L'Ame des Anges: Incarnation

Chapitre 13 : Sentiments

7873 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/10/2022 16:45

Chapitre 13

Sentiments


Que personne ne méprise ta jeunesse; mais sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté.


Premier Livre de Timothée, Chapitre Quatre, Verset Douze

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Le lendemain matin, c'était une Mary un peu perdue qui se trouvait dans sa chambre en train de préparer des affaires de cours. Depuis la veille, elle n'arrêtait pas de repenser à ce qu'il s'était passé, ce premier baiser. Elle se demandait clairement si Cameron allait vouloir poursuivre, si il était réellement prêt à être sérieux avec elle. Si ce n'était pas le cas, elle savait qu'elle en serait extrêmement blessée mais elle ne lui en voudrait pas, ni pour son choix ni pour avoir pris son premier baiser. Elle l'avait apprécié et avait plutôt trouvé cela bien, même sans éléments de comparaison. Mais d'autres choses la perturbaient comme les choix à faire. D'un point de vue vestimentaire, elle ne changerait absolument rien mais sur sa coupe de cheveux, elle était prise d'un doute. Cameron avait beaucoup aimé sa coupe et elle n'osait plus les attacher.

- Tout va bien? demanda Melo sur le lit.

- Hein ? fit Mary en regardant le reflet de ce dernier dans le miroir. Oui, pourquoi ?

- Tu mets bien plus de temps que d'habitude pour te préparer, se justifia Melo.

- Ha... Peut-être, marmonna Mary.

- Je te trouve étrange depuis hier, assura Melo.

- Non, je pense pas, mentit Mary.

- Ho je comprends..., fit Melo.

Mary se retourna intriguée et observa son grigori qui semblait la fixer de ses yeux en boutons hérité de la peluche originelle.

- Qu... Qu'est-ce que tu as compris ? demanda Mary.

- Serait-ce ce que les humaines appelle la menstruation ? demanda Melo.

- Non! Mais qu'est-ce que tu regardes sur internet toi? demanda Mary choquée.

- Désireux de te comprendre, j'ai voulu chercher les réponses aux questions que se posent les adolescents... Cela en faisait partie, précisa Melo.

- Cela n'a rien à voir, marmonna Mary. Il s'est juste passé quelque chose.

- Ho... Quelque chose de grave? demanda Melo inquiet.

- Non... C'était quelque chose de bien, avoua Mary avec un sourire. De très bien même...

Mary préféra se retourner et faire un peu de rangement discret. Au loin dans la maison, elle entendit des bruits de pas rapides.

- Melo cache toi, fit-elle en le jetant sans honte dans son sac.

Melo grommela de consternation en prétextant que personne ne pouvait le voir. Elle l'ignora totalement et se retourna pour découvrir sa visiteuse.

- Salut ma vieille ! fit Dylan en entrant et s'asseyant immédiatement sur le lit.

- Ça va ma belle ? demanda Mary légèrement surprise.

- Ouais... Les paternels ont du boulot, le mien m'a déposée ou presque jetée de la bagnole, marmonna celle-ci.

- Je suppose que le mien est parti avec lui, précisa Mary.

- Ouais c'est ta mère qui nous emmène, fit Dylan. Alors tu t'es éclatée ?

- Oui le mariage était bien, assura Mary.

- C'est tout? demanda Dylan. Au fait t'es allée avec qui?

- Ben euh... J'ai proposé à Cameron, avoua Mary.

- C'est vrai? Et il a dit oui? fit Dylan choquée.

- Moui..., fit Mary en regardant Dylan.

- Il a fait le con? demanda Dylan surprise.

- Tu... Tu sais garder les secrets ? demanda Mary avec inquiétude.

- Oui, de mes copines, je suis une tombe... Pourquoi ? demanda Dylan.

Mary la regarda et fonça fermer la porte sous un regard étonné de Dylan, chose compréhensible soit dit en passant. Mary s'assit près d'elle et inspira profondément.

- Cameron m'a ramenée ici hier soir, fit Mary.

- Oui... Logique pour un cavalier, fit Dylan en riant.

- Oui, effectivement... Mais il s'est... Passé un truc, fit alors Mary gênée.

- Ho putain! fit Dylan en se redressant assez effarée.

- Oui... Je...

- Ma grande, t'es devenue une femme ! fit-elle en la prenant dans ses bras.

- Hein??? fit Mary effarée. Non!

- Ha... Ben quoi alors ? demanda Dylan.

- Cameron m'a embrassée, fit Mary.

- Et? demanda Dylan.

Mary la regarda attentivement et fut surprise de son manque d'entrain. C'était important à ses yeux quand même.

- Ben euh... C'était mon premier baiser quand même..., marmonna Mary.

- Bon sang... T'es dans cet état là pour ça ? Ce sera quoi quand il va te décapsuler, fit son amie en riant.

- Dylan !!! s'offusqua Mary.

- Quoi ? Fallait pas te gêner, fit Dylan.

- Mais...

- Bon... Qu'est-ce que t'as fait alors? Vu que visiblement tu veux en parler, marmonna Dylan.

- Je... Je lui ai dit que...

- Crache le morceau bon dieu! s'excita Dylan.

- Mais ne jure pas ici! lui fit Mary. Bon, je lui ai dit que je voulais un petit copain sérieux...

Mary la regarda et la vit écarquiller les yeux de stupéfaction avant d'éclater rire. Mary se sentit légèrement vexée.

- Excuse moi... Mary t'as vraiment dit à ce mec que tu voulais sortir avec lui? s'étonna Dylan.

- Ben oui... Je suis pas... Je suis pas à l'aise...

- Tu m'étonnes, tu te rends compte que ça implique des rapprochements ? demanda Dylan.

- Justement... Je lui ai rappelé mes idéaux... Et dit de réfléchir..., marmonna Mary.

