Among Us

Chapitre 7 : 07. La révélation

6779 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/12/2022 09:05

07. La révélation


Je devais être totalement fou. Même Kyle et Jane me le disaient et je suppose que vous devriez vouloir savoir également pourquoi. En réalité, j'avais fait en sorte de ne pas me venger. Naturellement, vu que j'avais réalisé qu'ils n'étaient pas humains, cela aurait été extrêmement idiot. Mais en réalité, j'avais surtout fait en sorte de ne pas porter plainte alors que Kyle semblait essayer de me convaincre. À quoi cela aurait servi? Je l'avais provoqué et ce n'était qu'une dispute d'adolescents, pas une tentative de meurtre volontaire, du moins je l'espérais quand même. J'avais bien compris que le Casey était le plus dangereux de la bande mais je lui en devais quand même une sacrée. Et oui, si il ne m'avait pas poussé de ce fichu promontoire, Stella n'aurait pas sauté à ma suite pour me sauver mais surtout, elle ne m'aurait pas embrassé. Avec honnêteté, j'avouerai que c'était le seul élément qui m'importait dans cette situation. Stella Neblar m'avait embrassé, d'elle même et ce n'était pas un pari. Mais désormais, je savais ce qu'ils étaient. Mon grand-père avait absolument raison, ils étaient parmis nous, vivant comme des humains, peut-être pour préparer une invasion. Ça, ça m'inquiétait déjà beaucoup plus quand même, je ne savais absolument rien d'eux. Et comme un espèce de gros débile bien bien profond, j'avais été impatient d'être jeudi matin pour la revoir et lui poser toutes les questions idiotes qui me passaient dans la tête, comme savoir si leurs doigts brillaient... Consternant... Mais quelle ne fut pas ma déception quand, le fameux jeudi matin, elle n'était pas là. Aucun d'eux d'ailleurs. Et forcément, toutes les rumeurs les plus folles s'étaient répandues. Certains pensaient qu'il m'avait tué, ils furent rapidement rassurés ou déçus ; d'autres pensaient qu'en tant qu'excellente secte bien basique, ils s'étaient enfermés chez eux pour un suicide collectif ou un siège contre les forces de polices, ceux-ci étant sans doute de trop gros fans de Michaël Mann ou de faits divers. Et enfin, la plus logique si ceux-ci n'étaient pas des extraterrestres, ils seraient rentrés chez eux ou du moins de là où ils venaient. C'était comme ça que j'avais appris qu'en fait la famille était propriétaire de la très grande maison depuis l'époque de mon grand-père, et de sa rencontre du troisième type j'entends, mais qu'ils n'y habitaient que depuis que les enfants étaient petits. J'avais ainsi compris qu'ils étaient loin d'être des idiots finis et savaient se cacher mais surtout, cela ne m'avait pas expliqué comment ils pouvaient être aussi jeunes alors qu'ils étaient déjà là. Et surtout, ils étaient beaucoup plus nombreux que selon mon grand-père. Moi, j'avais surtout été convaincu que Stella avait eu des ennuis à cause de moi, pour m'avoir sauvé de la mort. Et le lendemain, ils n'étaient pas revenus au lycée. J'espérais vraiment que la situation s'améliore parce que merde, je voulais mes réponses. Et la revoir surtout, pour lui parler et peut-être, si j'avais de la chance, l'embrasser de nouveau. J'étais en fait déprimé tout le long du week-end et même le dimanche soir, je tirais une gueule de dix pieds de long, complètement dégouté. J'étais convaincu que ma petite histoire particulière avec Stella avait prit fin avec ce baiser. Seule Jane semblait avoir compris que quelque chose se tramait dans l'ombre, et me turlupinait. Elle ne posait pas de question mais m'appelait pour discuter de tout et de rien, même si les Neblar et Galan revenaient sue le tapis. Le dimanche soir, à près de vingt-trois heures, alors que ma famille dormait, j'étais allongé sur mon lit au téléphone avec elle, cette dernière baillant bruyamment à l'autre bout du fil.

- Désolé de te tenir la jambe, dis-je en riant.

- Non c'est bon, je suis juste fatiguée, me fit Jane.

- C'est peut-être parce que je suis en boucle ? proposai-je à mon amie.

- Combien de fois tu m'as demandé si je pensais qu'ils venaient demain? Enfin surtout elle? me demanda Jane.

- Euh... Quatre? avais-je tenté.

- Douze... Je les ai comptées, marmonna Jane.

- Ha merde... Désolé, dis-je honteux.

- Non mais t'es à fond, c'est tout, me fit Jane en riant.

- Je te jure, c'est la première fois que ça me fait ça, dis-je alors.

- Et voilà, il se croit dans une comédie romantique depuis qu'elle a été assez folle pour sauter à sa suite, ajouta Jane visiblement très amusée.

- C'est dingue hein ? dis-je content.

- Ouais mais surtout... Bon honnêtement, pourquoi t'as pas porté plainte? demanda Jane.

- Franchement... J'en sais rien, mentis je.

Je ne pouvais clairement pas lui répondre ce qui me passait par la tête, à savoir: " Ce sont des extraterrestres et si ils doivent fuir, c'est mauvais". Quoique j'aurais bien voulu savoir sa réaction.

