L'Ame des Anges: Incarnation

Chapitre 20 : La possédée

8106 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/11/2022 15:51

Chapitre 20

La possédée


Dans toutes leurs détresses ils n’ont pas été sans secours, Et l’ange qui est devant sa face les a sauvés ; Il les a lui–même rachetés, dans son amour et sa miséricorde, Et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jours. Mais ils ont été rebelles, ils ont attristé son Esprit saint ; Et il est devenu leur ennemi, il a combattu contre eux.


Esaïe, Chapitre Soixante-trois, Versets Neuf et Dix

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Mary se considérait désormais comme une très mauvaise enquêtrice. Elle avait extrêmement mal jugé Karen, pensant que celle-ci était la personne possédée par Asmodée mais malheureusement, ce n'était pas du tout le cas. Elle y avait cru, croyant avoir décelé ce fameux changement de comportement significatif de la possession mais cela n'avait pas été probant. Elle avait alors observé les autres élèves mais plus le temps avançait moins elle avait d'idées. Et elle en déprimait presque. Ce n'était pas Cameron, pourtant attentionné qui allait pouvoir la détendre un peu plus, bien au contraire. Naturellement, elle avait expliqué à ce dernier ce que Karen ressentait, pensant qu'il devait au moins mettre les choses au clair avec cette dernière. Elle ignorait totalement si il l'avait fait, pensant sans doute que la décision ne pouvait revenir qu'à ce dernier. Elle l'observait tranquillement, se demandant quand même quelle avait été sa décision. Ce dernier était allongé à côté d'elle en ce samedi après-midi, occupé à rien d'autre que de jouer avec les cheveux de Mary. Elle le regardait faire en réfléchissant à sa situation. Elle se demandait si un jour elle pourrait lui dire ce qu'elle était, comment c'était arrivé mais s'inquiétait de savoir si il pourrait accepter cela. Elle n'en avait absolument aucune idée, préférant encore éluder le sujet. Ce n'était pas bien complexe, il n'avait pas de questions étranges. Tandis qu'il continuait de jouer comme cela, elle se tourna vers lui avant de caler une jambe entre les siennes. Il la regarda comme légèrement surpris et leva une main qu'il glissa sous le menton de Mary.

- Tu... Tu me détestes ? demanda Cameron.

- Quoi ? s'étonna la jeune fille.

- Par rapport à tout ça, lui répondit son petit ami.

- Tu parles de Karen? s'étonna Mary.

- Ouais... Tu as l'air plus... Je ne sais pas j'ai l'impression que tu es vraiment ailleurs, assura Cameron.

- J'ai... J'ai d'autres choses en tête, avoua Mary mal à l'aise.

- Tu sais que je suis là, si tu veux parler, lui spécifia Cameron.

- Cam... Je... Si je te disais que je suis différente, cela changerait quelque chose ? demanda Mary.

- Personnellement non, mais.en quoi tu es différente ? s'étonna le jeune homme.

- Je sais pas... Mais..., hésita Mary.

- Je sais déjà que tu es très croyante, je ne fais rien de déplacé, je prends le temps, se défendit le jeune homme.

- Je le sais... Je te remercie d'ailleurs..., avoua Mary.

- Pas besoin de dire merci, c'est normal, fit-il en venant l'embrasser.

- Oui c'est vrai, lui concéda Mary.

- Tu es différente en quoi alors? demanda Cameron.

- Je... Je ne peux pas en parler, j'aimerais, énormément... Mais je ne peux pas, précisa Mary.

Elle le vit s'appuyer sur son coude pour se redresser et l'observer attentivement. Il semblait légèrement mal à l'aise.

- Mary... Tu n'as rien? demanda rapidement Cameron.

- Hein? s'étonna la jeune fille.

- Tu n'as pas une maladie incurable... Un truc bizarre..., demanda Cameron inquiet.

- Tu t'inquiètes pour moi là non ? fit-elle touchée.

- Question stupide, marmonna Cameron. Évidemment que je m'inquiète...

- C'est gentil, avoua Mary. Mais pourquoi tu me demandes cela?

- Tu as eu un accident... Ils auraient pu découvrir quelque chose, avoua le jeune homme.

- Non rassure-toi... C'était une question en l'air, fit alors Mary pour le rassurer.

Mary remarqua alors une drôle de tête chez son petit ami et elle l'observa attentivement. Elle le vit comme réfléchir avant de porter sa main à sa poche. Il en sortit rapidement une enveloppe pliée.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Mary intriguée.

- Je... Je me suis demandé si mon passé pouvait t'inquiéter..., fit Cameron.

- Euh... Qu'est-ce que tu veux dire en fait ? demanda Mary.

- Je parle... De mes ex... Enfin, bref tu vois ce que je veux dire, fit Cameron.

- Tu parles de ces filles qui ont eu droit à tes faveurs? demanda-t-elle avec un petit sourire. Tu sais très bien que je ne te juge pas, on n'était pas ensemble.

- Mary... Pour une fois que je suis sérieux..., marmonna Cameron.

- Désolée, fit-elle en souriant. Mais c'est quoi?

- Ben ouvre, se lassa Cameron.

Si il n'y avait pas un logo sur l'enveloppe, elle aurait pû croire que c'était une lettre d'amour. Elle remarqua qu'il s'agissait d'un centre d'examen et elle regarda Cameron fixement avant de l'ouvrir. Il ne l'avait pas fait lui-même et cela la stressait. Elle déplia le courrier et découvrit donc ce qu'avait fait Cameron. Il s'agissait tout bêtement d'une analyse sanguine effectuée par ce dernier et elle fut étonnée quand elle comprit qu'il s'agissait d'une analyse en vue de maladies sexuellement transmissibles.

- Pourquoi tu fais un test? demanda Mary. Tu... Tu m'as trompée ? demanda-t-elle ensuite complètement paniquée.

Elle vivait avec cette peur latente qu'il ne se lasse, qu'il n'ait besoin de plus et comme elle refusait d'aller plus loin, c'était une malheureuse possibilité.

