Among Us

Chapitre 9 : 09. Le festival

7785 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 21/12/2022 09:13

09. Le festival


C'était officiel, j'avais le droit de sortir avec Stella. Bon d'accord je devais avoir l'air un peu con à me monter le bourrichon durant des heures avant ce festival à la con. Je ne savais franchement pas quoi mettre et je n'avais en réalité nullement cessé de changer d'avis. Dire que je pensais que ce genre de scènes étaient totalement stupides dans les films et là, j'étais tout bonnement en vedette dans cette même scène. En réalité, comme cela allait être officiellement notre premier rencard, je me demande si je devais y aller à fond ou y aller décontracté. Si j'avais opté pour la première solution, j'aurais choisi une belle chemise mais c'était vraisemblablement la seconde option qui était plus intelligente et logique. Mais même si j'avais pris cette décision, je n'étais franchement pas plus avancé. Si je mettais un t-shirt d'un groupe de rock et qu'elle n'aimait pas, j'aurais l'air con et pas qu'un peu. J'avais ensuite envisagé un t-shirt humoristique mais je n'avais aucune idée de son ouverture à l'humour. Si seulement j'avais eu plus de t-shirt d'inspiration de voyage, cela aurait été tellement plus simple pour moi. En fait, le seul t-shirt qui pouvait faire un peu voyager c'était un t-shirt à l'effigie du Golden Gate Bridge. Bon ben j'avais opté pour celui-là et ce n'était guère plus avancé. J'allais porter un jean bleu foncé, ça c'était certain, mais j'hésitais à mettre quelque chose au-dessus du t-shirt parce que bon, je me gelais toujours les noisettes depuis notre arrivée. J'avais opté pour une chemise à carreaux que j'aurais pu qualifier de modèle couleur locale. Bienvenue dans les clichés,. c'était tellement con sachant que elle, elle n'était pas une fille que l'on rangeait dans les clichés. Le choix enfin définitivement posé, je m'étais dirigé dans ma salle de bain pour avoir l'air présentable. Un petit coup de peigne par ci, un coup de rasoir bien net par là, une petite coupure en plus... J'étais pire qu'une midinette à son premier rencard, je n'avais même pas été comme ça à mon tout premier rendez-vous avec une fille. Mais pour Stella, c'était différent. Je voulais faire bonne impression, que ma chère princesse extraterrestres n'ait pas honte de son humain. J'avais par contre ouvert mon placard à pharmacie pour récupérer un peu d'eau de Cologne à l'ancienne, autant pour le côté fragrance que le côté utile pour la coupure, et mes yeux s'étaient posés sur une boîte qui était apparue après mon retour de chez les Galan et Neblar. Ma mère, désireuse de me gêner et cela ne faisait absolument aucun doute, avait estimé que je risquais d'en avoir besoin. Bêtement, à chaque fois que je voyais cette boîte toujours complète, je me demandais seulement si son faux corps humain était fait tout pareil que celui d'une fille Made In Earth. C'était son terme à elle, quand lors d'une de nos conversations sur téléphones, elle m'avait dit aimer les mêmes choses que ce type de filles. Bon, plus évasif tu meurs mais cela m'avait rassuré. J'avais refermé le placard à pharmacie et j'étais revenu dans ma chambre.

- Beurk, ça pue, me fit Ben assis sur mon lit.

- T'as qu'à pas rentrer sans prévenir, grommelai-je en le regardant.

- Pourquoi tu mets ça ? demanda Ben.

- Pour sentir bon, crétin, marmonnai-je.

- Papa aussi il en met quand il va au restaurant avec Maman, me fit Ben.

J'avais regardé Ben consterné, ce dernier m'évoquant des soirées à rallonge à entendre parler de Pokémon. Au moins, ce n'était pas pire que dans le film avec Bella Thorne où les baby-sitters essayent de sacrifier l'enfant au démon... Quoique parfois, l'idée ne m'était pas toujours si peu envisageable.

- Mouais je suis au courant... J'ai même fini par me retrouver avec un petit frère, dis-je extrêmement mesquin.

- Hein? s'étonna Ben.

- Non rien, marmonné en m'allumant une cigarette.

- Tu vois ton amoureuse ? demanda Ben.

- Je peux savoir ce que ça change ? rétorquai-je exaspéré.

- Tu vas lui fait des bisous ? insista le nabot.

- Lache moi, grommelai-je en le regardant toucher à mes romans pour regarder les couvertures.

- Tu vas lui faire un bébé ? demanda soudain Ben.

Je m'étais totalement étouffé avec la fumée de ma cigarette. D'où il savait ça lui? Pas que je voulais coucher avec elle, mais comment cela se fait j'entends.

- Quoi? demandai-je en me raclant la gorge.

- Ben si tu l'aimes que tu lui donnes la main et que tu lui fais des bisous, il peut y avoir un bébé, m'assura Ben. Tu savais pas?

- Si bien sûr, marmonnai-je franchement rassuré.

- Tu vas lui faire des bisous ? T'as pas une photo ? demanda Ben. J'ai toujours voulu une sœur.

- Moi aussi, merci Papa de t'être loupé, grommelai-je. Je peux savoir ce que tu fous là ? demandai-je.

- Papa et Maman sont toujours en train de s'habiller, avoua Ben.

- Euh... Ouais...

- J'ai même entendu l'eau de la salle de bain, avoua Ben.

- Ok..., marmonnai-je.

Je n'étais franchement pas trop dupe de ce qu'ils devaient être en train de faire quand lui était descendu. Mes parents utilisaient toujours leur salle de bain dans ce genre de situation. Cela n'avait rien de choquant de me dire que mes parents avaient des relations sexuelles, j'ai quand même un petit frère. Par contre vu que le départ était prévu, ils devraient déjà avoir fini.

