain que comparé à d'habitude, mon binôme si canon semble moins à l'aise.

- Je ne vais vous donner aucune théorie, vous allez simplement faire des observations comme nous l'avons fait avec les diapositives de sang animal la dernière fois, assure Monsieur Cromwell. Sauf que cette fois, c'est du sang frais.

Frais? Comment ça frais ? Où on va... Ho putain les pointes de scalpels...

- Vous avez compris, vous allez doucement et précautionneusement vous entailler les doigts, légèrement bien sûr et poser quelques gouttes sur une lame. Puis vous observerez chacun votre tour. Essayez mais si c'est réellement impossible, je donnerai du miens. Allez en selle! lance fièrement Monsieur Cromwell.

En selle... Abruti! Je regarde le scalpel et mon doigt. J'ai peur de l'enfoncer trop loin et de me couper profondément... Je suis poissarde en général et si quelqu'un dans cette classe risque de faire une connerie, c'est bien moi... Je me tourne vers Mark.

- On prend le tien, dis-je alors.

- Je préfère éviter, me sort immédiatement Mark.

- Allez... J'ai peur de me louper...

- Et moi j'ai la phobie du sang, enfin du mien, assure Mark.

- Je peux te piquer, ainsi...

- Sûrement pas... Je vais demander...

- Non... Le prof me déteste déjà...

Mark me regarde fixement et je sens que je vais faire une connerie. J'attrape une aiguille et sans hésitation, je le pique.

- Non mais..., fait-il en sursautant et attrapant un mouchoir pour protéger son doigt.

- Désolée mais je ne peux pas avec moi...

- Je vais demander au prof, fait-il en se levant.

Je le regarde mauvais et je constate surtout qu'on va devoir attendre car nous ne sommes pas les seuls. Je remarque alors sur le bureau une goutte de sang. Hmmm... Si je commence à analyser avant, je pourrais faire celle qui sait déjà un peu... Discrètement j'attrape un goupillon et je le trempe dans la goutte de sang. C'est pas facile en fait, on dirait que c'est sec et épais. Je frotte le goupillon sur la lame et je mets du réactifs. C'est bizarre quand même, quand j'avais saigné du nez, c'était rouge et liquide, là c'est presque marron et dur...

- Il a un problème de santé ? dis-je tout bas en plaçant la lame sous le microscope.

Ça va être facile, le soleil illumine bien la pièce même si il y a une lampe. Je jette donc un petit coup d'œil et je trouve l'image étrange... C'est pas censé être clair? Pourquoi ça ressemble à ça ? Les photos de sang animal étaient différentes, on devrait s'en approcher. Je me recule et je vérifie où il est, il patiente toujours. Je m'empresse d'ouvrir le manuel et de vérifier avec les impressions du livre. Euh...

- Comment ça coagulé ? dis-je en murmurant tout en regardant la légende de la photo qui correspond le plus. C'est pas possible ? Je viens de le prendre...

Saisie d'un doute, je retourne au microscope et là... Il se passe un truc bizarre. Je vois rien... Au sens littéral. Il n'y absolu rien à l'image... Je me recule et je saisis la lame en dessous pour vérifier que je l'ai bien mise.

- Que...

Il n'y a plus rien dessus, plus de sang ni produit réactif... Qu'est-ce que c'est ce putain de bordel ? Je touche alors la lame et avec étonnement, je la trouve chaude. J'ai raté un épisode ou quoi? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Tu prépares la lame? s'étonne Mark en arrivant.

- Oui, dis-je rapidement en le regardant.

Il commence à installer le sang, bien trop à l'aise pour un phobique. Il commence alors à regarder et je le fixe avant de regarder partout. Il y aurait un sorcier dans la pièce qui a voulu me faire une blague ? Je ne comprend absolument rien et je me contente de fixer Mark. Son sang est différent... Trop différent... Discrètement je regarde son doigt et je remarque immédiatement qu'il n'y a plus aucune trace. C'est pas possible... Ce serait un don de vision ? Il paraît que des sorciers peuvent parfois voir des choses qui n'existent pas... Des présages. Ce sang pourrait en être ? Peut-être été un message de l'au-delà comme le pensent les nécromanciens... Mais ça signifie quoi? Je regarde fixement Mark et j'espère que ça ne signifie pas que je le mets en danger... Et si ce n'était pas un présage... Et si c'était lui le problème ? J'en aurai le cœur net... Je veux en avoir le cœur net. Je veux savoir pourquoi ça fait ça... Est-il normal? Est-ce pour ça qu'il ne voulait pas donner son sang? Est-il... Différent ? Pourquoi faut-il que tout se complique toujours ? J'en ai ras le cul!



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