A Dark High School: Bewitched

Chapitre 18 : Début des épreuves

5775 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/02/2022 17:23

Chapitre 18

Début des épreuves



Aussi préparé que possible, quand on se retrouve devant sa copie d'examen, c'est beaucoup moins facile.



Il n'avait pas fallu extrêmement longtemps pour que la préparation des fameux duels pour ravir le cœur ( dans mon cas) de Sarah soient mis en place. Et bizarrement, sans doute en tant que membre très représentatif de la génération Harry Potter, je m'étais attendu bêtement à voir une chouette m'apporter une lettre pour me signifier le début des épreuves ( je peux être con parfois). Et bien pas le moins du monde... En effet, j'ai simplement reçu un texto de Sarah ( quand même bien moins fantastique). Il serait bon de noter que depuis la fameuse officialisation du duel, je n'avais pas pû la voir, il fallait clairement remercier son père. J'avais alors attrapé ma veste ce jour là et dévalé l'escalier. Pour une fois je ne comptais pas me faire ralentir par un seul membre de ma famille et j'avais donc juste crié un "Salut!" avant d'ouvrir la porte et de sortir pour filer comme un dératé vers la forêt. Je devais y retrouver une personne en particulier. C'était un autre détail de ces fameux duels, il m'avait fallut un témoin. J'étais tellement perdu que j'avais alors choisi Danielle, louve de son état et donc affiliée aux sorciers, pour exercer cette fonction. J'ignorais encore quelles seraient les premières épreuves mais celle qui m'angoissait le plus était la théorie. J'arrivais près du fameux arbre qui était à l'origine de tout et je cherchais mon témoin.

- Ici David! me fit donc Danielle.

Je la vis et, m'amusant un peu, elle avait fait comme moi. En effet, ne sachant pas trop si il y avait une tenue de cérémonie, j'avais simplement revêtu un jean bleu et un t-shirt noir. Danielle avait dû faire de même bien qu'elle portait un pull mauve sur son jean.

- Tu n'as aucune information ? demandai-je en m'approchant rapidement.

- Non, me fit elle en me laissant un peu déçu, Sarah m'a juste dit que c'était le moment.

- Bon... Merci d'avoir accepté, dis-je quand même.

- Cela me permettra de voir comment tout se passe, mais je suis de tout cœur avec toi, m'assura la louve de la bande.

- Mais... Tu ne risques rien au moins? demandai-je craignant que le témoin ne subisse quelque chose.

- Non, je dois juste observer tes épreuves et celles de ce Anton pour vérifier qu'il n'y a rien comme irrégularités... Même si estimer qu'un sorcier triche n'est pas simple, m'avoua Danielle.

- Bon allons-y, marmonnai-je.

Tandis que nous nous dirigeâmes vers le manoir Corey, nous discutâmes de tout et de rien, me convainquant par ce biais que Danielle cherchait à me détendre. Quand nous accédâmes enfin au manoir, je vis Sarah sur l'escalier en compagnie de Maurice. J'avais déjà abandonné Danielle pour foncer vers ma petite sorcière et la prendre dans mes bras.

- Pas trop stressé? me demanda t-elle inquiète.

- Non... Je pense pouvoir me débrouiller, dis-je alors essayant de l'embrasser.

Sarah m'arrêta en chemin et je l'observai alors assez étonné. Elle regarda vers Maurice et bizarrement celui-ci frotta une colonne comme pour chasser une poussière. J'étais un peu perdu en l'observant quand soudain Sarah m'attira à elle et m'embrassa rapidement.

- Je pige plus rien là..., marmonnai-je.

- Je n'ai pas le droit de spécifier ma préférence, fit Sarah visiblement désolée pour moi. Maurice doit s'en assurer.

- D'accord, dis-je alors. Et... Euh...

- Quoi? me demanda Sarah.

- Tu dois discuter avec lui? demandai-je inquiet.

- Ils ont été invités à dîner mais je n'étais pas obligée de lui parler... Pourquoi tu me demandes ça ? demanda-t-elle suspicieuse.

- Ho... Pour rien, dis-je avant de la voir s'éloigner de moi rapidement.

- Je lui suis reconnaissante d'avoir accepté ce duel mais c'est tout, me précisa Sarah.

- C'était pas de la jalousie, ai-je précisé. Ce mec est bien différent de ce qu'il montre.