- Bien sûr que non, d'office Cameron. C'est ce que tu crois ?

- Ben... Tu pourrais avoir des besoins..., fit Mary désormais honteuse.

- J'ai fait un test parce que je voulais te rassurer, que tu saches que tu ne risque absolument rien, fit Cameron.

- Mais..., marmonna Mary en fixant la lettre. C'est rassurant mais je ne m'inquiétais même pas en fait...

- Ben au moins tu sais, fit-il en s'allongeant sur le dos.

Mary le regarda et fixa la lettre contenant les résultats. Elle regarda une nouvelle fois Cameron puis la lettre avant de s'asseoir sur le lit.

- Un soucis ? demanda Cameron.

Mary regarda la lettre puis son petit ami. Elle avait quelques craintes mais voulut préciser un détail.

- Je ne suis pas prête, fit Mary calmement.

- Pas prête ? s'étonna Cameron.

- Cela me rassure oui... Mais je ne suis pas prête à... Faire l'amour avec toi, précisa Cameron.

Mary remarqua la tête surprise de Cameron qui soudainement regarda la lettre. Elle fut surpris également de sa réaction.

- Ho... J'ai pas fait ça pour te dire que je voulais qu'on le fasse, précisa Cameron. Je voulais juste...

- Me rassurer, j'ai compris, fit Mary. Donc tu as juste pensé que je voulais être sûre ? Ce n'était pas pour me dire que tu voulais que l'on fasse certaines... Choses?

- Euh non..., hésita Cameron comme cherchant la bonne réponse.

Mary le regarda et replia la lettre doucement avant de lui rendre. Elle lui sourit avant d'appuyer sa tête contre le torse de son petit ami.

- Tu sais... J'ai repensé au vestiaire, précisa Mary.

- Ha..., se méfia Cameron.

- Non... Je ne vais pas t'engueuler, précisa Mary. Je voulais juste te dire que... Si une fois mes parents ne sont pas là...

- T'es en train de me demander de recommencer ? demanda Cameron surpris.

- Arrête c'est gênant mais... Oui, fit Mary. Pas forcément aussi vite mais on pourrait... Je sais pas comment dire ça sans avoir l'air perverse.

- Se découvrir ? proposa Cameron. Se peloter?

- Disons cela, se contenta de répondre Mary. Mais je ne suis pas encore très à l'aise... Cela pourrait être au-dessus des vêtements d'abord... D'accord ?

- À ton rythme, fit Cameron en plaçant son bras sous sa tête.

- Je te remercie... Je ne veux pas que tu te dises que je suis chiante non plus, précisa Mary. Ou prude comme tu aimais le rappeler.

- Quand tu te sentiras à l'aise, pas de soucis, fit Cameron. Je serai tout à ta disposition.

Mary leva doucement la tête pour le regarder et il se mit à rire. Elle se vexa un peu et le frappa sur le ventre comme en colère.

- Te fous pas de moi, précisa Mary.

- J'ai cru que t'allais me demander si tu pouvais toucher, précisa Cameron en se tenant le ventre.

Mary le regarda et se mit à rire. Ce qu'il pouvait être bête quand il s'y mettait. Mais en même temps, elle se demandait quand même quelle impression elle aurait si elle trouvait le courage de le toucher.

- L'idée fait son chemin..., fit Cameron en remarquant qu'elle était pensive.

- C'est pas drôle ! rétorqua Mary. Et oui, moi aussi je peux me poser des questions.

- Évidemment..., répondit Cameron un peu surpris.

- Sur Cross, ils disent que les garçons peuvent vouloir... Que la fille les masturbe ou leur procure une fellation..., avoua Mary qui avait osé se renseigner.

- Tu peux dire branler ou sucer, fit-il amusé.

- Sois pas vulgaire, grommela Mary.

- Tu as fait des recherches ? s'étonna quand même un peu Cameron.

- Je voulais savoir ce que je pouvais faire sans enfreindre mes croyances, avoua Mary.

- Je te demande pas de me sucer, même si je ne dirai pas non, précisa Cameron en faisant rougir sa petite amie pas encore très à l'aise.

Mary regarda ce dernier avec une petite gêne pourtant bien palpable. Lui, il avait bien remarqué son comportement si particulier.

- Tu veux toucher? demanda Cameron amusé.

Mary le regarda attentivement avant d'inspirer doucement. Elle leva juste sa main droite et la passa sous le t-shirt de son petit ami. Il la regarda alors quelque peu étonné de tellement de courage. Il se contenta de sourire quand elle essaya de passa doucement la main sous le jean. Il se tortilla donc un peu pour la laisser passer et elle inspira. Elle sentit sous ses doigts le tissus du boxer du jeune homme et continua de descendre. Elle toucha alors un renflement dans ce même boxer et le vit sourire. Elle voulait le toucher un peu mais à peine une seconde plus tard elle ôta sa main avec empressement.

- Désolée, fit-elle honteuse. Je ne peux pas...

- C'est rien, fit-il calmement en touchant son bras. Quand tu te sentiras capable je serai toujours là.

- Peut-être mais... Ce n'était rien de trop mais je n'y arrive pas... Je ne suis pas à l'aise, avoua Mary.

- Je te dis que c'est rien, fit alors Cameron.

Préférant couper court à la conversation, Mary se redressa et descendit du lit provoquant un peu d'étonnement chez son petit ami.

- Tu veux... Tu veux un truc à manger? On peut se faire des sandwichs avant de reprendre les devoirs, lui proposa Mary.

- Si tu veux, fit-il en descendant du lit.

Mary le vit se pencher pour essayer de récupérer ses chaussures et sourit.

- Tu peux descendre en chaussettes, je suis bien pieds nus, fit-elle amusée.

- Ok pas de problème, fit-il en se levant doucement.

- Mes parents sont là donc sois sage, lui rappela Mary.

- Promis, fit-il amusé.

Mary descendit les marches suivie par son petit ami avant de bifurquer en bas de ce dernier pour filer dans la cuisine. Elle fut saisie de stupeur quand elle entendit la voix de son oncle.

