L'Ame des Anges: Incarnation

Chapitre 21 : Épilogue

Chapitre final

3932 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2022 16:49

Chapitre 21

Épilogue



Alors qu'un soulagement bienvenu aurait dû être présent chez la pauvre jeune fille dont la vie avait été bouleversée par sa mort et surtout l'incarnation en elle d'un ange, c'était surtout un certain abattement qui se faisait ressentir. Plusieurs jours étaient en effet passés depuis le combat sur le toit de l'école et heureusement le Paradis avait géré les conséquences, comme leur fonction leur demandait parfois au grand soulagement de Mary. En effet, un mensonge d'une ampleur incroyable fut mis en place pour les services concernés. Il n'était nullement question d'un ange et d'un Prince des Enfers possédant une jeune fille ; à la place, il n'y avait que la version officielle. Celle-ci semblait pourtant sortie d'un mauvais roman mais avait fonctionné. Officiellement donc, Dylan avait été endoctrinée par un gourou d'une secte usant de diverses drogues quasiment indétectables et d'une forme avancée d'hypnose. Il serait venu à Godbless pour récupérer sa pauvre victime chez qui les drogues perdaient leur effet. Il aurait tenu en otage les amies de Dylan mais elles s'en seraient sortie en assommant cet homme et en fuyant sur le toit. Mary avait observé Lelahel et Raphael avec une tête qui semblait signifier que personne ne pourrait croire cela mais bizarrement c'était devenu crédible. Il fallait bien reconnaître que le Paradis savait également créer de fausses preuves et depuis, il y avait même un faux portrait robot. Depuis, elle et ses amies étaient dispensées de cours mais cela l'arrangeait bien. Les anges s'étaient assurés que Carla n'avait aucun souvenir, une substance issue d'une plante existant dans leur monde ayant créé une amnésie partielle capable de correspondre à celle d'un traumatisme. Mary quant à elle ne trouvait plus beaucoup le sommeil et même cette nuit là, c'était le cas. Elle avait quitté le lit pour s'asseoir sur une chaise au fond de la pièce et observer son lit. Elle avait fait une soirée pyjama avec ses amies Carla et Dylan. La première n'était pas plus perturbée que cela mais Mary savait que ce n'était pas le cas de la seconde. Dylan, à qui on avait fait la proposition de lui effacer la mémoire, merci Uriel, avait décliné cette proposition. Elle voulait se souvenir de tout, principalement parce que désormais, elle connaissait la vérité pour Mary. Elle avait donc décidé de se souvenir de tout ce qu'elle avait fait pour que Mary puisse avoir un soutien humain. Mary l'avait vue redevenir la Dylan d'avant, si on pouvait redevenir comme avant après cela. Cela signifiait principalement que Dylan était redevenue comme Mary, fervente croyante, une fille polie et posée, à la garde robe aussi stricte que celle de Mary. Ce n'était que le soir que celle-ci pleurait parfois, Mary le savait car Dylan voulait souvent dormir chez elle. Et ce soir là encore, elle sanglotait dans le lit. Mary s'approcha donc du lit en faisant attention de ne pas les réveiller et s'assit dessus avant de caresser les cheveux de Dylan.

- Tu n'es pas seule, murmura Mary. Il n'est plus là...