- Je peux venir avec toi ? demanda soudain Ben.

- Hein? Ben on y va tous les quatre, dis-je sachant que Grand-mère tenait un stand.

- Non voir ton amoureuse, me fit Ben comme si c'était logique.

- Sûrement pas, allez descends du plumard et va dans le salon, dis-je en attrapant ma veste.

J'avais littéralement poussé Ben dehors avant d'attraper mes bottines et de les mettre à mes pieds. J'avais soudainement entendu mes parents descendant les marches et je les avais fixé outré.

- Franchement ? marmonnai-je en voyant le sourire béat paternel et l'euphorie maternelle.

- Désolée, fit ma mère. C'était fermé.

- Encore heureux, dis-je en indiquant Ben.

- Oui mais c'est normal, me fit simplement ma mère tandis que mon père avait la tête d'un adolescent pris sur le fait.

- Je t'ai dit le contraire ? demandai-je alors sachant que ma mère et sa culture européenne était plus ouverte.

- Non, c'est vrai, fit ma mère en riant.

- C'est juste qu'on est censé aller en famille à ce festival, grommelai-je.

- Tout ça parce que tu voulais y aller tout seul, précisa ma mère avec un clin d'œil.

- D'ailleurs pour information, dès qu'on descend de la voiture, on ne se connait plus, leur dis-je mesquin.

- T'as honte de nous ? demanda mon père surpris. Je sais qu'ils ont les moyens...

- Nous ne sommes assez biens ? demanda ma mère méfiante.

- Je n'ai pas honte de vous mais de ce que toi, tu pourrais dire pour me foutre la honte, dis-je en montrant ma mère d'un index bien accusateur.

- C'est le devoir d'une mère, fit-elle amusée. J'ai cherché les photos de toi tout nu quand tu étais bébé.

- Ho bon sang, grommelai-je en sortant de cette maison de fou.

Je m'étais rapidement dirigé vers la voiture familiale en attendant devant que mes parents si chiants se dépêchent. Ceux-ci prenaient franchement leur temps mais en même temps, ils avaient bien couverts Ben vu comment on se les gelait. Je les regardais avec impatience et ma mère qui se dirigeait vers la portière passager l'avait bien remarqué.

- C'est mignon l'impatience des amoureux, fit-elle en riant.

- Vous comptez me faire ça à chaque fois ? demandai-je intrigué.

- C'est si marrant de te mettre mal à l'aise, me lança ma mère.

- Ho oui, c'est tordant, grommelai-je en montant dans la voiture.

Quelle idée stupide qu'une sortie en famille. Comme si je ne pouvais pas aller de mon côté avec mon cercueil roulant. Surtout qu'après tout, ils savaient très bien que j'allais me tirer à la seconde même où on allait arriver pour retrouver Stella. Mais non, ils s'étaient fait un petit plaisir visiblement. Le trajet fut infernal, mon frère n'arrêtant pas d'insister sur le fait qu'il allait se régaler, manger, et tous les synonymes du même vocabulaire lexical. Heureusement que ce n'était pas loin, bon au beau milieu des champs quand même, mais toujours pas trop loin. Mon père avait réussi à trouver une place de parking au milieu du carnage de festivalier, car oui, il y en avait du monde, que vous le croyiez ou non. Je m'étais empressé de me détacher pour descendre quand ma mère saisit ma veste du bout des doigts.

- Avant de filer sans demander ton reste pour aller batifoler, viens saluer ta grand-mère, m'ordonna ma mère.

- Je peux pas y aller après ? proposai-je.

- Hmmm... Non, fit ma mère en me fixant.

- Tu dis juste coucou et tu pourras aller la retrouver, fit alors mon père.

- Bon ben on y va direct alors, proposai-je.

- Tu vas nous faire courir aussi? demanda ma mère mesquine.

- Bon oui, j'ai rendez-vous... Vous pourriez arrêter de le faire exprès ? demandai-je vexé.

- Il veut lui faire des bisous, fit Ben en riant.

- Toi ta gueule, grommelai-je énervé.

- Ryann! Bon sang ce que t'es énervant quand tu t'y mets, se vexa mon père.

- Mais merde... Allez..., marmonnai-je.

- Elle doit franchement en valoir le coup pour te mettre dans cet état, me fit ma mère.

- Oui... Contente? lui demandai-je.

- Oui, fit-elle victorieuse.

Quelle famille d'emmerdeurs de compétition, je les aimais bien sûr mais bon sang ce qu'ils pouvaient être chiants quand ils s'y mettaient. Et le pire c'est que le nabot faisait bien chier son monde en plus. Maman, je veux une pomme d'amour au sirop d'érable, Maman je veux aller au manège... J'avais envie de le soulever et de le traîner de force au stand de grand-mère.

- Ben chéri... Ton frère n'a pas le temps, on va directement voir Grand-mère et après, on fera un tour, lui assura ma mère.

J'avais regardé ma mère avec énormément de reconnaissance, tellement que j'avais envie de me jeter à ses pieds pour la remercier. Et donc, on avait enfin pû foncer directement vers le stand de ma grand-mère qui vendait ses spécialités.

- Salut! dis-je pressé.

Ma grand-mère me regarda comme étonnée de ma présence mais me salua en servant des clients.

- Tu es venu me voir ? demanda-t-elle étonnée.

- Pourquoi il ne serait pas venu? fit une voix derrière elle.

Je m'étais alors penché pour découvrir Leah dans une veste matelassée en train de servir les clients.

- Il a rendez-vous avec sa copine, lui répondit ma grand-mère.

- Euh..., marmonnai-je légèrement surpris.

- C'est qui? demanda Leah.