- Tu sais ce que tu as fait ? demanda Dylan amusée.

- Ben non...

- Tu lui mets une pression dingue alors que vous vous êtes juste embrassé... Il t'aurait dépucelée, encore je dirai bon... Mais sérieux ? lui fit Dylan.

- Tu crois que c'était stupide ? Qu'il ne voudra pas? demanda Mary soudainement inquiète.

- Non mais attends une seconde... T'es à fond sur lui en fait! fit Dylan en riant. T'as littéralement craqué.

- Non... Si... Peut-être, grommela Mary. C'est arrivé comme ça... Il m'a embrassée, je me suis figée... Il s'est excusé et on s'est vraiment embrassé avec... Avec la langue, fit Mary comme si elle annonçait le secret de l'humanité.

- Vous vous êtes embrassés quoi..., fit Dylan blasée. Je l'imagine cogiter comme un fou...

- Bah pourquoi ? demanda Mary.

- Ma grande... T'as quand même compris que ce type a dû user son petit lot de capotes non? demanda Dylan choquant Mary.

- Bah... Sans doute, fit Mary gênée.

- Et tu crois qu'un mec comme lui voudrait être patient parce que je suis plutôt sûre qu'il va ramer..., réalisa Dylan.

- Je... Je l'espère..., fit Mary.

Maintenant, elle était convaincue que c'était fichu. Dylan lui avait rappelé le passif du jeune homme en quelques secondes et elle baissa la tête, complètement abattue. Elle sentit une main sur son bras.

- Je donne juste mon avis mais après tout, il s'est retenu avec moi, fit Dylan. C'est qu'il peut se tenir parce que j'y ai mis les formes hein?

- T'es obligée de me dire ça ? demanda Mary choquée.

- T'es conne ou tu le fais exprès ? demanda Dylan.

- Mais pourquoi ? s'étonna Mary.

- Je viens de te dire que ce mec s'est tenu... Il doit être intéressé et pas qu'un peu, avoua Dylan.

- Tu crois? fit Mary intriguée.

Un simple haussement d'épaules de son amie fut la réponse qu'elle reçut. Elle la regarda attentivement et fut sortie de cet instant par la voix de sa mère.

- Les filles ! On va y aller! hurla Edith du bas de l'escalier.

- On arrive ! fit Mary. Pas un mot à ma mère... Ni aux autres... D'accord ? demanda Mary à son amie d'enfance.

- Ta mère je comprends, elle pourrait l'enfermer et ton père le descendre... Mais tes potes? s'étonna Dylan.

- Je... Je ne veux pas qu'ils sachent surtout si... Ça ne se fait pas... C'est même pas par honte mais je ne veux pas qu'ils se braquent contre lui si il me dit non, fit Mary.

- Tu songes à son bien en plus? Et ben t'es à deux doigts de baver alors, fit Dylan en riant.

- Jure moi de ne rien dire! lui ordonna Mary.

- Juré... Dis donc... Il va être dressé ! fit Dylan en riant.

Mary se contenta pour seule réponse de soupirer à ce propos. Très rapidement, elles furent arrivées à la voiture et tout aussi rapidement, elles étaient déjà devant chez Carla.

- Ça me rappelle tellement de souvenirs, fit Edith Simms derrière son volant.

- Ça remonte, fit juste une Dylan consternée.

Rapidement, une portière s'ouvrit et Carla monta dans la voiture, clairement fatiguée.

- Et ben, tu t'es pas remise toi, fit Dylan en riant.

Carla se retourna et elle regarda Mary avec un peu de surprise.

- C'est clair que Mary a l'air en forme... Tu t'es couchée immédiatement je parie, avoua Carla.

- Oui... Directement, fit Mary avec empressement.

- Elle s'est bien remise de sa soirée c'est sûr, fit une Dylan extrêmement mesquine.

Mary la dévisagea discrètement et espérait réellement que son amie d'enfance soit capable de garder cela pour elle. Quelques virages plus tard, les trois amies et leur conductrice assez nostalgique étaient arrivées devant le lycée.

- Travaillez bien les filles, leur conseilla la Révérende.

- Promis Maman, fit sa fille avec empressement.

Les trois amies saluèrent rapidement la voiture et sa conductrice qui était repartie aussi vite qu'elle était arrivée. Mary regarda alors dans la direction habituelle où se trouvaient déjà les autres membres de la bande. Elle l'observait surtout lui, toujours non chaland et surtout tranquillement en train de discuter. Elle inspira profondément sous le regard plutôt entendu de Dylan avant de suivre ses amies. Peut-être parce qu'elle était totalement incapable de réfléchir correctement mais Mary fixait les réactions de Cameron avec appréhension. Elle se demandait déjà si il avait repensé à sa soirée, si il avait réfléchi aux implications et surtout si il avait pris une décision. Quand elle vit son regard sur elle, elle se contenta d'un sourire et d'un petit mouvement de la main. Elle se figea cependant quand elle remarqua son absence totale de réaction. Elle baissa un peu la tête en arrivant à côté de la bande.

- Et ben, matez moi ces fêtards, fit Zoey en riant.

- C'était un chouette mariage, fit Carla. Dommage que tu ne la connaissais pas.

- Tant mieux en fait parce que moi, je n'avais personne à inviter, avoua Zoey. Luis me montrait des photos.

- Ha bon? fit juste Mary en observant Cameron du coin de l'œil.

Si il avait réfléchi, il n'avait franchement aucune réaction. C'était plutôt du genre à la déstabiliser.

- Et ben il a l'air d'assurer en danse ce grand dadais, fit Zoey en riant et observant Cameron.

- Tu sais que t'es chiante ? demanda Cameron en riant.

- Attachiante, s'il-te-plaît, répondit cette dernière.

- C'est vrai qu'il danse bien, fit alors Mary espérant une réaction qui ne vint pas.

Elle se contenta alors de continuer à regarder les photos les unes après les autres avec un sentiment de contrariété.