Celle-ci sembla cesser de trembler sous le contact des doigts de Mary. Lors d'une autre soirée, Dylan avait voulu lui raconter tout ce qu'elle s'était vue faire, sans jamais pouvoir l'en empêcher. Mary l'avait rassurée, réconfortée du mieux qu'elle pouvait. Et pourtant... Mary aussi aurait bien eu besoin d'un peu de réconfort. Elle ne cessait plus de penser à Cameron, incapable de lui pardonner ses mensonges. Elle se sentait tout simplement trahie et en parler avec Dylan ne l'aidait pas. Après un passage de Zoey venue apporter les cours de Mary qui devrait bientôt retourner en cours, comme ses amies d'ailleurs ; elle avait découvert la disparition de Cameron. Techniquement parlant, il ne semblait pas tellement disparu, répondant aux sollicitations téléphoniques de Zoey. Cependant, il n'allait plus en cours et plus personne ne le voyait, poussant Zoey à conclure à une dispute. Mary, par contre, passait son temps à regarder leurs photos pourtant pas si nombreuses sur son téléphone. Il lui était impossible de rejeter tous ses sentiments malgré la colère, Cameron restant pour elle un garçon malgré tout aux petits soins. Elle ignorait jusqu'où il serait allé dans ses mensonges mais le fait qu'il ne la contacte pas lui faisait malgré tout du mal. Elle ne savait plus quoi faire, les Déchus s'accaparant le corps des âmes damnées d'une manière différente des anges. Cela elle le savait depuis longtemps, depuis une de ses premières conversations avec Nina sur ces différences. Cameron ou plutôt le déchu en lui avait joué avec elle, avec ses sentiments, ses désirs, ses rêves. Peut-être était-ce pour vicier son âme puis pour obtenir des informations mais elle n'arrivait pas à effacer ce garçon de ses pensées, lui qui lui avait offert son premier baiser, ses premiers véritables papillons dans le ventre. Trop de choses se mélangeaient dans sa tête et cela l'empêchait d'avancer. Cela l'avait tellement travaillée qu'elle n'avait pas révélé qu'il était un déchu lors de son rapport et elle ne savait même pas pourquoi. Elle resta assise longtemps en observant Dylan, convaincue que son amie aurait besoin d'elle encore longtemps. Elle entendit alors un vibreur sur le lit et saisit son téléphone pour éviter le bruit ne les déranges. Qui pouvait bien la déranger à trois heures du matin? Et là elle fut sous le choc. C'était un message provenant du téléphone de Cameron, le premier depuis les évènements du lycée. Elle décida de l'ouvrir et ne découvrit que quelques mots: Mademoiselle, nous devrions parler. Elle regarda son téléphone choquée quand un second message lui parvint indiquant qu'il était dans le jardin. Elle fut saisie d'une forme d'angoisse sachant qu'un déchu était si proche de sa famille.

- Ça va? demanda tout doucement une petite voix à côté d'elle.

Mary tourna la tête et découvrit le visage doux de Dylan redevenue elle-même.

- Désolée, je t'ai réveillée, fit Mary tout bas en vérifiant que Carla dormait.

- Je dors pas trop profondément..., avoua Dylan sans plus en dire.

- Je sais, fit Mary en grimaçant.

- C'est qui? demanda alors Dylan.

- C'est...

- C'est lui? demanda Dylan en se redressant et se tournant vers elle.

- Oui... Il est dehors, fit Mary provoquant l'étonnement de Dylan.

Mary la vit se lever doucement et s'approcher de la fenêtre. Elle regarda Mary et lui fit signe de s'approcher. Mary le fit et découvrit Cameron appuyé contre la palissade, posé et attendant.

- Comment il peut se montrer ici? demanda Mary choquée mais toujours à un volume très bas.

- Il t'a aidée, fit Dylan qui savait la vérité.

- Tu sais qui il est, lui indiqua Mary. C'est un déchu.

- Il a choisi d'affronter ce... Enfin tu vois, fit Dylan qui avait pourtant du mal à appeler Asmodée par son nom.

- Il m'a menti, depuis le début, fit Mary. Il m'a dit m'aimer mais ils n'aiment personne.

- Je croyais que c'était parce qu'ils aimaient qu'ils avaient été expulsés du Paradis, avoua Dylan à qui Mary avait pu dire des choses après l'autorisation de Lelahel.

- Il ne m'a rien dit... Visiblement il savait pour moi, rétorqua Mary.

- Tu ne lui as rien dit non plus pour cet ange... Seigneur que c'est bizarre à dire... Si j'avais pas vécu ça je me dirai que t'es devenue folle, avoua Dylan.

- Je sais... Je pouvais pas, je n'avais pas le droit... Je le croyais humain, avoua Mary.

- Ce qui change..., fit alors Dylan.

