A Dark High School: Bewitched

Chapitre 20 : Différents

6052 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/02/2022 16:05

Chapitre 20

Différents



C'était enfin le grand moment où je risquais peut-être de tout perdre.



Je m'approchais enfin du dénouement de toute la situation grâce à la fameuse épreuve de chasse au trésor, le mot trésor étant extrêmement mérité vu qu'il s'agissait Sarah. Même si je n'avais pas réellement gagné, je n'avais pas pour autant perdu et au moins cela permettrait de se départager réellement. Naturellement quand j'étais ressorti, l'avant de la voiture de mon grand-père avait pris assez cher, me destinant à de bons gros ennuis. Et dans cette situation, j'ai enfin compris l'intérêt réel de fréquenter des sorciers. Ce fut en effet grâce à la sorcière spécialisée dans les illusions que ma monture de fortune aurait l'air intacte, au moins le temps que Maurice s'occupe des réparations à la première occasion. Cela me permettrait donc d'échapper à la chaise électrique pour l'avoir comme qui dirait empruntée. Je me disais même que je serai extrêmement dégouté lorsque viendrait le temps de reprendre le pick-up ( bah oui forcément après avoir goûté au plaisir de la Mustang, reprendre la poubelle me dégoûterait ad vitam eternam de la conduite).

J'avais enfin été mis au courant de la date précise de l'ultime épreuve et j'avais préféré prendre mes précautions. J'avais en effet offert une petite journée de détente à ma famille, prétextant les remercier, dans la merveilleuse ville de Salem. Bon ça m'avait coûté pas mal dans mes économies mais ils avaient été tellement reconnaissants, pensant bêtement que j'étais devenu le membre de famille très modèle qu'il désirait tant depuis des années. Je les avais quand même accompagné sur le perron pour leur dire au revoir avant de remonter dans ma chambre. J'avais en effet pris une décision grave, celle de rédiger une ultime lettre d'adieu, juste au cas où je ne m'en sortirai pas du tout. J'avais fait plusieurs lettres parce que bon, ce n'était pas franchement facile de s'excuser d'avoir gâché des vies durant des années et encore plus de leur dire à quel point je les aimais... J'étais enfin satisfait quand j'ai placé la lettre dans une enveloppe que j'ai cachée dans mon oreiller. Si je mourrais, ils la trouveraient facilement. J'imaginais ma mère effondrée sur mon lit et je m'en voulais presque de la laisser. J'espérais qu'au moins, dans cette pessimiste probabilité, le professeur Robson serait au moins là pour elle. Je réfléchissais encore si je devais en écrire une autre juste pour mes grands-parents quand j'entendis la sonnerie de la porte d'entrée.

- Qui ça peut être ? demandai-je à haute voix avant de descendre.

Cela ne pouvait pas être les juges, j'avais encore au moins deux ou trois heures devant moi. Peut-être était-ce Henry ou Danielle venus m'encourager, espérant qu'ils finissent par se décider à se dire la vérité sur ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Je descendis lentement les marches les unes après les autres avant de poser la main sur la poignée. J'ouvris la porte découvrant Sarah sur le pallier.

- Sarah? dis-je étonné. Ils ont avancé l'heure du duel?

- Salut... Et non... Je voulais..., hésita Sarah longuement.

- Tu voulais me voir avant que je ne me fasse tuer? dis-je surpris de son hésitation.

- J'espère que cela n'arrivera pas... Mais je voulais en profiter pour discuter..., osa me dire ma petite sorcière.

- Vas-y entre, j'ai pris mes dispositions, ils ne sont pas là, dis-je alors.

Je la vis entrer et se diriger immédiatement vers l'escalier. Je remarquai qu'elle portait un manteau assez long, il devait faire froid. Je la suivis alors dans l'escalier puis dans ma chambre après avoir refermé la porte. Elle semblait toujours très inquiète.

- Tu sais que je peux m'en sortir? J'ai mes chances, dis-je pour la rassurer.

- Je sais David... Et je l'espère, me fit elle gênée.

- Moi aussi pour tout dire, ai-je dit avec un sourire pour essayer de la détendre.

Je la regardais me sourire, pas forcément plus rassurée. Je la vis défaire la ceinture de son manteau avec une gêne légèrement surprenante et elle l'enleva. Je fus subjugué, elle portait en effet une magnifique robe blanche près du corps. C'était une vision du paradis. Elle dut d'ailleurs voir mon regard ébahi et sourit en posant son manteau.