- Aïe !!! fit soudain Cameron.

- Ho désolée, fit Dylan avec un ton plutôt faux. J'ai pas vu ton pied...

- Ben j'en ai plus, c'était obligé le talon aiguille ? se vexa Cameron.

- C'est qu'il est douillet..., fit Dylan en riant.

Mary regarda son amie qui regardait Cameron méchamment. Si elle lui avait fait cela, c'était pour la venger. Et le sourire diabolique qu'elle lança à Mary finit de confirmer.

- N'empêche c'est clair que c'était plutôt un chouette slow, avoua Tia en baillant alors qu'elle regardait une photo.

- Je te les enverrai, fit Luis à Mary. Tu veux aussi? demanda-t-il ensuite à Cameron.

- Je suis pas trop photos, fit ce dernier.

Mary se sentait de plus en plus mal à l'aise. Ce qui était si important pour elle ne semblait pas l'être autant pour lui. C'était donc déçue et entourée d'amis tous plus fatigués les uns que les autres qu'elle rentra dans le lycée. Elle se dirigea vers son casier comme passée en mode pilotage automatique et rangea ses affaires.

- Je passe vite au bureau et je reviens, rapport à mon absence, fit alors Zoey.

- Pas de problème, on se retrouve en biologie..., marmonna Mary.

Son amie s'en était allée et elle fixait son casier avec dépit quand elle entendit quelqu'un s'appuyer contre le mur de casier. Elle bougea la tête pour tomber nez à nez avec Cameron et elle se figea.

- Je pensais que tu voudrais être discrète, assura Cameron.

- Je... Je ne l'étais pas? demanda Mary.

- Ben franchement, j'ai cru que t'allais m'assassiner, fit-il avec son désormais célèbre sourire en coin.

- Désolée..., marmonna Mary.

- Et Dylan te défend en plus, fit-il en regardant un peu partout.

- Je... J'avais besoin d'un avis..., avoua Mary.

- Et donc ? s'étonna Cameron.

- Elle m'a dit que je ne devais pas trop espérer, précisa Mary.

- Ton amie se trompe, précisa Cameron en regardant toujours autour de lui.

- Hein? s'étonna Mary en le regardant.

Furtivement et rapidement, ce dernier l'embrassa sur la bouche avant de sourire tout près de son visage.

- Je sais à quoi m'attendre, fit-il alors.

Mary le regarda fixement et arbora un sourire.

- T'avais un doute ? fit-il faussement vexé. Je voulais juste éviter que la bande de casse couilles ne s'en mêle.

- Cam... Tu veux te cacher? s'étonna Mary.

- Personnellement... Non, lui signifia Cameron. Mais je suppose que tu préfères attendre...

- Un peu... Être sûre quoi, avoua Mary.

- Mais t'inquiètes pas, je te réserve des rencards bien discrets, fit-il avec un clin d'œil. Tu viens?

Mary, un peu voir très fleur bleue, était aux anges, un comble quand on en abritait un. Elle souriait jusqu'aux oreilles en le suivant pour le cours de biologie lors duquel il était son binôme. Et puis soudain, elle réalisa enfin ce qu'il venait de dire.

- Euh... Tu as parlé de rencards? demanda Mary tout bas.

- Ben oui..., fit-il avant de s'arrêter. J'ai le droit de te kidnapper ou il faut un chaperon ? demanda Cameron.

Mary n'en savait absolument rien mais elle se souvenait que Bree lui avait raconté de nombreuses fois que le frère de Tyler et sa femme les avaient accompagnés quand ils étaient plus jeunes. Ses parents ne lui avaient cependant jamais parlé de cette éventualité et après tout il n'avait jamais été contre le fait qu'elle soit accompagnée d'un garçon.

- Non, je peux sortir..., hésita Mary.

- Panique pas, je sais me tenir, précisa Cameron.

- J'ai confiance, fit Mary en arrivant près de la classe.

- Motus, fit-il en la laissant entrer.

Il fallait surtout qu'elle essaye de s'enlever son sourire des lèvres. C'était officiel, elle avait un petit ami. C'était plutôt officieux en réalité mais Mary s'en moquait un peu. Quelqu'un d'attentif se rendrait bien compte qu'elle était un peu fofolle si elle ne faisait pas attention alors elle essaya d'être la plus naturelle possible. Par chance, le cours était une préparation d'exposé grâce à quelques recherches effectuées par le professeur par rapport aux fameux insectes choisis. Le professeur était vraiment gentil et avait préparé des petits dossiers pour chaque binôme, leur permettant d'avoir au moins toutes les données de bases. Mary compulsait tranquillement le fameux dossier quand elle entendit Cameron tapoter du stylo bille sur une feuille. Elle le regarda, prête à l'engueuler, quand elle le vit indiquer sa feuille du regard. Elle tourna discrètement sa tête vers le binôme Zoey et Carla pour s'assurer qu'elles ne verraient rien et se pencha un peu.

- Après les cours ? lit alors Mary tellement bas qu'elle remuait à peine les lèvres.

Elle regarda Cameron fixement et attrapa son propre stylo bille pour écrire quelques mots. Elle lui demanda simplement de quoi il parlait. Celui-ci soupira et écrivit les lettres RDV. Mary, comprenant le message, le regarda surprise.

- Quoi? chuchota t'il très bas.

- Aujourd'hui ? Déjà ? demanda Mary en murmurant mais choquée.

- Y a un temps minimal? demanda Cameron avec un sourire.

- Non... Mais où ? demanda Mary.

- Endroit surprise, tranquille, fit alors Cameron.