- La fille Neblar, tu sais celle qui est toute polie quand elle vient, répondit ma grand-mère.

- Ho ils doivent être mignons, ils sont beaux tout les deux, avoua Leah. Tu perds pas de temps.

- Euh..., marmonnai-je encore une fois.

- C'est tout récent, je ne crois pas que grand monde les aient vus ensemble, avoua ma grand-mère.

Le sens des mots vie privée restant comme à chaque fois une logique visiblement lunaire pour ma grand-mère. Leah s'était approchée de moi en souriant pour me sortir une réplique dont elle avait le secret.

- Tu perds pas de temps toi, en tout cas c'est une veinarde, me fit Leah. T'es du genre gentil.

- Ouais ouais... Bon ben à plus, dis-je sans demander mon reste.

- Restez loin des bottes de foin! cria presque ma grand-mère.

C'était un comble, elle comptait m'afficher en public. Heureusement, j'étais déjà loin préférant chercher celle que je devais voir. J'avais donc décidé de la retrouver de la manière la plus efficace qui m'était venue: faire toutes les allées. Dans ces mêmes allées, je pouvais voir des familles s'amusant de pas grand-chose, des lycéens venus en famille, des petits couples de tous âges,... Au détour d'une allée, j'avais marqué un temps d'arrêt. En effet, il y avait là, en face de moi, Jane et Kyle en train de s'amuser. Je les avais regardé deux secondes, sachant pertinemment que Jane m'avait avoué vouloir tenter sa chance et dire à l'autre niais ce qu'elle ressentait et, si ce dernier n'avait toujours pas compris, lui rouler la pelle de sa vie. Cela promettait d'être marrant. À la différence de bien des membres de la famille Bixley, j'étais étrangement capable de leur laisser de l'intimité. Ce n'était pas seulement parce que j'avais bien mieux à faire moi-même mais bien parce que je savais que mes amis avaient d'autres chats à fouetter. Et puis, j'avais comme l'impression que Jane m'aurait assassiné sans la moindre hésitation. Autant filer dans une autre allée. D'ailleurs, au sein d'une autre de ces fameuses allées, j'avais repéré les trois garçons originaires des Pléiades, comptant Harry le robot dans le lot. Cela signifiait donc que les deux filles devaient être dans le coin. Préférant éviter Casey, ce dernier n'hésitant sans doute pas à m'assassiner mais au sens propre cette fois. Et là, dans un recoin du festival, elle était là, magnifique dans son manteau blanc et son jean noir, sa silhouette étant rehaussée par des bottes noires à talons. Elle portait même un petit bonnet blanc assez mignon. Immédiatement, son amie héritière de Celasno m'avait repéré et signifié à Stella. Je l'avais fut comme trépigner sur place, comme si Stella était stressée. Son amie semblait la rassurer tandis que j'approchais.

- Bonsoir, dis-je en me donnant un côté séducteur au rabais. Désolé de t'avoir fait attendre.

- Non, c'est pas grave, dit alors Stella en se retournant.

- Ben t'as été long, me lança Lydia avant de recevoir un coup de coude.

- Ma famille voulait venir... Ben en famille, et mon petit frère traînait, avouai-je quand même.

- C'est normal et puis il est mignon ton petit frère, me fit Stella en souriant.

- Tu as déjà vu mon petit frère ? demandai-je étonné avant de la voir se décomposer de gêne.

- Elle a dû le voir quand elle t'espionnait, lança Lydia avant de me faire un signe. Bon, mon Théo m'attend!

Une autre lourdingue qui s'éloignait sans demander son reste. Je l'avais regardée gêné quand je venais de réaliser le propos.

- Le soir où j'ai compris ta présence... Ce n'était pas la première fois que tu venais, dis-je rapidement.

- Euh... Non, fit-elle avant de m'embrasser. Je suis contente que Tu sois venu.

- Évidemment..., dis-je en me demandant certaines choses.

J'avais en effet réfléchi rapidement à cette information avant de me mettre à paniquer. J'espèrais surtout qu'elle ne m'avait pas vu me faire un petit plaisir solitaire. Mais au vu de sa tête, je me demandais si ce n'était pas parce que j'avais tendance à sortir nu de la douche.

- Je... Tu m'intriguais, m'avoua Stella en attrapé ma main doucement.

- Tu... Tu as vu certaines choses ? demanda je quand même.

- Euh..., hésita Stella. Tu... Tu es musclé, fit-elle simplement. Tu veux faire quoi ?

- Je peux te proposer les stands de nourriture..., dis-je préférant éviter le sujet. Ou si tu veux voir le concours de bûcheronnage.

- Oui, il y a même un stand de sculpture à la tronçonneuse, m'avoua Stella intéressée.

- J'ai jamais vu un tel truc, avouai-je amusé de son petit plaisir.

- Tu vas voir, c'est incroyable, l'année dernière me gagnant du concours de sculpture avait reproduit la Statue de la liberté ! me précisa Stella.

Elle avait serré ma main sans hésiter pour que l'approche et elle avait passé ses bras autour du mien pour avancer, n'hésitant pas le moins du monde à s'afficher. Cependant, nous n'avions pas fait trois mètres que mon téléphone vibrait et sonnait, détail étrange sachant qu'avec méfiance vis à vis de la meute Brixley, je l'avais mis sur silencieux. Je l'avais attrapé en m'excuser avant de voir un texte sur l'écran qui n'était pas un message en fait : " Fais du mal à Stella et je t'arrache des trucs. Crois moi, ce ne seront pas tes bras". Je m'étais figé en lisant cela sachant que Lydia devait utiliser son pouvoir. Stella attrapa sans hésitation mon téléphone.

- Elle exagère, je lui ai dit que tu te tenais bien, avoua Stella gênée.