- Quoi? s'étonna Mary.

- Tu es amoureuse de lui, ça se voit et ce malgré tout ça, fit Dylan.

- Non je...

- Mary, tu passes ton temps à regarder ces photos, fit-elle en indiquant son téléphone. Tu l'aimes.

- Bon peut-être... Mais qu'est-ce que tu veux qu'il me raconte? demanda Mary prenant son téléphone pour lui dire de partir.

- Va lui parler, fit Dylan. Tu seras fixée.

- Et si il m'attaque ? demanda Mary choquée.

- Il l'aurait fait sans te prévenir non? proposa Dylan.

- Moui... Sans doute, marmonna Mary.

- Va lui parler..., marmonna Dylan. Tu en as besoin...

- Mais... J'ai envie de savoir ce qu'il veut..., avoua Mary.

- Je dirai rien à euh... Lelahel? proposa Dylan.

- C'est cela... Bon..., fit-elle en s'avouant vaincue.

- Vas-y, fit Dylan. Je vérifie qu'elle dort... Je t'attends.

- C'est une vraie tronçonneuse, avoua Mary en entendant Carla ronfler.

Elle serra son amie dans ses bras et enfila un peignoir par dessus son pyjama avant de sortir de sa chambre sur la pointe des pieds. Avec la même démarche, elle rejoignit l'escalier et le descendit en évitant de réveiller ses parents. Elle arriva aisément en bas et se dirigea vers la porte menant au jardin avant d'enfin sortir. Elle le vit appuyé et le regarda méfiante. Elle avança vers lui prête à tout si il le fallait.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? demanda Mary avec froideur.

- Vous méritez des explications, précisa Cameron.

- Vous m'avez menti, précisant m'aimer..., marmonna Mary. Vous vouliez quoi? Me piéger ? Des renseignements ? Me tuer ?

- Rien de tout ça Mary, Cameron était sincère, lui répondit le jeune homme.

Mary le regarda étonnée et plutôt perdue. Cameron l'aimait vraiment ? Puis, elle se rappela que les Déchus étaient des manipulateurs.

- Inutile de mentir, vous vous incarnez totalement dans le corps de vos hôtes et ils n'existent plus, répondit Mary.

- C'est ce que l'on vous a dit ? demanda Cameron.

- Oui, l'archange Raphael me l'a confirmé, insista Mary.

- Je crois que vous n'avez qu'une version Mary, précisa Cameron.

- J'y crois... Et pourquoi vous êtes si différent maintenant ? demanda Mary.

- Pardon? s'étonna Cameron.

- Vous pouvez continuer d'agir comme vous le faisiez, j'y suis habituée, précisa Mary dépitée.

- Je crois que vous vous méprenez sur mon compte, avoua Cameron. Je ne suis pas votre petit ami.

- Ho mais j'avais compris, vous vous moquiez de moi, fit Mary en colère.

- Il vous aime sincèrement, précisa Cameron.

Mary regarda alors ce jeune homme légèrement suprise et surtout complètement perdue. Cameron lui indiqua le banc à côté de la table d'extérieur et Mary alla s'asseoir, suivie par Cameron.

- Comment ça il m'aime? demanda Mary.

- Je parle de Cameron, précisa le jeune homme.

- Il n'existe plus, fit Mary froidement.

- Je comprends ce que l'on vous a dit... La plupart d'entre nous prennent le corps sans se soucier de son occupant mais ce n'est pas mon cas, fit Cameron.

- Et je dois vous croire ? insista Mary.

- Vous n'êtes pas obligée de me croire mais laissez moi m'expliquer, vous jugerez ensuite, proposa Cameron.

- D'accord... Allez-y..., fit Mary.

- Quand Cameron s'est suicidé, je me suis approché de son corps pour m'incarner et en réalité, je me suis rendu compte des raisons de son suicide, fit Cameron. J'ai compris qu'elles étaient très profondes... Presque nobles.

- Il s'en voulait pour ces filles, fit Mary.

- Alors, j'ai décidé de faire comme vous, fit Cameron.

