A Dark High School: Bewitched

Chapitre 19 : Course contre la montre

6200 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/02/2022 17:15

Chapitre 19

Course contre la montre



Cela fait du bien de redevenir soi-même de temps en temps, être un sale gosse allait enfin m'être utile.



J'étais enfin un peu plus détendu après ma première victoire qui m'avait mis à égalité avec le rosbif de service. J'avais désormais une chance de me rattraper et j'avais donc l'obligation de gagner à nouveau. Par chance, et surtout grâce à la mère d Sarah, et surtout aussi le lycée évidemment; je pouvais à nouveau la voir de manière ponctuelle et c'était dingue ce que cela m'avait manqué. Cela la surprenait également, c'était une évidence, parce qu'en réalité je cherchais énormément le contact même si cela signifiait majoritairement la toucher du bout des doigts. Je pouvais cependant clairement ressentir sa légère détresse tant elle paniquait au sujet de la suite. J'avais alors pris une décision surprenante au premier abord mais qui au final nous permettait de vivre normalement. Cette décision était extrêmement simple, il s'agissait de ne pas évoquer la situation. Le nombre de fois où Sarah voulut me préparer, et bien j'en ai perdu littéralement le compte. C'était inutile de s'en faire, je ne pourrais de toute façon jamais être suffisamment prêt pour affronter un sorcier de face. En effet, normalement et théoriquement, vu qu'aucun humain n'avait jamais accédé à la quatrième épreuve, il s'agissait d'un combat. Même Garrett avait voulu m'entraîner et comme je l'avais littéralement refoulé un soir, je lui avais proposé de se mater un match de la NFL, la ligue de football officielle. Je ne suis pas un grand fan mais lui oui, et surtout de Tom Brady, c'était assez drôle pour un running back d'être fan du quarterback mais bon. En y repensant, je me souviens également qu'en pleine mi-temps, il a osé me proposer de se battre, je lui avais simplement dit que c'était inutile. À quoi bon se monter la tête pour un truc basique, je comptais improviser. Mais bizarrement, le jour où je devais vivre la troisième épreuve pour sauver la princesse sorcière, je ne ressentais aucun stress ni même aucune appréhension. Je me sentais presque impatient comme si mon sang bouillonnait de me battre. Certes je n'avais plus fait parler mes poings depuis le cinéma de plein air mais quand même... Je me regardai attentivement dans le miroir après m'avoir quelque peu humidifié le voyage.

- Je dois avoir grillé un plomb... J'ai même pas peur de me faire laminer la tronche, dis-je en me regardant.

Pire... J'avais même oublié l'idée de me servir du revolver, c'était comme si j'étais convaincu que mes poings suffiraient. J'avais l'impression d'être capable de l'écraser à la seconde où la cloche sonnerait ( ça devait être lié à un traumatisme latent dû aux nombreuses écoutes en boucle des chansons de Rocky, Henry m'avait sans doute perturbé). Soudain, j'entendis la sonnerie de mon téléphone dans ma chambre et j'ai foncé pour l'attraper. C'était Sarah qui m'appelait sans doute pour me prévenir qu'il était largement temps.

- Sarah? Ça va? demandai-je pour la forme.

- Ça va David..., fit Sarah des plus hésitantes.

- T'as l'air inquiète là, dis-je méfiant.

- Je le suis... Écoute, tu vas devoir rejoindre le manoir... J'ai déjà appelé Danielle, me fit Sarah.

- Détends toi, dis-je en l'entendant si inquiète. Ce n'est pas ma première baston, même si c'est un sorcier, vos corps sont pareils...

- David... Ce ne sera pas le combat, me dit-elle ensuite.

- Ho ben ça va alors, dis-je avant de réaliser que son stress devait bien avoir une raison, ce qui fit monter mon angoisse. Je dois rien déplacer par la pensée rassure-moi?

- Non... Je ne veux pas te perdre alors ne prends vraiment aucun risque inutile, me fit Sarah.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je inquiet.

- Je ne veux pas qu'il t'arrive quoique ce soit, promets moi de faire attention, me supplia Sarah.

- Promis... Je t'aime, dis-je alors inquiet en entendant une cloche d'église. T'es où ?

- Je t'aime aussi... Je peux pas te le dire... Tu vas comprendre, me dit-elle alors. À tout à l'heure.

Et elle raccrocha me laissant complètement perdu. Si je devais la rejoindre au manoir, je ne comprenais pas pourquoi elle était complètement flippée... Et surtout c'était quoi ce bruit de cloche, on est trop loin de l'église de Soul Springs pour l'entendre.

- Là il se passe un truc bizarre, dis-je avant de relever la tête. Ouais en même temps ça change pas de l'habitude...