- C'est notre premier rencard, lui rappelai-je. Mais elle s'inquiète juste...

- Il n'y pas besoin de me couver, précisa Stella.

- Surtout que tu sais te défendre, dis-je en souriant.

- Je sais, fit-elle amusée. Mais t'es le premier garçon avec qui je sors...

- Attends... C'est vrai? demandai-je surpris vu que ses baisers étaient franchement incroyablement tendres et passionnés.

- Oui..., fit-elle en posant sa tête sur mon bras. Je me permets.

- À ton service, dis-je en souriant.

Elle m'avait donc guidé vers la zone du concours de sculpture, au milieu de la foule et on avait commencé à regarder. Elle n'avait littéralement pas mis plus de trente secondes avant de se loger dans mes bras, que je n'avais pas hésité à refermer sur elle autant le dire. Elle semblait vraiment s'amuser de regarder le type se démener avec sa tronçonneuse. Peut-être parce que je venais de Californie et de Los Angeles mais franchement c'était d'un chiant. Attention, j'admets volontiers que ce talent est impressionnant et incroyablement artistique mais c'est vachement long à regarder, et bruyant en plus.

- Wahou... Il est en train de faire le Sphinx, fit-elle en montrant l'un d'entre eux. Et lui, c'est Poudlard... C'est pas le Golden Gate là ? demanda Stella en relevant la tête.

Plus grand qu'elle, j'avais une bonne vue sur les artistes et effectivement c'était le pont de San Francisco.

- Oui, détaillé en plus, et comme c'est du bois d'acajou je dirai... Ça fait la couleur, avouai-je.

- Tu l'as déjà vu? demanda soudainement Stella.

- San Francesco ? l'interrogeai-je étonné.

- Oui, confirma Stella.

- Oui, bien sûr, dis-je en me souvenant d'une semaine de vacances. C'est pas tout prêt de là où on habitait mais on y est déjà allé.

- Quelle chance..., marmonna Stella.

- Vous ne voyagez jamais ? demandai-je en comprenant assez vite son désarroi.

- Très très peu... Et des recoins perdus dans les bois, loin de tout, précisa Stella avant de chuchoter une explication. Pour s'entraîner...

- Mais vous avez de l'argent, pourquoi ne pas profiter de la vie? demandai-je surpris.

- Trop de risques... Nos parents ont toujours peur que sous le stress on... Tu vois? fit-elle en touchant ma main.

- Ho oui... Mais tu sais, ça donne juste l'impression de faire un malaise à la base. Si je n'avais pas eu le carnet de Grand-père..., dis-je alors en laissant la suite en suspens.

- Tu crois que je pourrais venir les lire chez toi? demanda alors Stella.

- Ce ne serait pas une excuse pour venir dans ma chambre ? demandai-je mesquin avec un petit sourire en coin.

- Ho pardon, désolée, s'excusa Stella en rougissant.

- Je plaisantais, dis-je surpris. Évidemment que tu peux venir.

- Ça ne gênera pas tes parents que nous n'ayons pas de chaperons ? demanda Stella.

- Un cha... Ben non... On n'en a pas là, lui rappelai-je.

- Derrière toi à huit heures, une femme âgée en déambulateur, précisa Stella.

Je l'avais regardée surpris avant de tourner la tête Discrètement pour observer la petite dame. Elle ne faisait sans doute pas plus d'un mètre cinquante et portait un gros manteau vert kaki avec un fichu sur la tête. Elle tenait difficilement sur son déambulateur visiblement. La dame âgée m'avait regardée avant de hausser les yeux au ciel et de marmonner. Tout à coup elle me fit un signe de la main et j'avais repéré Stella en train d'y répondre.

- Tu connais cette dame? demandai-je effaré. Elle est au courant ?

Stella m'avait soudainement attrapé par le menton pour m'embrasser sur la joue avant de chuchoter un explication à mon oreille.

- C'est Maman, me fit Stella tout bas.

- Quoi? m'étonnai-je alors en me retournant. Tu déconnes...

- Tous les quatre, ils ne sont pas régis pas une seule apparence, précisa Stella à mon oreille.

- Ho... Il y a un risque que l'un d'entre eux...

- Prennent l'apparence d'un proche ? comprit rapidement Stella. Non, ils se l'interdisent. C'est... Comme aléatoire si tu veux. Ils mélangent les caractéristiques de plein de personnes...

- Impressionnant..., dis-je clairement estomaqué.

- Ils peuvent faire ce qu'ils veulent eux, grommela Stella.

- C'est si compliqué ? demandai-je même si j'avais peu de doutes.

- Je rêve de voyager mais je n'ai pas le droit, avoua Stella. Je n'ai même pas le droit de faire les voyages scolaires non éducatifs...

- Et t'as jamais eu envie de faire un road trip surprise ? demandai-je en la regardant.

- Tu te rends quand même compte des risques ? me questionna Stella.

- Bon... J'aurais le droit de t'emmener dans une grande ville aussi? insistai-je.

- Je... Je ne sais pas..., avoua Stella.

- Compliqué... Tiens, le mec qui fait le Sphinx commence à abîmer le nez, fis-je en voyant.

- T'as vu comment la tronçonneuse est petite ? C'est dingue, avoua Stella.

Nous avons regardé la suite du concours et la victoire ne serait discernée qu'à la fin du festival. En fait c'était surtout parce qu'il y aurait d'autres catégories jugées, comme enfants et adolescents...

- Tu veux aller te balader ? Manger? demandai-je.

- J'ai faim, avoua Stella.

- Je t'invite... Demande moi ce que tu veux, lui conseillai-je.

- Hmmm Mini tarte noix de pécan et sirop d'érable, me fit Stella avec un sourire amusé. Si cela ne te gêne pas.

