Among Us

Chapitre 8 : 08. Les réfugiés

6881 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/12/2022 08:42

08. Les réfugiés


Vous l'aurez compris sans doute, mon impatience ne pouvait avoir d'équivalence que mon appréhension à cet instant là. Et dire que je ne pensais qu'à ma rencontre avec eux n'était franchement pas un mensonge. En réalité, depuis le jour où Stella s'était montrée près de chez moi, je ne pensais qu'au moment où j'allais les rencontrer et surtout comment cela allait se passer. Je n'arrêtais pas d'imaginer le pire et surtout que j'allais parfaitement disparaître et ce, sans laisser la moindre trace. Personnellement, je n'étais pas sûre que cette famille allait accepter que je sois au courant de leur existence, je serai sans doute une grosse menace pour eux et leur secret. Les parents adoptifs de Stella et ceux des autres aussi d'ailleurs n'avaient que pour but de cacher les enfants royaux de leurs étoiles respectives. Forcément un mec sortit de nulle part pour annoncer qu'il était au courant, c'était une épine dans le pied d'un mètre quatre-vingt-dix. En fait, même moi je me disais que je ne me ferai pas confiance dans cette éventualité alors forcément, je n'attendais pas plus que cela. Le pire c'était peut-être que Stella avait repris son comportement habituel au lycée, m'ignorant de manière assez royale, si l'on peut dire. Ainsi, je n'avais eu aucune nouvelle que ce soit le lundi, alors que nous partagions un cours mais également le mardi. Bon, je mens un peu en fait car durant le cours que nous partagions avec Stella, elle avait quand même eu un petit geste envers moi. Je n'avais pas réellement compris tout de suite mais alors que j'écrivais, ses doigts avaient effleuré les miens. Je l'avais regardée assez étonné de son geste et comme elle m'avait souri, j'étais au Paradis. Mais surtout, je ne m'étais pas senti mal et ça, c'était aussi exceptionnellement bien. Cela signifiait à mes yeux qu'elle ne fuirait pas tous les contacts. Et puis, le mercredi était arrivé sans pour autant changer grand chose. Alors que je mangeais en famille, je commençais même à me demander si elle avait seulement trouvé le courage de leur parler. J'étais même en train de mélanger le contenu de mon assiette d'un air dépité.

- Tu n'aimes pas les lasagnes au saumon ? demanda alors ma grand-mère en rompant la conversation de mon père sur la boîte familiale.

- Hein? dis-je en relevant ma tête et comprenant qu'elle s'adressait à moi.

- Cela fait cinq minutes que tu mélanges ton assiette sans manger, assura ma grand-mère.

- Si j'aime bien, dis-je en prenant une bouchée.

Maintenant que ma grand-mère avait interrompu la grande conversation de mon père sur l'intérêt des portes coulissantes dans les petits espaces, conversation à laquelle ma mère devait sans doute prêter un intérêt de politesse; mes parents me fixaient attentivement. Je m'étais alors mis à manger avec avidité pour essayer de noyer le poisson, un comble avec une lasagne au saumon. Mes parents étaient en train de se regarder et je sentais clairement venir les sujets gênants.

- Tout va bien mon grand? demanda mon père.

- Oui ça va, dis-je rapidement.

Forcément, mes parents avaient échangé un autre regard éloquent. Pour une fois, j'aurais pu supplier Ben de se faire remarquer pour que mes parents m'oublient. Mais non, forcément, maintenant que j'avais besoin de ce boulet, il était aux abonnés absents.

- Tout se passe bien au lycée ? demanda rapidement ma mère.

- Ouais c'est le lycée quoi, marmonnai-je en priant pour qu'ils me lâchent.

- Quelqu'un... Quelqu'un s'en est pris à toi ? demanda mon père.

J'avais tourné ma tête vers lui assez stupéfait et il dut se rendre compte de mon désarroi car il reprit immédiatement la parole.

- Tu subis du harcèlement ? demanda mon père.

- Non... Pourquoi ? demandai-je.

- On vient d'emménager ici, me fit alors ma mère. Certains pourraient mal se comporter, te le faire remarquer et te harceler...

- Non personne, dis-je rapidement.

- Et sur les réseaux sociaux ? insista mon père.

- Non plus... Arrêtez de flipper bon sang, m'offusquai-je un peu rapidement.

- D'habitude tu manges comme si c'était ton dernier repas, assura mon père. On doit même éviter que tu ne dévores l'assiette...

- Ça va... Je réfléchis, grommelai-je.

- À quoi? demanda ma mère.

- Mais à rien, calmez vous, marmonnai-je vexé. Je ne suis pas en plein trip Thirteen Reasons Why...

- Ryann... Si quelqu'un te fait des problèmes, il faut en parler, insista ma grand-mère. Nous sommes là, on pourrait agir.

- Mais je vais bien, personne ne me cherche d'emmerdes, grommelai-je énervé.

Mon père me regarda attentivement alors que ma mère avait eu visiblement envie de me réprimander pour mon langage devant le vermisseau. Et puis soudain, une petite voix au bout de la table prit la parole.

- Il a une amoureuse, fit le vermisseau me servant de petit frère.

