A Dark High School: Bewitched

Chapitre 16 : Préparation

4920 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 31/01/2022 17:26

Chapitre 16

Préparation



Je n'avais jamais aimer étudier et malgré une bonne raison, cela ne me simplifiait pas le boulot.



Nous avions peu de temps pour me préparer, tellement peu que je le voyais défiler tellement vite que je pouvais me sentir angoissé. Grâce à Garrett, le frère de Danielle, je commençais à m'habituer à me mouvoir de manière suffisamment étonnante pour surprendre un sorcier, en tout cas selon Sarah elle-même. Cette dernière m'avait tout de même avoué, de manière discrète pour ne pas alerter les autres, qu'elle n'avait jamais assisté à un duel de sorcier et qu'elle ne savait pas réellement si j'étais bon. Je l'avais quand même remerciée de son honnêteté même si elle l'avait regrettée depuis. J'avais dû supporter quelque chose de consternant de la part d'Henry. En effet, ce dernier trouvait de bon ton de me balancer Burning Heart ou Eye of The Tiger à chaque entraînement. J'oserai avouer que depuis, Rocky Balboa me sort par les trous de nez. Les filles avaient en réalité même dû m'empêcher de lui faire bouffer son téléphone. Mais ce dernier avait réellement prouvé son efficacité dans l'entraînement car, grâce à ses parents et leurs petites spécialités artistiques ( en bref leurs petites spores amusantes et spécifiques aux Faies), et surtout dans l'après. Il était en effet capable de produire des spores qui m'aidaient dans la récupération physique de l'entraînement. Malheureusement, alors que j'étais assez doué pour l'entraînement physique, c'était le parfait opposé pour l'éducation magique, enseignée uniquement par ma petite sorcière préférée. La pauvre, elle galérait juste pour m'apprendre des spécificités, comme ce jour là, à peine une semaine avant Halloween. Ce jour-là, donc, un samedi précisément, nous étions tout deux chez moi, dans ma chambre et elle corrigeait une sorte de test qu'elle m'avait fait. J'étais allongé à côté d'elle sur le lit, me donnant l'impression de réviser comme un malade mental, même si la voir désormais à l'aise comme l'attestaient ses pieds nus était intéressant. Je n'arrêtais jamais de l'observer et elle était concentrée.

- David... Reste concentré, me dit-elle alors.

- Ben quoi, tu corriges, je ne te gêne pas, dis-je en me mettant sur le dos.

- Tu veux la bonne ou la mauvaise nouvelle ? demanda alors Sarah en regardant mes réponses.

- La bonne... Ce sera déjà ça, dis-je méfiant.

- Tu as progressé, me dit-elle alors me faisant sourire.

- Et la mauvaise ? demandai-je enfin en voyant sa mine consternée.

- Tu as à peine le quart de bonne réponse, fit-elle en m'observant.

- Putain ! J'y arriverai pas, dis-je en me levant tant j'étais énervé.

- David... Tu progresses..., fit Sarah assez hésitante.

- Tu parles... J'ai mémorisé pendant deux heures avant ce putain de test de merde! me suis-je énervé.

- David...

- Et toi tu peux corriger sans même ouvrir le tas de poussière ! dis-je consterné en frappant du pied dans ma chaise de bureau.

Le tas de poussière était en réalité le grimoire personnel de Sarah, celui où elle apprenait la magie en annotant comme elle le désirait les informations. Heureusement que son écriture était des plus lisibles, sinon ce serait pire.

- Mais c'est normal... J'étudie tout ça depuis que je suis gamine, me dit-elle alors.

- Et ce mec aussi sans doute... Ça me fait déjà un échec pour une épreuve...

- Comment quelqu'un qui a autant de mémoire pour des livres ou des films n'arrivent pas à mémoriser quelques lignes ? me demanda Sarah en me fixant.

Quelques lignes... Elle était bien marrante elle, je mémorisais un bouquin entier plutôt...

- Peut-être parce que ça ne me servira à rien, dis-je alors en laissant ma colère parler.

- À rien? me demanda Sarah vexée.

- Tu m'as compris..., dis-je consterné de sa vexation.

- Tu dois juste apprendre pour avoir des chances d'obtenir ma main, dit-elle encore plus vexée.

