A Dark High School: Bewitched

Chapitre 15 : La vie normale malgré tout

5792 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/01/2022 10:01

Chapitre 15

La vie normale malgré tout




Se battre pour une bonne raison, c'est dingue ce que cela motive...




- Mais t'es serieuse ? hurla Henry complètement consterné.

- Mais et les droits de la femme? hurla de plus belle Danielle.

Les cris commençaient vraiment à me donner la migraine en ce dimanche suivant la révélation. J'avais passé le samedi seul chez moi, supportant parfois les interpellations de ma mère qui désirait tellement savoir comment cela c'était passé. Elle voyait en effet de l'acceptation dans l'accueil de Dorothy Corey alors que cela n'était qu'une révélation. Elle n'arrêtait pas de me dire que c'était bon signe pour notre couple et pourtant elle ignorait totalement les tenants et les aboutissants de cette histoire. Elle était juste enjouée que son fils puisse vivre son amour ( je vous jure que j'étais pourtant bien dans la merde). Par contre, afin de laisser Sarah se reposer, je n'avais eu que des contacts téléphoniques, durant presque la journée entière et la situation de ce dimanche là en avait découlé. Elle trouvait normal d'enfin prévenir ses amis mais leurs réactions étaient évidentes.

Je pouvais littéralement voir Sarah se braquer tant les cris étaient puissants.

- On devrait appeler les services sociaux !!! hurla Henry.

- Je suis parfaitement d'accord !!! hurla également Danielle.

- Vous pourriez arrêter de gueuler!!! me suis-je énervé.

Les deux loustics se figèrent et m'observèrent attentivement. Sarah également me surveillait mais elle semblait clairement mal à l'aise.

- Ça servira à rien la police, dis-je alors.

- Mais..., marmonna Henry.

- Allô... La police ? Oui ma copine sorcière est obligée d'épouser un sorcier de vingt cinq ans... Évitez de leur tirer dessus où vous allez finir comme les flics face à Magnéto dans les X-Men... Je vois déjà leurs tronches, marmonnai-je.

Je vis Sarah sourire à la blague malgré la situation on ne peut plus lourde.

- Il n'y a rien d'autre à faire, avoua Sarah.

- Mais tu le sais depuis quand? fit alors Danielle en s'approchant.

- Juste... Juste après la rentrée, avoua celle-ci en me fixant.

- Ouais je sais, c'est un peu ma faute, dis-je soudainement.

- Je ne t'en tiens pas rigueur, me fit alors Sarah en me fixant.

- Donc... C'était lui le mec dont tu parlais sans cesse ? demanda Henry.

Je vis Sarah rougir de honte et juste hocher la tête à ce propos. C'était un peu une situation bizarre. Même moi j'avais encore du mal à enregistrer toutes les informations.

- Mais attends je suis tout de même ton amie, pourquoi tu ne m'as jamais parlé de ce qui t'étais arrivée ? demanda alors Danielle visiblement offusquée.

- Je ne voulais pas en parler, répondit simplement Sarah.

- Mais... On est amie d'enfance... Je t'aurais soutenue, se justifia Danielle.

- Parce que j'avais honte d'avoir été assez conne pour me laisser piéger, s'énerva quelque peu Sarah.

- Mais... Calme toi, fit Danielle en la serrant dans ses bras. Tu trembles...

- Je... Je sais... La potion de ma mère fait effet mais mes émotions sont un peu exacerbées, expliqua Sarah.

- Et donc toi tu étais au courant ? demanda Henry.

- Laisse tomber tu veux bien? dis-je en m'asseyant par terre.

- Je suis vraiment une source de problème, marmonna Sarah en me fixant.

- Dis pas ça... J'assume totalement... Je vais pas te laisser tomber dans les griffes d'un connard qui veut se faire une adolescente, dis-je alors énervé.

- D'ailleurs..., marmonna Danielle. Comment ton père a pu trouver quelqu'un aussi vite?

- Ho... Mon don et le sang des Corey intéressent bien des lignées de sorciers... Il a même dû avoir le choix, osa dire Sarah.

- Je peux résumer ? demanda Henry. Toi tu as un mois et demi à peine pour te faire à l'idée d'un mariage et toi tu as le même délai pour être prêt à défier un sorcier, dit-il en nous regardant à tour de rôle.

- En bref... Oui, dis-je alors.

- Je..., hésita Sarah.

