Divalis : l'éveil

Chapitre 41 : Noël a Ecolyne

3675 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/06/2024 21:18

C’est Noël, tout le monde s’est préparé pour aller au village. Tandis qu’ils descendent le chemin qui mène à la place, Aziel leur rappelle, une dernière fois, les bases et la politesse. Les maisons sont décorées de multiples guirlandes qui illuminent les rues jusqu’à la place.

Abysse et Buntar sont émerveillés par les féeries lumineuses. Aéon regarde les jeunes avec amusement, bien que, pour elle, les souvenirs qui émergent dans sa tête éveillent plutôt sa culpabilité.

Dans son village natal, elle avait l’habitude d’aller marcher dans la neige fraîche pour aller voir les décorations avec sa mère et sa petite sœur. 

Aziel, qui ressent sa détresse, en baisse les yeux sur elle, avant de venir lui toucher l’épaule et attirer son attention sur lui.

 

— Tout va bien ?

— Ça me rappelle ce que j’étais, répond Aéon d’une voix basse, Aziel lui souriant d’empathie.

 

La place est truffée de stands de nourriture : gaufres chaudes, chocolats chauds, cougnoles et spécialités locales. Une large patinoire est présente, ainsi qu’une piste de danse dont la musique ambiance tout l’endroit.

Aziel, qui a toujours les yeux sur Aéon, regarde en direction de la glace et y attire le groupe. Il espère ainsi faire oublier le passé à la dorée, que celle-ci se concentre plutôt sur le moment qu’ils passent tous ensemble, elle et sa nouvelle famille.

Vlase et Dagan sont sceptiques quant à cette activité, Aéon connaît, mais elle n’en avait jamais fait, et Abysse et Buntar sont pressés d’aller sur la piste gelée maintenant qu’ils sont parés de ces drôles de chaussures ! Les enfants s’accrochent sur le rebord et tentent directement de faire comme les autres, même s’ils se retrouvent rapidement sur les fesses. Dagan et Vlase ravalent leurs fiertés, préférant la sécurité de la rambarde pour se tenir… exactement comme Aéon.

Jillian, présent sur la glace, les remarque et les rejoint, accompagné d’une fillette d’une dizaine d’années, qui est tout simplement sa sœur.

 

— Je ne m’attendais pas à vous voir sur la glace ! Ça va, vous vous en sortez ? plaisante le blond tout en regardant Vlase et Dagan.

— C’est dur de tenir debout, comment vous faites ? demande Abysse.

— Je vais t’aider ! réplique la sœur de Jillian, qui vient de ce fait saisir Abysse par la main et la tire pour lui montrer comment faire.

 

Buntar regarde Abysse s’éloigner, se sentant un peu abandonné puisqu’il n’arrive pas à avancer seul sur la glace. Jillian remarque son regard désespéré et vient lui prêter main-forte. Buntar s’accroche à Jillian comme si sa vie en dépendait.

 

— Penche-toi un peu en avant, regarde comment je fais, dit Jill tout en se faisant glisser.

— Anya a embarqué Abysse, plaisante Aziel en regardant les fillettes qui s’éloignent.

— Ouais, elle se fait vite des amis, répond le blond tout en se tournant sur les filles.

 

Celles-ci reviennent alors vers eux pour embarquer Buntar… Jillian patine en restant à côté d’Aziel tout en suivant les trois autres, accrochés aux bords.

 

— Il faut un peu vous pencher en avant et ne bloquez pas les bras, explique Jillian.

— Facile à dire pour toi, réplique Dagan, qui repart en arrière, rattrapé de justesse par Aziel.

 

Les enfants se poursuivent… Ils ont vite compris ! Peu à peu, le trio quitte le rebord pour oser se mêler aux autres.

Aziel glisse à côté d’Aéon, les mains dans les poches, alors qu’elle se dandine sur la glace pour gérer son équilibre. Celui-ci l’observe avec une attention toute particulière. Il accélère soudain pour venir se placer face à la dorée tout en lui tendant les mains. Celle-ci prend quelques secondes avant de comprendre ce qu’il veut et finit par les lui attraper. Aziel sourit, malicieux, et entraîne Aéon en restant à reculons. La divalis écarquille les yeux, son cœur bat la chamade. Ils vont rentrer dans quelqu’un !

