L'Ame des Anges: Incarnation

Chapitre 19 : Tester les condisciples

7335 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/11/2022 08:48

Chapitre 19

Tester les condisciples


Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort,

nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit réduit à l’impuissance, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché. Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui.

Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la

vie, et c’est pour Dieu qu’il vit. Ainsi vous–mêmes, regardez–vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus–Christ.


Épîtres Aux Romains Chapitre Six, Versets Quatre à Onze.

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Désormais missionnée par le Paradis, Mary était plutôt sur la défensive et sur le qui vive. En effet, elle regardait sans doute tout le monde avec suspicion. Mais là où sa paranoïa était encore plus exacerbée, c'était bien vis à vis de la petite fiole qui ne la quittait plus. Sa vie était désormais emplie d'observations. Quand elle est allée faire ses courses avec ses parents, elle avait passé tout son temps à observer les gens autour d'elle, leur façon de parler, leur comportement, leur réaction... Ce n'était pas très facile dans cette situation parce que ces fameuses personnes, elle ne les connaissait pas forcément à la base et elle ne pouvait deviner si leur comportement était bizarre. La semaine passée au lycée n'arrangea rien. Elle fixait tout le monde, chaque élève, chaque sportif et même chaque professeur comme si l'un d'entre eux pouvait se transformer en démon en un clin d'œil. Naturellement, c'était bien le comportement de Karen qu'elle observait le plus. Il était clair que celle-ci jouait double jeu. En effet, autant elle pouvait avoir l'air d'un ange au lycée, élève parfaitement intégrée et surtout exemplaire, capitaine assidue des cheerleaders et une présidente des élèves aux petits soins de tous. Mary savait également qu'elle était pire que Don Vito Corleone, capable de monstruosités en tout genre, comme ses coups ou ses menaces envers elle-même. Et pourtant, elle ne voyait aucun signe et ne ressentait absolument rien en la regardant. Mary ne cessait de réfléchir à comment tester Karen mais elles n'étaient pas proches en fait, impossible de lui proposer quoi que ce soit. Le pire c'était sans doute qu'elle serait plus méfiante que jamais, hébergeant Asmodée ou non d'ailleurs, et cela lui vaudrait sans doute des ennuis. Le seul moment où elle semblait plus à l'aise et plus détendue, c'était lorsqu'elle se trouvait en compagnie de son petit ami. Et pourtant elle avait osé quelque chose. Peut-être était-ce par acquis de conscience, ou peut-être par inquiétude, mais elle avait désiré le tester. Lui, cela avait été facile, elle avait prétexté vouloir lui présenter une huile essentielle quelconque, capable de détendre sans avoir d'odeur trop forte. Il s'était plié sans rechigner à l'exercice et il ne s'était rien passé. Mary avait été soulagée même si techniquement parlant, elle avait plutôt peu de doutes. Et donc, c'était avec lui qu'elle s'était sentie la plus à l'aise. Naturellement, elle n'avait aucun doute sur ses amis, n'ayant pas remarqué le moindre comportement violent ou sadique. Mais elle restait extrêmement perdue et ce, même une semaine plus tard. Son regard devait vraiment être dans le vague car encore une fois, son voisin s'en rendit compte.

- Tu vas bien ? demanda Cameron derrière son volant.

Mary regarda le jeune homme qui était son petit ami depuis quelques temps déjà. Encore une fois il l'avait emmenée au lycée et encore une fois il remarquait tout.

- Je suis stressée en ce moment, avoua Mary.

- C'est tout ce jeu de cache cache? demanda alors Cameron.

Elle commençait vraiment à en avoir marre de se cacher, c'était vrai. Résoudre ce soucis pourrait au moins la rassurer. Bien entendu, c'était bien autre chose le soucis mais il ne devait pas l'apprendre.

- Hm..., marmonna Mary. Cela te dérangerait que les gens soient au courant ?

- Non, je m'en fous des gens, fit Cameron.

- Tu me diras... Pourquoi je demande ? fit Mary en souriant.

- Je te l'ai dit à de nombreuses reprises non? fit alors Cameron. Le regard des autres je m'en branle.

- Donc tu ne serais pas gêné qu'on... Que l'on puisse arriver ensemble au lycée ? demanda Mary.

- Pas du tout... Tant que c'est pas pour éviter de marcher cinquante mètres, avoua Cameron en riant.

- Ben il fait froid, précisa Mary en riant.

- C'est qu'elle prendrait confiance en plus, fit-il en se penchant pour l'embrasser.

- Pas froid aux lèvres, dit-elle en le repoussant sans forcer.

- Moi oui, fit Cameron.

- Dans ce cas, fit Mary en se dévouant.

Mary sourit en l'embrassant, au moins elle n'aurait plus cela à penser. Elle avait envie de lui dire la vérité. Elle en avait même évoqué la possibilité avec Nina qui lui avait alors rapidement déconseillé. Cela devait rester secret, que cela soit envers ses parents, ses amis ou même son petit ami.

- Et toi ? demanda Mary.

- Quoi moi? s'étonna le jeune homme.

- Tout va bien chez toi ? insista Mary.

- Ho comme d'habitude, fit Cameron en se calant dans son siège.

- Mauvais ? Il t'a encore frappé ? demanda Mary rapidement.

- Ça va, j'ai une nouvelle excuse pour être dehors, fit Cameron en souriant.

- Une nouvelle excuse ? C'est comme ça que tu me qualifies? demanda-t-elle très faussement vexée.