Mary le regarda et s'inquiéta immédiatement du sens du propos. Elle prit son stylo et écrivit qu'elle n'était pas sûre que ce soit une bonne idée de se retrouver seuls. Cameron la regarda alors et elle comprit qu'elle devait peut-être abuser un peu. En même temps, elle comprenait pourquoi il pensait cela. Si ils étaient discrets, ils devraient bien se retrouver dans les recoins. Elle écrivit alors le mot parents suivi d'un point d'interrogation pour savoir ce qu'elle devait leur dire. Cameron se contenta d'hausser les épaules et elle dut insister du regard. Il se contenta d'écrire le mot devoir. Mary se rendit compte qu'avec cette façon de se voir en secret, elle risquait de devoir mentir à sa famille et cela ne lui plaisait pas énormément. Après tout, ce n'était pas vraiment dans ses habitudes mais elle savait pertinemment que son père verrait cette histoire d'un très mauvais œil. Elle pensait même qu'il aurait vu n'importe quelle relation de cette manière mais il avait déjà une dent contre Cameron. Elle se contenta alors d'écrire d'accord sur la feuille et de continuer à travailler. Par chance et par un étrange coup de pouce du destin, le professeur demanda à ce que le travail soit poursuivi pour la semaine suivante, ce qui permettait donc de faire en sorte que ce ne soit pas un si gros mensonge que cela. Cependant, alors qu'elle déjeunait avec le reste de la bande sauf les sportifs qui profitaient de la pause pour un petit entraînement rapide, elle se demandait comment rendre le rendez-vous intéressant. Elle donna doucement un coup de pied à sa voisine de table et Dylan sursauta en la fixant.

- Je reviens, fit-elle à Tia, Carla et Declan.

- Un soucis? s'étonna Carla.

- Je vais là où personne ne peut aller à ma place, précisa Mary avec un sourire.

- Bah attends, je viens aussi, fit Dylan qui avait tout compris.

Ensemble, elles se dirigèrent vers des toilettes et Mary s'empressa de vérifier que toutes les cabines étaient vides.

- Toi t'as quelque chose à demander, lui fit Dylan.

- Il veut sortir avec moi! fit Mary rapidement.

- Bah c'est cool... Donc relation cachée visiblement, fit-elle décidément bien lucide.

- Oui... Le temps de voir si ça marche sans doute, précisa Mary. Et il ne veut pas que je...

- Que tu aies honte? demanda Dylan. C'est cool de sa part...

- Euh... Il veut qu'on fasse un truc après les cours... On se servira d'un devoir de biologie comme excuse, précisa Mary.

- Ho d'accord... Attends alors, je comprends..., fit Dylan en fouillant dans son sac.

Mary la regarda plutôt intriguée et la vit en sortir un préservatif. Elle posa immédiatement sa main sur celle de son amie.

- J'ai juste besoin de conseils, fit Mary gênée.

- Ho...

- Bah oui... C'est mon premier rendez-vous avec un garçon, confirma Mary.

- Un conseil... Gaffe avec les dents, fit Dylan.

- Hein ? s'étonna Mary.

- Oui, ça peut raper, fit Dylan en riant.

- Je me doute mais je pense pas accrocher sa langue avec mes dents, fit Mary décidément trop peu initiée.

- Je parlais d'autre chose, nunuche, fit Dylan.

- Autre... Ho mon dieu ! s'offusqua Mary. Tu parlais de... De sa... De son... Pénis ?

- Ho putain y a du boulot..., marmonna Dylan.

- Je voulais juste savoir si on devait s'embrasser souvent... Si je dois dire des choses précises... Pas pour faire des choses... Surtout avec ma façon de penser, lança Mary un peu choquée.

- Je vois pas le rapport, assura Dylan.

- Mais si tu sais bien, lui assura Mary.

- Je ne vois vraiment pas en quoi une pipe t'empêche de rester vierge, fit alors Dylan. Par contre évite d'avaler, c'est spécial... Finis à la main.

- Mais... Mais non! C'est péché..., grommela Mary.

- Ha parce que tu vas vraiment te contenter de le regarder dans le blanc des yeux? demanda Dylan.

- Peut-être être dans ses bras... Je sais pas trop..., murmura Mary gênée.

- Et ben y doit être accroc le pauvre..., marmonna Dylan.

- C'est nul à ce point comme vision? demanda Mary inquiète.

- Franchement... Je crois qu'il sait à quoi s'attendre mais dis-toi que lui, il est expérimenté... Il pourrait t'aider à te détendre, fit Dylan.

- Me... Il va me faire des choses ? demanda Mary horrifiée.

- Je suis dans sa tête ? demanda Dylan choquée de la question. Qu'est-ce que j'en sais? Mais honnêtement... Il va pas la jouer moine...

- Donc c'est mal parti? Je dois me plier à tout? demanda Mary inquiète.

- Je t'ai dit ça ? demanda Dylan consternée. Mais franchement si il glisse une main dans ta culotte profite...

- J'espère qu'il ne fera pas ça, avoua Mary gênée.

- Alors faudra lui dire si il abuse un peu, fit Dylan. C'est pas parce qu'il est ton mec qu'il a tout les droits sur toi... Au pire tu m'appelles.

- D'accord... Je ferai attention, signifia Mary.

- Ha tiens, fit-elle en cherchant dans son sac à main.

Mary se méfiait de ce que son amie pouvait encore sortir de son sac, surtout après le préservatif. Elle en sortit tout simplement un petit flacon de parfum qu'elle lui tendit.

- Je sais que t'es pas du genre coquette, avoua Dylan. Mais un petit coup de parfum c'est sympa surtout si il t'embrasse dans le cou... Tiens c'est cadeau.

- Merci c'est gentil, fit Mary.

- Besoin de conseils, appelle SOS Dylan, fit cette dernière en riant.