- Ma robe te plaît ? me demanda t-elle gênée.

- Elle te va bien, dis-je alors. Tu es vraiment magnifique.

- Merci... C'était le but, fit-elle en me fixant.

Je la vis alors se dresser sur la pointe des pieds et, comme souvent quand elle était dans ma chambre, enleva ses chaussures. Elle partit s'asseoir sur mon lit et je la rejoignis. Elle donnait l'impression de cacher quelque chose, sans doute son désarroi.

- Je vais le battre, dis-je pour la rassurer, ne t'en fais pas.

- Je voudrais tellement que ce soit le cas, me dit-elle tout bas. Mais j'ai peur...

- Je ne le laisserai pas t'épouser, je te l'ai juré, dis-je en la voyant perdue.

- Mais et si...

- Arrête, vide toi la tête et positive, dis-je en la voyant au bord des larmes.

Je passai alors ma main dans son dos pour lui carresser et en espérant que cela la rassure. Sans crier gare elle passa ses bras autour de mon cou et me serra comme en panique.

- Ça va aller, dis-je alors.

- Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose, ou que tu sois blessé, fit-elle le visage dans mon cou.

- Je me doute bien, dis-je en la serrant dans mes bras.

- Je ne veux pas te perdre non plus, pas après t'avoir retrouvé après autant d'années mais... Je préfère encore que tu n'aies rien, avoua Sarah tout bas.

- Cela risque d'être difficile, dis-je alors.

- Plutôt que de te voir blessé, je préférerai encore que tu prennes la fuite, m'avoua alors Sarah.

- Ça je ne le ferai pas, ce serait te laisser entre ses mains..., dis-je avant de réaliser qu'elle devait pleurer.

Elle détacha son visage du creux de mon cou et me regarda dans les yeux avant de m'embrasser comme si j'allais mourir à la seconde. Je rendis son baiser avec tendresse quand je la sentis s'allonger tout doucement, me laissant la surplomber tandis qu'elle m'embrassait toujours. Ma main droite se posa sur sa hanche tandis que je n'arrivais pas à détacher mes lèvres des siennes. Je la sentis écarter sa jambe droite pour me laisser plus de place. Ses lèvres si douces m'avaient bien plus que manqué, c'était une évidence. Elle m'embrassait d'ailleurs comme si sa propre vie en dépendait. Je sentis qu'une de ses mains quittait ma joue et son contact sur ma main droite m'indiquait où elle était. Je la sentis doucement détacher ma main de sa hanche pour la poser sur sa jambe sans jamais cesser ses baisers. Je fus néanmoins interloqué quand sa main posa la mienne sur sa cuisse avant de doucement la faire remonter, directement sous sa robe. J'approchai dangereusement de son sous-vêtements et elle me guida vers le tissus. Le contact sous mes doigts était évident, c'était de la dentelle. J'ai soudainement réalisé la raison de sa venue et j'ai détaché mes lèvres des siennes.

- Sarah..., chuchotai-je.

- Chuut... S'il-te-plaît, me dit-elle tout bas avant de m'embrasser de nouveau.

Elle quitta rapidement mes lèvres et se mit à parcourir mon cou, éveillant une partie de mon anatomie sous ses doux baisers. Je sentis sa deuxième main quitter ma joue et se diriger vers ma boucle de ceinture et d'un geste assuré la détacher.

- Attends, dis-je alors comprenant clairement ce qu'elle faisait.

Elle s'approcha de mon oreille et chuchota d'une voix hypnotique des propos que je ne m'attendais pas à entendre dans sa bouche.

- Je veux le faire... Ici... Maintenant...

- Sarah...

- Je suis sûre de moi... Ne t'embête pas à chercher une protection... Je m'en moque, dit elle avant de venir m'embrasser.

J'étais en proie à un énorme dilemme et bizarrement ( et surtout difficilement pour tout dire), je quittai ses lèvres. Elle me regarda, les joues rouges, et me sourit avant de voir mon regard.

- David..., murmura-t-elle sur un don qui me pousserait à la damnation éternelle.

Putain ce que c'était dur... Et stupide de faire ce que j'allais faire... Je pourrais en avoir des regrets mais je ne pouvais saisir cette occasion comme ça.

- On ne devrait pas, dis-je alors tout bas et franchement à contrecœur.

- Si... Faisons le, fit-elle en essayant de m'obliger à l'embrasser.

- Sarah, dis-je en résistant.