- Je suis au courant... Y aurait pas un quizz sur les jeux à boire comme le beer pong plutôt ? demandai-je alors en m'asseyant par terre.

- David... C'est sérieux ! s'énerva Sarah.

- Mais je le sais bon dieu!!! me suis-je encore énervé.

Je la vis claquer la couverture du livre et me fixer en s'asseyant sur le lit en remettant chaussettes et baskets. Elle semblait assez contrariée.

- Je vais utiliser une autre méthode... Mais ça reste entre nous d'accord ? demanda Sarah.

- Ho... T'as un sort pour me posséder et répondre à ma place? demandai-je intéressé.

- Tu crois franchement que ça existe ? demanda Sarah.

- C'est pas le cas? demandai-je alors consterné.

- La possession existe bien sûr mais ce n'est pas si simple, avoua alors Sarah en enlevant de nouveau ses baskets ( ça valait le coup de les remettre).

- Bon... C'est quoi ta méthode ? demandai-je enfin.

Sarah se mit à rougir rapidement et à se gratter la main de gêne. J'étais assez stupéfait de son comportement surprenant.

- Si tu... Si tu donnes une bonne réponse... J'enlève un vêtement, fit-elle honteuse.

- Sérieux ? demandai-je complètement étonné.

- Si ça te motive, fit-elle gênée.

- Ça, c'est des révisions, dis-je en riant.

- David...

- Ouais ouais... Sois sérieux c'est ça ? demandai-je mesquinement.

- C'est ça, fit Sarah en soupirant.

- Bon... Alors? dis-je méfiant.

- Bon... Dans les potions... À quoi sert la poudre de Jaspe ? demanda-t-elle sérieusement comme une prof en plein examen.

Je réfléchis longuement tandis que je devais subir un regard légèrement courroucé. Elle en passait du temps à m'expliquer et mon putain de cerveau d'abruti n'enregistrait plus rien.

- Euh... Stopper les hémorragies ? ai-je tenté de proposer.

- Ha ben quand même, fit-elle alors contente de ma réponse. Bon...

Je la vis lever son pied et approcher sa main de celui-ci, elle retira tranquillement sa chaussette gauche et la jeta par terre.

- C'est tout ? dis-je consterné.

- David... C'est déjà gênant alors..., marmonna Sarah. Émeraude ? me questionna ensuite ma petite sorcière.

- Ha ça je sais... Mémoire. Je devrais en prendre en intraveineuse, marmonnai-je honteux quand même.

Elle enleva alors tranquillement la deuxième chaussette. Réviser commençait franchement à m'intéresser tout à coup. Elle me regarda attentivement et réfléchit un instant.

- Lapis lazuli? demanda ensuite Sarah en me fixant.

- Cela repousse les artistes, ai-je répondu rapidement.

Le regard de Sarah se plissa et je la vis attraper sa chaussette pour la remettre. Je venais de me tromper. Je réfléchis rapidement.

- Désolé... Ça fait tomber la fièvre, me suis-je corrigé rapidement.

Sarah écarquilla les yeux de stupeur. J'avais encore dû dire une connerie.

- Tu te fous de moi? me demanda Sarah visiblement consternée.

- Je te l'ai dit, ça veut pas rentrer, dis-je alors.

- David... C'est la bonne réponse... Comme par hasard, dit-elle vexée.

- Ha... C'est peut-être que la motivation est intéressante, ai-je avancé.

- Tu parles, dit-elle consternée.

- Et ma récompense ? demandai-je légèrement intéressé ( légèrement beaucoup oui).

Sarah me regarda et se leva du lit. Je la vis alors porter ses mains à son bouton de jean et le détacher.

- Ha ça m'intéresse de plus en plus, dis-je alors avec un sourire.

- Pas de geste déplacé d'accord ? me demanda t-elle avant que je n'acquiesse.

Je la vis descendre lentement le jean et elle était extrêmement mal à l'aise. Je pus discerner les contours d'un joli tanga rouge et je me suis mordillé la lèvre. J'allais sans doute perdre ma concentration, le sang de mon cerveau risquant de se déplacer bien plus bas. Cependant, je remarquai sa gène et j'ai déglutis. Je me suis approché d'elle rapidement en levant les mains.