J'avais tourné ma tête consterné vers Ben et il se figea comme si j'allais l'exploser.

- Tu peux te la fermer? demandai-je choquée.

- Ryann! me réprimanda ma mère avant de changer de visage. Elle s'appelle comment ?

- Mais y a pas de copines! me défendis je sachant que techniquement je ne sortais pas avec Stella.

J'avais regardé méchamment ma mère pour la motiver à ne pas poser d'autres questions à la con. Et puis mon père finit de m'achever.

- C'est un garçon ? demanda-t-il choqué.

- Et ce serait un problème ? demandai-je choqué également mais par sa question.

- Non, bien sûr... Mais je pensais que t'aimais les filles, me dit-il.

- Mais tu peux tout à fait être bisexuel, s'empressa de dire ma mère. Cela ne nous gêne pas.

- Je ne suis pas bisexuel, grommelai-je en me jurant de décapiter la prochaine peluche de Pikachu que je croiserai pour me venger.

- Et... C'est quoi le mot? demanda mon père en réfléchissant. Pansexuel?

- Non! dis-je lassé de cette conversation.

- Excusez-moi..., marmonna Grand-mère. Mais c'est quoi ça encore ?

- C'est quand tu es attiré par une personnalité du même sexe ou non, dis-je alors. Rien à voir avec le physique. Tu pourrais n'avoir qu'une seule expérience de toute ta vie avec quelqu'un du même genre.

- Ça devient compliqué tour ça, bisexuel, pansexuel, transgenre, non binaire..., fit ma grand-mère perdue.

- Je te donnerai un cours, dis-je alors. C'est plus simple qu'on ne croit.

- Mais c'est quoi tout ces mots ? demanda Ben.

- Toi t'as assez foutu ta merde alors tu la boucles, grommelai-je.

- Ryann bon sang, s'énerva ma mère.

- C'est fini la Gestapo oui ou merde? demandai-je complètement énervé.

- Tu vas te calmer, me fit sèchement mon père.

J'allais lui répondre que c'était eux les plus envahissants et les moins respectueux quand soudain, une sonnerie de téléphone résonna dans la pièce en provenant de ma poche. Ni une ni deux, j'avais presque jeté ma fourchette sur la table pour me jeter avidement sur mon téléphone. J'avais allumé l'écran, relevant le commentaire de ma mère sur les téléphones à table, avant de remarquer que Stella m'avait contacté. Ce n'était pas très long, ni même très tendre, cela me disait juste d'aller chez elle cet après-midi là. J'avais répondu rapidement que j'allais me débrouiller pour quand j'entendis ma mère prendre la parole.

- Et qui t'envoient un message qui te fait autant sourire? demanda-t-elle avec mesquinerie.

- Si on te le demande, tu dis que tu ne sais pas, dis-je en la regardant d'un air narquois.

- Tu ne viens pas de dire que tu n'avais pas de copines ? demanda mon père.

- Si... Et je confirme, dis-je vexé.

- Voilà voilà, fit ma mère victorieuse.

- Vous avez besoin de moi cet après-midi ? demandai-je rapidement.

- Non... Pour? demanda ma mère intéressée. T'as un rencard ?

- Je ne sais pas comment qualifier cela, dis-je seulement.

- Elle est jolie? demanda ma mère.

Je l'avais regardé consterné, mais de quoi elle se mêlait ? Ha oui, c'était vrai, j'étais quand même son fils.

- Je ne répondrai qu'en la présence d'un avocat, avouai-je.

- T'as pas une photo? insista Maman.

- Dire que Will se plaignait de moi, fit ma grand-mère en riant.

- Je veux savoir à quoi ressemble la fille qui provoque un tel sourire, insista ma mère.

- Et moi je veux savoir si je peux filer? demandai-je alors.

- Tu as cours demain, me répondit mon père.

- Merci de l'information, dis-je alors consterné. Où as-tu entendu que je demandais de passer la nuit dehors ?

- Ha... Tu reviens tôt donc? demanda ma mère.

- Ben ouais..., dis-je en me disant que ce serait tôt si bien évidemment j'étais encore en vie pour rentrer.

- Tu me raconteras ? insista ma mère.

- Maman... Tu sais que tu es insistante ? lui précisai-je.

- Oui, je sais, fit-elle provoquant un autre rire de ma grand-mère.

- Alors? Je peux me tirer? dis-je rapidement.

- Bon... Vas-y, marmonna mon père.

- Cool, tu auras un cadeau à la fête des pères, dis-je alors en quittant la table.

- Je filme ton assiette ? demanda ma grand-mère inquiète.

- Ouais c'est gentil... Elle est super bonne ta lasagne, précisai-je en filant dans ma chambre pour récupérer ma veste.

Une fois dans ma chambre, j'avais été saisi d'un doute. Devais-je emmener quelque chose ? J'avais hésité longuement et j'avais fini par prendre une décision. J'avais ouvert le placard et récupéré le tout premier carnet de mon grand-père, celui qui parlait de sa rencontre. Je ne pouvais pas être plus paniqué qu'à cet instant. J'avais quand même essayé de me calmer en fermant les yeux.