- Tu ne veux plus? me demanda Sarah comme blessée.

- Je mentirai si je disais que je n'avais pas envie de toi mais...

- Mais? demanda-t-elle franchement choquée.

- Tu veux le faire pour une mauvaise raison, dis-je alors en essayant de me redresser.

- Mais non..., se justifia Sarah.

- Sarah... Tu veux le faire parce que tu en as réellement envie ou parce que tu as peur que ce soit la dernière occasion ? demandai-je en me rendant compte que j'étais un con et que j'avais envie de me baffer violemment.

- Je... Les deux..., fit-elle sur un ton qui laissait peu de doute quant à la véracité du propos.

- Pour la deuxième raison... C'est ça ? demandai-je. C'est pour ça que tu as parlé de fuite...

- Oui..., finit elle par avouer. S'il-te-plaît...

- Arrête... J'ai déjà du mal à comprendre comment je peux m'arrêter... Mais je le sais, dis-je alors.

- Et pourquoi ? Je te demande de le faire... Tu veux que je te supplie ? demanda Sarah.

- C'est parce que je t'aime que je ne veux pas en profiter, dis-je alors en la regardant fixement.

- Quoi? demanda-t-elle alors surprise ( tu m'étonnes).

- J'aurais l'impression que tu te forces... Comme pour me dire adieu...

- Mais...

- Maintenant sois honnête... Tu le veux vraiment ? demandai-je en regrettant mes propos.

Je ma vis porter sa main à sa bouche et trembler.

- Non... fit-elle alors tout bas. Mais c'est peut-être ma seule chance... Je ne veux pas que ce soit lui, me fit Sarah.

- Ce ne le sera pas car je ne perdrai pas, dis-je alors.

- Tu dois me trouver ridicule, fit-elle en se redressant prête à s'en aller.

- Non, dis-je en saisissant sa main. Tu as peur... C'est normal, dis-je alors.

- Mais c'est idiot... Je n'aurais pas dû venir..., fit-elle alors.

- Je suis content que tu sois là... Mais j'aurais vraiment l'impression de te forcer..., dis-je alors.

- Non... C'est pas pareil..., se justifia Sarah.

- Alors reste mais on ne fait rien... On aura le temps...

- Tu dis ça comme si tu étais sûr de toi, me dit-elle alors.

- J'ai une bonne raison d'être sûr, je suis fou de toi, dis-je alors.

Elle se rassit alors sur le lit et me regarda.

- On peut rester allongé l'un contre l'autre au moins? demanda Sarah.

- Évidemment... Viens, dis-je en m'allongeant.

Bêtement, je me reprochai d'être gentleman, j'avais râté l'occasion mais en même temps, je ne voulais pas qu'elle se sacrifie. Je préférai simplement l'avoir près de moi, ce qui d'après ma propre estimation ne serait pas la dernière fois. Je jouais simplement avec ses cheveux tandis qu'elle restait installée tout contre moi. Elle osa même me demander si je n'avais pas de regrets et franchement j'ai dû mentir. C'était évident que je voulais le faire avec elle mais pas dans ces circonstances, pas en donnant l'impression que c'était une façon de se dire adieu. Nous aurions le temps, du moins je l'esperais. Ce câlin sembla alors bien trop court, comme le temps qui passa quand l'alarme de mon téléphone retentit.

- C'est déjà l'heure? demanda alors Sarah qui sous les larmes s'était endormie.

- Oui... Ça va ? demandai-je en voyant ses yeux rougis.

- Moui..., fit-elle en les frottant.

- Est-ce que tu m'en veux ? préférai je demander à cet instant.

- Non... Je regrette ta décision, parce que si tu perds, j'aurais ce regret... Mais j'apprécie que tu aies voulu me respecter, dit-elle.

- On pourra prendre le temps, je sais qu'avec ce que tu as vécu cela aurait pû être compliqué..., dis-je alors.

- Merci, fit-elle en remettant ses chaussures. J'avais énormément peur... Peut-être de repenser à ce moment là, comme la dernière fois...

- Au pire tu aurais pu m'arrêter tu sais? dis-je légèrement étonné.

- C'est vrai? Mais tu m'en aurais voulu, se justifia Sarah.

- Bien sûr que non, cela ferait de moi quelqu'un de monstrueux, dis-je avant d'attraper son manteau pour l'aider à l'enfiler.

- D'accord... On remettra cela à plus tard... J'y tiens, me fit Sarah avec un sourire avant de m'embrasser.