- Comment ça ? me demanda Sarah visiblement surprise.

- Il m'a clairement fait comprendre qu'il allait nous faire payer violemment cette situation, ai-je alors dit. À toi comme à moi.

- C'est pas l'impression qu'il m'a donnée, me fit Sarah.

- Tu crois que je mens? demandai-je vexé.

- Non mais c'est bizarre... De toute façon même si je n'ai pas le droit d'avantager qui que ce soit, je suis avec toi, me précisa Sarah comme si j'étais jaloux.

Je la regardais s'éloigner vers le manoir assez dubitatif. Elle pensait réellement que j'étais jaloux d'une éventuelle proximité... Ce n'était pas le cas, j'étais juste inquiet. Je sentis la main de Danielle dans mon dos.

- Ne le prends pas mal, il semble bon acteur, me dit-elle alors qu'elle était au courant vu que je lui avais dit.

- J'avais l'air jaloux ? demandai-je en avançant.

- Ton inquiétude pourrait y ressembler en fait... Mais c'est pas grave, me dit-elle.

Bon ben autant pour moi... Nous nous hatâmes de passer la porte et je fus acceuilli par un petit comité surprenant. Naturellement Sarah avait rejoint ses parents, sa mère semblant rassurée de me voir mais son père aurait clairement préféré que je ne sois pas venu. Mon rival qui savait donc si bien se donner une image de gendre idéal se trouvait auprès de ses proches. À part ces cinqs personnes et moi-même, avec mon témoin, il y avait trois vieux schnocks, Isobel compris. Je la vis s'approcher de moi d'un pas rapide.

- David... Je peux vous appeler David au moins? demanda-t-elle.

- Euh... Si vous voulez, dis-je stupéfait.

- Je vais vous présenter les deux autres juges, venez, fit-elle en me guidant. Ils sont déjà connus du jeune Ferguson, je trouve cela normal qu'ils le soient de vous.

J'avouerai que quand elle avait dit cela, j'espérais qu'il n'y avait aucune magouille entre ces sorciers et les Ferguson.

- Voici Karl Hoffermaan, fit-elle en me présentant le premier sorcier.

- Enchanté jeune homme, me fit il avec un accent digne des films de la seconde guerre mondiale.

J'estimais donc cet homme allemand, rien de surprenant avec son port altier supérieur et ses cheveux d'un blond, tout comme sa barbe même si celle-ci était grisonnante. Il me rendait presque une tête de différence de taille et sa carrure ferait pâlir Arnold Schwarzenegger. J'étais plus ou moins inquiet.

- Et voici Sandra Wells, me fit elle en me présentant une jeune femme d'une trentaine d'années.

Je regardai celle-ci et, bizarrement, j'avais l'impression de voir Sarah. Elle avait le même style gothique et le même genre de lons cheveux noirs qui masquaient son visage bien plus que Sarah cependant. Elle avait un petit côté Sadako de The Ring, et ça, ce n'était pas pour me rassurer. Quand elle me salua, je me rendis compte qu'elle avait un médaillon avec I Love New York écrit dessus.

- Vous êtes New-yorkaise? demandai-je surpris.

- Oui, de Manhattan... Pourquoi ? me demanda la femme.

- J'ai grandi là-bas... J'ignorais qu'il y avait des sorciers à New York, ai-je avoué.

- Le but est d'être discrets, m'assura la juge. Par contre c'est toujours étonnant de voir un simple humain se plier à nos traditions.

- Ha... Je n'ai pas le choix, avouai-je alors.

Je sentis que la tante Isobel me faisait signe de rejoindre mon témoin et j'ai obéi sans hésitation. Danielle semblait bizarrement aussi mal à l'aise que moi. Je regardai Sarah qui se mordait nerveusement les lèvres. J'osais à peine regarder mon adversaire mais ke sentais bien qu'il m'observait avec ce drôle d'air.

- Bien maintenant que Monsieur Porter a fait l'effort de se présenter, nous pouvons commencer, fit son père.

Je regardai celui-ci et je vis qu'il observait discrètement sa fille.

- La connaissance de notre monde et de son savoir est la base même de tout sorcier. Quiconque désire s'unir à une sorcière telle que ma fille doit montrer son aptitude à la soutenir dans ses devoirs, fit alors son père.