Je regardai ma sorcière en sursis et je vis sa gène. Je déglutis alors convaincu que les emmerdes étaient encore plus nombreux.

- C'est presque ça, fit-elle alors. Le mariage est bien pour ce jour là... Mais il doit défier mon prétendant avant...

- Comment ça avant? dis-je en m'étranglant.

- Oui, il vient avec une délégation et des responsables le jour d'Halloween..., fit Sarah en me fixant gênée. Présentation officielle...

- Oula... Je dois le défier ce jour là ? demandai-je comprenant bien ma situation.

- Moui... David... Je ne veux pas l'épouser mais tu ne pourras rien faire..., fit-elle. Il est impossible que tu sois capable de lui tenir tête, dit-elle en me regardant gênée.

- Tu pourrais positiver? demandai-je lassé.

- Mais..., s'offusqua Sarah.

- Écoute... Je ne compte pas te laisser partir comme ça sans même tenter quoique ce soit, pas après tout ça, dis-je alors.

- Mais... Tu as un plan au moins? demanda Sarah en s'avouant vaincue et s'installant au sol.

Étant donné que la situation était calmée, si l'on peut dire, nos deux amis aux origines particulières nous rejoignirent au sol. Tout le monde me regardait comme si j'avais la solution miracle.

- Bon... Commençons par le départ, ai-je dit alors. Comment cela se passe exactement ce défi ?

- Quoi ? fit Sarah étonnée. Tu n'as rien demandé ?

- Désolé j'étais inquiet pour toi moi, dis-je alors. Les détails et ben... J'y ai pas pensé sur le coup.

Je vis le regard de Sarah passer de la surprise à l'attendrissement, visiblement contente que je ne me sois soucié de rien pour la défendre.

- On est bien avancés avec cette tête brûlée, me fit alors Danielle.

- Si par le plus grand des hasards, tu aurais pu faire de moi un loup, ce serait pratique, dis-je alors.

- Désolée... Il n'y a que dans la fiction qu'une morsure transmet le pouvoir... Quasiment aucune espèce n'en est capable, dit-elle ensuite.

- Presque aucune? Il y a une chance ? demandai-je littéralement prêt à tout.

- Ça je refuse, fit alors Sarah. Tu ne peux pas faire cela.

- Pourquoi j'ai l'impression que cette idée est stupide ? dis-je déjà lassé.

- Parce que la seule espèce ou presque à pouvoir transmettre est un vampire... Et donc..., fit alors Henry.

- On abandonne l'idée... Il deviendrait un monstre, fit Sarah.

- Bon alors... Comment se passe réellement ce défi ? demandai-je.

- Et bien tu devras prouver que tu es plus digne de moi que lui, fit simplement Sarah. Plusieurs épreuves auront lieu bien sûr...

- Bien sûr... Cela m'étonnerait que ce soit une dissertation littéraire évidemment, marmonnai-je.

- Oui, répondit Sarah pour la forme. C'est lié au milieu magique forcément.

- Donc c'est foutu, fit alors Henry.

- Henry..., marmonnai-je alors.

- Oui? demanda celui-ci surpris.

- Si t'as rien de plus constructif, tu la boucles, dis-je énervé. Je suppose que ce n'est pas un cas unique non? D'autres humains ont bien dû vouloir être avec une sorcière non? demandai-je directement à Sarah.

- Oui... Il y a toujours un moyen... Déjà les connaissances, fit alors Sarah.

- Je dois potasser la magie? dis-je choqué.

- Non, mais les ingrédients de potions sans doute, me fit Sarah.

- Et ben merde..., marmonnai-je.

- Désolée, fit alors Sarah. Mais je suis douée, je pourrais t'aider à étudier, me fit elle.

- Et nous aussi, me fit Henry.

- Merci bien... Quoi d'autre ? demandai-je.

- Il devrait y avoir une épreuve en rapport avec moi, fit elle calmement. Là tu auras un avantage je pense... Il ne me connaît pas... Même si on se connait réellement depuis peu de temps, avoua Sarah.

- T'as un mois pour tout apprendre d'elle, fit Danielle. Tu devras l'étudier parfaitement même son anatomie.

- Hey! s'offusqua Sarah. Cela m'étonnerait que ce soit utile.

- Mais je veux bien réviser, dis-je alors avec un sourire.

Je vis le regard de Sarah autant intriguée que gênée mais elle finit par secouer la tête. C'était énormément de pression.

