L'Ame des Anges: Incarnation

Chapitre 10 : L'amie d'enfance

7027 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/10/2022 09:24

Chapitre 10

L'amie d'enfance


C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre

cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande.


Évangile selon Saint Matthieu, Chapitre Sept, Versets Vingt-quatre à Vingt-sept


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Après sa petite visite du Paradis, extrêmement courte soit dit en passant, Mary était retournée à sa petite vie désormais plus si tranquille. Naturellement, Nina Carmichael et son ange Lelahel prenaient du temps pour discuter avec elle, principalement par téléphone évidemment. Mary avait tellement de questions qu'elle ne savait pas si un jour, elle pourrait tout savoir. Il était évident pour elle qu'il fallait que son ange se réveille rapidement pour l'aider car elle n'était encore qu'une adolescente avec ses propres problèmes et surtout ses propres priorités. D'ailleurs parmis ses priorités récentes, il y avait le retour de son amie d'enfance Dylan. Et surtout, c'était pour ce jour là. Elle avait pris la décision de présenter son amie de toujours à ses amis actuels. Bien évidemment, Carla et Luis la connaissait déjà et elle avait des doutes vis à vis de Mark, ne se souvenant pas précisément de l'époque où il était arrivé en ville. Elle avait également convié quelques amis plus récents comme Zoey, Tia ou même Cameron et Declan. Elle avait quelques craintes malgré tout, espérant ne pas trop la mettre mal à l'aise. Elle avait également convié les deux joueurs assez proches mais seul Tim allait faire le déplacement. Tandis que Carla et quelques autres finissaient de préparer quelques petits en-cas, Mary avait profité de l'occasion pour foncer dans sa chambre et préparer son ami le plus récent. Personne ne pourrait le voir mais il était bien capable de se faire remarquer malgré tout.

- Tu as bien tout compris Melo? demanda Mary légèrement inquiète.

- Je ne touche à rien dans la chambre, répéta poliment Melo sagement posé sur le lit.

- Et? insista Mary.

- Je ne fais rien tomber, ajouta Melo sans bouger.

- Et surtout ? insista Mary extrêmement lassée.

- Je ne bouge pas de la chambre, fit enfin Melo. Même si celle-là, je comprends pas.

- Melo... Je suis la seule à te voir, nous sommes d'accord ? demanda Mary.

- Évidemment, vu que tu héberges un ange, enfin..., marmonna Melo.

- Oui bon... Et je suis également la seule à t'entendre ? insista Mary.

- Effectivement, répondit Melo.

- Et que s'est-il passé la dernière fois que j'ai essayé de gérer ta conversation et celle de quelqu'un d'autre ? demanda Mary en fixant sa peluche, détail toujours particulier à ses yeux.

- Tu estimes avoir blessé ton interlocuteur, avoua Melo comme si c'était logique.

- Je pense que Cameron ne m'en veut pas mais je ne veux blesser personne d'autre, alors ne bouge surtout pas d'ici, je t'ai posé des livres de chants sur le lit, tu arrives à tourner les pages, rappela Mary.

- Merci, fit gentillement Melo. Quelqu'un risque d'entrer? demanda-t-il.

- Non... Pourquoi ? demanda Mary interloquée.

- Un compagnon de vie? insista la peluche.

Mary regarda Melo fixement. Ce dernier avait montré un vif intérêt pour le monde des humains. Elle avait donc passé quelques soirées à lui montrer sur son ordinateur à quoi ressemblait le monde des humains, l'art principalement. Elle lui avait également montré les voitures et d'autres choses du genre. Au milieu de tout ça, le petit grigori s'était intéressé aux concepts humains de relations, découvrant les concepts de familles, d'amitié et d'amour, en tout cas d'un point de vue humain. Et depuis il insistait pour comprendre pourquoi elle n'avait pas d'amoureux.

- Je t'ai déjà dit que je n'en avais pas... Pour l'instant, marmonna Mary.

- Pour l'instant ? s'intéressa Melo.

- Je t'ai parlé de Mark... Et bien je l'ai invité un peu plus tôt et je vais essayer de lui proposer qu'on se rende ensemble à un mariage, précisa Mary.

Elle ne savait pas ce qui lui avait pris ce soir là mais elle avait transformé Melo en confident sentimental. Il n'y comprenait absolument rien évidemment mais elle voulait en parler. C'était peut-être à cause de comment sa dernière conversation là-dessus avec Carla avait fini mais elle n'en parlait plus à cette dernière et cette même dernière ne souhaitait pas remettre le sujet sur la table.

- Et vous allez vous embrasser ? demanda Melo qui décidément retenait ce qu'il voulait.

- Mais non! fit Mary. Arrête... D'accord ? Pas bouger d'ici... Je t'en supplie...

- Promis Mary... J'espère que ton amie sera heureuse de te retrouver, fit Melo.

- Moi aussi, bon à tout à l'heure... Je ferme la porte, précisa Mary.

Une fois la porte de sa chambre, elle soupira de soulagement en marmonnant une prière.

- Seigneur, je n'avais jamais douté de ton existence mais maintenant que je sais que chaque prière est centralisée... Empêche Melo de bouger de cette chambre... Amen, marmonna Mary.

Tandis qu'elle descendait les marches, elle se rappela que grâce à Nina et l'ange occupant son corps, elle avait appris que les hôtes était plus facilement entendus. Ce n'était guère plus mal. Elle entendit des rires et des éclats de voix qu'elle reconnut.