Je pris mes clefs et mon téléphone ainsi que ma veste avant de descendre dans le hall de la ferme totalement vide. Ma mère avait un énième rencard ( au moins le cinquième, mon prof était littéralement accroc à elle) et mes grands-parents dinaient chez des amis à Breemwil ( la soirée devant s'éterniser). Il faut reconnaître que le retour de ma mère et mon comportement s'étant énormément amélioré, cela avait poussé mes grands-parents à reprendre leur vie sociale, ce qui m'arrangeait bien. Je sortis de chez moi pour traverser la forêt ( je commençais franchement à connaître le chemin par cœur). Sauf que, et c'était bien la première fois, je pus m'arrêter à mi-chemin. Je fus étonné d'y croiser des gens, même si cela ne m'arrangeait qu'à moitié. Il y avait Danielle qui portait également une veste ( détail important) ainsi qu'Anton et son paternel. Mais surtout deux des juges, l'allemand et la sorcière de New York.

- Je ne devais pas vous rejoindre au manoir ? demandai-je méfiant.

- Mademoiselle Corey vous a appelé je suppose, m'annonça la sorcière.

- Oui mais elle ne m'a pas dit d'où, ai-je avoué.

- C'est normal, fit-elle. C'est l'épreuve.

- Hein? Je dois pas exploser le rosbif? demandai-je à Danielle qui s'était approchée inquiète.

- Euh non... T'as un grave problème comportemental toi, me dit-elle pour la forme ( Garrett avait dû causer).

- Bon c'est quoi le problème ? demandai-je alors.

- En réalité, le combat sera la dernière épreuve. Madame Isobel a estimé qu'au vu de votre jeune âge, il serait bon de ne pas vous blesser, me fit la sorcière.

- Donc... On fait un pique-nique ? demandai-je provoquant un regard consterné de Danielle.

- Ce serait trop simple, mon homologue a déjà expliqué l'épreuve à votre adversaire. Vous devrez retrouver Mademoiselle Corey... Elle... Hey, fit la sorcière.

J'avais attrapé celle-ci par le bras, mû par une colère vive et violente.

- Vous lui avez fait quoi? demandai-je très méchamment.

- Elle va... bien, fit la sorcière en retirant ma main. Calmez vous. Votre but sur cette épreuve est de la retrouver.

- C'est une chasse au trésor ? demandai-je surpris.

- Cela s'y apparente... Mais c'est sur une longue distance, je tiens à vous le préciser, me fit la sorcière.

- Longue comment ? demandai-je méfiant.

- Vous aurez besoin d'un moyen de transport, avoua la sorcière.

- Quoi? dis-je avant de fixer mon adversaire. Mais j'ai pas de balais moi, il peut aller en ligne droite.

- Ne vous en faites pas, il y a des consignes pour cet usage, me fit la sorcière. Il n'est pas foncièrement avantagé avec un balais...

- Mouais... D'accord...

- Je dois vous indiquer que Mademoiselle Corey se situe à proximité d'un point de convergence de la magie, dit-elle. C'est l'indice.

- Super... Je ne la sens pas je rappelle, dis-je alors.

- Vous connaissez le Massachusetts ? demanda la sorcière.

- Ha... Ok, je viens de comprendre.

Il y avait une ville pas loin, très importante dans l'histoire des sorciers, la fameuse ville du procès. Il me fallait vraiment un moyen de transport.

- Danielle va vous accompagner, elle a des consignes pour vous assister mais elle ne peut... Conduire à votre place, avoua la sorcière.

- Donc je suis avec toi, me fit celle-ci.

- Ok... Donc je conduis... Et après m'être rendu au point de convergence à la noix ? demandai-je.

- Mademoiselle sait... C'est ce que vous devez savoir, Isobel attend en sa compagnie pour estimer le vainqueur. Des questions ? demanda-t-elle ensuite.

- Euh........ Ouais une, dis-je après avoir réfléchi.

- Je vous écoute, me fit la sorcière méfiante.

- Est-ce qu'on peut... Euh... Ralentir l'adversaire ? demandai-je méfiant de me prendre des attaques magiques aussi aisément qu'une merde de pigeon sur la gueule.

- Non, c'est interdit... Nous avons d'ailleurs fait ingurgiter des décoctions de vérités aux témoins pour nous assurer qu'ils nous le signaleront... Vous ne risquez rien à part les risques que vous prendrez vous même, m'assura la sorcière.

Tout d'un coup, l'étrange appel de Sarah prenait toute son importance. Elle savait ce que je devais faire. Je regardai Danielle qui hocha la tête pour m'encourager.

- Bien, fit la sorcière en rejoignant son homologue.