- Euh... Ben non, mais pourquoi tu me demandes ça ? m'étonnai-je avant de voir sa surprise.

- C'est une des spécialités de Chez Granny..., fit Stella étonnée en me fixant.

- Ho... Pas de soucis, dis-je alors.

- C'est peut-être gênant..., marmonna timidement Stella.

- Tu sais, avec ma grand-mère, même Joe Biden est déjà au courant qu'on est ensemble, lui dis-je consterné.

- Quoi? s'étonna Stella. Mais...

- Qui est gêné maintenant ? demandai-je en riant.

Elle était sous le choc en fait mais elle avait avancé vers la zone réservée à la petite restauration. Évidemment, nous en avions profité pour regarder les autres stands avant d'arriver là où le met tant attendu de Stella serait servi par des gens désireux de me foutre la honte.

- Bonjour, fit doucement Stella tandis que je regardai un stand de glaces artisanales dont le vendeur en préparait. Tu cherches ta maman?

- C'est vrai que t'es jolie, fit une voix que je connaissais.

- Merci..., s'étonna Stella qui l'avait reconnu.

- Putain Ben, dégage ! m'énervai-je.

- Grand-mère dit de venir profiter de son stand! fit mon affreux petit frère en filant vers le stand.

- Je les hais..., grommelai-je.

- Je l'avais pas reconnu couvert comme il est, m'avoua Stella.

- Bon... Allons-y..., marmonnai-je.

Stella avançait en me regardant comme intriguée, et moi maintenant je sentais clairement le regard du chaperon dans mon dos. Notre premier rendez-vous avait un côté mis sur écoute qui commençait franchement à me les briser.

- Bonjour les amoureux, fit ma grand-mère en nous voyant arriver.

- B... Bonjour Madame Bixley, fit Stella mal à l'aise.

- Grand-mère... Tu peux nous mettre deux de tes spécialités ? demandai-je rapidement.

- Ha oui le dessert préféré de Stella, fit-elle en m'adressant un clin d'œil. Ça vient!

Une envie folle de me taper la tête sur le comptoir venait de me traverser quand mon petit frère mit son grain de sel.

- Vous vous faîtes des bisous? demanda le vermisseau à ma copine.

- Ben... Euh..., hésita Stella complètement gênée.

- Ben? l'interpellai-je en prenant mon portefeuille. Je te fille de quoi t'acheter trois pochettes de cartes Pokémon si tu me jures d'oublier que l'on existe...

- C'est vrai? demanda Ben intéressé.

- Mais tu ne nous parles même pas... C'est clair? précisai-je méfiant.

- Promis, fit-il en empochant le billet et filant.

- Petit monstre..., grommelai-je en le regardant s'éloigner.

- Tu sembles exaspéré, me fit Stella. On aurait peut-être dû se voir ailleurs.

- Non ça va, tu as l'air de t'amuser alors, précisai-je.

- J'adore ce festival, fit Stella avant de voir arriver ma grand-mère. Merci.

- Je te dois combien ? demandai-je à ma grand-mère.

- Ho c'est..., fit ma grand-mère en me regardant avant de voir ma tête. Sept dollars...

- Voilà... On se voit plus tard, dis-je en payant et m'éloignant.

Stella commença à manger et moi aussi d'ailleurs, c'était en effet bon même si moi et le sirop d'érable, cela faisait toujours deux. Elle, elle se régalait largement pour deux. Discrètement et petit à petit, je l'avais guidée vers l'espace dédié aux jeux, un peu le même genre de zone que l'on trouvait dans les fêtes foraines.

- Dis moi, fit-elle toute amusée de la situation. Tu n'aurais pas, par le plus grand des hasards, la tête de quelqu'un qui veut me gagner une peluche ?

- Dois-je déjà prendre un avocat ? demandai-je en riant.

- Tu sais que je suis une fille pleine de ressources, je peux tout aussi fait te battre à des jeux d'adresses, m'avoua Stella.

- Je n'ai aucun problème à être battu par une fille tu vois, avouai-je complètement amusé et surtout sincère.

- Mais après tout, si tu me gagnes une peluche, c'est bien aussi, avoua Stella.

- Et bien cherche en une, précisai-je.

Stella m'avait alors regardé en mordillant sa lèvre sous un intérêt extrêmement évident. Elle avait ensuite attrapé ma main pour se laisser aller à la recherche de la peluche de son choix. Il y avait des jeux simples comme le chamboule-tout, les fameux clowns à asperger, les ballons à percer avec des fléchettes ou même les anneaux. En fait Stella ne regardait même pas le concept du jeu et se contentait d'admirer les lots. J'avais quand même commencé à repérer les élèves du lycée qui nous indiquaient à l'aide de doigts accusateurs. Je m'étais soudainement souvenu que les Galan et les Neblar avaient des réputations d'isolation et d'enfermement sur eux-mêmes. Tout à coup, Stella s'était retournée et m'avait regardée amusée.

- J'ai trouvé, fit-elle en riant.

- Ha oui? Et c'est quoi? Un éléphant ? Un panda? demandai-je amusé également et me rendant compte à quel point elle désirait de la normalité dans sa vie.

- J'ai hésité avec une peluche Disney Princess..., fit-elle mesquine. Mais c'est ça que je veux.

J'avais relevé le "je veux" qu'elle pointait du doigt et j'avais regardé la direction indiquée avec l'envie incroyable de savoir sur quoi irait sa préférence. Et là, j'ai été plutôt ébahi de son choix. Il y avait des dragons, des licornes, des bébés Yoda extrêmement à la mode mais non, ce n'était nullement cela qu'elle montrait. Son choix m'avait cependant poussé à la regarder avec circonspection. Elle était d'ailleurs gênée de son propre choix.