Et ça commençait mal, je sentais venir la théorie... Pourvu que ce soit un questionnaire à choix multiples ( je pensais cela car après tout, rien n'empêche de rêver). Sarah me regardait et je la vis commencer à se ronger les ongles. Sa mère lui fit baisser le bras et lui serra la main.

- Bien nous allons procéder au premier défi, fit alors Isobel depuis sa position. Veuillez tous nous suivre vers le bureau de Maximilian.

Nous suivîmes le troupeau avec mon témoin et je fus stupéfait de la mise en scène. Dans le bureau de son père, il y avait désormais deux tables, sans doute une par candidat. Il y avait de grandes caisses posées sur chaque bureau et je me sentis aussi mal que devant un examen de physique chimie.

- La première épreuve sera de composer des remèdes avec les ingrédients à votre disposition, fit alors Isobel.

- Et bordel de merde... marmonnai-je tout bas.

- Avant cela, fit alors Maximilian, la sorcière sollicitée est en droit d'aller présenter ses encouragements aux deux prétendants.

Sarah regarda son père et, sans doute inquiète d'un changement d'avis, fonça vers moi pour attraper ma main.

- Tu vas y arriver... On a révisé, me dit-elle. J'espère que tu as continué...

- J'espère me souvenir surtout, dis-je en serrant sa main. Je suppose que je n'ai pas le droit de t'embrasser ?

- J'en ai envie aussi... Mais là tu as ta chance, tu n'es pas obligé de connaître la magie.

- Ça m'aide, dis-je quand j'entendis un raclement de gorge venant du père de Sarah. Je crois que tu dois aller encourager l'autre.

- Je t'aime, chuchota Sarah pour me donner du courage.

Je le savais bien mais bordel cela ne m'arrangeait pas plus. J'observe le comportement de mon adversaire attentivement et forcément les encouragements de Sarah restaient plus simple. Cependant, ce dernier lui fit un baise main en lui promettant une victoire en son nom.

- Et bien, classe et distingué, fit alors Danielle près de moi.

- T'es dans quel camp? demandai-je vexé.

- Dans le tien bien sûr... Mais je remarque, dit-elle gênée.

- J'ai compris... Si y a un examen des bonnes manières je suis mort, dis-je alors vexé.

- Danielle... Damian, je vous invite à vous approcher du prétendant dont vous n'êtes pas le témoin pour exercer votre devoir, fit alors Maximilian.

Je vis s'approcher l'homme qui n'était autre que le père d'Anton pour me surveiller tandis que j'approchai de la table qui m'était destinée. Il me regardait de son air supérieur si casse couille... Je lui aurais bien enfoncé une fiole dans la tronche.

- Au moins n'ai-je pas à surveiller une éventuelle émanation magique, me fit il.

- Très drôle l'humour britannique, marmonnai-je.

- Vous êtes néanmoins courageux de vous dresser face à un sorcier, me dit-il soudainement. Sachez que je resterai honnête même si vous êtes opposé à mon fils, il en va de l'honneur de mon clan.

- C'est bête... J'ai aucune idée de sa valeur, dis-je bien mesquin.

J'entendis des pas près de moi et je vis que la sorcière de New York s'était approchée de moi avant de me faire signe de m'approcher d'elle.

- Oui? demandai-je en m'approchant d'elle.

- Je dois vous signaler les consignes, je suppose que vous les ignorez, mon homologue les rappelle à Monsieur Ferguson, me fit la gothique.

- J'écoute... Allez doucement..., ai-je précisé.

- D'accord, me dit-elle alors en me souriant. Vous devrez retourner le document sur la table, m'expliqua la sorcière. Il n'y a pas de noms de potions, juste les symptômes à guérir. Vous ne pouvez sélectionner qu'une seule fois un ingrédient et vous n'avez qu'un seul essai par demande...

- Super... Faut pas hésiter quoi..., marmonnai-je.

- Mademoiselle Corey vous a-t-elle appris certaines choses là-dessus ? me demanda la juge.

- Je ne sais pas quelle réponse donner, ai-je avoué.

- Faites de votre mieux, une fille de son âge ne devrait pas épouser un homme aussi expérimenté, me fit elle tout bas.

Je me rendis compte qu'en tant qu'américaine et jeune femme, elle devait être contre ces traditions archaïques, c'était déjà ça. Je suis retourné vers le bureau et j'ai regardé vers Maximilian Corey qui poussa doucement sa fille.