- Allez Ryann... Fais pas le débile..., me conseillai-je immédiatement.

J'avais pris ma veste et l'avait enfilée, je ne m'étais pas encore fait aux températures locales. J'étais ressorti de ma chambre et je m'étais figé, quelque peu méfiant. Je m'étais retourné et la Famille Adams, pardon la mienne, me fixait comme si j'allais rejouer Colombine dans le Maine.

- Vous comptez me suivre? demandai-je inquiet.

- À tout à l'heure, fit juste ma mère me rendant méfiant.

- Invite la au festival du sirop d'érable ! me conseilla ma grand-mère.

- À toute! dis-je en sortant et en refermant très vite derrière moi. Non mais sérieux c'est l'Invasion des Profanateurs de sépultures ?

D'un coup, je m'étais rendu compte que je venais de citer un film avec des extraterrestres alors, j'avais rigolé. J'avais foncé vers mon pick-up en me rendant compte également que j'allais arriver dans cette merde.

- Oui bon, j'irai pas à pieds, grommelai-je en démarrant la vieille guimbarde toute déglinguée.

Je m'étais alors engagé dans les rues de Maple Wood avant de foncer vers les rues menant à cette immense demeure. Dès que je m'étais engagé sur cette fameuse route, je m'étais dit qu'ils s'étaient véritablement mis à l'écart. Puis, j'avais freiné en voyant un panneau et autre juste à côté.

- Entrée interdite, propriété privée..., lus-je alors. Zone dangereuse... On tire à vue? Mais ils tirent à quoi? Au rayon laser?

Je comprenais surtout que les habitants les avaient qualifiés de bizarres pour ce genre de raison justement. J'avais continué en croisant les doigts pour que Stella les ait bien prévenus. J'étais toujours vivant en arrivant à une grille et il y avait un interphone. J'avais appuyé sur le bouton et j'avais cru que je devrais dire quelque chose mais la grille s'ouvrit immédiatement.

- Merci, dis-je quand même.

J'avais donc avancé vers l'immense maison et j'avais pu l'admirer. C'était aussi grand que la Maison Blanche, même si c'était divisé en deux et surtout constitué de brique rouge. C'était incroyable et je me rappelle m'être demandé si ils l'avaient faite construire ou si elle existait déjà. Les enfants Neblar et Galan avaient franchement grandi dans le luxe et l'aisance. D'ailleurs, et avec honte surtout, je m'étais garé devant les six voitures extrêmement luxueuses qui s'y trouvaient. Une par paire de jeunes sans doute et une pour chaque parent. Quel luxe... Au moment où j'avais coupé le contact, j'avais entendu des bruits de pas sur les petits graviers de la devanture. J'avais tourné la tête pour voir arriver Stella.

- Je suis contente que tu n'ais pas changé d'avis, me dit-elle en me souriant.

- Je voulais les rencontrer, précisai-je en descendant.

Je ne savais pas si je pouvais l'embrasser ou même si elle le voudrait encore. Vu qu'elle même ne l'avait pas fait, je m'en étais également abstenu.

- Tout le monde est dans la partie réservée à mes parents, fit Stella. N'aie pas peur, ajouta-t-elle en saisissant ma main.

Je l'avais laissée faire et je m'étais dit qu'elle commençait à nouveau à être capable de se retenir d'aspirer mon onde électromagnétique. Elle s'était d'ailleurs retournée pour me sourire en regardant sa main.

- J'y arrive mieux, fit-elle simplement.

Elle avait même pressé le pas pour ouvrir la gigantesque double porte. J'avais donc pu immédiatement remarquer le sol de marbre et les colonnes dans la même matière qui donnaient à la demeure un côté royal. Dès que j'avais passé le perron, je m'étais figé. En effet, Neblar et Galan étaient attroupés en bas d'un immense escalier. J'avais donc pu découvrir les parents respectifs et cela avait été un choc. En fait, c'était simple, ils ressemblaient aux quatre adolescents. C'était choquant, ils étaient simplement des versions vieillies de ceux-ci et je m'étais rappelé le propos de Stella. J'avais réalisé qu'ils avaient pris des apparences capables de ressembler à celles des membres de familles royales pour noyer le poisson.

- Bonjour..., dis-je soudainement mal à l'aise.

En effet, j'avais vu le regard mauvais de Casey se poser sur moi. J'étais en danger de mort et cela ne faisait pas un pli. En fait, il n'y avait qu'une seule personne dont le regard n'était franchement pas fermé et je l'avais alors vue approcher de moi tout sourire.

- Bienvenue chez nous, on ne se fréquente pas au lycée mais moi c'est Lydia, fit la plus jeune des quatre.

- Je sais... Euh... Je dois dire votre majesté? demandai-je.

- Non, ça ne sert à rien, me fit Lydia en riant. Mais c'est très gentil d'y songer.

- Ça veut dire qu'il est au courant de ça ? demanda Casey froidement.

- Je lui ai dit oui, avoua Stella.

Oups, j'avais fait une connerie. Je n'étais pas plus à l'aise désormais. Soudain, les versions adultes de Stella et son frère s'étaient décidés à venir vers moi.