- Un petit homme gris? m'étonnai-je quand même.

- Bah... Euh... Oui, fit-elle complètement gênée.

- Ce que Mademoiselle veut..., rétorquai-je simplement.

Je l'avais donc menée rapidement à ce stand qui était un stand de tir au fusil à plomb. Il faudrait en mettre trois sur cinq dans le centre de la cible pour gagner. J'avais donc payé mes cinq plombs avant de les charger tranquillement.

- Au fait... Tu sais tirer? demanda Stella intriguée.

- J'avais un pote dont le père était extrêmement fier d'un certain amendement, précisai-je. Chez lui, on finissait au stand de tir mais garde le pour toi.

- C'est gênant ? s'étonna Stella.

- Ma mère est contre les armes, précisai-je avant de voir sa surprise. Elle n'est pas américaine, elle est irlandaise.

- Ho... D'où les deux N de Ryann... C'est gaélique, précisa Stella.

- Tu le savais ? m'étonnai-je alors.

- Je me suis renseignée, avoua Stella avant de rire. Je dois avoir l'air d'une folle.

- C'est plaisant à savoir, dis-je en me mettant en position. Ma mère aussi sait ce que ça fait de découvrir une culture différente.

Stella me regarda alors surprise et je lui ai répondu d'un clin d'œil. Elle m'avait alors souri d'une manière si séduisante que je mourrais d'envie de lui faire plaisir. J'ai alors visé tranquillement et pan, pan et encore pan. Chaque tir dans la cible. C'était plus facile qu'avec une carabine Winchester capable de me bousiller l'épaule à cause du recul. Stella s'était mise à sautiller sur place d'exaltation quand elle avait compris qu'on avait gagné.

- Et ben, j'aimerais pas être un chevreuil, me fit le forain. Je suppose que ta copine veut une peluche précise... Une licorne ? Ou My Little Pony?

- Euh non, dis-je amusé. Elle veut le petit alien là.

Le forain l'avait regardée avec circonspection et elle s'en était immédiatement amusée.

- J'adore la science fiction, avoua Stella. Mon préféré c'est le Predator.

- Pas de problème Miss, il a gagné de toute façon, fit-il en lui tendant.

- Merci... Il est tout doux, fit-elle en le serrant.

J'avais rendu sa carabine juste à temps pour recevoir ma propre récompense extrêmement tendre. Elle semblait réellement aux anges d'être dans ce monde de normalité. Sans doute la pression de son héritage était-elle très forte. Par la suite, nous nous étions dirigés tranquillement vers les stands de grappins et j'avais tenté de lui gagner une montre en vain. Puis j'avais tenté de me gagner un autre téléphone avec le même triste résultat.

- Tu sais que la plupart du temps c'est truqué, me fit Stella en riant.

- Ouais... Mais je me disais que cette montre en plaqué or t'aurait sublimée, précisai-je.

- Monsieur joue les séducteurs, fit-elle en se contentant de sa peluche qu'elle serrait amoureusement.

- Je crois que tu l'es déjà, dis-je en l'embrassant.

Dès l'instant où nos lèvres s'étaient touchées, j'avais senti un petit picotement et elle se recula immédiatement et en panique par dessus le marché.

- Pardon, pardon, s'excusa Stella avec empressement.

- Panique pas... C'est pas grave..., dis-je alors.

- Je me sentais bien alors j'ai baissé ma garde, fit-elle tristement.

- Stella... C'est pas grave, dis-je en la prenant dans mes bras mais en faisant semblant de la réchauffer au cas où on nous regarderait.

- Si... Je gâche tout, marmonna Stella.

- Tu crois que je t'en veux? m'étonnai-je.

- Non... Enfin je suppose que non, précisa Stella. Mais je suis à l'essai...

- Pardon? dis-je choqué.

- J'ai parlé à Maman de mon petit soucis... Et elle ne veut pas que ça dérape, me précisant Stella gênée.

- Mais je m'en tape moi, dis-je alors. Tant que tu ne m'assommes pas, dis-je en riant bien et en la serrant. Je ferai comme si de rien n'était...

- D'accord..., fit-elle timidement tandis que nous avancions.

Nous nous étions inconsciemment dirigés vers les zones plus loufoques que l'on trouvait dans ce genre d'endroit comme la fameuse cible qui une fois percutée faisait tomber quelqu'un dans une baignoire remplie d'eau.

- Hey mec, viens impressionner ta copine, me fit alors un adolescent à un stand.

C'était le fameux stand au grand marteau. Le test de force par excellence. Le forain avait sans doute notre âge et regardait Stella comme un chien affamé.

- Une fille aussi canon, il faut l'impressioner sinon elle part avec mieux, dit-il provocateur.

- Ryann..., fit Stella inquiète. Sois pas jal...

- Je ne suis pas jaloux... Enfin si, mais pas au point de devenir fou, dis-je alors pour la rassurer. Mais j'ai bien envie d'essayer quand même. Vas-y je viens!

Je m'étais adressé au forain qui me regarda amusé. Il m'avait fait signe de venir chercher le marteau et je m'étais approché. L'espèce de sans gêne s'était approché de Stella pour entamer la conversation.

- Suffit de taper donc, marmonnai-je en soulevant le marteau.

La tricherie était franchement évidente. Lui, il faisait la démonstration car il savait pertinemment comment envoyer valser le marteau pour plus d'efficacité mais ce dernier était clairement et totalement déséquilibré. Son poids ne permettait que peu d'efficacité si on ne savait pas où placer ses mains. J'avais alors frappé du mieux que je pouvais mais cela ne mena qu'à la moitié de la colonne verticale. Je m'étais approchée de Stella légèrement dégouté.