- Elle a encore découché, marmonnait ce dernier.

- Salut Oncle David, fit Mary en pénétrant dans la cuisine.

- Ho salut..., fit ce dernier avant de se figer en regardant le garçon qui la suivait.

Mary vit le regard de ses parents se tourner vers elle et celui de son père regarder Cameron avec méfiance.

- Ho Oncle David, je te présente Cameron, c'est mon petit ami, fit Mary.

- Enchanté Shérif, fit ce dernier.

- Euh oui... Pareil, s'étonna David en regardant son couple d'amis.

- Vous voulez quelque chose ? demanda Edith sachant que la situation pouvait être gênante.

- On va juste se faire un petit sandwich, petite pause dans les devoirs, fit Mary en fonçant vers le frigo.

Elle en sortit un peu de beurre et de fromage avant de regard son petit copain qui avait suivi pour regarder dans le frigo.

- Tu manges quoi? demanda Mary tout bas.

- Je suis pas difficile, avoua Cameron.

Mary le regarda attentivement et réalisa que c'était par rapport à chez lui. Elle entendit alors son oncle murmurer derrière elle. Il s'était cru discret.

- Vous la laissez dans sa chambre avec un garçon ? demanda David à son collègue.

- Bah...

- J'espère pouvoir faire confiance à ce jeune homme, fit alors Edith mais à voix haute. N'est-ce pas Cameron ?

- Oui, évidemment, fit ce dernier en sortant la mayonnaise.

- Mayonnaise ? demanda Mary choquée. T'as des goûts particuliers...

- Euh... Salade de crevettes, salade verte et ketchup... C'est pas mieux, avoua ce dernier en rigolant.

- Gna gna gna..., fit Mary en riant également.

Mary se tourna pour le pousser et remarqua le regard surpris de celui qu'elle considérait comme son oncle.

- Ça va Oncle David ? demanda Mary.

- Euh oui... Je trouve ça mignon... Ça change, avoua David.

- C'est à dire ? demanda Mary.

- Ben Dylan a...

- C'est pas si gênant, lança Cameron attirant tous les regards, certains outrés et d'autres surpris. Je peux comprendre qu'en tant que père cela puisse être choquant mais elle a le droit de vivre...

- Ma fille était comme Mary, précisa David.

- J'ai appris cela mais c'est pas grave, fit Cameron.

Mary le regarda légèrement surprise, il semblait en effet oublier qu'être une fille ou une femme comportait beaucoup plus de risques quand on avait ce comportement.

- En plus elle découche, je ne sais même pas où elle est, marmonna David.

- Avec Carla, précisa Mary. Elles devaient se voir pour un devoir.

- Ho... Ravi de l'apprendre, marmonna David.

- Je crois que je réagirai comme toi, avoua Jason Simms. Si ma vie devenait comme ça... Je crois que je deviendrai fou.

- Mais... Comment c'est arrivé ? À chaque fois que j'avais des nouvelles, c'était plutôt rassurant..., avoua Edith.

- On ne sait pas, avoua David.

- Elle a pas fait une rencontre bizarre ? demanda simplement Cameron.

Mary le regarda en préparant son sandwich. Elle était surprise qu'il s'intéresse autant au sujet.

- Tu penses que ma fille a pu être..., fit David saisi d'une angoisse.

- Cameron... N'inquiète pas David, le réprimanda Edith.

- Je voulais pas insinuer qu'elle ait pu être abusée mais elle a pu tomber amoureuse d'un garçon, signifia Cameron en croquant son sandwich. Merci Mary.

- De rien, fit cette dernière amusée et mangeant le sien. Mais... En quoi tomber amoureuse la rendrait comme ça ?

- C'est de la psychologie de bas étage mais, et j'en connais, certains aiment les filles faciles..., marmonna Cameron.

- Et c'est ton cas? demanda Jason méfiant.

- Papa s'il-te-plaît, s'énerva rapidement Mary.

- Avant, précisa Cameron en poussant Mary à l'observer. J'en ai honte mais c'est la facilité. Elle a pu vouloir montrer qu'elle n'était pas une oie blanche...

- Je ne changerai pas pour toi, précisa Mary. Pour personne, ne te vexe pas.

- J'espère bien, fit Edith.

- Je préfère aller à son rythme, fit Cameron en rassurant la mère de famille.

- Dire que c'est arrivé presque du jour au lendemain, marmonna David.

Mary regarda son oncle attentivement, complètement abasourdie du changement de comportement de Dylan même si elle le connaissait déjà son nouveau comportement.

- Comment ça du genre au lendemain ? s'étonna Edith.

- Oui, c'est arrivé... Un matin elle part à l'école et l'après-midi, on reçoit un appel... Elle a frappé une fille, avoua David.

- Mais pour se défendre ? demanda Mary intriguée.

- Non... Elle a expliqué au directeur que, je la cite, sa gueule ne lui revenait pas, expliqua David.

- Wow..., se contenta de faire Cameron.

- Cette fille a dû faire quelque chose..., marmonna Edith.

- Je pensais mais ce n'était que le premier problème... Elle s'est mise à... Proposer des fellations aux garçons, en échange de devoir, précisa David.

- Merde David... Je suis désolé, fit Jason.

- Puis elle s'est mise à harceler des élèves... À sécher les cours et de pire en pire..., avoua David.

- Elle m'a dit pourquoi sa mère la envoyée ici, précisa Mary.

- Ha oui... Les deux garçons, précisa David.

- Ho Seigneur, fit simplement Edith.

- Mais je crois que le pire c'était de pousser un garçon à poignarder quelqu'un, grommela David.

- Pardon? fit Mary choquée comme d'autres.

Mary n'arrivait pas à y croire, son amie était devenue monstrueuse du jour au lendemain, couchant, manipulant et faisant des actes de violence... Pensant cela, elle commença à être étrangement saisie d'un doute.

- David... Elle a passé des examens ? demanda Mary.