- Et oui, fit-il avec un clin d'œil.

- T'es débile, fit alors Mary en riant.

- Très mignon comme surnom, lança Cameron en démarrant.

Mary allait rester à sa place et le laissa se garer. Elle avait repéré son groupe d'amis qui avaient eux-mêmes repéré la voiture. Elle avait vu un peu d'étonnement de leur part, qu'elle soit assise à l'intérieur précisément. Quand enfin Cameron se fut garé, elle sortit de la voiture. Elle le vit en faire le tour et venir poser son bras en travers de ses épaules.

- Prête ? fit-il simplement.

Mary l'embrassa alors sans se soucier des regards.

- Réponse satisfaisante? demanda Mary avec un sourire.

- Pas convaincu, rétorqua le jeune homme.

- Profiteur..., marmonna Mary qui l'embrassa quand même.

En compagnie de son désormais petit ami officiel, Mary avança vers le bâtiment et le groupe d'amis. Naturellement, elle voyait déjà Dylan bien apprécier la situation, sachant qu'elle était la seule à le savoir. Certains étaient légèrement surpris mais ils semblaient s'en moquer. Il s'agissait des pièces rapportées du groupe: Tia et Declan. Luis était peut-être le moins choqué de la bande des amis de longue date à l'inverse de sa sœur qui ne refermait plus la bouche. Même Zoey, très proche de Cameron, le regardait effarée en bougeant comme si elle demandait depuis quand. Mais le plus choqué, voir outré, c'était dans doute Mark. Mary avait remarqué un regard plutôt froid et choquant, comme si il jugeait. Inconsciemment elle avait un peu ralenti mais ils arrivèrent rapidement quand même.

- Vous avez vu le diable en personne ? les provoqua un peu Cameron.

- Mais..., marmonna Carla.

- Attends... Toi et elle? demanda Tia surprise.

- Euh... Oui, fit alors Mary.

- Comme quoi les contraires s'attirent, fit elle en haussant les épaules.

- Tu me l'a même pas dit abruti!!! s'offusqua Zoey en frappant violemment Cameron.

Mary faillit perdre l'équilibre sous la violence du coup.

- Chacun ses secrets, lui lança Cameron.

Mary fut saisie par le bras et regarda qui l'avait fait. Elle découvrit Carla qui la tirait légèrement et l'emmenait un peu à l'écart. Rapidement, elles furent rejointes par Dylan.

- Attends c'est quoi ce bordel ? demanda Carla choquée.

- C'est pourtant clair, précisa Dylan en riant.

- Non mais sérieux? Et pourquoi t'es pas plus surprise toi? demanda Carla.

- Bah peut-être parce que je le savais ? proposa Dylan en riant.

- Quoi ? Mais pourquoi elle savait ? fit Carla en fixant Mary.

- J'avais besoin de conseils..., avoua Mary honteuse.

- Et t'avais pas confiance en moi? s'étonna Carla.

- J'avais besoin de conseils de quelqu'un qui n'avait pas d'à priori..., avoua Mary. Dylan ne le connait pas.

- Et tu crois peut-être que je t'aurais déconseillé de le faire ? s'étonna Carla.

- Bah...

- Attends tu te rends compte quand même du pourquoi ? demanda Carla. Ce mec est...

- Je sais... Mais je te jure qu'il se tient bien, avoua Mary. Même quand on est seuls...

- Seuls? Depuis quand ça dure? s'étonna Carla.

- Le mariage de Bree... Après..., fit Mary gênée en ne regardant pas son amie en face.

- Bah sympa, grommela Carla.

- On voulait pas... Créer des problèmes, marmonna Mary.

- Je nous croyais amies, fit Carla.

- Arrête ton cirque, fit Dylan.

- Hein? s'offusqua Carla.

- Elle voulait pas qu'on critique le mec qui la fait grimper aux rideaux, c'est logique, avoua Dylan.

Mary vit alors Carla se figer et sa tête tourner très lentement vers Mary.

- Vous couchez ensemble ? demanda Carla un peu fort.

- Mais hurle pas! s'offusqua Mary. Et non...

- Pas encore ? s'étonna Dylan. Pff quel gâchis ! fit-elle en s'éloignant.

- Elle abuse, grommela Mary.

- Qu'est-ce qui t'a pris? demanda Carla.

- De? Sortir avec lui? demanda Mary.

- Ben disons que sur le papier, ça ressemble à une folie, avoua Carla.

- J'espérais que..., fit Mary mal à l'aise.

Soudain elle fut enlacée par son ami qui la laissa rapidement en liberté.

- Je te critique pas mais là, je suis vachement inquiète, avoua Carla.

- Y a pas à l'être, lui confirma Mary.

- On parle bien de Cameron là... C'est pas un mytho au moins? demanda soudainement Carla.

- On est vraiment ensemble et oui on parle de Cam, fit Mary dans un soupir.

- Il te respecte au moins? demanda Carla. Il t'oblige pas à...

- Carla! s'offusqua Mary. Tu crois que je pourrais rester avec quelqu'un qui ne me respecte pas?

- Non... Je pense pas, avoua Carla.

- Et bien il me respecte... C'est pas toujours simple, il est un peu tactile... En tout bien tout honneur, lui signifia Mary. Et puis même moi ça me plait... Mais je t'assure qu'il n'exagère pas. Et puis il peut être doux et romantique, même si dit comme ça, on ne pense pas à Cam... Mais je t'assure, je peux discuter des heures avec lui.