- Prétendants, fit-elle en me fixant inquiète. Commencez l'épreuve.

Comme tout élève en plein examen, j'ai retourné ma feuille et j'ai lu la première ligne. Il fallait quelque chose contre les douleurs musculaires et surtout stomacales. Putain d'épreuve théorique de merde. Je devais réfléchir rapidement. C'était pas facile, je ne pratiquais cette théorie que depuis peu. Je me souvins assez difficilement de ce qu'il fallait et je me suis mis à farfouiller dans la boîte. Bizarrement je réalisais à quel point j'étais désavantagé. Certes je ne connaissais pas la magie depuis longtemps mais en plus, je n'avais fait que lire le grimoire de Sarah. Je ne savais pas vraiment à quoi ça ressemblait comme ingrédients et je devais lire les étiquettes. Mon adversaire regardait juste les fioles et savait clairement ce qu'elles contenaient.

- Allez bon dieu... Un peu de bol, je les trouve tout de suite, dis-je en espérant que ce soit le cas.

Je sentis l'amusement du témoin à côté de moi, il devait se douter à quel point son fils était avantagé. Je trouvais lentement les ingrédients qui étaient ellébore ( une plante blanche visiblement), euphorbe ( un liquide sous forme extrêmement dégueulasse) et jusquiame ( une feuille visiblement rugueuse recouverte d'un truc blanchâtre bien moche). Je posais les trois ingrédients bizarres dans un coin. J'entendis alors un petit bruit provenant des spectateurs et je vis Sarah réjouie. Visiblement j'avais bon.

- Vous avez bien appris vos leçons, me fit mon témoin.

- Ouais je sais... Dix points pour Serpentard, dis-je déjà gonflé du commentaire.

- Vous êtes susceptible, marmonna le sorcier.

J'étais surtout contrarié, le prétendant officiel en était déjà à sa deuxième fabrication mais il semblait réfléchir.

- Mon fils est peut-être avantagé par sa culture mais les potions ne sont pas parmis nos spécialités, précisa Damian Ferguson.

- Me donnez pas de faux espoirs, marmonnai-je en reprenant la lecture.

Le deuxième point était de créer une décoction visant à éviter toutes les intoxications alimentaires possible. La magie des potions ne semblaient pas si impressionnante en somme quand on voit les sujets. Et la je me suis mis à baliser.

- Ho putain, marmonnai-je comme un con.

Je venais de réaliser comment était rangée la boîte à la base, les ingrédients l'étaient pas types. Les minéraux, les aliments et enfin les plantes. Sauf qu'à fouiller comme un fou, j'avais mis un sacré bordel. Et je devais me dépêcher en plus, celle là demandait pas mal d'ingrédient.

- Vite vite... Safran... C'est cette poudre visiblement, dis-je en posant. Alors des noix... Ail, raifort... Merde...

J'avais un trou... En même temps ils pouvaient pas se servir d'un seul ingrédient ce serait plus simple. Je savais qu'il me manquait un truc... Un seul putain de truc de merde... Et j'hésitais. C'était soit du romarin, soit de l'angélique... Soit encore autre chose mais alors aucune idée. Fallait faire un choix, l'autre rosbif en était à la troisième et dernière décoction. Je choisis alors le romarin et l'ai posé. Je regardai vers Sarah qui me fixait et elle ferma les yeux.

- Pas de romarin, fit alors Damian Ferguson près de moi.

- Putain, marmonnai-je en me jetant sur la feuille.

Il ne restait donc que les minéraux. Il fallait quelque chose pour protéger durant les voyages. Bordel cela n'aidait pas vraiment. Je me suis jeté sur la boîte nerveusement et j'ai à peine jeté un coup d'œil à Anton. Il avait sorti un ingrédient et cherchait le deuxième visiblement.

- C'est tout de même impressionnant, vous auriez sorti l'angélique et vous aviez bon, me fit le témoin d'Anton.

- Vous pourriez la fermer, je réfléchis, me suis-je énervé.

- C'était un compliment, fit Damian Ferguson choqué de ma réponse.

- Alors Saphir, dis-je en sortant le flacon de poudre rouge... Et...

Je réfléchissais au maximum de ma vitesse, me souvenant que l'autre poudre pour cela était de l'apathite, sauf que forcément je ne savais pas à quoi c'était censé ressembler cette merde.