 

— Aziel, tu vas heurter quelqu’un !

— Ne t’en fais pas, répond-il, narquois.

 

Aziel accélère encore la cadence, Aéon écarquillant les yeux tandis qu’elle se laisse emporter par le divalis, qui esquive avec une agilité déconcertante les autres patineurs. Elle regarde tout autour d’elle, incapable de fixer Aziel, puisqu’elle sent que lui ne la quitte pas des yeux. Il espérait un peu la charmer en l’emmenant sur la glace, enfin surtout détourner ses souvenirs tristes sur quelque chose de meilleur. Il ne sait pas si la divalis apprécie vraiment l’instant.

Il ralentit fortement, Aéon, inattentive, en vient à finir dans ses bras, le jeune rigolant en la rattrapant sans la laisser tomber. Aéon le dévisage, puis de nouveau détourne les yeux. Un bruit de sonnette retentit alors pour faire sortir les patineurs et laisser la place à d’autres personnes.

Doucement, Aziel l’entraîne pour retrouver la terre ferme et les autres. Ils vont s’asseoir sur un banc, Aéon, Aziel, Abysse et Buntar l’un à côté de l’autre et Vlase, Dagan, Jillian et sa sœur dans leur dos, à faire l’échange entre les patins et leurs chaussures.

Cela fait, ils se rendent près des stands auprès desquels ils retrouvent Ulrick, sa femme et Cornelia, qu’Aéon reconnaît. Elle était venue pour Silva. Une jeune femme brune et élégante, comme sa mère, dont la ressemblance est frappante. À leur vue, Ulrick lève les bras et se dirige vers eux avec un grand sourire.

 

— Ah, les jeunes, vous êtes là ! Aéon et les autres, voici ma femme, Rebecca, et ma fille, Cornelia, s’exclame l’homme.

— Voici les amis et la famille d’Aéon ; Abysse, Buntar, Vlase et Dagan, répond Aziel, les mentionnés saluant d’un geste de la main à leur nom.

 

Rebecca les dévisage avec dédain et s’en va plus loin. Cornelia suit d’un mouvement de tête sa mère, hésitant à l’imiter. Quand elle était enfant, Cornelia jouait souvent avec Baal, le frère aîné d’Aziel. Ils avaient le même âge et s’entendaient bien. Ce n’est pas qu’elle n’aimait pas Aziel, mais les frères étaient assez différents. Baal était le moins téméraire, il préférait des jeux plus calmes, comme Cornelia. Aziel ne tenait pas en place, c’est ainsi qu’il s’est vite lié d’amitié à Hector, Jillian et Mathias avant que l’accident ne les sépare.

Rebecca, comme Régine et d’autres personnes, a toujours soutenu que comme Aziel était le seul survivant, il avait forcément tué ses parents. Cette force surhumaine qu’il possède a toujours effrayé la jeune femme. Si Aziel a préféré rester seul chez lui, c’est parce qu’Ulrick et sa femme se disputaient en permanence à cause de lui. L’homme est le seul dans le village à savoir pour son identification et la puce qui lui a été imposée.

Ce dernier a les yeux sur sa fille, étonné qu’elle n’ait pas suivi sa femme.

 

— J’ai peut-être mal entendu, mais c’est Aéon ou Eena que tu t’appelles ? demande Cornelia à la dorée.

— Mon vrai nom est Eena Niemi, mais je préfère que l’on m’appelle Aéon, explique la jeune.

— Je pensais que tu ne te rappelais pas ton nom, Croquette, réplique alors Vlase, narquois.

— Tiens, ça faisait longtemps, plaisante la dorée.

— Vous êtes frères ? demande Cornelia en pointant Vlase et Buntar.

— C’est mon fils, ricane le renard.

— Mais tu l’as eu à quel âge ? s’étonne Cornelia.

— Heu… Tu as quel âge, toi, maintenant, trois hivers ? demande Vlase à Buntar.

— Quatre avec celui-ci, répond Buntar.

— J’avais vingt-huit hivers, dit Vlase en regardant Cornelia.