- Vous êtes prêts tous les deux? demanda alors le sorcier allemand.

- Oui, fit alors Anton en levant la main et faisant apparaître un balais dans sa main comme l'avait Sarah quelques semaines plus tôt pour sa démonstration.

- C'est con, il en avait déjà un dans le cul, dis-je autant pour faire rire Danielle que pour me détendre ( c'était le véritable but même).

- Sois sérieux... Je te suis jusqu'au bout ne t'en fais pas, me fit Danielle.

- Partez!!! hurla la sorcière new-yorkaise.

- Grouille, on va chercher un véhicule ! hurlai-je à Danielle en me mettant à courir.

Je fonçais vers la ferme ( ça valait le coup de se déplacer juste avant) comme un dératé et je vis passer Danielle près de moi.

- Dépêche-toi, me fit elle alors

- Je suis pas un loup! lui ai-je rappelé.

C'était chiant d'être humain, même elle était plus rapide, ça me gonflait surtout que l'autre connard de rosbif devait déjà être en route. Je ne me laissais pas trop distancer quand nous sommes arrivés à la ferme. Danielle fonçait déjà vers le siège passager de mon pick-up tout pourri et j'ai alors ralenti, dépité.

- Et merde..., marmonnai-je.

- David!!! Dépêche !!! hurla Danielle.

- Cette merde a aucune vitesse... C'est foutu d'avance, dis-je perplexe.

- On peut pas abandonner avant d'avoir essayé, et puis c'est solide, fit Danielle choquée.

- Dis pas de connerie cette merde va crever en route... T'en as pas une toi? demandai-je alors.

- Non, on en a pas....Mais t'es sûr qu'il ne tiendra pas? demanda Danielle.

- On est revenu de Breemwil et il est tombé en panne... Aller jusque Salem tient de l'utopie... Et pas qu'un peu, dis-je déjà lassé de la situation.

- Mais t'es sûr quand même ? me demanda Danielle.

- Putain! Mais pourquoi t'insistes? demandai-je vexé.

- Parce qu'on dit toujours que les vieux modèles sont solides, fit Danielle choquée.

J'ai écarquillé les yeux en regardant Danielle, j'espérais surtout ne pas perdre trop de temps. Et pourtant ses propos me titillaient.

- T'as dit quoi? demandai-je avec empressement en m'approchant d'elle.

- Que c'était solide ? fit-elle choquée de me voir presque me jeter sur elle.

- Non avant...

- J'ai dit "parce qu'on dit toujours que les vieux modèles sont solides", répéta Danielle perdue.

C'était bien ce que j'avais compris et ma tête pivota vers le garage avec un sourire des plus diaboliques.

- Laisse cette merde, amène toi, dis-je en fonçant vers le garage.

- Mais pourquoi ? demanda-t-elle en me rejoignant dedans.

Je m'approchai rapidement de la bâche au fond, j'avais bien une idée mais elle allait me coûter cher. J'enlevai la bâche d'un mouvement que l'on pourrait qualifier de théâtral.

- La vache, fit Danielle. Une Mustang... C'est à toi? demanda Danielle.

- Euh pas vraiment... Monte, lui ai-je ordonné.

Elle a ouvert sa portière et est montée, tout comme moi avant d'attacher sa ceinture.

- T'as les clefs? me demanda ensuite Danielle.

- T'as intérêt de prier Saint Balto, dis-je en regardant dans l'habitacle.

- T'as vraiment un humour de merde...

- Mouais... Et si..., marmonnai-je en baissant le pare soleil.

Un petit objet tomba dans un tintement métallique sur mes genoux. C'était les clefs. Je pouvais voir que le plein était fait dans cette véritable machine de course. L'autre con avec son balais allait découvrir le talent en mécanique des américains.

- J'ai peur... Tu sais conduire ce genre de choses ? demanda Danielle en se calant dans le siège.

- Un loup a-t-il des poils? demandai-je en démarrant.

Ce fut un grondement si puissant quand les pistons du moteur se mirent en branle que la foudre aurait pû tomber sur le garage sans que nous ne puissions l'entendre. Mes jambes réagirent en un instant, comme mon bras droit quand je mis les gaz. Comme projeté en arrière, je me sentis plaqué au siège quand la Mustang quitta le garage comme un cheval jaillissait de son box lors d'une course hippique ( allégorie facile? Je le confirme). En même pas dix secondes nous étions déjà hors du secteur de la ferme tandis que la petite aiguille montait rapidement dans les kilométrages.

- Ho mon dieu ! Ho mon dieu ! Ho mon dieu ! hurla Danielle en vérifiant sa ceinture.