Mary regarda Carla qui l'observait en la fixant comme perdue. Mary était plutôt inquiète de sa réaction.

- Tu aimes ça ? s'étonna Carla.

- C'est tout ce que t'as retenu? fit Mary consternée. Je t'ai dit qu'il était correct et romantique et tu ne retiens que ça ?

- Ben c'est bizarre..., fit Carla.

- J'ai pas d'éléments de comparaison... Mais je trouve qu'il m'embrasse bien, fit Mary toute rouge en se mordant les lèvres.

- Et ben... Cela te plaît vraiment, fit Carla en riant.

- Oui, fit Mary avec empressement en secouant la tête. J'ai l'air d'une idiote...

- T'as l'air accro surtout, alors c'est pour ça que t'as plus beaucoup de temps? Tu te mets à mentir? fit Carla en riant.

- Je ne sors pas beaucoup mais Cam vient à la maison, avoua Carla.

- Tes parents savent? fit Carla choquée.

- Ben oui... Mon père nous a surpris en train de nous embrasser... Donc... Mais c'est pas si facile, fit Mary.

- Je me doute..., précisa Carla. Je vois bien ton père vous surveiller sur le perron.

- Cam vient dans la chambre, avoua Mary.

- Hein? Et il se tient? fit Carla horrifiée.

- Il a intérêt, précisa Mary. Mais on reste comme ça et on discute. C'est pas forcément...

Soudain, un bruit leur parvint clairement de derrière elles, là où elles avaient laissé leurs amis.

- Arrête ! hurla alors Zoey.

Mary se retourna brusquement et assista à un spectacle consternant. En effet, Mark était assis par terre, se tenant la joue. Cameron, retenu par Zoey et Declan, avait les poings fermés et semblait exploser de rage. D'un pas pressé, Mary se dirigea vers l'attroupement, tout comme Carla qui rejoignit son frère qui aidait Mark.

- Allez lève toi et répète ! s'énerva Cameron.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe? demanda Mary en se posant au milieu de l'escarmouche.

- C'est avec ça que tu sors? demanda Mark en se relevant.

- Je vais le..., commença Cameron.

- Arrête... Tu te calmes, fit alors Mary sachant que le caractère de Cameron pouvait empirer les choses.

- Et bah c'est l'ambiance, marmonna Dylan en riant.

- Qu'est-ce qu'il se passe encore ? demanda Mary en regardant Mark.

- Il m'a frappé ! argumenta ce dernier.

- Merci j'ai vu, fit Mary.

- Mary... C'est pas..., tenta Zoey désireuse de défendre Cameron mais Mary l'interrompit d'un geste de la main.

- Je voulais savoir pourquoi, fit calmement Mary à Mark.

- Je... Euh... Je comprends pas pourquoi, fit ce dernier.

- Arrête de déconner, fit alors Luis. T'as merdé.

- Y en a pas un qui veut bien m'expliquer ? demanda Mary.

- Visiblement je dois te droguer, fit Cameron que Declan avait de plus en plus de mal à retenir.

- Pardon? demanda Mary en regardant méchamment Mark.

- C'est pas normal, fit ce dernier.

- Qu'est-ce qui est pas normal? Que je sois avec lui? demanda cette dernière en colère.

- Ben...

- Non mais tu crois quoi? demanda méchamment Mary. Tu me prends pour une idiote complètement folle ?

- Tu devrais être avec quelqu'un d'autre, argumenta Mark.

- Mais de quoi tu te mèles franchement ? fit Mary tellement fort que plus personne ne bougea.

Elle n'arrivait pas à croire qu'elle se faisait juger comme ça par Mark. De un, il n'avait absolument aucun droit sur elle et de deux, il n'avait pas non plus à la juger.

- Tu peux pas juste être content pour nous? s'énerva Mary. Et en plus t'insinues qu'il pourrait me droguer?

- Pauvre connard ! s'énerva Cameron.

- Et toi, tu peux pas éviter de te servir de tes poings non? Vous êtres potes, fit-elle consternée.

- Ben désolé, j'ai réagi..., avoua Cameron en la regardant droit dans les yeux.

Mary vit Declan le relâcher doucement et Zoey s'écarter. Elle savait exactement pourquoi il avait réagi aussi violemment : l'affaire de viol. Être accusé d'avoir drogué quelqu'un l'avait mis en colère.

- T'as bien vu non? Directement il m'a frappé, fit Mark.

- Tu crois pas que tu l'as cherché ? demanda Mary outrée.

- Il ne te respectera pas, fit Mark consterné. Tu le sais très bien, tu es la plus choquée d'entre nous par son comportement.

- C'est du passé Mark! s'énerva Mary. Tu sais pas comment il est avec moi ok? Je peux t'assurer qu'il me respecte et ça, même si cela ne te regarde pas.

- Mais je...

- T'as le droit de t'inquiéter si ça t'amuse mais ne t'avise plus d'insinuer quoique ce soit de ce genre, ordonna Mary.

- Pff..., soupira Mark.

- Mec... Ils sont grands, fit alors Declan en regardant Cameron. Et je pense que si Mary te dit que ça va, c'est le cas.

- Et insinue encore que je lui fais du mal et personne me retiendra, lui assura Cameron.

Mary regarda son petit ami méchamment, inutile d'en rajouter un peu plus. Ce dernier, visiblement énervé, s'alluma une cigarette.

- Tu viens de fumer dans la voiture, s'offusqua Mary.

- Ho ça va, il me gonfle, fit ce dernier.