- Tu fais quoi? demanda-t-elle apeurée.

- Tu es gênée, dis-je en repoussant ses mains.

- Donc tu veux le faire toi même ? demanda-t-elle d'un ton plus que suspicieux avant de remarquer que je refermais son jean ( dois-je préciser à contrecœur ?).

- Non... Je vais me concentrer. C'était gentil de me motiver, dis-je avec un sourire.

Elle tira sur mon t-shirt et m'embrassa sans aucune gêne. Et ce fut encore moins gêné que j'y répondis.

- Et ça ? Ça t'aide? demanda Sarah contre mes lèvres.

- Ça aide à réviser ? demandai-je mesquin. Pas sûr, dis-je avant de l'embrasser de nouveau.

Cependant, elle me repoussa doucement.

- On a dit qu'on revisait pendant encore une heure... Après on fait des câlins, dit-elle en tapotant mon torse.

- Je veux une pose syndicale, dis-je alors avec un sourire.

- David... dit-elle en soupirant.

- Bon bon..., ai-je grommelé.

Elle me regarda cependant comme hésitante, visiblement aussi peu capable que moi de résister à son binôme.

- Sois séri..., fit-elle avant d'être interrompue par des coups à la porte.

- Bordel..., marmonnai-je.

- C'est moi, fit la voix de ma mère. Je ne dérange pas?

Sarah me repoussa légèrement violemment et attrapa son grimoire qu'elle jeta sans honte sous le lit avant d'attraper un livre de cours. Je la regardais légèrement stupéfait et elle haussa juste les épaules avant de faire oui de la tête.

- Vas-y ouvre, dis-je alors.

Je vérifiais tout de même rapidement qu'il n'y avait rien de suspect et je me rendis bizarrement compte qu'à quelques instants prêt, surtout si je n'avais pas été galant, elle aurait pû tomber sur Sarah sans jean. Cette image, je dus la chasser de ma tête quand la porte s'ouvrit. J'ai écarquillé les yeux en voyant arriver ma mère et surtout en voyant sa tenue. Elle portait une robe de soirée échancrée juste au dessus du genou, assez décolletée mais visiblement dos nu et d'un noir qui donnait un côté très sophistiqué. Ses cheveux, qui restaient courts, arboraient tout même une coiffure sensuelle ( ça fait mal à dire en parlant de sa mère) et en plus elle était maquillée. Ma mère remarqua alors ma surprise et regarda sa robe.

- Quoi? Je me suis salie? Elle est trouée ? dit-elle alors surprise.

- Beth... Vous êtes magnifique, fit alors Sarah sur mon lit.

- Merci ma grande, fit ma mère avant de me regarder légèrement gênée.

- Toi, tu ne vas pas ramasser des patates, dis-je avec un sourire en coin.

- Je... Je suis comment ? dit-elle inquiète en me regardant.

- Franchement... Tu es canon, dis-je avec un clin d'œil.

- Merci mon chéri, fit ma mère. James m'emmène au restaurant.

- James? Le professeur Robson ? demandai-je quand même.

- Oui... Chez Roberto... Je ne sais pas si...

- Chez Roberto ? C'est un restaurant romantique, fit alors Sarah toute enjouée. C'est une belle ambiance tamisée il paraît.

- C'est ce qu'on m'a dit, marmonna ma mère.

- Vu ta tenue et vu le restaurant... Dois-je conclure que tu ne rentres pas? demandai-je mesquin.

- Je..., hésita ma mère.

- Fonce. Profite, lui ai-je conseillé.

- Tu sais que je suis ta mère ? C'est bizarre, marmonna ma mère d'ailleurs, elle avait raison.

- Je sais... Mais pourquoi tu me l'as pas dit avant? T'avais peur que je te fasse bien chier? demandai-je avec un sourire.

- Ça m'était sorti de l'esprit, fit ma mère.

- De me le dire ? Ça devient grave... Donc y a que les grands-parents ce soir... Ok, dis-je simplement.

- En fait... Ils sont sortis aussi... Vous serez seuls..., hésita ma mère.

J'entendis un petit "ho" étonné, provenant de Sarah visiblement. Elle devait déjà réaliser que cela pourrait être gênant.