- C'est pas comme ça que tu protégeras la demoiselle, elle est sexy mais toute menue, moi je pourrais je tape le haut à chaque fois, me provoqua le forain désireux de draguer.

- Je ne suis pas faible, précisa Stella.

- En tout cas ton mec oui, fit le forain.

- Mon mec, c'est pas que pour être protégée que je suis avec lui, me défendit Stella. Et je ne permets à personne de se moquer de lui. Tiens Édouard, fit-elle soudainement en me donnant sa peluche.

Edouard... J'avais mis quelques secondes à comprendre qu'il s'agissait du prénom du corps d'emprunt de l'extra-terrestre à l'apparence de cafard dans le premier Men In Black, référence science-fiction bonjour. Stella s'était par contre immédiatement dirigée vers le marteau avec une colère évidente. Je m'étais même demandé inquiet si elle n'allait pas exploser ce type avec.

- Tu veux voir une fille toute menue? s'énerva Stella.

Et là, elle avait soulevé le marteau avec facilité pour frapper la cible. J'avais entendu le petit bong de la cloche en haut de la colonne et un petit craquement également mais je n'avais pas observé du tout la cible. J'observais les mains de Stella qui avaient en réalité pris l'apparence du marteau, enfin sa couleur et sa matière sans doute, d'où l'exploit. Stella m'avait alors regardée fièrement avant d'écarquiller les yeux de stupeur. En riant, je m'étais alors approché d'elle pour l'attraper par la main et l'emmener loin des regards.

- Merde j'ai fait une connerie, fit Stella en regardant derrière nous. Elle va m'étrangler...

Je l'avais emmenée à l'arrière des stands pour plus de discrétion et je m'étais arrêté près que de quelques ballots de paille capable de nous cacher. Immédiatement j'avais saisi ses joues pour l'embrasser avec beaucoup d'ardeur ; cette même ardeur, elle y avait répondu sans hésiter.

- Tu ne m'en veux pas ? s'étonna Stella.

- J'ai adoré sa tronche, dis-je en riant.

- Mais que je me sois montrée plus forte ? demanda encore Stella.

- Je te l'ai dit, je suis ouvert, dis-je en souriant. Et puis je sais que tu as triché...

- C'est pas vraiment tricher, se défendit légèrement Stella avant de m'embrasser encore.

- Ça fait du bien d'être loin des regards, dis-je alors.

- C'est vrai qu'il y a trop de monde, t'as vu tout ceux du lycée ? Ça va circuler, me fit Stella.

- Je m'en fous totalement, dis-je alors avant de l'embrasser.

J'étais un peu plus passionné et elle s'était reculée pour s'appuyer contre un ballot de paille. Cependant, il était clair que ce baiser devenait compliqué à gérer pour elle car j'avais un début de migraine. Étonnamment, elle avait passé sa main sous mon t-shirt, chose plutôt surprenante même si cela n'était pas pour me déplaire. Pourtant si j'étais le premier garçon avec qui elle sortait, elle aurait dû être moins à l'aise. Tout à coup, ma migraine avait disparu aussi vite qu'elle était apparue et, au contraire du début, je me sentais plus que bien. Puis, elle avait rompu le baiser pour me regarder, les joues totalement roses et en se mordant la lèvre.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je vu que j'avais chaud.

- J'ai... Posé une question à Lydia, m'avoua Stella.

- Euh... Ok..., dis-je étonné.

- Je lui ai demandé si cela lui arrivait avec mon frère, précisa Stella.

- Question gênante, dis-je en souriant.

- Oui, je sais, fit-elle dans un petit rire. Elle m'a dit que oui... Sauf qu'en tant que... Bref... Ils aspirent mutuellement...

- T'es en train de me dire que j'aspire aussi? Mais comment ? m'étonnai-je perdu.

- Que tu es bête, fit-elle en riant doucement. Je t'envoie mon onde en même temps... D'où ma main...

- Donc en fait... C'est comme un transfusion..., dis-je. Ou une dialyse..., précisai-je.

- Moui... C'est moins risqué pour toi, m'avoua Stella. Mais si ma main te...

- Pas le moins du monde, dis-je en me collant à elle pour reprendre où nous en étions.

Maintenant que je n'avais plus à m'en inquiéter, vu qu'elle était consciente de ce qu'elle faisait, je pouvais y aller franchement. Elle y répondait avec plaisir mais je sentais que j'avais très chaud. Cette méthode avait un petit défaut et c'était que j'avais envie d'elle. J'avais même ouvert sa veste pour passer la main sous son gilet et lui caresser les hanches. Sa peau était d'une douceur complètement incroyable, plus que celles des filles que j'avais déjà pelotée. J'avais même commencé à remonter pour toucher ses seins, petit pervers que j'étais, mais elle avait légèrement reculé ses lèvres.

- Attends... Ça va trop vite, me dit-elle. Je ne suis pas assez à l'aise pour que tu...

- Ho pardon, dis-je en baissant immédiatement ma main. Je... Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.

- Merci, fit-elle en se reculant. Je savais pas si je devais t'arrêter...

- T'as eu raison je ne veux pas profiter de la situation, m'empressai-je de me justifier.

- Surtout que je croyais avoir été claire, fit alors une voix pas loin de nous.

Rompant notre étreinte, nous avons immédiatement regardé dans la direction de la voix et c'était bien la petite vieille qui parlait mais avec la voix de sa mère.

- Je..., hésitai-je.

- Je garderai cela pour moi, fit la mère de Stella. Mais j'aimerais que cela ne se reproduise pas trop vite.

- Maman..., grommela Stella.

- Chérie... On rentre, lui fit sa mère.

- Déjà ? Mais je m'amuse, répliqua Stella.