Mary haussa les yeux au ciel et fixa Mark méchamment.

- On peut discuter en privé ? demanda calmement Mark.

- Bon..., soupira Mary. D'accord... Deux minutes.

Mary s'approcha malgré tout de Cameron pour vérifier qu'il allait bien. Zoey était resté à côté au cas où.

- Calme toi Cam d'accord ? le supplia Mary. Je sais... Il a abusé... Mais calme toi...

- Putain d'enfoiré, grommela Cameron.

- Arrête d'en rajouter, lui fit Zoey.

- Tu veux bien essayer de le calmer? demanda Mary à Zoey.

- Pas de problème... Moi je suis contente pour vous, s'empressa de dire Zoey. J'avais repéré son manège.

- Merci... Moi je l'avais pas remarqué, avoua Mary.

Elle regarda Cameron et l'embrassa rapidement.

- Reste calme, je t'en prie..., fit Mary.

- Alors là, ça fait bizarre, fit Carla. Mignon mais bizarre, s'empressa-t-elle d'ajouter quand elle croisa le regard de son amie.

- Oui bon... Attendez nous, fit Mary en rejoignant Mark.

Il l'observait, mal à l'aise et tout penaud de la situation ; mais également légèrement vexé. Elle le regarda attentivement et patienta.

- Ça va ta joue? demanda Mary quand elle en eut marre d'attendre.

- Il frappe fort, fit-il en se massant la joue.

- Je ne vais pas compatir, fit Mary. Il n'aurait pas dû mais franchement tu ne mérites pas mieux.

- Mouais... Désolé, fit Mark.

- C'est pas envers moi que tu dois t'excuser, fit Mary.

- Mais t'es vraiment sûre de toi là ? demanda Mark. Tu pourrais être avec qui tu veux.

- Je suis avec celui que je veux, fit Mary.

- Il ne croît même pas en Dieu, argument Mark.

- Tu crois franchement que je l'ignore? demanda Mary vexée.

- Il boit, fume...

- Arrête... Tu recommences... Je sais tout ça, fit Mary. Tu nous fais quoi là ?

- Comment ça ? demanda Mark.

- D'où tu agis comme ça ? demanda Mary. Vous êtes amis bon sang...

- Je... Euh... Ben...

- On dirait que t'es jaloux, précisa Mary.

- Je... Oui, répondit Mark.

- Je vais t'arrêter tout de suite... Je suis sincère avec lui ok? demanda Mary. D'accord au départ je me rapprochais de lui pour te faire réagir mais c'était vain... Sauf que dans tout ça... Je me suis rendue compte qu'il me plaisait.

- Mais qu'est-ce qui peut te plaire chez lui? demanda Mark.

- Je n'ai même pas à te répondre à la base, fit Mary. Mais Cam... Ce style qu'il se donne, c'est une sorte d'armure. Plus j'apprends à le connaître, moins je ne condamne son comportement.

- Mary... T'imagines ce que tes parents vont penser de lui? demanda Mark.

- Mes parents savent déjà, précisa Mary. Et je t'en prie, n'insinue plus rien comme tu l'as fait.

- Comment tu veux que je comprenne? demanda Mark outré. Tu as des idéaux... En accord avec notre religion... Lui il n'en a aucun...

- Je sais... Mais ce n'est pas parce que Cameron n'est pas de notre église qu'il n'est pas quelqu'un de bien, précisa Mary. Il a des défauts, je sais... Mais crois moi quand je te dis qu'avec moi et en privé, Cameron est très différent. Il peut être attentionné et même romantique. Il ne profite jamais de la situation.

Bon, elle mentait sur le dernier point mais comme au final, elle avait bien réalisé que cela n'était pas si déplaisant, elle retirait cela de la partie profit.

- C'est vrai? Tu ne dis pas ça pour me rassurer ? demanda Mark.

- Tu crois que mon père me laisserait faire ce choix si j'étais en danger ? Je suis amoureuse de Cameron, fit Mary. Je l'ai compris lors du mariage de Bree.

- Vous étiez déjà ensemble ? demanda Mark.

- Non, il m'a avoué ce qu'il ressentait juste après... Et je me suis rendue compte que... Je ressentais autant que lui une attirance. Je le connais mieux que vous car il s'ouvre à moi, expliqua Mary.

- Et tu le crois? demanda Mark.

- Mark, je sais ce que je fais et j'aimerais que tu essayes de me faire confiance, insista Mary. Nous sommes amis depuis longtemps et j'aimerais que l'on puisse le rester. Alors accepte le et sois juste content pour nous.

- Bon d'accord, marmonna Mark. Je vais prier pour que cela se passe bien.

- Je te remercie..., précisa Mary. Je suis sûre qu'il y a une fille pour toi.

- Peut-être...

Mary le regarda et toucha juste son bras. Peut-être venait-il de réaliser qu'il avait laissé passer sa chance. Elle lui sourit avant d'aller rejoindre les autres. Cameron semblait désormais calmé.

- Alors? demanda Cameron.

- Il va se tenir, fit-elle simplement.

- Promis je ferai pareil, précisa ce dernier.

- Alors..., fit Carla. Il paraît que vous vous promenez beaucoup...

- Oui, on passe du temps ensemble, avoua Mary. Comme toi et Declan je suppose.

- C'est vrai, concéda son amie en riant.

- Bon ben c'est bien beau mais on devrait peut-être rentrer, fit alors Zoey.

- C'est vrai que l'on a un peu traîné, concéda Mary.