- Putains de fioles de mes deux, marmonnai-je en les cherchant.

Et là, je vis la petite étiquette qui portait le bon nom et j'ai plongé ma main dans la boîte pour l'attraper. Je l'ai alors posée sur la table et j'ai regardé Sarah. Elle essayait de me sourire mais c'était légèrement forcé, la preuve en était qu'elle baissa les yeux. J'ai alors compris et observé Anton qui était appuyé sur le bureau et m'observait les bras croisés. Ce connard avait fini avant moi, il ne me restait qu'à espérer avoir plus d'ingrédients corrects. Ce fut Isobel qui devrait décider et elle commença par Anton. Je regardai juste vers Sarah et elle me regardait tellement tristement que j'avais déjà ma réponse. Je baissais les yeux vers ma table et serrait les poings de rage.

- Trois recettes exactes, fit alors Isobel en félicitant Anton.

Je sentais ma rage monter suite à mon propre échec. Ma respiration était légèrement saccadée sans doute mais j'avais l'impression que j'allais exploser. Pourquoi je me pliais à ces conneries de sorciers, j'étais humain. Il me suffisait de prendre le revolver et revenir en foutant une bonne grosse bastos dans sa sale gueule de playboy british. Ce serait facile, il était tellement supérieur qu'il ne s'y attendrait pas. Je l'observai me fixer de son air supérieur et cette envie commençait à être pressante.

- C'est dommage pour la seconde, fit alors Isobel près de moi. Je dois nommer Anton Ferguson vainqueur de la première épreuve.

Sa famille semblait contente et je vis Isobel près de moi qui me regarda désolée.

- C'était assez prévisible sur cette épreuve, me fit alors Isobel en posant sa main sur mon épaule. Ho...

Je pivotai ma tête vers Isobel et je la vis légèrement effrayée. Elle devait avoir vu mes idées macabres.

- Alors ça..., marmonna Isobel.

- Je ne le ferai pas... Je ne pense pas qu'elle veuille d'un tueur, dis-je tout bas.

Je regardai alors la vieille sorcière attentivement et elle semblait toujours choquée.

- Rassurez vous, je vais assurer sur les autres, dis-je alors.

- Je... Je... Je vous crois, fit alors Isobel.

Super, je venais de perdre mon alliée et cela je me le disais clairement. C'était franchement mal barré.

- David, chuchota Danielle qui était venue près de moi. Il faut te ressaisir... Pour Sarah... Elle semble inquiète, me précisa-t-elle alors.

Je relevais mes yeux vers Sarah et effectivement elle semblait paniquée. J'ai alors inspiré profondément en fermant les yeux, me convainquant que perdre mes nerfs n'allait pas m'aider.

- Bien... Nous pouvons passer immédiatement à la deuxième épreuve, fit alors Maximilian.

- Déjà ? dis-je choqué m'attirant tous les regards.

- Peut-être pourrait-on laisser un peu de temps à ce jeune homme, fit alors Anton en regardant Maximilian.

- C'est gentil à vous, fit alors Sarah avec une extrême gratitude. Il a raison non?

- Non, fit Maximilian.

Je regardai le père de Sarah et bizarrement j'ai pensé qu'il avait raison. Peut-être était-ce à cause de la gratitude de Sarah envers l'autre connard mais je sentais déjà ma colère remonter en flèche.

- Calme toi, me fit Danielle. Ton cœur s'emballe... C'est effrayant.

- Je voudrais bien t'y voir, ai-je grommelé.

J'observais alors le père de Sarah qui s'apprêtait à reprendre la parole pour annoncer la seconde épreuve.

- Après avoir prouvé que vous connaissiez notre culture, il est temps de prouver que vous vous connaissez vous même, fit-il énigmatiquement. Il s'agit également de connaître la profondeur de vos sentiments pour la sollicitée.

Ouille... Son énoncé me donnait déjà mal à la tête. Je n'avais rien compris.

- Pour cette épreuve, fit alors Isobel. Chacun de vous pénétrera séparément dans la salle de bal pour subir l'épreuve. Anton, vous commencez, Sarah, présente lui tes encouragements.