- Arrête de picorer bon sang, s'énerva Zoey.

- Hey, j'ai rien mangé depuis ce matin, répondit la voix de Cameron.

Mary, toujours dans l'escalier, se figea un instant avant de continuer à descendre. Depuis qu'elle connaissait sa situation familiale, elle avait remarqué bien plus que de raison ce genre de propos de sa part. Elle s'en inquiétait même souvent, pensant que peut-être il ne pouvait manger à sa fin.

- Et ben dis-donc, quand tu reçois c'est tes potes qui préparent, fit Cameron en riant.

- Désolée... Je devais prendre mes médicaments, précisa Mary.

Elle mentait bien sûr, elle n'allait pas parler d'un grigori plutôt dissipé. Prendre des médicaments ou se faire des soins étaient devenues ses deux excuses préférées. Personne ne mettait réellement en doute sa parole, préférant éviter le sujet de l'accident et du coma.

- Tu te sens bien? demanda Zoey inquiète.

- Ouais... Merci d'ailleurs... Tout le monde est dehors ? demanda Mary.

- On a installé des chaises, avoua Zoey.

- Et j'ai respecté ta demande...

- Tu n'as vraiment pas ramené d'alcool ? demanda Mary qui lui avait demandé de passer prendre des boissons avec Zoey.

- Demande à mémère, fit-il en riant et indiquant Zoey.

- Il a rien ramené ma belle, précisa Zoey.

Mary sourit du respect de ce dernier sur cette demande. Elle regarda vers Cameron.

- Tu veux bien venir deux secondes à l'écart ? lui demanda Mary.

- Des cachotteries ? fit-il amusé en la suivant à l'écart.

Elle avait honte de le faire mais elle estimait le devoir, par sécurité. Désireuse de ne pas être agressive, elle s'inquiéta d'abord d'un détail.

- Tu manges à ta faim ? demanda Mary.

- Je t'avais fit qu'on ne devait pas aborder ce sujet, rappela Cameron.

- Je sais... Je suis la seule au courant... Avec Verena et je t'en remercie de cette confiance... Ton père ne t'a pas...

- Mary... Laisse tomber, insista Cameron. J'ai l'habitude... C'était ça que tu voulais ?

- Non..., marmonna Mary. Je... Ne prends pas mal ma demande mais pourrais-tu éviter d'être comme d'habitude ?

- Euh... C'est-à-dire ? demanda Cameron.

- Ne drague pas Dylan, s'il-te-plaît..., le supplia Mary.

- T'es jalouse ? demanda-t-il en riant.

- Cameron..., soupira Mary lassée. Je suis sérieuse...

- Moi aussi, fit-il mesquin. Bon ok... Mais pourquoi ?

- Dylan est encore plus croyante que moi, en tout cas dans mes souvenirs, fit Mary. Alors j'ai peur que tes habituelles sorties de route ne la gêne énormément...

- Et ben, une deuxième... Promis je les garde pour toi..., marmonna Cameron en souriant.

- Tu risques de devoir arrêter... Je vais essayer d'approcher Mark, fit Mary. Je te remercie de m'avoir un peu aidée.

- Et voilà, fit Cameron en s'éloignant. Tant de préparation du champ de bataille et c'est Mister Puceau qui va être médaillé. Argh, le métier de stratège a perdu son charme, ajouta Cameron dans un rire.

Mary le regarda consternée, voir vexée et légèrement outrée. Il abusait déjà. Bref, elle n'avait plus beaucoup de temps et s'empressa de sortir. Elle trouva la bande d'amis, proches et moins proches, en train de finir de préparer et de discuter. Cameron s'était approché de Zoey pour tenter de l'aider avec le grignotage et elle remarqua Carla à côté de son frère et de son petit ami en train de s'affairer pour installer une banderole de bienvenue. Elle trouva Mark à un bout de la table, la même qui aurait la nourriture, en train de préparer des verres et des canettes de sodas qu'il rangeait méticuleusement. Il était temps pour elle de tenter l'approche.

- Merci de ton aide Mark, précisa Mary en s'approchant pour l'aider.

- De rien, c'est un plaisir, fit Mark.

- Ça se passe bien dans l'équipe ? fit Mary.

- Oui, on s'entraîne et on s'améliore, avoua Mark.

Mary laissa son regard divaguer vers Zoey qui fixait Cameron, ce dernier confirmant quelque chose d'un hochement de tête. En bref, elle était déjà grillée.

- Tu vas toujours au mariage de Bree? demanda Mary discrètement.

- Oui bien sûr, précisa Mark. J'ai même trouvé un beau costume.

- Je suis sûre qu'il t'ira bien, avoua Mary.

Elle vit Zoey lui faire un signe pour qu'elle insiste. En réponse, Mary lui fit les gros yeux pour lui faire comprendre de lui laisser du temps.

- Tu... Euh..., hésita Mary.

- Oui? fit Mark. Je mets trop de cannettes ? demanda-t-il rapidement.

- Non, c'est bien, marmonna Mary. Tu sais que je suis demoiselle d'honneur ?

- Oui, j'ai appris cela, fit-il avec un sourire. Je suis content pour toi mais vous êtes proches avec Bree.

- Effectivement... Mais c'est pas l'important... Enfin c'est lié, hésita Mary.