- Et toi je te retiens de ne pas m'avoir dit quoi que ce soit, marmonna Zoey en regardant Cameron.

- J'ai peur..., marmonna ce dernier en riant.

Mary se glissa alors à côté de lui et fit repasser son bras autour de ses épaules. Il était temps d'entrer dans le lycée. Tout le petit groupe le fit alors, avançant lentement. Mary s'inquiétait déjà des regards et en fait, son inquiétude était présente avec raison. En effet, comme pour tout bon lycée qui se respecte, l'information avait déjà parcouru tout l'établissement et peut-être même la ville. Elle baissa doucement la tête quand, dès l'instant où elle avait fait ses premiers pas au bras de Cameron, tous le monde les regardait déjà. Elle pouvait clairement remarquer toutes les petites messes basses, les téléphones qui devaient déjà surchauffer à coup de réseaux sociaux, provoquant sans doute bien des jalousies.

- Ho bon sang, marmonna Mary.

- On les emmerde, fit simplement Cameron.

Mary regarda ce dernier attentivement et c'était franchement bien son genre. Elle fut encore plus surprise quand il se pencha en avant pour l'embrasser devant tout le monde.

- Arrête de roucouler Casanova! fit Zoey en le bousculant.

- Hey ho! s'offusqua Cameron.

- Ho ça va, lâche la demoiselle et va à ton casier, lui fit Zoey en riant.

Mary rigola également et son petit ami la lâcha doucement. Il se retourna pour regarder Mary et clairement se la jouer un peu.

- Alors quand lui il assume, fit alors Carla à la droite de Mary. Il assume...

- Cela me gène un peu... Tout le monde me regarde, fit Mary en ouvrant son casier.

- Ha le bahut, c'est pire qu'un magazine people, fit Zoey en riant.

- Ouais mais quand même..., marmonna Mary.

- T'inquiètes pas, fit Carla. Dans deux heures y aura un autre sujet de conversation.

- Peut-être..., fit Mary. Ça va mieux toi?

- Bah ouais, fit Zoey. Mes traitements ont des changements de posologie assez courants.

Mary s'arrêta et regarda sa voisine qui rangeait ses affaires dans son casier. Elle n'avait jamais posé la question mais cela la travaillait et pas qu'un peu. Zoey accumulait pas mal d'absence à force et Mary s'en inquiétait énormément.

- Zoey..., marmonna Mary.

- C'est pas parce qu'on est proche que tu ne peux pas sortir avec, fit alors Zoey. J'avais aucune vue sur lui en fait. C'est vrai, on est juste amis et rien de plus.

- D'accord... Mais c'était pas ça, fit Mary un peu gênée mais quand même rassurée.

- Ha bon? Mais qu'est-ce qui te préoccupe alors? demanda Zoey.

- Tu n'as rien de grave? demanda Mary attirant également l'attention de sa voisine Carla.

- Toi aussi tu t'inquiètes ? demanda Zoey à Carla.

- J'osais pas demander au cas où tu aurais... Un cancer, une leucémie... Ou pire...

- Tu parles du VIH? s'étonna Zoey.

- C'était ça ? demanda Mary soudainement paniquée pour son amie.

Elle savait, malgré sa foi, ce qu'était le VIH, ses conséquences et ses traitements mais également comment cela pouvait se transmettre. Si c'était cela, elle ne comptait pas pour autant s'écarter de son amie, après tout cela ne s'attrape pas comme un gastro.

- Non... Désolée de vous faire flipper les filles, mais je vous rassure, je ne suis pas mourante, fit Zoey. Vous allez devoir me supporter longtemps.

- Ça me rassure, fit Mary.

- C'est juste un traitement que je suis obligée de prendre, fit Zoey. Mais c'est tout, rien qui s'attrape.

Mary fut soulagée pendant qu'elle prenait ses affaires de cours. Elle fut tout de même légèrement circonspecte d'un détail.

- Zoey... T'es pas obligée de me répondre et ce n'est pas problème... Cam est au courant ? demanda-t-elle.

- Et oui, c'est le seul, avoua Zoey.

- Tu sais que c'est un peu spécial, avoua Carla. On est amies quand même.

- Je sais mais étrangement, je suis plus inquiète concernant vos réactions que la sienne, fit Zoey de manière assez énigmatique.

- Tu n'as pas à nous le dire si tu ne veux pas, fit alors Mary. Mais sache que cela ne changerait rien, t'es mon amie et c'est suffisant.

- Oui Madame, fit Zoey en riant. Moi je veux des détails...

- Pardon? s'étonna Mary.

- Tous les détails... Je les aurai par lui de toure façon, je vais pas le lâcher, fit Zoey amusée.

- Connaissant Mary, ils ne doivent pas faire grand-chose à part s'embrasser, lâcha Carla.

- Voila..., fit juste Mary.

Carla ne pouvait pas voir qu'elle rougissait, cachée par son casier qu'elle était. À l'inverse, Zoey pouvait la voir. Elle remarqua immédiatement sa réaction et se figea.

- Vous avez..., fit-elle sans émettre le moindre son.

Mary s'empressa de dire non de la tête quand Carla ferma son casier.

- Je passe en vitesse au journal... Je vous rejoins en classe de Biologie..., fit Carla en s'éloignant.

Mary fut soulagée de la voix partir et sentit un doigt tapoter son épaule. Elle se retourna et découvrit une Zoey impatiente des détails.

- Tu crois que je vais te raconter des trucs? s'étonna Mary.