- Il y a d'autres épreuves je suppose ? demandai-je méfiant.

- Il y aura obligatoirement un duel... Héritage médiéval..., marmonna Sarah.

- Un combat? demandai-je choqué. À l'épée ?

- Malheureusement je ne pense pas que ce soit si simple, marmonna Sarah. Il aura la magie, pas toi...

- Je serai utile, je t'apprendrai à bouger suffisamment vite pour affronter un sorcier, me fit Danielle.

- Ok... dis-je avant de tourner brusquement la tête vers Henry.

- J'ai rien dit..., s'empressa de dire Henry.

- Je viens d'avoir une idée, marmonnai-je avec un sourire diabolique.

- Tu me fais peur là..., dit-il.

- David, marmonna Sarah, à quoi tu penses ?

- Ses fameuses spores... Tu pourrais me doper non? demandai-je.

- Hein??? fit celui-ci inquiet.

- Et ben il est prêt à tout... T'as de la chance toi, fit Danielle à Sarah.

- Je sais, fit celle-ci gênée. Mais t'es sérieux ? me demanda t-elle.

- Ouais... Pas trop pour éviter qu'on hurle au scandale mais genre anesthésier la douleur, dis-je alors.

- Je dois demander à mes parents, marmonna Henry.

- Ben voilà un devoir... Autre chose ? demandai-je ensuite à Sarah.

- Il y aura aussi l'épreuve d'abnégation, celui prêt à tout... Je ne sais pas comment se passe la dernière, fit alors Sarah en baissant la tête.

- Je me débrouillerai, dis-je en m'approchant d'elle. C'est pas grave.

- David, fit-elle en me fixant dans les yeux légèrement inquiète. Si je ne connais pas la dernière... C'est parce qu'il n'y a aucun humain qui a survécu jusque là.

Je la vis complètement se décomposer et j'ai touché sa joue de ma main.

- Je serai le premier, dis-je calmement.

- Rhooo, s'énerva Sarah en se levant. Mais comment tu peux être aussi détendu bon sang?

- Calme toi, dis-je alors légèrement inquiet d'une rechute.

Elle me regardait consternée et je l'obserbais en levant la tête. Elle s'inquiéta énormément pour moi visiblement mais je n'en voyais pas l'intérêt, insouciance de la jeunesse sans doute.

- Tu préfères que je prépare un testament convaincu de te perdre? demandai-je alors.

- Mais aucun humain ne peut survivre, tu le sais, tu as vu ce que je t'ai fait lorsque tu m'as embrassé la première fois et en plus, c'était purement inconsciemment, m'expliqua Sarah.

- Justement je le sais, je ne prendrai absolument aucun risque inconsidéré, dis-je en attrapant sa main.

- David... Ne le fais pas..., je... Même si je ne dois plus te revoir, je préfère que tu puisses avoir une belle vie, me dit-elle alors.

J'entendis Henry renifler sous l'émotion ( c'était un sensible), Danielle devait nous observer attentivement et cela rendait la situation gênante.

- À quoi elle me servirait ? demandai-je alors en fixant Sarah du regard.

- Dis pas ça... Tu pourrais...

- Arrête, dis-je alors pour la stopper. Avant de te connaître, je n'attendais absolument rien alors désormais j'ai quelqu'un d'important et je la garde... Mais je ne te considère pas comme un trophée, ai-je voulu préciser.

- Je sais David... Mais il te fera du mal..., marmonna Sarah.

- Et il apprendra à me connaître, si lui il a la magie, j'ai du répondant, dis-je alors.

- Comment ça du répondant ? demanda alors Henry.

J'avais un objet qui pouvait peut-être m'être utile, je l'avais trouvé il y a quelques temps dans le garage et je l'avais pris pour venir. Je passais ma main dans la poche de ma veste après avoir baissé la fermeture éclair. J'en sortis tranquillement le revolver et je l'ai montré. Je vis soudainement Henry écarquiller les yeux et Danielle étouffer un petit cri. Sarah fixait l'arme avec des yeux extrêmement ronds.

- Tu... Tu as une arme? me demanda Sarah sous le choc.

- À mon grand-père... Sacré cachotier, dis-je alors avec un sourire.

- Mais tu vas le tuer? demanda encore Sarah.

- Cela pourrait servir... Je suppose que dans ces défis les humains utilisaient des armes, avancai-je alors.