- Enchanté de te connaître, fit le père de famille en me tendant la main. Je m'appelle Damian, voici mon épouse Lacey.

J'avais regardé cette main avec méfiance, n'osant pas franchement la toucher. Stella se pencha doucement vers moi pour murmurer.

- Tu peux lui serrer la main, moi c'est différent, m'assura Stella.

- Excusez moi, dis-je alors en tendant la main et serrant la sienne.

- Visiblement vous êtes au courant de cette capacité, avoua le père. Moi et mon épouse n'avons aucun problème de gestion.

- D'accord, dis-je en lâchant sa main. Madame, dis-je ensuite en tendant vers cette femme.

- Ainsi c'est toi qui perturbe le contrôle de notre fille, fit-elle tout bas en souriant lorsqu'elle prit ma main.

Ils semblaient assez chaleureux en réalité. Cependant, la mère de famille regardait ma main comme si elle était pensive. Elle ne me lâchait pas mais continuait de l'observer avec stupéfaction.

- C'était vous? demandai-je alors.

- Pardon? s'étonna la mère.

- Un soir sur la route, vous avez croisé un homme, dis-je alors. Il y a bien longtemps...

- Comment vous..., s'étonna le père.

J'avais porté ma main à ma poche pour récupérer le carnet quand j'entendis une sorte de vibration. J'avais tourné la tête sur le côté juste à temps pour voir Harry saisir mon bras avec force.

- Harry, doucement, fit Stella. Ryann n'est pas dangereux.

- Il pourrait attenter aux vies de vos majestés, précisa Harry.

- Il n'est pas dangereux, et on t'a déjà dit de cesser de nous appeler majesté, précisa Lydia avec consternation.

- Vous m'avez interdit de le faire en extérieur ou en présence de personnes, précisa Harry. Ce jeune homme connait votre statut, je ne suis pas tenu au respect de cette directive.

- Ha ouais... C'est vraiment un robot en fait, dis-je surpris.

- Correction, je suis un Centurian, précisa Harry.

- Il n'y a pas de différence, précisa le père de Stella. Harry, lâche le.

Enfin mon bras avait été libéré et j'observais Harry attentivement en récupérant le carnet dans ma poche.

- Il me fait penser au Terminator, marmonnai-je en tendant le carnet à la mère de Stella. Voyez vous même...

Je ne connaissais rien de leurs capacités à part ce que m'en avait dit Stella et ce que j'avais lu mais j'avais eu une petite surprise. Sa mère avait attrapé le carnet et tourné les pages comme on survole un magazine ou comme les petits dessins d'enfants pour les animer. Si elle lisait à cette vitesse, c'était incroyable.

- Vous êtes lié à cet homme ? me demanda Lacey Neblar.

- Mon grand-père, dis-je poliment.

- Cela explique la ressemblance, fit-elle énigmatiquement sauf pour moi.

- Je conclus que c'était bien vous, dis-je alors poliment.

- Oui, fit-elle doucement. Mes excuses et mes condoléances, je comprends désormais de qui il s'agissait.

- Et pour vous rassurer, il n'en a parlé à personne et même pas à la famille, précisai-je rapidement.

- D'accord..., fit-elle laissant un moment gênant.

Je n'osais pas regarder les membres si étranges de cette fameuse famille, regardant Stella tout aussi mal à l'aise.

- Je ne peux pas lire à cette vitesse, dit alors celle-ci rapidement. Je lis comme une humaine.

- Tu me dis ça pour justifier tes bonnes notes? demandai-je amusé alors qu'elle confirmait de la tête.

- Quelle ambiance ! fit alors Lydia attirant tous les regards. Moi je continue les présentations. Lui c'est Théo, c'est mon petit ami et le jumeau de Stella. Si elle t'a dit, tu sais déjà que c'est mon futur époux.

- Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre, dis-je alors en saluant Théo avant de remarquer un geste de Lydia qui me signifiait de m'approcher.

- Je suis trop contente pour Stella, c'est bien d'oublier les obligations mais moi, je suis vraiment amoureuse de lui hein? me chuchota Lydia. Par contre fais lui du mal et tu regretteras de me connaître.

- D'accord, murmurai-je gêné.

- Viens voir les autres, fit-elle en me saisissant violemment le bras.

Elle m'avait tiré si violemment qu'elle aurait pû me l'arracher. Elle ne m'avait d'ailleurs lâché qu'une fois devant ses parents.

- Jasmine et Dorian, mes parents, enfin tu vois quoi, me fit Lydia.

- Monsieur Dame, dis-je poliment.

- Jeune homme, me fit la mère.

- Enchanté de vous connaître, précisa ensuite le père.

- Et la tête de ronchon de service, tu le connais c'est Casey, me fit Lydia. Arrête de tirer la gueule.

- Vous êtes tous fous, répondit Casey.

- S'il-te-plaît..., marmonna celle qui lui servait de mère.

- J'ai raison... À la première occasion il nous balancera à un gouvernement, s'énerva Casey. Déjà que Stella lui a tout dit sans se soucier des conséquences. Tout ça parce que son onde est à une fréquence un peu différente...

- C'est pas juste pour ça, se défendit Stella.