- Tu crois que je vais faire semblant de rien? lui répliqua son amie.

Comprenant que désormais, elle n'aurait plus réellement de vie privée, Mary finit par raconter la fameuse expérience du vestiaire. Elle supplia malgré tout Zoey de ne rien dire mais aussi d'éviter d'aller enguirlander son petit ami pour son comportement. Heureusement pour Mary, le lycée ne consistait pas qu'en séances de ragots en tout genre mais obligeait les élèves à suivre leurs cours. Le cours de biologie se passa sans encombres et permit surtout à Mary un petit rapprochement avec Cameron. Ce n'était peut-être que se tenir discrètement la main sur le bureau ou sous ce dernier mais Mary était du genre fleur bleue. Cela lui suffisait largement comme geste d'attention. Malgré ses émotions légèrement trop présentes, Mary n'oubliait cependant pas sa mission et observait donc discrètement les élèves présents dans son cours. Malheureusement, elle ne décelait rien. Elle devait cependant reconnaître que seule la possibilité de Karen lui sautait aux yeux. La fin du cours, et la pause qui s'en suivit alors, lui laissa sans doute une chance et elle cherchait discrètement Karen tandis que le groupe se déplaçait. Elle repéra alors cette dernière, sa tortionnaire, qui entrait dans des toilettes totalement seule. Elle s'arrêta dans le couloir et saisit sans hésiter la petite fiole dans sa poche et la fit rouler entre ses doigts.

- C'est un cadeau de Cameron ? demanda alors Dylan qui l'avait repéré.

- Hein? s'étonna Mary en se figeant.

Dylan attrapa la fiole et la regarda attentivement.

- Rends moi ça, s'offusqua Mary alors que le reste du groupe avançait.

- On dirait de la flotte..., fit-elle dubitative. C'est de la vodka?

- Non, fit Mary vexée. C'est une huile essentielle.

- Ho... Tiens, fit-elle en lui rendant.

- Va avec les autres, fit Mary. Je vais aux toilettes.

- Ok, fit celle-ci étonnée en fixant Mary. T'es bizarre ces temps ci.

Mary ignora volontairement son amie et avança vers les toilettes. Elle inspira profondément lorsqu'elle posa sa main sur la porte et vérifia une dernière fois qu'elle ne serait pas dérangée. Elle poussa doucement la porte et la referma le plus discrètement possible. Elle chercha immédiatement Karen du regard mais elle devait être dans une cabine. Doucement, et en restant contre le mur, elle chercha des pieds au sol et en vit dans la dernière cabine. Elle inspira profondément pour écouter attentivement ce qu'il s'y passait. Elle se figea alors en entendant, grâce à ses sens développés, une sorte de sanglot. Mary regarda la porte attentivement et se demandait ce qui mettait Karen dans cet état. Elle l'entendit alors murmurer.

- Mais quelle conne... Je savais que j'avais raison..., marmonna Karen. Cet enfoiré...

Mary entendit alors encore un autre sanglot et fut prise d'un étrange sentiment. Elle leva alors la main et frappa à la porte.

- Tout va bien? demanda Mary. J'entends pleurer.

- Putain !!! hurla presque Karen.

Mary sursauta et se réfugia alors vers le mur à l'instant même où la porte s'ouvrit violemment.

- Je suis désolée, fit alors Mary pour qui Karen restait un être mauvais. Je voulais pas t'entendre...

Mary pouvait voir que le maquillage de Karen avait coulé et elle fut encore plus mal à l'aise.

- Je vais te défoncer ta tronche de pétasse, lui fit Karen.

- Karen... Attends, fit Mary en panique en la voyant s'avancer. Quelqu'un t'a fait du mal?

- Je peux savoir ce que ça peut te foutre ? demanda Karen.

- T'es si forte d'habitude..., tenta Mary. Je sais qu'on est pas amies mais... Ça m'inquiète...

- Tu veux savoir ce que j'ai pauvre conne! Tu le sais très bien! s'énerva Karen.

- Mais non, répondit Mary.

- Tu dois bien te marrer avec ton enfoiré de mec hein? Toutes tes grimaces, c'est un spectacle hein? s'énerva Karen.

- C'est... C'est Cam le soucis? demanda Mary.

- Fais pas celle qui comprend rien... Je vais te faire bouffer le lavabo, s'énerva Karen.

Mary regarda celle-ci, ses mains tremblantes, ses épaules voûtées et sa lèvre inférieure en train de tressaillir. Et elle eut alors une illumination.

- C'est lié à l'ancienne équipe ? demanda-t-elle.

- Comme si tu l'apprenais, répondit Karen

- Ho non... C'était toi... Celle qui a été... Mon Dieu Karen, je suis désolée..., fit alors Mary.

Étonnement, toute la colère de Karen sembla s'estomper en un instant pour être remplacée par une sorte d'incrédulité.

- Tu crois... Tu crois que c'est moi? demanda Karen perdue.

- Je sais pas grand chose... Je savais pas que... Attends... C'était pas toi? s'étonna Mary.

Mary vit alors Karen allait comme essayer de bloquer la porte, ce qui ne la rassura pas. Étonnement, elle se demandait si Asmodée n'aurait pas dû attaquer directement.

- Tu sais quoi de cette histoire ? demanda Karen. À qui t'en a parlé.

- J'en ai parlé à personne, se défendit Mary. Je sais pas grand chose... Cam en parle pas...

- Tu m'étonnes... L'enfoiré..., commença de nouveau à s'énerver Karen.