- Tu as un soucis pour le mariage ? On a bien reçu les chants je te rassure, fit-il en bon membre de chorale.

- Non... En fait... J'aimerais beaucoup que tu m'accompagnes comme cavalier, fit soudain Mary.

Mary tenta d'ignorer l'intérêt des deux autres qui l'écoutaient et regarda Mark attentivement. Il mettait un temps fou à répondre. Et en plus il semblait mal à l'aise. Elle venait clairement de se prendre un râteau et tenta de se sauver la mise.

- Tu n'es pas obligé, précisa Mary. J'ai juste pensé que tu serais content...

- Je le suis je te rassure, marmonna Mark.

- Je dirai qu'il y a un mais..., insista Mary.

- J'ai dit à mes parents que je n'avais encore invité personne quand ils me l'ont demandé... Et ils ont insisté auprès d'un couple de collègues de mon père... J'y vais avec leur fille, avoua Mark.

- Ha..., fit-elle déçue avant de se rattraper. Ha bon, fit-elle cette fois avec intérêt. Je la connais?

Elle laissa son regard passer vers ses deux amis qui avaient suivi la conversation. Zoey regardait méchamment Mark qu'elle devait estimer manquer de tact. Elle remarqua même que Cameron se frappait le front du poing car lui, il devait trouver Mark extrêmement con.

- Non, elle est dans l'église catholique de Godbless... Mais elle pense comme nous, elle a l'air gentille bien que timide, avoua Mark. J'aurais bien voulu mais ce serait impoli désormais...

- Pas de problème de n'inquiète pas, fit Mary.

- J'ai oublié l'eau pétillante dans ta cuisine, fit alors Mark avant de s'éclipser.

Mary le regarda s'éloigner et avait envie d'exploser. Pour une fois qu'elle avait réussi à trouver le courage d'avancer vers Mark, c'était lui qui avait mis des bâtons dans ses roues.

- Je dois avoir l'air conne, fit Mary tout bas quand Zoey s'approcha d'elle pour la réconforter.

- Il ne pensait pas à mal, essaya Zoey.

- Ce mec est vraiment débile profond, ronchonna Cameron.

- Dire que tu t'es ridiculisé avec moi durant la fête pour le rendre jaloux, marmonna Mary en le regardant.

- Je suis chez toi mais... J'ai le droit de lui coller une baffe ? demanda Cameron.

- Mais non! s'offusqua Mary.

- Ben il le mérite ce couillon... Putain de grenouille de bénitier, marmonna Cameron en s'éloignant.

Zoey regarda Mary et la bouscula doucement avec tristesse.

- Si j'y allais, je t'aurais invitée moi, précisa Zoey en souriant.

- Ben j'irai seule, c'est pas grave, marmonna Mary.

- Invite un autre garçon, fit Zoey. C'est pas obligé d'être romantique, emmène un ami.

- Je demanderai peut-être à un garçon de la chorale, fit Mary en haussant les épaules. Je verrai...

- Hey, te dis pas que t'as mis trop de temps, lui conseilla Zoey. Il avait qu'à faire un truc lui...

- C'est pas grave, là je pense à Dylan... Il faut l'accueillir, fit Mary.

Déçue mais préférant ne pas le montrer, même si un bon cri de rage aurait été mérité, elle finit de préparer. Elle pouvait cependant remarquer que désormais Mark était mal à l'aise. Visiblement, il n'avait pas osé mais avait espéré. Pour Mary, c'était surtout sa faute, si il l'avait voulu, il n'avait qu'à le faire lui même, même si après tout, les filles pouvaient inviter. Une fois l'installation terminée, Mary prit la parole.

- Je vous remercie tous d'être venu, vous aviez peut-être autre chose de plus intéressant à faire ce samedi mais j'apprécie que vous veniez pour l'accueillir, précisa Mary.

- Cela serait triste si il n'y avait que Luis et Carla, fit Tia. Et Zoey sans doute.

- Je n'ai pas beaucoup d'amis, fit Mary. Mais au moins, je sais que je peux compter sur vous. Et Tim, quand tu en as marre t'as le droit de t'en aller.

- Je t'ai dit la vérité, fit ce dernier en riant. Je dois juste voir un film avec ma petite sœur à dix-huit heures...

- Tu vas mater quoi? Crimes of The Future ? demanda Cameron interrompant ce moment.

- Elle a cinq ans imbécile... Je l'emmène voir les Minions Deux..., fit-il lassé.

Mary regarda les deux équipiers qui se mirent à rigoler et elle sourit.

- C'est un bon choix de film, fit Mary en riant. Je compte sur vous pour la mettre à l'aise... Ho un coup de klaxon.... C'est elle!

Son oncle David l'avait prévenue qu'il ferait comme ça, pour laisser les jeunes entre eux. Mary fonça dans la maison avec une impatience certaine. Elle se retrouva devant sa porte et épousseta ses vêtements qui n'en avaient pas vraiment besoin. Elle regarda une dernière fois vers l'escalier et espérait que du côté de Melo, cela se passait bien. Enfin, elle entendit la sonnerie de la porte d'entrée et immédiatement elle l'ouvrit, faisant d'ailleurs sursauter David.

- Salut! fit-il surpris.

- Ça va? fit Mary avec un grand sourire.

- Euh... Ouais..., marmonna son oncle surprenant Mary.