 

La jeune cligne des yeux, puis se rappelle qu’il s’agit de cryptides, ils ne grandissent pas de la même façon qu’eux. Tout comme les cryptides n’ont pas la notion d’anniversaire, il sait juste que Buntar est né à l’entrée de l’hiver, en automne. Cornelia les observe, surtout Buntar qui semble avoir l’âge d’un enfant d’une dizaine d’années, comme la petite aux cheveux bleus. Si Buntar fait plus vieux que son vrai âge, Vlase, lui, fait le sien. Elle continue à dévisager les cryptides adultes, Aéon est petite et lui paraît plus jeune qu’Aziel, bien qu’elle ne connaisse pas son âge. Dagan paraît plus vieux, vingt-cinq à trente ans, dirait-elle.

Elle se tourne sur Jillian, revenu vers eux accompagné de Mathias, Valérie, Nathalie et Hector.

 

— Eh ben, ça en fait du monde ! Et toi, Hector, pas de dulcinée pour t’accompagner ? réplique Ulrick.

 

Hector le dévisage, puis se tourne sur Abysse qu’il attrape et serre contre lui.

 

— Elle est là ! plaisante le jeune.

 

Buntar le regarde alors tout en lâchant un « hé ». Hector ricane, tandis que la fillette lui agrippe le bras tout en tirant la langue au renard.

Jillian, n’en pouvant plus d’attendre, attire le groupe avec lui pour aller du côté de la piste de danse. Le blond se dandine et saute tout en frappant dans ses mains, insistant pour que les autres se lâchent.

 

— T’es intenable, mec, réplique Hector au blond.

— C’est vous qui êtes coincés ! dit le jeune tout en exagérant ses mouvements. Vous ne serez pas plus ridicules que moi !

 

Aéon se tient un peu en arrière avec les filles, qui peuvent à peine réprimer leur fou rire. Le blond se lâche complètement. D’après les humains, il danse bien, moi, je ne comprends pas pourquoi il a tant besoin de se dandiner de la sorte.

Abysse observe le groupe, elle ignore ce que fait Jillian, mais cela l’amuse fortement. Le jeune capte son regard pétillant et vient de ce fait la saisir aux mains pour la faire danser.

 

— Vas-y, Abysse, lâche-toi ! réplique le blond en lui montrant les pas.

 

Abysse rit aux éclats, Buntar, sceptique, regarde les filles qui se dandinent avec timidité. Valérie tend alors les mains vers Mathias qui, bien qu’il soit entièrement rouge, accepte l’invitation. Aziel, Aéon, Hector, Nathalie et Cornelia se retournent au cri soudain derrière eux… Ulrick a attrapé sa femme pour la faire danser.

La musique qui passe est un mélange de chanson moderne et folklorique, Aziel restait habituellement chez lui à Noël, et malgré l’engouement des autres, le bicolore ne fait que regarder. Abysse participe, puisque Jillian lui montre comment faire. Cornelia tend la main vers Buntar pour qu’il vienne lui aussi. Il regarde alors son père, qui lui sourit simplement, et accepte d’aller avec elle.

Abysse lâche le blond pour motiver Aéon à danser avec elle. Jillian se rabat sur le reste du groupe, Hector reculant vivement pour le fuir, Vlase et Dagan, eux, restent figés et confus par le comportement du blond. Nathalie se décide enfin à venir en aide à Jillian en montrant les mouvements aux cryptides. Le lisii et le divalis s’échangent un regard, s’appelant mutuellement à l’aide, puis tentent d’imiter les deux autres avec la grâce d’une branche secouée par le vent.

 

— Vous êtes nuls, les gars, allez, montrez-nous vos talents, réplique Jillian, narquois.

— Je ne comprends pas le but de faire ça, rétorque Dagan.

— C’est pour s’amuser, répond Jillian en regardant Aziel. Allez, la terreur, tu étais doué plus jeune !

 

Sur ces paroles, Aéon se retourne, intriguée, vers le bicolore, qui la dévisage avant de rougir en se grattant le haut de la tête. Jill tente de motiver Aziel en lui tendant la main tout en le regardant avec défiance. Aziel est plus que rouge, mais ose tout de même se lancer avec Jillian, comme le ferait le plus parfait des couples ! Le blond est aux anges ! Plus jeunes, c’était leur passe-temps favori. Cela faisait longtemps qu’Aziel n’avait plus dansé et il doit avouer que cela lui fait un bien fou de s’éclater de la sorte !