Mary appréciait énormément que malgré les nombreux changements principalement de mentalité, Dylan était toujours cette amie sur qui compter. La suite de la journée de cours se passa extrêmement lentement pour Mary, ne prenant pas vraiment attention à son environnement. Un bruit l'avait sortie de sa contemplation de l'horloge présente dans la classe et c'était celle de la sonnerie de fin de journée de cours. Elle ne s'était pas précipitée vers son casier même si elle était extrêmement tentée de le faire en réalité. Elle avait juste rangé ses affaires tranquillement avant de se rendre à son casier en compagnie de ses amies.

- Dites les filles, on irait pas se boire un café entre filles ? demanda alors Zoey.

- Ho ouais, ce serait chouette, avoua Carla.

Mary regarda cette dernière et vit derrière son épaule Cameron qui attendait au bout du couloir. Il se contenta de hausser les épaules, comportement que Mary prit pour un aveu de sa part impliquant qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Mary, quant à elle, savait pertinemment ce qu'elle voulait faire.

- Vous pouvez y aller, leur assura Mary. Moi j'ai promis à Cameron d'aller bosser sur le devoir, mentit Mary.

- Bah il peut venir, fit Carla.

- J'ai dit entre filles, ça m'étonnerait qu'il mette une jupe, avoua Zoey en riant.

Mary sourit du propos et vit d'ailleurs Cameron s'approcher.

- Tu serais surprise de connaître mon pouvoir de séduction en jupe, fit-il alors.

Mary et les autres rigolèrent bien de cette vanne et elle le regarda, cherchant à savoir quoi faire.

- J'aime bosser en effectif réduit mais si tu préfères voir tes copines, vas-y, lui assura Cameron.

- Non, fit calmement. Je me suis engagée et je tiens tous mes engagements, fit-elle en essayant de glisser un message caché. On se fait ça un autre jour?

- Pas de problème... Carla on le fait quand même ? Comme ça on prend aussi de l'avance parce que ces deux là vont encore se taper un A.

- J'espère ! fit Mary. On va en voiture ?

- Évidemment, Miss Daisy, fit Cameron en riant et montrant ses clefs.

- Je te suis, fit alors Mary.

Mary quitta donc son établissement en compagnie de Cameron. Elle se souvint alors d'un détail extrêmement gênant.

- J'arrive, je fais mon lacet, fit Mary en s'agenouillant.

- Ok, je vais chauffer le moteur, elle a un peu de mal vu qu'il rafraîchit, fit-il alors en continuant d'avancer.

Mary profita de cette occasion en or pour ouvrir son sac. Elle tomba nez à nez avec Melo qui l'observait.

- Tu vas rentrer à la maison d'accord ? lui demanda Mary.

- Je pense qu'il s'agit d'une mauvaise idée, lui fit Melo.

- Je te demande pardon? demanda Mary.

- Il me semble, selon tes conversations de la journée, qu'il y ait comme un semblant de relation sentimentale entre toi et ce garçon, lui fit Melo.

- Oui et? demanda Mary surprise.

- Ne devrais-je pas rester à tes côtés en cas de besoin ? insista Melo.

- Non... De toute façon je suis plus forte physiquement qu'un humain, tu me l'as dit, insista Mary.

- Et tu n'aurais pas peur d'en user? demanda Melo.

- Si... Mais je ferai attention de ne pas le blesser, tu veux bien rentrer à la maison? redemanda Mary.

- En cas de besoin, tu pourras penser très fortement à moi, précisa Melo.

- Et cela fera quoi? demanda Mary.

- Je pourrais arriver très rapidement et te retrouver, pour te protéger, fit Melo avec fierté.

- Mais il ne peut pas te voir, insista Mary.

- Non mais je peux agir quand même... Promets moi de faire appel à moi au besoin et je rentre, lui demanda Melo.

- Promis, en cas de besoin, je pense à toi, fit Mary.

Melo semblait satisfait de cette promesse et elle le vit s'éloigner dans la direction de la maison. Elle serait désormais totalement seule avec Cameron et elle inspira profondément avant de se lever et de se diriger vers sa voiture. Elle ouvrit la portière et s'installa, son sac à ses pieds et avec une anxiété légèrement palpable tandis qu'elle s'attachait.

- Tu as cassé tes lacets? demanda Cameron en la regardant.

- Non... Pourquoi ? demanda Mary surprise.

- Tu as hésité à venir? Tu marmonnais en faisant tes lacets, précisa Cameron.

- Je... Je me rassurais en fait, mentit Mary.

Mary ne pouvait pas dire qu'elle discutait avec une créature angélique et invisible. Elle sourit simplement à Cameron.

- On fait quoi alors? demanda-t-elle légèrement intriguée.

- Je connais un endroit à l'écart et au calme, on sera tranquilles, fit Cameron.

- D'accord...

- C'est un endroit que j'apprécie en fait, fit-il en démarrant.

Mary tenta de rester calme et détendue mais un endroit calme et discret pouvait être légèrement inquiétant. Elle se demanda soudainement qu'elle était réellement la vitesse de Melo au besoin. Elle se mura dans le silence tandis que le bitume défilait sous la voiture.

- Tu es inquiète ? demanda Cameron en tournant.

- Non j'ai confiance..., murmura presque Mary.

- Je vais te montrer un endroit vraiment sympa, précisa Cameron.

- D'accord..., marmonna Mary en regardant par la fenêtre.

Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi mais elle était stressée. Elle allait se retrouver seule à seul avec lui dans un endroit inconnu et sans que personne ne le sache. Elle vérifia rapidement dans son sac à main et elle avait assez de batterie sur son téléphone. Elle sentit alors le flacon de parfum et discrètement pressa le flacon pour en mettre un tout petit peu sur ses doigts et se les passer sur le cou. Elle pensait sue comme cela, Cameron n'imaginerait qu'une petite attention. Elle le vit soudainement quitter la route et prendre des chemins dits de campagne. La route montait clairement mais elle se demandait pourquoi exactement. La voiture ralentit enfin et elle découvrit qu'ils étaient sur un promontoire à l'écart de tout. Une angoisse évidente apparut en elle.