- Le pied putain !!!! hurlai-je en pressant l'accélérateur.

- C'est pas le pied!!! Ho mon dieu je vais crever!!!! s'égosilla Danielle.

Je la regardais avec un grand sourire amusé quand j'ai changé de vitesse lors du passage des cent kilomètres heures. Nous passâmes si vite devant l'allée du manoir que je vis à peine les domestiques m'encourager.

- Pourquoi t'as un sourire pareil? me demanda Danielle en panique.

- Tu sais qu'une fille qui hurle "ho mon dieu" sur un siège de voiture n'évoque pas la peur d'habitude ? demandai-je sur un ton graveleux.

- C'est pas le moment de blaguer... Je suis vierge et ça me gène, fit elle avant de plaquer sa main sur sa bouche.

Je la regardais surpris avant d'éviter une voiture qui se traînait... Ou peut-être un tracteur parce que j'allais trop vite pour le voir, trop désireux de rattraper mon retard pris pour récupérer un moyen de locomotion.

- Tu viens bien de dire ce que j'ai entendu ? dis-je choqué.

- Oui j'ai bien dit que j'étais vierge, marmonna Danielle gênée.

- C'est la décoction ? demandai-je ensuite amusé.

- Oui!!!! Attention une trottinette !!! hurla Danielle.

- Putain de gamin! dis-je en l'évitant.

Ce gosse était vraiment un gros con, il était pile au milieu de la route, il a failli repeindre le pare-brise.

- Ça va être marrant ce trajet, dis-je amusé.

- N'abuse pas, je t'en prie, fit Danielle désireuse de m'éviter. Tu sais où tu dois aller ?

- Salem... Regarde sur ton téléphone si il y a des embouteillages, dis-je en me concentrant sur la route.

Je la vis pianoter sur son téléphone et soupirer.

- Faut passer par la route qui fait entrer dans Salem par le Sud, embouteillages de l'autre côté, fit-elle directement.

- Bordel! dis-je en tapant sur le volant. Heureusement que c'est un monstre de vitesse !

- Je veux pas mourir... Fais attention...

- Tu crois que je vais nous tuer? dis-je choqué.

- Tu conduis comme un malade et t'es prêt à tout pour Sarah alors oui!!! fit-elle en fermant les yeux quand je partis dans un dérapage pour virer à gauche.

- Au moins c'est franc...

- J'ai pas le choix ! s'énerva Danielle.

- Ha ouais? T'as pensé quoi de moi au début ? dis-je intrigué.

Danielle me regarda horrifiée et soupira avant de, toujours sous l'effet de cette décoction si amusante, me répondre sans aucun filtre.

- Je pensais que t'étais un crétin prétentieux qui voulait s'envoyer en l'air avec Sarah pour se taper une fille du coin, et lui faire du mal en plus, dit alors Danielle mal à l'aise.

- Ha ben sympa... Et maintenant ? demandai-je.

- David! s'énerva Danielle en essayant de s'empêcher de me répondre.

- Réponds ou je nous envoie sur le bas-côté, l'ai-je menacé.

- Que t'es un malade qui ne pense qu'à toi et à Sarah, sans aucun filtre et sans aucun respect pour personne mais qui au moins accepte les gens très différents. Ce qui fait que soit t'es blasé soit t'es complètement débile, me répondit Danielle.

- Blasé, lui ai-je répondu nullement vexé.

- T'es vraiment fou amoureux d'elle hein? me demanda Danielle.

- Oui... Et c'est la vérité sans potions, dis-je en riant.

- Tu peux pas savoir à quel point cela m'a consternée quand la vieille verrue m'a obligée à boire, dit-elle avant de se gratter la joue honteuse. Ho que c'est gênant...

- Et je compte en profiter, dis-je en riant.

- Mais pas trop....Rien de pervers parce qu'avec ta case en moins tu serais capable de me demander si je me masturbe souvent, fit-elle en cachant son visage de honte de ses propres propos.

- J'y avais même pas pensé..., ai-je avoué.

- C'est vrai? fit-elle en me regardant surprise. Ça m'étonne de toi... Désolée...

- Y a pas de mal... Mais avec ce genre d'avis, je ne vais pas me gêner...

- Non je t'en prie, je ne veux pas..., me supplia Danielle.

- Ha oui? Elle te dit quoi sur nous Sarah? demandai-je de plus en plus amusé sachant que la route pour Salem était tout de même longue.

- Elle me dit tout, avoua Danielle. Je suis sa meilleure amie et elle veut des conseils... Je trouve ça idiot j'ai jamais eu de mecs... Saleté de potion..., marmonna Danielle.

- Quand tu dis tout... Même les choses intimes? demandai-je choqué.