- C'est lui qui a témoigné, le défendit Mary.

- Mouais tu parles... Il en a baisé combien? Il en a filmé combien surtout ? s'énerva Karen.

- Je... Je sais pas..., fit alors Mary gênée.

- Ma meilleure amie s'est faite violée par ces enfoirés ! Et ton connard de mec avait la vidéo ! fit Karen.

- Je... Il n'a aucune excuse je sais...

- Et moi hein? Combien de fois il a regardé Kurt me sauter hein? s'énerva Karen.

- Tu... Tu étais sur les vidéos ? demanda Mary choquée.

- Ils se sont bien foutus de nous toutes... On était trop connes... Ces mecs populaires qui s'intéressaient à nous... Tu parles..., fit-elle en craquant.

Mary la vit commencer à pleurer et Instinctivement, elle s'avança pour la rassurer.

- Me touche pas! hurla Karen.

- Je suis désolée de ce que t'as vécu...

- Tu comprends pas ce que ça fait hein? D'être utilisée pour un concours à la con...

Mary se moqua des conséquences et avança pour serrer Karen dans ses bras. Naturellement, cette dernière tenta de se dépêtrer mais finit par abandonner et tomber à genoux.

- Elle est internée... Pour éviter de se suicider ! fit Karen en pleurant. Ils l'ont détruite ces salauds... Ils sont partis peinards à la fac... Et lui... Il... Il...

- Je sais... Il aurait dû bouger... Empêcher cela, fit Mary. Je sais qu'il n'a pas d'excuse.

- Et toi... Il sort pas la vidéo... Forcément..., fit Karen.

Mary desserra l'étreinte et regarda attentivement Karen. Elle ne comprenait pas tout.

- On est ensemble que depuis peu de temps..., fit Mary.

- Tu parles...

- Mais pourquoi t'essayes de coucher avec lui? demanda Mary réalisant toute l'absurdité de la situation.

- Pour lui faire payer... Le filmer et les venger... Me venger, fit Karen.

- Mais... Mais pourquoi tu m'en veux à moi? Je connais Cam que depuis l'année dernière... Bien après tout ça...

- Fais pas la conne tu sais très bien, fit Karen.

- Mais non..., marmonna Mary.

- Dix-sept juillet de l'été de l'année dernière, fit Karen.

Mary regarda attentivement Karen, complètement larguée évidemment. Elle essayait de réfléchir aussi vite que possible et elle se souvint enfin de ce jour là. Elle se souvint surtout d'un endroit précis.

- Ça y est? Tu te souviens ? demanda Karen.

- Je manifestais devant une clinique..., marmonna Mary. Mais...

- J'étais dedans, fit alors Karen.

- Mais... Attends... Tu as fait un avortement ? demanda Mary choquée.

- Comme si tu le savais pas, ta copine qui s'est mariée m'a vue, fit Karen.

- T'es en train de me dire que tu m'en fais baver pour une raison que j'ignorais ? demanda Mary. Tu m'insultes et tu me frappes alors que je ne le savais pas?

- Pfff... C'est ça..., marmonna Karen.

- Mais... C'est ton droit... Enfin... Je sais qu'on a pas les mêmes idéaux mais... Je...

- T'essayes de me dire que t'es pour l'avortement ? demanda Karen outrée.

- Uniquement en cas de viol ou de soucis médicaux..., avoua honnêtement Mary.

- Ben c'était pas le cas, fit Karen. Moi Kurt se foutait bien de ma gueule et quand je lui ai dit il s'est barré.

- Comme pour Verena, marmonna Mary.

- Qui? s'étonna Karen.

- Une amie... Je crois qu'elle s'est faite avoir par un autre mec du même genre, avoua Mary.

- Elle a avorté aussi? demanda Karen après un soupir éloquent.

- Non..., fit Mary. Mais je savais pas... Tu croyais que je le savais ? Et pire que j'en parlais autour de moi?

- Tu... Tu ne savais vraiment pas? demanda Karen.

- On ne jugeait pas... On espérait juste que les filles étaient soutenues malgré tout... Nous sommes croyants mais pas intégristes... On peut comprendre même si nous ne sommes pas d'accord... C'est aussi ça la religion, fit Mary.

- Me parle pas de religion putain! s'énerva Karen.

- Ok..., fit Mary en se reculant.

- Merde..., fit alors Karen en frottant ses yeux.

- Cameron regrette profondément, fit Mary.

Elle se figea alors quand elle croisa le regard de Karen, un regard froid et mauvais, tellement qu'elle saisit la fiole dans da poche.

- Il a pas le droit de profiter de la vie! s'énerva Karen. Pas après les avoir couverts... Il a sorti les vidéos quand il a compris qu'il risquait la taule.

- Karen... Cam...

- Arrête de le défendre ! s'offusqua Karen. Et méfie toi, t'as le profil des autres cruches qui se sont faites avoir... Comme moi putain, s'énerva Karen.

- Cameron n'est pas comme eux, le défendit Mary.

- Ton mec est encore pire, je suis sûre qu'il a déjà essayé de te baiser en fait... Il a du te filmer pendant une pipe ou autre chose, dit alors Karen.

- Arrête il regrette...

- Il a bien dû se branler sur les vidéos ! répliqua Karen pour l'interrompre.

- Cam a essayé de suicider! s'énerva Mary avant de réaliser ce qu'elle venait de faire.

- Quoi? fit une Karen plus que surprise.