- Je devrais peut-être rentrer alors, fit Sarah.

- Mais non, c'est pas gênant, fit ma mère en me regardant méfiante. Mais ce n'était pas pour cela que ça m'était sorti de l'esprit.

Je regardai ma mère qui se déplaça sur des hauts talons que je remarquai enfin et s'appuya sur mon bureau. Elle semblait gênée.

- J'ai fait une connerie ? dis-je alors au cas où.

- Non... Mais ça te concerne, me fit ma mère hésitante.

- C'est à dire? ai-je alors insisté.

- Quand j'étais à New-York... Pas longtemps avant de venir je..., hésita ma mère.

J'entendis alors Sarah quitter le lit tout en attirant mon attention, je la voyais aussi mal à l'aise.

- Je vais peut-être vous laisser, cela semble important, fit Sarah.

- Ça l'est... Enfin je pense, dit ma mère en me fixant.

- Tu peux rester Sarah, je n'ai rien à cacher, dis-je alors.

Sarah et ma mère se regardèrent, sans doute à cause du ton légèrement froid que j'avais employé. Je n'avais pas besoin que l'on me rajoute quelque chose, quoique ce soit. Je m'attendais sans doute à apprendre qu'un de mes potes s'était tué ou fait tuer, vu mes fréquentations à la con.

- Bon t'accouches? dis-je alors déjà lassé d'être dérangé dans mes révisions si spéciales.

- David..., fit Sarah en attrapant mon bras.

- Bon... Autant être directe..., marmonna ma mère. Il y a eu un coloc dans mon hôpital, pas mal de médecins... Et je suis tombée sur quelqu'un, fit ma mère.

- Et il te harcèle ? C'est un mec bizarre ? demandai-je prêt à défendre ma mère comme un chien défend son os.

Quand j'ai vu qu'elle était plutôt mal à l'aise, j'ai compris que j'étais loin du compte. Je commençais à me décomposer en réalisant qu'un seul sujet pouvait la mettre dans cet état.

- C'était un chirurgien cardiaque..., hésita ma mère. C'était ton père.

- J'en ai pas, dis-je froidement.

- David...

- Y a pas de David qui tienne. Tu peux y aller, j'en ai rien à foutre, dis-je froidement.

- Je ne voulais pas aller m'amuser à un rendez-vous alors que j'avais cette information, s'excusa presque ma mère. Il m'a demandé comment tu allais...

- J'espère que tu lui as dit que j'allais parfaitement bien sans cet enfoiré, dis-je alors.

- David... On a pris un café... Je lui ai dit que je revenais, me fit ma mère honteuse.

- Et? dis-je inquiet de la suite.

- Il m'a alors remis quelque chose pour toi..., fit-elle en ouvrant son petit sac à main.

J'avais franchement pas besoin de cela, pas ces temps ci. Comment cet enfoiré pouvait-il avoir osé demander à ma mère de me donner quelque chose ? Il avait de la chance que j'étais pas là car lui aussi aurait eu besoin d'un chirurgien mais du genre dentiste ou esthétique. Je regardai ma mère dont les mains tremblaient en fouillant le sac. Elle en sortit une enveloppe.

- Il s'est excusé même si il sait qu'il est impardonnable et...

- Parce qu'il aurait espéré le pardon cet enfoiré ? me suis-je énervé.

- Et il a rédigé cette lettre, fit ma mère en m'ignorant. J'ai longuement hésité avant de te la donner... J'ai pesé le pour et le contre...

- D'accord, dis-je en l'arrachant de ses mains. Oublie la lettre et profite de ta soirée.

- David...

- Va t'amuser, je t'en prie, dis-je légèrement à bout de nerfs.

- Je rentrerai tôt, me dit ma mère.

- Sûrement pas... Si tu rentres avant l'aube, je t'enferme avec les chevaux, dis-je convaincu qu'elle méritait de s'amuser.

- Tu...

- Vas-y Maman, et oublie cette histoire, t'as fait ta part, dis-je alors.

Ma mère me fixa tout de même intriguée et fit un signe de main à Sarah pour la saluer.

- Et fais attention, ai-je précisé.

- D'accord... Vous aussi si vous cuisinez, ne laissez pas le feu sans surveillance... Et faites attention, dit-elle plus bas.