Elle avait bien intercepté une conversation téléphonique entre son père et son oncle David qui semblait indiquer que cela se passait mal mais elle n'imaginait pas qu'il puisse être aussi dépité. Peut-être Dylan lui faisait-elle la tête ? Et peut-être qu'en tant que croyante son amie avait vécu les mêmes déboires qu'elle avec Karen.

- Bon ben... Je vais vous laisser... Tiens toi bien fit-il en se retournant.

- Me prends pas ma tête, grommela une voix.

Mary fut surprise, la voix de Dylan n'avait presque pas changé, toujours légèrement chantante mais ce ton par contre... Il était étrange. Ce fut alors le moment que choisit David pour s'écarter et dévoiler sa fille. Mary ne put faire qu'une chose : écarquiller les yeux de stupéfaction tant le spectacle qui s'offrait à elle était effarant. Son amie avait changé, chose normale en près de sept ans, mais à ce point ; c'était difficile à imaginer. Elle n'avait plus ses longs cheveux blonds platines, ils étaient désormais bien plus courts et noirs parsemés de mèches bleues. Et son look vestimentaire également : à l'époque, elle avait le même goût vestimentaire que Mary avait toujours mais désormais il était plutôt punk. Un t-shirt troué et rafistolé avec des épingles à nourrice et dévoilant beaucoup de chair, une jupe en cuir noir qui finissait en bas résille troués et finissant sur de grosses bottes en cuir colorées. Elle avait visiblement un percing au nez et des bijoux, principalement des bracelets métalliques,. à ne plus savoir qu'en faire.

- Salut Mary! fit Dylan en criant avant de se jeter dans ses bras.

- Sa... Salut Dylan..., répondit Mary sous le choc.

Mary regarda son oncle partir en la saluant et elle se sentit plutôt perdue.

- Putain ma vieille t'a pas changé! fit Dylan en riant et en regardant Mary.

- Toi c'est... Différent..., répondit Mary par défaut.

- Ha... Ça y est! fit Dylan quand la voiture démarra. Ce vieux con s'est barré... Putain il me gonfle...

- Tu manquais à ton père, précisa Mary.

- Ben pas lui! Toi par contre ! fit-elle en se jetant à nouveau à son cou. Putain que c'est bon de te revoir.

- Je suis contente aussi..., hésita Mary.

- Ho merde... T'es toujours prude? Bon on était gamine mais j'espérais pouvoir échanger des histoires de bites, fit Dylan avec un clin d'œil.

- Ben... Euh... J'en ai pas, avoua Mary.

- Bah j'en ai pour deux... Hey y a du monde dans le jardin ! réalisa Dylan.

- Oui, j'ai invité des amis pour t'accueillir et te les présenter, fit Mary rassurée ou presque.

- Quand tu dis amis... Que de l'Eglise de ta mère ? demanda Dylan.

- Non du lycée..., répondit Mary surprise.

- Ouf... Ça me soulage... Ho et y a des mecs? demanda Dylan presque suppliante.

- Oui... Pour? demanda Mary inquiète.

- Une soirée sans mec... Le côté chiant de Godbless... Allez présente moi à tes potes..., la supplia Dylan.

Mary était plutôt perdue et l'emmena dans le jardin. Dès son apparition, ses amis l'applaudirent en lui souhaitant la bienvenue avant que certains n'arborent des mines déconfites.

- La vache!!! C'est ma Carla! fit Dylan en hurlant. T'es devenue bonne ma cochonne !

Carla, qui s'était précipitée pour la serrer dans ses bras, marqua un temps de surprise avant d'avancer en regardant Mary choquée.

- Luis! Et t'es devenu beau gosse ! fit Dylan en riant.

- Ouais mais il est pas celib, précisa Tia choquée.

- T'inquiètes je suis pas jalouse, fit-elle en riant. Hey je déconne, explose pas ton string!

Mary vit Carla s'approcher d'elle doucement et chuchoter à son encontre.

- C'est vraiment Dylan? demanda Carla.

- Ouais... Mais qu'est qui c'est passé ? demanda Mary.

- On est entré dans une autre dimension, avoua Carla.

Mary vit alors Dylan s'approcher d'elle et Carla. Elle avait un grand sourire.

- Hey présentez moi, fit celle-ci tout bas. Mais avant... Qui est pris?

- Euh... Declan, c'est mon petit copain, fit Carla en le montrant.

- Pas mal... Et toi? C'est lequel qui te fait mouiller? demanda soudainement Dylan en fixant Mary.

- Euh... Aucun... Mais je..., hésita Mary.

- Ho lequel ? demanda Dylan. Le mec là, non... Ho le grand? Ou le type tout timide... À moins que ce soit la meuf ?

Mary ne sut que répondre mais Carla chuchota à l'oreille de Dylan.

- Sérieux ? Un mec de la chorale... Putain l'ennui... Allez présentez moi merde!!!

Mary et Carla s'exécutèrent rapidement et présentèrent leurs amis. Tim était plutôt surpris de la situation et Mark ne savait pas où se mettre après bien des propos gênants et plutôt à double lecture.

- Voici Zoey, fit alors Mary.

- Je suis nouvelle en ville, avoua cette dernière en souriant.

- Tu sais quoi? T'aurais dû y rester dans ton ancien bled, fit Dylan.

Mary la regarda choquée, comme Zoey d'ailleurs, et Dylan observa la situation.