- C'est parce que t'as peur que Stella t'en veuille? demanda Jane.

- Non, c'est juste que moi-même je préfère éviter les emmerdes, dis-je sachant qu'après tout je lui en avais parlé de ma petite erreur, comme à Kyle d'ailleurs.

- Oui mais c'est pas parce que tu as fait une erreur que tu dois te taire si tu subis quelque chose, m'assura Jane.

- C'était un simple accident, tentai-je pour conclure.

- C'est ta décision Ryann, si tu estimes que l'on peut oublier cela, on le fera, me fit Jane.

- Ça servirait à rien et franchement, on se serait trouvé dans l'autre sens, je n'aurais rien pû faire non plus, assurai-je rapidement.

- Bon ben, c'est toi qui voit, me fit alors Jane visiblement vaincue.

- C'est cool de ta part, dis-je simplement.

- On se voit demain en cours? demanda immédiatement Jane.

- Évidemment, à demain ma grande, ai-je assuré.

J'avais raccroché et presque jeté mon téléphone sur le lit dépité. J'aurais voulu des informations moi, mais si demain, aucun d'eux ne venait, j'avais pris la décision d'y aller directement. Je ne savais pas comment cela se passerait mais je n'hésiterai pas à frapper à leur porte, quitte à finir dans une soucoupe volante. Enfin, si ils en avaient une, ils seraient sans doute déjà parti. J'avais alors placé mes mains derrière ma tête en fixant le plafond. J'étais plutôt dépressif là, perdu et malheureux. Il était extrêmement tard déjà comme le montrait ma fenêtre restée ouverte. J'avais regardé celle-ci avant d'immédiatement me redresser. J'aurais juré avoir vu quelque chose alors, je me suis redressé et je m'en suis approché doucement pour regarder.

- J'ai dû rêver, marmonnai-je intrigué en regardant dehors.

Et puis, j'avais commencé à m'inquiéter, ce ne serait pas Casey, venu finir le boulot. Intrigué mais surtout convaincu que je n'avais pas rêvé, j'avais enfilé un t-shirt pour éviter de sortir torse nu avant de refermer ma ceinture de jean que je gardais relâchée dans ma chambre et je m'étais dirigé vers ma porte. J'avais presque silencieusement tourné ma poignée avant de sortir et de la refermer aussi discrètement possible. Du couloir, j'avais entendu ma grand-mère ronfler doucement et j'avais avancé dans la maison silencieuse à cette heure de la nuit. Doucement, je m'étais dirigé vers la porte d'entrée et, après avoir saisi mes clefs, j'étais sorti. Doucement, j'avais fait le tour de la maison pour me diriger vers ma fenêtre. J'avais vérifié que celles de l'étage étaient toutes fermées et comme c'était bien le cas, j'avais sorti mon smartphone pour me servir du flash comme lampe torche. Je passais doucement le faisceau lumineux sur le sol cherchant une quelconque trace.

- J'aurais juré avoir vu quelque chose, marmonnai-je encore en avançant vers ma fenêtre.

Il n'y avait absolument rien, j'avais franchement dû rêver. Plus proche de ma fenêtre, j'avais cependant réalisé qu'il y avait quelque chose par terre et j'ai baissé mon téléphone.

- Tiens... Je sais qu'il a plu mais... C'est pas..., dis-je en me figeant et m'agenouillant. Putain des traces de pas! dis-je un peu fort avant de plaquer ma main sur ma bouche.

Je n'étais donc pas complétement fou. Certes, elle n'était pas très profonde et encore moins grande. Je m'étais redressé en regardant partout.

- Elles se dirigent vers... Ma fenêtre, marmonnai-je en suivant les traces via le faisceau.

Quelque chose était venu près de la fenêtre, je le voyais bien. J'avais alors décidé d'éclairer ma propre fenêtre et autour mais il n'y avait absolument rien à part le bois de la façade.

- Une seconde..., marmonnai-je au bout d'un moment avant de repasser le faisceau sur la façade.

J'avais cru voir une petite lueur en réponse à mon téléphone, peut-être un clou ou autre chose. Et là, juste à droite de ma fenêtre, il y avait quelque chose. J'étais immédiatement tombé à la renverse lorsque j'avais découvert ce dont il s'agissait. J'aurais juré avoir vu un visage apeuré et je m'étais reculé. Quelque chose se détachait du mur et peu à peu, cette chose changeait d'aspect. Une paire de baskets apparaissait ainsi qu'un jean et tandis que je levais mon téléphone pour découvrir un t-shirt, cette chose s'agenouilla devant moi.

- Ne fais pas de bruit, fit tout bas la voix de Stella.

Vous l'aurez deviné, mes yeux s'étaient transformés en balles de ping-pong. Ils devaient être franchement écarquillés car je venais de voir exactement ce qu'avait décrit mon grand-père. Stella avait changé d'apparence pour imiter la façade comme celui qui avait pris l'apparence du bois du fusil de Grand-père.

- Mais... Mais..., marmonnai-je.