- Et voilà, fit Cameron en descendant de la voiture.

Mary inspira profondément en comprenant que si quoique ce soit arrivait ici, personne n'arriverait assez vite. Elle était à plusieurs kilomètres de Godbless, c'était évident après les vingt minutes de route. Personne ne saurait jamais rien. Elle entendit trois petits coups à sa vitre et elle ouvrit les yeux. Elle ouvrit doucement sa portière.

- Tu es malade en voiture ? s'inquiéta Cameron.

- Non, je...

- Tu crois que je suis incapable de me tenir? fit-il en tendant la main.

- Je suis inquiète, c'est tout, fit Mary.

- Alors ferme les yeux et fais moi confiance, lui demanda Cameron.

Mary le regarda attentivement et elle se convainquit qu'elle devait apprendre à ne pas se méfier de lui. Après tout elle lui demandait de la patience mais elle ne devait pas s'inquiéter de tout non plus. Elle attrapa sa main et ferma les yeux. Il la tira doucement hors de la voiture et elle entendit la portière être refermée. Elle se sentit doucement tirée en avant par ce dernier et elle avança à pas très lent.

- N'aie pas peur, tout va bien, fit-il en la tirant doucement.

Elle suivait en essayant d'entendre ce qu'il se passait mais il faisait tellement calme que rien ne lui parvenait. Soudain, il lâcha sa main et elle se figea. Elle l'entendit passer derrière elle et Cameron posa les mains sur ses épaules.

- Ouvre les yeux, fit-il tout doucement.

Mary les ouvrit, conformément à la demande, découvrant un point de vue assez sublime. Ils surplombaient un cours d'eau, sans aucun doute le fleuve Colorado qui était assez proche de Godbless. Ce qui tendait à rendre cette vision vraiment sublime, c'était bien le reflet du soleil en fin de journée qui percutait l'eau dans des reflets orangés.

- Wahou..., fit juste Mary.

- Tu vois que cela valait le coup, fit Cameron derrière elle.

Elle sentit les bras de ce dernier l'entourer doucement et tout naturellement, elle posa ses mains sur les siennes. Elle ne savait pas comment elle pouvait être aussi à l'aise dans cette position mais elle lui semblait très naturelle, comme si elle savait que c'était normal.

- Tu as un certain sens du romantisme, fit Mary touchée.

- Ce n'est pas dans ce but que je t'ai amenée ici, fit-il la poussant inconsciemment à se crisper.

- P... Pourquoi alors? demanda Mary.

- C'est un endroit que j'apprécie, parfois je viens et j'observe juste l'environnement pendant un bon moment, avoua Cameron.

- Je comprends, la vue est sublime, fit Mary.

- J'aime être ici, c'est comme si cette vue m'était familière, assura Cameron. J'y viens toujours seul mais j'avais envie de le partager avec quelqu'un...

- Je suis la première fille que tu amènes ici? s'étonna Mary.

- Tu es la première personne tout court, fit-il doucement avant de l'embrasser dans le cou.

- Et... Qu'est-ce qui me vaut cet honneur ? demanda-t-elle amusée.

- Je veux te prouver que je peux avoir de bons côtés aussi, précisa Cameron. Je passe des heures à lire ici, parfois j'y fais même mes devoirs.

Mary se rendit compte qu'effectivement, elle n'avait de lui que son image de façade habituelle. Il donnait tellement l'impression d'être sûr de lui, direct et parfois prétentieux au lycée mais en réalité, sa vie n'était pas toujours rose. Elle avait déjà appris qu'il avait perdu sa mère très jeune et que visiblement cela se passait très mal avec son père. Elle savait également que son amie Verena était importante pour lui, comme son bébé, la preuve même que Cameron n'était pas aussi je m'en foutiste qu'elle le pensait au départ. Elle ne pouvait pas du tout détacher son regard des reflets du soleil sur l'eau et elle aussi, comme il l'avait prétendu plus tôt, avait l'impression de connaître cet endroit. Cela devait avoir servi d'image d'illustration dans les manuels ou dans des documentaires mais elle se sentait bien. Elle sentit les mains de Cameron se déserrer de sa taille et quelques instants plus tard, la veste de Cameron venait se poser sur ses épaules.

- Tu es chez toi parfois ? demanda Mary inquiète pour lui.

- Ça m'arrive oui, fit Cameron. Mais je reste enfermé dans chambre.

- D'accord..., marmonna Mary.

- Pas besoin de t'inquiéter pour moi, fit-il alors. Je vais bien.

- C'est normal non? demanda Mary en se retournant pour le fixer.

- Bien sûr..., fit-il étonné.

Mary le regarda alors et fut prise d'une petite envie. Elle se hissa alors sur la pointe des pieds et vint l'embrasser doucement.

- Si tu as besoin de parler, je suis là Cam, fit Mary.

- Je vais pas te faire chier avec mes emmerdes, précisa Cameron.

- Tu peux, fit-elle alors.

- Tu veux continuer de regarder la vue? demanda Cameron.

- Euh... Oui..., s'étonna Mary.

Elle le vit s'éloigner doucement d'elle pour aller à sa voiture. Elle le vit monter à l'intérieur et démarrer, la surprenant et pas qu'un peu. Il s'approcha avec sa voiture et elle comprit.

- Le capot va devenir un siège ? demanda-t-elle en riant.

- Bah ouais, fit Cameron amusé.

Elle le laissa mettre le frein à main et elle hésita un peu à s'installer dessus. Lui ne se gêna pas et s'allongea sur le capot.

- Un pick-up serait mieux mais bon, fit-il en la regardant.

- Ça te gêne pas? demanda Mary qui grimpait dessus.

- Je sais que certains prennent leurs voitures pour des sanctuaires mais c'est pas mon cas, fit Cameron.

- Ça se voit un peu, fit Mary se sentant assez à l'aise pour plaisanter.