- Ho... C'est pas méchant c'est juste que ce bled est à chier, on s'emmerde comme des rats morts à Godbless, avoua Dylan.

- Pas de soucis..., fit Zoey.

- T'as l'air normale en tout cas, comparé aux membres de sectes de ce patelin à la con...

- Et voici Cameron, fit Mary préférant l'interrompre.

- Bienvenue, fit ce dernier.

- J'ai capté que t'avais des clopes dans ta poche de jean... Je peux t'en gratter une? demanda Dylan.

- Ouais pas de soucis, fit ce dernier en sortant le paquet.

Mary observa le jean de Cameron et réalisa que Dylan regardait à des endroits plutôt bizarres.

- Je te rendrai ça, fit Dylan en s'allumant une cigarette. Ho que c'est bon !

- Pas besoin, fit Cameron. Cadeau de bienvenue et je vais pas faire chier pour que tu me rendes une clope.

- Cool mais j'avais jamais parlé de clope, fit Dylan.

Mary regarda son amie choquée du propos et elle vit surtout la surprise puis le sourire de Cameron. Mary tira sur le bras de son amie d'enfance.

- Je peux savoir ce que tu fais ? demanda Mary.

- Bah quoi? s'étonna Dylan.

- Il risque de prendre ça pour une invitation, et il est du genre à y répondre, marmonna Mary.

- Non? Sérieux ? T'as un serial baiseur dans tes potes? Et il fout quoi ici? s'étonna Dylan.

- Ben... On est amis..., avoua Mary.

- Non... T'as un plan cul régulier ? demanda Dylan.

- Mais non! se défendit Mary. C'est juste un ami.

- Bon ben alors je peux... Ça tombe bien je suis en manque... J'ai pas baisé depuis mon arrivée..., lui fit Dylan. Bon... Y a quoi à picoler? demanda Dylan en s'approchant de la table avant d'être dégoûtée de ne voir que des sodas.

Mary la regarda complètement perdue avant de sentir une main sur son épaule. Elle tourna la tête pour découvrir Cameron.

- C'est elle... Ton amie d'enfance ? demanda-t-il amusé.

- Je suis choquée... Et ta promesse tient toujours, fit Mary inquiète.

- Perso... Je crois que c'est plus le genre à faire des avances, avoua Cameron. Promis je reste sage.

Mary était inquiète que ce ne soit pas le cas bien longtemps. Par chance, en plus d'être totalement délurée, Dylan semblait très à l'aise avec les nouvelles rencontres. Elle n'avait littéralement aucune difficulté à discuter avec les gens autour d'elle, pas toujours d'une manière très distinguée d'ailleurs mais au moins elle conversait. Forcément, une personne venant de Washington, même si la ville ne dépassait pourtant pas le million d'habitants, elle avait bien des anecdotes à raconter. Et les petits habitants de Godbless étaient friands d'information. Les questions volaient littéralement sur cette capitale que tous rêvaient clairement de visiter. Dylan aimait leur détailler sa vie et surtout tous les grands concerts qu'elle avait pu faire.

- C'était génial... Ici c'est toujours aussi la mort ? demanda Dylan au bout d'un moment.

- Toujours aussi peu de choses à faire, fit Tim en riant.

- Et y a toujours le quartier des zonards? demanda Dylan soudainement.

- Dyl, l'interpella doucement Mary en usant de son vieux diminutif.

- Quoi? Y en a qui en viennent? demanda Dylan surprise.

- Moi, fit Cameron. Mais c'est franchement la zone donc...

- Tu viens de ce quartier ? demanda Dylan. Et tu traînes avec ces quatre là ? demanda-t-elle en montrant les membres de l'église.

- Même équipe, répondit simplement Cameron. Et ils en parlent pas tant que ça.

- On s'entend bien quand même, précisa Mary avant d'attirer un regard suspicieux de Dylan.

- Hin hin..., marmonna Dylan.

- Quoi? s'étonna Mary.

- Non rien, fit cette dernière plutôt amusée.

Mary ne saisit pas vraiment les insinuations que faisait Dylan. Celle-ci découvrait la nouvelle bande d'amis avec un certain intérêt.

- Par contre, fit-elle soudainement. J'ai vu une chouette vidéo sur internet.

- Laquelle ? demanda Zoey.

- Et ben je ne m'imaginais pas que certaines veuillent devenir mannequins, fit-elle en riant.

Mary se mit à rougir de honte, elle ne savait pas encore si elle passait la première étape mais elle savait pertinemment de quoi parlait Dylan.

- À l'origine elle m'accompagnait mais elle a tapé dans l'oeil de Carmichael, fit Carla.

- Entre petits agneaux, lança Dylan en riant.

Mary avait une information qu'elle était la seule à détenir sur Nina Carmichael et cela la fit sourire. Étrangement, cela leur faisait un autre point commun assez morbide: toutes les deux étaient mortes violemment et subitement. Naturellement, cela, elle ne pouvait pas en parler.

- Et sinon, comment ça se fait que tu reviennes à Godbless ? demanda Tim pour changer de sujet.

- Ma mère pense que la présence paternelle pourrait clairement améliorer mon comportement, quelle connerie! fit Dylan outrée.

- Visiblement c'est loupé, lança Cameron à qui elle avait piqué une autre cigarette.