- Si tu parles de sa façon de te motiver oui, si tu parles de votre premier baiser aussi..., fit Danielle honteuse.

- Et... Notre retour de Breemwil ? demandai-je inquiet.

- Aussi... Et surtout jusqu'où vous êtes allés, me fit Danielle.

Je l'ai regardée et je me suis rendu compte à quel point elle était une confidente pour Sarah. Je pouvais avoir toutes mes réponses désormais.

- Je peux savoir si... C'était bien son agression qu'elle voyait ? demandai-je pour avoir ma réponse.

- Elle ne m'avait pas parlé de tout mais elle avait dit revoir ce qu'avait fait Calvin, maintenant je comprends mieux, fit alors Danielle. Elle avait un peu peur...

- De quoi? demandai-je.

- De t'avoir déçu, me répondit Danielle. Elle m'a dit... être convaincue que c'était le meilleur moyen de te garder pour elle.

- Hein? Non... Elle allait se forcer ? demandai-je choqué.

- Elle pense que tu pourrais t'ennuyer..., fit alors Danielle.

- J'ai vachement le temps de m'ennuyer dis-donc, dis-je alors avec mesquinerie.

- Elle parlait de sexe, me précisa Danielle.

- J'avais compris... Et comme accessoirement tu me l'as dit par accident, sache que c'est mon cas aussi, ai-je précisé.

- Tu es vierge ? demanda Danielle choquée. Je pensais que t'avais couché avec tout New-York, me dit-elle avant de se figer. Désolée...

- Et bien pas du tout... C'est pratique cette potion... Mais rassure-moi... Elle ne s'est pas montée le bourrichon pour cette histoire ? demandai-je quand même.

- T'en profite hein? fit Danielle vexée mais à qui je répondis avec un sourire. En fait, elle a dit qu'avec le recul cela l'arrangeait.

- Ha bon? demandai-je surpris. Je ne comptais pas la forcer tu sais?

- Je crois que je le sais bien...

- Et pourquoi alors? demandai-je encore.

- Parce qu'elle a senti ton érection, fit alors Danielle en me faisant m'étrangler de stupeur. Elle pensait que c'était peut-être trop dur et que ce serait douloureux... Ho que c'est gênant... marmonna Danielle.

- Hmmm... Tu m'étonnes..., dis-je convaincu qu'elle avait bien raison ( sur le côté gênant évidemment... quoique). Mais c'est... Normal à notre âge.

- Je sais, moi aussi j'aimerais bien... Rhaaaa... Arrête avec tes questions...

- Mais c'était pas une question... Avec Henry? demandai-je par contre.

- Oui, lui dis pas, je ne dois même pas l'intéresser, fit-elle alors en fixant ma fenêtre.

- Et bien tu as besoin d'une potion pour les yeux, dis-je alors.

- Tu sais que tes réflexions sont parfois extrêmement vexantes? fit-elle sans filtre. Pourquoi tu dis ça ? fit-elle en me fixant attentivement. Henry a dit quelque chose?

- Ma grande... Ce mec te dévore des yeux... Il est amoureux de toi c'est clair... T'as pas remarqué qu'il semblait essayer de te caresser le bras? dis-je surpris.

- Ben j'étais pas sûre... Et puis j'étais tellement occupée à faire semblant de pas vous remarquer pendant que vous vous embrassiez... Je voulais faire pareil avec Henry... J'en ai marre..., soupira Danielle.

- C'est vrai que ça doit être chiant cette potion... Mais franchement pourquoi tu l'as pas fait ? dis-je avant de la voir hausser les épaules. Tu sais que tu as toutes tes chances... Et sans doute pas qu'avec lui.

- Tu veux dire que tu me trouves belle? Désolée mais t'es franchement pas mon genre et je ferai jamais ça à Sarah, me précisa Danielle.

- Je ne te faisais pas des avances imbécile, je te dis juste que tu es pas mal... Faut pas mal le prendre, dis-je alors.

- Je lui dirai... Quand tout sera réglé, dit-elle alors. J'ai envie de l'embrasser dès que je le vois... , fit-elle avant de grogner de consternation.

- Ça me fait ça avec Sarah depuis que je l'ai vue, dis-je en riant.

La petite discussion était certes la bienvenue mais il fallait commencer à se mettre une véritable dragée. On avait de moins en moins de temps surtout, j'ignorais la vitesse de ce sorcier mais au moins ma superbe monture mécanique était au summum de ses capacités. Éviter les voitures était même d'une facilité déconcertante, même si forcément les routes de campagne du Massachusetts n'avaient rien à voir avec les rues bondées de New York. Je pouvais voir Danielle qui fixait la route de plus en plus inquiète tandis que je frôlais les voitures.