Elle se retrouva ainsi à moitié allongée sur le capot à côté de lui, fixant cette vue sublime.

- Si tu as soif ou faim je dois avoir des trucs, précisa Cameron.

- Tu as de l'eau ? demanda Mary.

- Pétillante je pense, ça te va? demanda Cameron.

- Parfaitement, fit-elle avec honnêteté.

Il quitta le capot et fonça vers son coffre, laissant ainsi tout le loisir à Mary de replacer ses vêtements et ses cheveux, désireuse d'être à son avantage. C'était leur premier rendez-vous en privé et il voulait être gentil. Il revint avec une bouteille d'un litre.

- Tu peux boire à la bouteille, fit-il en lui tendant.

- Ça te gêne pas? demanda quand même Mary.

Pour seule réponse, il l'embrassa tendrement. Elle sourit contre ses lèvres avant de le regarder avec un sourire en coin.

- Oui, tu me diras, fit Mary en souriant.

- Si il faisait plus chaud, on aurait pû pique-niquer ici, fit-il en riant avant de monter sur le capot.

- Tu es fan de comédie romantique en fait, fit-elle en le bousculant avec amusement.

- Je déteste ces films, précisa Cameron. Mais avec Verena j'en ai bouffé comme pas possible.

- Moi j'aime bien, précisa Mary.

- Je suppose que c'est parce qu'il n'y a quasiment pas de sexe? demanda Cameron en riant.

- C'est bien comme ça, le sexe n'est pas d'une importance capitale, répondit Mary.

- Mais ça fait vendre, fit Cameron en riant.

Elle se contenta de rigoler en buvant et fixant la vue. Elle sentit la main de Cameron dans son dos et elle le regarda avant de s'allonger, légèrement inquiète.

- Cela ne te gêne pas que personne ne sache? demanda Mary.

- À part Dylan donc? demanda-t-il mesquin.

- J'avais besoin d'aide, avoua Mary.

- Je sais tu me l'as dit... C'est pour ça que tu portes son parfum ? demanda-t-il en la surplombant.

Elle s'était crispée quand il s'était mis dans cette position mais elle le regarda sacrément étonnée.

- Tu reconnais son parfum ? demanda Mary surprise et intriguée.

- Oulala... Panique pas, je renifle pas les filles, fit-il avant de sourire en coin.

- Je m'attends à une vanne, grommela Mary.

- C'est vrai, mais je t'ai embrassée dans le cou quand on était dans la piscine, tu as un parfum de pamplemousse, là c'est plus vanillé, justifia Cameron.

- T'es sérieux ? demanda Mary choquée.

- Ma mère avait une formation de nez, en œnologie, précisa Cameron. J'ai peut-être hérité de son nez.

- Ho... D'accord, fit Mary mal à l'aise. Et j'en mets rarement du parfum... Tu as senti mon gel douche.

- Intéressant aussi, fit-il en se penchant doucement.

Ce n'était plus un baiser chaste qu'il déposa alors mais un baiser bien plus intense. Elle y répondit sans hésitation caressant sa joue avec la main. Elle savait qu'il voulait l'embrasser mais elle se demandait si ce n'était pas une façon d'éluder le sujet de sa mère.

- Cam..., fit-elle doucement contre ses lèvres.

- Quoi? fit-il avant de déposer un petit baiser.

- Tu as vu des gens? demanda Mary.

- Hein ? s'étonna Cameron en regardant autour de lui.

- Non, fit-elle en souriant. Pour t'aider à gérer cela.

- C'est important? demanda-t-il surpris. T'as pas juste envie de te détendre.

- Je veux apprendre à te connaître, fit-elle doucement.

- Tu as de la chance de ne pas connaître mon père, et je te souhaite que ce soit longuement le cas, fit-il. Un psy... Cela ferait de moi une chochotte, un vrai mec ne parle pas.

Elle le regarda et comprit que le dernier propos était de son père et qu'il se contentait de le rapporter. Elle toucha sa joue doucement.

- Je suis désolée que ce soit comme ça, fit Mary.

- C'est comme ça, tout le monde ne vit pas dans une famille aimante, précisa Cameron. J'ai plus longtemps à attendre avant de me tirer.

- Tu vas t'en aller dès tes dix-huit ans? demanda Mary.

- Ouais, encore neuf mois et je me casse, fit alors Cameron. Plus que neuf mois...

Mary vit comme une tristesse dans son regard, une tristesse dont elle ne comprenait pas vraiment la raison. Elle ne savait rien de lui au fond et elle préférait ne pas continuer sur ce sujet. Elle passa sa main sur la nuque fe Cameron.

- Viens, fit-elle en ouvrant les bras.

- Tu es du genre à faire des calins? fit-il avec un sourire.

- J'ai l'impression que tu manques totalement de ce genre d'attention, lui signifia Mary.

Il s'approcha doucement et elle passa ses bras autour de lui pour l'approcher et le prendre dans ses bras. Elle ne voulait pas être trop dans ce registre mais s'inquiéter pour les autres avait toujours été dans sa nature. Cependant, Cameron n'était pas du genre à rester dans ses bras et rapidement, il reprit ses baisers. Mary était assez contente de cela et elle se sentait capable d'y répondre. Elle avait encore un peu de mal à bouger la langue et elle espérait ne pas être totalement nulle. Elle remarqua alors que la main gauche de Cameron quittait son bras et qu'elle passait doucement sur son ventre. Ses baisers devinrent moins précis, Mary s'inquiétant en effet de ce qu'il faisait. Elle sursauta quand la main de Cameron arriva à la couture du haut et qu'il l'avait soulevée. Elle avait senti sa main sur la peau de son ventre et malgré les baisers, elle se tortillait un peu.

- Cam..., marmonna Mary.

Il l'embrassait toujours aussi intensément et sa main chaude caressait son ventre. La main droite de Mary quitta la joue de Cameron et elle rejoignit la main de ce dernier pour saisir.