- Mon ex-femme a essayé, elle a cru à une tumeur ou quelque chose... Mais rien... À part qu'elle a fini au lit avec un infirmier, fit David en claquant son mug.

- C'est... C'est arrivé du jour au lendemain ? demanda Mary. Sans signe avant coureur?

- Oui... Pourquoi tu demandes ça ? Elle t'a dit quelque chose ? demanda David.

- Non... Je crois pas, fit Mary soudainement inquiète. On devrait remonter.

Cameron la regarda étonné et la suivit malgré tout. Mary monta les marches de l'escalier en quatrième vitesse et chercha son téléphone dans sa chambre.

- Ça va? s'étonna Cameron.

- Non..., fit soudainement Mary.

- Tu sais quelque chose ? demanda alors le jeune homme.

- Je... Je crois..., marmonna Mary en sortant le flacon d'un tiroir.

- C'est de l'eau bénite? demanda-t-il en riant.

- Si on veut, fit alors Mary.

- Euh... C'est quoi le délire ? demanda ce dernier.

- Je crains le pire..., fit alors Mary.

Cette dernière, téléphone en main, tenta de joindre Nina mais elle devait être occupée. Elle était soudainement paniquée, Dylan pouvait être possédée et c'était bien la seule et unique possibilité. Elle remplissait tous les critères et le pire, son arrivée avait suivie son incarnation, comme un signe du destin ou un geste divin. C'était invraisemblable, incohérent mais pourtant logique. Elle sélectionna alors un autre nom dans son répertoire et appela avant de porter le téléphone à son oreille et de faire les cent pas.

- Allez Carla! grommela Mary. Décroche...

Les sonneries se succédaient rapidement et cela n'arrangeait pas son stress.

- Seigneur faites que je me trompe, marmonna Mary.

- Il se passe quoi là ? demanda Cameron.

- Attends... Ho... Allo? fit Mary quand on décrocha. Carla c'est moi.

- Bonjour, fit une voix féminine mais caverneuse.

Mary s'était figée et vérifia son téléphone. Elle aurait juré que c'était la voix certes déformée de Dylan mais c'était bien le numéro de Carla.

- Qui...

- Ho mais je crois que tu le sais déjà petite emplumée, fit la voix démoniaque à l'autre bout du film.

- Où est Carla ? demanda Mary inquiète. Que lui avez-vous fait?

- Ho elle dort ce joli petit otage, fit donc Asmodée.

- Qu'est-ce que vous voulez? demanda Mary.

- Toi, répondit Asmodée.

- Pour...

- Tu te sens stupide de m'avoir montré ces larmes d'anges hein? fit Asmodée provocateur. Quand j'ai compris j'ai réalisé qui tu es... Ainsi les ennemis étaient déjà là...

- Je... Laissez les..., fit alors Mary.

- Tu me donnes un ordre petite conne? s'énerva Asmodée au téléphone. Tu crois quoi?

- Je... Je m'excuse, fit Mary.

- Alors tu vas m'écouter, tu vas te ramener seule au lycée, sur le toit et rapidement parce que tu vois, je crois qu'une vierge ne va pas le rester bien longtemps, s'amusa Asmodée. Et tu viens seule, pas d'autres emplumés à la con... Compris?

- Oui... Je vais me dépêcher, fit Mary.

Elle raccrocha rapidement et se rendit compte que Cameron l'observait silencieusement et avec circonspection.

- Emmène moi au lycée, s'il-te-plaît, fit Mary.

- Tu m'expliques? Il se passe quoi? demanda Cameron en attrapant sa veste.

- Ce serait trop compliqué, fit Mary.

Elle attrapa sa fiole, ses chaussures et sa veste. Elle pensa alors très fort à Melo pour le prévenir et l'envoyer chercher Nina et donc Lelahel le plus rapidement possible pour les prévenir. Elle espérait déjà qu'il obéisse en descendant les marches en courant.

- Mary? s'étonna Edith qui passait à côté.

- On doit y aller, un ami à nous est en panne sur la route... À tout à l'heure ! fit Mary en jaillissant hors de la maison.

Elle avait déjà rejoint la voiture et regardait Cameron paniquée.

- Dépêche-toi, le supplia Mary.

- Tu comptes m'expliquer ou pas? demanda Cameron en déverrouillant la voiture. Mary ouvrit immédiatement la portière et s'installa en attachant sa ceinture. Cameron fit de même et la regarda attentivement, attendant bien évidemment sa réponse.

- Cam... C'est trop compliqué, fit Mary.

- Est-ce qu'il y a un danger ? Dylan veut se suicider ou quoi ? demanda Cameron.

- Cam... Si tu m'aimes fais ce que je demande et ne pose pas de question, fit Mary.

- Si c'est comme ça, fit ce dernier en démarrant.

La jambe de Mary ne cessa pas pour autant de remuer sur place dans la voiture et ce, même si le trajet était on ne peut plus court. Ils étaient en effet arrivés rapidement dans la rue du lycée.

- Cam gare toi suffisamment loin, fit Mary.

- Ok..., marmonna ce dernier en se garant à plus de cent mètres.

- Écoute... Tu ne dois pas t'approcher du lycée, précisa Mary.

- Et toi tu comptes y entrer, grommela Cameron.

- Je suis obligée mais tu dois rester loin, fit Mary.

- Tu comptes vraiment ne rien me dire ? s'étonna Cameron.

Mary se pencha et le saisit par les joues pour l'embrasser. Cameron en fut surpris et la regarda plutôt interloqué.

- Je suis contente de ce que l'on vit... Je t'aime, fit-elle en ouvrant sa portière.

Elle la referma immédiatement après être sortie de l'habitacle et avança vers le lycée.

- Tu te rends compte que ça ressemble à un adieu ? demanda Cameron depuis sa voiture.