- Chut, me fit Stella en posant sa main sur ma bouche. Calme toi.

- Hmph..., marmonnai-je sa main extrêmement douce sur mes lèvres.

- Je vais enlever ma main... Mais pas un bruit d'accord ? demanda Stella.

J'avais simplement répondu en hochant la tête pour confirmer que j'arriverai à fermer ma grande gueule. Elle avait souri avant d'enlever cette main.

- Comment tu..., dis-je en montrant le mur.

- Discutons dans un endroit au calme et discret, me fit Stella.

J'avais réfléchi quelques instants en regardant partout et j'avais vu au loin le garage, je l'avais alors indiqué du doigt et elle m'avait fait un simple oui de la tête. Elle m'avait tendu la main et je l'avais saisie avant d'être redressé comme un simple oreiller. J'avais regardé Stella, légèrement choqué de sa force, et elle s'était mise à rougir avant d'avancer. Par méfiance, j'avais éteint la lumière de mon téléphone avant d'atteindre le garage que j'avais ouvert discrètement.

- Entre, chuchotai-je.

- Merci, me fit Stella.

Je n'arrivais pas à croire qu'elle était là, chez moi ou plutôt chez ma grand-mère, mais j'avais quand même fermé la porte du garage derrière nous. Elle s'était simplement dirigée vers le pick-up avant d'ouvrir la portière dans un crissement qui l'interpella. Elle hocha juste la tête avant de s'asseoir sur le siège passager. Je venais de comprendre que j'allais sans doute avoir besoin d'être assis pour tout cerner. J'avais donc fait le tour de mon pick-up pour m'installer derrière le volant. L'observant, j'avais immédiatement remarqué que Stella fixait le pare-brise comme si elle allait faire une connerie.

- Tu te souviens de ce que tu m'as dit sur la rive ? demanda Stella.

- J'étais un peu sous le choc, avouai-je alors.

Stella me regarda attentivement avant de se tourner vers moi en s'installant confortablement.

- Tu m'as demandé d'où je venais, me rappela Stella.

- Oui..., réalisai-je. Tu comptes me le dire?

- Moi et ma famille, nous venons de très loin, dit-elle alors.

Je l'avais regardé méfiant, c'était clair que c'était loin mais allait-elle me dire la vérité.

- Tu viens d'où ? demandai-je.

Et là, comme dans une vieille série que j'avais déjà vu, elle leva juste un index vers le haut.

- Je suppose que c'est pas le Canada, marmonnai-je. La lune ?

- Non...

- Mars? proposai-je.

- Nous venons des Pléiades, me fit Stella.

- Euh... C'est sur que c'est pas dans le Connecticut, marmonné ne sachant pas du tout où c'était dans l'espace.

Stella me regarda et sourit, visiblement amusée. Elle inspira profondément avant de s'expliquer.

- Les Pléiades, c'est comme cela que vous les appelez...

- Vous les appelez comment? demandai-je alors perdu.

- L'Amas, me fit d'ailleurs Stella en réponse. C'est en effet un Amas stellaire ouvert, dans la constellation du Taureau, parfois appelé aussi la Poussinière par vous, les humains. A l'œil nu, on y distingue habituellement six étoiles, exceptionnellement de sept à dix, depuis la Terre . Aux jumelles, on en dénombre une bonne trentaine. Avec des moyens photo-graphiques associés à de puissants télescopes, on en a recensé plus de trois mille.

- Et c'est loin? demandai-je ne sachant pas quoi dire.

- C'est à quatre cent dix années lumières de la Terre..., m'expliqua Stella. Nous venons plus précisément de l'étoile que vous appelez Taygète.

- Donc... Tu es une extraterrestre..., dis-je quand même sous le choc.

- Une Tayenne, dans votre langue..., m'expliqua Stella.

- Pourtant tu as l'air humaine, dis-je en la regardant de haut en bas, m'attardant un peu à certains endroits.

- Ne te gêne pas surtout, me dit-elle froidement.

- Non mais c'est surprenant, marmonnai-je pour me défendre.

- Je comprends mais...

- Comment t'as fait ça dehors? demandai-je.

- Cela fait partie de mon héritage Tayen, me fit Stella avant de lever la main. Regarde bien.

Elle posa sa main doucement sur le métal de la portière et je pus alors voir son bras en prendre l'apparence petit à petit.

- C'est dingue, me contentai-je de dire.

- J'adopte la matière de ce que je touche et ses attributs, fit-elle en tendant sa main désormais métallique.

- Donc c'est du métal ? demandai-je avant de toucher sa main.

- Oui, me fit Stella. Pourquoi tu ne sembles pas plus étonné que ça ?

- Ho... Je..., marmonnai-je.

- On dirait que t'as déjà vu ça, marmonna Stella.

- Vous pouvez tous faire ça ? demandai-je immédiatement.

- Non, je suis la seule des quatre, avoua Stella.

- Alors c'était toi? demandai-je ensuite.

- Quoi? s'étonna Stella.

- Mais tu as quel âge ? l'ai-je immédiatement interrogée.

- J'ai seize ans... Comme toi, me répondit Stella. Pourquoi tu me demandes ça ?