- Comme les anges? demanda Mary. Vous pouvez ?

- Bien évidemment, beaucoup d'entre nous le font d'ailleurs, mais nous ne le disons pas, précisa Cameron avec un sourire. Après tout nous sommes des anges à l'origine et de la même manière, ils ne sont pas obligés de cohabiter.

- Vous voulez dire que les anges aussi peuvent s'accaparer du corps ? demanda Mary avant de se souvenir d'un propos similaire de la part de Nina.

- Oui... J'ai proposé à ce jeune homme de coexister dans son corps et je fus plutôt amusé de connaître ses conditions, fit Cameron.

- Cam est vraiment à part..., fit Mary pensive. Si c'était lui...

- Cameron m'a demandé de lui laisser le contrôle total pendant quelques années et après je pourrais en disposer, avoua Cameron sans écouter Mary.

- Je manque de temps..., marmonna Mary pensive.

- Pardon? s'étonna Cameron.

- Il me l'a dit... Je n'avais pas forcément compris..., précisa Mary.

- Jusque ses dix-huit ans, pour veiller sur ses proches... Profiter un peu du lycée et franchement, il en a profité, précisa Cameron.

- Je vois le genre, grommela Mary.

- Et puis... Il y eut vous, avoua Cameron.

Mary regarda le jeune homme avec circonspection et s'étonna du propos.

- Moi? demanda Mary.

- Oui... Il vous a vue et il a plus ou moins perdu toute capacité de raisonnement..., avoua Mary avec un sourire.

- Cam...

- Est tombé amoureux de vous dès l'instant où il vous a vue, précisa Cameron. Sincèrement.

- Ne me mentez pas, fit Mary à deux doigts de pleurer.

- Je ne mens pas... J'étais là, précisa Cameron. Il est sincère avec vous. Depuis le départ. Quand vous êtes morte... Il a perdu tout sens commun, me demandant si il était possible de changer quelque chose, pensant que vous n'étiez que dans un coma très lourd...

- Vous êtes en train de me dire que Cam... Cam est vraiment amoureux de moi? demanda Mary.

- Oui, fit-il rassurant la jeune fille. Très sincèrement même... Je ne prends jamais la domination dans notre cohabitation, comme nous l'avions conclu. Mais il a commencé à me demander des conseils pour vous plaire.

Mary regarda Cameron en écarquillant les yeux de stupeur. Cameron était vraiment sincère et elle se sentit comme transportée de l'apprendre.

- Il m'a demandé comment on dansait de manière romantique, fit-il évoquant le mariage. Et je crois qu'il n'a jamais été aussi heureux que depuis qu'il est avec vous.

Mary sourit avant de le voir ouvrir sa veste. À cet instant, elle recula brusquement par méfiance et elle l'observa. Il sortit une grande enveloppe.

- Je ne sais pas ce qu'il en pense, il s'est muré dans un silence lourd depuis la défaite d'Asmodée... Il savait qu'il allait être rejeté, avoua Cameron.

- Mais...

- Il a voulu que je sauve votre amie... Il a demandé à quelqu'un venant des Enfers de sauver quelqu'un..., avoua Cameron visiblement amusé. Je lui avais dit que vous risquiez de... Ce qu'il se passe en somme mais il refusait de vous voir blessée et perdre une amie.

- Attendez... Il savait pour moi? demanda Mary.

- Je lui ai indiqué que votre guérison miraculeuse était un signe..., précisa Cameron.

- Je vois..., marmonna Mary vexée.

- Il avait peur... Il sait pour le Grand Jeu... Mais il vous aime, fit-il en tendant l'enveloppe.

Mary prit alors l'enveloppe et elle était extrêmement légère. Elle l'ouvrit doucement et en sortit une feuille. En une seconde, elle sentit à quel point elle était amoureuse de lui et elle sentit les larmes monter. C'était son portrait, celui qu'elle avait demandé et il était si bien réalisé que l'on ne pouvait que ressentir ses propres sentiments. Mary regarda alors Cameron, les larmes prête à couler.