Elle se contenta de se retourner et de lui faire signe de la main. C'était en effet l'idée de base. Désormais elle devait aller affronter un Prince des Enfers et ce dernier avait deux otages qui lui étaient extrêmement chers. Elle avança des plus rapidement vers le lycée et en fit le tour. Elle n'était pas assez idiote pour entrer par la porte principale, préférant de loin utiliser celle à l'arrière, celle qu'utilisaient en général les sportifs après leurs entraînements et qui bizarrement restait toujours déverrouillée. C'était assez étrange de se trouver dans un lycée alors qu'il était censé être fermé. Les couloirs étaient tellement calme alors qu'en général, ils grouillaient de rires, de cris et d'élèves. Elle avança tranquillement, méfiante et sur ses gardes pour rejoindre la porte qu'elle avait utilisée pour rassurer la jeune fille la dernière fois. Elle ne croisa absolument personne et put y accéder dans difficultés. Elle inspira profondément avant de l'ouvrir, ressemblant son courage pour tenter d'effacer sa peur de perdre ses amies. Pour faire un rapprochement avec la bible, Mary avait l'impression de grimper les marches du Pandémonium, avançant vers un funeste destin. Arrivée tout en haut, elle ouvrit la porte et son visage fut fouetté par une bourrasque. Il faisait froid et angoissant. Cette même angoisse, elle grimpa encore quand elle vit un corps reconnaissable au milieu du toit: celui de Carla.

- Carla! fit-elle en panique et en fonçant vers elle.

Elle arriva rapidement à proximité de Carla et se jeta littéralement à genoux pour vérifier qu'elle était vivante. Prenant son pouls, elle eut la confirmation que c'était le cas.

- Ha ha ha ha, fit un rire caverneux. Un otage n'a de valeur que vivant.

Mary regarda alors vers l'origine de cette phrase et elle découvrit Dylan assise sur le petit bloc de béton par où elle était arrivée.

- Dylan... Asmodée, se corrigea Mary.

Asmodée, dans le corps Dylan donc, leva la main gauche et Mary sentit un courant d'air puissant la gifler avant de l'obliger à reculer violemment sur près de quatre mètres.

- Très mauvais réflexe jeune fille, fit Asmodée en descendant de son perchoir très lentement.

- Pourquoi ? hurla Mary.

- Tu veux savoir pourquoi tu as de mauvais réflexes? demanda Asmodée en rigolant de la situation.

- Espèce de monstre, pourquoi avoir fait cela à Dylan? demanda Mary en colère.

- Ton amie était si croyante, cela en était plaisant, fit Asmodée.

- Elle croit en Dieu et vous l'avez détruite! s'offusqua Mary.

- C'était tellement amusant, tu peux pas savoir... Quand je me suis servie d'elle la toute première fois... L'entendre hurler quand son corps devenait une incarnation de la luxure... Elle geignait, me suppliant de ne pas laisser ces hommes la prendre... Encore plus jouissif que la situation... Y penser me fait mouiller... J'adore les corps féminin, fit Asmodée en se léchant les lèvres.

- Sale engeance maléfique !!! s'énerva Mary.

Elle serrait tellement les poings qu'elle sentit sa propre puissance, celle que lui offrait son ange pourtant enfoui. Déjà dans ses mains, l'air crépitait, signifiant ainsi que la foudre était prête à tomber sur son ennemi.

- Ho... Tu comptes attaquer le corps de ton amie? demanda Asmodée.

- Je..., réalisa Mary en paniquant.

La jeune fille venait en effet de comprendre à quel point la situation était compliquée, elle ne pouvait pas attaquer ce corps sans blesser Dylan.

- Mais... Vous m'avez protégée de Karen..., réalisa également Mary.

- La possession permet encore au corps d'emprunt de réagir pour ses proches, un gros soucis, avoua Asmodée. Comme le fait de le... Garder!!! hurla Asmodée dans un rire diabolique.

Dylan bougea le bras et une nouvelle bourrasque encore plus puissante frappa Mary et cette fois, elle fut projetée contre le grillage du toit.

- Ouf..., expira Mary sous le choc en retombant au sol.

- Mary!!! hurla alors une voix.

Mary releva la tête vers Dylan car c'était bien sa voix normale qui avait poussé ce cri.

- La ferme ! fit alors Asmodée en se brisant un doigt.

- Laissez la!!! hurla Mary en fonçant vers Dylan.

Elle avait réalisé que son amie était toujours là, enfouie au plus profond. Si elle ne pouvait user de la foudre, elle avait encore la fiole dans sa poche. C'était une solution à envisager. Elle arriva rapidement sur Dylan et son terrible prince en pleine possession et l'agrippa par les hanches pour la faire tomber au sol.

- Espèce de monstre! hurla Mary.

- Ha ha ha... Quelle lenteur, fit Asmodée désormais sur le dos. Pourquoi ne pas utiliser tes ailes?

Mary regarda son amie avec surprise et une coup de poing lui tomba droit sur le nez avant d'être projetée à nouveau. Cette fois, elle retomba sur ses pieds pour sa propre suprise. Elle toucha son nez et réalisa qu'elle n'avait rien. Comme Nina et Lelahel l'avait précisé, elle régénérait très vite pour les blessures légères. Elle regarda le corps de Dylan qui était suspendu dans l'air avant de retomber sur ses pieds.

- Non? fit Asmodée en riant. J'en ai entendu parler mais je ne l'ai jamais vu... Un ange en sommeil... Que c'est amusant.

- Je n'ai pas besoin de l'ange pour me défendre, fit Mary.

Un nouveau mouvement de bras de la part d'Asmodée et elle réalisa qu'elle allait subir une nouvelle bourrasque. Cette fois elle protégea son visage de ses bras et se campa sur ses pieds, résistant ainsi à l'assaut.

- Mary fais attention ! hurla Dylan.

- PUTAIN DE GRELUCHE !!!! s'énerva Asmodée. Arrête de retenir mon bras.

- Ta possession ne peut briser l'esprit de mon amie, fit alors Mary. Tu es toujours là Dylan... Lutte!

- Espèces de petites putes!!! s'énerva Asmodée déclancheant une véritable tornade.

Mary paniqua et fonça vers Carla pour la retenir quand elle la vit se déplacer sous la bourrasque. Elle craignait qu'elle ne soit blessée et la protégea de son corps.