- Tu as rencontré mon grand-père, il y a bien des années, dis-je alors.

- Ton grand-père? demanda Stella choquée. Non... Enfin comme le mari de la patronne de Chez Granny il y a dix ans quand on a emménagé...

- Non...

- Ho tu parles de Maman, dit-elle soudainement. Je comprends mieux...

- Quoi? Mais attends... J'y comprends franchement rien..., dis-je choqué.

- Bon... Je vais t'expliquer mais je n'ai pas beaucoup de temps... Lydia est la seule à savoir que je suis là, me fit Stella. Je ne pense pas que les autres auraient été d'accord...

- Donc tu as pris la décision de me dire la vérité ? insistai-je.

- Oui... Car tu as compris... Et qu'il s'est passé quelque chose..., fit-elle en me fixant.

- Parce que tu m'as embrassé ? demandai-je intrigué.

- Entre autres... Je m'excuse, je n'ai pas pû résister... Et j'ai encore du mal, me fit Stella.

- Pardon? demandai-je alors surpris.

- S'il-te-plaît... Écoute et bon sang ne pose pas de questions mais surtout, ce que je vais te dire doit rester absolument secret... Je suis assez claire? m'interrogea Stella un peu sèchement.

- Ok j'écoute et je ferme ma gueule, dis-je en la regardant.

Et là soudainement, elle m'embrassa comme si sa vie en dépendait. Elle était presque fiévreuse dans ce baiser et j'y répondis comme je pus, légèrement supris que j'étais. Et là, je ne m'étais à nouveau pas senti bien.

- Désolée..., fit-elle en cessant ce baiser.

- Mais..., dis-je en reprenant mon souffle. Pourquoi ça...

- Je vais t'expliquer... Commençons par le début...

J'avais décidé d'écouter attentivement sans poser de questions. Cela semblait assez compliqué alors.

- Je vais utiliser les noms que vous les humains donnez aux étoiles par soucis de compréhension, me précisa Stella.

- J'y connais rien de toute manière, précisai-je également.

- Pas grave... Donc nous venons des Pléiades, me précisa Stella. Huit planètes principales et leurs colonies, Alcyone, Maïa, Mérope, Electra, Taygète, Atlas, Astérope, Pléione et Celasno.

J'avais déjà zappé la moitié des noms mais je ne voulais pas l'interrompre. Je préfèrerais en effet écouter et me la fermer.

- Chacune de ces planètes est dirigée par une famille royale, comme certains pays sur Terre, précisa Stella. Depuis des siècles, les familles envoient des explorateurs à travers l'espace pour entrer peu à peu en contact avec les espèces endémiques des différents systèmes... Tu suis ?

- En bref... Vous êtes déjà venu sur Terre ? demandai-je au cas où.

- C'est cela... En fait mes ancêtres sont principalement entrés en contact avec les amérindiens, les incas, les mayas..., m'expliqua Stella. Plusieurs planètes estimaient qu'en tant qu'espèce la plus évoluée, ou presque, nous avions pour devoir d'aider les autres dans leur évolution. Mais le problème... C'était Astérope.

Elle marqua un temps d'arrêt en grimaçant. Cela allait devenir visiblement grave.

- Eux, ils ont toujours estimé que notre évolution nous permettait de nous emparer des autres planètes, avoua Stella. Par la force ou l'extermination des espèces endémiques... Naturellement, pendant des siècles l'Amas a tout fait pour les empêcher de réaliser leurs plans. Il y a cent ans, ils ont décidés de passer outre les recommandations.

- Ils ont commencé à envahir les planètes ? demandai-je quand même.

- Oui..., répondit Stella. Nous nous en sommes rendus compte assez vite et nous avions entamé un blocus. Il a duré cinq ans... Puis Astérope a démarré la guerre.

- Vous êtes des réfugiés ? demandai-je choqué.

- Oui, j'y viens, m'assura Stella. Ils ont immédiatement attaqué Mérope et Electra, les conquérants en moins d'un an... Les autres planètes n'étaient pas vouées à la guerre, nous avions bien des forces de défense mais pas de véritables armées... Peu à peu... Les autres planètes sont tombées, l'une après l'autre... Il ne resta rapidement que Taygète, ma planète totalement opposée à la guerre et Celasno qui était prête à se rendre pour obtenir une paix même précaire... Astérope ne s'est pas souciée du traité et a terminé ce qu'elle a commencé... Il y a un peu plus de quarante ans, il a fallu évacuer...

- Je suis désolé, fis-je ne sachant pas comment réagir.

- Je n'ai aucun réel souvenir de Taygète, à part ce que l'on m'en a dit, me précisa Stella.

- Tu es née ici, compris je.

- Pas... Pas vraiment... En fait, moi et les trois autres avons été conçus sur...

- Quatre autres, précisai-je.

- Quoi? demanda Stella.

- Vous êtes cinq non? demandai-je légèrement perdu.

- Harry est différent, me précisant Stella. Je t'expliquerai après... Nous avons été conçus sur Taygète et Celasno pour Lydia et Casey. Mais on nous a tous placé en stase d'hibernation capable de stopper notre développement génétique pour nous cacher. Nous sommes quasiment tous sortis il y a quinze ans.