- Il n'appreciera sans doute pas ce que je viens de faire, fit Cameron. Il veut respecter votre choix mais je ne peux plus sentir son désespoir.

Mary regarda alors Cameron avant de se figer d'horreur en réalisant la situation.

- Qu'y a-t-il ? demanda Cameron.

- Cam... Il... Il sera damné ? demanda Mary. Il est condamné à être...

- En enfer..., répondit Cameron.

- Non..., fit-elle en pleurant. Il... Ce n'est pas réversible ?

- Malheureusement non, fit Cameron. À dix-huit ans, je prendrai possession de son corps et il rejoindra les flammes.

- Vous... Vous êtes obligé ? demanda Mary.

- Je comprends votre détresse et c'est pourquoi j'ai décidé de vous parler, fit Cameron. Ce jeune homme n'a pas eu une vie très facile et malheureusement, le seul moment de bonheur qu'il a pu avoir depuis longtemps c'était vous, il vous a cependant rencontrée trop tard.

- Après avoir passé le contrat, fit Mary avec tristesse.

- Oui... Mais j'estime qu'il a droit au moins au bonheur auquel il peut souscrire, pour le temps qu'il lui reste, précisa Cameron.

- Pourquoi ? demanda Mary. Ne vous méprenez pas, c'est très gentil... Touchant même... Je... C'est mon premier petit ami, je l'aime mais... Pourquoi êtes vous si gentil ? Vous êtes un déchu...

- Si l'éternité était si simple, avoua Cameron en se levant. J'ai même moi-même fait l'expérience d'un amour profond et même si cela c'est fini de cette manière, je n'ai pas de regrets pour cela.

- Vous avez aimé ? Encore une fois j'entends ce genre de propos, fit Mary. Tant de punitions pour aimer...

- Le Paradis n'est pas si paradisiaque au final, avoua Cameron.

Mary le regarda alors attentivement et sourit en l'observant.

- Vous ressemblez à Cam, avoua Mary.

- Cette phrase est de lui, précisa Cameron en souriant.

Mary le vit se lever et elle en fut quelque peu stupéfaite.

- Je vais vous laisser réfléchir, fit-il en s'éloignant.

- Attendez... J'ai d'autres questions, lui signifia Mary.

- Ha... Lesquelles? demanda Cameron plutôt surpris.

- Déjà... Pourquoi m'avoir aidée et surtout pourquoi avoir autant attendu? demanda Mary.

- Asmodée ne respecte pas les règles en vigueur, ses méthodes sont discutables, présentez d'ailleurs mes excuses à votre amie pour cela, avoua Cameron. Je ne voulais pas dévoiler cela, pour votre sécurité à tous les deux.

- Cam... Il savait pour moi? demanda alors Mary.

- Je lui ai fait comprendre mais de toute manière, cette peluche volante a plutôt détruit votre discrétion, précisa Cameron en souriant.

- Il s'appelle Melo, fit Mary en riant.

- Cameron se moque totalement de la nature des anges, précisa-t-il. Vous aviez une autre question ?

- Une en réalité, avoua Mary après réflexion. Comment saviez vous pour la foudre?

Mary vit alors un léger stress poindre chez Cameron pour la première fois depuis le début de la conversation.

- Je l'ai déjà vue, avoua Cameron prêt à partir.

- Alors vous savez qui est l'ange en moi, fit Mary.

- Oui, je le sais, concéda Cameron.

- Qui est-il ? insista Mary impatiente de le savoir.

- Je ne dois pas le dire, cela changerait tellement de choses dans le Grand Jeu, concéda Cameron en s'éloignant.

- Mais..., fit Mary avant de réfléchir.

Elle voulait absolument savoir qui était son ange mais ces derniers détails étaient perturbants. Cet homme était tellement étrange. Elle essaya de regrouper rapidement ses informations. Il avait été puni pour un amour éternel, il connaissait sa foudre mais cela n'aidait en rien. Il avait dit être au courant pour elle... Soudain, elle fut saisie d'un étrange doute. Il y avait eu un bouquet dans sa chambre signé d'un simple C. Puis il y avait son étrange comportement quand elle avait cité Uriel sur le toit. Elle regarda cet homme qui s'éloignait et elle réalisa peut-être les raisons de son absence angélique.