- Oui mais c'était le Moyen-Âge, me fit Sarah complètement choquée.

- Et ben les humains ont appris à utiliser la poudre depuis, il bouffera du plomb, dis-je sûr de moi.

- Tu vas tuer quelqu'un ? demanda alors Sarah sous le choc. Mais t'es pas bien?

- Il me semblait que lui ne se générait pas non? dis-je consterné.

- Je t'ai dit que je ne savais pas à quoi ressemblerait ce duel, me fit Sarah. Qui sait cela ne sera pas à mort...

- Juste une question..., marmonna Henry en attirant tous les regards, tu sais t'en servir ?

- Oui, enfin presque... Cela m'est arrivé de tirer sur des canettes, dis-je alors me rendant compte que cela ne serait pas pareil.

Je vis Sarah se décomposer sur place, visiblement elle s'inquiétait autant pour moi que de ce que je pourrais faire.

- Écoute... C'est juste en dernier recours, ai-je tout de même précisé.

- Tu vas prendre bien trop de risques, me dit-elle encore.

- Bon écoutez... Autant profiter... Ça vous dit de passer chez moi? dis-je alors pour calmer le jeu.

C'est dingue les têtes qu'ils tirèrent à cet instant. Sarah semblait toujours légèrement flippée mais les deux autres loustics semblaient aux anges de recevoir une invitation. Visiblement le fait que l'humain du coin les invite devait quelque peu les perturber. Mais ils finirent par accepter l'invitation légèrement survolté.

- C'est sympa quand même, faisait Henry.

- On va pouvoir s'amuser, lançait Danielle.

Moi je sentis juste la main de Sarah prendre la mienne tandis que je regardai mes deux petits spécimens qui étaient assez loin des adolescents normaux. J'étais assez dubitatif quand nous sortîmes de la forêt près de la ferme. Danielle était à deux doigts de sautiller partout.

- Dis... C'est normal ça ? demandai-je tout bas à Sarah.

- On est rarement invités quelque part, m'expliqua Sarah.

- Si ils réagissent comme ça, ce n'est pas vachement surprenant, dis-je avec un sourire.

- Sois pas mesquin, me dit-elle alors.

On était vraiment un groupe étrange, c'était même moi le cas à part dans le lot, le seul humain mais surtout le seul à savoir s'amuser. On s'approchait tranquillement de la ferme quand Henry montra quelque chose du doigt.

- Ho tiens, ta famille est en train de vendre des légumes, me fit Henry survolté.

- Et cela te choque ? Je crois que j'ai déjà vu ta mère, dis-je alors.

- Bien sûr qu'on est client, vos légumes sont à la fois bio et succulents, me répondit Henry.

- Nous on en achète moins, on est assez viandes en général, m'avoua Danielle.

- C'est une question d'instinct ? demandai-je alors avec mes petites suppositions d'humain de base.

- Effectivement... Mais on en mange quand même hein... Et pas dans des gamelles, dit-elle toute fière de sa blague.

- Honnêtement... J'avais deviné, dis-je alors.

- Tant mieux, dit-elle. Ce serait dommage de juger par rapport à ce que tu sais.

Moi j'ai alors regardé Sarah qui ne disait absolument rien mais semblait quelque peu honteuse. Elle me regarda et sourit en coin.

- Nous on envoie Maurice, me fit elle toute gênée d'avoir un domestique.

- Et ben... Comment les gens se nourrissent ici? demandai-je surpris. Je me demande même comment il nous en reste, dis-je en riant.

On continuait d'avancer quand soudain Henry s'arrêta en plein milieu du chemin. J'ai en plus failli le percuter cet idiot.

- Qu'est-ce que tu fous bon sang ! me suis-je même offusqué.

- Ben... Regarde..., fit-il en montrant le petit stand. C'est pas le professeur Robson ?

Je tournai alors la tête si brusquement que j'aurai pu entendre mon cou craquer. Ce n'était pas un mensonge, notre professeur était bien là sélectionnant ses légumes grâce à l'aide d'une certaine vendeuse que je connaissais bien.

- C'est bien que ta mère aide tes grands-parents, me fit Sarah.

- Mouais... C'est surtout qui elle aide, dis-je alors.

Les trois se figèrent et m'observèrent attentivement, essayant d'avoir une réponse à une question muette qui ne le resta pas non plus bien longtemps.