- C'est... Mais...

- Attends... J'ai une question aussi, me fit Stella. Pourquoi tu me parles tout le temps de ton grand-père ?

- Il en a rencontré deux, l'année de la naissance de mon père... Depuis il est convaincu que les extraterrestres vivent sur Terre, précisai-je. Vous êtes nombreux à avoir pu quitter la planète ?

- Deux enfants de chaque planète restante et deux domestiques destinés à leur servir de parents, me précisa Stella.

- Ce ne sont pas vos parents ? demandai-je choqué.

- Techniquement si, adoptifs au moins. Moi je considère les miens comme tels, précisa Stella. Mes parents étaient obligés de rester là-bas...

- D'accord..., marmonnai-je. Et Harry alors ?

- Lui, il était déjà sur Terre, pour la protéger, me précisa Stella. Il était caché et en sommeil attendant une programmation pour servir.

- Une programmation ? avais-je presque crié. C'est un...

- C'est un Centurian... Euh... Vous appeleriez cela un robot, fit Stella.

- Un robot ? répétai-je bêtement. Pas plus invraisemblable...

- C'est sûr...

- Dis moi... Tous les extraterrestres ressemblent aux humains ? Parce que dans les carnets de Grand-père, ils étaient différents..., marmonnai-je inquiet.

- Nous ne ressemblons pas aux humains, pas du tout même, précisa Stella qui me fit un peu peur. Enfin si... À l'origine, nous aurions dû avoir l'aspect de quartz. C'est notre peau. Mais... Nos parents ont décidés de mêler nos ADN à ceux des humains pour que nous puissions nous cacher. Nous avons conservé la majorité de nos attributs quand même mais nous avons l'apparence d'humain. Pour information, nos parents n'ont celle-ci qu'artificielllement.

- D'accord..., marmonnai-je. Mais les attributs ?

- Oui, déjà certaines capacités comme celle que tu as vu. Étrangement, nous avons tous les quatre développés une capacité différente, sûrement par le mélange d'ADN... Par contre, nous sommes tous plus forts, plus rapides, plus agiles et sans doute plus intelligents que les humains. Mais comme tu le constates, pas forcément plus modestes.

Je l'avais regardé étonné et je l'avais vu sourire, elle essayait de faire de l'humour. J'avais souri quand même.

- Mais... Pourquoi je suis le seul à réagir bizarrement près de toi ? demandai-je.

- Ho ça, c'est plutôt lié à notre nature... Notre sang, encore en partie extraterrestre, est sensible à un élément, me fit alors Stella. En fait... Vous les humains avait ce même attribut en vous, vous produisez une sorte de courant électrique avec votre cerveau. Quand tu ne te sens pas bien c'est parce que je l'absorbe...

- Je suis une brêle... J'y comprends rien, avouai-je.

- C'est normal, vous n'avez presque pas exploré les capacités de vos cerveaux, me fit Stella. Ce courant électrique alimente tout votre corps et, comme quand tu as été blessé, je peux transférer du mien, ce qui t'a guéri.

- Tu m'as envoyé de ton courant électrique ? demandai-je en essayant de comprendre.

- Oui, fit-elle gênée.

- Merci alors, dis-je.

- Ho euh... De rien, fit-elle encore plus gênée.

- Mais pourquoi je suis le seul couillon qui se le fait absorber quand t'es près de moi? demandai-je ne comprenant toujours pas ce détail.

J'avais pu repérer aisément qu'elle ne cessait de se gratter les mains nerveusement et n'osait pas vraiment me regarder.

- J'ai un truc pas net ? Une maladie incurable ? demandai-je inquiet.

- Non... Euh..., fit-elle extrêmement rougissante. C'est que... Ton courant me plaît, ajouta-t-elle en se mordant la lèvre.

J'avais écarquillé les yeux, ne comprenant pas pour autant. Mais cela expliquait quand même toutes ses réactions étranges.

- Mon courant te plaît ? demandai-je.

- Oui, il est spécial... Sur une longueur d'onde légèrement différente de la moyenne... Je l'ai sentie dès que je t'ai vu... Et inconsciemment, j'ai envie de l'absorber..., avoua Stella.

J'avais l'impression d'être dans un roman de vampire pour adolescents. C'était presque pareil que leur attirance pour le sang. En fait je ne lui plaisais pas vraiment, seul mon courant électrique lui plaisait.

- Cela ne te gêne pas trop? demanda alors Stella toute bizarre.

- Tu n'y peux rien, dis-je bêtement.

- Bah quand même..., fit-elle honteuse.

- Cette envie d'absorber..., hésitai-je. C'est pas comme de la nourriture... C'est ça ?

- Moui... Sur nos planètes, c'est comme ça que nous sélectionnons... Euh... Nos compagnons de vie..., fit-elle soudainement en se raclant la gorge.

Je la regardais encore plus perdu et elle dut s'en rendre aisément compte.

- Ça... Ça n'a pas la même valeur ici, dit-elle. Et puis ça doit jouer...

- Ça tombe bien je comptais te demander de sortir avec moi, dis-je bêtement.