- C'est sûr, franchement ce n'est pas la seule chose qui plaît à Stella, avoua Lydia sans se soucier des regards. C'est vrai qu'il est plutôt mignon mais je préfère mon Théo.

Bonjour le moment gênant... Par chance, les parents de Stella me proposèrent de m'installer dans un salon d'invité muni d'immenses canapés en cuir blanc. Il y avait entre ceux-ci des fauteuils individuels en cuir blanc et également une grande table basse.

- Installe toi, fit Stella avant de s'asseoir près de moi.

J'avais osé regarder où s'assuraient les autres et c'était pas fait pour me rassurer. Bon Lydia s'installa sur les genoux de Théo sur un des canapés individuels tandis que l'autre avait vu Casey s'asseoir dessus. Les quatre parents étaient assis en face de nous et j'avais eu droit à la présence d'Harry près de moi, sans doute par méfiance.

- Selon Stella, vous avez assez bien pris l'information de notre existence, précisa alors le père de Stella. Naturellement, vous comprenez notre méfiance...

- Bien évidemment Monsieur mais je ne dirai rien à personne, précisai-je. Je comprends les raisons de votre présence sur Terre. Et j'aimerais présenter mes condoléances pour tous vos proches...

- Merci, fit la mère de Stella en la regardant. Ma fille nous a également signifié une certaine information... Sentimentale je dirai...

Bon c'était parti pour le moment gênant. Le plus gênant ? Le regard mauvais de Casey prêt à m'égorger. Je me suis alors dit que c'était le moment pour dire ce à quoi j'avais réfléchi.

- Je suis désolé mais je ne veux pas m'opposer à l'exercice de vos devoirs royaux, dis-je alors avant de réaliser le regard de Stella plutôt blessée.

- Alors pourquoi te ramener ? demanda énervé le futur époux de cette dernière.

- Parce que pour autant j'estime qu'elle devrait avoir le choix..., marmonnai-je.

- Pourquoi ce manque d'assurance? demanda le père de Casey et Lydia.

- Je... Je sais que je ne suis qu'un humain... En plus cette situation doit être gênante..., marmonnai-je.

- Mais tu es sincère au moins? me demanda Stella.

- Oui, évidemment, dis-je sans aucune hésitation à cette dernière.

- Ho braver les interdits, c'est romantique, fit Lydia.

- Lydia..., marmonna sa mère. Ne complique pas la situation.

- Mais quoi? Genre un pacte passé avant notre naissance... À quoi ça sert ? Moi j'aime Théo mais franchement Casey n'a jamais réussi à se montrer intéressant pour Stella alors que lui...

- Lyd! s'énerva Stella.

- Tu n'arrêtes pas de me dire que tu meurs d'envie de...

- Tais toi! fit méchamment Stella. S'il-te-plaît...

J'avais regardé cette situation comme spectateur d'une scène des plus perturbantes. Et pourtant le père de Stella s'adressa à moi.

- Vous comprenez que votre arrivée constitue un énorme bouleversement, me fit son père. Nous n'avons jamais ouvert notre porte à un étranger, nous vivons plus ou moins cachés, ce qui a permis que les habitants de Maple Wood pensent à une secte ou une église mormonne. Nous avons accepté cette image car elle nous mettait totalement à l'abri.

- Je comprends parfaitement et je vous remercie de ne pas m'exécuter ou me faire disparaitre pour vous protéger, dis-je alors.

- C'est ce que tu penses? demanda Theo surpris.

- Vous voyez, il nous voit déjà comme des monstres, fit Casey avec fierté.

- C'est juste parce que c'est ce que moi, je pourrais faire pour protéger ma famille... Même mon horrible petit frère..., avouai-je.

- Ha..., s'étonna Stella. On ne pensait pas te faire du mal...

- Bien au contraire dans son cas, lança Lydia avant d'essuyer bien des regards mauvais.

- Normalement, nous devrions nous opposer, fit alors la mère de Casey et Lydia. Tout d'abord en tant que protecteurs de ces enfants mais surtout en tant que membre de l'intendance de Celasno... L'héritière de Taygète avait des devoirs vis à vis du trône de Celasno...

- Je sais cela mais...

- Je n'avais pas fini, précisa la mère Galan.

- En clair, sachez que nous avons procédé à un vote, dit alors le père de Stella. Ce vote consistait à savoir si nous devions te laisser entrer dans notre intimité. Seules deux personnes se sont opposées à ton arrivée...

- Je suppose qu'il s'agit de toi, dis-je à Casey.

- Et de moi, fit son père. Comprenez bien jeune homme qu'il ne s'agit que de devoir et d'étiquette, précisa-t-il rapidement. Je ne vous juge nullement.

- Cependant, fit alors la mère Neblar. Nous avons estimé que le patrimoine génétique humain pouvait permettre l'éventualité de sentiments naissants envers un humain.

- D'accord..., dis-je rassuré sentant la main de Stella saisir la mienne.

- Cela se fera à conditions forcément, fit le père de Casey.

- Lesquelles ? demandai-je surpris.

- Le secret total, mais cela semblait évident, me fit la mère Galan.