- Je... Oublie..., fit Mary.

- Cameron Powells... Le gros baiseur du lycée a voulu suicider? demanda Karen.

- Il... Personne ne le sait à part moi mais il n'a pas supporté de ne pas avoir compris, fit Mary. Il pensait que c'était certes un peu dégueulasse mais... Il ne savait pas pour les viols... Il se sentait totalement coupable et il s'est ouvert les veines...

- T'es serieuse là ? demanda Karen choquée.

- Je ne plaisanterai pas là-dessus... Mais n'en parle à personne, il ne veut pas de pitié... Il regrette profondément... N'en parle à personne... Surtout pas à lui... Il avait déjà pas franchement envie de m'en parler mais mon père est adjoint du shérif..., expliqua Mary.

- Et t'es sincère quand tu me dis que c'est récent ? demanda Karen.

- Mais oui... J'arrive même à croire que... Que tu aies pû imaginer cela avant..., marmonna Mary.

- Ces mecs... Ce sont vraiment tous des salauds..., fit Karen.

- Je sais que toi et moi c'est plutôt compliqué mais vu que je connais l'histoire... Tu veux en parler? demanda Mary.

Étonnement, Karen se mit à vider son sac. Elle avait tellement de colère en elle. Mary réalisa rapidement que le processus des joueurs avait été identique. Ils approchaient les filles en jouant les timides, faisant tellement d'heureuses au départ qu'elles avaient plus ou moins rapidement accepté des choses sans savoir qu'elles n'étaient que des paris. Karen étaient très amoureuse du fameux Kurt et avait même fait l'erreur d'accepter d'oublier les préservatifs. Elle l'avait amèrement regretté mais son plus lourd regret était celui de son amie. Mary ne pouvait que comprendre que l'on puisse se sentir coupable et essayait de la rassurer.

- Cam... Il est différent, fit alors Mary.

- Tu sais pas à quoi tu t'exposes, fit Karen.

- Il n'est pas parfait... Mais je sais qu'il est sincère avec moi, fit Mary.

- T'es un peu trop crédule ma pauvre, fit Karen. Dès qu'il aura ce qu'il veut, il s'en ira voir une autre.

- Je... Peut-être..., fit Mary en soupirant. Je vis avec cette pensée depuis qu'on est ensemble... J'ai peur qu'il s'ennuie avec moi... Qu'il ressente un manque... Je ne veux pas lui donner ce qu'il attend peut-être... Pas aussi vite... Mais je crois qu'il m'aime vraiment...

- T'es en train de me dire qu'en fait t'es complètement maso? demanda Karen qui devenait beaucoup plus accessible.

- C'est à dire? demanda Mary légèrement stupéfaite.

- Tu sors avec un mec en ne pensant qu'à la possibilité qu'il se lasse... Franchement tu t'en veux toi-même, fit Karen.

- Je... Je pensais pas tomber amoureuse d'un mec comme lui... Je regrette pas... Mais j'ai un peu peur..., avoua Mary.

- Tu as choisi, fit Karen. Je...

- Oui? s'étonna Mary.

- Je suis désolée d'avoir fait de ta vie un enfer... Visiblement, tu ne savais vraiment rien, avoua Karen.

- C'est rien... Le pardon fait partie de la foi..., avoua Mary.

- Et ça c'est pareil? demanda Karen en montrant la main de Mary.

Elle réalisa qu'elle avait toujours sa fiole serrée dans sa main et elle se rappela la raison de sa présence.

- C'est une huile essentielle..., marmonna Mary. Elle est relaxante...

- Je peux? demanda Karen.

Mary ne pouvait croire qu'elle allait vérifier elle-même. Elle lui tendit et réfléchit immédiatement à une possibilité.

- Une goutte derrière chaque oreille pour baisser le stress... Ça me sert beaucoup ces temps ci, mentit Mary.

- Une goutte..., fit Karen en mettant du liquide sur ses doigts.

Mary la regarda faire avec une attention énorme et particulièrement visible. Karen ne réagit alors pas du tout.

- Elle a pas vraiment d'odeur, fit Karen en sentant ses doigts.

- Je sais mais ça marche..., marmonna Mary.

- Bon, fit Karen en se levant. Hey... Euh... Cette conversation reste privée mais promis, je te fous la paix.

- D'accord... Promis, fit Mary. Et merci.

Mary était dégoûtée et elle s'était plantée. Elle attendit que Karen sorte et sortit son téléphone. Rapidement, une fois familière en sortit.

- Mary? demanda Nina.

- Ouais... Je me suis trompée de cible... C'était juste une fille avec des soucis, avoua Mary.

- Ha merde... Moi je fais chou blanc également... C'est dingue de retrouver cette piste, il doit être discret, avoua Nina.

- Je vais garder l'oeil ouvert... Au fait j'ai testé Cameron, fit Mary.

- Ton petit copain ? s'étonna Nina. Pourquoi ?

- Je sais pas... J'avais peur d'être piégée par l'ennemi sans doute..., fit Mary.

- Cela t'a rassurée au moins? demanda Nina.

- Sur lui oui... Mais maintenant je n'ai plus aucune piste, avoua Mary.

- Il ne reste qu'à continuer les recherches... Bonne chance, fit Nina.

- Toi aussi, précisa Mary.

Ce que Mary ignorait pourtant, c'était bien qu'elle était beaucoup plus proche de résoudre son enquête qu'elle ne le pensait réellement. Et surtout, beaucoup plus proche de bien des ennuis.









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