- Pas de discussion, pas après ce que tu as fait là-bas... Exécution ! s'énerva sa mère.

- Bon..., marmonna Stella avant de m'embrasser. J'ai adoré notre sortie... Je t'appelle en rentrant.

- Ok, dis-je en la regardant s'éloigner complètement dégouté.

- Les autres te ramène, ils t'attendent, précisa sa mère.

Stella disparut rapidement, sa déception étant aussi visible que la mienne. Cependant, sa mère restait plantée devant moi. Bizarrement je sentais les ennuis venir à très mais alors très vitesse.

- Je vous prie de m'excuser, je ferai plus attention la prochaine fois, préférai-je préciser immédiatement.

- C'est une princesse Ryann, tu ne dois pas agir comme avec les autres filles même si les mains baladeuses restent gênantes, précisa la mère de Stella.

- Je sais... Vous savez qu'elle veut juste être normale? demandai-je rapidement.

- Elle ne l'est pas Ryann, elle a une mission, me répliqua sa mère. J'ai autorisé cette histoire parce que visiblement, elle la voulait.

- Dois-je comprendre que je ne suis en somme qu'une occupation jusqu'à ce qu'elle doive épouser Casey? demandai-je rapidement avec lucidité.

- Tu comprends vite, me fit sa mère avec une grimace. Cela ne m'amuse pas plus que toi.

- Pardon? m'étonnai-je.

- Je les ai élevé comme si ils étaient mes propres enfants, comme ceux qui se sont battus sur nos planètes..., fit-elle tristement. Je suis beaucoup plus âgées que tu ne le crois, mes enfants avaient déjà des enfants adultes...

- Ho... Désolé pour eux, dis-je poliment.

- J'aime la princesse comme si elle était ma roche et mon onde, précisa la mère de Stella. Ma chaire et mon sang, se corrigea-t-elle pour moi. Je comprends qu'elle est malheureuse d'être obligée de se marier, qu'elle veut un garçon dont elle est amoureuse... Je la vois toute à sa joie d'être avec toi mais elle reste l'héritière de Taygète. Qu'importe si je l'aime, je devrai l'obliger à occuper sa fonction...

- Mais... Vous croyez vraiment que ça changera un truc? Ces tarés vont pas juste les tuer et régler le soucis ? demandai-je rapidement.

- L'Amas veillera à sa sécurité, précisa sa mère. Ryann... Il faudra que tu la quittes.

- Quoi? m'étonnai-je outré.

- Tu ne le sais sans doute pas mais ils sont très proches de les retrouver, il y a de plus en plus de signalement d'ovnis..., marmonna sa mère. Et à ce moment là nous devrons nous cacher... Si vous êtes encore ensemble, elle refusera de te laisser en danger... Elle est importante, tu le sais?

- Vous êtes en train de me dire que je dois la quitter comme ça ? demandai-je choqué.

- Le plus tôt serait le mieux... Ils ont déjà dû comprendre que nous les avions placés en stases et la Terre est une des rares planètes à avoir les sédiments nécessaires dans ses sols, m'avoua sa mère. Ils vont venir, c'est certain. Je suis sûre qu'il y a déjà des traqueurs sur Terre... Stella doit fuir, sans se soucier de...

- D'un simple macaque ? demandai-je alors.

- Je sais qu'elle est amoureuse mais comprends nous, me supplia sa mère. Plus tu attendras, plus elle souffrira... J'ai honte de te demander de faire ça, elle sera dévastée mais elle doit accomplir son devoir...

- Et ce qu'elle veut ? Ça compte seulement ? demandai-je. Vous vous êtes souciés d'autres choses que de les préparer à combattre ? demandai-je encore.

- Ryann, tu ne comprends pas, me fit sa mère.

- Si, je comprends parfaitement, leurs désirs ne comptent absolument pas, répliquai-je. Stella rêve de voyager, vous le savez.

- Mais bien sûr que je le sais, je l'aime, m'avoua sa mère. Tu crois que nous n'avons pas eu envie d'en faire des enfants normaux? Tu crois que les obliger à se marier nous plaît ? Mais c'est comme ça... Penses-tu qu'une mère a envie de voir sa fille effondrée parce que le premier garçon dont elle est amoureux la quitte ? Sûrement pas...

- Laissez la vivre, précisai-je. Et je ne serai pas une gêne.

- Réfléchis à ce que j'ai dit Ryann, il le faut, me conseilla sa mère avant de s'éloigner et de s'arrêter. Ho une dernière chose...

- Euh... Quoi? demandai-je intrigué.

- Si tu ne m'obéïs pas, commença sa mère me laissant croire à une menace. Ne va pas trop vite avec elle. Elle est une princesse de Taygète.

- J'avais compris le principe de pureté, je ne suis pas ignare, grommelai-je.

- Je voulais dire que nous ne savons pas si elle serait capable de garder ses capacités endormies si il se passe quelque chose, précisa sa mère. Tu pourrais en mourir si elle perd le contrôle.

- Je n'avais pas imaginé cela ni même que l'on..., avouai-je à demi mot.

- Elle s'est renseignée pour éviter de te faire du mal, m'avoua sa mère. Elle te l'a dit.

- Cela voulait dire..., demandai-je choqué.

- Je ne sais pas, mais elle désire de l'intimité c'est évident... N'en profite pas, m'ordonna sa mère. Dans le cas contraire, l'espace ne sera pas assez grand pour te protéger de moi. Mais songe à ce que je t'ai demandé...

Et elle s'était éloignée me laissant ainsi à ma colère et mon désarroi. Ils ne comprenaient absolument pas qu'elle n'avait qu'une envie: vivre normalement. Je voulais lui laisser cette chance. J'ignorais juste que le mot normal allait rapidement perdre tout sens commun.





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