- Il y a quelque chose entre Monsieur Robson et ta mère ? demanda Sarah surprise.

- Ils se sont tournés autour à la réunion..., marmonnai-je consterné.

- C'est si romantique, fit alors Sarah.

Je l'ai regardé étonné et elle me fixa dans les yeux. Visiblement c'était une très grande romantique, je devrais m'y mettre parce que dans min cas, c'est pas franchement le cas. Malheureusement on s'approchait rapidement de la ferme et je me sentis obligé de faire signe à ma mère. Le professeur tourna la tête et dû se sentir si gêné que sa tête méritait une énorme photo. Il nous fit quand même signe tout gêné. Je vis alors assez horrifié Henry se diriger vers lui et je l'ai attrapé par le col.

- Où tu vas toi? demandai-je méfiant.

- Moi? Ben saluer le professeur, répondit Henry comme si c'était normal ( bon pour lui cela devait l'être après tout).

- T'es idiot ? demanda alors Danielle.

- Ben pourquoi ? demanda alors Henry complètement perdu.

- Tu vois pas qu'il se passe un truc ? demanda Sarah. Il manque une petite musique et on se croirait au cinéma.

- Ha..., fit Henry perdu. Carrément !

- Ouais ben on s'attarde pas, cela pourrait passer au cinéma pour adultes, dis-je en poussant Henry.

Je devrais surveiller ma façon de parler car les trois me regardèrent complètement estomaqués.

- Tu crois? me demanda Sarah.

- Ma mère est majeure, vaccinée et célibataire, si elle s'envoie en l'air, c'est elle que cela regarde, ai-je avancé. Les parents aussi ont une sexualité... Comment tu crois que t'as une famille nombreuse ? demandai-je alors à Henry.

- Je veux pas savoir, fit celui-ci en s'empressant de foncer vers la ferme.

- Rassurez moi toutes les deux, dis-je alors aux filles, il ne pense pas que les enfants naissent dans les choux?

- Mais non... Mais ce n'est pas un sujet très abordé dans sa famille... Il y a des enfants en bas âge, me fit Danielle.

- Bon allez entrez, dis-je alors.

Je les poussais certes un peu mais je ne comptais pas rester trois heures à vérifier si ma mère allait flirter pendant une plombe. Arrivé dans le hall, j'indiquais aux autres de monter, laissant Sarah les guider. Moi j'ai filé vers la cuisine où se trouvait ma grand-mère.

- Ho tu amènes des amis, me fit elle alors.

- Oui... Cela ne te gêne pas au moins? demandai-je alors.

- Non, bien sûr, tant que cela n'est pas non plus la fête, me précisa ma grand-mère en sortant carrément un panier.

- Tu fais quoi? demandai-je en la voyant faire.

- Ben je prépare des verres et des sodas, me précisa ma grand-mère en joignant le geste et la parole.

Moi je l'observai faire en ouvrant un sachet de popcorn pour micro-ondes qui finit dans un grand saladier. Il ne fallait que deux minutes pour que ça chauffe.

- Dis moi... C'est ton professeur devant ? demanda ma grand-mère.

- Dis moi... Tu espionnes ta fille? ai-je enchérit amusé.

- Moi? fit-elle faussement offusquée. Un peu...

- Je crois qu'elle lui a tapé dans l'oeil, dis-je alors en souriant.

- Cela n'a pas l'air de te gêner, me répondit ma grand-mère.

- Bien sûr que non, dis-je alors. Elle a assez sacrifié sa vie pour moi alors qu'elle aille s'amuser, cela lui fera du bien.

- Je pensais que tu pourrais être jaloux, me fit ma grand-mère.

- Pas le moins du monde, c'est une femme et elle a des besoins, dis-je en entendant le bip du micro-ondes.

- Je vous prépare quoi à manger ? demanda ma grand-mère.

- T'en fais pas pour ça, dis-je alors. Je leur proposerai des pizzas... Allez j'embarque tout.

Le panier était vachement lourd, heureusement que je n'avais qu'un étage à monter. J'ai quand même failli me casser la gueule dans l'escalier mais je me suis rattrapé de justesse. Je réussi à ouvrir la porte, en fait Danielle m'avait entendu grâce à sa nature et ouvert la porte. Je remarquai soudain qu'aucun d'eux ne s'était installé et je les regardai dubitatif. J'enlevai rapidement mes baskets et ma veste, après avoir soigneusement caché le revolver dans une boîte.