- Je peux te poser une question avant d'y aller? demandai-je alors.

- Euh... Oui..., fit-elle inquiète.

- Tu avais prévu tout? demandai-je.

- Oui, je m'étais rendue dans une boutique exprès pour trouver des dessous qui te plairaient, fit-elle alors honteuse.

- Tu vas vraiment me faire regretter, dis-je avec un sourire en coin.

- Je les remettrai promis, me fit elle alors avant de m'embrasser.

- Pourquoi tu... Pourquoi tu m'as dit d'oublier la capote? demandai-je repensant à cela.

- Pour rien, c'est idiot, fit-elle en se dirigeant vers la porte.

Remarquant que je n'avançais pas, elle se retourna et se mit à rougir. Visiblement la raison était gênante.

- J'espérais que... Non rien...

Je la regardais surpris, visiblement elle aurait espéré que je laisse un souvenir posthume. Elle devait vraiment être perdue. Elle devait regarder bien trop de films romantiques. Ce n'était même pas sûr... Bon pas impossible car contrairement à ce que beaucoup pensent, il est tout à fait possible qu'une fille tombe enceinte dès sa première fois mais quand même... Elle était légèrement folle de vouloir prendre ce risque. Elle n'avait que seize ans.

- Je m'étais dit qu'on s'organiserait cela plus tard, ai-je avoué. Quand tout serait derrière nous.

- Ha oui? Alors t'as intérêt à assurer, fit-elle soudainement. Ce n'est que partie remise.

Effectivement, ce serait un projet mais j'avais envie de lui offrir une journée romantique avant, c'était peut-être vieux jeu mais bon... Nous nous rendîmes alors main dans la main vers le manoir, non pas sans nous arrêter près de la rivière, l'endroit où tout avait commencé bien des années plus tôt. Bêtement, tandis qu'après un nouvel instant de silence, je me demandais à quoi aurait ressemblé ma vie si ma mère était restée à Soul Springs. Peut-être aurai-je grandi près d'elle, devenant un petit couple tout mignon et lui évitant ce drame, peut-être que cela ferait même déjà quelques années que nous serions officiellement un couple mais cela ne servait à rien d'imaginer une vie qui ne pouvait exister que dans un multivers, si tout du moins cela existait. Arrivé au manoir, nous pénétrâmes à l'intérieur pour rejoindre la congrégation. C'était une entrée assez peu discrète d'ailleurs, attirant les regards courroucés des Ferguson mais également de son père. Tandis que tout le monde se dirigeait en silence vers la salle de bal, je vis Dorothy poser sa main sur l'épaule de sa fille et comme l'interroger du regard. Je vis même Sarah faire un petit geste négatif assez discret de la tête et Dorothy me regarda par dessus son épaule avant de me sourire. Visiblement, avoir respecté sa fille lui plaisait plus que jamais malgré sa propre demande. Une fois dans la salle de bal, je remarquai qu'il y avait déjà Danielle qui discutait avec Isobel. Elle me regarda comme légèrement surprise avant de s'approcher.

- Je ne poserai pas de questions, me fit Danielle.

- Je ne l'ai pas touchée, elle te le dira, dis-je alors.

- Tu es donc bien son prince charmant, me fit Danielle.

Je remarquai, alors que j'essayais de répondre, le stress présent chez Isobel tandis que les deux autres sorciers s'étaient approchés d'elle.

- Bien, nous voilà donc réunis pour la dernière étape. J'aimerais dire qu'importe le résultat de ce duel, toutes les personnes ici présentes devront se plier à celui-ci. Si Anton gagne, aucune représaille de votre part, me dit-elle alors. De même si David remporte le duel, ajouta-t-elle à l'attention du rosbif.

Celui-ci me regarda avec une rage visiblement sans nom. Je réalisai soudainement ce qu'il avait dû conclure et bizarrement ça me faisait bien marrer intérieurement. Je n'allais pas en jouer, cela serait manquer de respect à Sarah après tout.

- Je vais demander aux personnes présentes de s'éloigner pour laisser la place aux prétendants, fit alors Isobel.

- Je te dis merde, fit alors Danielle.

- C'est sûr que ça va l'être, dis-je avec un sourire.