- Un respect des mesures de protection que nous appliquons, précisa le père Neblar. Nous vous les expliquerons.

- Il faut également savoir que si un danger se manifeste, nous devrons effacer votre mémoire, fit la mère Neblar.

- Vous pouvez ? Wahou... D'accord... Autre chose ?

- Le respect de l'héritière de Taygète, fit alors le père Galan.

- Je la respecte et je vous respecterai tous, dis-je rapidement.

- Et alors bienvenue!!! fit Lydia en riant tandis que son frère se renfrognait.

- Merci, dis-je poliment un peu surpris.

Étonnement, c'était bien elle la plus à l'aise comme si c'était parfaitement normal d'être là, dans cette situation étrange. Mais elle avait rapidement perdu de son côté étrange en réalité. En effet, les quatre parents qui en fait élevaient un peu tous les enfants et pas seulement les leurs, m'avaient posé des questions comme n'importe quel parent ferait si sa fille lui présentait un garçon ou même une fille. Ils me posèrent des questions diverses et variées sur mes loisirs, ma famille, mes études. Moi j'avais alors voulu savoir comment ils vivaient étant donné que j'ignorais si ceux-ci avaient un travail. En réalité, ils en avaient bien mais principalement des emplois qui pouvaient se faire en télétravail. Le père de Stella était architecte et sa mère programmatrice ; quant aux Galan, le père était traducteur et la mère correctrice, tous les deux dans des maisons d'édition. En fait, ils ne laissaient vraiment aucune trace de leurs existences. Ils m'avaient également confiés, après que j'eusse posé la question faut-il dire, que les quatres parents avaient changé plusieurs fois d'apparence avant de prendre celles liées à l'ADN des bébés pour être les parents les plus logiquement ressemblant possible. Ne voulant pas les vexer, je ne leur avais pas dit que la plupart des gens n'en avaient sans doute rien à foutre. J'avais par contre durant tout le temps de la conversation ressenti les doigts de Stella qui seraient les miens et j'aimais ce rapprochement.

- C'est d'un chiant !!!! grommela Lydia.

- Chérie s'il-te-plaît..., lui fit sa mère.

- Ben ouais... Nous ne sommes pas humains, montrons lui les trucs marrants merde..., se défendit Lydia.

- Je suis assez d'accord avec elle, c'est la première fois pour nous qu'on peut en parler librement, fit Theo.

- Vous voulez aussi lui expliquer comment nous tuer? demanda Casey énervé.

- Il ne nous veut pas de mal, me défendit Stella.

- Vous voulez découvrir des choses ? demanda Lacey Neblar.

- Et bien... Je n'osais pas le demander... Mais j'aurais aimé vous voir comme vous a vue mon grand-père, si cela n'est pas trop gênant, dis-je alors.

- Nous n'avons aucun ADN humain, nous pouvons prendre notre apparence biologique sans aucun soucis... Un instant cependant, fit-elle en fermant les yeux.

Peu à peu, sa peau se transforma, ses traits devinrent plus carrés et ses cheveux semblaient rentrer dans son crâne. Un être à la peau rocheuse et légèrement colorée se trouvait devant moi.

- Voilà une représentante de Taygète, fit son mari.

- Et vous êtes ressemblant sur Celasno ? demandai-je en les regardant.

- Oui, notre couleur est plus grise mais c'est tout, dit la mère de Casey.

- D'accord, merci de me le préciser, dis-je alors.

- En tout cas tu n'as pas réagi bizarrement, me fit Stella.

- Il avait lu la description, fit sa mère désormais redevenue humaine.

- Tu veux voir de quoi nous, nous sommes capables ? demanda Lydia amusée.

- Lydia, tu deviens complètement dingue ou quoi ? s'énerva son frère.

- Personne ne t'oblige à te joindre à nous, fit Lydia en se levant. Viens avec nous.

J'avais donc suivi Lydia et Stella vers l'extérieur, un jardin extérieur absolument sublime d'ailleurs, les adultes devaient aimer s'en occuper. Théo avait réussi à traîner Casey et Harry le robot les avait suivis par mission.

- Bon alors, t'as déjà vu Stella se transformer, c'est ça ? demanda Lydia.

- Oui, effectivement, dis-je alors un peu gêné.

- Et elle t'a montré à quoi sert l'onde électromagnétique dans nos corps ? demanda Lydia.

- Non... À part guérir comme elle l'a fait quand il..., commençai-je avant de me retenir en voyant la tronche de Casey. Quand j'ai glissé du promontoire.

- Et bien, nous ne sommes pas sans défense, précisa Lydia.

J'avais alors vu Lydia tendre sa main vers un pot de fleur. Je m'étais demandé pourquoi mais j'avais rapidement eu ma réponse. Sa main s'était légèrement illuminée et un vibration en sortit allant percuter le pot de fleur en le pulvérisant en un tas de morceaux.

- Je crois que Lacey va t'engueuler, précisa Theo.

- Vous ne dites pas Maman? demandai-je alors surpris.

- Majoritairement... Mais ils veulent que l'on commence à se déshabituer, précisa Stella. C'est con, pour moi ce sont eux mes parents.

- Mais... Ça c'est normal... Vous le faites tous? demandai-je rapidement.