 

— Vas-y, Aziel ! Il déchire tout mon fils ! crie Ulrick, un peu plus loin, ce qui vaut un ricanement de la part de ce dernier.

 

Cette fois, Jillian danse avec Nathalie, même si elle n’arrive pas à suivre la fougue du blond. Vlase se retourne sur Aéon, la jeune lui rentrant dedans par inadvertance. Au diable le ridicule, elle n’est plus à cela près et Vlase ne l’intimide pas comme Aziel. Elle attrape le renard, qui essaie de suivre ce qu’elle fait… On dirait une parodie, tant cela ne ressemble à rien, mais Aéon en a les larmes aux yeux tant elle rit.

Ils n’arrêtent pas de se marcher sur les pieds, Vlase opte pour la simplicité, il soulève Aéon dans ses bras en faisant les mouvements seul… La dorée est étalée sur son épaule, prise par le fou rire de sa vie.

Dagan se permet une approche avec Cornelia. La jeune femme se laisse amadouée par le divalis rouge en lui montrant des pas simples pour que celui-ci parvienne à faire comme elle. Il se sentait idiot, mais il remarque que c’est le cas pour tout le monde et qu’il semble que cela soit justement l’idée.

Aziel a perdu son cavalier, mais il en reste un qui rechigne toujours dans son coin. Il adresse un regard à Hector, qui le fixe comme s’il venait de se réveiller, puis lui fait vivement non de la tête.

 

— Tu as peur que je t’écrase les pieds ? ironise le bicolore.

— J’vais pas danser avec toi, ça va faire con, réplique Hector, nerveux.

— Je dansais avec Jill il y a deux minutes et ça n’a choqué personne, répond Aziel.

 

Le bicolore a dû combattre sa timidité pour oser se lâcher, il ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Hector jure intérieurement. Aziel connaît ses goûts, il devrait se douter que ce genre de situation le met dans tous ses états ! Pourtant, il suit plus ou moins les pas d’Aziel…

 

— Tu danses comme une gonzesse, rétorque Hector.

— Comme Jillian, ricane Aziel.

— Nan, toi, tu fais la ballerine. C’est peut-être parce que t’es sur échasses, ronchonne le brun.

— Question sale caractère, je crois que t’es pire que moi ! répond Aziel.

Il regarde les autres avant de se pencher sur Hector pour marmonner :

— Sérieux ? J’ai vraiment l’air d’une ballerine ?

— Tu es gracieux, c’est juste qu’avec ton caractère et ton allure bourrue, ça a quelque chose d’ironique, répond Hector en détournant les yeux.

 

Aziel souffle du nez en voyant la réaction d’Hector, qui se tord de douleur en tenant ses côtes.

 

— Ça va ? demande Aziel en penchant la tête.

— J’ai un point de côté, je n’ai pas autant d’endurance que l’autre déjanté ! dit Hector en se fatiguant rien qu’en le regardant.

 

Aziel sourit, le blond en fait voir de toutes les couleurs à Nathalie, Mathias et Valérie… Le divalis bicolore regarde alors en direction d’Aéon et Vlase, qui ont rendu les armes, comme Cornelia et Dagan. Hector dévisage Aziel, captant son regard, et donne un coup de coude dans le sien.

 

— Qu’est-ce que t’attends ?

— Elle est à bout de souffle, répond Aziel.

— Tss, elle n’attend que ça, répond Hector.

 

Aziel se tourne une nouvelle fois sur Aéon, qui le regarde d’un air interrogateur.

 

— Elle se demande ce que l’on se dit, ricane Hector.

— Elle s’assure que l’on n’est pas en froid, affirme le bicolore.

— Qu’elle ne s’inquiète pas, je meurs de chaud, réplique Hector en soufflant.

— Elle était nulle ta vanne, réplique Aziel avec un petit sourire narquois.

— Je n’avais pas l’intention d’être drôle, le rabat-joie, rétorque le brun.