Je remarquai alors que l'anglais, mon si intéressant adversaire, enlevait son veston et déboutonnait sa chemise. J'ai alors jeté ma veste dans un coin et j'ai commencé à enlever mon t-shirt. Je remarquai la tête gênée de Sarah qui semblait hésiter à regarder et je lui ai juste fait un signe de la main comme pour indiquer ma confiance. Je regardai ensuite mon adversaire, il n'était pas très musclé mais il n'avait pas la moindre once de graisse.

- Prêt à prendre la déroulée de ta vie ? lui demandai-je alors.

- Tu vas comprendre pourquoi aucun humain n'a jamais survécu à un duel avec un sorcier, fit-il avec un calme olympien.

- Au fait... Tu sais qu'il y a toujours une exception à la règle... C'est peut-être pour aujourd'hui, ajoutai-je.

De là où j'étais, je pouvais voir Sarah qui tremblait de panique, rassurée par sa mère. Elle était vraiment inquiète pour sa fille mais quelque chose attira mon regard. C'était Maximilian Corey qui l'avait attiré. Il regardait sa fille comme surpris de son inquiétude pour moi et il me regarda ensuite. Je ne bougeais pas et je le fixai attentivement quand il ferma les yeux. Je compris alors qu'il venait de réaliser que sa fille était réellement amoureuse. C'était peut-être un peu tard.

- Vous êtes prêts? demanda alors Isobel.

- C'est quand il veut, fit alors Anton.

- Je peux dire quelque chose avant ? demandai-je alors.

Isobel me regarda surprise et elle observa ses deux juges près d'elle. Elle finit par acquiescer pour me laisser parler.

- Je ne veux manquer de respect à personne, mais cette façon de faire est archaïque, dis-je alors attirant plus d'une surprise dans les regards des spectateurs. Comprenez moi bien, je peux cerner le principe du respect des traditions mais vous réalisez le nombre de jeune sorcière qui ont dû subir cela? Imaginez le cauchemar qu'elles ont pu vivre en regardant sans doute les hommes qu'elles aimaient se faire malmener pour avoir simplement osé les aimer ? Vous ne pensez pas qu'elles ont plus que souffert en voyant la vie s'échapper des êtres qu'elles chérissaient? Personne n'a même demandé à Sarah ce qu'elle voulait... Et pour ça je vous en veux... Je me plie aux traditions mais sachez une chose, je ne l'épouserai pas.

Ce fut Maximilian le plus choqué de mon propos et il ne put se retenir de parler.

- Alors pourquoi vouloir la victoire ? N'aimes-tu pas ma fille? dit-il choqué.

- J'aime Sarah et elle le sait, dis-je alors en la voyant me sourire. Et c'est parce que je l'aime que je ne veux pas l'épouser... Je comprends votre surprise mais je veux lui donner une chose pour son avenir... Le choix.

- Quel choix? demanda alors le père d'Anton provoquant un petit étonnement chez son fils.

- Le choix de faire sa vie. Elle a le droit de choisir qui elle veut aimer, épouser et plus... Elle a le droit de faire des études, de vivre avec ou sans moi... Et c'est la raison pour laquelle je me bats. Sa mère a cru bon de la protéger en effaçant ma mémoire mais cela n'a pas endormi mes sentiments. Cette situation est telle qu'elle est parce que ses parents l'aiment et ont voulu la protéger... Et c'est ce que je vais faire...

Tout le monde me regarda surpris et je vis Sarah qui était à deux doigts de pleurer, pourtant mon discours n'était pas si impressionnant. Et là, son père s'approcha et passa son bras autour d'elle pour la rassurer également. Je comprenais enfin sa décision, il aimait sa fille et avait tellement paniqué pour elle après Calvin qu'il avait improvisé privant sa fille de sentiments. Et cela m'avait mené à ce moment-là, le tournant de ma vie.

- Tu as fini? demanda Anton.

- Tu ne peux pas comprendre, tu ne la connais pas... Sa pizza préférée ? demandai-je.

- Pourquoi je saurai quelque chose d'aussi futile ? demanda Anton.

- Pizza Hawaï... Et elle mange l'ananas et le jambon séparément, dis-je en regardant Sarah qui sourit de l'anecdote. Voilà pourquoi tu perdras, parce que toi tu ne l'aimes pas. Tu vois son nom et son clan...

- On peut commencer ? demanda-t-il à Isobel.

- Je... hésita étonnement la sorcière.

Je regardai Isobel et elle semblait mourir d'envie d'annuler cette mascarade.

- Donnez le signal, dis-je alors. Bonne chance pour l'arbitrage.

Isobel me regarda et je sentis presque son encouragement silencieux. Elle voulait également le bien être de sa petite nièce mais ce n'était pas le moment.