- Alors ça commence franchement à me casser les couilles !!! s'énerva Asmodée dont la voix était trop proche.

Mary sentit en effet un coup dans son ventre, entendant un craquement sinistre tandis qu'elle était projetée en arrière. Elle entendit alors un second craquement tandis qu'elle voyait le ciel, comprenant que la côte brisée un petit instant avant venait de se remettre en place.

- C'est pratique mais ça fait mal, marmonna Mary pour elle-même en se relevant difficilement.

Elle saisit la fiole dans sa poche et fixa son ennemie dans le corps de son amie si proche. Elle réalisa immédiatement que Dylan pleurait, d'un seul œil d'ailleurs.

- Ton amie semble souffrir du mal que je te fais, fit Asmodée.

- Je souffre également de savoir ce que vous lui avez fait ! hurla Mary.

- Elle a découvert la luxure, c'est tellement plaisant de détruire une croyante, et les hommes sont si portés sur le sexe... Elle en a profité et prit plus que de raison! s'amusa Asmodée.

- Saleté ! hurla Mary en fonçant et la frappant alors en plein visage.

Mary vit Asmodée reculer et se figea d'effroi. Elle avait frappé vers la mâchoire et elle réalisa que la lèvre de Dylan était fendue et saignait. Le sang coulait sans régénérer.

- Et oui pauvre conne! s'amusa Asmodée. Son corps ne régénère pas!

Mary était littéralement en enfer. Quoiqu'elle puisse faire, elle ferait du mal à Dylan et subirait des tourments incessants. Elle sentit alors Asmodée saisir son cou avant de le voir et fut soulevée du sol. Dylan ne pouvait régénérer mais sa force était bien plus grande.

- Mary pardon..., fit la voix de Dylan.

- TA GUEULE !!! s'énerva Asmodée.

- Je suis désolée Dylan..., marmonna Mary.

- T'es inutile, tu ne peux pas la sauver, normal de t'excuser, fit Asmodée.

- Non, fit Mary en serrant le poing. Je lui demande pardon pour ça !

D'un geste ample et rapide, elle écrasa sans hésitation la petite fiole sur le visage de son amie, brisant le verre et créant l'effet prévu par les larmes d'ange. Asmodée la lâcha et saisit son visage d'emprunt en hurlant. Une fumée s'échappa de sa peau et Mary eut peur d'avoir défiguré Dylan. Étrangement, il y avait bien de la fumée mais pas de blessure, c'était bien l'âme d'Asmodée qui était blessée.

- Lutte Dylan! Lutte !!! hurla Mary.

- J'essaye mais... Il est trop fort... Attaque moi... Détruis le..., la supplia Dylan.

- Mais... Tu vas mourir..., réalisa Mary.

- Je suis déjà détruite... Il m'a obligée à faire des choses horribles, du mal aux gens, à mes parents... Mon corps a été tellement...

- Tu n'y es pour rien, on va te sauver, fit Mary en se campant sur ses pieds.

- Tu vas crever oui! fit la voix horrible d'Asmodée, plus horrible encore qu'avant.

Mary fut saisie et plaquer au sol avant de sentir un coup de poing tomber sur sa joue, puis un autre et encore un autre. Avoir un ennemi dans un corps d'amie, c'était beaucoup trop compliqué.

- Je vais te buter petite conne, s'énerva Asmodée en continuant de frapper.

Mary faisait de son mieux pour se défendre mais elle n'y arrivait pas, elle encaissait les coups. Régénérer aussi vite n'empêchait pas son crâne de résonner sans cesse à chaque coup de poing. Si seulement elle pouvait utiliser l'ange. Soudain le poids sur elle disparu quant un cri retentit.

- Lâche la! fit une voix masculine suivie par un impact au sol.

Mary se redressa en entendant la voix et vit Cameron, venu la sauver, retenir au sol Asmodée.

- Cam... Qu'est-ce que...

- Pourquoi vous êtes en train de vous foutre sur la gueule putain de merde? demanda Cameron en essayant de résister.

- Toi... Tu dégages!!! hurla Asmodée.

Mary vit alors son petit ami être rejeté et décoller littéralement du sol avant de retomber plusieurs mètres plus loin, le souffle coupé.

- Cam! hurla Mary en fonçant vers lui pour l'aider.

- C'est quoi ce bordel? demanda Cameron en se redressant difficilement.

- Je t'avais dit de rester loin! fit Mary. Pourquoi t'es venu?

- Parce que le bordel se voit de loin, fit Cameron.

- De plus en plus de cafards stupides, quelles merdes ces humains, fit la voix d'Asmodée.

- Bordel de merde..., grommela Cameron. C'est quoi...

- Dylan est posssedée, fit simplement Mary.

- Et je vais te buter, fit alors Asmodée.

De nouveau, une bourrasque se fit ressentir et Mary eut le même réflexe que précédemment pour se défendre. Cependant, elle réalisa que Cameron avait été propulsé.

- Cam! hurla Mary en le voyant percuter la porte de l'escalier.

Elle entendit encore ce rire, ce ricanement démoniaque provenant de cet être infâme qui s'en prenait à ses proches. Non seulement il possédait Dylan mais faisait du mal à son amie et son petit ami.

- Laisse les, c'est entre toi et moi! hurla Mary.

- T'as encore des fioles pauvre andouille ? demanda Asmodée amusé. Sûrement pas... Alors pourquoi tu crois avoir une chance... Frappe avec ta foudre et là peut-être... En attendant je vais m'amuser avec eux.

- Non... Je ferai ce que vous voulez, fit Mary.

- Ce que je veux? demanda Asmodée amusé. Voyons voyons... Baise avec lui.

- Hein? demanda Mary choquée.

- Putain t'es tarée Dylan! hurla Cameron.

- La ferme l'humain, fit Asmodée en rejetant encore Cameron contre la porte.

Mary commençait à en avoir marre de subir les assauts d'Asmodée et voulait se défendre mais elle ne pouvait pas.