- Oui, tu veux tester? me provoqua Casey.

- Cas... Couché ! lui fit sa sœur.

- Et je suppose que le plus dangereux c'est toi? demandai-je à Harry le robot.

- Je suis potentiellement plus dangereux que les héritiers royaux mais ma puissance est actuellement bridée pour éviter d'éventuels débordements auprès des spécimens adolescents, me répondit-il.

- Tu... Tu parles comme ça au lycée ? demandai-je choqué.

- Non je m'adapte au langage de votre espèce sous évoluée, me répondit Harry provoquant un rire chez Casey.

- Harry! C'est méchant, fit alors Stella.

- Il n'a pas tort, dis-je bêtement. On a à peine posé quelques couillons sur la Lune... Et encore si c'est arrivé.

- C'est bien arrivé, me fit Théo. Une théorie de complotistes complètement erronée, comme l'éventualité que la Terre soit plate.

- Ok, tant mieux, trouvai-je alors à dire.

- Et maintenant la spécificité de chacun, fit Lydia amusée. Tu sais que Stella adopte la nature de son environnement... Voici le spectacle de Théo !

Je l'avais alors vu soupirer de consternation en avançant, visiblement il n'avait pas envie de se donner en spectacle. Il me montra simplement sa main droite sur laquelle apparurent des griffes immenses. Ensuite, alors que j'écarquillais bêtement les yeux, il me montra sa main gauche sur laquelle il avait fait apparaître des plumes. Toujours sous le choc, je l'avais vu m'approcher pour me fixer dans les yeux et j'avais remarqué immédiatement que ses yeux étaient ceux d'un serpent.

- Putain... C'est dingue, dis-je surpris.

- Mon frère est capable d'imiter le patrimoine génétique de la faune, à terme il peut réussir à se transformer intégralement en animal, fit Stella avec fierté.

- C'est cool.... Pourquoi à terme? demandai-je intrigué.

- Parce que j'ai peur de ne pas réussir à redevenir humain..., me fit Théo. J'ai déjà essayé en chouette mais j'ai le vertige...

- Ça doit être pratique..., dis-je en regardant les deux derniers héritiers, les Galan.

- On est obligé de jouer au singe savant ? demanda Casey en fixant sa sœur énervé.

- Tu n'es pas obligé, dis-je alors rapidement.

- Montre lui, s'il-te-plaît, fit alors Stella. Et essaye de sympathiser, l'entendis je murmurer.

- Sûrement pas, répondit Casey méchamment. Voilà mon attribut, fit-il lassé.

J'avais alors vu sa main se transformer en lame, ses doigts fusionnant pour devenir cette arme blanche. Sa main était rapidement redevenue normale et il était parti vexé.

- Mon frère peut transformer son corps pour devenir n'importe quoi, fit Lydia. Une chaise ou une table, un coussin... Il a toujours gagné à cache cache.

- Je vois le genre...

- Il va t'accepter, me fit alors Stella.

- Tu sais quoi ? demandai-je à Stella. Je crois que je comprends... Il est peut-être amoureux de toi...

- Casey veut juste accomplir son devoir, m'épouser en fait partie, fit Stella. Il...

- Casey est convaincu que cela se fera naturellement comme pour moi et sa sœur, avoua Théo. Sauf qu'il ne comprend pas que ma sœur veut être amoureuse...

- Oui...

- Bon le courrier du cœur... Je peux montrer le mien? demanda Lydia.

- Pourquoi t'es aussi surexcitée? demandai-je méfiant.

- Parce que je suis la seule à comprendre que cela serait plus marrant d'être absolument humain dans notre comportement, m'avoua la jeune fille. Je voudrais tellement faire des tas de fêtes ici... Rejoindre les cheerleaders aussi...

- Être une adolescente, répondis-je en souriant.

- Ha ben merci de me comprendre, fit alors Lydia. Sors ton téléphone.

- Hein? dis-je en m'exécutant.

J'avais soudainement pu voir ses yeux se mettre à briller légèrement. Tout aussi soudainement, mon téléphone s'était allumé et l'écran se déverouillait sous mes yeux. Une application de traitement de texte s'ouvrit et des lettres apparurent.

- Je peux pirater tout ce qui est électrique, lus-je. Caméra, lampe, appareil-photo... Je vois tout ce qu'il y a dedans... La vache mais c'est génial ce truc.

- Tiens t'as pris des vidéos de Stella? demanda Lydia. Ça fait pas un peu stalker?

- Hey ho... Et ma vie privée ! dis-je outrée.

- C'est mort..., me répondit Lydia.

- Tu m'as prise en vidéo ? s'étonna Stella toute rouge.

- Oui... Pour vous observer... Avant de comprendre, précisai-je.

- Au fait, sois rassurée, lui fit Lydia.

- Ha euh... Ok, marmonna Stella.

- De quoi elle parle? demandai-je.

- De rien, m'assura Stella.

- Elle voulait savoir si t'étais un accro du porno, répondit Lydia.

- Comme tu viens de t'en rendre compte, ma chère Lydia n'a pas le sens de la mesure..., marmonna Théo.