- Dîtes... C'est pas un dîner mondain, c'est bonne franquette... Mettez vous à l'aise, dis-je en sortant les affaires.

- D'accord, me fit Henry, merci.

J'étais franchement consterné, ces trois gugusses ne savaient pas s'amuser. Je me suis approché de mon lit et je l'ai repoussé contre le mur. Sarah me regarda faire avec un léger étonnement.

- J'ai pas de canapé, on s'installe à l'arrache, dis-je alors en me jetant sur le lit.

- Tous dans le lit ? demanda Danielle choquée.

- Non mais calmos... Je vous propose pas un plan à quatre... On va se mater un film alors installez vous, dis-je complètement consterné.

- Désolée, fit Sarah. D'habitude on s'installe par terre...

- Chez moi, vous pouvez, tant que vous mettez pas les pompes sur le plumard dis-je en attrapant l'ordi et cherchant un câble pour le brancher à la télévision. C'était certes un écran plat mais assez ancien, il fallait des câbles. Tandis que je branchais, j'ai tourné la tête vers les trois amis et ils étaient assis sur le bord.

- Ho... On s'allonge! me suis-je énervé.

Je vis Sarah se lever la première pour prendre appui sur le lit et se caler dos au mur pendant que je tendais le câble. Les deux autres firent de même tandis que je rejoignais le lit en tenant l'ordinateur.

- Tu crois que c'est une bonne idée... On devrait pas déjà te préparer ? demanda Sarah inquiète.

- Il faut se détendre un peu, rassurez vous... Et puis créons nous des souvenirs, dis-je avec un sourire.

Je me suis installé à côté d'elle et j'ai lancé l'ordinateur.

- Ha merde le popcorn, je l'ai laissé là bas, dis-je.

- Je m'en occupe, fit Sarah en levant la main.

Et comme par magie ( désolé, c'était facile), le bol de popcorn vola jusqu'au lit et Danielle le saisit.

- Mais... On peut manger sur le lit? fit alors Henry.

- Mais oui... Apprenez à vivre un peu..., dis-je. Servez vous pour les boissons.

Je vis enfin Henry se dépêcher de servir du soda aux deux filles ( honneur aux dames forcément) avant de m'en tendre un.

- Merci mon bon monsieur, lui dis-je alors avec un sourire mesquin.

- De rien, c'est normal, tu nous invites, fit-il sans relever la vanne.

Sarah me toucha le bras droit et je l'ai vue juste hocher la tête, me disant silencieusement de laisser tomber.

- Alors qu'allons nous mater de bien, dis-je en ouvrant mon dossier film tandis que les trois autres regardaient le transfert écran sur la télévision.

- Wahou... T'as dépensé beaucoup d'argent de poche en téléchargement, me fit Henry en regardant la longue liste.

- Tu poses réellement la question ? demandai-je choqué en les observant.

- Tu veux dire que tu télécharges illégalement ? me demanda Danielle légèrement étonnée.

- Non Madame la Juge... Ça s'est téléchargé tout seul, marmonnai-je.

- Le téléchargement c'est du vol, me fit Henry.

- On s'en branle..., dis-je complètement consterné avant de fixer Sarah. Un commentaire ?

- Je n'ai rien dit, me fit elle en me souriant.

- Parfait alors... On regarde...

- Harry Potter ! me fit Henry.

- Twilight ! fit Danielle.

- N'importe lequel, me fit Sarah. J'ai une préférence pour Kristen Stewart.

Je les regardais légèrement étonné et j'ai eu un doute.

- Vous savez quand même qu'elle n'a pas fait que ça ? Elle a près de quarante films à son actif...

- Sérieux ? demanda Danielle. Mais elle a que trente ans...

- Ben y en a qui bosse, dis-je alors. Vous voulez la voir dans un vrai film d'auteur ? demandai-je.

- Oui, me fit Sarah. Je veux voir moi...

- Alors, dis-je désireux de lui faire plaisir. Still Alice... Fierce People... Peut-être... Ha On The Road, dis-je alors.

- Comme le livre de Kerouac? demanda Sarah surprise.

- Et oui... Et c'est parti! dis-je en lançant le film.

Je l'avais vu déjà et j'aimais les réactions des petits enfants sages. Il fallait bien reconnaître qu'en même temps, il y a de tout dans ce film, de l'alcool, de la drogue et du sexe.