Je la vis sortir de ma chambre avec un petit sourire en coin qui laissait peu de place au doute quant à la seconde recommandation. Sarah me regardai légèrement gênée même si je n'avais aucune réaction. Quand j'entendis la porte d'en bas se renfermer et que je vis Sarah observer par la fenêtre pour voir si elle partait, là j'eus une réaction. Ma main se referma sur la lettre, la chiffonant tant j'étais énervé.

- Comment il a pu oser? marmonnai-je énervé.

Sarah tourna la tête vers moi et repris une position sur le lit en me fixant du regard.

- C'est vrai que tu n'en parles jamais, me dit-elle peu confiante.

- Parce qu'il n'y a rien à dire, dis-je énervé.

- Mais tu sais donc qui est ton père ? ddmanda Sarah.

- Évidemment, ma mère n'est pas une salope qui se faisait sauter par tous les mecs du lycée, me suis-je légèrement emporté.

- David, fit alors Sarah sur un ton d'excuse. C'est pas ce que j'insinuais...

- Désolé... Ce sujet me brise les couilles, dis-je alors.

- Tu veux m'en parler? demanda-t-elle en se penchant un peu en avant.

J'allais lui dire, sans doute très méchamment me connaissant, que cela ne la regardait pas du tout mais elle semblait juste inquiète de mon état. Je détestais en parler, même avec ma mère qui pourtant désirait m'en parler.

- Tu connais les Appleby? lui ai-je demandé.

- Euh... Oui, comme tous le monde à Soul Springs je pense, c'était le directeur de l'hôpital où travaille maintenant ta mère, avant que ce ne soit le maire évidemment... Il s'appelait Richard Appleby je crois, fit-elle hésitante.

- Le toubib avait un fils, Barry... Baz, ai-je presque craché tant je le haïssais.

- Donc tu es leur petit-fils ? demanda Sarah surprise.

- Sur la génétique en tout cas, dis-je énervé.

Je la vis alors se décaler sur le lit et tapoter de la main la place qu'elle venait de me libérer à côté d'elle. Je me suis alors assis pour la fixer.

- Ce n'était pas forcé j'espère ? demanda Sarah inquiète pour ma mère.

- Non... Rassure-toi. Ma mère et ce sale con ont été en couple presque tout le lycée, dis-je alors.

- Tu sais que cela n'empêche rien? me fit Sarah.

- Ouais... C'est pas faux, dis-je alors en réalisant qu'être en couple n'offrait pas un consentement automatique.

- Donc continue, fit-elle en posant sa main sur ma jambe.

- Barry était populaire, joueur vedette du lycée à son époque... Intelligent aussi... Le mec parfait..., ai-je marmonné.

- Tu n'es rien de tout ça et pourtant tu me plais, fit-elle avec un sourire.

- Je suis con donc? dis-je avant de voir son air désolé. Je plaisante... Bref.

- Vas-y continue, m'a ensuite encouragé Sarah.

- Ils avaient des projets... Des envies d'études... Mais ils avaient des rapports non protégés... Et puis un spermatozoïde a atteint le but, dis-je consterné.

- Toi donc... Et ça c'est mal passé ? demanda Sarah même si la suite était évidente.

- Ma mère a compris qu'elle était enceinte deux mois avant la fin des cours, elle n'était pas menstruée normalement à la base, donc elle n'avait pas réalisé... Il était déjà trop tard, dis-je alors.

- Tu aurais préféré qu'elle avorte? demanda Sarah complètement choquée.

- Je sais pas... Ça aurait facilité sa vie... Bref... Elle lui a annoncé..., marmonnai-je énervé.

- Je suppose que c'est là que cela a dérapé, avoua Sarah.

- Ouais... Il ne voulait pas gâcher sa putain de vie... Par contre celle de ma mère, il s'en branlait, tellement qu'il a osé lui demander si le bébé était de lui, dis-je de plus en plus énervé.

- Mais c'est dégueulasse, fit Sarah.

- Je te le fais pas dire... Et ses parents ce n'était pas mieux, dis-je ensuite.

- Par rapport à leur milieu ? me demanda alors Sarah. Je sais qu'ils étaient d'un milieu assez riches...