Stella m'avait regardé comme si je lui avais annoncé que moi aussi j'étais un extraterrestre.

- Tu... C'est vrai? fit-elle tellement contente que je me disais que c'était tout bon.

- Ouais... T'es pas obligée de dire oui, dis-je quand même.

- Je... Je dois réfléchir, fit-elle soudainement.

C'était pas franchement la réponse que j'avais espérée mais comme ce n'était pas non plus un non définitif, ce n'était pas si mal.

- Mais... Si j'ai bien tout compris, vous êtes arrivés il y a longtemps, vivant plus tard pour vous quatre, commençai-je. Mais vous êtes en danger alors?

- Les dirigeants d'Asterope nous cherchent, avoua Stella.

- Ici sur Terre? demandai-je soudainement inquiet.

- Oui, c'est pour ça que vous voyez de plus en plus d'objets volants non identifiés, précisa Stella.

- Donc vous n'êtes pas si bien cachés... Ils savent que vous êtes sur Terre donc? demandai-je ensuite.

- Sur Terre exactement... Nous n'en sommes pas totalement sûrs en fait, m'expliqua Stella. Mais en tout cas ils cherchent visiblement partout mais nos alliés de l'Amas ont sans doute tout fait pour brouiller les pistes.

- Donc ce n'est pas spécifiquement la Terre, marmonnai-je compréhensif.

- Je pense qu'ils s'en doutent un peu quand même car ils nous cherchent, avoua Stella.

- Je comprends pas... Taygète et Celasno... Ces planètes sont déjà conquises donc pourquoi vouloir les réfugiés ? demandai-je soudainement.

- C'est compliqué à expliquer, me fit Stella.

Jr l'avais alors regardée en écarquillant les yeux, elle semblait estimer que pour l'instant c'était simple. Elle avait dû comprendre le sens de mon regard et elle soupira.

- Pour faire simple, les planètes principales des Pléiades se sont toujours entendues pour gérer l'Amas sauf Astérope évidemment, me fit simplement Stella.

- Pour l'instant je cerne le concept... C'est comme les Nations Unies en somme, dis-je en prenant un exemple humain.

- C'est tout à fait cela... Mais comme trois planètes dirigeaient un peu le tout, certains avaient pensés qu'un traité permettrait d'unifier l'Amas sous une seule dynastie, continua Stella.

- Un traité ? Du genre? demandai-je un peu perplexe.

- Un accord fut conclu pour unifier les royaumes de Taygète et Celasno, un double traité exactement, précisa Stella en me regardant.

- Et donc? insistai-je.

- C'est pour ça qu'ils doivent nous retrouver avant nos dix-neuf ans, précisa Stella.

- C'est précis... Mais pourquoi dix-neuf ans? demandai-je.

- Parce que c'est à cet âge que nous atteignons la majorité, me fit Stella. Et ils veulent empêcher le traité d'arriver...

- Et il implique quoi exactement ce traité ? demandai-je.

- Il... Il implique que les deux familles royales doivent doublement s'unir pour régner, une union par planètes, me fit Stella.

- Donc... Si je pige tout, marmonnai-je. Il doit y avoir un mariage entre les familles royales de ces deux planètes... Donc ils cherchent tous les survivants pour les éliminer ? Et ils sont aussi sur Terre?

J'étais peut-être un peu con mais je n'avais pas tout cerné. Je n'avais en réalité pas vraiment fait le lien. Le regard que m'adressa alors Stella avait été tellement éloquent que soudain, je venais de comprendre.

- Attends tu..., marmonnai-je.

- Je m'appelle Shittelha II, princesse de Taygète, fille du Roi Khyrhan III et de la Reine Bekshit, sœur jumelle de prince Teeyo IV.

Autant le dire, heureusement que j'étais assis. Je la regardais comme si elle m'annonçait l'apocalypse en avance.

- Ho putain... T'es une des héritières? demandai-je choqué. Et ton frère est l'autre ? Bordel... Vos prénoms sont assez ressemblant...

- Oui, par simplicité mais ces prénoms sont courant sur Terre, avoua Stella. Nos parents ont dû être...

- Je suis désolé, précisai-je quand même.

J'étais également un peu dégouté. Je venais de comprendre que si Stella, ou Shittelha II même si Stella est plus simple, voulait sauver sa planète ; elle devait contracter un mariage royal. J'étais franchement mal barré pour espérer une avancée sentimentale.

- Tu comprends pourquoi j'avais peur de ce que je ressentais, dis-je alors. Je n'en ai pas le droit...

- Mais... T'as jusque tes dix-neuf ans... T'as quand même le droit d'en profiter un peu de ton adolescence non? demandai-je en pensant surtout à moi.

- Si c'était si simple..., marmonna Stella. Évidemment je pense que tu es un garçon gentil même si j'ai absolument tout fait pour t'éviter à cause de ton onde électromagnétique...

- C'est gentil de penser ça, alors qu'est-ce qui te gêne ? demandai-je.

- Attends... Ça te générait pas? demanda Stella. effarée.

- Bah... Si t'arrives à te contrôler... Non, avouai-je.