- Mais t'as fait quoi pour qu'elle te renvoie ici? demanda Mary intriguée.

Dylan la regarda attentivement et haussa les épaules avant de répondre.

- Elle m'a surprise avec deux mecs dans ma chambre, avoua Dylan en riant.

Mary la regarda stupéfaite et remarqua la gêne ambiante et le silence, seulement perturbé par un petit sifflement admiratif de Cameron.

- Mais... C'était un soucis? demanda Mary décidément trop oie blanche.

- Pas pour moi, fit Dylan en riant.

Mary regarda encore cette dernière, ne comprenant toujours pas. Zoey se pencha alors vers son oreille et chuchota.

- Je crois qu'ils étaient occupés, assura Zoey.

- Hein? s'étonna Mary horrifiée avant de regarder Dylan. Attends tu veux dire...

- On jouait pas au Scrabble, fit Dylan triomphale.

- Ho Seigneur..., marmonna Mary totalement choquée.

- Remets toi, lui fit Cameron.

- Mais c'est choquant... Comment c'est possible ? demanda Mary trop peu au fait de ce genre de choses.

- Vu ton état... Pose pas la question, fit Dylan en riant.

Mary craignait clairement de comprendre et cela la choqua encore plus. Comment sa meilleure amie avait-elle pû changer autant ? Certes, elles n'étaient encore que des petites filles mais visiblement, une telle annonce choquait bien du monde.

- Bon personne veut un peu de musique ? C'est bon pour l'ambiance, fit Dylan en se levant.

Mary resta longuement assise sous le choc d'une telle annonce alors que les invités dansaient tranquillement. Le terme tranquillement était peut-être trop léger dans le cas de Dylan car ses frottements vis à vis de Tim ne semblaient pas déplaire au jeune homme.

- Elle a vraiment changé, marmonna Carla.

- Elle était pourtant si pieuse, avoua Mary.

- Je me mêle peut-être de ce qui ne me regarde pas mais vous m'aviez dit qu'il y avait sept ans que vous ne vous étiez pas vues... On change en sept ans, leur signifia Zoey.

- Autant ? demanda Mary toujours choquée.

- Tu ne sais pas quel genre de personnes elle a fréquentées et peut-être a-t-elle voulu défier l'autorité de sa mère, insista Zoey.

Mary soupira de tristesse et sentit un énorme poids sur elle durant toute la petite fête. Sa meilleure amie n'avait plus rien de celle qu'elle connaissait et était devenue plutôt libérée. Elle regardait Dylan qui s'amusait en se demandant si cela n'allait pas détruire leur amitié. Peu à peu, les invités partirent et seuls ses deux meilleures amies étaient encore là, comme Dylan et Cameron. Mary commença à ranger quand elle entendit Dylan interpeller Cameron.

- Avant de te tirer, tu peux m'emmener acheter des clopes dans ton quartier, sinon on risque de me balancer shérif, fit Dylan en maugréant.

- Ouais pas de soucis... Je te ramène ensuite, fit Cameron.

- Cool! fit juste Dylan.

Mary regarda fixement Cameron et sentit son inquiétude grimper en flèche. Ces deux là ensemble pourraient clairement faire n'importe quoi. Forcément, Dylan s'en foutait royalement et prit juste son sac avant de partir.

- Et ben... Ça promet au lycée, marmonna Carla qui finissait d'aider.

- Mais elle a pas l'air de vouloir détruire votre amitié, assura Zoey.

- J'espère... Merci les filles de m'aider à ranger, leur fit Mary.

- Tu... Tu veux qu'on reste encore avant son retour ? demanda Carla.

- Non... Ça ira je pense..., avoua Mary.

Mary remercia encore grandement ses deux amies et rentra chez elle pour s'installer dans la cuisine. Elle trouvait que Cameron et Dylan était long à revenir ou peut-être était-ce à cause de son inquiétude qu'elle le trouvait si long. Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit et se referma et elle vit débouler Dylan qui baillait.

- Salut ma belle! fit Dylan.

- Ça va? Y avait du monde sur la route? demanda Mary.

- Euh non pas trop, fit son amie.

- Je trouvais que vous étiez un peu long, avoua Mary.

- Ho ça c'est l'arrêt supplémentaire, fit Dylan en riant.

- Qu... Quel arrêt ? demanda Mary.

- Devine, lui signifia Dylan.

- Non... Vous avez fait l'amour ? demanda-t-elle horrifiée.

- Dans le cas présent je dirai baiser et putain ce mec est doué ! fit elle triomphalement. J'ai jamais autant crié... Il fait de ces trucs.

Mary la regarda horrifiée et cette fois elle ne put se contenir.

- Comment t'as osé ? s'énerva Mary.

- Ho ça va... Calmos Maman..., fit Dylan en soupirant.

- Tu pouvais pas t'en empêcher ? demanda Mary consternée.

- Quoi? Toi aussi tu vas me considérer comme une pute? Comme Maman? demanda Dylan outrée.

- Ça m'étonnerait que ta mère...

- Elle a dit catin mais c'est pareil, s'énerva Dylan. J'ai pas le droit baiser qui je veux?

- J'ai pas dit ça ! s'offusqua Mary.

- Alors c'est quoi le problème ? s'énerva de plus belle Dylan.

- Pourquoi Cameron ? Hein? s'énerva Mary.

- D'où tu me juges? demanda Dylan surprise.