- Défends toi...

- Je peux pas, avoua Mary convaincue de sa propre faiblesse.

- Alors je vais te motiver, fit Asmodée en levant les bras.

Mary entendit alors un énorme craquement derrière elle et elle se retourna juste à temps pour esquiver un énorme bloc de béton avec les tiges métalliques apparentes qui avait foncé vers elle. Elle se retourna vers Asmodée et fut saisie d'horreur devant son regard amusé. Elle n'avait pas été la cible d'Asmodée... Le bloc de béton de béton flottait au-dessus de Carla et descendait vers son dos.

- Ho putain! fit Cameron derrière elle.

Mary se retourna et vit le même spectacle sur son petit ami, à la différence près qu'il était conscient.

- Laisse les! hurla Mary.

- Et non... Désormais tu as le choix..., fit Asmodée. Ou tu sauves ton amie aussi croyante que toi, pure et parfaite... Ou tu sauves ton petit ami qui a fréquenté tous les violeurs du coin.

- Non... Laisse les! hurla Mary en proie à la peur.

- Tu as encore un autre choix... Moi, fit Asmodée.

Mary regarda tout le monde autour d'elle et ne savait plus quoi faire. Évidemment, elle ne pouvait pas choisir entre Carla et Cameron mais il lui restait la dernière possibilité. Elle n'hésita pas plus longtemps et fonça vers Asmodée, laissant la foudre apparaître avec un étrange naturel dans sa main. Elle abattit son poing sur le corps de Dylan, l'électrocutant en même temps qu'elle le propulsa contre une grille. Elle espérait que ce soir suffisant quand elle vit rapidement Asmodée se relever.

- Tu as eu tellement peur de tuer ton amie que tu t'es retenue, fit Asmodée en riant.

- Non... C'est pas vrai, marmonna Mary dépitée.

- Et maintenant la sanction ! hurla Asmodée.

Elle réalisa avec horreur qu'Asmodée pointait les blocs de béton de ses mains. Elle se retourna et réalisa également à quoi ressemblait son cauchemar. Elle ne pouvait rien faire à part aider l'un des deux et l'empêcher de se faire écraser. Cameron était cependant beaucoup trop loin et elle ferma les yeux en se retournant vers Carla. Elle allait abandonner ce garçon qui l'aimait et qu'elle aimait mais elle avait plus de chance de réussir à sauver Carla que lui.

- Trop tard! fit Asmodée en s'amusant de son spectacle morbide.

- Non! hurla Mary en courant vers Carla.

Et là, le bloc de béton au-dessus de Carla explosa dans un énorme nuage de poussière. Elle réalisa que le nuage était énorme parce qu'il était en réalité également constitué des poussières résultantes de l'explosion du bloc sur Cameron. Elle continua de courir vers Dylan quand au milieu de la poussière, elle remarqua une forme qui la fit s'arrêter de courir. Quelqu'un tenait Carla dans ses bras et vu la forme, c'était un garçon. La fumée commençait à se dégager et elle comprit qu'il s'agissait de Cameron.

- Cam ? s'étonna Mary. Mais co...

Le dernier mot s'étouffa dans sa gorge quand la poussière fut rejetée en arrière. Cameron avait réussi à sauver Carla mais la manière venait de briser quelque chose en Mary. En effet, Cameron était différent. Son regard était plus froid mais si seulement il n'y avait que ça... Sortant de son dos, Mary pouvait les discerner. Elles étaient majestueuse, digne et au nombre de quatre... Malheureusement elles étaient d'un noir profond.

- Cam... Tu... Tu es... Tu... Tu es un déchu ? put-elle enfin exprimer.

- Sachez que..., commença Cameron.

- Comment tu as pu me mentir? hurla Mary. Tu te joues de moi depuis le début !

- Alors ça... C'est parfait, fit Asmodée dans un rire. Au final c'est moi qui suis en supériorité numérique.

Mary était sous le choc, son petit ami s'était moqué d'elle depuis le premier jour. Si il était sorti avec elle, c'était parce qu'il avait compris qu'elle hébergeait un ange, sans doute pour l'espionner ou pire, la tuer. Elle pleurait déjà de honte, la honte d'avoir été piégée, la honte d'avoir été manipulée mais surtout la honte d'être tombée amoureuse. Elle réalisa surtout que son suicide avait donc été une réussite et que son âme était celle d'un déchu. Elle tomba à genoux en regardant son petit ami. Elle était encerclée d'ennemis.

- Cam..., marmonna Mary avant de réaliser quelque chose.

Cameron, ou peut-être même son déchu, semblait gêné mais surtout, il portait Carla avec soin et douceur. Mary comprit alors qu'il l'avait protégée mais ne comprit pas pourquoi.

- Ne te méprends pas Asmodée, je ne suis pas dans ton camp, fit Cameron.

- Je suis ton supérieur espèce d'abruti! Obéis ! hurla Asmodée.

- Crois-tu que je fasse partie de ton armée ? demanda Cameron.

- Donne moi ton nom, hurla Asmodée. Réglons son cas à elle!

Mary se retourna et remarqua immédiatement qu'Asmodée tenait une autre barre de métal. Elle vit le corps de son amie la brandir et la jeter sur elle. À quelques centimètres d'elle, cette même barre fut pulvérisée dans un halo violet. Des femmes brûlaient dans l'air et elle se recula.

- Espèce de traitre! hurla Asmodée.

Mary réalisa alors que c'était le pouvoir du déchu de Cameron et elle se retourna.

- Jeune fille ? l'interpella Cameron.

- Oui? s'étonna Mary.

- Je vais veiller sur celle-ci, fit-il en parlant de Carla. Occupez vous d'Asmodée, sa place est en enfer.

- Mais c'est quoi ce cirque! hurla Asmodée.

- Je choisis où je place mon allégeance, et elle n'est pas à toi Asmodée, lui répondit Cameron.

- Mais je vais tuer Dylan! s'écria Mary.