Elle était légèrement stupéfaite mais il faut reconnaître qu'elle me plaisait avant que je ne sache tout ça. Alors pourquoi se gêner ?

- Ryann... C'est pas si simple..., marmonna Stella.

- Et en quoi? demandai-je encore.

- Mais tu as écouté que je devais épouser le prince de Celasno ? insista Stella.

- J'ai entendu, grommelai-je. Mais tu as précisé double union, une ne pourrait pas suffire ?

- Tu crois franchement que c'est aussi simple de lutter contre une décision royale prise à notre naissance ? demanda Stella consternée.

- Oui... Enfin non je veux dire, marmonnai-je. Mais bon... Vous pourriez avoir envie d'autre chose toi et ton frère non? Il est bien avec Lydia... Bon d'accord elle est comme vous mais dans sa situation aussi c'est compliqué. Elle sait ce que ça implique non?

Stella me regarda et ouvrit la bouche de stupéfaction. Soudain, elle s'était massé le haut du nez comme dépitée.

- T'as pas l'air d'avoir compris... Mon frère doit épouser la Princesse Lin-Tyaha de Celasno..., me fit Stella doucement.

- Et...

- Et moi le Prince Khan-Shey..., dit-elle ensuite.

J'avais bien compris, enfin je le croyais. Et puis mes petits neurones pas très bien branchés avaient fait le rapprochement. Je venais enfin de saisir.

- Ça ressemble à...

- Lydia et Casey, confirma Stella.

- Tu dois épouser ce connard? demandai-je choqué.

- Casey voulait juste me protéger, le défendit Stella.

- Il m'a jeté du promontoire ! dis-je alors sachant que pourtant je ne voulais pas me plaindre.

- Je sais... Casey est amoureux de moi... Mais moi..., hésita Stella.

- Toi non? demandai-je intéressé.

- Quand Théo et Lydia se sont naturellement rapprochés, j'avais cru devoir faire un effort également, avoua Stella. Il est gentil, doux, cultivé mais... Je ne sais pas... Je ne ressens pas la moindre résonnance...

- Hein? m'étonnai-je.

- Théo et Lydia... Ils sont attirés l'un par l'autre depuis toujours, déjà petits ils passaient tout leurs temps à jouer ensemble... Moi je ne la sens pas la résonnance, expliqua Stella. Je dois la ressentir, c'est obligé... Mais Maman me dit que ça peut arriver à n'importe quel âge.

- Je comprends, c'est ton devoir mais...

- Et pourtant... J'ai fini par ressentir la résonnance..., grommela Stella.

Et elle tourna la tête vers moi, me faisant comprendre que j'étais la source du problème.

- Tu la ressens avec moi ? demandai-je intrigué.

- Oui, fit Stella. Dès l'instant où j'ai senti cette émanation... J'ai enfin compris pourquoi ils étaient comme ça et même Casey a compris ce que tu me faisais... Parce que j'arrive pas à m'empêcher de vouloir ton onde.

- Ok donc il veut me faire la peau? demandai-je paniqué.

- Non, me rassura Stella. Mais il est nerveux... Il comprend que je ressens des choses pour un humain... Mais justement je ne dois pas... Je voulais te dire que rien ne doit se passer...

Elle avait ouvert la portière du pick-up pour en descendre et, comprenant qu'elle voulait partir, j'avais fait de même.

- Mais attends, dis-je.

- Je ne peux pas Ryann, m'avertit Stella. Ça va devenir très dangereux.

- Mais pourquoi ? demandai-je.

- Tu te rends compte que tu meurs à petits feux à chaque fois ou pas? me demanda Stella consternée.

- Tu es aussi capable de ne pas le faire, comme sur la rive, dis-je alors.

- Peut-être mais je veux ton onde ! me fit Stella.

- Et... C'est mauvais? demandai-je.

- Mais merde oui! s'énerva Stella. Je peux te tuer si je l'absorbe trop... T'es en danger dès que tu es près de moi, fit-elle en commençant à s'éloigner.

Je n'allais pas la laisser partir comme ça et je m'étais déplacé dans le garage pour me placer devant elle.

- Je suis sûr que ça doit pouvoir se contrôler, dis-je alors.

- C'est trop dangereux... Et ils s'approchent aussi...

- Quoi? m'étonnai-je.

- Eux... Ils ont compris que nous étions sur Terre, on a eu cette information par des partisans restés là-bas..., m'avoua Stella. Je ne peux pas t'impliquer...

- Je suis déjà impliqué, depuis que vous avez rencontré mon grand-père, dis-je alors. Et crois moi je sais tenir ma langue...

- Tu crois que tu vas pouvoir t'en sortir face à une race belliqueuse pour qui vous n'êtes que des macaques légèrement plus évolués? demanda Stella.

- Sympa comme appellation..., marmonnai-je presque vexé.

- C'est ça... Même la bombe atomique ne pourrait égratigner un vaisseau d'Astérope, si on mêle les humains vous êtes fichus ! m'avoua Stella.

- Mais tu préfères abandonner tes sentiments ? demandai-je consterné.

- Tu crois franchement que j'en suis capable ? demanda Stella vexée. J'en suis incapable ! Je ne peux pas oublier ton onde!