- Commencez et combattez avec honneur, fit alors Isobel.

Immédiatement, Anton leva le bras droit et avant même que je réalise la situation, je sentis mon visage être percuté et partir en arrière. Je sentis immédiatement mon nez se briser et le cri de Sarah qui m'appelait me glaça le sang. J'ai reposé mon regard sur Anton qui souriait sadiquement. Je pouvais sentir mon sang couler sur mon torse nu et je réalisai que ce mec n'en était pas à sa première baston.

- C'est tout ce que t'as? dis-je provocateur. Tu vas morfler...

Je me suis alors mis à courir en zigzaguant légèrement comme me l'avait appris Garrett. Anton en fut surpris mais retenta le même coup en vain. C'était donc vrai... Comme me l'avait appris Sarah lors de ma préparation, ce que les sorciers appelaient télékinésie n'en était pas au sens où on l'entendait en général. En effet, techniquement ils déplaçaient plutôt l'air autour des objets et c'était bien pour cela qu'ils utilisaient leurs mains. Ils déplaçaient un peu l'air et guidaient la pression vers la cible. Une cible trop mouvante et ils étaient perturbés. Peut-être était il un bon sorcier mais moi, niveau baston, j'en connaissais un rayon. J'étais déjà sur lui et je lui ai envoyé un direct en plein dans l'estomac, le faisant se plier en deux. La plupart des sorciers n'avaient pas beaucoup de résistance physique, peu habitués à cela qu'ils étaient selon Garrett, et forcément ce n'était pas mon cas. J'ai alors enchaîné par un crochet du gauche directement sur sa tempe qui le fit chuter au sol.

- Alors ça réveille? hurlai-je en m'avançant vers lui.

Je pris appui sur mon pied gauche pour lever le droit et le frapper à l'estomac. Puis une deuxième fois et également une troisième fois. Je n'avais aucune honte à frapper un homme au sol, j'en étais même plutôt friand. Soudain je me sentis propulsé en arrière et mon dos percuta le sol sèchement. Je l'entendis se relever en toussant et je l'ai regardé en me levant. Il se tenait l'estomac.

- J'espère que t'as pas trop bouffé, dis-je alors en me ruant en avant vers lui.

Il tenta de nouveau de lever le bras mais il avait été trop lent, méritant un nouveau crochet pour sa lenteur vu qu'il m'en laissait l'occasion. Soudain, mon pied gauche glissa au sol, il m'avait fait bouger avec la magie.

- David !!! hurla Sarah en panique.

Anton était en effet déjà sur moi et me frappa du poing. Ce n'était pas extrêmement puissant mais cela avait le mérite d'exister. Il frappa encore une autre fois avant de se placer au-dessus de moi. J'ai immédiatement senti ses mains sur mon cou. Cet enculé avait bien décidé de me faire la peau le plus rapidement possible.

- Anton, je vous en supplie arrêtez, vous allez le tuer! hurla Sarah en panique.

- C'est bien le but de la manœuvre, fit Anton en me fixant.

Ses mains serraient vachement fort quand même et je n'arrivais pas à les dégager avec les miennes. Et en plus il était bien placé, je ne pouvais bouger mes jambes suffisamment pour me débarrasser de lui. Vu que c'était un combat à mort à ses yeux, j'estimais que l'éthique, je m'en battais les couilles. Je n'ai nullement hésité et je lui ai simplement craché un mélange de salive et de sang en pleine gueule. Notre cher distingué rosbif se recula dégouté en essuyant son visage. J'avais de la marge et ma semelle finit dans son menton.

- Putain..., marmonnai-je en essayant d'inspirer de l'air.

- Mais c'est quoi cette façon de se battre? hurla le père d'Anton. C'est ignoble !

- Ho ta gueule ! me suis-je permis de dire.

Bon, j'avouerai que je devais choquer pas mal de monde, autant éviter de regarder vers les parents de Sarah. Je me suis alors jeté sur lui en le martelant de coups tant que je le pouvais. Je commençais même à déjà souffrir des jointures. Le pire c'était que je sentais une résistance à chacun de mes coups, et elle venait de je ne sais où. Je commençais à comprendre en l'observant. L'enfoiré avait un putain d'instinct de survie, il utilisait la magie pour ralentir mes coups. La magie avait du bon. Je le vis alors sourire et je me suis figé une demi-seconde. C'était une demi-seconde de trop visiblement et j'ai senti un craquement dans ma poitrine. J'ai immédiatement craché du sang en me touchant les côtes. Avec la magie, il m'en avait brisé une et perforé un organe. Il m'a immédiatement repoussé au sol tandis que souffrais le martyr en posant mon front au sol.