Je vis le petit cirque et en plus il semblait comme désolé pour elle d'avoir gagné la première épreuve. Putain ce que ce côté faux cul commençait à me gonfler. Et l'autre qui semblait touchée en plus. Si ça c'était pas fait pour m'emmerder... Heureusement il pénétra dans la salle de bal ( enfin débarrassé de lui, c'était pas trop tôt). Je commençais à m'inquiéter de la suite mais je vis alors Sarah s'approcher d'Isobel et discuter avant d'arborer un grand sourire. Elle me regarda alors et se mit à foncer vers moi tellement vite que j'avais un instant cru qu'elle allait se jeter dans mes bras mais elle s'arrêta juste à temps.

- Je voulais quand même te féliciter pour la première épreuve, me dit-elle alors assez mal à l'aise.

- Ouais j'ai quand même merdé, ai-je avoué.

- Non c'est ma faute je t'ai appris la théorie mais je n'ai pas pensé que tu devrais chercher les ingrédients, me répondit Sarah.

- C'est pas grave, j'étais pas loin de réussir, mais maintenant plus le droit à l'échec, ai-je dit en me grattant la tête.

- Tu vas y arriver... Tu as même impressionné Anton, me fit elle alors.

- Quoi? dis-je consterné.

- Oui, par ton aptitude, me dit-elle un peu trop heureuse à mon goût.

- Tu te rends compte que je m'en branle carrément de son avis? dis-je presque offusqué.

- Mais... C'est plutôt un bon comportement non? demanda Sarah.

- Il se fout de ta gueule, tu l'as pas compris ou quoi? demandai-je clairement gonflé.

- Mais non... Il est juste distingué, fit-elle comme pour me convaincre.

- Ha oui... D'accord, marmonnai-je.

- Comment ça d'accord ? demanda Sarah.

- Distingué hein... C'est sûr que ce n'est pas mon cas, dis-je vexé.

- Je voulais pas dire..., commença Sarah désolée. Pourquoi tu le prends comme ça ?

- Parce qu'il essaye de te mettre dans sa poche et tu t'en rends pas compte, lui ai-je expliqué.

- Il ne m'en donne franchement pas l'impression mais cela ne change rien, c'est toi que je veux voir gagner, me précisa Sarah.

- Il n'en donne pas l'impression... Mouais je comprends mieux...

- Quoi? demanda Sarah choquée. Qu'est-ce que tu comprends mieux ?

- Rien... Mais méfie toi un peu plus, dis-je à deux doigts de me gifler.

J'avais été à deux doigts de dire quelque chose de très méchant à son encontre, une chose que j'aurai pu regretter amèrement. J'avais failli lui dire que je comprenais comment elle s'était faite piéger par Calvin. Cela aurait été déplacé.

- Tu vas t'en sortir sur cette épreuve, me dit-elle tout de même. Je te connais déjà parfaitement et il n'y aucune chance que tu échoues, me fit Sarah.

- Ça c'est une bonne nouvelle, dis-je alors.

- Je t'aime David... Courage, me dit-elle avant de reprendre sa place.

- Moi aussi, ai-je chuchoté.

Je vis alors que Danielle s'était campée devant moi assez consternée. Je l'ai regardée bizarrement comme réclamant une explication.

- T'es débile ? me demanda Danielle.

- Qu'est-ce que j'ai encore fait? demandai-je étonné.

- Elle est perdue c'est tout, m'expliqua Danielle.

- Hein? dis-je idiot que j'étais.

- Ses sentiments sont à peine stables alors que quelqu'un lui fasse la cour la perturbe surtout qu'il y met les formes, fit Danielle.

- J'avais pas remarqué...

- T'es un imbécile, elle est amoureuse de toi depuis ses quatre ans, et la seule fois où elle a laissé une chance à un autre, cela a dégénéré... Elle est dans ton camp, me fit Danielle.

- Ça va... J'ai juste les nerfs, dis-je alors.

- Ressaisis toi parce qu'avec ton caractère de merde, tu risques de la perdre... Même si tu réussis les épreuves, fit Danielle.

- Tu sais au moins que je le fais pour qu'elle ait le choix? dis-je alors.

- Quoi? demanda Danielle étonnée.

- Oui, par pour l'épouser mais qu'elle choisisse un jour, moi ou un autre...

- Ho... T'es quand même encore meilleur que je le pensais, fit-elle avec un petit sourire.

- Je sais pas comment prendre ça, dis-je en souriant tandis que la porte s'ouvrait.