- Ils fument beaucoup de cannabis, quand même, me fit Henry.

- Tu regardes sans critiquer... Accessoirement les acteurs fument du tabac... Je suppose, dis-je alors.

Tranquillement allongés ainsi, on regardait le film. Moi j'en profitais pour caresser les cheveux de Sarah et je la vis m'observer faire. Instinctivement je l'ai embrassée pour profiter du moment. Étonnement, elle se figea en regardant vers Danielle avant de cacher son visage pour m'embrasser.

- Et voilà que ça batifole, fit Danielle en riant.

- Soyez sage, on est dans le même lit, fit Henry.

- T'es jaloux mon chéri ? dis-je en riant.

Vu les regards choqués, ils n'étaient pas très aptes à l'humour graveleux. Soudain Sarah se redressa.

- Attends... Dean a vraiment proposé un plan à trois? fit Sarah choquée.

- Ben ouais... dis-je surpris.

- Ho mon dieu..., fit elle consternée.

Je m'y étais pas attendu à celle là. Et à la suite non plus d'ailleurs. Les scènes de sexe du film choquèrent les trois petites âmes prudes près de moi. Je pouvais voir la consternation, surtout qu'on voyait l'actrice à moitié nue, sur leurs visages.

- Je crois qu'il vaut mieux arrêter le film, fit Sarah. C'est gênant...

- Cela vous choque vraiment ? demandai-je choqué.

- Plutôt oui, me fit Henry.

- C'est assez hard..., fit Danielle.

J'ai alors stoppé le film choqué de leur état. Ils étaient littéralement décomposés les pauvres. Je devais mieux choisir les films donc.

- Bon... Vous voulez Bambi? demandai-je mesquin.

- Te moque pas, fit Sarah en me tapant sur le bras.

Je me suis approché de son oreille doucement pour murmurer qu'on n'avait pas été bien loin de faire pareil et elle rougit de honte. C'était tellement amusant.

- Bon on va mettre autre chose... Mais on commande pizzas d'abord, dis-je alors en sortant mon téléphone avant de contacter Pizza Hut via l'application. Qui veut quoi? Une pizza chacun évidemment.

- Je veux bien avec des saucisses, me fit Danielle.

- Ok... Clochette tu veux quoi? dis-je en souriant mesquinement.

- Euh... Quatre fromages, me dit-il enfin légèrement vexé.

- Et toi? demandai-je en regardant Sarah.

Elle semblait hésitante, je me demandais bien pourquoi d'ailleurs. Elle regarda alors Danielle qui lui sourit.

- C'est pas de la pizza, fit alors Danielle.

- Mais si, se justifia Sarah.

Je regardai les deux qui se disputaient faussement à coup de " si c'est une pizza" et de "non ce n'est pas une garniture". J'étais en plein Tarantino là, avec les fameuses conversation à la con comme le ketchup ou la mayo de Pulp Fiction, du pourboire et de Like A Virgin de Madonna dans Reservoir Dogs. J'étais en plein rêve tant c'était drôle. Henry regardait les deux filles qui se chamaillaient comme des enfants.

- Prends une garniture de viande, fit Danielle.

- Mais je préfère celle-là, dit Sarah consternée.

- Les sorciers sont pas censés être traditionnels? demanda Danielle.

- Ben... Pas pour tout, fit Sarah.

- Bon vu que j'attends la commande depuis une plombe je prends deux pizzas hawaïennes, dis-je sachant que pour beaucoup, cette pizza n'en méritait pas le nom.

- Ben... Pourquoi deux? demanda Sarah gênée. Je ne suis pas aussi gourmande.

- Et moi? J'ai pas le droit de manger? demandai-je.

- C'est aussi ta préférée ? demanda Sarah surprise. Génial, on a un point commun, dit-elle avant de m'embrasser.

- Pour une pizza? dis-je en riant de son enthousiasme tandis qu'elle rougissait.

- C'est pas une pizza, marmonna Danielle.

- Commande passée, ai-je marmonné.

- C'est super, mon petit ami aime la même pizza que moi, fit Sarah qui n'en revenait pas.

- C'est qu'un détail tu sais? dis-je alors quand même très amusé.

- Si c'est pas mignon, dit alors Danielle.

- Ha ha, fit Sarah. On met quoi comme film après ? demanda-t-elle.

- Bah vu que vous êtes choqué pour pas grand-chose... Je vous propose de ceux que je n'ai pas encore vu, dis-je alors.