- David... Ta conduite ne me rassure pas, fit elle alors.

- Le but est d'être rapide, dis-je alors. La prudence je la laisse au placard.

Il était évident que je m'approchais de Salem, la circulation se faisait déjà bien plus dense.

- Mais merde... Ça devait être plus dégagé ! me suis-je énervé.

- Tout le monde a dû faire comme nous, avoua Danielle.

- Et merde! me suis-je énervé de plus belle.

- Tu veux que je te donne l'indice suivant ? fit alors Danielle.

- C'est utile ? demandai-je sachant qu'elle n'aurait pas d'autres choix que d'être honnête.

- Pas franchement... Ça dit : Là où pointe le respect du peuple...

- Le respect du peuple... Bordel ça peut pas être une putain de carte avec une flèche à la con... Genre c'est ici! demandai-je énervé.

- Ce serait trop facile non... Qu'est-ce qui peut être le symbole du respect ? demanda Danielle.

- Une enseigne McDonald's ? Les gens respectent la bouffe, dis-je consterné.

- J'espère que c'était une vanne sinon tu es vraiment un idiot, me dit-elle alors toujours sous l'effet de la potion.

- C'était bien une vanne... Attends une seconde...

J'évitais encore bien des voitures mais j'étais obligé de ralentir, il y avait bien trop de circulation pour continuer à rouler comme un malade mental.

- T'as une idée ? me demanda Danielle.

- Quand Sarah a appelé... Il y avait un bruit de cloche, dis-je avant de regarder Danielle.

- UNE ÉGLISE ! fîmes tous les deux ensemble.

Je vis Danielle sortir son téléphone et se mettre à chercher les églises de Salem.

- Y en aura sans doute trop... Comment savoir... Ho... Ils doivent pouvoir faire atterrir le rosbif... Et... Il faut être discret... Cherche une église désaffectée...

- Oui chef! fit alors Danielle en pianotant sur son smartphone.

- Allez bordel de circulation de mes couilles ! dis-je en devant rétrograder.

- Il y en a trois, me fit Danielle, mais elles sont un peu trop éparpillée...

- Putain ce que j'aimerais pouvoir détecter la magie... Une seconde... Tu peux te la jouer chien de chasse?

- Tu m'as prise pour un chien truffier ? demanda Danielle vexée.

- Tu peux ou pas? demandai-je énervé.

- Oui... Mais je n'ai pas le droit de la chercher à ta place, avoua Danielle.

- Réfléchissons... Trois mais... Ho regarde combien ont le système de cloche toujours fonctionnel ? demandai-je enfin.

- Deux secondes... C'est plus une barre de recherche c'est Guerre et Paix, marmonna Danielle.

- C'est clair... Regarde la route connard! ai-je hurlé quand quelqu'un se déporta sans clignotant.

- Dixit le type qui roule à cent cinquante..., marmonna Danielle.

- Alors? dis-je énervé.

- Ha la botte de foin vient de cracher son aiguille, fit-elle en me montrant le téléphone.

- Euh... C'est la seule ? demandai-je déjà lassé.

- Oui... Pourquoi ? demanda Danielle étonnée.

- Vu par où on arrive... C'est de l'autre côté... Putain y en a un qui m'a pas à la bonne ! ai-je alors grommelé.

- C'est mal barré..., marmonna Danielle.

Je tournai alors la tête vers elle prêt à gueuler mon point de vue sur les sorciers et leurs putains de défis à la con quand je vis ce qui pourrait être la plus grande des solutions. Danielle remarqua ma stupeur et tourna la tête.

- Il y Anton? fit-elle en cherchant dehors.

- Non... mais j'ai une idée, dis-je alors avec un sourire contrit.

- Tu me fais peur...

- Tu as vu ou lu la Chambres des Secrets ? demandai-je en réfléchissant.

- Euh... Ouais... Pourquoi ? demanda-t-elle assez méfiante.

- Tu te souviens comment Ron et Harry rejoigne Poudlard ? demandai-je encore.

- Ouais dans la Ford Anglia... Pour ne pas se perdre ils... Ho non! réalisa Danielle.

- Ho si..., dis-je en fixant ma cible.

- Je veux pas mourir vierge!!! hurla Danielle quand sans crier gare j'ai braqué le volant.

J'allais faire pareil que dans ce livre, j'allais suivre le train. Bon forcément c'était un simple train de marchandises mais la ligne passait au milieu de Salem et donc pas d'embouteillage.

- Allez Jolly Jumper... Fonce!!! hurlai-je en écrasant l'accélérateur.

- Je t'en prie fais attention !!! hurla Danielle.