- Je te juge pas... Depuis que je connais Cameron, j'ai bien compris que tout le monde n'a pas mes idéaux, avoua Mary.

- Alors pourquoi tu pètes un câble ? s'étonna Dylan.

- Parce que c'était Cameron! cria presque Mary.

- Et...

- C'est mon ami merde! s'offusqua Mary.

- Ben on dirait pas, annonça Dylan.

- Quoi? s'étonna Mary perdant sa colère. On est amis.

- Alors pourquoi tu me fais une crise de jalousie, fit Dylan.

- Mais... C'est pas ça ! se défendit Mary.

- Ha ouais? Ben je suis sûre que si, fit Dylan.

- Non... C'est de Mark que je suis... Amoureuse, fit Mary gênée.

Dylan la regarda attentivement et soupira de lassitude.

- T'es vraiment une cruche! s'offusqua Dylan.

- Hey! répondit Mary outrée.

- Tu comprends même pas que tu veux coucher avec Cameron? demanda Dylan.

- Mais non!

- Je suis sûre que si et c'est uniquement pour ça que tu exploses, argumenta Dylan.

- Non! s'offusqua Mary.

- Alors pourquoi t'as demandé qu'il se tienne bien? demanda Dylan.

- Pour qu'il ne te fasse pas de mal..., argumenta Mary hésitante. Il te l'a dit?

- Ouais! Quand je lui ai proposé et qu'il a refusé ! ajouta Dylan triomphante.

- Refu... Quoi? s'étonna Mary avec soulagement.

- Ben ouais j'ai bien compris que lui par contre tu le faisais bien vibrer, avoua Dylan.

- C'est n'importe quoi! se défendit Mary.

- Ha ouais? Ben crois moi... C'est peut-être de Mark que t'es amoureuse, quoique je pige pas trop mais ton corps lui, c'est Cameron qu'il veut! fit-elle comme victorieuse.

- T'es dingue... Donc vous n'avez pas..., hésita Mary.

- Et non... J'ai proposé mais il a refusé, fit Dylan en soupirant.

- Et si il avait dit oui? demanda Mary choquée.

- J'aurais sans doute bien joui, avoua Dylan en riant.

- Il t'est arrivé quoi bon sang ? s'offusqua Mary.

- Rien, j'ai découvert le plaisir, fit-elle en riant. En plus j'ai pensé à ma meilleure copine !

Mary la regarda estomaquée et fut encore plus surprise de la voir poser un téléphone sur l'îlot central.

- C'est quoi ? demanda Mary.

- Ton passeport pour la bite, fit Dylan en riant. C'est son téléphone.

- Tu lui as volé ? demanda Mary choquée.

- Emprunté, il va revenir le chercher... Je vais vous laisser vous éclater. Madame Monroe habite toujours au bout de la rue? demanda Dylan.

- Euh... Oui..., hésita Mary.

- Je vais y rester trois-quarts d'heures... Ça devrait te laisser le temps de tirer un coup, fit Dylan en posant autre chose sur l'îlot. Cadeau de ta meilleure amie.

Mary regarda un petit emballage carré et regarda son amie horrifiée.

- Sors couverte, fit Dylan. Je m'éclipse.

Mary la vit s'approcher de la porte et elle la suivit consternée. Dylan ouvrit la porte et Mary se figea quand elle réalisa que Cameron s'apprêtait clairement à frapper à la porte.

- Hey t'es revenu? fit Dylan faussement étonnée. Vous serez seuls.

Dylan le poussa littéralement à l'intérieur et Cameron regarda Mary surpris.

- J'ai oublié mon téléphone... Tu l'aurais pas trouvé ? demanda Cameron.

Mary, plutôt perdue et au bord de la rupture lui indiqua la cuisine. Il s'y dirigea et attrapa son téléphone avant de voir le préservatif. Il se retourna surpris et regarda Mary.

- Ta copine est du genre à pousser au péché, précisa Cameron en riant.

Et là, Mary fut totalement perdue et donc, elle craqua. Elle se mit à pleurer et cacha son visage entre ses mains.

- C'est pas possible... C'est pas Dylan..., marmonna Mary qui avait pourtant tellement d'autres soucis qui n'aidaient pas.

- Mary..., murmura Cameron.

- Elle a pas pu devenir comme ça, fit Mary en sanglotant debout.

Toujours cachée de ses mains, elle ne se rendit pas compte que Cameron s'était approché. Cependant, elle sentit ses bras autour d'elle.

- Hey c'est comme ça..., murmura Cameron.

Elle n'avait que lui à cet instant et inconsciemment, elle se blottit contre lui.

- Elle était si serieuse... Et maintenant... Elle..., marmonna Mary.

- Elle a fait ses choix, ce n'est pas pour ça que vous ne pouvez plus être amies, fit Cameron.

- Tu... Tu crois? demanda Mary en levant la tête dévoilant ses yeux remplis de larmes.

- Tu l'es bien avec moi, fit Cameron avec un clin d'œil.

- C'est pas..., fit Mary sans savoir quoi dire.

- Tant qu'elle ne te fait pas de mal, qu'importe si elle a une vie délurée non? Cela change ton amitié ? demanda Cameron.

- Non... Mais... Elle..., fit Mary en regardant le préservatif sur l'îlot.

- Ouais, elle a de la suite dans les idées... Et j'ai tenu ma promesse, fit Cameron.