- Eux ils étaient convaincus que ma mère l'avait fait exprès pour s'offrir une belle petite somme en billets verts... Les sales cons, me suis-je énervé.

- C'est horrible..., fit alors Sarah.

- Ce fut alors la version véhiculée dans ce bled à la con... Mon père a disparu de la circulation ensuite, ai-je annoncé.

Sarah posa sa main sur mon épaule et me regarda intriguée.

- Il n'a jamais contacté ta mère ? demanda-t-elle choquée. Ni même envoyé d'argent ?

- Ma mère aurait refusé... Ce serait leur donner raison... Et j'en voudrais pas non plus, dis-je énervé. Ils peuvent crever je ne veux pas de leur pognon.

- Je peux comprendre..., fit calmement Sarah.

- Et il y a pire..., dis-je ensuite.

- Comment ça pire ? insista ma petite sorcière.

- Je ne sais même pas si ma mère se doute que je m'en souvienne mais cette image je l'ai toujours en tête... J'avais trois ans, on était en vacances ici, dis-je ensuite. Elle a pensé...

- Elle voulait que tu connaisses tes grands-parents ? comprit Sarah.

- Ouais... Elle est allée frapper à leur porte... Ils lui ont répondu en appelant la police...

- Mon dieu..., fit Sarah choquée.

- J'ai l'image de ma mère en larmes tandis que le flic la guide vers la voiture. Elle hurlait qu'elle voulait juste que je connaisse ma famille et rien d'autre..., dis-je en sentant ma rage monter.

- Ta mère devait être anéantie, dit-elle avant de toucher ma joue. Aïe... fit-elle en retirant sa main.

- Ça va? demandai-je inquiet.

- Je viens de sentir... Ta colère, me dit-elle alors légèrement effrayée.

- Tu m'étonnes que j'ai la rage, dis-je en me relevant. J'ai rêvé toute mon adolescence que ces deux vieilles saloperies viennent un jour frapper à notre porte à New-York, que je puisse leur cracher à la gueule, dis-je alors tant j'étais enragé.

- David...

- Quoi c'est normal non? Pendant que ma mère se crevait le cul pour joindre les deux bouts avec un job de merde tout en suivant des cours d'infirmière le soir dans un quartier si mal famé qu'elle aurait pû se faire trancher la gorge chaque jour, ce fils de pute vivait ses années d'université à Harvard se pavanant avec ses bagnoles et son pognon! me suis-je énervé.

- David..., fit Sarah me suppliant de me calmer.

- J'ai cherché qui il était sur les réseaux sociaux, Monsieur Sale con était devenu Chirurgien à Los Angeles fréquentant les stars, baisant des mannequins et affichant son fric... Ce mec avait une salle de bain plus grande que notre appartement !!!!

- Je suis navrée, me fit Sarah. Mais calme toi, je t'en supplie.

- Cette rage m'a fait vivre... Et là il ose m'écrire une lettre ??? Mais voilà ce que j'en fais de sa lettre à la con!!!

La fameuse lettre, toujours dans son enveloppe avec écrit mon prénom dans une belle écriture distinguée de sale hypocrite, je l'ai alors déchirée en deux puis en quatre puis en huit avant de jeter le tout sous le lit.

- Qu'il aille se faire enculer! dis-je énervé.

- David... Tu aurais dû la lire..., me fit Sarah.

- Il serait capable de se victimiser ce connard ! ai-je ajouté. Mais au moins il m'a donné quelque chose.

- Hein? fit Sarah étonnée.

- Ouais... Grâce à lui, je vis avec une rage en moi et cette rage elle me servira contre ce connard qui veut t'épouser, ai-je dit en serrant le poing.

- David...

- Je verrai son visage si j'ai l'occasion de foutre mon poing sur la gueule de ce sorcier, je vais lui effacer son sourire suffisant... Connard!!! dis-je énervé.

Je mélangeais littéralement mes deux colères ne faisant qu'une seule cible de mes deux ennemis. J'allais faire payer à beaucoup de monde ma colère. Sarah se leva et fonça vers moi pour m'enlaçer.

- Je suis désolée David, me fit elle inquiète.

- Je... Je suis pas comme lui, dis-je alors.