- Vous..., tenta Mary en le suivant.

- Oui? s'étonna Cameron en se retournant.

- Vous êtes Cassiel, n'est-ce pas? demanda-t-elle intriguée.

- Je...

- Cela signifie que c'est..., fit-elle avant de sentir une main plaquer sur sa bouche.

- Ne prononcez pas son nom, on ne sait jamais, avoua donc Cassiel qui avait confirmé son identité.

- Mais..., fit Mary après avoir retiré sa main. Comment ?

- Uriel, fit simplement Cassiel. Toujours un coup d'avance.

- Mais... Pourquoi me laisser comme ça ? demanda Mary.

- C'est différent, c'est tout ce que je peux dire..., marmonna Cassiel.

- Mais alors Cam et moi... Vous et elle..., fit Mary.

- Le destin se reproduit sans cesse, peut-être est-ce une seconde chance, fit Cassiel.

- Mais... Aujourd'hui vous..., hésita Mary.

- Nous ne pouvons, vous par contre, fit Cassiel.

- Mais elle... Elle est vivante alors? demanda Mary.

- Son âme fut détruite mais Uriel l'a reconstitué, cela lui prit tout ce temps... Il ne faut en parler en personne, les ennemis ne sont pas toujours dans le camp que l'on croit.

Mary venait enfin de mettre un nom sur son ange, il s'agissait tout simplement de l'ange de la pureté, celle dont l'âme fut détruite pour avoir aimé Cassiel: il s'agissait d'Harael. Comment cela avait pû se passer? Elle l'ignorait mais c'était ça. Elle devait l'aider, sachant pertinemment que le Paradis risquait de la condamner à nouveau. Elle regarda Cassiel et se demanda d'ailleurs si il n'y avait aucune attirance liée à leurs existences divines.

- Vos sentiments sont les vôtres, précisa Cassiel.

- Vous saviez ce que je pensais? demanda-t-elle surprise.

- Je comprends très bien les humains, avoua Cassiel. Je vais vois laisser...

- Je veux voir Cam, précisa Mary.

- Pardon? s'étonna Cassiel.

- Je comprends la situation mais... Je veux voir mon petit ami... Laissez le revenir, fit Mary.

Cassiel sourit et ferma les yeux. Une seconde plus tard, il les ouvrit et sembla surpris en regardant partout autour de lui. Il eut un mouvement de recul quand il vit Mary. Elle ne le laissa pas faire et fondit sur lui, saisissant son visage et ses lèvres. Leurs baisers lui avaient manqué et elle fut à nouveau comme complète sachant pertinemment que lui aussi.

- Tu me pardonnes? demanda Cameron.

- Y a pas de pardon à donner, je sais désormais bien des choses, avoua Mary en souriant.

- Ho... Il t'a parlé vu que je suis ici, avoua Cameron.

- Oui... Cam...

- Quoi? s'étonne le jeune homme.

- Il est hors de question de te perdre, fit Mary. On trouvera un moyen de sauver ton âme...

- Mary c'est impossible, avoua Cameron.

- Regarde moi, c'était aussi impossible et pourtant..., fit-elle avec un sourire doux.

- Quoi toi? Il se passe un truc? demanda Cameron

Mary réalisa alors que Cassiel ne lui avait pas tout dit. Elle avait compris le message tacite et préféra l'embrasser encore. Deux adolescents s'embrassaient dans un jardin silencieux, unissant leurs sentiments comme l'avaient fait leurs âmes angéliques des siècles plus tôt. Les ennemis étaient partout et les menaces seraient dans les deux camps compliquant leur relation. Cependant, elle estimait bien que rien ne se mettrait entre ses sentiments. Elle allait sauver l'âme de Cameron et évidemment, elle ramènerait également Harael pour qu'elle ait droit à l'amour. Mais cela est une autre aventure...





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