- Putain..., grommelai-je.

- Non... Arrêtez !!! Lâche-moi Maman!!! hurlait Sarah.

J'ai voulu regarder vers elle mais je n'en eu pas le temps, cette fois ce fut moi qui subit le coup dans le ventre avant de tomber sur le dos.

- Anton!!! Arrêtez !!! supplia Sarah.

Il s'approcha de moi et m'écrasa son pied sur le ventre me faisant plier en deux. Le fils de pute était un vrai sadique. Il prenait son pied en recommençant une nouvelle fois. Je commençais clairement à perdre conscience, ce n'était pas le moment où je serai foutu.

- Je ne fais que commencer, fit Anton en m'écrasant une nouvelle fois ( il manquait quand même d'imagination cet abruti).

J'essayais de réfléchir à comment me sortir de là rapidement, ma situation devenant de plus en plus précaire.

- Anton, arrêtez, je vais vous épouser mais épargnez le!!!! hurla Sarah.

- Silence femme ! Tu le feras de toute façon ! Tu te plieras à mes désirs !!! hurla Anton en colère.

Alors là, je n'allais pas laisser passer et je me suis redressé violemment, le poing en avant et je l'ai écrasé sur sa cuisse avec toute ma rage.

- Ne lui adresse pas la parole !!! hurlai-je au moment du contact.

Au moment du fameux choc, j'ai immédiatement senti le craquement de sa jambe, son hurlement me confirmant la douleur tandis qu'il reculait en se tenant la jambe.

- Je vais te crever, dis-je en me redressant lentement.

Je ne savais même pas comment je l'avais réussi ce coup là mais j'en étais fier, Bruce Lee pouvait aller se rhabiller.

- Espèce de...., grommela Anton.

Cela me rassurait tout de même que ce mec perde un peu ses nerfs. Ce n'est pas tant que cela le rendait humain mais plutôt que cela indiquait qu'il commence à paniquer rapidement. J'ai commencé à avancer vers lui, assez lentement parce que je sentais mon sang palpiter dans mes tempes.

- Tu ne me laisses pas le choix, fit alors Anton en essayant de se dresser sur ses jambes.

- Non! Ne faîtes pas ça ! hurla alors Sarah.

Ce seul cri ne me rassura pas, elle devait connaître son pouvoir particulier. J'aurais pu être jaloux si j'étais un idiot, ou si j'en avais simplement le temps en fait. Il était évident qu'elle avait dû se renseigner sur Anton, sans pour autant m'avantager.

- Amène toi, ai-je grogné.

- Ha oui? Arrête toi! fit-il en tendant la main vers moi.

Il croyait quoi? Que j'allais obéir ce débile ? J'ai continué à avancer et il en fut surpris.

- A... Arrête toi! fit alors Anton légèrement surpris.

J'étais déjà sur lui et d'un violent coup au menton, je l'ai envoyé voler au sol.

- T'es un sorcier pas un Jedi connard! dis-je en m'approchant de nouveau.

J'ai alors remarqué l'étrange silence autour de moi. Je ne comprenais pas vraiment mais j'étais bien trop occupé pour m'y intéresser.

- Je pose une réclamation ! hurla le père d'Anton.

Je me suis enfin arrêté, remarquant que le rosbif me fixait complètement étonné.

- Frappe toi! fit-il encore en me tendant la main.

- Tu vas voir ! dis-je en le frappant encore.

- J'ai posé une réclamation ! hurla son père.

Je me suis redressé difficilement en regardant vers lui et j'ai remarqué que tout le monde me regardait choqué.

- Qu'est-ce qu'il y a bordel? Je suis occupé! dis-je assez énervé.

- David... Arrêtez vous une seconde, me fit Isobel. Quelle est la réclamation ?

- Je soupçonne une tricherie de la part de Sarah Corey, fit-il alors.

- Quoi? hurla celle-ci choquée. Je n'ai rien fait !

- Alors à part avec une amulette ou un sortilège de protection, comment peut-il bouger? Vous étiez seule avec lui, on sait donc ce qu'il s'est passé, répondit le père d'Anton.

- Nous n'avons rien fait du tout ! s'offusqua alors Sarah en rougissant.