- Et c'est quoi? demanda Henry.

- Cendrillon avec Lily James ou... Cruella, il paraît que la bande originale est géniale, pur produit des années quatre-vingt...

- C'est vrai que t'as des goûts de vieux en musique, fit Sarah en riant.

- Hey ho... Prends pas tes aises, dis-je en essayant de la chatouiller.

- Non, arrête marmonna Sarah.

- C'est mieux les pieds, fit Danielle.

- Traîtresse, hurla presque Sarah quand Danielle lui chatouilla les pieds.

C'était assez bon enfant et au final, Danielle était tout aussi chatouilleuse. Après, en attendant cette pizza, ce fut une séance réseau sociaux et internet pour tout le monde ( enfin un comportement d'ado). Soudain Danielle exulta.

- Génial, fit-elle alors.

- Il se passe quoi? demanda Sarah surprise.

- Garrett veut bien aider David, fit-elle trop contente pour me rassurer.

- Euh...

- Ben oui, j'ai pas envie de te blesser moi, lui cela le gène pas, dit-elle.

- Bon dieu ce que c'est rassurant, dis-je alors.

- T'as de la chance, il est doué, fit Henry.

- À ce point ? demandai-je alors.

- Il est très bon dans le contrôle de nos aptitudes, fit alors Danielle.

- Mais je trouve que toi aussi, fit alors Henry avec empressement.

J'ai étrangement tiqué tandis que les trois jeunes êtres magiques comparaient leurs capacités. J'étais certes étranger à ce monde mais ce n'était pas ce qui avait créé ma surprise à cet instant. C'était surtout l'empressement d'Henry. Je suis alors devenu soupçonneux sur une éventuelle attirance de celui-ci envers la louve. C'était intriguant. Heureusement les pizzas arrivèrent et je pus lancer Cruella tandis qu'on dégustait tous, plongés dans le noir en regardant le film. Je remarquai avec amusement l'attention profonde de Sarah allongée près de moi et surtout son étrange façon de déguster sa pizza. En effet, elle avait l'étrange habitude de manger chaque élément séparément, sélectionnant un morceau d'ananas puis un de jambon avant de sectionner un bout de pâte quand il n'y avait plus que la sauce tomate. C'était amusant à voir et juste ce genre d'éléments permettaient de ne pas penser aux ennuis qui se profilaient. Avec amusement, je la vis se figer quand la mère de Cruella fut assassinée, les doigts en l'air avec un bout d'ananas dedans. Désireux de jouer avec elle, j'ai ouvert la bouche pour prendre le morceau sur ses doigts. Je la sentis sursauter de surprise et se figer quand je lui ai doucement suçoté le doigt. Elle tourna rapidement la tête vers Danielle qui était perdue dans le film et me regarder ensuite en se mordillant d'amusement. Moi, c'était son doigt que je mordillais quand j'ai senti sa main gauche saisir ma main, elle la serrait tellement fort que j'avais compris le message, elle avait peur de tout perdre. Je la regardai alors en jouant avec ses cheveux pour la rassurer, tout en jetant un regard vers Danielle pour ne pas attirer son attention. C'était alors moi qui m'étais figé, je voyais la main d'Henry qui semblait chercher le contact, trouvant le bras de Danielle dans un mouvement ample qui ne semblait pas incommoder cette dernière et j'ai regardé Sarah choqué. Elle ouvrit juste la bouche pour bouger les lèvres silencieusement pour me demander ce qu'il y avait et j'ai indiqué Danielle du regard. De sa position plus allongée, elle ne pouvait rien voir mais elle avait ses méthodes. Elle posa son doigt sur sa bouche pour m'intimer le silence et posa sa main sur ma joue avant de fermer les yeux. Je n'étais pas encore habitué à cette petite spécificité mais cela avait un côté pratique vu comment elle écarquilla les yeux. Elle tourna même la tête vers Danielle étonnée qu'elle ne réagisse pas et me regarda. Je me suis penché pour l'embrasser et profiter peut-être de ce qui risquait d'être un de nos derniers moments de réelle normalité. Il faudrait renouveler au maximum l'expérience, pour au moins se soulager un peu de la pression des futurs événements. Je commençais vraiment à m'y faire à cette nouvelle vie, à part à l'éventuelle histoire de ma mère mais ça, c'était loin d'être le premier de mes soucis.



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