Anton était ressorti et j'entendis Isobel lui spécifier qu'il avait mis seize minute et vingt-trois secondes. C'était donc chronométré et cela allait être mon tour. Isobel me fit un signe pour que je puisse m'approcher et je le fis. Comme précédemment, la sorcière de New York me signala de m'approcher pour m'énoncer l'épreuve.

- Vous vous êtes bien sorti de la première même si vous avez perdu, me dit-elle pour me rassurer. Mais vous pouvez encore vous en sortir avec les autres.

- Ok... C'est chronométré donc, dis-je en réfléchissant.

- Effectivement... C'est la magie de mon clan qui a ensorcelé la pièce, avoua la sorcière.

- Ho d'accord...

- C'est une illusion dont vous devez vous sortir, dit-elle ensuite.

- C'est un truc infernal ? Je préférerai un Spring Break, dis-je bêtement.

- Non rien de tel, fit-elle avec un petit sourire. Vous devez repérer la véritable émanation magique de Mademoiselle Corey au milieu des illusions.

- Heu... Y a un problème... Je ne peux pas sentir la magie, dis-je alors.

- Je sais bien mais il y a d'autres moyens, dit-elle. Ce sera sans doute dur mais vous devez y arriver, pour elle. Au cas où cela serait trop dur, vous pouvez abandonner en sortant de la pièce.

- Je ne compte pas abandonner, dis-je alors.

Je me suis approché de la porte et je pouvais voir l'air suffisant d'Anton avec son sourire mesquin, convaincu de sa supériorité. Il avait dû utiliser la magie pour la trouver.

- Marre toi, mais je vais effacer ce sourire de ta sale gueule, dis-je alors vexé.

- David... marmonna Sarah sachant que je pouvais être beaucoup moins poli.

- Tu vas voir à quel point je te connais, dis-je alors. Allez ouvrez cette putain de porte.

- Tu vas y arriver, fit Sarah juste avant que son père l'en empêche.

Je passais la porte, vexé et je l'entendis se verrouiller derrière moi. Je regardai attentivement la pièce et cela ressemblait à une salle de balle sortie tout droit d'un film Marie Antoinette de Coppola. Soudain ma vision se brouilla quelque peu et, devant moi, apparurent des dizaines et des dizaines de gens en train de valser. La plupart des hommes n'étaient que des ombres informes mais toutes les femmes étaient en réalité Sarah, dans diverses robes toutes plus belles les unes que les autres.

- Ho un harem, marmonnai-je. C'est marrant... Je dois trouver la vraie, dis-je en avançant.

- Pervers, fit une Sarah près de moi.

Je regardai celle-ci assez étonné d'être insulté et j'étais perdu.

- Toi t'es une illusion, dis-je en fixant la Sarah qui s'était adressée à moi.

- Tu n'es qu'un humain, me fit une autre.

- Tu ne peux rien m'apporter, me dit une autre.

Et c'était un véritable cirque du genre. Chaque illusion me disait une saloperie du genre. C'était donc ça l'illusion.

- Tu te crois irrésistible, mais ce n'est pas le cas, Anton est plus beau, me fit une autre.

- Et je t'emmerde, ai-je répondu.

- Lui c'est un sorcier il me comprend, fit une autre Sarah.

- Ouais ce qui l'empêchera pas de te sauter, dis-je en regardant cette énième Sarah à l'air supérieur. Mais pourquoi je réponds moi? me suis-je demandé à voix haute.

Je regardai la pièce, me prenant plein de reproches dans la gueule et étonnement cela ne m'atteignait pas. J'ai même fini par me marrer en cherchant la véritable Sarah.

- Franchement c'est une illusion à la con, dis-je en avançant.

Je voulais me dépêcher de toutes les voir avant de me décider.

- Tu ne vaux rien...

Et là, j'ai rigolé, ce n'était pas nerveux mais juste parce-que j'étais consterné.

- Ça fait des années que les gens me disent ça, les profs, les élèves et même les flics, ça ne m'atteint pas, dis-je avant de me figer.

Je me suis alors dépêché d'avancer vers une Sarah au fond de la salle. Je ne savais pas pourquoi mais j'étais convaincu que c'était la bonne. Comment ? J'en sais absolument rien mais je le savais. J'ai alors saisi le bras de cette Sarah et l'ait obligée à me regarder. Celle-là avait un regard extrêmement doux et triste, celui de la véritable Sarah.