- Elle l'a dit... Pourquoi ? demanda Mary.

- Parce que je te l'avais promis, assura Cameron. Je crois par contre qu'elle se fait des films sur toi.

- Quoi? s'étonna Mary.

- Elle a pas l'air de cerner que c'est Mark qui te plaît, fit Cameron. Et désolé d'ailleurs.

- Pour? s'étonna encore Mary.

- Son refus, fit Cameron.

Mary le regarda et grimaça un peu avant de se frotter les yeux.

- J'ai trop trainé, précisa Mary.

- Ou il est trop con, fit Cameron.

Mary le regarda méchamment et il lui fit un clin d'œil qui la fit sourire.

- Dire que tu m'as aidé..., pour rien, fit Mary dépitée.

- Bah c'était amusant, avoua Cameron en riant.

Mary le regarda et une idée lui vint. Elle la trouvait folle et stupide mais elle estimait lui devoir au moins cela.

- Tu... Tu voudrais m'accompagner ? demanda Mary.

- Pardon ? fit Cameron choqué.

- Au mariage..., hésita Mary.

- Pour te venger de Mark? demanda Cameron intrigué.

- Non... Franchement non, c'est pour te remercier, assura Mary.

- Et donc tu vas inviter un mec comme moi à un mariage rempli de gens croyants ? s'étonna Cameron.

- Tu as le droit de refuser, fit Mary avec honnêteté.

- Je me tiendrai bien... Et ce sera avec plaisir, avoua Cameron.

- Euh... C'est en tout bien tout honneur, préféra préciser Mary.

- J'avais bien compris... Mais pour ça, il faut une solution, fit-il en montrant le préservatif.

- Pardon? fit-elle choquée.

- Va falloir lui signifier que tu ne vois rien d'intéressant chez moi, assura Cameron.

Mary le regarda plutôt étonnée d'un tel propos et ouvrit la bouche, désireuse de dire quelque chose, avant de réfléchir.

- Tu as des qualités tu sais, fit Mary.

- C'est à dire ? Parce que...

- Sois sérieux, s'offusqua Mary. T'es quelqu'un de gentil, sur qui on peut compter et qui sait tenir une promesse. Des filles doivent apprécier. T'as juste pas trouvé LA fille.

- T'es experte maintenant ? demanda Cameron en riant.

- Me fais pas regretter mon invitation, lui conseilla Mary.

- Je suis impatient de te voir dans une robe de demoiselle d'honneur, précisa Cameron. Ça devrait être fantastique.

- Arrête, ça me gène, le supplia Mary. Tu veux bien alors?

- Tant que tu m'obliges pas à prier, me confesser ou autre chose du genre, ça ira, fit Cameron.

- T'auras juste à m'accompagner et à bien te tenir, fit Mary en souriant.

- Bon... Tu m'enverras les infos, fit Cameron. Je vais te laisser te remettre du retour de ton amie et perso je te conseille de la considérer comme telle malgré ses défauts récents. Visiblement elle veut ton bien.

- Mon bien? Selon elle on devrait être en train de... Enfin tu vois, fit-elle gênée.

- Elle pense que ça te ferait du bien, fit Cameron en riant. Je déconne...

- C'est pas drôle..., fit Mary.

Elle le vit frotter sa joue et essuyer une larme et elle se rendit enfin compte qu'elle était toujours blottie dans ses bras. Elle se recula vivement, inquiète de s'y être sentie si bien et si rassurée.

- Désolé..., fit-il gêné. J'y vais.

- Je... Merci, fit alors Mary en le suivant vers la porte.

Mary n'arrêtait pas de penser qu'il pouvait se montrer gentil, doux et attentionné sous ses airs provocateurs. Cela s'était vu quelques instants plus tôt, pas de vannes et encore moins d'allusions graveleuses, ou assez peu. Elle ne savait pas pourquoi elle avait eu envie de l'inviter au mariage mais cela lui était apparu comme une évidence.

- Cameron! l'interpella Mary quand il se dirigeait vers sa voiture.

- J'ai encore oublié mon téléphone ? dit-il amusé.

Elle avança vers lui et l'embrassa sur la joue, amicalement et sans aucune arrière pensée.

- Pour avoir tenu ta promesse et m'avoir remonté le moral, avoua Mary.

- Je devrais faire ça plus souvent alors, fit-il en souriant. Ça ira avec Dylan?

- Ça devrait bien se passer, je dois juste m'y habituer, marmonna Mary.

- J'imagine déjà le carnage au lycée, ça risque vraiment de devenir marrant, avoua Cameron.

- On n'a pas vraiment la même définition, lui signifia Mary.

- Attends de la voir botter le cul de Karen, fit Cameron. Ça va être sportif.

- Tu lui as dit? demanda Mary choquée.

- Non, mais je sens que ça va se savoir, fit Cameron.

Mary le regarda monter dans sa voiture légèrement en panique. Elle n'avait pas envisagé cela mais maintenant qu'il le disait, elle aurait pû rejoindre Karen dans les soucis qu'elle lui causait. Heureusement, Dylan insistait sur leur amitié et donc elle n'était pas inquiète. Par contre, Cameron n'avait vraiment pas tort sur un point : cela allait devenir sportif.

- Pourvu qu'elle ne traumatise pas Madame Monroe, marmonna Mary en soupirant et décidément remplie de soucis divers et variés.




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