- Arrête..., fit-elle contre ses lèvres.

- Quoi ? s'étonna Cameron.

- Arrête... Arrête..., fit-elle en lui poussant la main.

- D'accord..., fit-il en retirant sa main.

Mary quitta alors le capot d'un bond et remit son chemisier droit en respirant difficilement. Elle le regarda attentivement descendre du capot et l'observer.

- Je t'avais dit que je ne voulais pas faire ça, fit Mary vexée.

- Je t'ai juste touché le ventre, fit Cameron.

- Tu... Tu allais continuer..., fit Mary paniquée.

- Mary, tu m'as demandé d'y aller doucement... J'allais pas te violer, s'offusqua Cameron.

- J'ai pas dit ça ! se défendit Mary.

- Ben on dirait, se vexa Cameron.

- C'est... C'est ma faute, marmonna Mary.

- Pardon? s'étonna Cameron perdu.

- Dylan a dit que... T'allais me mettre ta main dans la culotte, fit-elle un peu à l'ouest il faut reconnaître.

- Euh... T'as demandé des conseils à Dylan ? s'étonna Cameron.

- Ça veut dire quoi ce ton bizarre ? demanda Mary vexée.

- Je ne juge pas Dylan, elle fait ce qu'elle veut de son cul, précisa avant tout Cameron. Cependant, elle est beaucoup plus à l'aise que toi donc ses conseils...

- Bon d'accord ils sont bizarres ses conseils, avoua Mary. Mais il y en avait un bon... Je ne dois rien faire que je ne veux pas.

- C'est pas un conseil ça, répliqua Cameron.

- Hein? s'étonna Mary.

- C'est plutôt normal, répondit Cameron. J'ignorais juste que simplement te toucher poserait autant de problème... Je ne serai pas allé plus loin.

- Je... J'ai eu peur, avoua Mary. Tu as connu d'autres filles et, même si cela ne me choque pas plus que ça, tu pourrais vouloir aller trop vite.

- Ce ne sera pas le cas, je ne te forcerai pas à faire des choses qui te dégoûtent ou te bloquent, précisa Cameron.

- Je... Je sais Cam, précisa Mary.

Elle regarda ce dernier et il grimaça un peu, gêné sans doute d'avoir causé tant de gêne chez la jeune fille. Elle remarqua alors que le soleil commençait déjà à décliner.

- Il est déjà tard, fit Mary.

- T'avais pas besoin d'excuse pour me dire que tu voulais rentrer, précisa Cameron.

- D'accord mais ce n'est pas une excuse, précisa Mary en souriant. Je viens de m'en rendre contre... J'étais bien.

- D'accord, dit-il en riant avant de se diriger vers la portière. Je te ramène avant l'avis de recherche.

Mary le regarda avec un regard sévère et monta malgré tout dans la voiture, un peu obligée au vu de la situation. Ils profitèrent de ce trajet pour avoir des conversations on ne peut plus normales. Bizarrement, peut-être parce qu'elle trouvait malgré tout cela dommage de rentrer, elle trouva le trajet de retour beaucoup plus court. Cameron s'arrêta dans la rue, pas trop près de la maison de Mary mais pas trop loin non plus. Mary lui avait demandé cela en lui précisant bien que ce n'était pas par honte mais pour éviter que Cameron ne soit grillé auprès de ses parents.

- Et on a même pas bossé, fit soudainement Cameron en riant.

- Mais c'était intéressant quand même, fit Mary. J'apprécie beaucoup que tu me fasses assez confiance pour me montrer ce genre d'endroit.

- J'ai rarement... Voir jamais été réellement en couple alors j'essaye de te montrer que je suis sérieux, précisa Cameron.

- Je sais, fit-elle en le regardant.

Elle détacha sa ceinture et se pencha en avant pour embrasser tendrement celui qui était devenu son petit ami. C'était le dernier petit moment d'intimité. Mais Mary remarqua soudainement qu'il s'était figé et elle quitta ses lèvres.

- Quoi? s'étonna Mary. J'embrasse mal? demanda-t-elle rapidement et très inquiète.

- Non... Hum, fit-il en regardant à travers le pare-brise.

Mary tourna la tête et écarquilla les yeux en découvrant son père sur le trottoir, fixant plus qu'attentivement la voiture.

- Merde..., marmonna Mary.

- Je vais lui parler, fit Cameron.

- Non, je le ferai... Je descends, vas-y, précisa Mary en joignant le geste à la parole.

Elle descendit de la voiture et le salua tandis qu'il partait. Elle inspira profondément avant d'aller vers la maison.

- J'ai vu ce que j'ai vu? demanda son père.

- Je veux pas en parler Papa, s'il-te-plaît, fit rapidement Mary.

- Mais ce garçon il...

- Papa... Pas ce soir, j'en parlerai quand je serai prête, lui fit Mary.

- Mais...

- Tu peux en parler à Maman si tu veux, je comptais bientôt lui parler, mais quand je saurai que je veux le faire, précisa Mary.

- Mary, tu sais quand même qui il est? demanda alors son père.

- Oui, je le sais... Mais ne le juge pas ok? demanda Mary offusquée. J'en parlerai quand ça fera un peu plus de temps.

- Il ne t'a pas forcée à quoique ce soit ? demanda rapidement son père inquiet.

- Non, il est correct... Je peux aller dans ma chambre ? demanda Mary. Fais moi confiance, je ne suis pas une midinette en pâmoison...

- D'accord... On en parlera..., concéda son père.

Elle n'avait franchement pas besoin de cela en plus mais bon, c'était comme ça. Elle devrait en parler. Maintenant tout était compliqué pour Mary, sa scolarité, sa vie sentimentale et surtout sa nature totalement secrète. Cela commençait à faire beaucoup pour une seule jeune fille de seize ans...

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