- Bah c'est pas grave... Au fait je me suis toujours demandée si on ressemblait vraiment à des humains, m'avoua Lydia.

- Euh... C'est à dire ? demandai-je intrigué.

- Viens, fit alors Lydia en se dirigeant vers la maison.

Je l'avais suivie, comme les autres d'ailleurs, et elle avait emprunté un escalier avant de tourner à droite. Elle empruntait en réalité la partie qui joignait les deux maisons.

- Je veux savoir si ma chambre est celui d'une ado normale, on n'est jamais allés chez personne..., grommela Lydia.

- Ok....Tu sais que je n'ai pas passé beaucoup de temps dans des chambres de filles? dis-je bêtement.

- Je veux juste un avis, me fit Lydia. Tadam!

Elle avait ouvert une porte me laissant comprendre que l'autre devait être celle de Casey. Je m'étais penché sur le côté pour regarder à l'intérieur et sa chambre n'était rien d'autre que l'amoncellement de tout ce que l'on pouvait trouver dans une chambre d'adolescente : des magazines de beauté et de mode, des posters de BTS, de Shawn Mendes, de affiches de films romantiques et tout ce qui pouvait bien passer par la tête.

- C'est... Coloré, dis-je.

- Ça ressemble ? demanda-t-elle.

- Ouais... T'aimes vraiment ces trucs? demandai-je en montrant les affiches.

- Ouais, j'écoute les autres filles attentivement et j'apprends... Théo, montre ta chambre.

- C'est obligé ? demanda ce dernier.

- Je me suis occupée de la sienne, fit-elle.

Soupirant encore, Théo ouvrit la marche pour nous faire passer dans l'autre partie. Cet étage leur semblait en fait réservé. Lui aussi avait ouvert la porte et c'était juste la chambre d'un fan de sport.

- Bon, on vous laisse à deux, fit Lydia en entrant dans la chambre de Théo et le tirant à l'intérieur avant de refermer.

J'étais stupéfait et paumé. Cette fille semblait plus humaine que les humaines en fait. C'était même un peu consternant. J'avais discrètement tourné mon regard vers Stella et celle-ci m'onservait.

- Tu veux voir la mienne? demanda-t-elle.

- Oui... Pourquoi pas, dis-je intrigué.

Elle m'avait juste guidé un peu plus loin avant d'ouvrir une porte. Celle-ci menait simplement à une chambre extrêmement sobres, il n'y avait que des photos de décors de cartes postales.

- Ne fermez pas la porte, fit alors Harry le robot derrière moi.

Je m'étais retourné méfiant en l'observais avant de réaliser un petit détail qui m'avait échappé lors de la discussion avec ses parents.

- Quand ils disaient te respecter..., réalisai-je soudain.

- Je..., fit-elle rougissante.

- Il serait inconvenant pour un membre d'une espèce inférieure de nuit à l'intégrité hyménale de l'héritière de Taygète, me répondit Harry.

- Harry! s'offusqua Stella alors que je restais la bouche ouverte de stupeur. Je t'ordonne de me laisser fermer cette porte...

Elle venait de la fermer, sans hésiter et vu qu'il s'agissait visiblement d'un ordre royal, notre ami le robot allait obéir. Je l'avais alors vue s'appuyer sur sa porte toute gênée.

- Je ne vais pas profiter de la situation, dis-je rapidement.

- Oser dire ça..., marmonna Stella. C'est gênant...

- Ho tu sais, je suis puceau alors, voilà quoi, dis-je comme pour la rassurer.

- Ha bon? s'étonna Stella. J'aurais cru...

- Et... Pour quelle raison ? demandai-je intrigué.

- Tu sembles plaire aux filles... Ma chambre n'est pas aussi spectaculaire que les leurs...

- Très jolie quand même, dis-je en comprenant qu'elle préférait changer de sujet. Souvenir de voyages?

- Je ne sais même pas ce que signifie partir en vacances, me lança Stella. Nos soi-disantes vacances ne sont que des stages d'entraînement...

Je venais de réaliser que Stella et les siens n'avaient franchement rien d'humain et que j'aimerais lui faire plaisir, lui donner un côté normal. Je l'avais regardée plus attentivement et j'avais décidé de suivre les conseils de Grand-mère.

- Tu... Tu vas au festival du sirop d'érable ? demandai-je complètement stupide.

- J'aimerais bien y aller, pour? demanda Stella.

- Ça te dirait qu'on y aille ensemble ? demandai-je rapidement.

- Ho oui, fit elle contente. Mais euh... Il faut que je demande l'autorisation et on risque d'avoir un chaperon... Mais je suis trop contente.

Elle s'était jetée à mon cou pour m'embrasser de joie avant de me serrer dans ses bras. Chaperon... Je venais de réaliser que c'était vraiment une princesse et puis soudain j'avais repensé aux mots de Harry. Son intégrité hyménale... Je commençais à me demander à quel point j'allais risquer ma vie dans cette histoire et surtout ce que je risquais réellement si par un étrange hasard, l'hymen d'une certaine princesse finissait rompu. Si j'avais su ce soir là que cela aurait été le cadet de mes soucis, je m'en serais pas autant préoccupé.




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