Je venais déjà de quitter la route, fonçant droit devant moi au milieu de nulle part. Je pouvais voir le train et j'estimais littéralement au pif où se trouvaient les rails. Les amortisseurs faisaient leur travail tant bien que mal tandis que je filais à tombeaux ouverts vers les rails. Sous un immense cri de Danielle, la voiture sauta légèrement en l'air quand j'ai percuté les rails. D'un coup de drift à faire pâlir Dominic Toretto, Vin Diesel dans Fast & Furious, je me mettais dans le sens des rails avant d'écraser de plus belle la pédale de droite.

- Allez allez!!!! hurlai-je.

Je pouvais voir Danielle regarder par le pare-brise arrière en fixant le train qui restait à la même distance bizarrement. Elle me regarda.

- Mais tu roules à combien bon sang ? s'énerva Danielle.

- Deux cent cinquante..., dis-je simplement comme si c'était normal.

- On va mourir...

- Aie confiance... Et merde... Barrez vous!!!!!! hurlai-je en klaxonnant quand j'ai remarqué la présence d'ouvriers.

Heureusement les pauvres employés avaient de bons réflexes, ils se retirèrent rapidement des voies tandis que je passais devant eux.

- Je suis encore loin? demandai-je.

- Euh..., fit la louve paniquée près de moi.

- Te dépêche pas surtout, dis-je en voyant que j'étais enfin dans Salem.

Je regardai partout cherchant où sortir et tout droit devant moi, il y avait la solution. Mon grand-père allait m'assassiner. La grille que j'avais remarqué plis au contact tandis que Danielle hurlait de peur. Nous étions enfin dans les rues et forcément, je devais rétrograder sinon on allait tuer tout le monde.

- Par là, fit elle en m'indiquant le chemin. À gauche... À droite... Allez....

- Je fais ce que je peux bordel de merde! ai-je hurlé énervé.

Salem avait vraiment une disposition compliquée avec pas mal de petites rues étroites qui m'empêchaient de doubler. Maintenant que j'en étais arrivé là, je m'étais dit que si j'avais réellement pris mon pick-up on serait mort à cause du train. Je regardai partout cherchant alors la fameuse église désaffectée. C'était compliqué de regarder partout tout en évitant les accidents. Puis, enfin, je pus repérer une petite flèche d'église et je me suis arrangé pour m'en approcher le plus directement possible. C'était un chantier en plus et je fis deux fois le tour du bâtiment en cherchant par où entrer. Je me rendis compte que la grille était bien trop grande et lourde pour être défoncée comme celle de la voie ferrée.

- Tant pis, à pied, dis-je alors en fonçant le long de la grille.

Je me suis garé et je suis sorti en quatrième vitesse, refermant la portière avec Danielle sur les talons. Je me suis approché rapidement de la grille et je l'ai saisie du bout des doigts en essayant de grimper. Je suis retombé assez vite sur les fesses avant de me relever.

- Putain de grille de mes deux, me suis-je énervé avant de regarder autour de moi.

Il y avait des parpaings, des sacs de ciments, du sable, des outils de chantier, une benne à ordures, des caisses en cartons, des débris... Puis je me suis figé avant de réaliser. J'ai regardé vers la benne à ordures.

- Putain ce que je suis con, dis-je en fonçant vers la benne pour la déplacer.

Je poussais rapidement la benne jusque la grille sentant le côté poisseux et sale de cette benne avant de la laisser contre. J'ai attrapé le haut de la benne pour me hisser dessus. Ce n'était pas si compliqué alors ce fut fait rapidement. Puis j'ai saisi la grille avant de passer de l'autre côté d'un bon. Je suis retombé lourdement de l'autre côté, soulevant bien de la poussière autour de moi. Je regardai vers Danielle qui saisit juste la grille du bout des doigts et d'un bond assez artistique, elle me rejoignit en retombant tranquillement sur ses pieds comme un enfant qui saute juste une marche.

- Putain ce que c'est chiant d'être humain, dis-je en me relevant rapidement.

Je touchais littéralement au but et je me suis approché de la porte. Elle était lourde et fermée, me consternant un peu plus. Ce n'était pas ce qui allait m'arrêter après tout ça et mon pied droit percuta la porte. Je dus frapper une dizaine de fois pour l'entendre craquer et cinq fois de plus pour qu'elle s'ouvre enfin légèrement. De l'épaule, j'ai alors fini de l'ouvrir avant de filer à l'intérieur. Je voyais des gens au fond et j'ai couru, je devais la rejoindre aussi vite que possible.

- David! m'appela Sarah depuis l'estrade.

- J'ai réussi ! dis-je déjà heureux.