Sarah se figea un instant et s'écarta de moi pour me fixer. J'étais au bord de la rupture et cela devait se voir. Je lui montrais clairement pour la première fois un peu de faiblesse.

- Quoi? demanda-t-elle surprise.

- Je t'abonnerai pas... J'abonnerai jamais une personne à qui je tiens, lui dis-je en la regardant.

- Je sais David, me dit-elle touchée.

- Je me battrai jusqu'au bout pour toi, tu le sais? demandai-je presque suppliant.

- Mais oui, je le sais, fit-elle en m'enlaçant. Mais tu peux aussi te montrer fragile tu sais?

- Non... Je dois être fort pour toi, dis-je alors.

Elle se détacha un peu et me guida vers le lit.

- Viens t'allonger... T'as le droit d'avoir des peurs et des craintes, dit-elle en s'allongeant.

- Non... Je...

- Allonge toi, fit-elle en me guidant.

Sarah me poussa alors à m'allonger sur le lit et elle vint se blottir contre moi. J'étais un peu perplexe car en cet instant, c'était elle qui était en train de me rassurer. Je serrai toujours le poing en le pressant contre mon front. J'avais la rage, j'étais à deux doigts de perdre la seule personne autre que ma mère que je ne voulais surtout pas perdre. Dès que je l'avais vue, cela avait été comme un déclic comme si je savais qu'elle serait importante pour moi et maintenant, je risquais de tout perdre. La vie, si je la perdais, je m'en foutais presque même si je savais que ma mère en resterait inconsolable. Mais Sarah, j'avais littéralement peur de la voir être obligée d'épouser ce sorcier. C'était énormément de pression sur mes épaules. Trop même et je n'en avais pas besoin. Je vis Sarah relever la tête vers moi et me regarder attentivement.

- J'ai rajouté beaucoup de problèmes à ta vie, me dit-elle désolée pour moi.

- Je m'en fous... C'est pas grave, dis-je alors.

- Tu vas devoir faire tout ça pour moi... Je m'excuse, dit-elle mal à l'aise.

- Hey... Je suis en partie responsable, dis-je alors.

- Quoi? demanda Sarah étonnée.

- Oui... Mon charme est bien trop efficace, dis-je avec un sourire en coin.

- Idiot..., dit-elle en me souriant. Mais tu peux aussi montrer tes faiblesses devant moi, on en a tous, me dit-elle alors.

- Je sais... dis-je alors.

- Et moi je sais que tu n'es pas ton père, que tu ne m'abandonneras pas à mon sort, que tu vas tout faire pour m'aider... Et je te remercie d'ailleurs, me fit Sarah en me fixant.

- Ouais d'ailleurs on doit encore réviser, dis-je alors.

- Non, fit elle simplement.

- Quoi? demandai-je étonné.

- On reste comme ça jusqu'à ce que je rentre chez moi, c'est bien aussi de profiter..., marmonna Sarah.

Tandis qu'elle appuyait de nouveau sa tête contre mon torse, je réalisai soudainement ce qu'elle insinuait. Elle voulait profiter de ces petits moments juste tous les deux dans l'éventualité où je risquais d'échouer. Je ne pouvais clairement pas lui en tenir rigueur, elle devait clairement douter de mes capacités à la sauver, sans doute autant que moi visiblement. Je préférai également profiter de ce câlin, qui ne serait pas le dernier je pense mais qui pouvait malheureusement en faire partie. Le destin était clairement en marche, son avenir reposant dans mes mains. J'avais beaucoup de craintes, sans doute moins qu'elle peut-être, mais je savais également que je ne pouvais me permettre d'échouer. J'avais une personne à protéger désormais, une personne à qui je tenais et qui tenait également à moi. J'avais ma part, et plutôt deux fois qu'une même, dans sa situation. C'était ses sentiments pour moi qui avaient provoqué toutes cette situation et je devais donc rétablir celle-ci. Personne au monde n'était prêt à me prendre ma Sarah, et ils pouvaient littéralement venir me la chercher, j'allais les recevoir, que ce soit ses parents, des sorciers ou le destin. Je la protégerai jusqu'au bout de ma vie... J'espérais juste qu'elle soit quand même encore assez longue cette vie et ça, rien n'en était moins sûr...



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