Elle me regarda soudainement gênée et tourna la tête sur le côté. Je venais de comprendre que cette résonnance, elle ne pouvait pas réellement lutter contre. Peut-être était-ce l'équivalent des coups de foudre pour les gens de sa planète...

- Euh... Stella... Ou Majesté ? demandai-je gêné.

- Stella... Surtout pas de révérence ou de conneries du genre, on a déjà eu du mal à empêcher Harry de le faire, me dit-elle rapidement.

- Tu préfères te faire du mal... Parce que tu es amoureuse d'un humain ? demandai-je doucement.

- D'un humain que je pourrais tuer à la moindre occasion parce que je ne peux pas m'en empêcher, précisa Stella.

- Et si cet humain est prêt à prendre le risque ? demandai-je alors.

- T'es complètement..., fit-elle hésitante avant de me poser une toute autre question. Tu es sérieux ?

- Oui, plutôt oui..., dis-je alors en m'approchant de sa joue avec ma main.

- C'est dangereux, fais pas ça, fit-elle en se reculant.

- Stella... Je veux prendre ce risque, dis-je bêtement.

J'avais alors saisi l'occasion et je m'étais approchée d'elle pour l'embrasser. Elle semblait désireuse de s'éloigner mais en même temps, elle devait en avoir aussi envie. Elle finit simplement par me laisser m'approcher et nos lèvres se touchèrent. Elles étaient douces mais surtout, c'était le premier baiser que j'initiais moi-même. Elle tremblait un peu et j'avais compris qu'elle avait peur.

- Arrête, fit-elle en me repoussant doucement.

- Stella... Je suis dans ton camp, dis-je alors. Si vous êtes en danger, je veux vous aider... Et je refuse clairement que tu oublies ce que tu ressens...

- Si c'était si simple... Lydia me dit de foncer, de ne pas ignorer ce que je ressens mais... Ça va te tuer à la longue... Et mes parents refuseront...

- Laisse moi les rencontrer... Vous rencontrer réellement, je ne connais aucun de vous mais je veux vous connaître..., insistai-je. Je veux dire également merci à celle qui a épargné mon grand-père...

- Ryann... Ma famille n'est pas comme les autres, précisa Stella. Nous sommes deux espèces différentes...

- Et alors? Je croyais que vous étiez en partie humains? demandai-je ensuite.

- Ryann...

- Laisse moi défendre ma cause au moins... Et puis, si tu ne veux pas... On n'est pas obligé d'être ensemble mais je veux les rencontrer... Je sais pour vous, je ne pourrai pas l'ignorer...

Stella se dirigea vers la porte du garage sans me répondre. J'avais peut-être laissé passer ma chance. Arrivée à la porte, elle se retourna brusquement.

- J'ai envie de savoir pourquoi je ressens cela... Pourquoi j'arrête pas de penser à toi... Mon comportement est étrange..., marmonna Stella.

- Étrange ? C'est à dire ? demandai-je méfiant.

- Tu ne m'as repérée que ce soir mais...

- C'était pas la première fois, me fit Stella. Je suis déjà venue t'observer...

- Tu as vu des choses gênantes ? demandai-je au cas où.

- Non... Mais j'aime te regarder dormir..., fit-elle gênée. Ton onde électromagnétique est encore plus douce...

- C'est un compliment ? demandai-je quand même vu que ce concept me restait étranger.

- Oui... Je vais organiser une rencontre mais eux aussi pourraient vouloir absorber ton onde... C'est dans notre nature d'aborder celles qui sont puissantes..., m'avoua Stella.

- Contacte moi quand tu es prête, dis-je alors.

Et elle était sortie. J'étais un peu dépité quand tour à coup, elle repassa sa tête.

- Je t'ai vraiment plu depuis le premier jour? demanda-t-elle.

- Oui, fis-je en passant la main dans mes cheveux un peu gênés.

- Donc tu me draguais? insita Stella.

- Euh... Je plaide coupable, dis-je alors en souriant.

- Intéressant..., fit-elle pensive. Tu es le premier à essayer... Mais franchement t'es pas très clair ni très doué, me dit-elle enfin. Je te tiens au courant.

Et elle était cette fois réellement partie. Le dernier propos était vexant mais franchement je m'en foutais totalement. J'étais sur un petit nuage d'apprendre qu'elle ressentait quelque chose et je m'étais d'ailleurs permis une petite danse de la victoire. Et soudainement, je m'étais figé en réalisant que j'avais mis les pieds dans une guerre opposant des espèces évoluées. J'avais enfin réalisé que la Terre et ses systèmes de défenses visiblement complètement inutiles avait de grosses probabilités de voir débarquer leurs ennemis. Ma famille était peut-être en danger après tout. Mais moi, j'avais désormais un ennemi tout désigné, un certain prince qui devait voir une princesse spatiale le fuir. Je m'étais donc dit, à cet instant là, que je venais clairement de réduire et ce, de manière assez drastique, mon espérance de vie. J'étais dans une merde que je pouvais qualifier d'intergalactique... Et ce n'était pas clairement pas peu dire...




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