Soudain, la porte de ce qui devait être la sacristie s'ouvrit et Anton pénétrait à l'intérieur. Je me dis soudainement que la sacristie devait peut-être disposer d'un escalier qui devait mener jusqu'au toit. J'étais épuisé et dépité quand j'ai réussi à atteindre l'estrade en même temps qu'Anton. Sarah fonça vers moi rapidement pour me féliciter.

- Tu n'as rien? demanda-t-elle inquiète.

- Non... Ça va, dis-je complètement essoufflé en fixant Isobel.

- Vous... Vous êtes arrivés quasiment en même temps, me fit Sarah.

- J'espère que c'est bon pour moi, dis-je en caressant ses cheveux.

- Comment t'es arrivé aussi rapidement ? demanda Sarah.

- Il a pris la Mustang de son grand-père... Et c'est un malade sur les routes, fit alors Danielle derrière moi.

- Tu as pris... Tu vas avoir des ennuis, marmonna Sarah.

- J'aimerais surtout savoir le résultat, dis-je en regardant vers Isobel.

Celle-ci attendait patiemment que sa petite nièce cesse ses félicitations et quand cette dernière s'intéressa à la juge principale, elle prit la parole.

- Et bien, le résultat est assez surprenant, vous êtes arrivés exactement en même temps, fit alors Isobel. Je suis impressionnée... Cela avait pourtant une certaine difficulté.

Une certaine difficulté ? J'avais dû conduire comme un pilote de course aux vingt-quatre heures du Mans, sans me soucier de m'en sortir vivant pour arriver jusqu'ici. J'avais même dû faire la course avec un putain de train. Je l'aurai bien tuée cette vieille chouette.

- Et donc... Ça fait un point chacun ? demandai-je en respirant lourdement.

- Oui, David... Il ne vous restera que la dernière épreuve pour vous départager, me répondit Isobel.

Je sentis la main de Sarah serrer la mienne en panique, le combat serait la dernière épreuve. Il fallait vraiment gagner cette fois et je n'avais pas le choix.

- Cependant j'aimerai impliquer quelque chose, fit alors Isobel en regardant Anton.

- Je vous écoute..., fit le britannique.

- Vous avez remarqué que ce jeune homme est bien plus jeune que vous. J'aimerais, si vous l'acceptez bien sûr qu'il choisisse les conditions du combat.

- J'accepte cette demande, fit Anton en me regardant avec mesquinerie.

Moi je regardai Isobel surpris, perdant peu à la peu les sensations de ma main tant elle était serrée par Sarah.

- Je dois choisir quoi exactement ? demandai-je surpris.

- L'environnement... Les armes et les conditions de victoire, fit alors Isobel en me regardant intriguée.

- Ho... Euh..., dis-je avant de réfléchir longuement.

Je me demandais si au final je pouvais user du revolver mais la réponse serait clairement évidente.

- Aux poings, dis-je alors par dépit.

- Malheureusement, je dois préciser qu'Anton aura le droit d'user de la magie, ce serait normal pour prouver sa valeur, fit alors Isobel.

- Mais David ne peut pas, fit alors Sarah. Il sera désavantagé.

- Étonnement il ne s'est jamais montré désavantagé par sa nature, et il est normal qu'un sorcier puisse se servir de ses aptitudes, fit Isobel.

- Mais..., protesta Sarah.

- Aucun problème, dis-je alors. Il pourra. Ensuite le premier incapable de continuer a perdu, dis-je enfin.

- D'accord, me répondit Isobel. Et l'endroit?

- Faisons ça dans un endroit majestueux, la salle de bal du manoir, dis-je pour la forme.

Isobel accorda de nouveau cette demande. C'était désormais officiel, ce serait les conditions du combat. Je remarquai que Sarah ne lâchait plus ma main et je l'ai prise dans mes bras pour la rassurer.

- Je vais y arriver, dis-je alors.

- Mais ce sera dangereux, justifia Sarah.

- Pas plus qu'avant... Je me battrai pour toi.

Et je l'ai embrassée, sachant pertinemment que tout se jouerait sur la seule et unique issue du combat. Je ne devrais pas hésiter. Et pourtant j'avais juste une seule petite angoisse. Elle ne concernait en réalité qu'un seul point. Je savais que les sorciers pouvaient presque tous user de la télékinésie mais ils avaient une capacité supplémentaire. J'ignorais celle d'Anton et c'était bien le point qui m'intriguait plus que les autres. Mais lui, il ne pouvait pas savoir que quand je faisais parler mes poings, j'étais plus qu'efficace. Il n'avait pas foncièrement plus de chance que moi désormais. Après tout chaque épreuve avait prouvé que j'avais mes chances, pourquoi pas la dernière ?



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