 

Jillian se pointe entre les deux et attrape Hector, qui n’a pas le temps de réagir, et l’embarque avec lui, malgré ses lamentations. Aziel revient vers Aéon et Vlase.

 

— Je ne te savais pas aussi bon danseur, dit la dorée en se dandinant.

— Moi non plus, répond Aziel, la chaleur l’envahissant.

 

Aéon sourit, mais son regard reste pensif. Elle a envie de lui demander de danser, mais elle hésite, craignant d’alimenter ses espoirs. Elle ne veut pas décevoir ses attentes. Vlase, observant discrètement la scène, se retire doucement pour leur laisser de l’espace.

Aziel ravale sa salive, puis présente de façon embarrassée la main à Aéon. Elle se sent idiote maintenant… Timidement, elle accepte de le suivre. Aziel tente d’avoir son regard, mais Aéon est concentrée sur ses pieds. De ce fait, il l’a fait alors tournoyer sur elle-même pour la surprendre, ce qui fonctionne, mais pas très longtemps puisqu’elle dévie aussi vite le regard. Ce n’est pas un slow, ce serait idiot d’essayer de danser comme si c’en était un.

Aéon sent son cœur s’affoler, elle est consciente des sentiments de ce dernier, elle a beau refouler cette envie en elle, Aziel ne la laisse pas indifférente. Elle n’a pas envie de lui répondre, pourtant, de faire un pas vers lui, de lui montrer qu’il pourrait peut-être l’approcher… Elle continue de croire que cela serait inutile, mais peut-être que comme les autres, sa façon de penser, les a priori qu’elle ressentait ont peut-être bien évolués. Parce qu’en cet instant, elle vient de baisser ses barrières, en ce moment même, elle laisse ses phéromones répondre à celles d’Aziel. Une parole silence, un message subtil qu’il est le seul à percevoir.

Aziel, choqué, inspire lentement et profondément pour s’assurer que son odorat ne le trompe pas, que son cerveau ne s’imagine pas des signaux inexistants. Aéon le dévisage, les lèvres pincées. Il sent son angoisse et son propre cœur palpite déraisonnablement, mais lentement, il se penche sur elle. Il s’attend à la voir reculer, ne pas l’accepter. Ce qu’il tente de faire, c’est typiquement humain.

Pourtant, leurs lèvres se rencontrent avec une maladresse affligeante, Aéon rompant aussi vite le contact, laissant à Aziel un goût de trop peu. Il observe la dorée dont il a senti le coup de panique… Elle reste silencieuse, dépassée par la situation.

 

— Un bisou de gosse et c’est tout ? réplique Jillian, narquois.

— On n’est pas une attraction, bougonne Aziel en détournant les yeux.

— Nan, nan, tu ne te défiles pas ! On veut un vrai bisou ! continue Jillian.

— C’est un peu glauque ta façon d’insister, Jill, intervient Nathalie.

— Je suis sûr que vous voulez voir un vrai bisou !

— Et après, on les marie ! s’élève une voix un peu plus loin.

— Il n’en rate jamais une, réplique Cornelia en cherchant son père des yeux.

 

Aziel se crispe, Aéon a la tête basse, mais il ne la sent pas spécialement renfermée. Il se demande si elle s’est laissée emporter par l’euphorie ambiante. Se peut-il qu’elle fasse reculons d’ici demain ?

L’heure est au repas et c’est auprès de la famille d’Ulrick qu’ils vont tous s’installer. Régine est en face de Rebecca, les parents de Mathias, Jillian, Valérie et Nathalie sont avec eux, les adultes d’un côté, les jeunes de l’autre. Et pour éviter les remarques, Hector et les autres sont entre les adultes et la famille de cryptides.

Cela est très différent pour Vlase, Abysse, Buntar et Dagan, mais ceux-ci se sont très bien faits aux coutumes humaines. Abysse et Buntar discutent avec Anya, Cédric, le petit frère de Mathias, et Waldo, le frère jumeau de Nathalie. De son côté, Aziel vérifie que personne ne consomme d’alcool. Il était plutôt nerveux, mais le reste de la soirée s’est finalement bien déroulé.

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