- Veuillez cesser de hurler, fit alors Isobel.

- On peut m'expliquer ? demandai-je surpris.

- Je vais le faire, fit Isobel. Il s'avère que Monsieur Ferguson est un sorcier maîtrisant l'influence.

- Et donc il y a tricherie, il bouge ! hurla le père d'Anton.

Je regardai tout le monde choqué... C'était bien un Jedi en fait ( façon de voir en tout cas). Mais comment je pouvais résister ça par contre... Aucune idée.

- Je peux personnellement certifier que ce jeune homme ne triche pas, fit Isobel.

- Ouais, dis-je alors. J'ai tellement mal au crâne que ça doit être la raison, dis-je bêtement.

- C'est un mensonge, fit le père Anton.

- Il doit l'ignorer mais j'ai pu remarquer cela lors de la soirée et j'ai également reçu cette confirmation lors des premières épreuves, fit Isobel. Il n'y a aucune tricherie. Ils peuvent continuer.

- Quelqu'un peut m'expliq... argh!!!, dis-je le souffle coupé par un coup de pied dans le ventre.

J'avais reculé de deux pas sous le choc, dès l'instant où il avait pû continuer, il n'avait pas hésité. Je relevais les yeux vers lui avec visiblement un regard meurtrier qui le fit se figer.

- Attends voir, dis-je en fonçant vers lui.

J'avais réduit immédiatement l'espace entre nous pour le frapper et l'envoyer au sol. Je fus même emporté dans le mouvement et je lui suis tombé dessus. C'était le moment ou jamais. Je me suis redressé et j'ai commencé à le frapper en pleine figure.

- C'est pour tout ce que t'as fait ! hurlai-je en frappant.

Mon poing semblait percuter très lourdement son visage, faisant littéralement jaillir le sang de ce dernier sur le sol de la salle de bal. Je le martelai littéralement, mon poing semblant devenir de plus en plus lourd. J'avais bien dû morfler car je perdais littéralement la sensation de la douleur dans mon corps.

- Il va le tuer! hurla le père d'Anton.

- Il aurait pas hésité lui, dis-je en frappant encore plus fort.

Chacun de mes coups faisait que sa tête heurtait le sol mais cela ne m'arretait pas du tout. Je sentais le goût de mon sang qui remontait dans ma gorge à cause de mon organe perforé et cela me faisait enrager. Je ne cessai de frapper prêt à l'éliminer une fois pour toute. J'entendis les cris de panique de la mère d'Anton mais franchement je voulais l'achever à coup de poing.

- Ho mon dieu ! hurla Dorothy Corey derrière moi. C'est impossible !

Je ne savais pas ce qu'elle avait, j'étais occupé à le marteler. Vu son état j'étais à deux doigts du coup fatal. J'ai alors levé le poing une dernière fois, désireux de l'abattre sans hésitation. Soudain, je sentis quelque chose retenir mon bras et j'ai tourné la tête.

- Arrête, je t'en prie, fit alors Sarah accrochée à mon bras.

- Mais...

- Tu as gagné, fit-elle en me saisissant de ses bras pour m'enlacer.

Je vis au moment où je baissais la main que mon poing semblait luire... J'avais dû perdre trop de sang.

- Tu as réussi, fit Sarah contre mon dos. Arrête...

- J'ai vraiment réussi ? demandai-je alors.

Je remarquai enfin la présence d'Isobel près de moi qui s'approchait.

- Je me dois de déclarer vainqueur du dernier duel et de la série de défi... David Porter, dit-elle alors. Félicitations.

Je sentais les bras qui ne me lâchaient plus et j'ai hésité à la toucher. Mes mains devaient être couvertes de sang. Je pus alors remarquer que les parents d'Anton s'étaient empressés de s'en approcher, visiblement paniqués. Je l'avais laissé dans un état déplorable. J'entendis les pas à côté de moi tandis que Sarah serrait toujours mon torse.

- Depuis quand..., marmonna la voix de Maximilian Corey.

- Qu... Quoi? dis-je surpris.

Maximilian parlait mais je ne l'entendais pas pour autant. Et bizarrement il commençait à faire sombre dans la salle de bal. En fait, je commençais à m'évanouïr. Je sentis que les bras de Sarah commençaient à se desserrer tandis que le sol de la salle du bal commençait à s'approcher. Avant même de percuter le sol, les ténèbres m'avaient déjà envahi et j'étais sans doute déjà inconscient.



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