- Vous ne connaissez que les prémices de ces éclairs, fit le déchu en Cameron. Nous ne sommes pas dans le même camps mais sachez une chose. Depuis toujours cet éclair est appelé le Purificateur. Et il porte parfaitement son nom, il ne peut détruire un être constitué de pure bonté.

- Dylan est...

- Votre amie est toujours là, pourfendez Asmodée et ramenez la, fit Cameron.

- Je peux te faire confiance ? demanda Mary. Tu t'es moqué de moi... Tu as dit m'aimer... Tu m'as manipulée...

- Avez-vous seulement le choix? Asmodée perd son emprise alors dépêchez vous un peu..., lui fit Cameron.

Mary devait le croire après tout, elle n'avait plus le choix. Elle se retourna et effectivement, le corps de Dylan semblait agité de spasmes.

- Comment... Tu seras châtié pour cela! hurla Asmodée.

- Et toi... Tu vas libérer mon amie! s'énerva Mary.

Cette fois, elle allait y aller à fond. Elle ne savait pas à quel point elle pouvait faire confiance à Cameron vu qu'il était un déchu mais le fait qu'il ait sauvé Carla poussa Mary à lui laisser le bénéfice du doute. Elle avait compris que sa colère servirait son pouvoir et la trouver n'était guère bien compliqué. Il suffisait qu'elle imagine tout ce que Asmodée avait fait à Dylan ou obligé à faire pour que son corps commence à être parcouru d'éclair.

- Tu vas retourner en enfer! cria Mary.

Elle se mit à courir vers le corps de son amie et le Prince des Enfers en elle sembla paniquer. Elle posa ses deux mains à plat sur le corps de son amie, une main sur le ventre et l'autre sur l'épaule, avant de décharger toute la colère emmagasinée. Elle vit Asmodée être saisi de spasmes et pousser un horrible cri. Un petite pointe d'inquiétude jaillit dans sa tête, se demandant si elle avait eu raison. Étonnement, les spasmes s'arrêtèrent assez vite et elle dut écarter les bras pour réceptionner Dylan qui tombait en avant. La pression lourde qu'elle avait ressentie venait de totalement disparaître. Délicatement, elle déposa Dylan par terre et vérifia qu'elle respirait.

- Seigneur, j'ai réussi ! fit Mary avec un grand sourire.

- Croire en ses capacités, la base dans le Grand Jeu, précisa la voix de Cameron.

Mary se retourna et le vit déposer Carla au sol, un peu moins délicatement qu'elle l'aurait espéré cependant. Elle sentit la colère reprendre le dessus sur sa joie et son soulagement pour Dylan. Elle se releva et avança d'un pas rapide vers Cameron.

- Madem..., fit Cameron avant d'être giflé avec colère.

Mary ne s'était pas retenue, mettant toute sa colère dans sa force.

- Espèce de salaud! hurla Mary en le frappant sur le torse.

- Mary vous...

- Tais toi! Tais toi! TAIS TOI! hurla Mary en lui martelant le torse.

Comment avait-il pu lui faire cela? La trahir alors qu'elle avait tout bravé pour lui.

- Comment t'as pu me faire ça ? Je t'ai fait confiance ! hurla Mary de plus belle. Je t'ai laissé le bénéfice du doute! Je t'ai laissé me prendre dans tes bras! Me toucher ! M'embrasser!

- Ce n'est pas si simple, tenta Cameron.

- JE T'AIME! Et toi tu me fais ça ! s'énerva Mary. Tu es un ennemi ! Tu t'es servi de moi! Tu as dû me manipuler pour obtenir des informations ! Salaud!!!

Elle le frappa de nouveau en plein visage, avec colère et très enragée. Il ne se défendait pas, la laissant faire, ne reportant son regard sur elle que quand elle finissait.

- Je te déteste !

- Mary... Vous devriez m'écouter, fit alors Cameron.

- Je ne veux pas! s'énerva Mary. Ne m'adresse plus la parole! Ne m'approche plus jamais! Ne t'approche plus de mes amis! Et va t'en tout de suite!!!

- Quoi? s'étonna Cameron.

- Je te laisse partir parce que tu as aidé Carla, se justifia Mary. Mais écoute moi bien... Si tu te montres encore devant moi, je préviendrai mes supérieurs... Je connais deux archanges, Raphael et Uriel et eux tu ne pourras pas les vaincre!

- Ur... Vous avez rencontré Uriel? demanda Cameron choqué.

- Je sais sa position, même vous les Déchus avez peur de lui... Alors ne m'approche plus jamais! Je te déteste ! Va t'en!!!

Mary croisa son regard et se rendit compte qu'il était dépité. Elle s'arrêta et l'observa, lui qui fit jaillir ses ailes avant de prendre son envol. Désormais seule sur le toit en compagnie de ses amies inconscientes, Mary tomba à genoux et pleura, plaquant son front sur le sol.

- Pourquoi ? Je t'aime Cameron... Pourquoi tu m'as fait ça ? marmonna Mary. J'ai osé t'aimer, je suis stupide !

- Hmmm, grommela quelqu'un derrière elle.

Mary réalisa que Dylan se réveillait et elle fonça vers elle.

- C'est fini, tu es libérée, fit Mary.

Elle vit le soulagement dans le regard de Dylan qui se mit à pleurer et la serra dans ses bras. Son amie était revenue et elle la serrait contre elle comme si elle risquait de disparaître à nouveau. Elle était aussi heureuse à cet instant qu'elle pouvait être malheureuse. Réalisant cela, elle discerna au loin le bruit des sirènes de police et des autres services de secours. Les dégâts et la foudre avaient dû être vu depuis le bas de la rue et forcément les gens avaient appelé les secours. Mary espérait que le Paradis trouverait un bon mensonge parce qu'elle en avait vraiment marre de mentir. Après tout les mensonges venaient de mettre fin à sa première histoire d'amour de la pire des façons. Mary découvrait simplement qu'un événement bénéfique pouvait aussi cacher la plus profonde des tristesses... Sa nouvelle vie était loin d'être celle qu'elle espérait...




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