- Tu es la vraie, dis-je avant de la voir sourire.

Tout à coup, toutes les Sarah et tous les danseurs disparurent. Il n'y avait même pas une fanfare, c'était nul à chier. Je voulais un truc festif moi. Tant pis. Je me suis alors dirigé vers la porte et je l'ai ouverte découvrant tout l'attroupement. Je voyais le regard surpris de Dorothy et l'air suffisant d'Anton. Je ne comprenais rien de la situation. Pourquoi ce connard se marrait ? Mon propre regard se posa sur Sarah et elle semblait complètement effarée et vexée.

- David...

- Quoi? dis-je choqué de son ton.

- Pourquoi t'as déjà abandonné ? demanda Sarah presque blessée.

- Hein? dis-je choqué du propos.

- Je sais que cela devait être dur mais tu aurais dû essayer plus longtemps, me fit Sarah. Mais je ne t'en veux pas.

- Ho... Deux secondes là, dis-je avant d'être interrompu par le rire d'Isobel qui attira tous les regards.

- Qu'y a-t-il ? demanda le père d'Anton. Déclarez mon fils vainqueur de l'épreuve.

- Effectivement je dois l'annoncer, le vainqueur de l'épreuve est David Porter, fit Isobel.

Sarah regarda sa grande tante étonnée et me fixa incroyablement émue.

- David... fit-elle avant de me prendre dans ses bras.

- C'est impossible, fit alors le père d'Anton qui s'était comme son fils décomposé.

- Et si... Un être humain est venu à bout de cette illusion en à peine trois minutes, dit-elle en regardant la sorcière de New York.

- J'en suis moi-même surprise... Comment as-tu supporté cela ? demanda la sorcière.

- Franchement... J'ai entendu pire, j'ai juste mis un peu de temps à la trouver, la pièce est grande, dis-je bien désireux de me la péter.

Je regardai Sarah qui semblait plus heureuse que jamais que je la trouve aussi vite.

- Pour l'instant, vous êtes ex-eaquo, fit alors Isobel. Les prochaines épreuves serviront à vous départager, dit-elle ensuite. Mais avant tout, vous aurez besoin d'un peu de repos.

Les sorciers prirent étonnement congé mais Sarah ne me lâchait pas. Je la regardais amusé et, faisant fi des règles, je l'ai embrassée. Personne ne pourrait le voir.

- Mais... C'était pas trop dur ? dit-elle.

- Franchement non, avouai-je amusé.

- Cela fait partie des pires magies illusoires, cela peut rendre fou, dit-elle choquée.

- Il vous faut pas grand-chose, dis-je avec un sourire.

- Mais... Un humain aurait dû être profondément meurtri..., me fit Sarah.

- Bah... Tant mieux non? dis-je surpris.

- Oui effectivement... C'est même plutôt du genre à lui mettre un coup au moral, ajouta Sarah pensive.

- Qu'est-ce qu'il y a? demandai-je en voyant son état.

- Comment tu as su que c'était la bonne ? demanda Sarah intriguée.

- Je me suis mis à les peloter, je connaissais le vrai contact, dis-je en souriant de manière équivoque.

Sarah se décomposa et me fixa en rougissant.

- Mais..., fit-elle très honteuse.

- Je plaisante... Aucune n'avait le regard aussi profond que toi, c'était facile, ai-je avoué pour la rassurer.

- Ha tant mieux alors, fit-elle en m'embrassant de nouveau. Faut rester concentré pour les prochaines d'accord ? Je veux que tu sois celui qui remporte le droit de m'épouser.

- T'inquiètes pas cette victoire écrasante m'a mis en confiance. On peut aller manger un morceau ? dis-je alors très affamé.

- Je n'y vois pas d'objection, fit-elle. Peut-être pourrais-tu vérifier la vraie, me fit elle avec un clin d'œil.

Je souris alors, j'avais enfin prouvé ma valeur mais étonnement, je me disais que la suite risquait d'être bien plus compliquée que les premières épreuves. Et surtout j'attendais impatiemment de pouvoir lui effacer son sourire suffisant, avec ou sans mes poings. On était désormais à égalité, mais je ne comptais pas rester en arrière. J'avais quelqu'un à qui prouver ma valeur.


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